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23/04/2007

31,11 %

Hier soir, c'était le bon Temps. A 18 h 45 les premières estimations sorties des urnes, publiées sur le site du Temps, quotidien suisse, mettaient Nico à 26-27% et Ségo à 26 %. Le Pen dans les choux : ouahhhh !  Et puis ça s'est dégradé. Ségo a baissé, un peu. Nico est monté, beaucoup. Ce matin je me réveille et le voilà à 31,11  % ! AAArrrrrgggghhhh !

Avec la moitié des voix de Bayrou, les trois quarts de celle de Le Pen et un peu de De Villiers, il y est, à l'Elysée, l'autre agité.

A moins que ?... 

22/04/2007

Le français "dernière religion d'Etat"

"Bernard Cerquiglini est convaincu que la langue française est la dernière religion d’Etat. Il faut devenir laïc en matière de langue" : le linguiste Bernard Cerquiglini s'exprime sur le français et les langues régionales dans un entretien du Café géographique, édité en 2004 mais toujours d'actualité :

http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=301 

20/04/2007

Présidentielles : les ancêtres de M. Le Pen parlaient-ils français ?

J'ai entendu hier à la télévision, Jean-Marie Le Pen souligner que Nicolas Sarkozy a un seul grand-parent français, ce qui ne serait pas "éthique" pour briguer la présidence de la République. "Ethique" ou ethnique ? Ne confondons pas. Le projet républicain ne se base pas sur l'ethnique, auquel cas on pourrait aller voir du côté de M. Le Pen lui-même. Je rappelle que je l'ai entendu parler breton dans les rues de Locmariaquer, lors d'une élection législative partielle, en décembre 1983... Les grand-parents de M. Le Pen étaient Français, ses ancêtres sans doute également  (les Bretons sont Français depuis 1532), mais parlaient-ils tous le français ?

Les milieux pauvres et populaires parlaient breton à la Trinité-sur-Mer, jusque dans les années 30 (M. Le Pen est né en 1928). Originaire de Crac'h, commune voisine de la Trinité, mes quatre grand-parents, nés dans les années 1910, parlaient les deux langues, le breton appris à la maison (et au catéchisme) et le français appris à l'école. La génération précédente parlait certainement mieux breton que français, voire uniquement breton.

Une enquête de 1863 de Victor Duruy, ministre de l'instruction publique de Napoléon III montre que 25% des Français de l'époque ne parlaient pas le français (7,5 millions sur 30 millions); dans le Morbihan, 50% des communes "ne parlent pas le français" à cette époque (source : "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Fayard, 1997). 100 % dans le Finistère ! Les chiffres de M. Duruy sont sans doute sous-évalués, puisqu'il considère le normand et le picard, deux langues d'oil, comme des formes du français... Des millions de Bretons au XIXe et XXe siècles, ont donc été citoyens français sans jamais parler la langue française. Sous la Révolution, les textes de lois étaient traduits en langues régionales.

L'égalité n'est pas l'uniformité
Les origines multiculturelles de la France sont une réalité ancienne, hélas occultée et niée par les autorités républicaines qui n'ont toujours pas accordé aux autres langues de France un statut officiel. Réalité occultée dans les livres d'histoire scolaire et dans les écoles, encore aujourd'hui, où le bilinguisme français-langues régionales reste un combat. Réalité encore occultée dans les médias, publiques ou privés. Dommage, car admettre les origines pluriculturelles de la France aiderait les Français à voir les différences non comme des dangers, des menaces, mais comme des enrichissements.

Jouer sur les origines familiales d'un candidat est très dangereux. La République se fonde sur la citoyenneté, sur le droit du sol, pas sur le droit du sang. Sur des valeurs d'égalité (mais l'égalité n'est pas l'uniformité); pas sur l'ethnie, ni sur la langue ou le monolinguisme. Sur l'adhésion à des valeurs de fraternité, d'égalité, de liberté, qui s'expriment en plusieurs langues. De ce point de vue, les injonctions de Nicolas Sarkozy, demandant quasiment aux sans-papiers d'abandonner leurs langues maternelles au profit de la seule langue française, sont révoltantes et bien dans la lignée de cette conception monolithique (et nationaliste) de l'identité nationale. Comme si un être humain ne pouvait concilier plusieurs identités, plusieurs racines, plusieurs origines, plusieurs langues... Comme si une société ne pouvait concilier et faire cohabiter des origines différentes, des langues et des cultures différentes. Une société démocratique et républicaine le peut. A condition de ne pas cultiver le monolithisme historique et le monolinguisme.

Chal ha dichal 
J'ai appris deux mots de breton avec Jean-Marie Le Pen, un jour de décembre 1983 alors que, étudiant en journalisme à l'IUT de Tours, je l'interviewais pour un reportage sur des élections législatives partielles auxquelles il participait à Auray : "chal ha dichal"; "le flux et le reflux". J'ai bien l'impression que le temps du dichal est venu pour M. Le Pen.

J'espère cependant que les autres candidats n'adopteront pas sa vision ethnique de la République. 

Christian Le Meut 

Bretagne : quatre candidats pour la réunification

Communiqué de l'association Bretagne réunie (ex - CUAB), qui milite pour la reconnaissance d'une région formée des cinq départements bretons :

"Bretagne réunie a demandé aux candidats à la présidence de la République de s'engager à cet égard. Quatre des candidats ont apporté une réponse favorable à la mise en œuvre du processus législatif susceptible de déboucher sur cette réunification de la Loire-Atlantique et des quatre autres départements bretons :il s'agit de : M. François BAYROU, Mme Dominique VOYNET, M. Olivier BESANCENOT, M. José BOVÉ. Une réponse annoncée au nom de Mme Ségolène ROYAL n'a pas, à ce jour, été reçue par Bretagne réunie.L'association invite les électeurs à prendre en compte ces informations dans leurs motivations de vote. Le Président, Jean-Yves BOURRIAU".

BRETAGNE REUNIE, BP 49032  44090 Nantes cedex1  Tel 06 32 01 86 07

http://www.cuab.org/ 

contact@cuab.org

19/04/2007

Informatique : Microsoft en alsacien aussi

L'informatique se conjugue aussi en langues régionales, : "Microsoft vient de dévoiler aujourd’hui à Strasbourg, une version de sa suite Office en bilingue français alsacien (note du 18 avril, 17 h 35)

http://www.macplus.net/magplus/depeches?debut_page=10

18/04/2007

Alimentation : les avantages du bio

Selon le site internet de Que choisir (16/04), "Les premières études menées sur la qualité nutritionnelle des produits bio tendent à confirmer leur supériorité. Mais attention à la course au rendement !

Longtemps, la recherche sur la qualité nutritionnelle des produits bio a brillé par son absence. Petit à petit, des études sont publiées tendant à montrer une certaine supériorité par rapport aux aliments conventionnels. Récemment, quatre publications sont allées dans le même sens. Après une étude américaine montrant une plus grande concentration en antioxydants(1) des kiwis bio, trois autres viennent de sortir dans le cadre d'un programme européen. La première concerne la compote de pommes. Avant pasteurisation, les niveaux de vitamine C et d'antioxydants sont très largement supérieurs dans les fruits biologiques. Si l'effet destructeur de la pasteurisation amoindrit ces différences, l'intérêt du bio est évident sur les fruits crus (en particulier de la variété Boskoop).

La deuxième étude a porté sur les tomates : les bio ont davantage de sucres, vitamine C, flavonoïdes et bêtacarotène, mais moins de lycopène (flavonoïdes et lycopène sont deux antioxydants). Les auteurs soulignent que tous les phénomènes ne sont pas encore bien cernés et appellent à la poursuite des études. Enfin, la troisième concerne les pêches et montre une teneur en sucres et en polyphénols (antioxydants, toujours) nettement supérieure sur les fruits bio. Les chercheurs, des Français, lancent cependant une mise en garde aux agriculteurs bio : dans un souci de productivité, leurs techniques de production tendent à se rapprocher de celles de l'agriculture conventionnelle. Or, l'étude montre que c'est aussi l'absence de course aux rendements et l'utilisation parcimonieuse des intrants (engrais...) qui fait la différence. À bon entendeur...


(1) Les antioxydants aident à préserver du vieillissement des cellules."

16/04/2007

20.000 ?

Ugent mil den o deus manifestet e Bézier d'an 17 a viz Meurzh evit an okitaneg hag ar yezhoù rannvroel e Frans : 20.000, ur bern ! Dec'h m'eus selet doc'h Frans 3 e breton. Padrig Herve, prezidant Diwan a oa aterset get Franch Broudig (enrollet oa bet an abadenn araok manifestadeg Diwan en Oriant d'ar 31 a viz Meurzh). Goude bout skignet ur reportaj a zivout ar vanifestadeg-se, Fanch Broudig n'eus laret da bPatrig Hervé un dra sort-se : ungent mil ? N'eus ket bet bizkoazh kement-se a dud e vanifestiñ e Breizh evit ar brezhoneg... N'ouion ket e-menn oa Fanch Broudig e miz Meurzh 2003 met ne oamp ket pell a vout 20.000 mil barzh straedoù Roazhon e vanifestiñ evit ar brezhoneg hag ar yezhoù rannvroel, d'am sonj. "15.000"hervez ar c'hazetennoù rannvroel. Ur bochad a dud oa ha kreizker Roazhon a oa stanket ganeomp... Ha 15.000 den e Breizh (pemp departamant) n'eo ket pell a 20.000 en Okitania (kalz muioc'h a zepartamantoù !). 

Hier, dimanche, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai regardé l'émission de France 3 à 11h30. Patrick Hervé, président des écoles Diwan était l'invité de Fanch Broudig (l'émission avait été enregistrée avant la manif de Diwan à Lorient le 31 mars). Un reportage a été diffusé sur la manifestation récente à Béziers (17 mars), où 20.000 personnes  demandaient la reconnaissance officielle de l'occitan et des langues régionales. Et Fanch d'enchainer une transition du style : 20.000, on n'a jamais vu autant de monde  manifester pour le breton en Bretagne (citation non littérale)... Ah bon ? En mars 2003 une manifestation a réuni 15.000 personnes à Rennes pour la langue bretonne et les langues régionales. 15.000 selon les journaux régionaux. Personnellement, je pense que nous étions entre 15.000 et 20.000... Pour cinq départements quand l'Occitanie en compte bien plus. La langue bretonne est aussi une cause qui peut réunir des foules en Bretagne mais Fanch s'en est-il rendu compte ?

Christian Le Meut 

14/04/2007

Langues régionales : cinq candidats répondent à Ar Falz

L'association Ar Falz/Skol Vreizh fait le bilan des réponses qu'elle a reçues de la part des candidats à l'élection présidentielle :

"L’association culturelle bretonne Ar Falz / Skol Vreizh s’est adressée à tous les candidats aux élections présidentielles respectueux de la démocratie, pour leur demander leur avis sur la promotion, le développement et la reconnaissance officielle des droits culturels de la population bretonne.

Le questionnaire portait sur 5 points : reconnaissance juridique du breton et des autres langues de France enseignement du breton sa présence à la radio et la télévision publiques enseignement de la culture en français extension des compétences de la Région.Six candidats ont pris la peine de répondre : D. Voynet (Verts), M.G. Buffet (PC), F. Bayrou (UDF), S. Royal (PS), O. Besancenot (LCR), N. Sarkozy (UMP), mais ce dernier s’est contenté d’adresser un accusé de réception et son projet .Les 5 premiers candidats sont d’accord pour affirmer la nécessité de défendre la diversité culturelle de notre pays et de définir une véritable politique linguistique pour les langues et cultures de France.

Reconnaissance juridique du breton : trois d’entre eux (D. Voynet, F. Bayrou, O. Besancenot) sont favorables à une modification de l’article 2 de la Constitution, et proposent d’ajouter : "Le français est la langue de la République, dans le respect des langues régionales" ; les deux premiers, plus S. Royal, s’engagent à ratifier la Charte européenne des langues minoritaires.

Enseignement du breton : Tous les cinq s’engagent à améliorer l’information des familles, le recrutement des enseignants, à répondre aux besoins exprimés en matière d’enseignement bilingue.

Présence dans les médias : quatre candidats (D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal, F. Bayrou) s’engagent à développer la place du breton dans les médias, les deux premiers se prononcent pour la création d’une radio et d’une télé, d’abord bilingue, puis en breton, sur l’ensemble de la Bretagne.

Enseignement de la culture bretonne en français : trois candidats (F. Bayrou, D. Voynet,  . Besancenot) s’engagent sur la prise en compte des cultures régionales à tous les niveaux d’enseignement.

Compétences de la Région : quatre candidats (F. Bayrou, D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal) se prononcent pour une plus grande décentralisation les deux premiers proposent de rapprocher le fonctionnement des conseils généraux et régionaux.


Quelques extraits significatifs de leurs observations et commentaires :

F. Bayrou : "L’existence d’une langue nationale n’est pas contradictoire avec la défense de la diversité culturelle constituée par chacune de nos langues régionales [...]. Ce ne sont pas des survivances. Elles sont au cœur de notre identité [...]. Nous proposons d’inscrire dans la loi la défense de ces langues [...]. F. Bayrou propose deux axes de défense de la langue bretonne : l’enseignement, en particulier par immersion, et les médias. [...]F. Bayrou est très soucieux de défendre le droit au pluralisme culturel".   (M. de Sarnez).

O. Besancenot : "Je pense que l’enseignement de la langue et la culture bretonnes doit être intégré dans l’Education nationale, c’est-à-dire l’école publique et laïque. Depuis longtemps la LCR s’est prononcée pour l’intégration des écoles Diwan dans l’école publique. [...] Je suis très attaché à ce que les peuples concernés soient maîtres de leur destin, C’est-à-dire qu’ils puissent être consultés".

M.G. Buffet : "Il y a urgence à définir et se donner les moyens d’une véritable politique linguistique dans le cadre de notre pays. [...] Les langues et cultures « régionales » de France sont, à côté du français  -langue nationale dont il convient d’impulser la valorisation face aux menaces d’hégémonisme grandissant de l’anglais- une composante forte de la richesse culturelle de ce pays".

S. Royal : Je suis très attachée à la diversité et à la richesse des cultures régionales dans notre pays mais aussi dans l’Europe entière. J’ai annoncé une ambition forte pour la francophonie dans le monde, mais cette ambition je me dois de l’exprimer aussi pour la préservation des langues régionales. [...] La situation des langues minoritaires et régionales se révèle préoccupante, faute d’une reconnaissance publique.[...] Un statut pourra être donné aux langues territoriales en France, expression de notre exceptionnel patrimoine, et ce, qu’elles soient de métropole ou d’outre-mer".

D. Voynet : "L’officialisation des langues régionales en France ainsi que leur protection juridique relèvent d’un impératif éthique, culturel et écologique [...]. La liberté de préserver sa culture, l’égalité des langues et la fraternité entre les individus et les communautés sont des préceptes qui permettraient à la France d’assumer son statut de « patrie des Droits de l’Homme » et d’assurer l’unité dans le respect des diversités. Concernant la question spécifiquement bretonne, je tiens à préciser que je soutiendrai
l’organisation d’un référendum d’initiative populaire au sujet de la réunification de la Bretagne, pour deux raisons principales d’ordre démocratique et historique".

N. Sarkozy (extrait de son projet, paragraphe 15 « Fiers d’être français ») : "Nous incarnons l’idéal national, parce que justement notre pays est constitué d’une multitude de peuples, de régions, de traditions et de cultures locales, depuis la métropole jusqu’à l’Outre-Mer".

Commentaire d'Ar Falz : "Les 5 premières réponses sont encourageantes, voire prometteuses, pour l’avenir de nos langues et cultures, en cas de succès de l’un ou l’autre de ces candidats dommage que tous n’aient pas montré la même conviction, ni la même ardeur à nous répondre !

Paolig Combot, président d’Ar Falz / Skol Vreizh."

Contacts : Ar Falz / Skol Vreizh, Tél. : 02 98 62 17 20. Paolig Combot, Tél. : 02 98 20 27 24.

12/04/2007

Droits de l'Homme pe gwirioù mab den ?

La Ligue des droits de l'Homme a adressé à huit candidats à la présidentielle 55 questions sur "les droits de l'Homme, la démocratie et la citoyenneté", et leur a attribué des notes en fonctions de leurs réponses. Nicolas Sarkozy n'a pas répondu mais se voit attribuer 0,57 sur 20 quand même. En tête avec 19 sur 20, Voynet et Besancenot... Mais, sur les 55 questions, aucune sur la non-ratification par la France de la charte européenne des langues minoritaires, charte appliquée par l'ensemble des pays de l'Union européenne sauf la France. En s'obstinant ainsi à refuser la reconnaissance de ses langues régionales, la République française apparaît comme une exception culturelle, politique et ringarde en Europe.

Mais le sort des langues régionales et de leurs locuteurs en France n'a pas l'air d'inquiéter la Ligue des droits de l'Homme. pas suffisamment important pour poser ne serait-ce qu'une question sur ce sujet ! Pourtant les droits de l'Homme se déclinent en milliers de langues de par le monde, pas uniquement en français. En breton on dit "gwirioù mab den".

Quelle note attribuer à la Ligue des droits de l'Homme pour un tel oubli ? 20 sur 20 en jacobinisme ?

http://www.ldh-france.org/ 

Gaston Lagaffe a 50 ans : bon anniversaire !

medium_Gaston50175.2.jpgGaston Lagaffe a cinquante ans cette année. Ce héros sans emploi a vu le jour dans les colonnes de Spirou en 1957. Au départ personne ne savait très bien ce qu’il faisait là, il laissait des traces par ci par là, apparaissait de temps en temps dans les pages. Petit à petit, Gaston est devenu un vrai personnage, avec son univers propre qui s’est décliné à travers une vingtaine d’albums jusqu’au petit dernier, sorti à l’occasion de ce 50e anniversaire, mais qui n’apporte pas grand chose aux gastonophiles. La série, en effet, s'est arrêtée avec la mort de son créateur, André Franquin, mort il y a dix ans.

On peut compter aussi parmi les nouveautés des aventures de Gaston traduites en breton et publiées chez Yoran Embanner dans une traduction d’Alan Monfort. Gaston Lagaffe y devient Gaston “Beiadeg” et les gags sont tirés de plusieurs albums parmi les derniers. C'est une bonne idée, de traduire Gaston en breton, mais parfois la traduction est parfois un peu compliquée.

Un grand travailleur 
Gaston n’est pas par principe contre le travail, il travaille même beaucoup à imaginer et fabriquer toutes sortes de machines, de produits ou d’instruments de musique plus ou moins loufoque et parfois dangereux. Élever des animaux domestiques dans son bureau l’occupe également beaucoup, entre les poissons rouges, les souris, le chat, la mouette rieuse. Il a même été jusqu’à introduire une vache et un dindon dans les locaux de la rédaction !

medium_Gaston144.4.jpgGaston, "héro sans emploi", est censé être un homme à tout faire, mais il est vrai que les tâches qu’on lui demande ne sont guère épanouissantes : trier le courrier, y répondre, ranger la documentation. A chaque fois, il détourne ces boulots contraignants pour en faire le moins possible, inventant des machines pour faire le travail à sa place mais l'expérience tourne très souvent à la catastrophe.  Justement Gaston a quelque chose de la catastrophe industrielle. Il est plein de bonne volonté mais, à chaque fois, involontairement, il contrecarre la signature des fameux contrats avec M. de Mesmaeker...

Et pour se reposer de tous ses efforts, Gaston dort pendant ses heures de travail. Ses chefs essaient par tous les moyens de le faire travailler, mais ils ont bien du mal et s’y épuisent. Comme ils l’aiment bien, personne ne le met dehors. Cela aurait d’ailleurs été une grosse perte pour la maison Dupuis, éditrice de Spirou, puisque les albums gentiment (et profondément) provocateurs de Gaston se sont vendus à des millions d’exemplaire.

Chasseur de mouches devient écolo
A ses débuts, Gaston chasse les mouches à coup de bombes mais il évolue et devient un amoureux des animaux. Il s’affiche même du côté de Greenpeace, et d’Amnesty, pour ce qui concerne les droits de l’Homme. Il manifeste pour la paix et contre les ventes d'armes. Rétif à l’autorité, il mène la vie dure à l’agent Longtarin, qui verbalise autant qu’il peut. Ecolo, Gaston n’en a pas moins une auto extrêmement polluante. Pacifiste, il utilise parfois des moyens un peu violents pour contrecarrer l’agent Longtarin... Chacun ses contradictions.

Le petit monde de Gaston évolue au fur et à mesure des albums. "Moiselle" Jeanne, la secrétaire amoureuse de Gaston était, au début, plutôt laide. Elle s’embellit petit à petit et, dans les derniers albums, les deux amoureux forment un couple. Mort il y a dix ans, André Franquin n’a pu dessiner la suite. Dommage. On aurait pu imaginer le mariage de Gaston avec Moizelle Jeanne. Seraient-ils parvenus à signer... leur contrat de mariage ? Auraient-ils créé un nid douillet, comme celui du Marsupilami dans les rêves de Gaston ?

Gaston est le modèle de salarié que ses employeurs n’arrivent pas à adapter à son poste de travail. Au contraire, c’est plutôt eux qui s’adaptent et subissent. Je ne sais pas s’il y a cinquante ans, un “homme à tout faire” maladroit et gaffeur serait resté longtemps dans une entreprise mais aujourd’hui, alors que les relations de travail se durcissent, alors que les protections des salariés sont remises en cause, cela paraîtrait encore plus difficile.
En 2007, Gaston pointerait-il à l’ANPE ? En voila une autre idée d’album : les aventures de Gaston... chercheur d'emploi.

M’enfin.

Christian Le Meut 

Gaston : deiz ha bloaz laouen mat !

medium_Gaston50175.jpgGaston Lagaffe n’eus bet hanterkant vloaz e 2007 :  ganet oa bet e 1957 barzh pajennoù ar gelaouenn Spirou, ijinet ha treset get André Franquin. E penn kentañ Gaston ne rae nemet paseiñ; den ne ouie ar pezh a rae ar paotr er burevioù. Ne rae ket kalz a dra, justawalc’h, met a dreuz.

Ouzhpenn-se Gaston a blij dezhan ober traoù all estroc’h evit e labour : desav loened bihan barzh e burev, ur goelanig, pesked ruz, ur c’hazh, logod, ur saout, ha me oar me. Gaston a vour bout get loened; tost eo d’an natur. Dont a ra da vout, tamm ha tamm, un ekolo : met e garr tan a zo kozh abominapl ha skopet vez geti mogedoù spontus ha saotrus bras... Gaston a blij dezhañ ivez sevel mekanikoù a bep sort, klask traoù nevez get produioù chimik, fardan boued ha traoù lipous... d’e sonj.

Met al labour kinniget dezhan get e vistri, Fantasio da gentañ, ha Prunelle war lerc’h a vez, d’ar peurliesan, torr penn : skrivañ reskontoù d’ur bern lizhiri, rankiñ paperioù ha levrioù, ha c’hoazh. Gaston n’en deus ket amzer da goll get traoù sort-se : kousk a ra e-pad e amzer labour, ha labour a ra e-pad e amzer vak, met berped barzh e burev a zo ur sort ti evitan, benn ar fin (ne vez ket james gwelet e di dezhan).

Get Amnesty ha Greenpeace
N’eo ket aes buhez pemdeziek an dud a labour get Gaston : traoù spontus ha danjerus a zegouezh alies awalc’h, met traoù farsus ha  souezhus ivez. Ha n’eo ket aes buhez evit e vistri kennebeut. A gaos da Gaston, ne zeuont ket a benn da sinañ kontradoù get an aotroù De Mesmaeker.Ha Gaston a chanch tamm ha tamm. Dont a ra  da vout ur sort “stourmer” evit gwirioù mab den (get Amnesty), evit al loened (get Greenpeace), evi ar peoc’h hag a enep konwerzh an armoù.

Hag an tudennoù all a chanch ivez tro dro dezhan : Moizelle Chann hag a oa, e penn kentañ, divalav bras, a za da vout koantikoc’h. Gaston ha Jeanne en em gar hag, en albomoù diwezhan, ur c’houplad eo. Hag e vo dimezeet, un deiz bennak, an daou-se ? Mallus vehe, d’an oad a 50 vloaz, regulariziñ an traoù, memestra. Met istor Gaston a zo chomet a sav get marv Franquin, e 1997; den ebet n’eus kemeret e lerc’h. Fentus vehe bet neoazh, euredoù Gaston get "moizelle" Jeanne. Hag e vehe bet sinet kevratoù eured gete ?

medium_Gaston144.3.jpgGaston e breton
N’eus ket istorioù Gaston nevez, met albomoù nevez a zo memestra, evel an hini bet embannet evit hanterkantved deiz a bloaz Gaston, met ne gas ket traoù nevez an albom-se, siwazh. Interesusoc’h eo al labour graet get Alan Monfort ha Yoran Embanner o deus troet e breton gagoù Gaston tennet ag an albomoù diwezhan ha tolpet barzh un albom nevez e brezhoneg penn da benn. Get un nebeut gerioù diaes da gompreñ a wezhoù memestra evel “addiwallour” e lec’h "eil goal”.

E pad daou ugent vloaz, hag e korf war dro ugent albom, André Franquin a ginnig un doare da weled ar bed tro dro deomp ni : bed al labour, da skouer, get darempredoù diaes a wezhoù etre ar pennoù bras hag ar re vihan. Barzh an albomoù, ar vistri ne zeuont ket a benn da waskiñ Gaston, ar c’hontrell eo : gwazket vezont kentoc’h getan ! Barzh ar vuhez gwir, d’am sonj, an traoù 'vehe kalz dishenvel... Piv a ouia, e 2007, Gaston a vehe skarzhet, lakaet er maez ha dezhan da vont d’an Anpe da glask... labour !

Ta neuze ! M’enfin !

Christian Le Meut

10/04/2007

Le Pen : un "terroir" récalcitrant

Jean-Marie Le Pen s'annonce comme candidat du "terroir" face à Sarkozy qui serait celui de "l'immigration" (une immigration dorée, quand même). Rappelons à M. Le Pen que son "terroir" d'origine, la Bretagne, lui a accordé 11,81%  au premier tour des élections présidentielles de 2002 (troisième position) pour les quatre départements de la Bretagne administrative, et moins encore en Loire-Atlantique : 11,55%... Moyenne française : 16,95%.
Terroir, mon beau terroir,
qui est donc le plus beau ?
Le terroir a choisi,
et ce n'est pas Jean-Marie...