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03/06/2009

Sarkozy a ra al lez d'ar Vretoned/Sarko drague les Bretons

Ne vez ket komzet alies awalc'h ag ar vrezhonegerion barzh an "C'houad chadennet" met, hiriv, 3 a Vezheven, omp merchet, pajenn 2/Il n'est pas souvent fait mention des bretonnants dans le Canard enchaîné, mais aujourd'hui, 3 juin, c'est le cas :

"Des ronds pour les Bretons"
"Sarkozy ne se "fout" plus du tout des Bretons, ainsi qu'il l'avait lancé entre les deux tours de la présidentielle, selon les propos rapportés par Yasmina Reza (dans son ouvrage l'Aube, le soir ou la nuit). C'est ainsi que, le 16 mai, il a assisté in extremis à la finale Guingamp-Rennes de la Coupe de France de football. Et qu'il a reçu, le 7 mai, pendant plus d'une heure, Noël Couëdel, conseiller éditorial de L'Equipe et du Parisien, et surtout président du Festival interceltique de Lorient, venu lui demander un coup de pouce financier, ainsi que le rapporte Ouest-France.
Couëdel a expliqué à Sarko qu'en trois ans la subvention du ministère de la Culture à ce festival (qui réunit 500.000 personnes) est passée de 150.000 euros à... 10.000. Une "injustice" bien vite réparée par Sarkozy qui vient de donner consigne au ministère d'Albanel d'attribuer chaque année 100.000 euros à l'Interceltique. Les Bretons et bretonnants savent ce qu'il leur reste à faire, le 7 juin, pour remercier leur mécène"
eme Le Canard.

Ya, met ne vimp ket gwerzhet get 100.000 euro, houad karet ha flemmus. Oc'hpenn da-se, 100.000 euro ouzhpenn evit ar Gouelioù etrekeltiek ne chancho ket kalz a dra evit ar vrezhonegerion dre ma ne vez ket graet kalz a dra e brezhoneg, nag evit ar brezhoneg, get ar Gouelioù-se, siwazh. Dismegans a oa e keñver ar vrezhonegerion get ar rener kozh, J-P. Pichard. Ha gwelloc'h 'vo an traoù get ar rener nevez degouezhet abaoe daou vloaz ?... Anat eo, gouelioù evel se a zelehe kas araok ar brezhoneg, en ur sevel arvestoù en hor yezh, brudiñ ha diskouezh ar yezh keltieg nemeti komzet war an douar bras, ar pezh n'o deus ket graet kalz betek bremañ.
Ul liamm evit gouiet muioc'h :
http://rezore.blogspirit.com/archive/2008/08/07/goueliou-...

Cher canard, on ne va pas se laisser acheter pour 100.000 euros. D'autant que, 100.000 euros de plus pour le Festival interceltique (Fil), ne changera pas grand'chose pour les bretonnants, parce que le Fil ne fait pas grand'chose en langue bretonne, ni pour le breton. L'ancien directeur, J-P. Pichard ne cachait d'ailleurs pas un certain mépris envers les bretonnants. La situation s'améliorera-t-elle avec le nouveau directeur en place depuis deux ans ? Il est évident, de telles fêtes devraient faire avancer la langue bretonne, en encourageant la création de spectacles en breton, la promouvoir et la revendiquer, ce qu'elles n'ont pas beaucoup fait jusque maintenant.

Lien pour en savoir plus :
http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/10/07/intercelt...

Christian Le Meut

19/11/2008

Une lettre du Président !...

sarko326.jpgIl y a quelques jours un membre de ma famille a été très surpris de recevoir, chez lui, à la maison, un courrier envoyé de la part du Président de la République par le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel. Cette lettre contient le discours de Nicolas Sarkozy intitulé "Hommage national aux combattants de 1914-18". Il a été prononcé le 17 mars 2008, lors de l'hommage rendu au dernier Poilu français, Lazare Ponticelli, décédé le 12 mars. Seize pages, imprimées sur papier glacé.

Ce membre de ma famille est un ancien combattant de la guerre d'Algérie, et c'est à ce titre que ce courrier lui a été envoyé. "C'est la première fois que je reçois ce genre de chose" m'a-t-il dit, un peu agacé. A combien de centaines de milliers d'exemplaires ce courrier a-t-il été envoyé ? Aux frais de qui ? De l'Etat, donc des contribuables. Il me semblait avoir compris que l'Etat, justement, devait faire des économies. Il ferme des classes, des tribunaux, des services hospitaliers, supprime des milliers de postes de fonctionnaires par an d'un côté et, de l'autre, dépense de l'argent public pour diffuser les discours du Président directement aux citoyens ! Il n'y a pas assez des médias, audiovisuels ou écrits, pour relayer les discours présidentiels ? Ce n'est manifestement pas suffisant pour nôtre Président. Est-il tellement fier de ses discours qu'il les fasse désormais envoyer directement aux citoyens-électeurs que nous sommes, et à nos frais en plus ?

Christian Le Meut

07/10/2008

Journalisme : l'inquiétude de la Fédération européenne des journalistes

Les "Etats généraux de la presse écrite" sont actuellement réunis à l'initiative de la présidence de la République française : la Fédération européenne des journalistes, dont fait partie le Syndicat national des journaliste (j'en suis membre), s'inquiète des propositions de N. Sarkozy:

"La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes, s'inquiète de certaines propositions émises par le président Nicolas Sarkozy lors du lancement des Etats généraux de la presse écrite réclamés depuis des années par les syndicats de journalistes français.

« Nous sommes étonnés par certaines contradictions dans le discours de M. Sarkozy », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König.  « Comment à la fois affirmer, à juste titre, que "la presse n'est pas et ne sera jamais un produit comme un autre", et plaider en même temps pour un assouplissement des règles de concentration des médias? Comment déplorer la ?paupérisation des contenus' et mettre en question les droits d'auteurs des journalistes lors de réutilisations de leurs articles ? ».

M. Sarkozy a invité les Etats Généraux à se « documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui sont comparables » à la France. La FEJ est dores et déjà en mesure de confirmer que la plupart des pays d'Europe occidentale ne laissent pas les médias « aux seules forces du marché ». Même si aucune réglementation européenne ne le prévoit, il existe des limites à la concentration de la propriété, selon différents critères de marché, d'audience ou de publicité, dans plusieurs pays d'Europe.

Ce n'est pas en accroissant les concentrations en France que l'on favorisera l'accès des groupes de presse hexagonaux à l'étranger, ce qui semble être une des préoccupation majeures de M.  Sarkozy, note la FEJ, qui s'étonne également de l'omniprésence des patrons de presse dans la conduites des travaux de ces Etats Généraux.

Alors que la réforme de l'audiovisuel public, très contestée par les syndicats et le personnel, va être examinée à l'Assemblée nationale, le Président Sarkozy ouvre un second chantier d'envergure avec ces Etats généraux de la presse écrite qui pour la FEJ ne doivent pas être un simulacre de discussions, ni ouvrir la voie à un mise en cause du pluralisme ou encore à une atteinte aux droits des journalistes.

"Nous attirons l'attention des participants sur les risques que soulèvent certaine propositions, alors que le journalisme traverse une crise d'identité avec la banalisation des blogs et du contenu généré par les utilisateurs. Le journalisme de qualité en France est en jeu. », a indiqué le président de la FEJ.

Une uniformisation de la presse sous tutelle de super grands groupes de presse avec la rentabilité comme objectif constitue un risque grave pour la démocratie, notamment au moment où la crise financière mondiale mériterait d'autres propositions.

La FIJ et la FEJ vont saisir l'occasion des travaux des Etats Généraux et de la présidence française de l'UE pour demander à être reçus par le chef de l'Etat français et lui faire part des inquiétudes de la FEJ et de la FIJ ainsi que des syndicats français.

Les syndicats membres de la FEJ en France sont le SNJ, le SNJ-CGT et la F3C-CFDT."

http://www.etatsgenerauxdelapresse.fr/accueil/


Pour plus d’informations: +32 2 235 22 00

La FEJ représente plus de 250.000 journalistes dans plus de 30 pays européens.

17/01/2008

Sarkozy : "La France, c'est une langue"

Rappel des propos tenus pas Nicolas Sarkozy à Caen le vendredi 9 mars 2007,  lors de la campagne présidentielle; il y avait affirmé son refus de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires :

"La France c’est une langue, une langue qu’elle met à la disposition de tous les hommes.

Le Français disait Rivarol ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine.

Le Français c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante.

La diversité linguistique c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La langue n’est pas une marchandise, la langue n’est pas une technique. L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre. Mais l’efficacité n’est même pas prouvée : la Renaissance où tout le monde s’est mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité.

Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française.

Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le Français rayonne.

Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire français la langue de travail soit le Français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue.

Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le Français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales.

"L'extraordinaire richesse des langues régionales" 
Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche. Mais le patrimoine linguistique de la France, ce n’est pas seulement le Français, c’est aussi l’extraordinaire richesse de ses langues régionales. Il suffit de se souvenir de l’œuvre immense de Mistral pour prendre conscience de l’appauvrissement que constituerait la disparition de toutes ces langues très anciennes qui ont concouru à la formation de la langue française et qui continuent à vivre en partie en elle. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l’éducation nationale.

Je souhaite que l’on soutienne leur pratique et leur diffusion. Mais je ne veux pas de cette logique de confrontation avec le Français que cherchent à faire prévaloir certains indépendantistes qui veulent en finir avec l’unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues régionales, non pas parce que je conteste les langues régionales, qu’au contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre puisse décider qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français.

Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre pacte national et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe."

27/08/2007

Sarkozy, les Bretons et le... Quai d'Orsay

Les propos rapportés de Nicolas Sarkozy sur les Bretons rapportés par Yasmina Reza dans son livre (L'aube, le soir et la nuit, Ed. Flammarion), font du bruit en Bretagne : "Je me fous des Bretons" a donc dit le futur président un jour où sa majesté était énervé, lors d'une visite en Bretagne, le 1er mai dernier. L'Elysée a démenti, bien entendu (Le Télégramme de samedi 24 et dimanche 25 août). Mais le futur président n'en a pas que contre les Bretons, il veut aussi supprimer le Quai d'Orsay comme en témoigne cette autre citation du livre, trouvée dans le compte rendu de la conférence de presse du Quai d'Orsay de vendredi dernier. Question d'un journaliste : "Avez-vous l'intention de réagir ou de manifester à propos d'un ouvrage qui fait courir le tout-Paris en ce moment : celui de Mme Yasmina Reza sur le président Nicolas Sarkozy dans lequel elle prête au président des propos sur ce ministère tels que, je cite : ''il devient très important de se débarrasser du Quai d'Orsay'' ainsi que d'autres propos pas très aimables sur cette maison ?"

Réponse du porte parole du Quai d'Orsay : "Je n'ai pas lu le livre de Mme Yasmina Reza. J'observe qu'il est présenté comme un portrait romancé."

 M. Sarkozy aurait donc prononcé des "propos peu aimables"; pourtant, il nous avait dit qu'il avait changé, qu'il s'était calmé : on nous aurait menti ?

Christian Le Meut 

16/05/2007

Chirac : au revoir, au revoir, Président

Ca y est, il s'en va, le grand Jacques : le regretterons-nous un jour ? En attendant je réédite cette note parue en avril.

“Je vous aime” : c’est la déclaration que nous a faite le président Jacques Chirac le 11 mars dernier. Quelle émotion, le grand Jacques nous aime et il attend la fin de son second mandat pour nous le dire. Que ne l’a-t-il dit plus tôt ? Nous nous en serions portés mieux, non ? Mais qui aime-t-il, en fait ? Tous les Français ou seulement certains. Parfois ceux de droite ? Parfois ceux de gauche ? Parfois ceux du centre ? Les trois peut-être, mais par intermittence et en fonction du vent et du moment.

Aime-t-il également les travailleurs étrangers et leurs familles sur lesquels il fit des déclarations proches de la xénophobie; on se souvient du “bruit” et de “l’odeur” ? Aime-t-il nos compatriotes Kanak ? Lorsqu’il était premier ministre entre 1986 et 88 sa politique en Nouvelle-calédonie conduisit à une quasi guerre civile. La vingtaine de kanak et les six militaires, tous citoyens français, décédés sur l’île d’Ouvéa en avril 1988 sont-ils le résultat de l’amour profond que Jacques Chirac porte aux Français ? Ce glorieux résultat fut sanctionné lors des élections présidentielles de mai 1988. Mitterrand l’emporta sur Chirac et Michel Rocard, nouveau premier ministre, établit une paix durable en Nouvelle-Calédonie.

Jacques nous aime tellement qu’à peine élu président, en 1995, année du cinquantenaire d’Hiroshima, il relança les essais nucléaires dans le Pacifique. C’était pour notre défense, n’est-ce pas, pas pour celle des peuples du Pacifique qui n’apprécièrent guère la plaisanterie. Jacques a eu, cependant, quelques éclairs de lucidité durant ses deux mandats, comme celui de refuser de suivre Georges Bush en Irak.

De grandes idées à l’étranger... Mais peu d'application à l'intérieur
Notre président a été, pendant douze  ans, un fervent partisan de l’écologie et de la diversité culturelle. Mais pour ses discours à l’étranger surtout. A l’intérieur, il nous aime tellement que les langues régionales n’ont toujours pas de statut officiel en France. Lionel Jospin signa en 1998 la Charte européenne des langues minoritaires, mais elle fut repoussée par le Conseil constitutionnel consulté à la demande du président... Depuis ? Rien. Cette charte est appliquée dans 25 des 27 Etats de l’Union européenne, pas en France (ni en Grèce, semble-t-il). En cela, la France est une exception politique totalement ringarde en Europe aujourd’hui. Jakez, ar vrezhonegerion ne lâront ket trugarez deoc’h. Jacques, les bretonnants ne vous disent pas merci.

Quant à l’écologie et à la protection de l’environnement, elles sont à la traîne dans en France. Ah si, on peut mettre au crédit de Jacques la création en 1975 du Conservatoire du littoral qui contribue efficacement à sauvegarder nos côtes (notamment les côtes bretonnes), de la pression immobilière. Jacques était alors premier ministre de Giscard. Merci donc à Jacques et Valéry. Et bonnes retraites à tous les deux.

Bonne retraite et bon boulot aux juges !
La retraite de Jacques et de son épouse Bernadette risque cependant d’être un peu perturbée par les convocations des juges. Ils sont teigneux, ces juges. Et même que, théoriquement, ils sont indépendants du pouvoir politique. Quelle drôle d’idée quand même, surtout pour les responsables politiques qui ne bénéficient plus de l’immunité présidentielle... D’après les journaux, un premier rendez-vous pourrait avoir lieu à la mi-juin. J’espère qu’il y en aura d’autres après, comme ça, ça occupera sa retraite, à Jacques, ça lui mettra un peu de piment dans l’existence, sinon il risquerait de s’ennuyer. Et nous avons bien besoin, en France, de voir des juges faire leur travail jusqu’au bout. Cela pourrait réhabiliter l’institution judiciaire, qui en a bien besoin.

Je ne demande pas que l'on vous mette en prison, Jacques. Non. Mais un ou deux petits procès histoire d'établir les faits, et quelques peines d'intérêt général à la clé, là encore, pourrait vous occuper la retraite. Bénévole dans une association, ça pourrait vous ouvrir des perspectives : travailler pour rien, juste pour le plaisir et le service rendu à autrui, sans aucun retour. Aux Restaurants du coeur, à la Croix Rouge, ou ailleurs, histoire de côtoyer un peu la misère sociale de notre pays. Et puis, pourquoi pas, peut-être pourriez-vous rembourser un peu ?

Celà dit, Jacques a eu ou soutenu plein de bonnes idées pendant ses deux mandats présidentiels, comme la dissolution de l’assemblée nationale en 1997 ou le contrat première embauche en 2005-2006 qui a jeté dans la rue une grande partie de la jeunesse que la précarité économique et sociale attire peu. Je peux convenir qu’il nous aura fait rire, parfois. Mais c’était souvent involontaire de sa part.

Nico, le successeur
Jacques nous aime tant qu’il nous a trouvé un successeur qu’il a l’air d’apprécier beaucoup. Nico. Le petit Nico fait face à la grande Ségo, à Fañch et aux autres, dimanche prochain, pour le premier tour des élections présidentielles. Merci Jacques, pour le cadeau, car Nico en est un. Il nous dit que “tout est possible” avec lui. Avec vous déjà, Jacques, c’était le cas. Tout était possible, même le pire. Nico est donc un peu votre fils en politique. Il nous promet qu'ensemble, “Tout est possible”... Mais avec quelques restrictions cependant, comme celle de ratifier la charte européenne des langues minoritaires qui donnerait un statut officiel à la langue bretonne et aux langues régionales en France. Ah ben non, ça, il ne pourra pas le faire, il l'a déjà dit, ce ne sera pas possible; ça commence bien...

En attendant, Jacques, un peu moins d’amour, un peu plus de constance, de probité, de cohérence entre les discours et les actes, n’auraient pas nui. Après douze ans de votre présidence, la chose politique est largement déconsidérée en France et vous y êtes pour beaucoup (mais votre prédécesseur aussi). Je ne suis même pas certains de la sincérité de vôtre "amour" envers nous : ne confondez-vous pas plutôt avec un amour du pouvoir, de la reconnaissance officielle, de l'hôtel de ville de Paris, de Matignon, de l'Elysée... Mais nous ? Que savez-vous de nous ?

Maintenant vous allez partir. Nous allons devoir nous en sortir sans vous. Sera-ce pire, sera-ce mieux ? Je n’en sais rien mais en tout cas, moi, en tant que citoyen de la République française,  je n’ai pas aimé votre façon d’exercer votre fonction.

C’est ça, Jacques, le problème avec l’amour : il n’est pas toujours réciproque.

Christian Le Meut (avril 2007)

08/05/2007

Sarkozy : la croisière n'amuse pas

Il commence bien, notre nouveau futur président mais encore citoyen lambda : soirée au Fouquets, croisière sur un yacht : tout ça, c'est désormais possible, mais rien que pour lui. Et la belle vie, il a l'air d'apprécier !

Le Canard Enchaîné du 2 mai signalait qu'entre les deux tours (29-30 avril), le candidat des Français qui se lèvent tôt était déjà allé se reposer dans un modeste palace quatre étoiles en Corse, le Cala Rossa. Prix des chambres : entre 568 et 848 euros ! Et il en a fallu plusieurs pour le monsieur et sa sécurité.

Des goûts modestes, comme on voit, et des premiers signes inquiétants pour la suite quant à la proximité du futur président avec les plus riches capitalistes français.

 

23/04/2007

31,11 %

Hier soir, c'était le bon Temps. A 18 h 45 les premières estimations sorties des urnes, publiées sur le site du Temps, quotidien suisse, mettaient Nico à 26-27% et Ségo à 26 %. Le Pen dans les choux : ouahhhh !  Et puis ça s'est dégradé. Ségo a baissé, un peu. Nico est monté, beaucoup. Ce matin je me réveille et le voilà à 31,11  % ! AAArrrrrgggghhhh !

Avec la moitié des voix de Bayrou, les trois quarts de celle de Le Pen et un peu de De Villiers, il y est, à l'Elysée, l'autre agité.

A moins que ?... 

20/04/2007

Présidentielles : les ancêtres de M. Le Pen parlaient-ils français ?

J'ai entendu hier à la télévision, Jean-Marie Le Pen souligner que Nicolas Sarkozy a un seul grand-parent français, ce qui ne serait pas "éthique" pour briguer la présidence de la République. "Ethique" ou ethnique ? Ne confondons pas. Le projet républicain ne se base pas sur l'ethnique, auquel cas on pourrait aller voir du côté de M. Le Pen lui-même. Je rappelle que je l'ai entendu parler breton dans les rues de Locmariaquer, lors d'une élection législative partielle, en décembre 1983... Les grand-parents de M. Le Pen étaient Français, ses ancêtres sans doute également  (les Bretons sont Français depuis 1532), mais parlaient-ils tous le français ?

Les milieux pauvres et populaires parlaient breton à la Trinité-sur-Mer, jusque dans les années 30 (M. Le Pen est né en 1928). Originaire de Crac'h, commune voisine de la Trinité, mes quatre grand-parents, nés dans les années 1910, parlaient les deux langues, le breton appris à la maison (et au catéchisme) et le français appris à l'école. La génération précédente parlait certainement mieux breton que français, voire uniquement breton.

Une enquête de 1863 de Victor Duruy, ministre de l'instruction publique de Napoléon III montre que 25% des Français de l'époque ne parlaient pas le français (7,5 millions sur 30 millions); dans le Morbihan, 50% des communes "ne parlent pas le français" à cette époque (source : "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Fayard, 1997). 100 % dans le Finistère ! Les chiffres de M. Duruy sont sans doute sous-évalués, puisqu'il considère le normand et le picard, deux langues d'oil, comme des formes du français... Des millions de Bretons au XIXe et XXe siècles, ont donc été citoyens français sans jamais parler la langue française. Sous la Révolution, les textes de lois étaient traduits en langues régionales.

L'égalité n'est pas l'uniformité
Les origines multiculturelles de la France sont une réalité ancienne, hélas occultée et niée par les autorités républicaines qui n'ont toujours pas accordé aux autres langues de France un statut officiel. Réalité occultée dans les livres d'histoire scolaire et dans les écoles, encore aujourd'hui, où le bilinguisme français-langues régionales reste un combat. Réalité encore occultée dans les médias, publiques ou privés. Dommage, car admettre les origines pluriculturelles de la France aiderait les Français à voir les différences non comme des dangers, des menaces, mais comme des enrichissements.

Jouer sur les origines familiales d'un candidat est très dangereux. La République se fonde sur la citoyenneté, sur le droit du sol, pas sur le droit du sang. Sur des valeurs d'égalité (mais l'égalité n'est pas l'uniformité); pas sur l'ethnie, ni sur la langue ou le monolinguisme. Sur l'adhésion à des valeurs de fraternité, d'égalité, de liberté, qui s'expriment en plusieurs langues. De ce point de vue, les injonctions de Nicolas Sarkozy, demandant quasiment aux sans-papiers d'abandonner leurs langues maternelles au profit de la seule langue française, sont révoltantes et bien dans la lignée de cette conception monolithique (et nationaliste) de l'identité nationale. Comme si un être humain ne pouvait concilier plusieurs identités, plusieurs racines, plusieurs origines, plusieurs langues... Comme si une société ne pouvait concilier et faire cohabiter des origines différentes, des langues et des cultures différentes. Une société démocratique et républicaine le peut. A condition de ne pas cultiver le monolithisme historique et le monolinguisme.

Chal ha dichal 
J'ai appris deux mots de breton avec Jean-Marie Le Pen, un jour de décembre 1983 alors que, étudiant en journalisme à l'IUT de Tours, je l'interviewais pour un reportage sur des élections législatives partielles auxquelles il participait à Auray : "chal ha dichal"; "le flux et le reflux". J'ai bien l'impression que le temps du dichal est venu pour M. Le Pen.

J'espère cependant que les autres candidats n'adopteront pas sa vision ethnique de la République. 

Christian Le Meut 

08/04/2007

Sarkozy : une BD à lire

medium_Sarko134.jpg Cette bande dessinée est une vraie biographie de Nicolas Sarkozy, notre peut-être futur Président de la République. Un travail journalistique qui rappelle certains épisodes peu connus comme la conquête, à 28 ans, de la mairie de Neuilly à la barbe de Charles Pasqua. Impressionnant dans le maniement du double langage ! Cette BD montre à quelle point Sarkozy ressemble à Jacques Chirac : il peut, comme lui, tenir des discours de gauche ou de droite en fonction de son intérêt, l'objectif étant la conquête du pouvoir. Avec quelques ratés cependant, comme l'erreur de 1995 durant laquelle il soutint Balladur, et la calamiteuse campagne pour les européennes de 1999. Face à la presse et à l'édition, Sarkozy alterne entre tentative de séduction et pression, ce qui n'est pas pour rassurer s'il accédait à l'Elysée.

A lire et faire lire. 

Editions Vent d'Ouest/Fayard.

 

07/04/2007

Sarkozy inquiète de plus en plus

Extrait du site internet de Marianne (samedi 7 avril 2007) : "(...) dans Un Mouton dans la baignoire (Fayard), dont Marianne publie les bonnes feuilles ce samedi, Azouz Begag lève en effet le voile sur le caractère violent du candidat de l'UMP.

Petit extrait. Azouz Begag, las de passer pour le « beur de service » aux ordres de Nicolas Sarkozy, lâche à quelques journalistes cette petite phrase : « Je ne m'appelle pas Azouz Sarkozy ! » Comme il le rappelle dans son livre, Libération en fait le titre d'un article. Lui assume, amusé. Mais on n'éclabousse pas impunément le ministre-candidat. Pour ce trait d'esprit malheureux, Azouz Begag essuie d'abord les remontrances de Villepin puis, sur un tout autre ton, celles de Nicolas Sarkozy en personne. Attention, ça fait mal : « Je décroche. C'est l'offensé. Il me passe un savon tellement incroyable que je ne peux m'empêcher de le consigner sur le champ : « Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom.. Azouz Sarkozy ! (…) » Je suis cloué à mon téléphone. A chaque fois que j'essaie de placer un mot, il me coupe : « J'en ai rien à foutre, de tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l'AFP pour t'excuser, sinon je te casse la gueule… » » Et ce n'est que début. La suite dans le numéro de Marianne en kiosque."

 

http://www.marianne2007.info/Les-revelations-d-Azouz-Bega... 

05/04/2007

Le blog de Jean Quatremer : Sarko, l'Europe et ses langues, etc.

Concernant le fragment de discours de Nicolas Sarkozy, je vous conseille le commentaire (daté du 31/03) de Jean Quatremer, journaliste de Libération à Bruxelles, qui tient un blog ("Coulisses de Bruxelles") très intéressant, de mon point de vue. Il vient de publier une nouvelle note sur la tendance de certains responsables européens à n'utiliser qu'une seule langue dans les institutions européennes, et ce n'est pas le français ! Bizkoazh kement all (jamais autant !) ! Là aussi, le multilinguisme est une conquête ! 

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/