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20/10/2010

Istor Breizh war Frans 3 : Bo ! Bof...

istor056.jpgSellet m'eus doc'h an div lodenn gentañ Istor Breizh, a vez skignet bremañ war internet get Frans 3. Poltred an Tad Gérard a oa tem an abadenn gentañ. Ul labourer douar a vMontgermont (e-tal Roazhon) a oa, dilennet evit mont da gannad da Versailles, e 1789. Ha ne oa ket kalz labourerion douar e mesk ar gannaded kaset di, bourc'hizion ha tudjentiled, ne lâran ket. N'eo ket mui kalz anavezet an Tad Gérard hag ur sonj vat eo kinnig un abadenn a ziar e benn. An eil abadenn a oa a ziar Kergelen, an den en doa "dizoloet" an inizi Kerguelen da vare Loeiz XV : "Kergelenn : dizoloer pe doueller ?".

Pep abadenn a grog get Louis Elégoët, istorour, bet skrivet getan levrioù a zivout istor Breizh. Displeget 'vez traoù interesus get an den-se, aterset get Bernez Rouz. Ar lerc'h ar paour kaezh tud a vez kaset da sellet doc'h ur "fiction", ur film "faltazi" tro dro da dem an abadenn. Ur filmig savet evit bout "pétillant, vif”,  eme Olivier Roncin, produer an abadennoù (Pois Chiche Films). Evit lâr ar wirionez, m'eus kavet al lodenn gentañ sot ha pounner. N'eo na "pétillant", na "vif". M'eus ket netra da rebechiñ d'an aktourion, a ra o seizh gwellan evit en em dennañ ag ar peñse, met an istor eo, a zo sot ha mantrus. Setu ma sonj, deoc'h c'hwi d'ober ho hani war lec'hienn Frans 3.

Tem an eil abadenn, skignet disul paseet : Kergelen. Memes tra : razh ar pezh a zo tro dro ar film "faltazi" a zo interesus (displegadennoù L. Elégoët hag Angèle Jacq), met ar filmig n'eo ket gwall interesus. Ne gas netra. Nemet ar blijadur da welet Nolwenn Korbel gwisket evel ur vartolodez... Ur wezh c'hoazh, netra da lâr war an aktourion.

An abadenn gentañ, skignet disul kentañ a vo a zivout Napoleon. Breizhad pe pas ? Petra eo se ? Istor mod "piple" ? Ni 'wello disul met pas weller penaos eo dianavezet istor Breizh get al lodenn vrasan ag ar Vretoned, dre ma ne vez ket kelennet er skolioù,  penaos e c'hell ar re o deus choazet temoù an abadennoù-se, dibab an istor-se ? Marteze e oa tad Napoleon un den a Vreizh, "paotr kleiz" mamm Bonaparte. Ha neuze ? Petra a gas da istor Breizh ? D'ar Vretoned ? Dibab un tem evel-se a lako, moarvat, tud da sellet doc'h F3... Ar pal eo, marteze. Hag e vo anavezet gwelloc'h istor Breizh get ar re a sello doc'h an abadenn ? Gortozomp disul...

En français Commentaires sur une nouvelle série d'émissions diffusée chaque dimanche matin sur France 3 Bretagne à propos de l'histoire de Bretagne (sous-titrée en français). La série mélange la réalité (un historien, Louis Elégoët, fournit des explications intéressantes), et un film de fiction qui, au vu des deux premiers épisodes, n'apporte vraiment pas grand chose. Il paraît que ce devrait être "pétillant, vif", d'après le producteur qui est allé chercher le réalisateur d'"Un gars une fille" pour filmer ces émissions. J'ai trouvé la première fiction navrante, et la seconde sans grand intérêt, si ce n'est celui de voir la chanteuse et actrice Nolwen Korbell habillée en matelot...

La troisième émission, diffusée dimanche à 11 h 30, traitera d'un sujet central de l'histoire de Bretagne : Napoléon était-il breton ? Quand je vois l'état d'ignorance de beaucoup de Bretons par rapport à leur propre histoire (qui n'est pas enseignée, comme la langue l'est encore très peu), je me demande à quoi sert cette approche "people" (la mère de Napoléon aurait eu un amant breton, mazette)... A attirer du public ? En saura-t-il plus après sur l'histoire de Bretagne ? Attendons de voir.

La suite des épisodes est détaillée sur le site de France 3*. Espérons que ça ira en s'améliorant car près d'un million d'euros a été dépensé pour ces émissions et des euros, on n'en a pas tellement pour la langue bretonne qu'on puisse en gaspiller...

Christian Le Meut

(*) http://ouest.france3.fr/istorioubreizh/index.php?page=art...

Skeudenn : ul levr fiskal skrivet get Louis Elégoët a ziar istor Breizh. Illustration : un excellent livre de Louis Elégoët de vulgarisation de l'histoire de Bretagne, aux éditions CRDP/Tes; existe en breton et en français.

 

31/01/2008

Les Prizioù de France 3 : de bons choix.

c1d7a876411f40971295dcc34808138e.jpgComme chaque année, France 3 Bretagne a remis ses "prizioù" récompensant les "meilleurs" artistes en langue bretonne (chanteurs, écrivains, réalisateurs...). Cette émission, réalisée samedi dernier à Ploemeur, près de Lorient, aurait dû être diffusée dès dimanche matin mais a été reportée pour cause de tennis. Elle passera dimanche prochain, 3 février. Il y a à peine deux heures d'émissions en breton par semaine sur F3 et il arrive qu'elles soient supprimées pour cause de sport... Une internaute nantaise, Maryvonne, a d'ailleurs écrit sa façon de penser à F3 (*ci-dessous); rappelons que les émissions en breton ne sont plus diffusées en Loire-Atlantique depuis quelques années, sauf exceptions, comme les Prizioù.

L'année dernière  j'avais eu l'occasion de commenter ces Prizioù sur Rezore, et sur le journal Ya! Ce qui avait valu à la rédaction de cet hebdo en langue bretonne un coup de fil de Fañch Broudic, le responsable des programmes en breton sur F3, pas content des quelques flèches (non-violentes) que je décochais. Fañch part à la retraite, et il a même reçu un Priz pour l'ensemble de son oeuvre ! Cette année, il n'aura donc pas à téléphoner puisque j'ai trouvé le choix de France 3 plutôt pertinent. Notamment de donner le prix du Bretonnant de l'année aux écoles Diwan, qui fêtent leurs 30 ans. Notamment d'avoir honoré la chanteuse Nolwenn Korbell. Idem pour le choix du meilleur CD à Yann Raoul (album "Les figurants", 9 chansons sur 11 sont en breton). Bon, cet album est paru en 2006, pas en 2007, mais ne cherchons pas la petite bête dans la barbe à Fañch! 

Netra da ganiñ ?
Yann Raoul a une très belle voix; il compose de belles chansons sur de belles musiques, écrites en breton vannetais. On ne rit pas franchement dans cet univers-là : l'humeur est plutôt à la mélancolie, la tristesse, la colère. Le chanteur ose même nous dire qu'il n'y a "rien à chanter" ("Netra da ganiñ"), mais il le fait très bien le long de onze superbes morceaux. Non seulement il y a à chanter, mais on aimerait l'entendre plus souvent, Yann Raoul. Dans le domaine de la chanson en langue bretonne, il ne manque pas de gens pour prendre le chemin de Gilles Servat et Alan Stivell mais leur fait-on vraiment une place ? Sont-ils invités, par exemple, dans les festivals bretons comme le Festival interceltique de Lorient ? Pas souvent. Ce prix aidera peut-être Yann Raoul à se faire mieux connaître et, qui sait, à être invité à chanter un peu plus en Bretagne, voire même à Lorient ?

Christian Le Meut 
Yann Raoul, Les figurants, Loz productions, distribution Coop Breizh.

Commentaire sur les Prizioù 2006
http://rezore.blogspirit.com/archive/2007/01/23/priziou-f...

*Voici ce que Maryvonne a écrit à France 3 : "Si j'apprécie, donc, de pouvoir regarder dimanche prochain 3 février la remise des "Prizioù", je ne vais certainement ni vous remercier ni vous féliciter de la programmer en Loire Atlantique aussi. Elle n'aurait jamais dû être supprimée. Je prends cette diffusion comme une aumône... Et comble de l'ironie, sur TOUTE la Bretagne en même temps ! Grâce au tennis ! Vive le sport à la télé, il contribue à la réunification de la Bretagne ! Vous voyez quand vous voulez, ou plutôt quand vous ne pouvez pas faire autrement ! Et je repense qu'un directeur de FR3 nous a officiellement déclaré, il y a quelques années, et très sérieusement, que des questions techniques empêchaient la diffusion en Loire Atlantique ! Quelle audace et pour qui nous prend-on en Loire Atlantique ? Les chaînes de télévision constatent une baisse d'audience ; ne font-elles pas beaucoup pour ?
À l'année prochaine, en février de retour !

Maryvonne - Nantes-de-Bretagne

 

19/11/2007

Archives : "Et les Disprizioù 2006 sont attribués à..."

C’est en regardant la cérémonie des Prizioù sur France 3, le 28 janvier, que j’ai eu l’idée de créer mes propres prix pour récompenser les initiatives les moins pertinentes envers la langue bretonne. Je suis le jury à moi tout seul, et les critères d’attribution sont totalement arbitraires mais, au moins, c’est annoncé comme tel. Les nouveaux prix s’appelleront les “Disprizioù”. Dispriz veut dire “mépris” en breton vannetais.  “Disprizioù” est donc un petit néologisme intraduisible mais assez parlant quand même. Mais passons à la cérémonie d'attribution :

"Avant l’attribution des Disprizioù 2006 quelques petits commentaires sur les “Prizioù” ceux diffusés sur France 3 le 29 janvier. Ceux-là sont censés récompensés les “initiatives les plus pertinentes” en langue bretonne de l’année 2006 d’après leur animateur, Fanch Broudic. Et cette année, la remise des prix a encore réservé quelques surprises amusantes comme l’invention du “Bretonnant de l’année”...  qui ne parle pas breton !

Misère : nous savions que le nombre de personnes parlant breton va diminuant chaque année mais on en est arrivé au point où il n’y aurait plus un seul bretonnant à qui donner ce prix ? Imaginez une émission en langue française distribuant  le prix du francophone de l’année à... un non francophone qui viendrait, au micro, expliquer, en anglais par exemple, combien il est content de recevoir son prix ! Le bretonnant qui ne parle pas breton, ça n’existait pas,  France 3 l’a inventé. Chapeau bas !

Singulier "bretonnant de l'année"...
Bon, j’explique : le titre de “bretonnant de l’année” a été attribué au Conseil général du Finistère pour son opération “Quêteurs de mémoire en Finistère”, qui met, notamment, en relation des enfants bretonnants bilingues avec des anciens, bretonnants aussi. Les anciens et les nouveaux peuvent ainsi parler breton ensemble, ce qui est une très bonne idée. M. Pierre Maille, président du conseil général du Finistère est donc venu recevoir son prix du meilleur bretonnant... Je ne suis pas sûr d’avoir entendu un seul mot de breton dans sa bouche mais bon... Heureusement, à ses côtés était venu un autre conseiller général du Finistère, André Le Gac qui, lui, s’est exprimé en breton... Ouf.

Le conseil général du Finistère méritait sans doute un prix, mais celui-là ? Car entendre le “bretonnant de l’année” parler uniquement en français était un symbole plutôt inquiétant; et donner le prix du “meilleur bretonnant” à une institution, était-ce une bonne idée ?... Un bretonnant, ou une bretonnante, à priori, c’est une personne, et elle parle breton. A moins que les mots ne veuillent plus rien dire...

Les miracles de la télé !
Mais M. Maille n’était pas le seul à ne pas parler breton parmi les nommés. France 3 avait choisi trois documentaires en breton produits par France 3 pour recevoir un  prix de la part de... France 3 ! Quatre personnes étaient donc venues présenter ces documentaires mais seulement deux parlaient breton. Deux sur quatre, c’est la moitié, ce qui n’est pas beaucoup pour des personnes censées travailler en breton. Je dis censées car, à France 3 Bretagne, on peut recevoir le prix du bretonnant de l’année sans parler breton, mais on peut aussi réaliser des films en langue bretonne sans parler breton, encore un miracle de la télévision !

J’ai compris cela il y a quelques années quand je jouais la pièce Malachap Story, un western en breton, avec la troupe C’hoarivari, de Languidic (lire note du 21 juin 2005). Un soir une équipe de France 3, six personnes, pas moins, est venue nous filmer. Non, il ne s’agissait pas de filmer notre troupe en tant que telle : nous avons joué vingt fois cette pièce, de Nantes à Carhaix, mais cela n’a pas retenu l’attention de France 3 Bretagne qui avait d’autres chats à fouetter... Non, il s’agissait d’un documentaire sur l’état de la langue bretonne en Morbihan et, après avoir filmé une scène de la pièce, deux acteurs furent interviewés par le réalisateur qui lui, ne parlait pas breton. Les questions étaient donc en français (elles furent coupées au montage) mais il fallait répondre en breton à ce réalisateur qui ne se faisait pas traduire les réponses alors qu’il avait dans son équipe quelqu’un capable de le faire... Mais cette personne, bretonnante, n’était là que pour contrôler si les réponses correspondaient aux questions. France 3 a inventé un nouveau métier : contrôleur de réponses ! Encore un miracle de la télévision.

Des formations inutiles ?
Je suppose que les réponses furent traduites à l'intervieweur plus tard mais j’avais trouvé la méthode de travail déplaisante pour nous et discutable d’un point de vue déontologique : comment creuser un sujet quand on ne comprend pas la langue et qu’on ne se fait pas traduire sur le champ les réponses des personnes interviewées ?... Et puis le Conseil régional de Bretagne, les départements bretons, les Assedic, financent depuis des années maintenant des formations professionnelles en langue bretonne, notamment pour les personnes travaillant dans les médias... Personnes qui ont et auront bien du mal à trouver du travail si même les documentaires en langue bretonne de France 3 Bretagne sont réalisés, au moins pour une partie, par des gens qui ne parlent pas breton ! France 3 Bretagne pourrait-elle prendre l’“initiative pertinente” d’inciter les réalisateurs de documentaires en langue bretonne à apprendre le breton... Est-ce trop demander?

Mais revenons aux Prizioù : parmi les cinq catégories de prix, cette année, il y en avait un pour le meilleur site internet. C’est celui de Lionel Buannic, Brezhoweb, sur lequel est diffusée l’émission de télé Webnoz qui a été primée alors qu’il a été créé en décembre 2006. Bravo, ça c’est du rapide ! Récompenser un site si récent, c’était un peu bizarre car une initiative de ce type se juge aussi sur sa durée. Mais bon, ça a été l’occasion donner un prix à Lionel Buannic, prix bien mérité d’ailleurs. Mais il y avait quelque chose de bizarre à voir Fanch Broudic, de France 3, congratuler le présentateur d’une émission de télé en breton, Webnoz, qui ne passe que sur internet, alors même que c’est la vocation de France 3 de faire ce genre de chose. Webnoz ne devrait-elle pas être diffusée par France 3 Bretagne à une heure de grande écoute ?

Les Disprizioù 2006 !
Mais foin de commentaires, passons maintenant aux résultats des Disprizioù 2006. Je dois tout d’abord préciser qu’il y a seulement deux prix, celui de l’initiative 2006 la pire en défaveur de la langue bretonne d’une part, et un prix spécial, d’autre part. J’ouvre donc l’enveloppe... Et voici le verdict du jury : "Le dispriz 2006 est remis aux responsables des programmes de France Bleue pour avoir diminué d’une heure par jour les programmes en breton de France Bleue Breizh Izel à la rentrée 2006.

Le Dispriz spécial, quant à lui, est remis aux responsables de France 3 pour la part infime accordée à la langue bretonne sur leur chaîne : moins de 2 h sur 168 h par semaine... Soit moins de 1 %.

Ces Disprizioù ont été décernés à l’unanimité du jury qui explique ainsi son choix : “Alors que les écoles bilingues se développent, alors que le conseil régional de Bretagne et certains départements promeuvent les langues régionales que sont le breton et le gallo, France Bleue Breizh Izel a réduit d’une heure par jour ses programmes en breton au mois de septembre dernier. Le prix 2006 lui est donc accordé, en espérant qu’elle ne continuera pas sur cette voie en 2007”.

Le jury poursuit : “Le Dispriz spécial attribué à France 3 pour l’ensemble de son œuvre. Alors qu’à peine deux heures de programmes sont en langue bretonne sur F3 Bretagne chaque semaine, rappelons que des chaînes de télé diffusent uniquement en gallois et en gaélique au Pays de Galle et en Irlande. Nous sommes donc, en Bretagne, loin du compte... Le jury précise que ces Disprizioù ne sont décernés qu’aux pennoù bras, aux responsables politiques et programmatiques, et pas aux journalistes, réalisateurs et présentateurs qui travaillent en langue bretonne, font certainement de leur mieux, et pour qui ce ne doit pas être facile tous les jours.”

Voilà, les Disprizioù 2006, c’est fini. J'espère  qu’il n’y en n’aura pas à décerner en 2007. Gwelet vo !

Christian Le Meut 

16/04/2007

20.000 ?

Ugent mil den o deus manifestet e Bézier d'an 17 a viz Meurzh evit an okitaneg hag ar yezhoù rannvroel e Frans : 20.000, ur bern ! Dec'h m'eus selet doc'h Frans 3 e breton. Padrig Herve, prezidant Diwan a oa aterset get Franch Broudig (enrollet oa bet an abadenn araok manifestadeg Diwan en Oriant d'ar 31 a viz Meurzh). Goude bout skignet ur reportaj a zivout ar vanifestadeg-se, Fanch Broudig n'eus laret da bPatrig Hervé un dra sort-se : ungent mil ? N'eus ket bet bizkoazh kement-se a dud e vanifestiñ e Breizh evit ar brezhoneg... N'ouion ket e-menn oa Fanch Broudig e miz Meurzh 2003 met ne oamp ket pell a vout 20.000 mil barzh straedoù Roazhon e vanifestiñ evit ar brezhoneg hag ar yezhoù rannvroel, d'am sonj. "15.000"hervez ar c'hazetennoù rannvroel. Ur bochad a dud oa ha kreizker Roazhon a oa stanket ganeomp... Ha 15.000 den e Breizh (pemp departamant) n'eo ket pell a 20.000 en Okitania (kalz muioc'h a zepartamantoù !). 

Hier, dimanche, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai regardé l'émission de France 3 à 11h30. Patrick Hervé, président des écoles Diwan était l'invité de Fanch Broudig (l'émission avait été enregistrée avant la manif de Diwan à Lorient le 31 mars). Un reportage a été diffusé sur la manifestation récente à Béziers (17 mars), où 20.000 personnes  demandaient la reconnaissance officielle de l'occitan et des langues régionales. Et Fanch d'enchainer une transition du style : 20.000, on n'a jamais vu autant de monde  manifester pour le breton en Bretagne (citation non littérale)... Ah bon ? En mars 2003 une manifestation a réuni 15.000 personnes à Rennes pour la langue bretonne et les langues régionales. 15.000 selon les journaux régionaux. Personnellement, je pense que nous étions entre 15.000 et 20.000... Pour cinq départements quand l'Occitanie en compte bien plus. La langue bretonne est aussi une cause qui peut réunir des foules en Bretagne mais Fanch s'en est-il rendu compte ?

Christian Le Meut 

27/03/2007

France 3 : les journalistes indignés par l'attitude de Sarkozy

Texte du communiqué de la Société des Journalistes de France 3 : 

"Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ? Trépigne-t-il déjà en s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ? Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF. M.Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça sur un coup de tête. Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est, le 18 mars dernier, participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.

 A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission «l'emmerde » et qu'il n'a pas envie de la faire ! Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France3 pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage). Coupable de
 ce « crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. «Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder».

Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes. Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?

La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M.Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public. Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d'information.

Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votrepart, ni de la part d'aucun autre candidat. A bon entendeur.  

La Société des Journalistes de France 3. Le 23 mars 2007"

17/03/2007

France 3 : les programmes régionaux menacés ?

"Communiqué du collectif de salariés de France 3 (http://blablasurla3.free.fr) :

"A vous, qui avez signé la pétition pour la défense d’un audiovisuel public régional, encore une fois : merci ! Votre soutien n'a pas été vain. Il a permis, enfin, de mettre sur la table la question de la nécessité d'une télévision publique en région.Nous revenons aujourd’hui vers vous, car à France 3 les attaques contre la présence régionale sont de plus en plus inquiétantes.
Un an après la suppression hebdomadaire de 2 h 30 de programmes régionaux, France Télévisions s’attaque à présent, et de manière radicale, aux moyens de production régionaux. Autrement dit, Paris envisage pour les régions la réduction de leurs activités aux journaux d’information : les régions devront donc faire une croix sur presque tout le reste.

Avec une telle politique, c’est inéluctable, la production documentaire va se réduire comme peau de chagrin, les émissions tournées en région également. C’est donc tout un tissu culturel régional qui est aujourd’hui menacé ! Toute une vision de la démocratie locale qui est remise en cause, avec un citoyen mis de plus en plus à distance de ses représentants culturels, politiques ou économiques. A juste titre, les producteurs et réalisateurs en région s’inquiètent, tout comme les acteurs politiques, culturels et associatifs qui perdent autant de créneaux de libre expression.

A l’heure où la décentralisation est présentée comme une valeur moderne, la direction de France Télévisions a donc décider de tout re-centraliser vers Paris, laissant ainsi le champ libre aux investisseurs privés, qui eux ne souhaitent qu'une chose : reprendre à leur compte ce secteur de médias régionaux qui est économiquement prometteur.Car le problème n'est évidemment pas un problème économique. Il apparaît aujourd'hui clairement comme un réel problème de volonté politique. Aujourd’hui, tout le monde a bien compris que le débat était beaucoup plus large que celui de la télévision régionale… Tout le monde sauf… Patrick de Carolis, Président de France Télévisions, qui maintient contre vents et marées, sa politique jacobine de désertification régionale.Nous sommes aujourd’hui en pleine campagne présidentielle. C’est le moment où jamais de redire à nos élus et à nos candidats à quel point la télévision régionale est un élément essentiel à la décentralisation et à la démocratie locale.

Nous n'espérons évidemment rien de France Télévisions quant à la médiatisation des problèmes que connaissent aujourd'hui les régions de France 3. Les syndicats de France 3, de leur côté, envisagent des actions dans les jours à venir.Nous, par notre site et notre web-radio (liens ci-dessous), nous tenterons de vous informer au mieux sur les événements à venir.

Site de blablasurla3 : http://blablasurla3.free.fr

Webradio "laradiodeblabla"

Forum de discussion : http://blablasurla3.free.fr/forum

Collectif de salariés de France 3, association "l'Antenne est à vous"

15/03/2007

O le beau tas de fumier !

Comme vous le savez, je suis accroc aux émissions en langue bretonne sur France 3. Complètement accroc, dépendant et tout et tout, c’est presque pire que ma dépendance au chocolat, c’est vous dire. Pourrais-je vivre sans ma dose chichement dispensée par la chaîne publique chaque jour et chaque semaine ? Je ne sais. Faudrait-il que je consulte ?...

Dimanche matin j’étais en famille, vers onze heure et demie, l’heure donc de la messe en breton... Euh, pardon, l’heure de la messe en français sur France 2, et de l’émission en breton sur France 3. Mais voilà, la télé était occupée... Et la télé, c’est comme les WC, ça ne se partage pas ! Euhhh... Sauf circonstances particulières : il y a  deux ou trois ans j’avais pris le TGV pour aller à Paris et je vis une jeune personne entrer dans les WC, minuscules, du TGV. Puis une deuxième, puis une troisième et une quatrième : deux garçons et deux filles, ensemble ! Que pouvaient-ils bien faire à quatre dans les toilettes ? Fumer, bien sûr, puisque c’était au début de l’interdiction de fumer dans les TGV...

Bon, si les WC peuvent se partager exceptionnellement, pas la télé.

Lulu, ma nièce, donc, 15 ans, regardait des clips sur M6 ou sur une chaîne de la TNT... Tout une poème, les chaînes de la TNT. Se succédaient donc des groupes de rap, dents en or, lumières éclatantes, grosses voitures, gros bijoux, filles superbes, et tout ce beau monde chantant en anglais... Le pied, quoi.Moi, je bouillais, au bord de la crise de nerf : un obstacle s’opposait à ma dose hebdomadaire de Red an amzer. A moi Goulvena, au secours, Fanch, on m’assassine ! Bon, je dramatise juste un peu...

Beuh...
Je demandais donc à Lulu de zapper quelques secondes pour voir l’émission en breton du dimanche. Elle y consentit : quelle gentille fille ! Et là, adieux bijoux éclatants, grosses voitures et rappeurs chantant et bonjour... le tas de fumier. Oui, nous sommes tombés sur un gros tas de fumier. Un bon gros tas de fumier bien suintant, dégoulinant et tout, et une voix off parlait en breton... La, je me suis dit : heureusement, la télévision en odorama n’a pas encore été inventée. Lulu a fait “beuh c’est nul”. J’ai fait “beuh” aussi. On a juste eu le temps d‘apercevoir l’agriculteur qui expliquait certainement des choses très intéressantes en breton. Et puis on est revenu aux clips et aux rappeurs aux dents en or...

Elles ne sont pas toujours très fun les émissions en breton sur France 3. Ni très drôles sauf, parfois, involontairement, comme les fameux Prizioù dont j’ai parlé le mois dernier. Les Bretonnants ont peu l’occasion de rigoler en breton à la télévision. A la radio ?

Cinéma : netra !
Les films de cinéma ? Ecran vide, il n’y en a pas en breton. Les occasions de rigoler en breton manquent, sauf bien sûr dans nos conversations privées ou nos lectures, mais c’est autre chose. Reste le théâtre : je me souviens avoir beaucoup ri en voyant une pièce bilingue intitulée “Le breton se marre” et présentée par la troupe “Pik achu”, il y a trois ans, au moins, à Lorient. Le monde des Bretonnants y était caricaturé de manière très drôle. Depuis il y a bien eu le western Malachap story, dans lequel je jouais et qui avait l’air de bien faire rire les gens. Mais bon, les pièces de théâtre en breton ne sont pas si fréquentes et toutes ne sont pas drôles. Internet viendra-t-il à notre secours ?*

Je me faisais ces réflexions vendredi dernier lors du filaj Starak organisé par l’association Sten Kidna komzomp asampl d’Auray, à Brec’h, au bar breton. 80 à 90 personnes étaient réunies pour chanter, présenter des sketchs, raconter des histoires en breton. Pendant toute une soirée. Et on s’est tapé une franche partie de rigolade, ponctuées d’étonnements aussi, car des talents cachés se révèlent dans ce genre de soirée conviviale. Il y avait des enfants, des adolescents, beaucoup d’adultes de 20, 30, 40, 50 ans, quelques plus anciens.

N'eo ket brav ar vuhez ?
S’ils veulent rire ensemble, les bretonnants doivent donc se retrouver dans des filajoù, des soirées conviviales comme il s’en passe un peu partout en Basse-Bretagne. Ils doivent aussi monter leurs propres  spectacles, créer leurs chansons, leurs sketchs, inventer leur humour. Aucun média ne s’en charge à leur place et finalement, c’est peut-être mieux ainsi. Car au lieu de passer leur soirée devant leur poste de télé, vendredi soir, 80 à 90 personnes qui ne se connaissaient pas forcément ont passé une soirée ensemble à rire, à se faire rire, à écouter des chansons et en à chanter, tout en apprenant et pratiquant la langue bretonne. Elle est pas belle la vie ? N’eo ket brav ar vuhez ?
Christian Le Meut

* Le Télégramme d'aujourd'hui, jeudi 15/03 (p. 48, rubrique Spered ar vro), présente gwagenn.tv, télé sur le net proposée par des jeunes bretonnants de Rennes et Nantes.

http://blog.gwagenn.tv/ 

23/01/2007

Prizioù France 3 : et les nominés sont...

medium_France3154.2.jpgDepuis dix ans France 3 Bretagne décerne ses “prizioù”, ses “prix de la langue bretonne”. Un jury différent est réuni chaque année, constitué d’artistes, d’intellectuels, de membres d’associations qui doivent sélectionner les meilleurs livres, émissions de télé et radio (les catégories variant selon les années), ainsi qu’un “Bretonnant de l’année”. “Faire un zoom sur les initiatives en breton les plus pertinentes de l’année”, est l’objectif de ces prix, d’après Fanch Broudic, journaliste responsable des programmes en breton cité dans Ouest-France dimanche du 7 janvier dernier.

Des émissions de ce type existent pour la France entière comme les César, les Molière ou encore les 7 d’or pour la télé mais là, c’est un magazine indépendant des chaines, Télé sept jours, qui décerne les prix. En Bretagne, c’est une chaine de télé qui distribue des prix à des émissions de télé qu’elle a, souvent, elle-même produites.

L’intérêt de ce type de prix reste à démontrer. A quoi servent-elles ? Comment sont faites les préselections ? Sur quels critères ? Par qui et pourquoi faire ? Les cérémonies de remise des prix sont, en général, longues et ennuyeuses, que ce soit les César du cinéma, les Molière du théâtre, les Sept d’or de la télé, et j’en passe. Les Prizioù bretons n’échappent pas à la règle sauf le jour où le poète Bernez Tangi a dit ce qu’il pensait de la place minuscule laissée au breton sur France 3.

Une nouvelle catégorie : le meilleur site internet
Les nommés, ou “nominés”, des Prizioù 2006 ont donc été désignés par un jury samedi 6 janvier et seront dévoilés lors d’une émission réalisée à l’abbaye de Daoulas et diffusée le dimanche 28 janvier. Et cette année, une nouvelle catégorie est apparue celle du “meilleur site internet”. Les “initiatives les plus pertinentes de l’année” dans ce domaine ont été choisies par le jury. Il s’agit tout d’abord d’un blog, blogyann, un blog tenu par un senior qui y raconte ses voyages et ses rencontres. C’est un blog très bien écrit en breton, avec des photos et même, depuis peu, une vidéo. Yann a publié cinq notes depuis le mois d’août, ce qui n’est pas beaucoup pour un blog, mais c’est sûrement la qualité qui compte, et pas la quantité, pour le jury de Frans 3. Ainsi va la vie des blogs qui sont alimentés en fonction de la disponibilité de leur créateur.

Un autre blog a été choisi par ce jury, brezhoweb, le site de l’émission de télévision Webnoz dont la première a eu lieu le 10 décembre. Ce site, très intéressant, a été créé par Lionel Buannic en décembre 2006; ouf, à un mois près, il n’aurait pu concourir ! Lionel a également été choisi dans la catégorie du “bretonnant de l’année”... Félicitations ! Mais c’est un peu bizarre de la part du jury : comment ça le monde du breton est tellement petit, il se ferait si peu de chose en breton, notamment sur internet, que l’on ne peut éviter de nommer deux fois la même personne ?...  Enfin un troisième site, très instructif et très agréable, a été nommé, il s’agit de “Geobreizh” sur la géographie bretonne.

Et Rezore ?
Quant à mon blog, Rezore, qui est alimenté par mes chroniques en breton et en français sur Radio Bro gwened et par diverses autres choses, il n’a pas été sélectionné... Il n’y a pas tant que cela de blogs en breton, mais celui-là ne ferait donc pas partie des “initiatives pertinentes en breton de l’année”. Pourtant, le jour où ce jury s’est réuni, et la veille, j’ai constaté une augmentation importante des visites sur Rezore. Etait-ce les membres de ce jury venus voir, ou d’autres gens ? Impossible à savoir, et c’est tant mieux, et peut-être s’agit-il d’un hasard...

Rezore ne ferait donc pas partie des "initiatives pertinentes" de l'année dans e domaine des sites internet ? Pas assez "pertinent" ou trop impertinent ? Le fait d’avoir critiqué à plusieurs reprises France 3 sur Rezore, concernant la trop petite place qu’y occupe la langue bretonne n’est, je suppose, pour rien dans le choix des Prizioù. En effet, ce ne serait pas un critère “pertinent” pour juger des initiatives en breton les plus pertinentes de l’année... A moins que l’on n’écarte les initiatives “impertinentes” ?

80.000 visites en deux ans 
J’ai créé Rezore en mars 2005. Je l’ai envisagé au départ comme une façon d’éditer les chroniques que j’écris chaque semaine pour Radio bro Gwened, et puis comme une façon supplémentaire de “planter” du breton sur internet, comme un petit média de plus à disposition des bretonnants, qui n’en ont pas tant. Rezore reçoit actuellement 250 visites par jour, soit autour de 80.000 visites depuis sa création en mars 2005, ce qui n’est pas si mal, avec des commentaires en français et en breton. Le but est donc atteint et le travail, récompensé. Ne pas être sélectionné par tel ou tel jury est d'ailleurs, parfois, plutôt une bonne nouvelle  !

France 3 diffuse des programmes 24 h sur 24. Soit 168 h par semaines, dont deux heures en langue bretonne, en comptant large et en rappelant que ces émissions ne sont plus diffusées en Loire-Atlantique, et que le journal quotidien de cinq minutes en breton (An Taol lagad*) n’est diffusé que sur la Bretagne Ouest. Je me demande donc si cette chaîne, qui diffuse moins de 2% de ses programmes en langue bretonne, est bien placée pour distribuer des récompenses dans ce domaine ? Et si les Prizioù sont une “initiative pertinente” pour promouvoir la langue bretonne ?
Christian Le Meut

* Initiative pertinente de France 3 : An taol lagad et l’ensemble des flash régionaux en langues régionales sont visibles sur le site de F3 national depuis plusieurs mois.

22/01/2007

Prizioù : "Hag ar re anvet a zo..."

medium_France3154.jpgAbaoe dek vloaz bremañ e vez roet prizioù get Frans 3, prizioù evit al levrioù, an abadennoù skinwell (télé) pe skingomz (radio), ar pladennoù, hag evit brezhoneger ar bloaz. Ur juri get tud dizhenvel bep bloaz (kelennourion, arzourion, tud a gevredigezhioù...) a vez savet ha tolpet get ar chadenn da zibab ar “re wellañ” barzh pep rummad. Sellet pizh war ar pezh nevez ha brav a vez savet bep bloaz e brezhoneg, hag inouriñ an dud o deus savet an traoù-se e reiñ dezhe un oberenn arzh hag ec’h ober un tamm bruderezh evite, setu ar pal. Sanset.

Get ar juri a vez dibabet an “tri gwellañ” barzh pep rummad. Embannet vez ar roll barzh ar c’hazetennoù, da c’hortoz an abadenn tele e lerc’h ma vez roet ar prizioù. An abadenn-se a vo skignet ar bloaz man d’ar sul eizh arnugent a viz Genver (disul kentañ neuze).  E Bro Frans e vez savet abadennoù henvel evel ar Molière, ar César hag ar  “Sept d’or” evit ar skinwell  get ar gelaouenn Télé sept jours. E Breizh ar prizioù a vez roet get ur chadenn tele d’an abadennoù tele gwellañ produet geti. Mod-se emañ.

Ar “Sept d’or”, pe ar Molière, pe ar Cesar ha c’hoazh  a vez, d’an aliesan, abadennoù skinwell dister ha hir, kalz re hir. Sortoù “pince fesses” eo, get tud asezeet e c’hortoz bout barnet ! Ha mod-se emañ ivez get ar Prizioù. Ur wezh e oa bet souezhus an abadenn-se memestra get ar barzh Bernez Tangi en doa lâret e sonj a vouezh uhel a ziout plas dister ar brezhoneg barzh Frans 3 Breizh...

Ur rummad nevez : "Gwellan lec'hienn internet"
Ar bloaz-man, un rummad nevez a zo bet savet get ar Prizioù evit al lechioù internet.  “Gwellan lec’hienn internet” ! Blogoù a zo bet dibabet, evel blogyann. Ur blog dispar, get testennoù e brezhoneg flour, skeudennoù ha memes video bremañ. Abaoe pell  m’eus lakaet ul liamm etre ma blog ha blog Yann. Met, abaoe miz Eost, pemp notenn nevez a zo bet embannet war ar blog-se hepken. Mod-se emañ get ur blog; maget vez hervez c’hoant an den en deus eñ savet, mard en deus amzer dijapl, mard en deus traoù da lâret... Pemp notenn e korf pemp miz, n’eo ket kalz met anat eo, ar galite eo, a gont ar muian evit Frans 3.

Ur blog all a zo bet dibabet get ar juri, Brezhoweb, bet savet e miz an Avent (Kerzu) 2006 da skignan an abadenn tele Webnoz war internet. Danvez interesus a zo e barzh hiriv a deiz met tost eo bet memestra, ur miz war lerc’h hag e vehe bet re ziwezhat. Get Lionel Buannic a zo bet savet al lec’hienn se hag ar paotr Lionel zo bet anvet ivez e mesk ar rummad “Brezhoneger ar bloaz”, gourc’hemmenoù paotr ! Met kavout a ran choaz ar juri un tammig souezhus : ken nebeut a draoù nevez a zo bet graet e brezhoneg e 2006 ma vehe ret dibab div wezh ar memes paotr barzh div rummad dishenvel ? Ha ken bihan eo, bed ar brezhoneg ? Ne gredan ket, rak ur bochad traoù a vez graet e brezhoneg war internet a c’hellehe bout inouret get juri Frans 3. Ul lec’hienn gentelius ha brav all nevez zo bet dibabet iwez, ha n’eo ket ur blog : Geobreizh, a fed douaroniezh Breizh.  

Ha Rezore ? 
Ha “rezore” ? Ar blog divyezhek bet savet genin get ar pezh a laran war radio Bro Gwened, ha get traoù all ivez ? Nann, n’eo ket bet dibabet get juri Frans 3. Ar juri zo bet tolpet d’ar sadorn 6 a viz Genver ha, justawalc’h, ur bochad tud oa deuet da wellet rezore an deiz-se hag an deiz araok, kalz muioc’h evit da gustum. N’hellan ket gouiet piv oa (ha gwell a-se), met mechal ma ne oa ket ar re se, justawalc’h; pe un degouezh, un hasard a c’hell bout ivez... N’eus ket kement-se a vlogoù e brezhoneg, ha rezore n vehe ket e mesk ar re “wellan”, e mesk “les initiatives en breton les plus pertinentes de l’année”, evel ar pezh n’eus displeget Fanch Broudic war Ouest-France. Siwazh.

Met bon, marteze, re "impertinent" eo, Rezore... Kavout a ran kalz re vihan plas ar brezhoneg barzh Frans 3 Breizh. Ar pezh m’eus lâret dija meur a wezh barzh “rezore”; met esperans m’eus n’eo ket a gaoz d’an dra-se emañ bet lesket a gostez Rezore get ar prizioù. Ne vehe ket un doare “pertinente” da varniñ, na da zibab, alkent.

80.000 gwelladeniñ 
Rezore a zo bet savet  daou vloaz zo evit embann ar pezh a skrivañ hag a lâran e Radio Bro Gwened; met ivez evit plantañ brezhoneg war internet; evit kinnig d’ar re a lenn brezhoneg ur sort media bihan nevez, un dra ouzhpenn. Ha setu, tizhet ar pal memestra. Tro dro 250 gwelladeniñ a vez bemdez war Rezore. Ha tud zo a skriv o sonjoù e galleg hag e brezhoneg, ar pezh a zo, evidon-me, prizius bras.

Benn ar fin, nompass bout dibabet get Frans 3, a zo kentoc’h un tamm doare vat. Ne vourran ket kenstrivadegoù evel ar César, ar sept d’Or, nag ar Prizioù. Penaos e vez dibabet ar re “wellan”, get piv ? Penaos ha get piv e vez muzuliet an traoù ? Skignet vez abadennoù get F3 nozh ha deiz, da lâret eo 168 euriad bep sizhun. Ha div euriad e brezhoneg hepken; abadennoù ha ne vezont ket mui skignet e Bro Naoned; ur “flash” (An taol lagad) hag a vez bannet nemet e Breizh Izel*... Nebeutoc'h a 2 % a abadennoù e brezhoneg a vez skignet get F3 bep sizhun, neuze ! Ha mechal memestra mard eo plaset mat ar chadenn-se evit barniñ ar “pezh gwellañ” a vez graet e brezhoneg pep bloaz ? Ha mechal mard eo “Prizioù” Frans 3 an “initiative pertinente” evit kas araok ar brezhoneg...

Christian Le Meut

* Met a vez kinniget war internet, barzh lec'hienn F3, ar pezh a zo ur sonj vat.