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01/01/2007

2007

Bloavezh mat d'an holl !

Heureuse année à toutes et tous ! 

Ur varikennad sistr hag ur pemoc'h !

Un barrique de cidre et un cochon !

C'était ce que se souhaitaient les anciens dans le pays d'Auray il n'y a pas si longtemps. Ils résumaient l'essentiel : commencer l'année (et l'hiver) avec à boire et à manger. Mais on peut réactualiser :

Ur varikennad wiski hag an i-pod ! 

Une barrique de whisky et un I-Pod ! 

Ma peus-c'hwi mennozhioù all, lakit un evezhiadenn.

Si vous avez d'autres propositions, envoyez un commentaire ! 

Kenavo

Christian 

28/12/2006

Mauvaise langue...

medium_teod146.jpgUne fois par an à peu près, je retrouve un vieil ami, d’origine bretonne et habitant dans le sud-Finistère, que je connais depuis le lycée... Il ne parle pas breton mais, à chaque fois que nous nous retrouvons, il me branche sur le sujet en tentant de faire de l’humour. Et alors, l’indépendance ? Et alors les terroristes ?... C’est un peu lourd et désobligeant, mais je ne l’ai pas encore envoyé paître car nous sommes, en général, avec d’autres amis. Le fait d’apprendre et de parler breton ne fait de moi ni un terroriste, ni un indépendantiste, ni même un autonomiste (les deux notions sont, à tort, souvent assimilées tant l’histoire française ne connaît que le centralisme pas toujours démocratique).

Débattant avec cet ami, un jour, j’ai appris que son propre père parlait breton. Mon ami, né comme moi au début des années 60, est donc le premier de sa lignée à ne pas parler sa langue d’origine... Car si le breton n’est plus parlé que par 250.000 personnes environ en Bretagne, c’est la langue d’origine de bien plus de monde mais beaucoup se hâtent de l’oublier. C’est vrai quoi, pas moyen de vivre tranquille dans son petit coin de Bretagne mais en français, et uniquement en français. La plupart des noms de lieux et de noms de familles viennent du breton, mais c’est bien dans le décor, l’on francisera tout cela petit à petit. C’est déjà commencé. Et puis voilà ces emmerdeurs qui décident de continuer à parler breton. On peut encore pardonner aux anciens dont c’est la langue maternelle mais les plus jeunes, ceux-là dérangent peut-être un peu plus. Ils empêchent de vivre en toute bonne conscience unilingue française. Alors autant les caricaturer...

Unilingue ou bilingue ? 
C’est étonnant quand même que des personnes parlant une seule langue, mais  dominante et officielle, se croient autoriser à mépriser des personnes et des populations bilingues ou multilingues dans leurs vies quotidiennes ! J’ai entendu récemment sur France Inter un écrivain britannique, Juif et originaire de Turquie. Lui-même s’exprimait en français et évoquait son père qui savait écrire onze langues dans sept alphabets différents. Il y a des gens qui peuvent écrire onze langues dans spet alphabets différents et nous, pauvres crétins bretons (ou corses, basques, etc), n’aurions pas pu apprendre le français autrement qu’en abandonnant notre langue ?

De la diversité culturelle faisons table rase au profit de la plus belle langue du monde, la langue française évidemment. Tous les arguments ont été bons, et tous servent encore. Face à celles et ceux qui résistent au rouleau compresseur culturel, on déploie tout un arsenal de clichés : arriérés, ploucs, sectaires, communautaristes, terroristes, fascistes, etc. Mais cela ne cache la politique menée par l’Etat français depuis la fin du XIXe siècle, qui est une politique culturel ethnocidaire. On ne tue pas les gens mais leurs cultures, sous des prétextes divers. Le meilleur étant encore de prétendre nous faire accéder aux “lumières” de la philosophie française tout en nous coupant de notre langue d’origine et en commettant ainsi un crime culturel délibéré du meilleur obscurantisme...   

Alors il n’est pas surprenant de rencontrer parfois des amis ou connaissances qui nous ressassent les mêmes vieilles rengaines. Certains ont, pour eux-mêmes, renoncé à la langue bretonne : quoi de plus facile à faire dans notre monde francophone où la langue bretonne a si longtemps été marginalisée ? Les bretonnants dérangent parce qu’ils montrent une autre voie, un autre choix de vie, un peu moins conformiste peut-être.

Un vrai choix ?
En pratiquant ou en apprenant la langue bretonne ils accèdent à une connaissance, à une histoire, à une richesse supplémentaire, à un trésor linguistique et culturel formé à travers les siècles par des générations de locuteurs. Ce trésor là, sa valeur est incalculable par les financiers et ne rentre pas dans le calcul des indices boursiers. Les locuteurs de la langue officiel unique, la langue française, restent à côté. Libre à eux. Mais ont-ils réellement choisi, ou n’ont-ils fait que suivre la route que les pouvoirs dominants ont tracé pour eux, notamment à travers l'Education nationale ?

Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage; qui accepte qu’on lui coupe sa langue d’origine, voire sa langue maternelle, prétend qu’elle ne vaut rien et que la nouvelle langue qu’on lui apporte sur l’autel de la modernité et des lumières le satisfera en tout. Balivernes, l’être humain n’est pas un robot dont on change les pièces indifféremment et sans souffrance. Souffrance et perte il y a eu, et il y a encore.

Je ne reverrai pas mon vieil ami avant quelque temps mais j’ai dans l’idée que, la prochaine fois qu’il me branchera, y’aura encore du débat.

Bec’h a vo tudoù !

Christian Le Meut 

Le dessin est tiré de l'album de Gaston en breton qui vient d'être édité (lire ci-dessous).

Teod fall

medium_Neuze_145.jpgUr wezh bep bloaz en em gavan get ur mignon kozh a oa el lise genin. Pell zo neuze. Ar mignon-se a zo a Vreizh hag emañ e chom e Penn ar Bed, e tal Kemperle, met ne gomza ket brezhoneg. Bep taol memestra e vez lakaet getan ar gaoz war ar brezhoneg, evit c’hoarzhin, evel rezon : an deroristed, an independans, ha c’hoazh.

N’eo ket gwall fin, na farsus, ha bep gwezh ar memes ton. M’eus ket kaset c’hoazh ar mignon-se da sutal betek bremañ rak en em gavomp get mignonned all. Deskiñ a ran brezhoneg ha klask a ran deskiñ yezh ma zud kozh : ne dalv ket an dra se e vehen evit an independans pe evit lakaat bombezenoù e pep lec’h...  Bout brezhonegour ne dalv ket bout broadelour met tud o deus poan  da gompreñ an dra se.

Ur wezh m’boa desket get ma mignon un dra interesus : e dad a oar  brezhoneg met n’en d’eus ket desket d’e vugale...  Ma mignon zo an hini kentañ, neuze, barzh ar familh-se, ha ne gomza ket brezhoneg, ha ne ouia ket komz e yezh a orin ! Ne faota ket dezhan deskiñ : dezhan da  wellet. Met perak ? Perak nompass bout intereset get e yezh a orin e familh ?  Ha perak bout teod fall e kenver ar re a zesk a hag a gomz ar yezh-se ? Ur yezh a zo ur bed. Bed tud o deus bewet traoù a bep sort, brav, diaes, kriz, plijus... Rummadoù ha rummadoù a dud o deus savet ar yezh-se dre gomz ha dre skrid e pad kantvedoù ha kantvedoù. N’eo ket netra, met un tenzor sevenadurel ha speredel.  

Ken sot omp ?
E korf hanter c’hant vloaz ar breton a zo bet dilezet get ur bochad Bretoned. Perak ? Evit lakaat ar galleg en e blas ? Ne oa ket moian deskiñ ar galleg e kenderc’hel da gomz ha skriv brezhoneg ? Ne oa ket moian da gelenn ar galleg hep skarzhin ar brezhoneg ? N’eus ket pell zo m’eus klevet war Frans Inter ur skrivagnour a vro Saoz, ha skriv e saozneg, met a zo ur Juif a Vro Turki a orin. Hennezh a zisplege, e galleg, penaos e veze skrivet unneg yezh get e dad, ur juif a oa e chom en Turki, unneg yezh neuze get seizh alfabet dizhenvel ! Bez zo tud a c’hell skrivañ unneg yezh get seizh alfabet dishenvel ha ni, Bretoned ha Fransizion, ne hellehemp skriv ha gomz div yezh ? Nemet div yezh, ken sot omp ?

N’omp ket ken sot, met lakaet eo bet barzh hor pennoù ar sonj da zilezel hor yezh a orin dre ur bropagande bet savet ar Republik adalek an dispac’h bras ha, dreist holl, adalek fin an naontekvet kantvet. Me zo me evit ar Republik met, war an dachen-se, ur fari a zo bet graet geti, ur fari bras hag a zo ivez un torfet sevenadurel. Bretoned, ur bern, neuze, o deus dilezet o yezh a orin. Netra aesoc’h barzh ar bed mañ e lec’h ma chom kuzhet ar yez-se. Bretoned all a gomz, a zesk, a skriv en o yezh a orin hag a ziskouez d’ar re all un doare all da vout, ur choaz all, un hent all ha n’eo ket an hent-dall. Met un hent a gas da anavezout un istor all, ha doareioù all da welet ar bed...

Ma faota deoc'h dilezel ho yezh...
Ha n’heller ket komz galleg trankill barzh ho korn bro, barzh ho korn Breizh, setu tud a gomz ur yezh all, dilezet ganeoc’h. Ur yezh he deus roet o anvioù da razh ar c’humunioù ar vro, pe tost, ha d’ur bochad familhoù ouzhpenn... Ha tud zo a gred komz brezhoneg dirazoc’h ouzhpenn ! Ar re gozh a vez perdonet, o yezh a vihan eo... Met ar re yaouank, perak komz ur yezh all, ha n’eo ket ar saozneg !

Kompren a ran gwelloc’h ma mignon memestra. Ma faota deoc’h lazhiñ ho ki, c’hwi lâr en deus tapet an araj (ar “rage”); ma faota deoc’h dilezel ho yezh a orin, c’hwi lâr ne dalv ket netra anezhi nag an dud a genderc’hel da gomz. Teod fall eo m mignon e kenver ar re a gomz breton, ha jalous marteze, hep gouiet rak genomp-ni e vez partajet un tenzour. Un tenzour ha n’eo dalv netra evit ar finans, un tenzour n’en deus ket netra da welet get an argant : ur yezh. Ar re a gomz galleg, ha nemet galleg, n’hellont ket rânnin nemet un tenzour. Ni hon eus daou.

Met teod fall on, ne gavit ket ?

Christian Le Meut

 An dresadenn a zo tennet ag an albom nevez Gaston bet troet e brezhoneg (pennad da heul).

Stadoù Unanet : ur sapre labous...

medium_pygargue140.jpgKavout a ran plijus an euro : get an euroioù a broioù all e c’hellan gwellet ar pezh a zo bet treset war ar bilhedoù pe engravet war ar pezhioù monneiz. Un delenn, ur wezhenn pe penn roue Belgik pe rouanez Broioù Isel... Hag get an dollar : petra weller war bilhed un dollar? Un erer... War e seblant.

Rak ur pennad embannet barzh Courrier International (23/11), skrivet get ur skiantourez ag ar Stadoù Unanet, Catherine Raven, a gelenn deomp traoù souezhus memestra. Al labous-se, arouez ar Stadoù Unanet, a zo ur “pygargue penn gwenn”, ha ne vehe ket un erer, met ur sort bultur kentoc’h (ur vautour) !

Ar pygargue penn gwenn a zo bet dibabet ar dro daou gant vloaz zo evel arouez ar Stadoù Unanet. Ul labous brav eo da welet hag a nij a dreist d’ar mennezhioù... Ya, met ne vourra ket eñ jiboesat kement-se. Kig loened marv a vez debret getan kentoc’h. Ar pygargue a c’hell debriñ kig marv e vuhez pad, evel ar vultured...

Gwasoc’h c’hoazh, an evn-se a zo ul laer ivez. Fardañ a ra war laboused all, bihanoc’h evitan, da gemer ar pezh bet tapet gete; mont a ra iwez da zebriñ vioù pe pousined bihan barzh neizhioù evned all. Pa vez bec’h get laboused all, get an “erer royal” laakomp, ar pygargue penn gwenn a ya kuit doc’htu, n’eo ket gwall gourajus.

Heugus hag aonik...
Gwasoc’h c’hoazh : n’eo ket displeget barzh ar pennad skrid penaos e vez graet getan met ar pygargue a lâk vautoured all da reboursiñ evit debriñ ar pezh a zo bet rebourset gete. Baaaah. Heugus ! Setu poltred an evn deuet da vout arouez ar Stadoù Unanet. Souezhus n’eo ket ?

Hervez Catherine Raven,  tabut oa bet daou gant vloaz zo a fed an dra-se. Benjamin Franklin, ar skiantour brudet bras, ne faote ket dezhan bout lakaet ar “pygargue” evel arouez ar Stadoù Unanet. Franklin a anave e zoarioù d’ober, met ne oa ket bet selaouet. Ar prezidant Jefferson, an hini eo, en doa choazet ar pygargue a gaos ma oa brav al labous. Ha brav da wellet a dalve, evit Jefferson, kourajus ar pezh a zo faos penn da benn. Ar pygargue n’eo ket kalonek tamm ebet met aonik, ne lâran ket.

Ar goelan demasket !
Setu ur choaz souezhus; evel ma vehe bet choazet get ar Vretoned ar goelan evel arouez e lec’h an herminig. Ar goelan zo brav, kaer awalc’h da welet, met hennezh a zo ivez un debrer kig marv pe ar pezh a vez kavet barzh ar poubellennoù; laeret vez getan ar boued tapet get laboused all (evel ar mor vran); debret vez getan vioù laboused all pe laboused bihan, ha c’hoazh...

Aonik eo ar pygargue penn gwenn, neuze, laer ha debrer kig marv... D’un tu, ne gavan ket fall an arouez-se evit ar Stadoù Unanet, mistri ar bed a laak o c’hrabanoù war pinvidigezhioù ar bed a bezh... Met, d’un tu all, tud ar Stadoù Unanet n’hellont ket bout lakaet razh barzh ar memes sac’h. Ar re se a c’hell bout kourajus bras evel m’o deus diskouezhet deomp e-pad an daou vrezel bed paseet...

Un arouez ha n’eo ket “ag an dibab”
Oc’hpenn-se, n’hellomp ket barniñ al loened evel ma vez graet get an dud, evel rezon. Dober zo a loened evel ar pygargue barzh an natur. Met dibab an  evn-se evel arouez ur vro, se zo un afer all ! E lenn ar pennad skrid-se, m’eus ket sonjet e pobl Stadoù Unanet a bezh, met e Georges Bush, e unan, kentoc’h. Georges Bush a denn d’ar pygargue penn gwenn get e zaoulagad sot. Georges en deus tapet e begement pad ar votadegoù paseet met chom a ra c’hoazh daou vlead d’ober getan e Washington. Daou vlead get ur pygargue penn skañv e penn bro kreñvan ar bed.

Pebezh buhez a wezhoù !

Christian Le Meut

Etats-Unis : un étonnant symbole

Comme vous l’avez sans doute compris en lisant ce blog : les symboles nationaux sont pour moi choses sacrées. Je chante tous les jours la Marseillaise et le Bro gozh ma zadoù (l'hymne breton) au garde à vous sous la douche. Je vénère le drapeau bleu blanc rouge et le Gwenn ha du (drapeau breton), et je suis pour le classement comme espèces protégées du coq gaulois et de l’hermine bretonne... En faisant des recherches sur internet pour cette chronique, d’ailleurs, j'ai découvert avec étonnement que l’hermine, bretonne ou pas, n’est pas considérée comme une espèce protégée en France et peut être chassée, mais en matière de symboles nationaux sacrés, je dois avouer un autre récent étonnement...

Vous connaissez sûrement le symbole des Etats-Unis, ce bel aigle qui figure sur les billets verts et qui déploie son aile protectrice sur le monde entier. En voilà un beau symbole, l’aigle. Un animal courageux, chasseur habile et émérite, maître des airs et fidèle en amour puisqu’il semble que les couples d’aigles s’unissent pour la vie...

Un animal noble donc. Or qu’ai-je appris dans l’hebdomadaire Courrier International du 23  novembre dernier, sous la plume d’une scientifique étasunienne, Catherine Raven ? Eh bien, que l’aigle étasunien n’est pas un aigle mais plutôt un vautour ! Les deux espèces font partie de la même famille d’oiseaux, mais les vautours ont une capacité plus développée que les aigles à se nourrir de... charognes, d’animaux morts ou presque. Et ils sont moins bien adaptés pour la chasse que les aigles, d’après cet article.

medium_pygargue140.2.jpgCharognard, voleur, lâche...
L’oiseau symbole des Etats-Unis est donc un charognard. Des charognards, il en faut dans la nature pour s’occuper des animaux morts mais de là à en choisir un comme symbole national, il y a une marge. D’autant que ce charognard là à d’autres mœurs que la morale humaine réprouverait. Ainsi, il attaque certains autres oiseaux, plus petits que lui, pour leur voler leurs proies. Évidemment le pygargue ne se permet pas ce genre de fantaisie avec son cousin l’aigle royal, vivant dans les mêmes contrées... Un peu couard, le symbole. Il va bien à la pêche au saumon, mais il prend surtout ceux qui ne bougent plus trop, à moitié morts, épuisés par leur migration. Un peu fainéant, en plus, le pygargue...

Encore mieux, le pygargue va parfois chercher sa pitance chez les voisins, mangeant leurs œufs, leurs petits, ou la nourriture qui leur est destinée. Sympa, comme voisin, le pygargue....  Et ce n’est pas fini. Il semble que ce sympathique animal se délecte du vomi de vautour. Du  moins d’après l’article de Courrier international qui ne précise pas comment il s’y prend pour faire vomir ses petits camarades à plumes...

Voleur de proie, fainéant, charognard, pilleur de nid, amateur de vomi : tels sont les mœurs de l’oiseau symbole des Etats-Unis. Il fut choisi par un des premiers président de ce pays, Thomas Jefferson, alors même que des scientifiques de l’époque, comme Benjamin Franklin s’étaient élevé contre ce choix. Le célèbre savant américain, qui a débarqué à Auray il y a 230 ans afin de demander l’aide du roi de France face aux Britanniques lors de la guerre d’indépendance, Benjamin Franklin donc avait qualifié le pygargue à tête blanche de “couard lamentable”.

Le goéland démasqué
Drôle d’animal pour un symbole ! Comme si nous, Bretons, avions choisi le goéland, par exemple. Il présente bien, le goéland, comme ça, vu de loin. Mais vu de près c’est autre chose. Le goéland est aussi un oiseau qui préfère piller les nids des voisins, manger leurs petits ou leurs œufs, plutôt que de pêcher. Ou faire les poubelles. Ou encore attaquer d’autres oiseaux, comme le cormoran, pour leur faire dégurgiter leur pêche, comme je l’ai déjà vu faire. Ou encore, se nourrir de charogne, voire de charogne humaine comme les corps des noyés.  Il paraît que les goélands se précipitent d’abord sur les  yeux, très bons manger... Ouf, nous sommes passés à côté d’un symbole catastrophique.

Vu de loin, et pris pour un aigle le pygargue peut passer pour un symbole de puissance, mais ses mœurs peuvent tout autant symboliser, en négatif, la politique des Etats-Unis qui captent une grande partie des richesses de la planète à leur profit et gaspillent plus d’énergie que les autres. Loin de moi l’idée cependant que ce symbole négatif puisse caractériser l’ensemble de la population des Etats-Unis qui a, à plusieurs reprises, fait montre de son courage.

Un président déplumé 
Mais quand je vois le regard bête du pygargue à tête blanche, il me fait penser à quelqu’un de connu... Mais à qui donc ? Ah oui, peut-être bien à Georges Bush. Ce pygargue là a perdu quelques plumes aux dernières élections américaines (et en Irak, et lors  de la catastrophe du cyclone Katrina et...), mais il va planer encore deux ans au dessus de nos têtes avant de retourner dans son nid texan. Même déplumé, en deux ans, il a encore le temps de nous démontrer sa capacité de nuisance. Garez vos plumes !

Christian Le Meut

26/12/2006

Cinéma : de salles en salles

J’aime  bien aller de temps en temps au cinéma mais il est des salles plus agréables que d’autres, comme le Vulcain, à Lochrist, près d’Hennebont. C’est un cinéma à une seule salle tenue par une association. Il a plein de charme, ce cinéma. On n’y vend pas de pop corn et il y a juste un distributeur de bonbons... Les publicités diffusées avant le film sont, en général, assez courtes et certaines sont même dépassées. On peut nous vanter les mérites d’un magasin de jouets ou d’un restaurant du coin fermé depuis des mois mais ce n’est pas bien grave...

De l’Algérie à Guantanamo
Les gens qui habitent dans le centre bourg de Lochrist peuvent venir à pied, c’est toujours ça de pollution automobile en moins. Parfois je suis surpris : ainsi, en début d’année (2006), pour un film peu connu sur la guerre d’Algérie, il y avait foule... Mais des têtes blanches surtout, des anciens combattants venus avec leurs épouses voir ce film sur une guerre qu’ils avaient faite. Beaucoup de film de qualité sont diffusés au Vulcain et parmi eux des films grand public.

Des débats sont organisés après certains films comme celui que je suis allé voir fin novembre, The road to Guantanamo, diffusé en lien avec Amnesty international. Ce film-documentaire retrace le parcours de quatre jeunes Britanniques d’origine pakistanaise partis passer quelques jours en Afghanistan et pris au piège dans ce pays. Faits prisonniers par l’armée étasunienne, ils sont envoyés dans le camps de Guantanamo, torturés, laissés sans jugements pour finalement être libérés après plusieurs années, leur innocence ayant été prouvée... Les membres d’Amnesty sont venues discuter avec les spectateurs après le film, pour rappeler que, notamment, 500 personnes restent incarcérées sans procès depuis des  années, à Guantanamo, en dehors de toute légalité.

Ce petit cinéma lochristois est aussi bon marché. 6,5€ pour le plein tarif;  4,5€ le tarif réduit, dont chacun peut profiter à chaque séance en achetant dix tickets d’avance...  En plus le spectateur y est à l’aise, il peut étaler ses jambes et poser sa tête, ce qui n’est pas le cas partout. Dans certaines salles, les grands gabarits sont un peu comprimé comme au Méga CGR, à Lanester.

8 € la séance, c’est un peu cher
Le Méga CGR s’appelait autrefois Cinéstar. Il s’agit d’un grand bâtiment gris, couleur blockhaus, installé dans une zone commerciale où l’on doit se rendre, quasi impérativement, en voiture. Il y a des bus, mais ils passent assez loin et pas à toutes les heures. Une fois stationné, vous arrivez dans le grand hall où vous devez payer, plein tarif, 8 euros... Il y a certes des réductions, pour tous le lundi par exemple, mais c’est un peu cher quand même...

Une fois passée la caisse vous vous trouvez face au  kiosque : pas un kiosque à journaux, ne rêvons pas, mais un kiosque à bonbons. On ne peut pas le manquer, et les enfants non plus. On y vend toute sorte de friandises et des pop con, hors de prix, évidemment. Des choses bien sucrées qui font plaisir, certes, mais ne sont pas forcément bonnes pour la santé...

Ouvreuses ? C’est fermé
Vous pouvez chercher aussi à éviter la salle de jeux vidéos, billards, située sur votre droite, autre endroit où vous pouvez attendre le film en dépensant votre argent durement gagné. Mais ça y est, la salle est libre, vous pouvez rentrer. Autrefois vous tendiez votre billet à une ouvreuse, fini ce temps là. Aujourd’hui l’ouvreuse est un ouvreur qui ressemble plutôt à un vigile et auquel vous n’avez pas très envie de faire trop la conversation. Passez votre chemin et restez tranquille si vous voulez être certain de voir votre film...

La salle s’offre alors à vous, mais vous devez slalomer entre les emballages, les chewing gum usagés, les pop corns égarés, car elle n’est pas nettoyée entre deux séances. Ou alors c’est vite fait ! Une fois bien calé dans votre fauteuil vous espérez ne pas avoir de voisins car l’espace est limité. Pas question d’étendre ses jambes ici... Et puis vous devez attendre la séance en écoutant le dernier tube de Claude François, qui date peu. La musique est assez peu originale, tout comme le choix de films proposés dans ce type d’établissements. Il s’agit en général des films les plus commerciaux du moment. Jamais de débats organisés ici, ni d’animations autour des films...

Enfin, la séance commence. La séance mais pas le film. Autrefois les séances de cinéma commençaient par les bandes annonces. Aujourd’hui, ici, elles sont mélangées avec d’autres pubs. Et ça dure. Une fois la pub terminée, la lumière se rallume pour que nous puissions lire... Les pubs peintes sur le rideau qui est en train de se baisser. Une étape supplémentaire à franchir avant le film...

Des clients mécaniques ?
Je ne vais pas très souvent dans ce cinéma lanestérien que je trouve froid, cher et peu accueillant. Le Cinéville de Lorient, un multiplex, lui aussi, est plus accueillant, propose une programmation plus variée.

Le cinéma subit de plus en plus la concurrence des DVD et du téléchargement des films sur internet. Les dirigeants des salles de cinéma doivent faire preuve d’imagination (et d'un réel intérêt pour... le cinéma !), s’ils veulent continuer d’attirer le public car les cinéphiles apprécient aussi l’accueil, l’environnement qui leur est proposé, et ne sont pas de simples clients mécaniques que l’on pourrait presser comme des oranges.

Christian Le Meut

Sinemaioù pe sinemadigoù ?

Kavout a ran plijus mont d’ar sinema ur wezh an amzer, met pas e pep lec’h. Sinemaoù zo a zo bourraploc’h evit re all. Da skouer kavout a ran bourrapl mont d’ar Vulcain, ar sinema a zo e Lokrist, e tall an Hen Bont. Ur sal hepken a zo ha, forset mat, ur film hepken a vez skignet bep taol... Mod-se ne vez ket klevet trouz pe sonerezh ar filmoù all. Ar Vulcain a vez dalc’het get tud a volontez vat ag ur c’hlub sport.

Un tammig pub a zo araok pep film, met pas kalz hag, ouzhpenn-se ul lodenn ag ar pub a zo erru re gozh : stalioù, magasinioù, pretier, kinniget a zo serret abaoe pell met bruderezh a vez graet evite er Vulcain memestra ! Ar sal se zo e kreiz ar vourc’h, hag an dud a zo e chom tro dro a c’hell mont di ar droad ar pezh a zo gwelloc’h evit an natur ha marc’hadmatoc’h evit an dud... Hag ur wezh chouket n’och ket stanket evel sardined, c’hwi hell astenn ho divharr.

A wezhoù on souezhet : e penn kentañ ar bloaz man ur bochad tud oa daet evit ur film dianavet awalc’h a fed brezel Aljeria. Soudarded kozh a oa bet kaset d’an Aljeri e-pad o yaouankiz hag a oa deuet d’ar sinema get o maouezed...  Kalz filmoù a feson a vez skignet get ar Vulcain, filmoù anavezet bras, a sach tud, ha filmoù dianavet. A wec’hoù  emgavioù a vez savet evit komz ag ar film. E miz Kalañ gouiañv m’eus gwellet “The road of Gantanamo” ha tud Amnesty oa deuet da gomz ganeomp war lerc’h a ziout tem ar film-se a ziskouezh pevar paotr yaouank toullbac’het ha bourreviet e Guantanamo get gouarnamant ar Stadoù Unanet, hep bout barnet... Lakaet int bet er maez benn ar fin met pemp kent den a zo c’hoazh  toullbac’het e Guantanamo er maez ag al lezennnoù etrebroadel...

Ker eo un tamm !
Ouzhpenn-se n’eo ket ker evit mont da wellet ur fim er Vulcain : 6,5 € d’ar muian ha, ma prenit dek tiket en avans, c’hwi bae 4,5 € evit pep film. Hag ar sonerezh a vez lakaet da c’hortoz ar film a vez dalbezh bourrapl... Ar pezh n’eo ket gwir e sinemaoù all evel ar Méga CGR e Lannârster e lec’h ma klevan, a wec’hoù, sonerezh a zisplij kalz din, evel Klode François. E Lannârster a zo bet savet ur sinema anvet da gentañ Cinestar, ha bremañ Mega CGR, nag an añv brav... Ur “multiplexe” a vez graet a sinemaoù evel-se. Ar Mega CGR a zo bet savet e barzh un tachad konverzh, e lec’h ma vez ret mont get ho oto. Ur savadur bras eo, livet e griz evel ur blockhaus. Ur wezh a barzh e vez ret deoc’h paeiñ 8 € evit gwellout ur film : marc’hadmatoc’h eo d’al lun (pemp euro evit razh an dud), ha distaolioù zo evit ar re zilabour, ar vugale, ha me oar me, met ker eo memestra.

Madigoù, c'hoarioù, toull trapoù...
Ur wezh bout paseet ar c’hef, setu ar stall madigoù ! Ne vez ket mui kavet sinemaoù bremañ met “sinemadigoù” get bernioù pop korn, skornennoù, madigoù gwerzhet ker ruz, evel rezon, traoù fall evit ar yec’hed met a gas plijadur memestra. Ma z’eus bugale genoc’h, diaes eo tremen e tal ar stal madigoù hep preniñ netra dezhe... Ur wezh bout paseet ar stal madigoù, un toull trap all zo : ar c’hoarioù. C’hoarioù a bep sort a zo bet lakaet ivez evit sikourin genoc’h da c’hortoz ar film ha da goll ho argant !

Ouf, setu an eur. C’hwi hell mont e barzh ar sall ! Ne vez ket mui roet ho tiket ganeoc’h d’ur plac’h koant, d’un “ouvreuse”; n’eus ket mui anezhe er Mega CGR met paotred zo bet lakaet en o lerc’h hag a denn kentoc’h da vijiled ! Chomomp sioul ha mut neuze, laromp ket netra a dreuz nemet “trugarez” ma faota deomp sellet doc’h hor film. Ur wezh er sall, c’hwi well un nebeut traoù lous etre ar gadoerioù-brec’h rak n’eo ket bet gwalc’het al lec’h etre daou film, evel ma veze graet araok get an “ouvreuses”. Nann, ret eo deoc’h slalomin etre kornedoù pop korn goullo, chewing gum chaket, ha paperioù lous... Ur wezh azezet, c’hwi zo stanket evel sardined ha n’hellit ket astenn ho divharr...

E c'hortoz ar film...
Met setu, lazhet ar gouleier, an abadenn a grog... An abadenn, ya, met pas ar film. Araok an abadenn a groge get pub evit filmoù all,  hag ar lerc’h e veze skignet bruderezh evit traoù all. Bremañ mesket ‘vez an daou, ar pezh a zo displijus. Setu ur pub evit ur film, hag unan evit un telefon nevez, c’hoarioù Nedeleg, ur bank,  ha c’hoazh ha c’hoazh. Hirr eo. C’hwi peus paet ker ruz da wellet pub... Hag ar lerc’h ar pub, ar film ne za ket diouzhtu. Nann. Alumet eo en dro ar gouleier hag ar skramm a zo kushet get ul lienn bras e lec’h ma zo bet treset... pub, c’hoazh. Ne bad ket pell met bon, kollet vez amzer e c’hortoz ar film. 

Ar filmoù a vez skignet du hont a vez berpet ar filmoù brudetan, filmoù savet evit sachan ar muian posupl a dud, evel James Bond. Ur bochad filmoù brav hag interesus ne vezont ket kinniget get ar Mega CGR...Muioc’h mui a gongurens a zo etre ar sinema hag an DVD, hag get ar filmoù a c’hell bout “pellkarget” war internet. N’on ket souezhet. Ma faota d’ar re a zo e penn ar sinemaioù kenderc’hel da wellet tud barzh o salioù, gwelloc’h vehe dezhe kinnig prizioù izeloc’h, sonjal en o doare da zegemer an dud, nompass lakaat re a bub, ha kinnig filmoù a bep sort. Reiñ c’hoant d’an dud mont d’ar sinemaoù, kwa. Mod all an dud a chomo er ger da zebriñ pop korn dirak o fostoù tele bras pe o urzhiataerioù.

Domaj vehe.

Christian Le Meut

24/12/2006

Nedeleg - Noël

Nedeleg laouen d'an holl - Joyeux Noël à toutes et à tous !

23/12/2006

Brandérion, Branderion, Prederion ?...

N'eus ket pell zo m'boa lakaet ar gaoz war ar pannelloù divyezheg a vez lakaet er Morbihan a bezh hiriv an deiz get an departamant (pennadoù embannet d'ar 01/12). Trouz zo bet un tammig get un nebeut anvioù souezhus evel An Drinded Karnag (evit La Trinité sur Mer) ha Branderion (evit Brandérion e galleg). Maer ar barrez-se a gave gwelloc'h un añv a vez implijet c'hoazh barzh e gumun : Prederion. Hervez ar pezh m'eus lennet barzh Le Telegramme 21/12) Ofis ar brezhoneg n'eus asantet lâk Prederion e lec'h Branderion. A benn nebeut, tud a Santez Anna an Alre a vo souezhet, sur awalc'h, get an añv e brezhoneg dibabet evit o c'humun : Santez Anna Wened... 

J'ai parlé récemment des panneaux bilingues que le département installe partout dans le Morbihan (notes du 01/12/2006). Certains noms choisis pour la version bretonne surprennent les communes concernées, comme An Drinded Karnag ("La Trinité Carnac") pour La Trinité sur Mer et Branderion pour Brandérion... Là, le maire s'était étonné que la prononciation bretonne locale, "Prederion", n'ait pas été choisie par l'Office de la langue bretonne et le département. C'est chose faite, d'après Le Télégramme du 21 décembre. Prochainement, c'est la version bretonne de Sainte-Anne d'Auray (Santez Anna Wened, "Sainte Anne de Vannes") qui risque de surprendre. Affaire à suivre !

22/12/2006

Chine : un pied de Disney au droit du travail

Le Réseau Solidarité, association française de solidarité internationale, se mobilise depuis plusieurs décennies pour défendre le respect des droits sociaux dans le monde entier. En cette période de fêtes, il rappelle les conditions dans lesquelles les travailleurs chinois fabriquent les jouets que nous allons offrir à nos enfants, à travers le cas de Disney et propose d'écrire au P-dg de cette entreprise dont les sous-traitants ne respectent même pas les minimaux sociaux chinois. Bon Noël quand même !

"Jouets, livres, vêtements, films, émissions de télé et parcs d'attractions, voilà avec quoi Disney a fait rêver des générations d'enfants depuis sa création en 1923. Avec près de 32 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2005, cette multinationale est aujourd'hui l'un des plus grands groupes de divertissement du monde. Mais à en croire les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers chinois qui fabriquent ses produits, le "monde merveilleux " de Disney a viré au cauchemar... Dans un rapport qu’elle vient de publier, la SACOM (1), une association d'étudiants et d'universitaires de Hong Kong qui se bat pour la défense des droits des travailleurs, révèle l'envers du décor chez plusieurs sous-traitants de Disney en Chine et dénonce la passivité de la compagnie face à la violation systématique des droits des travailleurs.

Une première enquête menée par la SACOM durant l'été 2005 auprès de quatre usines sous-traitantes de Disney situées dans des zones industrielles de la province du Guangdong (2), avait révélé de multiples violations des droits des travailleurs. Durant l'été 2006, une nouvelle investigation a été réalisée auprès de trois autres fournisseurs de Disney (3) et la SACOM a ainsi pu constater, avec dépit, que les problèmes dénoncés dans son premier rapport sont très loin d'être résolus.

Graves violations des droits des travailleurs
Les rapports de la SACOM font état des salaires de misère des ouvriers dans ces usines. Nettement inférieurs au minimum légal (4), ceux-ci varient en outre considérablement en fonction des mois. En morte-saison, lorsque les commandes se raréfient, faute de travail, les ouvriers sont contraints de prendre des jours de congé sans solde comme en témoignent des employés de la fabrique de jouets de Kam Long, obligés de prendre jusqu'à 16 jours de congé en un mois. Pendant ces périodes creuses, les salaires diminuent quasiment de moitié.

Même pendant la saison pleine, quand les commandes affluent, les salaires restent trop bas pour assurer un niveau de vie convenable. Pourtant, les ouvriers travaillent alors entre 11 et 16 heures par jour et certains confient même avoir été contraints de travailler jusqu'à 30 heures d'affilée pour honorer les délais d'une commande. Mais les nombreuses heures supplémentaires imposées aux travailleurs ne sont pas rémunérées au taux légal (5), ni même parfois comptabilisées. Pendant ces périodes, les ouvriers travaillent six ou sept jours par semaine et ne sont pas autorisés à prendre un jour de repos, même en cas de maladie. S'ils refusent ces conditions, les ouvriers s'exposent à des retenues arbitraires sur leurs salaires, voire au licenciement. Afin de dissuader ceux qui voudraient quitter ou dénoncer l'entreprise, un à deux mois de salaire sont retenus par la direction en dépôt et les contrats de travail ne leur sont pas communiqués.

Accidents du travail
Doigts écrasés ou amputés, membres mutilés, de nombreux ouvriers sont aussi victimes de l'utilisation de machines non sécurisées à des rythmes effrénés. La manipulation de produits chimiques dangereux sans protection adéquate, le défaut d'information sur les différentes mesures de sécurité liées à la manipulation de ce type d'appareils et de produits, ainsi que la chaleur insoutenable qui règne parfois dans les ateliers, sans compter l'alimentation peu équilibrée servie aux travailleurs, sont autant de facteurs de dégradation des conditions d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail. Dans ces usines, les accidents du travail sont quasiment quotidiens et les travailleurs blessés ou malades ne peuvent généralement, faute de moyens, accéder aux soins, car la direction ne finance que très rarement l'assurance sociale comme le prévoit pourtant la loi.

L’inefficacité du Code de conduite et des audits de Disney
Les conditions de travail observées chez les sous-traitants de Disney sont contraires à la fois à la législation chinoise et au propre Code de conduite de Disney, dans lequel l'entreprise s'engage à adopter "une conduite responsable et éthique" et à "respecter les droits de tous les individus" (6) . Disney a beau se targuer d'avoir réalisé des dizaines de milliers d'audits, supposés permettre l’application effective des dispositions de son Code, les enquêtes révèlent que ces audits sont inefficaces.

Dans la pratique, la direction des usines auditées est informée à l'avance de l'arrivée des inspecteurs et a donc le temps de fabriquer de faux contrats de travail et de fausses fiches de paye avant l'arrivée des inspecteurs. L'un des ouvriers de la manufacture de Qi Sheng témoigne de "formations" organisées pour permettre aux travailleurs de mémoriser des réponses toutes faites aux questions des inspecteurs. Les travailleurs sont incités, par le biais de primes et de menaces de licenciement, à donner ces "bonnes réponses". Le jour de l'audit, certains sont congédiés pour la journée, d'autres sont affectés à une autre usine, et seul un petit nombre d'ouvriers, pré-selectionnés, restent sur leur lieu de travail.

A l'heure où nous nous apprêtons à fêter Noël, le Réseau-Solidarité fait appel à vous pour soutenir l'appel de la SACOM et exiger de Disney que les cadeaux de nos enfants ne soient plus fabriqués dans la douleur, avec " la sueur, le sang et les larmes des travailleurs chinois " (7).


(1) Students and Scholars Against Corporate Misbehaviour, Hong Kong.
(2 )Nord Race Paper International et Lam Sun à Dongguan, Hung Hing Printing à Shenzhen et Hung Hing Printing and Packaging à Zhonghan
(3) Les usines Huang Xing et Qi Sheng à Shenzhen, et Kam Long à Zhuhai.
(4) Les travailleurs sont payés entre 2,04 et 3,41 yuans par heure (entre 0,19 et 0,32 euros) selon les entreprises, tandis que le minimum légal est fixé à 4,02 ou 4,12 yuans par heure selon les endroits.
(5) Entre 500 et 1000 yuans par mois (entre 47,7 et 95,4 euros).
(6) Code de conduite de Disney, disponible en anglais sur :
http://corporate.disney.go.com/corporate/conduct_manufacturers.html
(7) Lettre de la SACOM à Robert Iger, PDG de la Walt Disney Company.


POUR EN SAVOIR PLUS

La campagne internationale contre Disney : menée par la SACOM, cette campagne rassemble plusieurs organisations de défense des droits des travailleurs, notamment: United Students against Sweatshops (USAS), Writers Guild of America (WGA), National Labour Committee (NLC), Sweatshop Watch, Clean Clothes Campaign Austria et Peuples Solidaires. Dans le cadre de cette campagne, la SACOM a publié deux rapports disponibles sur son site Internet (en anglais): http://www.sacom.hk. Peuples Solidaires publiera bientôt la version française du dernier rapport.Un documentaire de 11 minutes décrivant la situation des travailleurs dans l’usine de Hung Hing à Shenzhen est également  téléchargeable sur le site de la SACOM.

Disney élue entreprise la plus socialement irresponsable : en 2006, la Déclaration de Berne et Pro Natura, deux organisations suisses, ont décerné un “Public Eye Award” à Disney, en raison de son comportement d’entreprise particulièrement irresponsable. Nominé dans la catégorie “droits sociaux”, Disney a été élue en raison des violations graves des droits de l’Homme desquelles elle s’est rendue coupable. Pour plus d’informations sur les “Public Eye Awards”, voir le site de la Déclaration de Berne sur:http://www.evb.ch/fr/f25000188.html

Ecrire à Disney :
Par lettre : vous pouvez copier le modèle de lettre ci-dessous ou le télécharger (pièce jointe sur le site de Réseau Solidarité). N’oubliez pas de mettre vos coordonnées et de signer! Timbre: 0,85 €. Coupon partenaire : pour que la SACOM ait un aperçu concret des soutiens sur lesquels elle peut s’appuyer, envoyez-lui le message de soutien.
Délai de réaction : dès réception, et jusqu’au 15 février 2007.

TEXTE DE LA LETTRE

M. Robert IGER
CEO The Walt Disney Company
500, South Buena Vista Street
Burbank, CA 91521USA

Dear Mr Iger,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the reports published by SACOM and concerning the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's suppliers’ plants in China.

 I am extremely preoccupied with the workers’ situation in this country, and urge you to:
- publish the complete list of your suppliers in China;
- consult with SACOM and concerned labour groups to provide workers with training programs and to work out a detailed timetable for participatory training;
- support democratic elections run by workers for the establishment of Workers' Committees;
- collaborate with workers on factory monitoring for the long term.

Sincerely yours,


Name - Surname:

Message de soutien à la SACOM :

SACOM
Room 1204, Wing Lee Industrial Building
54-58, Tony Mi Road
Mongkok, Kowloon
Hong Kong
CHINA

Dear friends of SACOM,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the campaign you launched against the Walt Disney Company in respect of the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's supplier plants in China.

I support your action and sent a letter to the CEO of the Walt Disney Company, Mr. Robert Iger, requesting that he takes immediate action to implement your demands.

With warm regards,


Name - Surname:

TRADUCTIONS

Traduction de la lettre:

Cher Monsieur Iger,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité des résultats de l’enquête menée par la SACOM concernant les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

 Je suis extrêmement préoccupé(e) par la situation des employés de vos sous-traitants en Chine, et vous exhorte à:

- publier la liste complète de vos fournisseurs en Chine;
- consulter la SACOM et les associations de défense des travailleurs concernées pour offrir aux travailleurs des programmes de formation et établir un agenda détaillé pour la mise en place de formations participatives;
- soutenir des élections démocratiques qui seraient menées par les travailleurs et permettraient l’établissement de Comités de travailleurs;
- collaborer avec les ouvriers pour améliorer la surveillance des conditions de travail dans les usines sur le long terme.

(Salutations)



Traduction du message de soutien :

Chers amis de la SACOM,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité de la campagne que vous avez lancée à l’encontre de la compagnie Disney en ce qui concerne les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

Je soutiens votre action et ai envoyé une lettre au PDG de Disney, l’exhortant à répondre immédiatement à vos demandes.

(Salutations)

Nom Prénom:



Le Réseau-Solidarité de Peuples Solidaires, 10 quai de Richemont - 35000 RENNES (France)

Tél. : 00 33 2 99 30 60 53 / Fax : 00 33 2 99 30 39 30;

reseau-solidarite@peuples-solidaires.org

www.peuples-solidaires.org

20/12/2006

Webnoz : war Brezhoweb

An abadenn tele war internet, Webnoz, a vez skignet en dro war al lec'hienn Brezhoweb.com. Ma peus diaesamentoù teknikel evit selet doc'h an abadenn-se kit e darempred get Brezhoweb.com.  

L'émission en langue bretonne sur internet Webnoz est visible sur le site Brezhoweb.com. Si vous avez des soucis techniques pour regarder cette émission  contactez ce site.

18/12/2006

Diversité culturelle : la convention internationale en cours de ratification

Tandis que l'Assemblée nationale vient de rejeter un amendement qui aurait introduit la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française, le gouvernement français, lui ratifie la "Convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles"... Mais qu'entend-on par diversité culturelle ? La "diversité" du français face à l'anglais, langue mondiale dominante ? Ou le respect de la diversité culturelle, et linguistique, à l'intérieur des frontières de l'Hexagone ?... Source : Ministère des affaires étrangères.

"La France déposera aujourd'hui auprès de l'UNESCO l'instrument de ratification de la convention sur la protection et la promotion de ladiversité des expressions culturelles. Treize autres Etats membres ou associés de l'Union européenne (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie,Finlande, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie, Suède), ainsi que le représentant de la Communauté européenne, feront de même. Le seuil de 30 ratifications nécessaires pour permettre l'entrée en vigueur de la convention sera alors franchi.

Cette entrée en vigueur se fera donc le 18 mars 2007, soit rois mois après le dépôt des instruments de ratification. La France qui, avec les Européens et les Etats de la francophonie, a joué un rôle clé dans la négociation et l'adoption, le 20 octobre 2005, de cette convention, se réjouit tout particulièrement de son entrée en vigueur dans un délai proche.

Cette convention est une avancée majeure dans la reconnaissance en droit international de la spécificité des biens et services culturels et de a liberté pour les Etats de conduire les politiques et d'adopter les mesuresqu'ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité culturelle."