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03/04/2007

Nature : l'ibis sacré ne sera pas tué en Morbihan...

 Le collectif constitué à Vannes contre la décision d'éradiquer l'ibis sacré d'Egypte du Morbihan, a été reçu en préfecture pour apprendre une bonne nouvelle : la préfecture "revient sur l'arrêté d'éradication". En Loire-Atlantique, cependant, la situation est inchangée. Voici le communiqué du collectif :

"Bonjour, le Collectif pour la Protection de l'Ibis de Bretagne a été reçu mercredi 28 mars par Monsieur ALAVOINE, Sous-Préfet du Morbihan et Directeur de Cabinet. De cette fructeuse entrevue ressort des avancées notables quant aux demandes de notre collectif :
- La Préfecture du Morbihan revient sur l'arrêté d'éradication ;

- L'application d'un tel arrêté s'avère extrêmement difficile et n'est pas sans conséquence sur l'environnement et les autres espèces;

- M. le Sous-Préfet a pris en compte le manque d'étude approfondie pour prendre une décision d'éradication et le nécessaire respect de la Convention de Berne ;

- L'ensemble de nos positions sera transmis au Ministère de l'Environnement.

Grâce à vous, vos soutiens, vos signatures, nous avons été entendus. Cependant, l'éradication a commencé en Loire-Atlantique et plusieurs autres départements (initialement 12) sont susceptibles de prendre des arrêtés similaires. En effet, le ministère de l'Environnement et du Développement durable a finalement donné son feu vert, sans toutefois être capable d'expliquer cette décision à la presse qui en avait fait la demande. Le ministère serait-il vicitime de groupes de pression ?

Ainsi, si chacun d'entre nous fait appel à ses relations pour faire signer la pétition, nous multiplierons d'autant nos forces afin de mettre un terme à une éradication scientifiquement infondée et contraire au statut d'oiseau protégé de l'ibis sacré. Enfin, nous réclamons une véritable étude scientifique, digne de ce nom.

Lien : http://www.mesopinions.com/Sauvons-l-ibis-sacre---petitio...

Merci à tous, pour le Collectif, Varban Christov ; Bertrand Deléon."

Nature : ne tuons pas l'ibis sacré d'Egypte

medium_ibisbis179.2.jpgDepuis quelques années nous voyons sur nos côtes un nouvel oiseau, l’ibis sacré d’Egypte. Il n’a plus d’égyptien que le nom puisqu’il a quasiment disparu des rives du Nil. On en trouve, cependant, en Irak, en Afrique subsahariennene tu et en Europe. L’animal n’est pas en voie de disparition mais il est protégé par des règlements européens.

De temps en temps je vois donc un ou deux ibis chercher de la nourriture dans la vase, dans les rochers, dans le sable, du côté de Locmariaquer ou de Saint-Philibert... Cet oiseau blanc et noir est assez grand pour être vu de loin et facilement reconnaissable grâce à son long bec recourbé... Il n’y en a pas encore beaucoup dans le Morbihan, quelques colonies, mais pour certaines administrations, il y en aurait déjà trop.

L’Ibis est venu en Bretagne par le zoo de Branféré, dont quelques spécimens auraient décidé d’aller voir du pays. Cet oiseau préfère les pays chauds, et c’est plutôt flatteur pour la Bretagne d’en voir s’établir sur son sol. Il trouve de la nourriture l’été, et l’hiver, quand la nourriture se fait plus rare, il fait les poubelles et les décharges à l’air libre qui existent encore.

Un indigène malpoli
Mais voilà que les reproches s’accumulent sur cet oiseau. Il prendrait la nourriture d’autres espèces. Il prendrait leur place voire, il aurait agressé certains autres oiseaux. Ce n’est pas complètement établi, la nuisibilité de l’ibis n’est pas avérée pour l’instant. Celle du goéland argenté, par exemple, est avérée. Celui-là mange les œufs de ses congénères ou ceux des autres espèces, voire leurs petits, et sa prolifération est surveillée. C’est une espèce “indigène”, comme on dit, du pays quoi, mais sacrément malpolie. Voire agressive envers les êtres humains que les goélands attaquent parfois quand ils se promènent ou randonnent près des nids situés en haut des falaises.

Rien de tel avec l’ibis mais celui-ci peut désormais être tiré et abattu par les garde chasses de l’Office national de la chasse, pendant un mois, du 15 mars au 15 avril, en Loire-Atlantique et Morbihan. Espérons que les gardes chasses tirent bien sinon nos côtes vont devenir dangereuses... Et puis que vont penser les autres espèces d’oiseaux de ce tir à l’ibis ? Effrayées, elles risquent aussi de se tirer !

Ras-le-bol du ragondin 
Il faut, évidemment, surveiller les espèces animales. L’introduction du ragondin dans la nature en France a, par exemple, eu des conséquences fâcheuses. Ce cousin du castor, qui n’a rien à voir avec le rat, malgré son nom, prolifère, colonise les bords des rivières, y creuse des trous dans lequel les animaux domestiques, comme les vaches tombent. Avec ses grandes dents et sa taille relativement imposante, le ragondin n’a pas de prédateur en France. Il faut donc en limiter la population, ce qui est fait par des campagnes de capture et d’élimination. Ce n’est pas drôle, mais bon, si on ne veut pas voir nos rivières transformées en gruyère, c’est nécessaire.

Rien de tel cependant pour l’ibis sacré d’Egypte dont les populations restent limitées, même si elles ont tendance à augmenter, semble-t-il. L’ibis, d’après ce que j’ai pu trouver su lui, serait coutumier du fait : il trouve un endroit à son goût, le colonise pendant quelques années, puis va voir plus loin. Il pourrait donc un jour disparaître naturellement des côtes bretonnes et nous, risquerions alors d’être un peu bête face à l’accueil que nous aurons réservé à cet oiseau pacifiqueIl serait donc urgent d’attendre, d’étudier, de voir. Mais non, deux préfectures ont préféré aller vite. Pourquoi ? Mystère... A mort donc le sympathique ibis sacré d’Egypte : à force, nous risquons de nous attirer les foudres des dieux égyptiens : Isis, Osiris, Horus, venez donc au secours de vos ibis sacrés ici, les humains ont décidé de les tuer !

Christian Le Meut

Collectif pour la protection de l’ibis en Bretagne, 4 straed ar Madobererezh/4 rue de la Bienfaisance, 56000 Gwened/Vannes. Mail : ibisdebretagne@orange.fr

Natur : ne lazhit ket an ibis !

medium_ibisbis179.jpgAbaoe un nebeut bleadeù e vez gwellet e aodoù Breizh un evn, ul labous nevez deuet : an ibis sakret a Vro Egypte. An Egipt a zo e vro a orin met n’eus ket mui kalz a ibised du-hont hiriv an deiz met e broioù all ag Afrika, en Irak, hag an Europa. Ur wezh an amzer e welan ibised koste Lokmariaker pe Sant Filibert : unan pe daou e klask loened bihan da zebriñ, e furchal barzh an traezh, ar reier, al lec’hid. Bourrapl eo d’o gwelet hag aes eo d’o anavout get o begoù kromm hag o liv gwenn ha du. N’eus ket kalz a ibised er vro c’hoazh, d’am sonj, met re a vehe, hervez tud zo...

An Ibis a zo deuet d’ar vro-mañ dre Zoo Branféré, e-tal Muzilheg, hervez ar pezh m’eus klewet. Ur wezh er zoo, ul lod anezhe oa aet kuit da foetañ ar vro. An ibis a gav gwelloc’h ar broioù tomm met en em gav mat dre mañ ivez ha, d’ar gouiañv, boued a vez kavet getan barzh an toullioù lastez.

Met tud-zo, a zo nec’het get rak al labous-se. Lazhet vehe getan evned ag ar vro, met n’eo sur kement-se. Tapet vehe getan plas laboused all, met n’eo ket sur kement-se... Debret vehe getan boued a vez debret get evned all, ha me oar me... Met razh ar skiantourion n’int ket a-du etreze.

Ar ragondin : torr penn
A wezhoù, loened nevez deuet d’ar vro a zo danjerus pe torpenn bras, evel ar ragondin... Hennezh a zo ul loen ag Amerika kreizteiz, kaset dre man da vout desavet evit e groc’henn. Ur wezh er vro, ar ragondin n’eus tapet ur plas vras, ec’h ober toullioù a-hed ar sterioù ar pezh a zo danjerus evit loened all evel ar saout. Ar ragondin n’eo ket ur razh, daoust d’e anv, met kenderv an avank  (ar “c’hastor”). N’eus ket loened ebet dre mañ d’er jiboesat. Ar ragondin n’eus dentoù bras hag a ouia  en em zifenn... Hag al loen-se a ra kalz kochoned e korf ur blead. Setu perak e vez tapet ha lazhet ar ragondin hiriv an deizh, daoust dezhan nompass bout danjerus evit an den.

Met n’heller ket rebechiñ kement-se d’an ibis. Neoazh, prefetier al Liger-Atlantel hag ar Morbihan odeus roet da goarnourion Ofis broadel ar jiboes hag al loened gouez (Office national de la chasse et de la faune sauvage) an aotre da lazhiñ an ibis adal ar 15 a Viz Meurzh betek ar 15 a viz Ebrel. Perak mont ken buan ? Mallus eo ? An ibis a zo ul loen miret memestra get lezennoù Europa. Moian vehe gortoz c’hoazh ha klask gouiet pelloc’h araok er lazhiñ. Mod-se emañ get an natur : loened zo a ya da wellet pelloc’h, spesoù all a varv ivez. Nebeutoc’h nebeut a winili a vez gwellet hiriv an deiz er vro. Ha n’eo ket a gaos d’an ibis : d’an aer saotret genomp, d’an trouz, d’al louzou a vez lakaet c’hoazh war ar parkoù... Ne lâran ket.

Ar gouelini : evned ag ar vro... 
Ha loened ag ar vro a c’hell ivez bout danjerus ha fall evit loened all : ar gouelini, da skouer, a vez debret gete vioù laboused all hag ar re se a dag a wezhoù an dud... Miret vez ar goelini memestra, dre al lezennoù.Hervez ar pezh m’eus kavet barzh levrioù ha war internet ivez, an ibised a zo laboused a chanch lec’h a wezhoù (“nomades”). Kavet  ‘vez gete lec’hioù nevez mod-se, hervez ar boued, an amzer, ar sioulder, ha c’hoazh. Ha mont a reont pelloc’h ar lerc’h, goude un nebeut bleadeù. Piv ouar ? Un deiz bennak e vo aet kuit razh an ibised sakret, d’un doare naturel, hag hor bo-ni keuz bout fall degemeret al labous habask-se. Nann, n’eo ket mallus lazhiñ an ibis. Met graet eo memestra abaoe ar 15 a viz Meurzh. Osiris, Osis, Horus, deuit en dro da sikouriñ get ho ibised sakret : an dud, amañ, ne ouion ket ar pezh a reont !
Christian Le Meut

Collectif pour la protection de l’ibis en Bretagne, 4 straed ar Madobererezh/4 rue de la Bienfaisance, 56000 Gwened/Vannes. Mail : ibisdebretagne@orange.fr

31/03/2007

Perak e vehe ur yezh all geneoc'h ?

“Perak e vehe ur yezh all geneoc’h-c’hwi ?... War-dro dek vloaz zo em boa klasket da zisplegiñ d’ur vignonez din stad ar brezhoneg e Breizh. E Montargis (Loiret) e oan e chom d’ar c’houlz-se. Ar plac’h-se oa desket awalc’h, stummourez, hag ezel ag ar strollad sokialour (PS). Diaes oa geti kompren ar pezh a lâren met, moarvat, ne zisplegen ket mat an traoù dezhi. Setu perak he doa goulennet genin : “Met perak e vehe ur yezh all geneoc’h ?” (“mais pourquoi auriez-vous une autre langue ?”).

Ne m’eus ket mui soñj ag ar pezh m’boa reskontet dezhi ha ne 'm’eus ket mui darempredoù geti met ur mignon all, ur mignon kozh, Georges, a zo e chom e Sant-Sten (Saint-Etienne - Loire), en deus poan ivez e kompren perak emañ ken talvoudus ar brezhoneg evidon-me (ha pas hepken evidon-me). Georges a zeu bep bloaz da Vreizh da vakansiñ. Setu ar pezh eh on e vonet da zisplegiñ dezhañ...

“Perak e vehe ur yezh all geneoc’h ?” : ar pezh a oa, hag a zo souezhus barzh ar goulenn-se a zo an amzer implijet rak hon eus ur yezh all. Div yezh a vez komzet e Breizh izel abaoe kantvedoù ha kantvedoù, hag ar brezhoneg a veze komzet araok ar galleg. Memestra evit ar gallaoueg e Breizh Uhel. Ul liamm a zo etre ar Vretoned a Vreizh Izel hag ar brezhoneg, memes get ar re ha ne gomzont ket mui ar yezh-se. Perak ? Rak ar breton a veze komzet get muioc’h evit ur milion a dud hanter-kant vloaz zo c’hoazh. Rak ar breton a vez komzet amañ abaoe pemzek kant vloaz, ha marteze muioc’h : 1.500 vloaz, memestra...

Yezh-vamm ha yezh-vamm-gozh
Evel ur bochad tud a Vreizh em’eus div yezh : ma yezh-vamm, ar galleg, desket get ma zud. Hag ur yezh all : ar brezhoneg, desket genin rak ma zud n’hellent ket deskiñ ar yezh-se din. Ma zud kozh a gomze div yezh, razh.  Ar brezhoneg a zo, neuze, ma yezh a-orin, ma yezh vamm-gozh. Barzh ma zi 'm’eus kasedigoù get sonennoù enrollet daou-ugent vloaz zo get tad ma zad kozh, Pierre Thomas, ma zad-kuñv, ganet e fin an naontekvet kantvet e Plenuer (Ploemel, e-tall An Alré). Pierre Thomas a gane e breton, e yezh-vamm, hag un tammig e galleg. Met, e-mesk e vugale vihan, n’eus kazimant den ebet evit kompren ar pezh a gane Pierre Thomas. Hag e-mesk ma rummad din me, bugale e vugale vihan, kollet eo ar brezhoneg da-vat. Ha normal eo ?

Troc’het eo bet deomp hor yezh vamm-gozh. Ni a c’hell komz, ha lâret hor soñjoù memestra, met e galleg hepken... Hon tud kozh a gomze div yezh ha ni, nemet unan. Setu ar “modernité”, moarvat. N’hellomp ket mui kompren ar pezh bet enrollet get hon tud kozh, na lenn ar pezh a oa bet skrivet gete. Perak ? Perak n’o deus ket desket deomp o yezh-vamm ? Perak o deus difennet d’o bugale komz brezhoneg ?

Rak lakaet oa bet barzh o fennoù e oa gwelloc’h evit dazont o bugale dilezel o yezh-vamm ha deskiñ galleg. Setu perak tud ma zad a gomze breton etreze, met galleg d’o bugale... Dre fors bout lakaet ar brezhoneg er maez ag ar vuhez pemdeziek, ekonomikel, sokial, ha c'hoazh, ar brezhoneg a zo bet dilezet da-vat. N’eo ket ur yezh falloc’h evit ar re all. Tamm ebet. Ur yezh eo evel ar re all, met dindan gwask ur galloud a faote he distruj...

Troc'hiñ yezhoù, troc'hiñ teodoù
Ur mignon 'n eus kontet din penaos e vamm a faote dezhi komz brezhoneg getañ e fin he buhez; met digomprenapl oa evit he bugale-vihan...  Klask troc’hiñ ur yezh, lakaat an dispriz war an dud a gomz ar yezh-se, a zo torfedoù bras. Dre hon istor, dre hor familhoù, dre ar vro e-lec’h eh omp e chom, hon eus div yezh amañ. N’eus ket pell zo e oan e Batz-sur-Mer, e Liger Atlantel, e lec’h ma veze komzet c’hoazh breton araok ar brezel-bed diwezhañ. Echu eo. Ne chom ket nemet roudoù. Met ur bochad roudoù. Pa sellan doc’h stad ar brezhoneg e Krac’h, ma farrez a orin, heñvel a vo a-benn ugent vloaz marteze.  

Al lodenn vrasañ ag ar Vretoned o deus graet o soñj : dilezet o deus o yezh vamm-gozh. Tud a lâr e vehe re ziwezhat deskiñ brezhoneg rak ne vehe ket mui komzet brezhoneg e Breizh, ar pezh a zo faos. Un digarez eo : komzet e vez breton c’hoazh bemdez e Breizh get tud kozh ha tud yaouank, e kêrioù bras ha war ar maezioù. Tud er vro a gav gwelloc’h deskiñ saozneg, pe sinaeg... Perak pas ? Met dazont ar brezhoneg a zepant ag ar Vretoned. Pas dazont ar sinaeg pe ar saozneg...

Div yezh ‘m eus evel ur bochad Bretoned. Ur yezh-vamm hag ur yezh-vamm-gozh. Laouen on. Perak e vehe ret din dibab etre an eil hag eben ? Den ebet, stad ebet, iliz ebet, galloud ebet n'en deus droad da droc’hiñ ar yezhoù... nag an teodoù. E añv an doujañs e kenver an dud, hag e añv gwirioù mab den.

Esperañs m’eus e vin komprenet gwelloc’h get ma mignon Georges, a Sant-Sten, goude bout displeget an traoù-se dezhañ, e galleg, evel rezon. Ha ma n’on ket bet komprenet mat, e klaskiñ gerioù all.

Christian Le Meut

29/03/2007

France Culture ou France Inculture ?

Le réveil est parfois rude, le matin. Aujourd'hui, c'est en écoutant France Culture que mon réveil a été éprouvé par le chroniqueur Alexandre Adler, puîts de connaissance mais qui, parfois, devrait tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de chroniquer. Il venait juste de mettre en doute la présence de femmes dans les unités combattantes après qu'une militaire britannique prisonnière des Iraniens ait craqué et déclaré à la télévision que son bateau naviguait bien en zone maritime iranienne lorsqu'il fut arraisonné. Tirer un enseignement global d'un cas précis, c'est aller un peu vite en besogne, me suis-je dit. Mais le cher Alexandre (je me permets cette familiarité, il accompagne souvent mes réveils !) était en forme et a continué à intervenir lors du débat sur l'identité nationale, thème à la mode, avec un invité de marque, Max Gallo... On n'a pas été déçu.

Alexandre Adler, donc, est parti dans un cours d'histoire de France sur les régions périphériques annexées au cours des siècles par "mariages" et non par conquêtes. Un mariage vaut mieux qu'une guerre, c'est évident, même si celà ne signifie pasvolonté populaire. On ne demandait pas son avis au peuple, à l'époque. Mais, pour la Bretagne, M. Adler semble oublier, ou peut-être ne le sait-il tout simplement pas (ce qui serait difficilement croyable) que le mariage entre Anne de Bretagne et Charles VIII en 1492 a été précédé de trois campagnes militaires pour soumettre militairement une Bretagne très réticente (bataille de Saint Aubin du Cormier, 1488, 7.500 morts dont 6.000 du côté des troupes du duc de Bretagne François II); que la duchesse Anne était déjà très officiellement mariée et qu'il fallut aux troupes du roi de France mettre le siège devant Rennes pour que la duchesse se soumette, admette sa défaite militaire et se résigne à ce beau mariage d'amour avec Charles VIII. Après quoi son mariage avec le duc d'Autriche fut annulé. Un vrai conte de fée ! Anne de Bretagne s'employa pendant toute sa vie à maintenir l'autonomie de son duché, elle y parvint de son vivant. Après sa mort et le mariage entre sa fille Claude et le futur François 1er, union à laquelle Anne était hostile, des accords furent signés en 1532 à Vannes, avec le Parlement de Bretagne, qui fut maintenu. La Bretagne n'avait plus de ducs en titres, mais un statut particulier et une forme d'autonomie maintenue jusqu'en 1789.

Ce matin M. Adler prit d'autres exemples, dont l'Alsace : en début de  semaine sur France Culture, justement,  j'ai entendu un historien rappeler que Strasbourg, ville libre de l'Empire germanique, fut soumise par les troupes de Louis XIV : les Strasbourgeois avaient le choix entre la famine ou la soumission ! Encore un beau "mariage" ! La Franche-Comté ne fut guère mieux traitée par Louis XIV,  quant aux régions du sud de la France, comme l'Aquitaine, également citées par le chroniqueur, je ne suis pas sûr qu'elles se soient ralliées au panache des rois de France dans la joie et la bonne humeur. Alexandre Adler semble confondre le roman historique français que l'école nous a imposé, avec la réalité historique elle-même. Oui, M. Adler, beaucoup de régions françaises ont été soumises militairement par l'Etat français (monarchique puis républicain). Et quand il y a eu "mariage", comme en Bretagne, il a des allures de mariage forcé. 

Christian Le Meut 

Quelques petites lectures :

- "Histoire de la Bretagne et des Bretons", par Joël Cornette.

- "L'Union de la Bretagne à la France", Skol Vreizh (Morlaix), par Dominique Le Page et Michel Nassiet.

 

28/03/2007

Identité nationale, Jaurès et les langues régionales

 Il est beaucoup question d'identité nationale ces temps-ci dans la campagne électorale, ainsi que de Jaurès, dont la mémoire est sollicitée tant à gauche qu'à droite. Je m'autorise donc à rééditer les deux notes suivantes rappelant que Jean Jaurès parlait l'occitan (même s'il n'utilisait pas ce terme pour désigner la langue dans laquelle il faisait une partie de ses discours), et qu'il était favorable à l'enseignement des langues dites régionales :

"Suite à la note parue sur Jaurès (ci-dessous), qui a suscité plusieurs commentaires, un internaute a remis au jour une citation de Jaurès trouvée dans le livre "Comment peut-on être Breton ?", de Morvan Lebesque (pp. 99 et 100). Le célèbre homme politique socialiste s'y déclare pour un enseignement des langues régionales à l'école, qu'il argumente ainsi dans la Revue de l'enseignement primaire du 11 octobre 1911*.

"Quand j'interrogeais les enfants basques jouant sur la plage de Saint-Jean de Luz, ils avaient le plus grand plaisir à me nommer dans leur langue le ciel, la mer, le sable, les parties du corps humain, les objets familiers. Mais ils n'avaient pas la moindre idée de sa structure et, quoique plusieurs d'entre eux fussent de bons élèves de nos écoles laïques, ils n'avaient jamais songé à appliquer au langage antique et original qu'ils parlaient dès l'enfance les procédés d'analyse qu'ils sont habitués à appliquer à la langue française. C'est évidemment que leurs maîtres ne les y avaient point invités. Pourquoi celà, et d'où vient ce délaissement ? Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de l'une par l'autre ? Il n'y a pas de meilleur exercice pour l'esprit que ces comparaisons (...). L'esprit devient plus sensible à la beauté d'une langue par comparaison avec une autre langue, il saisit mieux le caractère propre de chacune, l'originalité de sa syntaxe, la logique intérieure qui en commande toutes les parties et qui lui assure une sorte d'unité organique. Ce qui est vrai du basque est vrai du breton. Ce serait une éducation de force et de souplesse pour les jeunes esprits..."

* Cité dans Le Peuple breton en 1964 lui-même repris par M. Lebesque.

Et Jaurès parlait occitan ? Non "patois"...

Entendu samedi matin (25 février 2006) sur France Culture, pendant l'émission d'Alain Finkielkraut, Réplique : deux spécialistes de Jaurès, Jean-Pierre Rioux, rédacteur en chef de la revue d’histoire Vingtième Siècle, et Gilles Candar, spécialiste de l'histoire des gauches françaises, y étaient invités. L'un d'entre eux explique que Jaurès, dans sa région d'origine (Carmaux, le Tarn, Toulouse...) commençait presque systématiquement ses discours en occitan et les finissait en français. Et Alain Finkielkraut de s'étonner : "Il commençait ses discours en occitan ?"

Comment ça, un homme politique, écrivain et philosophe français de l'étoffe de Jaurès connaissait l'occitan et le parlait publiquement, en plus... Sans doute pour être compris, au début du vingtième siècle, par une partie de son auditoire qui devait parler uniquement l'occitan mais ça, M. Finkielkraut en a t-il conscience ? Mais rassurons-nous, un des historiens a cru bon de préciser que Jaurès devait ne pas dire "occitan" mais "patois". Ouf, Jaurès parlait "patois". Enfin, ça a eu l'air de rassurer M. Finkielkraut. La France aurait-elle des racines multiculturelles et multilinguistiques cachées ? Que non, il y a le français d'un côté, et les "patois" de l'autre. Ce terme de "patois", hautement scientifique, revient d'ailleurs souvent sur les ondes de France culture... Où l'on a du mal, semble-t-il, a voir qu'il y a d'autres cutures et d'autres langues que la seule française à l'intérieur de l'Hexagone. Non, ce ne sont pas des cultures ni des langues : des "parlers", "dialectes", "patois"...

Mais bon, l'émission a eu, entre autres mérites, celui de nous rappeler que Jaurès parlait occitan et semblait l'assumer très bien. Il était également partisan de l'enseignement des langues régionales à l'école, si j'ai bien entendu l'un des historiens. De plus en plus intéressant, ce Jaurès.

Christian Le Meut

Pays Basque : il faut relever les empreintes des juges et des gendarmes

Communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) :

"Le SNJ s’associe au club de la Presse du Pays Basque pour dénoncer la grossière intimidation, décidée par le Parquet de Paris, à l’encontre des dix journalistes et d’un stagiaire de la radio associative en langue basque Irulegiko Irratia. Parce que cette radio, parmi d’autres médias, a reçu par la poste un communiqué revendiquant un attentat et l’a remis aux autorités à leur demande, l’ensemble de l’équipe a subi un relevé d’empreintes digitales. Ce relevé a été effectué par la gendarmerie de Saint-Jean-Pied-de-Port, agissant à la demande de la brigade de recherches de la gendarmerie de Pau.

Les membres de la rédaction d’Irulegiko Irratia ont été menacés de garde à vue s’ils refusaient ce relevé d’empreintes. Explication des autorités : seul ce relevé pouvait les mettre hors de cause ! Il s’agit naturellement d’une pression judiciaire totalement inadmissible. En imposant cette procédure, le parquet de Paris réinvente le droit : ce n’est plus à la justice de faire la preuve d’un crime ou d’un délit, c’est au citoyen, quelle que soit sa fonction, de faire la preuve de son innocence. Dans ce cas, et sachant que l’enveloppe et le texte de la revendication ont été touchés par les gendarmes ainsi que par les magistrats, le SNJ demande que leurs empreintes soient également relevées. Dans la société de soupçon général mise en place au Pays Basque par le Parquet de Paris, ce relevé, et lui seul, sera l’unique moyen de les mettre hors de cause. 

Paris, le 17 mars 2007"

 

27/03/2007

France 3 : les journalistes indignés par l'attitude de Sarkozy

Texte du communiqué de la Société des Journalistes de France 3 : 

"Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ? Trépigne-t-il déjà en s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ? Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF. M.Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça sur un coup de tête. Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est, le 18 mars dernier, participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.

 A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission «l'emmerde » et qu'il n'a pas envie de la faire ! Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France3 pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage). Coupable de
 ce « crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. «Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder».

Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes. Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?

La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M.Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public. Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d'information.

Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votrepart, ni de la part d'aucun autre candidat. A bon entendeur.  

La Société des Journalistes de France 3. Le 23 mars 2007"

Langues : "Arrêtons-là les ravages post-coloniaux"

Un internaute, Paisley Park,  réagit à l'article sur le kikouyou et le statut des langues africaines aujourd'hui, publié récemment, en donnant l'exemple d'une langue comme le bamiléké qui serait, dans l'état actuel des recherches, en filiation directe avec la langue des Egyptiens anciens. On peut mesurer, à travers cet exemple, l'importance de la survie et de l'étude des langues pour approfondir les connaissances historiques (notamment) :

"Bonjour, Juste une note pour ceux que ça intéressera. ...Quand on sait que la langue ancienne des hiéroglyphes égyptiens est encore parlée aujourd’hui en Afrique noire, on mesure la gravité de la perte culturelle encourue. Arrêtons là les ravages post-coloniaux. cf extrait suivant : "Les égyptiens anciens en appelant leur langue le Medu Neter voulant dire « langue des Dieux ou la langue, parole sacrée, et en la rendant éternelle à travers des hiéroglyphes ont été inspirés par le Créateur (le grand architecte du monde), (...)anticipant qu’a une époque lointaine, elle permettrait à leurs descendants perturbés et désorientés par les affres et avatars de l’histoire humaine de retrouver et de s’inspirer de leur grandeur. Le Medu Neter a survécu au fil des siècles, contrairement à toutes les autres langues humaines et a gardé et conservé son sens et ses racines profondes à travers la langue bamiléké (ouest cameroun): le « Medu MBa » (Medumba) (...) Nous notons que l’on retrouve là aussi la racine « Medu » qui signifie « les paroles » dans ces deux langues."
(...)"un jeune chercheur (..) explique et prouve dans son livre que le Bamiléké (Medu MBa) a conservé de façon exceptionnelle toutes les racines du Medu Neter. Tous les mots clés expliquant le mode de pensée, d’organisation et la mythologie de l’Egypte ancienne se retrouve à l’identique en terme de phonétique et interprétatif dans la langue Bamiléké. De même l’auteur démontre les similitudes troublantes entre la langue hébraïque ancienne (ancien hébreu) et la langue bamiléké."

"La langue égyptienne ancienne telle que nous la connaissons par les hiéroglyphes a été déchiffrée par un illustre chercheur français, Champollion Jean François. Ces hiéroglyphes ont été transcrits et translittérés d’après les conventions linguistiques des langues européennes occidentales ( français et anglais )en utilisant l’alphabet romain de 26 lettres. Surtout, le déchiffrement et l’écriture ont été faits loin du contexte linguistique et culturel africain."

"Les hiéroglyphes ont donc été translittérés et interprétés par les égyptologues occidentaux conformément à leur entendement et psychologie, en fonction de leur modèle culturel."

"De ce fait, les sons gutturaux originels qui caractérisent les langues africaines ont été sacrifiés et ont disparu dans l’écriture actuelle. Les sons ont été modifiés, omis, la voyelle « e » qui n’existe pas dans la langue Medu Neter a été ajoutée par convention entre deux consonnes pour « faciliter » la lecture. En conséquence, l’interprétation et la signification des mots ont été gravement altérés et perdues parfois leur sens originel."

"Par souci de clarté dans la démonstration qui va suivre, nous allons nous livrer à quelques rappels linguistiques" :

--> la suite ici ( http://www.egypt-tehuti.org/francais/articles/medu-neter.... )

--> autre exemple ici ( http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=132 ), et comme l’a initialement démontré le Pr Cheik Anta Diop, cela ne se limite pas au Bamileke mais à toute l’Afrique noire ! Or rappelons que le monde actuel n’a toujours pas fini de s’inspirer auprès de son berceau égyptien, dont les sages écritures demeurent à éclaircir... !

23/03/2007

Charles de Gaulle signe pour les langues régionales !

Trugarez da vMaryvonne, a Naoned e Breizh, bout kaset geti ar mesaj-mañ get ul liamm interesus a-fed Charles de Gaulle... Met n'eo ket ar jeneral; e eontr, ne lâran ket. Charles de Gaulle, an eontr neuze, ganet e 1837 e Lille ha marv e Paris e 1880, en doa desket brezhoneg ha skrivet levrioù en hor yezh. Skrivet en doa levrioù e brezhoneg (barzhonegoù...) hag e galleg evel "Pétition pour les langues régionales" (sellit doc'h al liamm da heul).

Merci à Maryvonne de Nantes-en-Bretagne qui signale un lien intéressant avec Charles de Gaulle... Le tonton, né à Lille en  1837 et mort à Paris en 1880, spécialiste des langues celtiques. Il avait appris le breton et écrivait dans cette langue, notamment des poèmes, dont un que Charles de Gaulle, le neveu, cita à Quimper en 1969 lors de la campagne pour le référendum sur la régionalisation. L'échec de ce référendum entraîna la démission du général. Le tonton, donc, a écrit un livre intitulé "Pétition pour les langues régionales", toujours diffusé (voir le lien ci-dessous).

Message de Maryvonne : "Dans ce grand vent bienfaisant de "pétitions pour les langues régionales" du fait des prochaines élections présidentielles, je vous signale ceci : En interrogeant sur Google : pétition langues regionales, SANS guillemets, on trouve un choix de sites intéressants dont celui-ci : - - http://www.arbredor.com/titres/petition.html

Loin de moi l'idée de faire de la publicité pour quelque éditeur que ce soit, mais celui-ci a réédité le texte d'une déclaration de 1870 par Charles De Gaulle, l'oncle du général, et qui, on le sait, était bretonnant et érudit. Le site nous offre le sommaire et les deux premières pages de "La pétition" à copier librement. On peut télécharger le tout moyennant finances, c'est un "e-book", ou encore l'acheter sur papier. Je trouve qu'il serait judicieux de le remettre "à la une" des esprits en ce moment, pour montrer que l'idée fait de la résistance depuis longtemps, que ce n'est pas une utopie de notre époque et que certain(e)s... feraient bien de revoir leur copie...
Cordialement, Maryvonne à Nantes-de-Bretagne"

Paris : voyage en Sarkoland

Communiqué du Réseau Education sans frontières (20 mars) :

"Répression et chasse aux étrangers : un pas a été franchi. Lundi et mardi, des incidents graves se sont produits lors de rafles effectuées dans nos quartiers à Paris.

Lundi 19 mars en fin de journée, nous avons assisté, révoltés, à une tentative d'arrestation devant l'école maternelle Rampal d'une dame venue chercher une petite fille à la sortie de l'école. Malgré l'intervention des parents présents, et celle d'enseignants, les policiers ont fouillé et interrogé cette femme, prenant de haut les protestations, devant les enfants et parents traumatisés. Ils l'ont ensuite emmené pour une destination qu'ils n'ont pas voulu préciser, laissant la petite fille désemparée...Suivis et à nouveau "interpellés" par des parents de façon véhémente, les forces de l'ordre ont fini par relâcher leur proie plutôt que de provoquer une émeute. Cet incident a eu lieu lors d'une énième rafle dans le quartier de Belleville.

Ce soir, mardi 20 mars, au même endroit, après plusieurs allers-retours dans le quartier, les policiers ont finalement assiégé un café (situé à l'angle de 4 écoles, les écoles Lasalle et Rampal), et y arrêtant, notamment, un grand-père de 2 enfants scolarisés aux écoles Piver et 77, bld de Belleville. Après l'avoir été maintenu dans le café pendant plus d'une heure, la police décidait d'embarquer ce grand-père juste avant la sortie d'école de 18h. Les parents d'élèves, des enseignants, les militants de RESF et les habitants du quartier tentaient d'intervenir. La réaction des policiers fut immédiate : ils cherchaient violemment à disperser la mobilisation, n'hésitant pas utiliser la violence physique et un peu plus tard à asperger la rue de gaz lacrymogène. Les parents présents aux sorties d'écoles, avec leurs enfants et leurs poussettes, atteints par les puissants gaz lacrymogènes, se réfugiaient dans l'école élémentaire Lasalle pour fuir cette scène particulièrement traumatisante. Le grand-père a finalement été emmené dans un commissariat du 2ème arrondissement.

Quelque temps après, les rafles se poursuivaient à Goncourt et à la rotonde de Stalingrad. Non contents d'augmenter la cadence des contrôles au faciès, parfois en dehors de tout cadre judiciaire, les fonctionnaires de police ont donc choisi cette fois de violer le dernier refuge des valeurs de la République, à savoir l'école.  Le Préfet de Police de Paris aurait tort de sous-estimer la colère grandissante que provoquent ces procédés iniques et circonstanciels dans les quartiers dits "populaires". La peur cède peu à peu à la détermination d'y mettre fin, on l'a vu ce soir.Nous partageons cette détermination. Le procédé de rafle est en lui-même odieux parce qu'il bafoue l'ensemble des droits fondamentaux des personnes humaines. Et doublement insupportable quand les institutions de la République sont elles-mêmes visées.
Nous rappelons aussi les garanties données à RESF à deux reprises pendant l'été 2006 (le 5 juillet et le 27 juillet) par la Préfecture de Police : qu'il n'y aurait pas d'interpellations dans et aux abords des établissements scolaires. Désormais, devons-nous tenir pour caducs ces engagements ?"