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01/09/2010

Léon Werth (1878 - 1955) : une émission sur France Inter

Tombé dans les oubliettes de l’histoire, l’écrivain et journaliste Léon Werth mérite que l’on en ressorte d’urgence. Les oeuvres de cet esprit libre, témoin de deux guerres, sont rééditées chez Viviane Hamy... Et, chose rare, une émission vient de lui être consacrée sur France inter (le 31 août), à l'occasion d'une exposition qui se tient actuellement à Issoudun. Voici le lien, l'émission reste écoutable pendant 30 jours, chercher dans "archives".

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/

Et, du coup, je réédite une note publiée en 2006 :

Peut-être avez-vous lu “Le petit prince” de Saint-Exupéry... L’auteur dédie son livre à un de ses amis : Léon Werth, et plus précisément, puisque “Le petit prince” est un livre pour enfants, “A Léon Werth quand il était petit garçon”... Le petit prince a été édité pour la première fois aux Etats-Unis, et en 1943. Saint-Exupéry y était réfugié, avant de revenir combattre pour la libération de la France, et son ami Léon Werth vivait reclus dans une maison du Jura. Cet intellectuel français d’origine juive risquait d’être raflé et déporté à tout moment. La dédicace prend donc une dimension singulière. Saint Exupéry ne survit pas à la guerre, il est tué en août 1944. Il ne verra pas son Petit prince édité en France, en 1946. Léon Werth, lui, vit jusqu’en 1955, inconsolable de la disparition de son meilleur ami. Mais si la mémoire de Saint-Exupéry est restée vivante, celle de Léon Werth a été oubliée pendant des décennies. Pourtant l’oeuvre et le parcours de ce journaliste écrivain méritent d’être connues.

Léon Werth est né en 1878 à Remiremont, dans les Vosges. Ses études l’amènent à Paris où il devient le secrétaire de l’écrivain Octave Mirbeau. Journaliste et critique artistique, Werth se fait connaître par ses livres sur des peintres comme Puvis de Chavannes et Cézanne et son premier roman, la Maison blanche, est proche de remporter de prix Goncourt. Il y narre son séjour en clinique, en 1911, pour soigner une otite aiguë contractée en Bretagne. Il brosse dans ce livre un tableau incisif du monde médical et y décrit la relation du malade à sa maladie.

Un antipatriote engagé volontaire
Proche des mouvements pacifistes d’avant guerre, notamment de Gustave Hervé, antipatriote et antimilitariste, il s’engage néanmoins en août 1914 : “Tout homme qui s’échappe des circonstances est lâche”, écrira-t-il en 1930. Envoyé sur le front, il est réformé en août 1915 pour maladie. Il décrit sa vie de soldat dans “Clavel soldat” et “Clavel chez les majors”, deux “déclarations de guerre à la guerre” écrit son biographe Gilles Heuré dans une biographie intitulée “L’insoumis” sortie début 2006 chez Viviane Hamy. Ces deux livres sont salués par la critique, notamment par Henri Barbusse, mais racontent la guerre de l’intérieur, très loin des épopées lyriques et des discours officiels.

Durant les années 20, Léon Werth publie beaucoup. Il est un des intellectuels de gauche en vue. Proche des communistes et des anarchistes, mais membre d’aucun parti, il suscite la méfiance. Quand ce journaliste veut partir en URSS en reportage, en 1923, les autorités soviétiques lui refusent l’entrée dans le pays. Il reste à la porte, en Pologne, malgré les chaudes recommandations de responsables communistes français. Dehors, M. le journaliste. Le regard de cet esprit libre aurait desservir la propagande.

Dénonciation du colonialisme
Trois ans plus tard le citoyen Werth se rend en Cocinchine, et en rapporte un témoignage critique de la colonisation : “Tout Français qui n’appartient pas à la race coloniale revient d’Indochine avec un sentiment de honte”, écrit-il dans son livre-reportage. Nous sommes en 1926. Aucun bilan positif de la colonisation pour Léon Werth.

Il continue de publier reportages et romans, critiques cinématographiques et picturales, mais les années 30 sont plus difficiles. Ses critiques du communisme et sa liberté de pensée, son ton souvent sarcastique, l’isolent d’une partie du monde littéraire. Certains de ses manuscrits sont refusés par des maisons d’édition: “Vous êtes un homme seul et votre pensée, par la même, devient très difficile à définir. Je crains fort que le lecteur ne puisse vous suivre et qu’il ne trouve pas dans ce recueil ce qu’on appelle communément, un message” lui répond l’éditeur Denoël...

La rencontre avec Saint-Exupéry
C’est en 1935 que Léon Werth et Antoine de Saint-Exupéry font connaissance. Le second est de 22 ans le cadet du premier, mais les deux hommes sympathisent et deviennent des amis intimes. Werth et sa femme vont rendre visite à Saint-Exupéry dans la caserne où il est mobilisé, à Saint-Dizier, en 1939. La défaite surprend Léon Werth à Paris. Il décide de quitter la capitale avant l’arrivée des Allemands, mais se trouve coincé sur les routes de la débâcle, avec son épouse et leur employée... Il met “33 jours” à atteindre leur maison du Jura, voyage que Léon Werth raconte dans un témoignage publié sous ce titre (Ed. Viviane Hamy et Magnard pour les collégiens). Un voyage terrifiant et étonnant. Werth y montre la veulerie de certains Français qui accueillent les envahisseurs à bras ouverts. Comment les mêmes profitent de la débâcle mais comment d’autres, notamment des fermiers de la région de Montargis, secourent leurs prochains...

Arrivé dans le Jura, à Saint-Amour, Léon Werth est contraint d’y rester. La zone libre est plus sûre pour les personnes d’origine juive comme lui, même s’il doit, le 9 juillet 1941, aller se déclarer “Juif” à la préfecture de Lons-le-Saunier : “Je me sens humilié, non pas d’être juif, mais d’être présumé, étant juif, d’une qualité inférieure”... Il reste jusqu’en janvier 1944 à Saint-Amour, reclus, bougeant peu, attendant les visites de son fils et de sa femme, retournée à Paris et qui traverse la ligne de démarcation clandestinement.

Un observateur au regard aiguisé
Dans son réduit jurassien, Werth se fait observateur du monde. Avec son regard aiguisé, caustique mais également humain et tendre, il écrit son journal quotidien qui sera publié, après la guerre, sous le titre “Déposition”. Un témoignage incontournable sur l’état de l’opinion en France “libre” puis occupée. Les turpitudes de la vie quotidienne, les rumeurs du bourg de Saint-Amour, les propos des paysans, les émissions de radio Londres, radio Paris ou de la radio suisse. Il note l’impopularité de Laval et la popularité de Pétain. Celle de De Gaulle aussi, qui croît au fil du temps. Il lit la presse de la résistance et, dès 1943, mentionne l’existence d’Auschwitz, en Pologne.

“Victoires défensives”
Les mentalités évoluent en fonction des batailles. Léon Werth notent les astuces de la propagande allemande. Après Stalingrad, les armées allemandes reculent partout en Europe de l’Est et en Afrique du Nord. Il ne s’agit pas de défaites, non, mais de “victoires défensives” selon la propagande. Belles victoires défensives en vérité, jusqu’à la prise de Berlin par l’Armée rouge ! La propagande récente a su créer des métaphores tout aussi manipulatrices : “frappes chirurgicales”, “dommages collatéraux”...

L’immobilisme sied mal à Léon Werth : “Mon pays n’est pas ici, écrit-il, mon pays c’est la Bretagne”. Léon Werth aimait les voyages et, semble-t-il, appréciait particulièrement la Bretagne. De retour à Paris en janvier 1944, Werth livre un témoignage émouvant sur les derniers jours de l’occupation. D’autant plus émouvant que la nouvelle de la disparition de Saint-Exupéry lui parvient. Après la Libération il assiste, en tant que journaliste, au procès du maréchal Pétain. Malgré les millions de morts, Léon Werth ne cède pas à la haine : aucun trace dans ses ouvrages. De la colère, oui, pas de haine. Il reste profondément humain malgré ses coups de griffe. Jusqu’à sa fin, en 1955.

“Werth enseigne à vivre” écrivait Saint-Exupéry sur l’oeuvre de son ami. Les livres de Léon Werth continuent “d’enseigner à vivre” au XXIe siècle.
Christian Le Meut

Les livres de Léon Werth sont réédités chez Viviane Hamy. "33 jours" a été édité en poche en 2002, chez Magnard, pour les collégiens.

29/11/2008

États généraux de la presse écrite : les masques tombent

Communiqué du Syndicat national des journalistes :

"Le pouvoir politique vient de rappeler aux présidents des quatre pôles que les travaux des Etats généraux de la presse écrite doivent être bouclés pour la mi-décembre. Et pour cause : Noël approche et les patrons de presse piaffent de plus en plus devant la cheminée où ils ont déposé leurs gros sabots. Plusieurs cadeaux leur sont en effet promis, parmi lesquels :

·     La remise en cause des droits d’auteur des journalistes. C’est, semble-t-il, ce qu’ils attendent le plus. Contrairement à ce que le discours élyséen laissait entendre, ce n’est pas la partie pécuniaire de ces droits qui chagrine le plus les patrons. Les meilleurs accords droits d’auteur actuellement signés portent sur une rémunération de quelques centaines d’euros par journaliste et… par an ! Le véritable enjeu se situe au niveau du droit moral des journalistes auteurs. Celui-là même qui empêche encore les patrons des groupes issus des concentrations de réduire de façon drastique le nombre de journalistes présents sur le terrain, en réutilisant et en revendant leurs œuvres sans limite. La remise en cause des droits d’auteur des journalistes s’annonce avant tout destructrice d’emplois et va à l’encontre d’une information pluraliste et de qualité. C’est une porte ouverte sur la parole unique, la pensée unique. C’est un enjeu qui relève de la démocratie.

·     L’abolition de la plupart des « contraintes » que leur impose encore le statut des journalistes. Que ce soit la clause de conscience, la cause de cession, les prérogatives de la commission arbitrale, ou les réserves de la convention collective qui empêchent de transformer les journalistes en bêtes de somme multimédia, adaptables, taillables et corvéables à merci. A l’inverse, pas question de parler de la reconnaissance des équipes rédactionnelles, proposée par le SNJ en 2006, et reprise depuis par la plupart des organisations syndicales et associations de journalistes : l’idée même a été unanimement rejetée par l’ensemble des patrons siégeant dans l’un des groupes, qui estiment que la ligne éditoriale et la nomination des responsables des rédactions relève de leur droit divin.

·     La multiplication des aides à la presse (aides directes, exonérations fiscales, TVA réduite), pour faire financer par le contribuable les investissements des entreprises, notamment dans le multimédia. Le traitement de la crise par un chèque aux patrons, on connaît déjà !

·     L’assouplissement des lois anticoncentrations, même si les débats au sein des Etats généraux ont montré que, finalement, ces lois n’avaient jamais empêché et n’empêchent toujours pas grand-chose. Le SNJ est bien placé pour le savoir, lui qui a, par le passé, lutté pendant des années – en vain – contre la constitution de l’empire de Robert Hersant dans le mépris le plus total des ordonnances de 1944. Comme il n’a cessé de dénoncer, beaucoup plus récemment, les nouvelles concentrations ayant chamboulé le paysage de la presse régionale. Mais la promesse sarkozienne est là. Et elle pourrait s’attacher, malgré le constat des commissions, à satisfaire l’ambition de certains amis du président qui aimeraient cumuler une majorité de parts dans des quotidiens et des chaînes de télé et radios nationales, plutôt que revenir à une presse pluraliste qui offrirait au citoyen le choix de ses sources d’information.

La liste n’est pas exhaustive et s’il y a aussi peu de représentants des salariés acceptés à la table des Etats généraux, c’est peut-être aussi parce que le nombre des lettres patronales au Père Noël élyséen et la teneur de certaines commencent à friser l’indécence. Raison de plus pour que le SNJ reste aux Etats généraux, y fasse entendre la voix de la profession et témoigne devant elle.

Sûrs d’eux et de la régression sociale qu’ils comptent obtenir, bien des patrons entretiennent un esprit de lutte des classes aux Etats généraux de la presse comme au sein même de leur entreprise. Le SNJ les met en garde : ils portent déjà la responsabilité d’une certaine démotivation qui envahit les rédactions et nuit à la qualité des contenus. Comme ils porteront la responsabilité du désordre social qui en résultera inévitablement si, au lieu d’améliorer le contenu des médias et l’image des entreprises de presse, les décisions prises à l’issue des Etats généraux les éloignaient un peu plus de leur mission d’informer et les décrédibilisaient davantage aux yeux de l’opinion.


Paris, le 28 novembre 2008"

13/10/2008

Journalistes : "Pour un meilleur respect de notre déontologie"

Résolution du Syndicat national des journalistes réuni en congrès au Havre du 9 au 11 octobre 2008.

"L’existence de dérapages médiatiques et de certaines pratiques journalistiques douteuses amène le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, à faire les propositions suivantes afin de retrouver la confiance du public par une meilleure observation de la déontologie de notre profession.

1. Les chartes des devoirs et droits des journalistes (SNJ, 1918 et 1938 ; Munich, 1971) doivent être insérées dans la convention collective nationale de travail des journalistes afin d’être opposables juridiquement aux parties.

2. L’indépendance rédactionnelle doit être assurée par la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle.

3. Si les journalistes doivent être comptables de leurs manquements à l’éthique professionnelle (voir dispositif ci-après), ce doit être également le cas de leurs employeurs. Ce devrait être l’un des critères d’attribution des aides de l’État à la presse.

4. Les compétences de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), organisme représentatif où siègent à parité journalistes et éditeurs, doivent être clairement élargies à la dimension éthique de la pratique journalistique. C’était d’ailleurs l’intention des promoteurs de la loi de 1935 instaurant la carte de presse, ainsi qu’en témoigne sans ambiguïté le rapport Brachart qui a précédé son adoption.

Lors de sa première demande de carte ou de son renouvellement, le journaliste devra s’engager sur l’honneur à respecter les principes professionnels contenus dans les chartes citées plus haut. Ainsi, en cas de manquement à ces principes, la Commission sera fondée à enquêter pour déterminer la chaîne des responsabilités, y compris hiérarchiques, et le cas échéant, à faire connaître publiquement ses conclusions.

A cette fin, la Commission pourrait s’autosaisir ou être saisie par des citoyens ou associations estimant qu’il y a eu manquement aux principes énoncés."

Résolution votée par le Congrès du SNJ, réuni au Havre, les 9, 10 et 11 octobre 2008.

07/10/2008

Journalisme : l'inquiétude de la Fédération européenne des journalistes

Les "Etats généraux de la presse écrite" sont actuellement réunis à l'initiative de la présidence de la République française : la Fédération européenne des journalistes, dont fait partie le Syndicat national des journaliste (j'en suis membre), s'inquiète des propositions de N. Sarkozy:

"La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes, s'inquiète de certaines propositions émises par le président Nicolas Sarkozy lors du lancement des Etats généraux de la presse écrite réclamés depuis des années par les syndicats de journalistes français.

« Nous sommes étonnés par certaines contradictions dans le discours de M. Sarkozy », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König.  « Comment à la fois affirmer, à juste titre, que "la presse n'est pas et ne sera jamais un produit comme un autre", et plaider en même temps pour un assouplissement des règles de concentration des médias? Comment déplorer la ?paupérisation des contenus' et mettre en question les droits d'auteurs des journalistes lors de réutilisations de leurs articles ? ».

M. Sarkozy a invité les Etats Généraux à se « documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui sont comparables » à la France. La FEJ est dores et déjà en mesure de confirmer que la plupart des pays d'Europe occidentale ne laissent pas les médias « aux seules forces du marché ». Même si aucune réglementation européenne ne le prévoit, il existe des limites à la concentration de la propriété, selon différents critères de marché, d'audience ou de publicité, dans plusieurs pays d'Europe.

Ce n'est pas en accroissant les concentrations en France que l'on favorisera l'accès des groupes de presse hexagonaux à l'étranger, ce qui semble être une des préoccupation majeures de M.  Sarkozy, note la FEJ, qui s'étonne également de l'omniprésence des patrons de presse dans la conduites des travaux de ces Etats Généraux.

Alors que la réforme de l'audiovisuel public, très contestée par les syndicats et le personnel, va être examinée à l'Assemblée nationale, le Président Sarkozy ouvre un second chantier d'envergure avec ces Etats généraux de la presse écrite qui pour la FEJ ne doivent pas être un simulacre de discussions, ni ouvrir la voie à un mise en cause du pluralisme ou encore à une atteinte aux droits des journalistes.

"Nous attirons l'attention des participants sur les risques que soulèvent certaine propositions, alors que le journalisme traverse une crise d'identité avec la banalisation des blogs et du contenu généré par les utilisateurs. Le journalisme de qualité en France est en jeu. », a indiqué le président de la FEJ.

Une uniformisation de la presse sous tutelle de super grands groupes de presse avec la rentabilité comme objectif constitue un risque grave pour la démocratie, notamment au moment où la crise financière mondiale mériterait d'autres propositions.

La FIJ et la FEJ vont saisir l'occasion des travaux des Etats Généraux et de la présidence française de l'UE pour demander à être reçus par le chef de l'Etat français et lui faire part des inquiétudes de la FEJ et de la FIJ ainsi que des syndicats français.

Les syndicats membres de la FEJ en France sont le SNJ, le SNJ-CGT et la F3C-CFDT."

http://www.etatsgenerauxdelapresse.fr/accueil/


Pour plus d’informations: +32 2 235 22 00

La FEJ représente plus de 250.000 journalistes dans plus de 30 pays européens.

01/08/2008

Journalisme : "La censure n'a pas sa place aux Jeux Olympiques"

Communiqué de la Fédération internationale des journalistes :

" La FIJ demande à la Chine de garantir un libre accès des journalistes à Internet.
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd'hui aux autorités chinoises de rétablir l'accès à certains sites Internet, rendus indisponibles pour les journalistes étrangers arrivant à Pékin pour couvrir les Jeux Olympiques, qui commencent dans neuf jours.

"C'est avec consternation que nous avons appris du gouvernement chinois que certains sites Internet sont bloqués", a déclaré Aidan White, secrétaire général de la FIJ. "Il s'agit d'un grave manquement de leur part à la promesse donnée que tous les journalistes, et plus particulièrement ceux travaillant au principal centre de presse mis sur pied pour les Jeux, auraient un accès illimité à Internet. Nous exigeons que toutes les  restrictions soient levées afin que nos collègues puissant travailler librement et puissent avoir accès à l'information dont ils ont besoin."

Le porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères, qui a admis qu'il y avait des restrictions à l'accès à Internet, a déclaré qu'elles concernaient le mouvement spirituel Falun Gong. Mais les journalistes déjà présents en Chine sont également dans l'incapacité de chercher de l'information sur des sites tels que ceux concernant le Tibet ou Amnesty International.

Plusieurs milliers de journalistes sont déjà à Pékin et se plaignent de la censure frappant certains sites, les rendant soit inaccessibles soit extrêmement lents.
"Pour le journalisme, c'est un mauvais départ", a déclaré Aidan White. "Nous demandons à la All China Journalists Association et aux autorités chinoises de respecter leurs promesses et d'ouvrir l'accès à Internet à tous les journalistes. La censure n'a pas sa place aux Jeux Olympiques".

La FIJ est également inquiète quant à l'accord que le Comité International Olympique (CIO) aurait, semble-t-il, passé avec les autorités chinoises pour permettre de censurer l'accès à Internet pour les journalistes.

" Cela va tout à fait à l'encontre des promesses faites par toutes les parties  à la fois à Beijing et au CIO  assurant que les journalistes ne seraient pas victimes de la censure", a également déclaré Aidan White.

Par ailleurs, la FIJ a demandé au CIO de faire pression sur la Chine pour s'assurer qu'elle garde Internet accessible à tous en leur rappelant leur engagement à garantir un accès illimité durant la période des Jeux.

FIJ, 30 Juillet 2008"

La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans plus de 120 pays.

20/07/2008

Mediaioù : ha teuziñ a ra empenn ar gazetennerion edan an heol ?

Ur bochad darvoudoù talvoudus a vez ankouiet e-pad ar vakansoù get ar mediaioù, ar skinwell dreist-holl. War dro 30.000 post labour skarzhet get ar Stad e 2009 ? Netra, kazimant war ar skrammoù, hervez al lec'hienn Arrêt sur Images. Ar pab a lâr e sonj a-fed ar feulster hag an drogaj diskouezhet get ar skinwell evel ma vehe dudioù : n'eo ket merchet get ar... skinwell. 400 oto laosket e Frans e-pad dibenn sizhun ar 14 a viz Gouere ? Laosket bet, perak o diskouezhet ?... Ha teuziñ a ra empenn ar gazetennerion edan an heol ? 

Beaucoup d'événements d'importance passent inaperçus en ce moment : l'annonce de la suppression de 30.000 postes par l'Etat en 2009 ? Quasiment rien sur les écrans, selon le site Arrêt sur images. Le pape dit son opinion sur la violence et la drogue présenté comme des divertissements à la télévision ? Cette partie là de son discours n'est pas mentionnée... par les télévisions ! 400 voitures brûlées en France pendant le week-end du 14 juillet ? Elles sont brûlées, pourquoi les montrer ? Le journalisme fonderait-il au soleil ?

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=994 

 

06/05/2008

Liberté de la presse : perquisition à Radio Frequenza Mora !

"Un an de présidence Sarkozy : triste anniversaire pour la liberté de la presse" est le titre d'un communiqué que le Syndicat national des journalistes (SNJ), vient de publier (intertitres de Rezore) :

"Raid de la PJ à radio Frequenza Mora à Bastia ce mardi 6 mai 2008. Les enquêteurs voulaient prendre l’ADN et les empreintes digitales de tout le personnel. Ils cherchaient, à l’évidence, à trouver les sources d’un communiqué du « FLNC 1976 » parvenu la veille à la station. Devant l’opposition collective et unanime, ils y ont renoncé.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, dénonce ces méthodes scandaleuses qui visent à intimider, apporte tout son soutien aux personnels de RCFM et saisit les autorités concernées en leur demandant des explications. Dans quelle République sommes-nous où des citoyens se verraient fichés parce qu’une information a été diffusée ?

Sur la protection des sources des journalistes, la France, déjà très en retard sur la loi et la jurisprudence européennes, a enfin rédigé, il y a quelques semaines un projet de loi, un texte très insuffisant dans son état actuel. Il sera présenté aux députés le 15 mai sous le regard très attentif de tous les journalistes.

Quotidiens en grève
Deux quotidiens nationaux « Le Monde » et « La Tribune » ne paraissent pas ce même mardi car les personnels y sont en grève pour la survie de ces deux titres et le pluralisme de l’information. Dans quelle République sommes-nous où la liberté de l’information ne serait plus garantie par la possibilité pour la presse d’exister sans être soumise aux lois du marché qui, dans ce domaine, sont liberticides ?

“Les médias sont un élément primordial de la vie démocratique et il est donc tout à fait légitime de poser la question de leur indépendance et de leur pluralisme. Cela étant, j’observe que la France s’est dotée d’un nombre important d’instances de contrôle qui s’assurent de la régularité des opérations et de l’indépendance des supports médiatiques”, écrivait le candidat Sarkozy au SNJ le 20 avril 2007.

Réformer les aides et renforcer la déontologie
Un an après et des crises à répétition dans toute la presse, il est urgent de réformer le système des aides directes et indirectes de l’Etat afin qu’elles répondent vraiment aux nécessités du pluralisme essentiel dans un pays démocratique. Le SNJ y est prêt.

Parmi les autres engagements du candidat : « Je suis favorable à ce que les chartes nationales et internationales garantissant l’éthique de la profession soient annexées à la convention collective nationale de travail des journalistes. Je proposerai aux partenaires sociaux de se saisir de cette réforme importante et symboliquement très forte ». Rien à ce jour et les employeurs, pourtant relancés par les syndicats de journalistes refusent même de répondre !

Quant à l’Audiovisuel  de Service Public pour lequel le même candidat nous écrivait :  « Je pense que l’augmentation des ressources publicitaires est possible et qu’elle ne dénature pas le service public de l’audiovisuel », son existence est menacée si aucun financement pérenne ne lui est garanti pour l’accomplissement de toutes ses missions et sans ressources publicitaires.

Qui pourrait constater un tel bilan sans vouloir y remédier rapidement ? SNJ".

11/02/2008

Nantes/Naoned : presse et internet, la fin du journalisme ?

 "Communiqué du club de la presse de Nantes-Atlantique :

Presse et Internet : la fin du journalisme ?

Organisé par les journalistes professionnels du Club de la presse Nantes Atlantique avec Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, porteur du projet de nouveau journal en ligne Mediapart, Süzel Eschenbrenner, directrice générale de Sciences Com', Vincent Groizeleau, éditeur du site Mer et Marine, Max Fougery, délégué syndical SNJ à Ouest-France. Seront également présents de nombreux journalistes professionnels, des blogueurs...
 
Les sujets de cette rencontre : l’avenir du métier de journaliste face à l’essor des médias participatifs, l'indépendance de l'information, le respect du droit d'auteur, le journalisme amateur, l'influence du marketing sur les rédactions...

Débat public, accès gratuit.

Le lieu : Chambre de commerce et d'industrie de Nantes, accès à CCI Formation - Salorges 2 par le passage piétonnier derrière le bâtiment principal de la CCI, en remontant le boulevard Allende ou la rue Bisson. Tramway ligne 1, Gare maritime,

Web :

http://www.clubpressenantes.com

e-mail : bureau@clubpresse-nantes.com

01/01/2008

Journalistes tués en 2007 : « Une tragédie sans fin » selon la FIJ

Krogomp ar bloaz nevez get traoù ha n'int ket farsus anezhe/Commençons l'année par des choses pas drôles...

"La Fédération internationale des journalistes (FIJ), dont le Syndicat national des journalistes est membre fondateur, a indiqué aujourd’hui que la violence contre les journalistes avait atteint des niveaux extrêmes en 2007, pour la troisième année consécutive, avec 171 tués, à peine moins que le "record" établi l’année dernière. Les chiffres ont été compilés en coopération avec l’INSI, l’International News Safety Institute.

Une « tragédie sans fin » pour des milliers de personnes de par le monde au sein de la communauté des médias. Les conflits en Irak, au Pakistan, et en Somalie, se sont avérés les plus dangereux pour les journalistes.

« Pour la troisième année de suite, la violence contre les journalistes atteint des niveaux records », a déclaré le président de la FIJ, Jim Boulmelha, qui nous avait déjà fait part de ses grandes inquiétudes lors du congrès du SNJ, à Lyon, en octobre dernier. « L’étendue des attaques visant les journalistes témoigne d’une crise persistante marquée par une tragédie sans fin et des attaques incessantes contre la liberté de la presse. »

"Lourd bilan en Irak"
Jim Boumelha a lancé un appel à la communauté internationale à agir davantage pour mettre un terme à l’impunité et à éliminer la peur et le danger de la profession journalistique. « Nos confrères ont été assassinés en raison de leur travail, tués alors qu’ils couvraient des sujets dangereux et ils ont perdu la vie alors qu’ils couraient couvrir des informations de dernière minute », a-t-il dit.

Les morts accidentelles ont été plus nombreuses cette année, et la FIJ souligne que la menace d’être pris pour cible et le danger auquel sont confrontés les travailleurs des médias sont toujours présents, notamment dans les zones de combat comme l’Irak. A l’instar du lourd bilan en Irak, les morts se sont multipliées en Somalie et en Afghanistan. Les troubles au Sri Lanka et au Pakistan ont aussi causé la mort de journalistes.

En Afrique, de violentes attaques contre les journalistes se sont poursuivies et la répression brutale contre la liberté d’expression en Erythrée a causé deux morts cette année.

La couverture des activités des trafiquants de drogue a de nouveau provoqué un bilan meurtrier au Mexique. Dans toute l’Amérique Latine, des journalistes ont été tués pour leurs reportages sur les gangs, la drogue et les dessous de la politique.

« Comme d’habitude, les travailleurs qui courent le risque le plus élevé sont ceux qui opèrent dans leur propre pays », a déclaré Boumelha. La violence à l’encontre des médias est particulièrement flagrante dans les pays dont la situation politique est instable. Ce n’est pas un hasard si des pays comme la Somalie ou le Pakistan sont deux des plus dangereux cette année.

La FIJ prend en compte tous les journalistes tués du fait de leur travail, les meurtres délibérés comme les morts intervenues lors de la couverture d’événements violents. Elle prend également en compte les morts accidentelles lorsque les journalistes étaient en train d’effectuer un reportage.

En Irak, qui s’est avéré être le pays le plus meurtrier pour les journalistes depuis l’invasion américaine de 2003, au moins 65 journalistes et travailleurs des médias ont été tués cette année. Parmi les tués, on estime que tous, sauf un, étaient des ressortissants irakiens.

Le problème de l’impunité

Le rapport de la FIJ, avec les détails de chaque cas, sera publié dans son intégralité à la mi-janvier et tiendra compte de la conclusion des cas faisant l’objet d’une enquête.

La FIJ insiste également sur le problème de l’impunité qui continue de frapper le secteur des médias. Nombre des crimes commis cette année n’ont pas encore été résolus, et il est vraisemblable qu’ils ne le seront jamais.

Pour le secrétaire général de la FIJ Aidan White, qui s’est joint cette semaine à un nouvel appel à agir contre l’impunité en se fondant sur la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adopté il y a un an, appelant tous les gouvernements à faire face à la violence dirigée contre les médias, "beaucoup de tueurs de journalistes arrivent à s’en tirer. Les gouvernements doivent prendre ces questions au sérieux. Chaque affaire doit faire l’objet d’une enquête. Les responsables doivent être punis".

Aidan White, accompagné du dirigeant syndical des journalistes canadiens Peter Murdoch, et du coordinateur de la FIJ pour le Moyen-Orient, Monir Zaarour, se rend à Bagdad cette semaine pour discuter de la sécurité avec les affiliés locaux de la FIJ, le Syndicat irakien des journalistes et le Syndicat des journalistes du Kurdistan.

En dépit du nombre croissant des attaques les visant, souligne la FIJ, les journalistes continuent à couvrir l’actualité, aussi dangereux cela soit-il. "Nous rendons hommage à nos confrères qui affrontent le danger pour tenter d’informer leurs concitoyens, a déclaré Jim Boumelha. Nous continuerons à nous battre pour s’assurer que les conditions de sécurités s’améliorent."

Au 31 décembre, la FIJ avait enregistré le bilan suivant :

• Meurtres et morts violentes : 134

• Morts accidentelles : 37

La region la plus périlleuse est le Moyen Orient, avec 68 tués, toutes les morts sauf trios ayant eu lieu en Irak. Cette situation est inchangée par rapport à l’année dernière.

Pays les plus dangereux (nombre de tués)

o Irak : 65

o Somalie : 8

o Pakistan : 7

o Mexique : 6

o Sri Lanka : 6

o Philippines : 5

le 31 décembre 2007"

05/09/2007

Coupe du monde de rugby : sport-business contre droit des journalistes ?

Communiqué de la Fédération européenne des journalistes *, 4 septembre 2007 :

"Coupe du monde de rugby : la FEJ dénonce le sport-business qui dépouille les journalistes de leurs droits

Aujourd’hui la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération Internationale des Journalistes, a dénoncé l’intention de l’International Rugby Board (IRB) de limiter les droits des journalistes lors de la Coupe du monde qui s’ouvre ce vendredi en France.

«Le sport-business, de même que le show-business, dépouille les journalistes et remet en cause des droits considérés comme inaliénables, tels que les droits d’auteur et l’accès à des manifestations publiques », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König. « Il est inacceptable de laisser une instance sportive conditionner l’accréditation journalistique à l’abandon de ces droits. Nous nous sommes heurtés à des problèmes similaires lors des Jeux Olympiques et de la dernière Coupe du monde de football. Nous nous insurgeons et nous défendrons nos droits »

L’IRB prévoit de limiter la diffusion des photographies des rencontres de la Coupe du monde de rugby par les agences à leurs abonnés et l’abandon des droits d’auteur par les reporters-photographes à son seul profit.  De plus elle prévoit de limiter le nombre de photos à 50 (20 par mi-temps, et 5 pour chacune des deux périodes de prolongation) qui pourront être diffusées à destination des clients des agences de presse, décidant ainsi arbitrairement de la retranscription de l’événement par la limitation du volume de la « copie ».

Une coalition a déjà été formée entre des syndicats de journalistes, les principales agences de presse (AFP, AP, Reuters, DPA et Getty) et certains quotidiens pour s’opposer à cette mainmise commerciale.

La FEJ soutient cette coalition et rappelle que lors de son Assemblée générale à Zagreb en mars 2007, les membres de la FEJ ont adopté des recommandations pour les photographes stipulant que les seules limites à l’exercice de la profession sont celles de l’éthique et qu’aucun photographe ne pouvait être forcé d’abandonner ses droits d’auteurs pour exercer son métier.

La FEJ appelle le gouvernement français à faire respecter la loi française par l’IRB, à savoir le droit à l’information et les droits d’auteur. En particulier, la FEJ demande à la ministre des sports d’intervenir dans les meilleurs délais pour rappeler à l’ordre l’IRB afin de cesser de faire de l’argent sur le dos des professionnels de l’information.

Les membres de la FEJ en France n’excluent pas d’appeler les journalistes accrédités à la Coupe du monde de manifester leur solidarité active avec leurs confrères reporters-photographes, sous la forme d’un boycott. De tels boycotts ont déjà eu lieu dans d’autres pays dans le cadre de tournées d’artistes qui exigeaient que les photographes renoncent à leurs droits."


* La FEJ représente plus de 250 000 journalistes dans plus de 30 pays

16/05/2007

SNJ : le devoir d'informer plutôt que la volonté de plaire

« La rupture tranquille », nous conduit-elle à la démocratie du « Bon plaisir » ? s'interroge le Syndicat national des journalistes dans un communiqué : "La direction du Journal du Dimanche a estimé nécessaire de renoncer, dans son édition du 13 mai 2007, à la publication d’une information concernant l’élection présidentielle : l’épouse du futur président n’a pas voté au second tour. e problème est que cette nécessité n’est apparue qu’à la suite d’appels téléphoniques émanant, notamment, du propriétaire du journal.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, condamne cet acte de censure et apporte son soutien à ses confrères du JDD. Il appuie toutes les actions que ses sections du groupe Hachette-Lagardère vont mener et appelle l’ensemble des rédactions à s’opposer publiquement à toute autre tentative de remplacer le devoir d’informer par la volonté de plaire."

http://www.snj.fr (voir les liens)

07/04/2007

Blog et "journalisme-citoyen" : l'avis de journalistes

"Dans la rubrique FAQ du blog du Dauphiné Libéré, www.quelcandidat.com, figure un « mode d’emploi du journaliste-citoyen ». On peut notamment y lire : « Le concept de journalisme citoyen montre que les journalistes des médias influents ne sont pas les détenteurs exclusifs de la connaissance. En effet, le public dispose également de sa propre expertise, tel un journaliste ».

Si tout bon journaliste est forcément citoyen, la réciproque n’est pas automatique. Un journaliste n’est pas là pour livrer une expertise, mais pour réceptionner, vérifier, traiter, hiérarchiser l’information, pour le compte de ses lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, ainsi que pour les internautes. Bref informer ces derniers. Car donner une information sur un blog, ou tout autre support multimédia, lorsqu’on est citoyen non-journaliste, ce n’est pas informer. C’est donner UNE information, qui constituera tout ou partie des informations, que le journaliste se doit de traiter, et non restituer in extenso. Pour nous, journalistes du Dauphiné Libéré, les blogs sont une source d’information en pleine expansion. Vivant au milieu de nos lecteurs, c’est avec eux que nous faisons l’information quotidienne. C’est parmi eux, acteurs politiques, associatifs, culturels ou économiques de notre région, que nous trouvons, effectivement, très souvent, les expertises qui éclairent nos articles.

Les blogueurs, qui se cachent derrière le terme pour le moins flou et ambigu de « journaliste-citoyen », ne font pas exception à cette règle. Mais affirmer qu’ils pourraient agir « tel un journaliste », c’est dévaloriser une profession en affirmant que n’importe qui pourrait la pratiquer, pour peu qu’il sache construire correctement ses phrases, ou manier un micro, un appareil photo et une caméra. Prendre une aspirine lorsqu’on a une migraine ne fait pas de nous un médecin. Donner quelques heures de cours au fils de la voisine ne nous transforme pas en enseignant. Le journalisme, c’est pareil. C’est un métier à part entière, avec ses écoles et ses diplômes reconnus par la profession, sa convention collective, son code de déontologie, ses chartes, et même une carte d’identité spécifique.

Imagine-t-on les risques que peut représenter l’information si elle n’est pas correctement vérifiée, recoupée, hiérarchisée, conforme au droit (diffamation, présomption d’innocence, droit à l’image, etc...) et éventuellement commentée ou replacée dans son contexte ? Mettre en œuvre tous ces garde-fous est un vrai travail de professionnel.

Les journalistes SNJ du Dauphiné Libéré et de Vaucluse Matin contestent non pas la participation des internautes au débat, mais l’emploi du terme de « journaliste citoyen ». On peut trouver mille solutions de faire réagir les gens, sans pour autant en faire des journalistes, sans pour autant dévaloriser la profession.

Section Dauphiné Libéré - Vaucluse Matin - Veurey- le 31 mars 2007"