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01/02/2008

"Biens Mal Acquis des dirigeants africains : Une information doit être ouverte"

J'ai entendu l'info qui suit ce matin sur France culture concernant le patrimoine de certains dirigeants africains en France. Ci-dessous, le communiqué publié par trois associations, dont Survie : 

"Une enquête préliminaire française pour le chef de détournement de biens publics contre plusieurs présidents africains vient d’être classée sans suite en dépit de la révélation de biens de luxe, de voitures et de dizaines de comptes en banque valant des dizaines de millions de dollars appartenant aux dirigeants, à des membres de leurs familles ainsi qu’à de proches collaborateurs.

Bien que constituant la première du genre en France, l’enquête constituait un test-clé suite à l’appel du président Sarkozy pour « un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France dans leur engagement en faveur de la lutte contre la corruption ». L’investigation a pris fin en novembre 2007, suite à la décision du Parquet de Paris jugeant les infractions « insuffisamment caractérisées ».

L’enquête fut lancée en juin 2007 à la suite d’une plainte déposée par trois organisations non gouvernementales – Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora – alléguant que des familles dirigeantes d’Angola, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville, de la Guinée équatoriale et du Gabon avaient acquis des biens en France pour des millions d’euros, sommes qui ne pouvaient provenir du fruit de leurs salaires officiels.(...).

Selon des documents vus par Sherpa et Global Witness en janvier 2008, la police française a dévoilé des centaines de pages de preuves documentaires relatives aux biens des familles dirigeantes du Burkina Faso, du Congo, de la Guinée Equatoriale et du Gabon.

Une voiture à un million d'euros !
Les points clés de l’enquête policière incluent :
- Teodorin Obiang, le fils du dictateur de la Guinée équatoriale, pays riche en pétrole, a acheté de nombreuses voitures de luxe incluant deux Bugatti Veyrons – considérée comme la voiture la plus rapide du monde – coûtant plus d’un million d’euros l’unité début 2006. Une enquête menée par Tracfin, la cellule française anti-blanchiment, relative aux paiements effectués conclut en novembre que « les flux [financiers] mis en exergue […] sont des lors susceptibles de traduire le blanchiment du produit d’un détournement de fonds publics». Une semaine plus tard, l’enquête fut classée sans suite.

- En 2004, la femme du président Bongo, qui n’est pas membre du gouvernement, a acheté une voiture de luxe Maybach de 300.000€ payée intégralement par le Trésor du Gabon. Aussi, le Trésor a versé 70 000 € supplémentaires qui ont servi à l’achat d’une Mercedes pour la fille du Président. Cette fille a acheté une autre Mercedes payée également en partie par le ministère des Finances gabonais.

- Des membres de la famille des présidents Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et Omar Bongo du Gabon détiennent des douzaines de maisons et appartements à Paris et dans le sud de la France, dont certains ont une valeur de plusieurs millions d’euros.

Guinée Equatoriale : pays riche habitants pauvres
La Guinée équatoriale est l’un des pays les plus pauvres du monde en terme de développement humain, bien qu’ayant le 4e PIB per capita mondial. En novembre 2006, Global Witness a révélé que Teodorin Obiang avait acheté une maison de 35 millions de dollars à Malibu, son salaire n’étant que de 5 000 dollars par mois. Le Gabon et le Congo Brazzaville, également des pays riches en pétrole, empochent des milliards de dollars mais restent englués dans la pauvreté.

En juillet 2007, la Haute Cour de Londres a bloqué une tentative du fils du président congolais Sassou Nguesso d’interdire Global Witness de publier des documents suggérant qu’il avait réalisé, selon les mots du juge, des « profits personnels secrets » de la vente de pétrole de l’Etat et qu’il avait dépensé des milliers de dollars en biens de marque de luxe.

La France a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption et soutient l’initiative de transparence des industries extractives (ITIE), un effort global pour réduire la corruption et le détournement des revenus issus du pétrole, du gaz et de l’extraction minière.(...).

SHERPA, Global Witness, SURVIE : +33 (0)1 44 61 03 25; Fédération des Congolais de la Diaspora.

06/07/2007

Kongo : tri reportaj da lenn/Congo : trois reportages à lire

Evit ar re intereset get ar broioù pell, tri reportaj a-zivout Bro-Kongo (Kinshasa - ex Zaïre) a zo embannet war lec'hienn Gérard Ponthieu, kazetenner a zo aet d'ober stummadur evit ar c'hazetennerion du-hont e fin miz Mezheven... Ha n'eo ket aes bemdez, buhez ar c'hazetennerion er C'Hongo ! Ar vro-se a zo pitaod bras (aour ha diamantoù a vez kavet edan an douar), met ar boblans a zo paour razh. Souezhus, neketa ?

L'ami journaliste Gérard Ponthieu publie trois articles très intéressants sur le Congo (ex-Zaïre) où il vient de faire un séjour pour former des journalistes. Pas facile, là-bas, la vie des journalistes, comme vous pourrez le voir. Le Congo-Kinshasa a un sous-sol très riche mais la population y est très pauvre et le pays est très endetté. Etonnant, non ?

http://gponthieu.blog.lemonde.fr/

27/03/2007

Langues : "Arrêtons-là les ravages post-coloniaux"

Un internaute, Paisley Park,  réagit à l'article sur le kikouyou et le statut des langues africaines aujourd'hui, publié récemment, en donnant l'exemple d'une langue comme le bamiléké qui serait, dans l'état actuel des recherches, en filiation directe avec la langue des Egyptiens anciens. On peut mesurer, à travers cet exemple, l'importance de la survie et de l'étude des langues pour approfondir les connaissances historiques (notamment) :

"Bonjour, Juste une note pour ceux que ça intéressera. ...Quand on sait que la langue ancienne des hiéroglyphes égyptiens est encore parlée aujourd’hui en Afrique noire, on mesure la gravité de la perte culturelle encourue. Arrêtons là les ravages post-coloniaux. cf extrait suivant : "Les égyptiens anciens en appelant leur langue le Medu Neter voulant dire « langue des Dieux ou la langue, parole sacrée, et en la rendant éternelle à travers des hiéroglyphes ont été inspirés par le Créateur (le grand architecte du monde), (...)anticipant qu’a une époque lointaine, elle permettrait à leurs descendants perturbés et désorientés par les affres et avatars de l’histoire humaine de retrouver et de s’inspirer de leur grandeur. Le Medu Neter a survécu au fil des siècles, contrairement à toutes les autres langues humaines et a gardé et conservé son sens et ses racines profondes à travers la langue bamiléké (ouest cameroun): le « Medu MBa » (Medumba) (...) Nous notons que l’on retrouve là aussi la racine « Medu » qui signifie « les paroles » dans ces deux langues."
(...)"un jeune chercheur (..) explique et prouve dans son livre que le Bamiléké (Medu MBa) a conservé de façon exceptionnelle toutes les racines du Medu Neter. Tous les mots clés expliquant le mode de pensée, d’organisation et la mythologie de l’Egypte ancienne se retrouve à l’identique en terme de phonétique et interprétatif dans la langue Bamiléké. De même l’auteur démontre les similitudes troublantes entre la langue hébraïque ancienne (ancien hébreu) et la langue bamiléké."

"La langue égyptienne ancienne telle que nous la connaissons par les hiéroglyphes a été déchiffrée par un illustre chercheur français, Champollion Jean François. Ces hiéroglyphes ont été transcrits et translittérés d’après les conventions linguistiques des langues européennes occidentales ( français et anglais )en utilisant l’alphabet romain de 26 lettres. Surtout, le déchiffrement et l’écriture ont été faits loin du contexte linguistique et culturel africain."

"Les hiéroglyphes ont donc été translittérés et interprétés par les égyptologues occidentaux conformément à leur entendement et psychologie, en fonction de leur modèle culturel."

"De ce fait, les sons gutturaux originels qui caractérisent les langues africaines ont été sacrifiés et ont disparu dans l’écriture actuelle. Les sons ont été modifiés, omis, la voyelle « e » qui n’existe pas dans la langue Medu Neter a été ajoutée par convention entre deux consonnes pour « faciliter » la lecture. En conséquence, l’interprétation et la signification des mots ont été gravement altérés et perdues parfois leur sens originel."

"Par souci de clarté dans la démonstration qui va suivre, nous allons nous livrer à quelques rappels linguistiques" :

--> la suite ici ( http://www.egypt-tehuti.org/francais/articles/medu-neter.... )

--> autre exemple ici ( http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=132 ), et comme l’a initialement démontré le Pr Cheik Anta Diop, cela ne se limite pas au Bamileke mais à toute l’Afrique noire ! Or rappelons que le monde actuel n’a toujours pas fini de s’inspirer auprès de son berceau égyptien, dont les sages écritures demeurent à éclaircir... !

22/02/2007

Kenya : "Pourquoi j'ai décidé d'écrire en kikouyou"

medium_Kenya169.2.jpgParfois certaines lectures évoquent des pays lointains tout en nous parlant de nos propres réalités. Dans la revue Courrier international du 18 janvier un écrivain kenyan dont j’ignorais jusque-là l’existence, Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou. Il s’agit de la langue la plus parlée dans la capitale du Kenya, Nairobi et dans les environs. Elle y est pratiquée par cinq million et demi de Kenyans.

Ngugi Wa Thiong’o, écrivain très célèbre dans son pays, a commencé par écrire et publier ses livres en anglais mais, depuis quelques années, il s’est mis à écrire et publier dans sa langue maternelle, le kikouyou, puis il propose une traduction  en anglais de ses livres. Cet écrivain est régulièrement interrogé sur le choix qu’il a fait, alors que, quand il écrivait en anglais, personne ne l’interpellait... Il explique ainsi son choix, je cite: “La colonisation a coupé l’Africain instruit de sa langue et, par la même, de tous les éléments qui forment son identité”. Ngugi Wa Thiong’o remarque que ces mêmes Africains instruits tirent fierté de ne plus pratiquer leur langue d’origine...

Fier de son ignorance... 
L’anglais étant langue officielle au Kenya, l’enseignement, l’administration, la justice s’y pratiquent dans cette langue. Du coup, quand ils sont face aux juges, la plupart des Kenyans doivent passer par un traducteur. “On peut dire, remarque Ngugi Wa Thiong’o, que l’Africain ordinaire est régi par un système juridique qui lui est littéralement étranger et qu’il affronte comme une force hostile”. Selon lui, l’indépendance n’a pas changé fondamentalement le rapport aux langues. “Dans mon livre “Decolonising the mind” (Décoloniser l’esprit), écrit-il, j’ai décrit comment ceux d’entre nous qui sont allés à l’école coloniale étaient souvent frappés quand on les surprenait à parler une langue africaine dans l’établissement. On nous faisait porter des pancartes disant que nous étions stupides ou idiots, et nous étions l’objet de rires et de railleries. Si nos langues étaient associées à la négativité et à l’humiliation, l’anglais évoquait des images positives de connaissance, d’intelligence, de pouvoir, de récompense, d’applaudissements. L’acquisition d’une langue coloniale demandait donc autre chose que des talents linguistiques : il fallait détourner notre esprit de notre propre langue pour le diriger vers une autre".

"Le résultat est catastrophique, poursuit l'écrivain, pour le psychisme de l’Africain instruit, qui, souvent, n’est pas simplement fier de sa maîtrise de l’anglais mais aussi de son ignorance de sa langue maternelle, évaluant sa modernité à l’aune de la distance qu’il a pu établir entre lui-même et sa langue d’origine.La triste réalité est que, même dans l’Afrique indépendante d’aujourd’hui, les enfants sont humiliés lorsqu’on les prend à parler une langue africaine dans leur école et ils n’ont personne à qui se plaindre dans la mesure où leurs propres parents sont persuadés que l’instituteur a un comportement moderne. C’est ainsi que les pouvoirs publics, les enseignants et les parents sont de connivence dans cet acte d’automutilation”.

"Inepties coloniales" 
Ngugi Wa Thiongo est favorable au multilinguisme qu’il perçoit comme un atout, mais il condamne le rejet de la langue maternelle : “Le psychisme de l’Africain instruit reste dominé par des inepties coloniales, d’où la nécessité et l’urgence de décoloniser l’esprit”, écrit-il. Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou, et de son pays, le Kenya. Mais ici aussi, en Bretagne, des langue du peuple, que sont le breton et le gallo ont eu à subir le mépris conformistes des élites couplés à des politiques officielles d’éradication. Nous ne sommes pas en Afrique mais n’aurions-nous pas, nous aussi, besoin de décoloniser nos esprits ?

Christian Le Meut

24/10/2006

Quelles langues pour les écoles en Afrique ?

"Quelles langues pour les écoles africaines ?" s'interroge le Café pédagogique, une revue de presse sur l'éducation diffusée sur internet qui cite un quotidien marocain, Libération :

"L'insertion de l'enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l'une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d'aucuns parlent d'acquis, d'autres vont jusqu'à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l'une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part". Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l'entrée de l'amazigh à l'école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : " Plusieurs écoles n'enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l'élève l'a apprise et la parle dans sa maison et son douar.Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur". Or ce qui justifie l'introduction des langues nationales à l'école c'est d'abord les nécessités de l'alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.

"Le même jour, poursuite le Café pédagogique" à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l'alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d'alphabétisation.Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l'entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l'école".

http://fr.allafrica.com/stories/200609150061.htmlcongo http://fr.allafrica.com/stories/200609150948.htmlamazighhttp://fr.allafrica.com/stories/200609150460.html

http://www.cafepedagogique.net/