Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2014

Le linguiste Claude Hagège : ratifier la charte (archives)

Dans l'Express, un entretien très intéressant avec le linguiste Claude Hagège sur les langues régionales, le français, la charte européennes des langues minoritaires... "Si nous voulons défendre la francophonie dans le monde et être crédibles, cela suppose d'abord que la France montre qu'elle respecte chez elle sa propre diversité linguistique. Ratifier la charte, en expliquant aux parlementaires qu'elle est très souple et donc peu dangereuse, irait dans le bon sens. Certes, depuis quelques années, l'Etat a accompli des efforts, mais largement insuffisants. Les langues régionales sont dans un tel état de précarité que, pour leur permettre d'échapper à l'extinction totale qui les menace, il faudrait un investissement énorme et accepter de prendre des risques, comme l'ont fait les Espagnols en donnant une grande autonomie aux Basques et aux Catalans".

18/11/2009

Libération : "En France, le bilinguisme est courant"

Hervez Alexandra Filhon, ba' Libération (31/10), komzet vez div yezh get ur bochad tud e Bro C'Hall, hag abaoe pell : "Alexandra Filhon, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-X-Nanterre, analyse la question de la transmission des langues dans la famille" :

http://www.liberation.fr/vous/0101600167-en-france-le-bil...

25/10/2009

Okitaneg : etre 15.000 ha 20.000 den e vanifestiñ e Carcassonne

Etre 15.000 ha 20.000 den o deus dibunet e straedoù Carcassonne disadorn evit goulenn ul lezenn evit ar yezhoù rannvroel. Un taol vat ha kalonekus. Setu ul liamm get pennadoù da lenn war lec'hienn internet ar Midi Libre, kazetenn ar vro :

Entre 15.000 et 20.000 personnes ont manifesté dans les rues de Carcassonne samedi pour demander une loi pour les langues régionales. Un succès encourageant. Voici un lien avec plusieurs articles à lire sur le site du journal régional Le Midi Libre :

http://www.midilibre.com/carcassonne

Ur vanifestadeg all a zo bet e Baiona/Une autre manifestation a eu lieu à Bayonne :

http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/...

Elzas/Alsace : stad ar yezhoù/l'état des langues

War ur blog anvet "Politis" (liamm ebet get ar gazetenn sizhuniek war e seblant) e c'heller lenn ur pennad interesus a ziar stad ar yezhoù en Elzas (elzasianeg, alamaneg, saozneg...).

Un blog appelé Politis (mais sans lien semble-t-il avec l'hebdomadaire du même nom), on peut lire un article intéressant sur l'état des langues en Alsace (alsacien, allemand, français...).

http://politis-philippe.blogspot.com/2009/10/la-question-l...

19/08/2009

France inter : une langue "sans littérature" est-elle une langue ?

Dimanche soir, sur France Inter : l'émission Le Masque et la plume est consacré aux livres, dont celui de Mona Ozouf "Composition française, retour une enfance bretonne". La plupart des critiques présents disent l'avoir apprécié, notamment Arnaud Viviant, critique invité régulièrement dans cette émission. Il a compris, en lisant ce livre, que la langue bretonne n'aurait pas de littérature écrite. Je n'ai pas pu reécouter l'émission pour vous donner la citation exacte mais c'était la teneur du propos. J'ai lu le livre de Mona Ozouf, que j'ai trouvé très intéressant mais je n'ai pas le souvenir d'avoir lu cela sous sa plume. Je vérifierai. Mais Arnaud Viviant, du magazine Regards, est allé plus loin, replaçant le débat sur les langues régionales en général : peut-on qualifier de "langue", une langue qui n'aurait pas de littérature (sous-entendu "écrite"), s'est-il interrogé. Sous entendu : si le breton n'a pas de littérature écrite, peut-il être qualifié de "langue" ?

Dans l'histoire humaine, les langues ont quelques centaines de milliers d'années quand l'histoire de l'écriture en a quelques milliers (6.000 environ). Les langues sont en premier lieux des systèmes oraux que les êtres humains créent pour se parler... Actuellement, des milliers de langues sont parlées dans le monde (6.500 selon certains linguistes). Combien ont développé des systèmes d'écritures ? Quelques centaines ? Mais celà n'empêche pas ces langues sans écriture de développer une littérature orale extrêmement riche et complexe, qui peut remonter à la nuit des temps. C'est le cas de la langue bretonne (avec le "Barzaz Breizh" collecté et publié au XIXe siècle par Hersart-de la Villemarqué).

Langue et littérature sont deux concepts différents, même si étroitement liés. Je suis surpris d'apprendre que le breton n'aurait pas de littérature moi qui lit, en permanence, des romans, nouvelles, articles, livres et journaux de toutes sortes, en breton. Le breton s'écrit depuis pas mal de siècles  déjà, la première trace écrite daterait même du VIe après Jésus-Christ), et a développé une littérature écrite : premier dictionnaire publié en 1499, le Catholicon (français, latin, breton).

Mais les langues qui n'ont pas développé d'écriture ont tout autant de valeur que les autres.

Longtemps, les langues africaines ont été qualifiées de "dialectes" parce qu'elles n'avaient "pas d'écriture". Aujourd'hui, qui se permettrait de qualifier ces langues riches de littératures orales millénaires (et écrites  désormais), de "dialectes" ? Quel type de regard portait-on à l'époque sur les peuples qui parlaient ces langues et les avaient créées ?

M. Viviant se serait-il permis de poser ce type de question pour des langues d'autres pays et d'autres continents que les langues de France dites "régionales" ? Celles-ci sont désormais reconnues dans la Constitution de la République française depuis 2008 mais je constate que les vieux préjugés ont la peau dure et se masquent parfois derrière de surprenants arguments.

Christian Le Meut

14/04/2009

Henriette Walter aterset 'barzh an Telegramme

Ar yezhourez Henriette Walter a zo aterzet hiriv b'an Telegramme a ziar-benn ar yezhoù rannvroel/La linguiste Henriette Walter est interviewée dans Le Télégramme aujourd'hui :

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan...

03/02/2009

Langues régionales : un texte "déposé et débattu en 2009" selon Marc Le Fur

Marc Le Fur, député UMP des Côtes d'Armor, vice-président de l'Assemblée nationale, est interviewé dans le numéro de février de "Bretons". "Bretons", le magazine sans un article en breton dedans, ni même un phrase... Mais passons. Le député y annonce qu'une loi sur les langues régionales est en préparation et qu'"une délégation travaille sous l'autorité du ministère de la Culture" (nous sommes sauvés !). L'introduction des langues régionales dans la Constitution en 2008 "a fait tomber le tabou majeur", estime M. Le Fur, "mais ça ne suffit pas. Il faut qu'on avance et qu'on progresse". La loi promise l'année dernière par le gouvernement est donc en préparation mais le député ne promet pas son adoption en 2009 "parce qu'une loi ça met du temps". Elle devrait concerner, selon le député, "l'aspect scolaire, l'aspect domaine public notamment la signalétique, l'aspect télévision (en ne se limitant pas à la télévision publique)...". "Ce sera aussi à la société civile de nourrir ce texte" ajoute le député qui attend "des propositions crédibles, raisonnables, positives" de la part des citoyens.

Alors, citoyennes et citoyens, au boulot !

14/01/2009

TF1 : les langues régionales au journal de 13 h

En breton/e brezhoneg. Hiriv on bet souezhet get kazetenn TF1, da 1eur d'enderv, kinniget get Jean-Pierre Pernault : ur reportaj a zo bet diskouezhet a ziar-benn ar c'hreoleg komzet e Bro Frans hag en Antillez, e-mesk ur rummad reportajoù war ar yezhoù rannvroel bet "anavezet barzh Bonreizh Bro C'Hall" eme JPP. Ur reportaj a zo bet skignet dija war ar brezhoneg, hag a zo paseet dilun. Tud TF1 zo aet da Vro Vigouden da atersiñ tud yaouank ha tud kozh a gomz brezhoneg bemdez. "Les Bretons se réapproprient leur propre langue" eme ar c'hazetenner. Ha J-P. Pernault de saludiñ "les animateurs de Diwan qui font un énorme boulot". Ha chanch a rahe an amzer ?...
Skignet eo c'hoazh war lerc'hienn internet TF1 get reportajoù war yezhoù all :

E galleg/en français. Aujourd'hui, surprise au journal de 13h de Jean-Pierre Pernault sur TF1 : un reportage a été diffusé sur le créole, parlé en France et dans les Antilles, dans le cadre d'une série sur les langues régionales "reconnues par la Constitution", précise l'animateur. Un reportage est passé lundi sur le breton. Une équipe de TF1 s'est rendu en pays Bigouden et a interrogé des gens, jeunes et vieux, qui parlent breton quotidiennement. "Les Bretons se réapproprient leur propre langue" dit le journaliste, et J-P. Pernault de rajouter à la fin un "salut aux animateurs des écoles Diwan qui font un travail énorme"... les temps changeraient-ils ?
Le reportage en question est encore visible sur le site de TF1, avec d'autres reportages sur d'autres langues :

http://13h.tf1.fr/

29/11/2008

Langues régionales : courriel à Mme Carrère d'Encausse

Chaque année le secrétaire perpétuel de l'Académie française fait un discours sur l'état de la langue française. Mme Carrère d'Encausse a prononcé ce discours le 27 novembre et elle y évoque notamment la place des langues régionales en France et le débat sur leur  introduction dans la Constitution, lors duquel la vénérable institution crût opportun d'intervenir. Le discours est assez long mais vous pouvez aller le lire sur le site de l'Académie (lien en fin de note); en voici un extrait ainsi que le texte d'un courriel que j'ai envoyé au secrétaire de la Secrétaire perpétuel. Je publierai une réponse éventuelle, evel rezon !

Extrait du discours de Mme Carrère d'Encausse :
"Les dialectes et patois que le progrès technique et celui des institutions ont progressivement écartés de la vie sociale appartiennent sans aucun doute à notre patrimoine national. Et aucune institution ne le pense plus que l’Académie française, attachée à toutes les formes d’expression, et qui souhaite ardemment la préservation de ces parlers, part infiniment précieuse de notre vie commune. L’identité française peut se penser et se dire en plusieurs langues, cela est incontestable, car la France est le pays de la diversité des hommes et de la culture. Mais cette diversité reconnue n’implique pas de juger ou d’administrer en plusieurs langues, car cela relève d’une autre logique, celle de l’État, celle de la sphère publique qui est celle de l’unité. Défense de la diversité des cultures, garantie de l’unité de l’État et de ses institutions, ces deux exigences qui ont jalonné l’histoire de France suggèrent la voie à suivre aujourd’hui dans une paix des esprits retrouvée. Ratifier la Charte européenne ouvrirait la voie à d’innombrables conflits et serait vain. Mais il est bon de consolider par la loi les acquis récents – la place faite aux langues régionales dans le système éducatif ; la garantie de multiples usages qui relèvent du respect de traditions bien ancrées dans les régions. La toponymie en offre un bel exemple ; dans la plupart des régions de France, les noms des lieux sont indiqués en français et en basque, en breton, en corse…
Les querelles de langues sont en réalité dépassées. Car le problème auquel nous sommes confrontés désormais n’est plus de savoir ce qui l’emportera en France, du français ou des langues régionales, mais comment le français, enrichi dans la profondeur des consciences du patrimoine des langues régionales, va pouvoir se frayer un chemin dans un monde totalement ouvert et multilingue."

Ha setu ma lizher din-me, kaset dre mail/Et voici mon courriel :

"Bonjour
Je viens de lire le discours de Mme Carrère d'Encausse sur l'état de la langue française. A lire ce qu'elle écrit, je suis un peu surpris. Est-elle bien informée sur la charte européenne des langues minoritaires et les articles que le gouvernement Jospin a signé à l'époque ? Aucun ne prévoit que les langues régionales servent à la justice ou à l'administration ! Il y est question de soutien aux médias, à l'enseignement, en langues régionales.
Sur les 80 (environ) articles proposés par la charte certains prévoient que des langues régionales peuvent servir à l'administration, à la justice notamment pour les populations qui parlent uniquement leur propre langue, et pas celle de l'Etat qui les administre, quoi de plus normal? Mais le gouvernement de la République française n'a pas signé ces articles là.
La ratification de la charte européenne des langues minoritaires et un faux épouvantail que les vrais opposants au maintien d'un plurilinguisme en France agitent, avec un certain succès d'ailleurs puisque même l'Académie s'y laisse prendre.
Je ne suis pas en désaccord avec tout ce que dit Mme Carrère d'Encausse mais présenter le recul des langues régionales comme le seul fruit d'évolutions techniques et institutionnelles me parait largement inexact. Il y a eu une véritable répression linguistique sur des générations de Bretons (par exemple), qui n'ont pas abandonné leur langue maternelle par simple "évolution" mais sous la contrainte. Aujourd'hui, la convention internationale des droits de l'enfant reconnaît à chaque enfant le droit d'être éduqué dans sa langue maternelle. La France, elle, a refusé cela  à des générations de Français pour leur imposer une seule langue. La langue française aurait pu être introduite sans que l'on élimine les autres. Le choix aurait pu être fait d'une éducation bilingue (dont on loue aujourd'hui les bénéfices). Au lieu de cela, on a coupé des générations de leurs langues maternelles, de leurs langues régionales, on a gommé la richesse de ces langues, leur histoire, leur littérature. On les appelle "patois", "dialectes" "idiomes"... Heureusement, en 2008, le Parlement les rétablit dans leur véritable statut : des langues. Mais que de traumatismes, que d'erreurs, que de gâchis. Que de mépris !
Et que dirait l'Académie française si un Etat agissait ainsi à l'égard de populations francophones ?
J'espère de Mme le secrétaire perpétuel, une réponse à ce courriel.

Get ma gwellan sonjoù
Avec mes respecteuses salutations"

Christian Le Meut

http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_SPA/c...

25/07/2008

Conseil culturel de Bretagne : un "premier pas"

Kemenadenn a-berzh Kuzul sevenadurel Breizh/Communiqué du Conseil culturel de Bretagne : 

"La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès ce lundi 21 juillet, comporte une disposition, à l'article 75-1 qui  mentionne pour la première fois les langues régionales dans la Constitution. Depuis juin 1992, date à laquelle la langue française a été déclarée langue de la République, en refusant de faire référence aux autres langues du territoire français, une reconnaissance des langues régionales était demandée de façon constante.  Maintenant, selon la Constitution, les langues dites régionales "appartiennent au patrimoine de la France". La France a donc en charge leur protection et leur avenir.

Le Conseil Culturel de Bretagne remercie  l'ensemble des députés et sénateurs (en particulier les Bretons) qui se sont investis depuis de longues années et avec beaucoup de détermination et de ténacité pour aboutir à ce premier résultat.

Mais rien n'est encore acquis. Après cette reconnaissance préalable, le Conseil culturel est conscient qu'il faut plus que jamais maintenir la mobilisation pour obtenir les moyens qui doivent permettre la vie sociale de nos langues, c'est à dire un patrimoine vivant et non des langues de musées, en les développant dans l'enseignement, dans les medias, dans la vie publique, en soutenant la transmission familiale. Nos langues sont un atout pour le développement intellectuel et affectif des jeunes générations, pour le polylinguisme, pour les sciences, pour la compréhension du monde.

Après ce premier pas, la France, qui préside l'Union européenne, doit maintenant se mettre réellement au niveau des démocraties européennes qui appliquent démocratiquement la diversité linguistique. La République française doit en particulier donner aux collectivités, Régions, départements et collectivités locales les moyens nécessaires à la gestion de cette diversité dont elles ont la responsabilité avec l'Etat."

http://www.kuzul.info/ 

22/07/2008

« Art. 75-1. – Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »

« Art. 75-1. – Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »

Setu : votet eo bet dec'h get ar parliamant. E-pad an tabut, ar c'hentañ ministr, François Fillon, n'eus goulennet an dra-se get ar senadourion ha kanaded : 

Voila, ça a été voté par le  Parlement hier. Pendant le débat, le premier ministre, François Fillon, a posé cette question aux parlementaires :

François Fillon : "Estimez-vous juste d’offrir à nos langues régionales une plus large reconnaissance ?"

Roet eo bet ur plas d'ar yezhoù rannvroel ba' lezenn stur, Bonreizh, Bro Frans. Un dra nevez eo, ha talvoudus. E-pad pell amzer hor yezhoù a veze gwellet evel ennebourion ar Republik ha taget geti. 

Une place a été donnée aux langues régionales dans la Constitution française. C'est nouveau, et important. Pendant longtemps elles furent perçues comme des ennemies de la République, et combattues par elle.

Ur fari a oa. C'était une erreur.

Klask lazhiñ yezhoù ha sevenadurioù a oa un torfet e-keñver gwirioù mab-den.

Chercher à supprimer des langues et des cultures était un crime par rapport aux droits de l'Homme. 

Hag echu eo get an dismegans hag an digaster ?

En est-ce fini du mépris et de l'indifférence ?

Deomp-ni bremañ da ziskouezh penaos emañ ar "patrimoine"-se bev ha yac'h pesk. 

A nous maintenant de montrer que ce "patrimoine" est bien vivant et dynamique.

Christian Le Meut 

 

 

10/07/2008

Langues régionales : suite du feuilleton

Ma faota deoc'h heuliañ an dabutoù a zo bet an noz-mañ er Vodadeg vroadel a ziar-benn ar yezhoù rannvroel el lezenn stur (Bonreizh), kit war lec'hienn Oui au breton. A-benn ar fin, lakaet int bet er pennard 75, ar lerc'h bout lakaet er pennad kentañ. N'eo ket gouniet, neozh, rak an tu kleiz (PS/PC) o deus votet a-enep ar raktres lezenn a-bezh...

http://ouiaubreton.com/spip.php?article5068

Si vous voulez suivre les débats qui ont eu lieu cette nuit à l'Assemblée nationale sur les langues régionales et leur place dans la Constitution, allez sur le site Oui au breton. Finalement, elles sont mentionnées dans l'article 75 après avoir été insérées dans l'article 1. Ce n'est pas gagné pour autant, car le PS et le PC ont voté contre l'ensemble du projet de loi de modification de la Constitution...