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18/12/2006

Diversité culturelle : la convention internationale en cours de ratification

Tandis que l'Assemblée nationale vient de rejeter un amendement qui aurait introduit la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française, le gouvernement français, lui ratifie la "Convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles"... Mais qu'entend-on par diversité culturelle ? La "diversité" du français face à l'anglais, langue mondiale dominante ? Ou le respect de la diversité culturelle, et linguistique, à l'intérieur des frontières de l'Hexagone ?... Source : Ministère des affaires étrangères.

"La France déposera aujourd'hui auprès de l'UNESCO l'instrument de ratification de la convention sur la protection et la promotion de ladiversité des expressions culturelles. Treize autres Etats membres ou associés de l'Union européenne (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie,Finlande, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie, Suède), ainsi que le représentant de la Communauté européenne, feront de même. Le seuil de 30 ratifications nécessaires pour permettre l'entrée en vigueur de la convention sera alors franchi.

Cette entrée en vigueur se fera donc le 18 mars 2007, soit rois mois après le dépôt des instruments de ratification. La France qui, avec les Européens et les Etats de la francophonie, a joué un rôle clé dans la négociation et l'adoption, le 20 octobre 2005, de cette convention, se réjouit tout particulièrement de son entrée en vigueur dans un délai proche.

Cette convention est une avancée majeure dans la reconnaissance en droit international de la spécificité des biens et services culturels et de a liberté pour les Etats de conduire les politiques et d'adopter les mesuresqu'ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité culturelle."

17/12/2006

Médiamensonge : la Flandre est toujours en Belgique

Le journaliste belge spécialiste des média Michel Collon explique pourquoi il approuve le canular de la Radio télévision belge sur la séparation de la Flandre...

"La RTBF a présenté «en direct» la scission de la Belgique après la déclaration unilatérale de sécession du Parlement flamand.Manifs au palais, le Roi en fuite, Wallonie rattachée à la France, bouleversements dans la vie quotidienne avec les nouvelles «frontières»... Tout en direct. Sauf que c'était une fiction. Du bluff. Comme la célèbre émission radio. Avalanche de coups de fil alarmés et grosse émotion en Belgique. Chefs politiques scandalisés. La RTBF avait-elle le droit de piéger le public par une «politique-fiction» ? Personnellement, je trouve ça plutôt positif, même si je comprends l'émotion. Pourquoi ?

1. En tant qu'analyste des médiamensonges, je me réjouis de cette démonstration très réussie : oui, il est possible de faire avaler à un public très large quelque chose qui n'existe pas. Il suffit de quelques journalistes, quelques interviews de prétendus «experts», deux ou trois images manipulées comme «preuves». Et j'aimerais qu'un véritable observatoire des médias fasse l'inventaire des bobards qui nous ont été servis sur les conflits des vingt dernières années : Timisoara, Panama, Nicaragua, Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Liban, Venezuela et bien d'autres. Chiche, la RTBF ?

2. Cette émotion peut être salutaire. Jusqu'à présent, le débat sur l'avenir de la Belgique a été confiné à des politiciens très intéressés : six gouvernements (enfin, je crois) dans un pays de dix millions d'habitants ! Il est temps que les simples gens interviennent : veulent-ils ces querelles artificielles ou veulent-ils au contraire qu'on s'attaque à leurs problèmes réels : emploi, niveau de vie, avenir des jeunes ?

3. Bien sûr, les séparatistes flamands prétendent que la scission permettrait justement de mieux s'occuper de ces problèmes. Supercherie ! Leur vrai but ? Détruire la Sécurité sociale pour précariser les jeunes et offrir au patronat une main d'oeuvre corvéable à merci. Etre plus «compétitifs» dans la jungle de la mondialisation. En Italie, et ailleurs, on importe des esclaves polonais. Chez nous, on les fabriquera « made in Vlaanderen ».

4. Le séparatisme aura pour conséquence, en Flandre mais aussi en Wallonie, des politiques encore plus antisociales. L'argent économisé servira pour de nouveaux cadeaux aux multinationales. Comme VW qui a reçu des milliards pour gonfler ses bénéfices et nous laisser la casse.

5. VW, parlons-en. Avec ce bazar institutionnel, les travailleurs en lutte ont eu affaire à... trois ou quatre gouvernements différents selon la région d'où ils proviennent. Pratique !

6. Mes amis français me demandent souvent : «Et alors, les Belges, c'est vrai que vous allez finir comme la Yougoslavie ?» Je leur réponds que la grande majorité des gens est totalement contre cette excitation artificielle et ces divisions. L'émission de la RTBF ne l'a pas assez montré; elle aurait dû donner la parole à de simples Flamands.

7. Résumons. La Flandre a profité des transferts financiers entre régions pendant cent ans où elle était moins développée. A présent que la crise économique et les délocalisations frappent davantage le Sud, elle veut mettre fin à ces transferts. Mais soyons plus précis : ce sont les partis traditionnels flamands qui intoxiquent l'opinion par des discours racistes sur «les fainéants du Sud». D'abord, ils font tout simplement jeu des fascistes du Vlaams Belang en copiant son discours sous une forme «respectable». Mais surtout, ensuite, ils déclencheront la chasse aux «fainéants du Nord», qui ne voudront pas devenir des esclaves salariés. Et on sera tous perdants." Michel Collon 

http://www.michelcollon.info 

05/12/2006

La chasse à l'enfant continue

Communiqué du Réseau éducation sans frontières (05/12/2006). Depuis, cette famille a été expulsée au Kosovo :

"Après 20 jours de rétention et l’échec d’une première tentative d’expulsion particulièrement violente de la famille  Raba, le ministre de la chasse à l’enfant récidive : il se prépare à chasser les parents et les enfants sur un avion militaire pour une destination où le pire les attend peut-être. On ne dispose plus que de quelques heures  pour tenter de sauver la famille RABA et ses trois enfants (Qirim 7, Dashnor 4 et Dashrujé 3 ans). Il s’agit d’une famille Kosovare qui a refusé de participer à des exactions anti-serbes à la fin de la guerre du Kosovo et qui, depuis est persécutée par les anciens de l’UCK devenus policiers. La menace sur leur vie est très réelle en cas de retour au pays. Ils ont demandé le statut de réfugié en 2001. Tout les frères et sœurs de M. Raba l’ont obtenu, pas eux.

Le 17 novembre, ils étaient arrêtés à Gray, petite ville de Haute-Saône où ils s’étaient établis et où les enfants étaient scolarisés.  Le 2 décembre après 17 jours dans les horreurs de la République que sont les centres de rétention, ils étaient expédiés sur Paris en vue de leur expulsion sur Pristina. Deux passagers du vol Lyon Paris, (dont un élu du Conseil régional) qui exprimaient leur opinion sur le spectacle qu’Air France leur mettait sous les yeux étaient, plaqués au sol et menottés avant d’être mis en garde à vue.
A Roissy, en voyant l’avion qui devait les faire disparaître, Madame Raba s’est débattue avec l’énergie du désespoir tandis que son mari était maintenu saucissonné et bâillonné dans une autre voiture avec ses enfants.  Outré de ce qu’il voyait, le commandant de bord a refusé l’embarquement.

Ce matin, 5 décembre, les Raba étaient présentés à la cour d’appel du juge des libertés qui a décidé de les maintenir 5 jours de plus en rétention, ouvrant ainsi la voie à une expulsion quasi certaine : la préfecture de Haute-Saône a fait savoir qu’ils seraient montés dans un avion militaire venu de Villacoublay mercredi 6 décembre à 10h15. Bien sûr, rien ne garantit que la police aux frontières et le préfet ne mentent pas.

A l’heure où nous écrivons, au lieu d’être ramenée au centre de rétention de Lyon comme le prétendait la police, la famille a disparu. Selon certaines rumeurs, elle serait en route pour Toulouse, pour la couper de ses soutiens.

Le RESF appelle tous les enseignants de ce pays à consacrer quelques instants à parler des droits de l’Homme et de l’Enfant à partir de l’exemple de la famille Raba. Il appelle d’autre part les enseignants à se rassembler avec les élèves dans la cour des établissement à 10h15 (heure annoncée du décollage de la prison volante du gouvernement) afin d’avoir une pensée pour les enfants et les parents bannis. Il appelle enfin les enseignants de tous les établissements à disposer en évidence dans le hall des écoles, dans les salles de classer, dans les réfectoires et les CDI trois chaises vides  portant une affichette avec le prénom et  l’âge de chacun des enfants. Et ce sera ainsi à chaque fois que le ministre de la chasse à l’enfant sévira.

Les photos des enfants sont disponibles à l’adresse http://www.educationsansfrontieres.org/message.php3?id_message=430

De plus, le RESF appelle tous ceux qui le peuvent à faire connaître leurs réactions aux responsables : le préfet de Haute-Saône, le ministre de la Chasse à l’enfant, le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et la Minuk (afin que les Raba aient une chance d’être protégés si par malheur le gouvernement s’entêtait)"

15/11/2006

Sinema/Cinéma : Une vérité qui dérange

medium_gore124.jpgGwelet m'eus prezegenn filmet Al Gore, "Une vérité qui dérange", a fed an aergelc'h a ya da vout tommoc'h tommañ : nehansus, nec'hus bras eo an afer se. Displeget eo an traoù d'an doare skiantel get Al Gore, war e seblant (n'on ket skiantour) met mod Hollywood un tammig. Ha setu Al hag e mab, e dad, e c'hoar; Al e zonet en dro barzh tachenn e dud e lec'h ma veze hadet butun; Al barzh ar c'harr nij, Al e Bro Sina, Al en Arktik, Al barzh ul lestr-spluj, Al bet trec'het get Georges Bush... Ul liam 'zo etre an traoù se memestra... Al Gore zo bet eil-prezidant Stadoù Unanet e pad eizh vloaz (1992-2000), met ne lâr ket kalz a dra a fed ar pezh a zo bet graet getan ha get Clinton evit an natur hag en endro. Gwell a se, moarvat, d'ar re all da varniñ. Met kalz a vern, mallus eo, dober zo a dud evel Al Gore memestra a zispleg pegen fall eo stad an natur, stad an aergelc'h, ha pegen mallus eo chanch hor doare da veviñ. Embannet m'eus en dro testennoù m'boa skrivet war an afer se (da heul).

En français maintenant !
  Je suis allé voir la conférence filmée d'Al Gore sur le réchauffement de la planète (qui pourrait signifier une glaciation en Europe de l'Ouest !). La réalité montrée dans "Une vérité qui dérange" est extrêmement inquiétante et semble être expliquée de manière relativement scientifique par Al Gore, mais le film a un caractère un peu hollywoodien agaçant : voici Al Gore et son fils, son papa, sa soeur, Al battu par Georges en 2000, Al en Chine, en Arctique, sous la mer, dans les airs qu'il pourrait finir par nous pomper un peu s'il n'y avait quand même un peu d'humour et de distance dans son propos et, surtout, une urgence. L'urgence que des gens comme lui alertent sur l'état de la planète. Il se garde d'en dire trop sur son propre bilan en tant que vice-président des Etats-Unis qu'il fut pendant huit ans quand même... Un film à voir donc, pour le propos plus que pour la forme, pour le fond avant que nous ne le touchions !

Christian Le Meut 

07/11/2006

Pollution automobile : les constructeurs mettent en cause les consommateurs...

"Pollution automobile c'est pas moi, c'est eux" : sous ce titre Que Choisir ? aborde la question des voitures de fabrication récente et de l'attitude des constructeurs...

"La Commission européenne envisage de faire voter une loi afin d'obliger les constructeurs automobiles à respecter leurs engagements en matière d'émissions de CO2. Les constructeurs, eux, rejettent la faute sur les consommateurs.

Les voitures propres se font attendre, et ce retard sur les prévisions n'est pas du goût de la Commission européenne. Du coup, après avoir menacé à plusieurs reprises les fabricants d'automobiles, le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, semble plus que jamais décidé à proposer au Parlement européen le vote d'une loi destinée à contraindre les constructeurs à tenir leurs engagements en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), l'un des gaz responsables du réchauffement climatique.

En 1998, les fabricants européens ont en effet promis à la Commission européenne d'abaisser les émissions polluantes de leurs véhicules à 140 g/km de CO2 en 2008, soit 25 % de moins qu'en 1995, et à 120 g/km en 2012.Or, au rythme où vont les choses, il y a très peu de chances pour que le contrat soit rempli à temps. Selon une étude dévoilée la semaine dernière par la Fédération européenne transport et environnement, seuls cinq (Renault, Peugeot, Citroën ainsi que Fiat et Ford) des 20 principaux fabricants officiant sur le continent européen seraient en passe de respecter les objectifs fixés. Les autres sont en retard sur les prévisions.

Parmi eux, sept constructeurs (Nissan, Suzuki, Mazda, Audi, Volvo, BMW et Volkswagen) ont abaissé leurs émissions de moins de la moitié de ce qui est nécessaire pour respecter les objectifs.L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a officiellement fait savoir qu'elle s'opposait fermement à une telle loi. Si les constructeurs européens admettent que la baisse des émissions de CO2 s'est ralentie ces derniers mois, c'est, selon eux, la faute aux consommateurs qui délaissent les véhicules les moins polluants et préfèrent se tourner vers des véhicules grands et sûrs, plus gourmands en énergie et émettant plus de CO2. L'ACEA ose même affirmer que le ralentissement de la diminution des émissions de CO2 est dû « à l'acceptation décevante de la part des consommateurs des voitures très économiques ».

Un cynisme à toute épreuve qui justifie à lui seul les velléités législatives des autorités européennes.Dans le plan "Marshall Pétrole" que propose l'UFC-Que Choisir afin de réduire la dépendance au pétrole des consommateurs, un des axes prioritaires de ce projet de réforme concerne justement les voitures propres. Il consiste à baisser le prix de vente des automobiles à moteurs économes par un crédit d'impôt afin d'inciter les particuliers à privilégier ce genre de véhicules. Cyril Brosset

05/11/2006

Nicaragua : les candidats et les enjeux

Des élections présidentielles et législatives ont lieu aujourd'hui au Nicaragua. Commentaires d'un Français, Jean Loison, vivant dans ce pays, sur les candidats, leurs personnalités, et le enjeux de ces scrutins :

"Ceux qui se présentent: ils sont fondamentalement quatre, car le cinquième est un "m'as-tu vu" (Eden Pastora) qui arrivera avec peine au score de 1%.Depuis le début de la campagne électorale, il y a trois mois, les enquêtes ne varient pas beaucoup:

- Daniel Ortega, du parti sandiniste, veut incarner la gauche nica et se veut le représentant des pauvres, l'ami de Chavez (Venezuela) et de Fidel Castro. Il arrive toujours en tête et dans toutes les enquêtes. Pour gagner au premier tour, il doit remporter 35% (l'enquête d'hier lui donne 34%), avec plus de 5% de voix que le second. C'est tout à fait à sa portée. Sinon, il y aura un deuxième tour, que "Daniel" ne remportera pas, car il aura "tout le monde" contre lui.

-Depuis quelques semaines, le deuxième dans les enquêtes est Eduardo Montealegre, un banquier, ex-fonctionnaire du gouvernement libéral du Président Aleman (celui-ci en prison chez lui pour battre tous les records de corruption).C'est ouvertement le candidat des E-U, et de Bolaños, le président actuel. Il s'est enrichi à la suite de la faillite frauduleuse de trois banques. Mais comme le Front sandiniste, le parti libéral, et le F.M.I sont impliqués et que l'Ambassade recommande de ne pas faire de vagues, personne ne dit rien ! Il s'agit de la plus grosse escroquerie des dernières années.

Avec de tels antécédents, Montealegre me fait très peur: Comment un banquier peut-il (au niveau de État, pas forcément au niveau personnel) avoir une sensibilité  pour ceux qui n'ont pas d'argent? "On ne prête qu'aux riches".Comment pourra-t-il affronter la pauvreté du pays si ça ne rapporte rien aux banques,  ni à ceux qui l'auront choisi ?Il ne fera probablement qu'imiter son prédécesseur et "parrain" Bolaños qui disposait durant son mandat de ressources pour les dépenses sociales. Mais les crises en santé et éducation ne se résolvent pas parce que la priorité de Bolaños a été le système financier.Vous allez mieux comprendre: Pour que le Nicaragua fasse partie du "club" des pays très endettés, les organismes internationaux lui ont remis une bonne partie de la dette extérieure afin que l'argent soit destiné au combat contre la pauvreté, notamment à l'éducation et à la santé. Or 60% du milliard qui était destiné à la dette externe a été détourné et est passé à payer la dette interne (et...à favoriser les banques). Et cette déviation s'est faite avec l'accord du F.M.I. Alors on dit que les chiffes de l'économie nica se sont améliorés. Oui, je le crois volontiers, mais au profit de qui? le commun des gens n'en voit pas la couleur.

- En troisième position, mais il lui arrive d'être deuxième (selon les intérêts politiques de ceux qui demandent le sondage): José Rizo, libéral également, le candidat de l'ex-président Aleman.

- En dernière position, avec seulement le tiers des voix obtenues par Daniel Ortega, vient Edmundo Jarquin avec le Mouvement Rénovateur sandiniste (MRS) détaché du Front sandiniste. Ex ambassadeur du temps des Sandinistes, il a dû en juillet remplacer comme présidentiable Herty Lewites, mort subitement et qui avait récolté beaucoup de sympathie quand il était maire de Managua(dans cette ville c'est ce parti qui arrive en tête).Le candidat vice président a été nommé également en juillet. Il s'agit de Carlos Mejia Godoy que beaucoup d'entre vous connaissent comme chanteur-compositeur, l'auteur de "Nicaragua, Nicaragüita". Il est connu aussi par son fils, objecteur de conscience aux E-U à la guerre en IRAK.

Le MRS regroupe beaucoup de sandinistes sympathiques et sincères, déçus du Front, par exemple quatre "commandants de la Révolution",  des ex-ministres, des figures connues comme Serge Ramirez, ex vice président à l'époque où le Front Sandiniste était au pouvoir, ou bien les frères Cardenal. Ce parti est encore récent et manque un peu de clarté pour être fiable. Dommage, car les dirigeants de ce parti sont ceux qui recueillent le moins de critiques dans tous les sondages. Et Ed. Jarquin a été jugé, dans l'unique débat télévisé de la campagne, comme le plus cohérent et le plus capable. Le plus capable notamment de présenter un programme réaliste de justice sociale et de souveraineté  face aux organismes financiers internationaux pour enlever au Nicaragua sa deuxième  place de pays le plus pauvre du continent derrière Haïti. Mais curieusement tout cela ne se traduit pas dans les intentions de vote . C'est une énigme! Dans le même sens: "Daniel" a trahi les idéaux de Sandino, il s'est fourvoyé avec Aleman, etc. etc., mais il garde invariablement son électorat dur(les voix assurées). Sa base électorale lui est traditionnelle: "il sait ce qu'il fait" entend-t-on dire quand on évoque une "ombre" dans le personnage."

Et qu'est-ce que ça changera si D.Ortega l'emporte ?

"Il ne pourra pas s'attaquer aux grands traités internationaux de commerce (inégal) qu'il a lui-même votés ou laissé voter, et il ne pourra qu'obéir au FMI et à la BM s'il veut de l'argent. Par contre, oui, nous attendons  au moins qu'il fasse autrement que les trois gouvernements précédents, c'est à dire, qu'il montre une sensibilité sociale, ce qui ne s'est pas vu depuis 16 ans. "Qu'il fasse quelque chose pour soulager les pauvres, dit une voisine, même que ce soit une petite amélioration"

Pour en savoir plus sur l'action de Jean Loison au Nicaragua (il participe à différents projets humanitaires) : http://chweber.perso.wanadoo.fr/ 

03/11/2006

Les neiges du Kilimandjaro

Les neiges du Kilimandjaro sont connues dans le monde entier. Une chanson célèbre leur a même été consacrée par un chanteur tombé dan l’oubli, Pascal Danel. Des milliers de touristes viennent voir chaque année ces neiges éternelles du point culminant de l’Afrique, 6.000 mètres. Mais, selon des chercheurs, les neiges éternelles risquent de ne plus l’être, éternelles. Elles pourraient même avoir disparu dans les vingt ans qui viennent à cause d’un réchauffement du climat là haut ! Ce coup de chaud sur le Kilimandjaro n’aurait, cependant, pas de lien direct avec le réchauffement général de la planète, plutôt avec la déforestation autour du Kilimandjaro. Les forêts qui entouraient cette montagne maintenaient un climat stable, sans pics de chaleur trop élevés. Avec la déforestation, terminé ! Les neiges éternelles fondent comme neige au soleil...

En France, ce sont les glaciers qui diminuent. Ils ont été, eux aussi, victimes de la canicule et ont reculé, pendant l’été 2003, bien plus que les années précédentes. Les spécialistes constatent ces faits et craignent que la fonte des glaces n’entraîne l’éclatement de poches d’eau jusque là contenues par les glaciers. Des torrents de boues pourraient ainsi apparaîtrent et “fondre”, sans jeu de mot déplacé, sur les vallées les plus proches... Heureuses perspectives.

Pascal Danel disait dans sa chanson, à propos des neiges du Kilimandjaro : “Elles te feront un blanc manteau, où tu pourras dormir”... Fini donc, le blanc manteau. Prévoir plutôt des vêtements chauds pour le rendez-vous romantique, et un kayak biplace ou un raft en cas de fonte trop rapide des neiges !C’en est fini du romantisme....
Christian Le Meut

Erc’h ar C'Hilimandjaro

Erc’h ar c'hKilimandjaro a zo anavezet er bed ar bezh. Ur sonenn vrudet a zo bet savet war an dra se, e galleg, kanet get ur c’hanour ankoueit hiriv an deiz, Pascal Danel : “Les neiges du Kilimandjaro”. Ur bern a douristed a ya da wellet an erc’h se a bad a hed ar bloaz, ar pezh a zo souezhus awalc’h en ur vro ken tomm, Bro Tanzania. Ya, met tost echu eo get erc’h ar C'Hilimandjaro. A benn ugent vloaz ne vo ket mui erc’h war ar mennezh uhelan en Afrika (6.000 metrad a uhelded) : teuzet vo an erc’h.

Perak ta ? Tommoc’h tomman eo an amzer e Tanzania, evel amañ, met n’eo ket a gaoz d’an dra se e tay an erc’h da vout dour, met a gaos ma zo bet troc’het d’ar c’hoadoù a oa tro dro ar Kilimandjaro hag a lake an amzer da chom ingal awalc’h e kerzh ar bloaz, na re domm, na re yen. Goude bout troet ar c’hoadoù se, an amzer zo daet da vout tommoc’h e lein ar menez. Mod-se emañ an traoù get an nature pa ’vez graet un dra fall dezhi hep sonjal pelloc’h.

En Europa, en Alpes, ar skornegoù bras a ya da zigreskiñ ivez, ar pezh a zo nec’hus. Er bloaz 2003, get an tommder bras e pad an hañv, ar skornegoù a zo aet war-gil muioc’h evit ar bleadeù araok... Hervez ar skiantourion, goude bout teuzet ar skorn e vehe posupl gwellout bernioù fank diskenn ag ar mennezhioù, ar pezh a vehe danjerus awalc’h... Get ma ma ne baso ket traou sort se, nag e Europa, nag e Afrika...

Pascal Danel a gane, barzh e sonenn war erc’h ar C’hilimandjaro : “Elles te feront un blanc manteau où tu pourras dormir”... Ne vo ket mui posupl kouskiñ en erc’h ar C'Hilimandjaro. Gwelloc’h vehe tapout gwiskmantoù tomm hag ur c’hayak (pe ur raft) da risklañ war ar fank ! Achu eo get ar romantism...

Christian Le Meut

L'île mangée par la mer

Shishmaref est le nom d’une petite île proche des côtes de l’Alaska. Grande comme l'île de Houat, elle est habitée par 600 personnes, presque toutes issues du peuple amérindien des Inupiak. Pas d’eau courante dans ce bourg, pas de liaison maritime avec la ville la plus proche à plusieurs centaines de kilomètres. Il y a quelques années encore les petits avions et les hélicoptères pouvaient se poser sur la plage, qui servait aussi de terrain de football... Mais aujourd’hui, cette plage est engloutie sous l’océan. Des maisons sont tombées dans ma mer, d’autres ont été déplacées et toute la population devra partir... Pourquoi ? Parce que l’hiver n’est plus l’hiver d’autrefois, qui gelait la mer à partir du mois d’octobre. Et la glace mélangée au sable formait un rempart contre les tempêtes...

Aujourd’hui les grandes vagues mangent la petite île un peu plus chaque année... La mer ne gèle plus, et plus assez. La glace, quand elle se forme, est trop fragile. Autrefois, les pêcheurs y creusaient des trous, y posaient pièges et filets, et prenaient les poisons ou les phoques ainsi. Aujourd’hui, la glace n’est plus sûre, il faut donc, en hiver, prendre les bateaux, traverser la glace pour pouvoir avancer et affronter les tempêtes... Autrefois, les habitants voyaient des ours blancs. Ils n’en voient plus. Les ours sont partis plus au nord, mais ils voient des caribous qu’ils ne voyaient jamais il y a quelques années.

Autrefois, le froid limitait la population d’insectes et l’on pouvait faire sécher le poisson et la viande dehors. Aujourd’hui, les insectes viennent de plus en plus nombreux sur la nourriture en train de sécher. Mais le changement de climat n’a pas que du mauvais : les Inupiak sont devenus friands de mûres que l’on trouve de plus en plus par chez eux...

Un reportage paru dans libération du 19 janvier 2005 dresse un tableau de la situation. En 2002, les habitants ont voté sur leur avenir. Ils ont décidé de quitter l’île, devenue trop dangereuse, pour aller habiter sur le continent. Ils veulent que leurs maisons soient transférées, glissées, vers un nouveau village et que de nouvelles maisons soient bâties pour remplacer celles qui ne pourraient pas glisser... Cela coûterait des millions de dollars et les autorités de Washington n’ont pas l’air enthousiastes. Elle préféreraient, semble-t-il, une solution meilleure marché : transférer la population dans une ville déjà existante, mais à des centaines de kilomètres. Les habitants ne veulent pas de cette solution. Ils forment, depuis des siècles, une communauté et veulent rester ensemble.

es Inupiak habitent l’île de Shishmaref depuis plus de quatre cent ans, au moins. Mais ils ne savent pas quel sera leur avenir dans les cinq ans qui viennent. Ils ne sont pas, eux, cause du réchauffement de la planète, mais ils en sont déjà parmi les premières victimes. Christian Le Meut

Source : Libération 19/01/2005


31/10/2006

Etats-Unis/Irak : un soldat étasunien se voit refuser le statut d'objecteur de conscience

Dans Le Monde d'aujourd'hui, daté du 31 octobre, un reportage très intéressant sur le cas d'un citoyen étasunien, Augustin Aguayo, qui demande à bénéficer du statut d'objecteur de conscience, statut prévu par la loi mais qui lui est refusé. Il avait signé un contrat avec l'armée pour une formation d'infirmier sans savoir qu'il pouvait être envoyé sur le front, avec obligation de tenir un fusil et de s'en servir. Il a donc servi en Irak où il s'est rendu compte de la situation de la déshumanisation des soldats et de la population... L'armée étasunienne "en manque de soldats" selon Le Monde, en fait un exemple. Il est actuellement en Allemagne et risque plusieurs années de prison. Adresse :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-829014,0.html 

J'avais évoqué le cas d'une mère étasunienne qui s'était fait tatouer de la pub sur le front pour financer les études de son fils, afin qu'il n'aille pas à la guerre (archives 06/08/2006). L'armée déploie les grands moyens pour embaucher, puis ensuite pour intimider ceux qui voudraient partir ou faire valoir leurs droits.

24/10/2006

Quelles langues pour les écoles en Afrique ?

"Quelles langues pour les écoles africaines ?" s'interroge le Café pédagogique, une revue de presse sur l'éducation diffusée sur internet qui cite un quotidien marocain, Libération :

"L'insertion de l'enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l'une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d'aucuns parlent d'acquis, d'autres vont jusqu'à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l'une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part". Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l'entrée de l'amazigh à l'école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : " Plusieurs écoles n'enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l'élève l'a apprise et la parle dans sa maison et son douar.Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur". Or ce qui justifie l'introduction des langues nationales à l'école c'est d'abord les nécessités de l'alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.

"Le même jour, poursuite le Café pédagogique" à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l'alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d'alphabétisation.Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l'entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l'école".

http://fr.allafrica.com/stories/200609150061.htmlcongo http://fr.allafrica.com/stories/200609150948.htmlamazighhttp://fr.allafrica.com/stories/200609150460.html

http://www.cafepedagogique.net/

19/10/2006

An Elysée pe Buckingham ?

War lec'hienn ofisiel rouantelezh Breizh-Veur e c'hellit lenn pajennoù e saozneg, evel rezon, met ivez e kembraeg ha gouezeleg (Bro Skos) : http://www.royal.gov.uk/output/Page1.asp

War lec'hienn internet ofisiel prezidantelezh Republik Bro Frans, e c'hellit lenn pajennoù e galleg, evel rezon, met ivez e saozneg, spagnoleg (kastillaneg) hag alamaneg. Roud ebet ag ar yezhoù all a Vro-Frans.

Souezhus, neketa ?  

Sur le site officiel de la monarchie britannique, des pages en gallois et en gaélique écossais sont éditées. Sur le site internet de l'Elysée, aucune trace des "langues de France"... Etonnant, non ?