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03/05/2005

Referendom : sonjoù Angèle Jacq

Anjèle Jacq, skrivagnourez a zo e barzh “Galv Karaez evit an demokratelezh ha gwirioù mab den” a gav dezhi eman ar vonreizh nevez un araokadenn bras. Setu ar pezh skrivet geti : “Un araokadenn vras eo ar vonreizh-se. Sklaer eo meneget enni ar minorelezhioù hag an ezhomm da dostat al lec’hioù divizan diouzh ar sitoianed, ur c’hammed war-raok hervezomp - hag a vo gadarnaat -. Sur-tre emañ hag a chomo ar vonreizh-se da wellat a-hed an amzer rak netra n’eo biskoazh peurlipet da vat. Eveljust e vo ret kas a-raok an tu sokial en ur ingalañ al lezennoù en tu-se. Hep ar c’hen-lusk-se e raio diouer ar reizhded ha c’hen emglev er gevredigezh european.
Neoazh, aesoc’h e vo deomp ober berzh ha gwellat buhez an dud, kas war-raok an ekonomiezh hag ar gwarezh-natur pa hor bo muioc’h a c’halloud war hor pemdez en ur Breizh klok, pa n’hor bo ket da c’hortoz youl vat ur stad arajet war hor rañjennoù.
Direizh e vefe ret tremen dre Paris gant an teuliadoù, hag ivez gant ar yalc’hadoù european roet d’ar Rann-vro dibabet. Lakat a ra ar Stad, hep mezh, un tamm eus an arc’hant roet gant en Europa; d’ar Stad da gargañ e c’horn-butun-bloaz, aet da hesk - 16.000 euro a zle dre zen e bro C’Hall d’an 31.12.2003, p’en defe labour ha ti pe pas; budjet kempouez ebet dibaoe 1974! Se a zigas ezhommoù. Komprenet en deus Europa ar c’hoari hag a-c’houde c’hwec’h vloaz e vez goulennet ganti, d’an 31 a viz Kerzu, rentañ an arc’hant ha n’eo ket bet ingalet er rannvroioù !
Dont a raio tamm ha tamm war wel un emskiant publik european dre ar skrid-stud a vonreizh-se. Bez e c’hello an Europeaniz dibab an Europ a fello dezho kaout. Ret vo d’an dilennidi gall sujañ da gement-se. Ne c’hello bre C’Hall tremen e-biou”.
Angèle Jacq
Galv Karaez : BP 215, 29834, Karaez plouguer-cedex
appel-de-carhaix.org

02/05/2005

"Un oui breton à la constitution"

Patrick Malrieu et Tangui Louarn, deux membres du mouvement culturel breton, explique dans ce texte les raisons de leur soutien à la constitution.
"Nous, Bretons, sommes des Européens, héritiers d’une longue civilisation aux apports multiples. Nous voulons construire une citoyenneté européenne, protectrice d’un modèle social et culturel de progrès fondée sur les droits de l’homme. Nous voulons une union des peuples européens, une communauté de citoyens.

C’est pourquoi nous approuvons le projet de Constitution européenne qui représente un approfondissement des droits et qui permet la mise en place d’institutions mieux contrôlées par les citoyens eux-mêmes et leurs représentants élus.

La Constitution européenne ne définit pas une politique qui reste du ressort des représentants nommés par les gouvernements des Etats (Conseil européen composé des chefs d’Etat ou de gouvernement, Conseil des ministres composé des gouvernements des Etats, Commission) et de celui du Parlement européen élu au suffrage universel. Mais elle définit des grands principes qui servent de référence et de recours.

Nous soulignons en particulier que la Constitution européenne se fonde sur le respect droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités (article I-2),le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la solidarité.

La Constitution respecte la diversité culturelle et linguistique et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen (article I-3) y compris dans ses dimensions régionales (III-280), contrairement à la Constitution française qui oppose toujours ses articles 1 et 2 de manière discriminatoire et excluante à tout progrès dans le sens de la reconnaissance de la diversité. Si la Constitution européenne ne remet pas en cause les dérives de la Constitution française, par contre, plus l’Europe démocratique et respectueuse de ses citoyens deviendra une réalité, plus il sera difficile à l’Etat français de maintenir des attitudes centralistes et jacobines rétrogrades.

Sur le plan social et économique, la Constitution se fixe pour objectif un développement durable tendant au plein emploi. Elle combat l’exclusion sociale, et les discriminations, promeut la justice, la protection sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant. Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale.

La Constitution européenne représente une véritable avancée de la démocratie tant représentative que participative. Les lois et lois-cadres européennes seront adoptées conjointement par le Parlement européen et le Conseil des ministres, et le refus du Parlement empêcherait l’adoption d’une directive comme celle de M. Bolkenstein. La mise en œuvre des principes de la démocratie participative va donner plus de pouvoir aux citoyens. Conformément à l’article I-47 de la Constitution, les institutions européennes doivent entretenir un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives et la société civile. Alors qu’en France, les propositions de loi des parlementaires ne sont pratiquement jamais examinées, un million de citoyens européens pourront déclencher une proposition de loi de la Commission, si elle est conforme aux principes de la Constitution.

Jamais dans l’histoire, le peuple n’ a été autant associé au débat et au choix d’une constitution qu’il ne l’est aujourd’hui. Jamais une constitution n’a été élaborée de façon aussi démocratique en associant les différents points de vue et acteurs de la société civile, des représentants des gouvernements et des parlements nationaux et européen, du Comité des régions, du Comité économique et social. Qui, en France, a lu et connaît la Constitution française de 1958 élaborée par M. Michel Debré, sans débat démocratique et qui nous régit aujourd’hui ?

Face aux grandes puissances existante (USA) ou à venir (Chine, Inde, Amérique du Sud…) disposer d’une Europe cohérente et renforcée dans sa capacité de décision est une condition impérative pour notre avenir sur les plans économique, culturel, social, diplomatique, de défense et d’entraide internationale.

C’est la première fois que des peuples peuvent choisir, de façon démocratique et sans guerre, de se donner un destin commun dans le respect de leurs identités.

En conséquence, nous pensons que la Bretagne, ses habitants, son économie, sa culture, ont plus à gagner avec une Europe plus forte, plus solidaire, qu’avec le repli nationaliste français. C’est pourquoi nous voterons OUI et pourquoi nous appelons à voter OUI au projet de Constitution européenne qui marque un nouveau progrès dans l’histoire européenne et celle de l’humanité.

Patrick Malrieu, Tangi Louarn

Contact : tangi.louarn@wanadoo.fr

09/04/2005

Làerezh ar re baour evit reiñ d'ar re bitaod

Tud zo ne gomprenont ket perak a ya war fallaat an traoù er broioù paour. Gwir eo, kaset e-vez du hont argant evit o sikouriñ bep bloaz, get ar gevredigezhioù met, dreist-holl get ar broioù pinvidik dre an “aide public au développement”. Met petra e-vez graet get an argant-se ? A wezhoù traoù a feson, efedus evit an dud met ivez traoù a dreuz, traoù fall pe traoù ne servijont da netra. Ouzhpenn-se, emañ ret d’ar broioù paour paeañ o dele. Hervez ar gazetenn Libération, paeet e vez gante, just evit an interestoù, muioc’h evit ar pezh roet get ar broioù pinvidik dre an “aide publique”. Er bloaz 2002, rembourset o deus 343 milliard ! Da lâret eo c’hwec’h gwezh muioc’h evit ar pezh roet dezhe dre an “aide publique au développement” !
N’hellont ket, ar broioù paour, en em denniñ mod-se... Penaos sevel hentoù, skolioù, ospitalioù pa vez dispignet an argant e remboursiñ an dele d’ar broiù pitaod ? Nullan an dele, setu ar pezh a zo d’ober.
Ni zo ni en ur bed e lec’h ma vez tapet argant ar broioù paour get ar broioù pinvidik ! Nag ur vezh...
Ha neuze, komzomp breman ag ar re binvidik. E 2003, rener ar stall Michelin ‘neus gouniet, 8,5 million a euroioù evit ur blead, nemet ur blead ! Emen emañ ar justis ?
Christian Le Meut

Voler aux pauvres pour donner aux riches

Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi les pays pauvres n’arrivent pas à s’en sortir, à se développer, malgré tout l’argent que nous leur donnons par les biais des associations humanitaires ou par celui de l’aide au développement... C’est vrai, les pays riches envoient quelques milliards d’euros d’aide. Oui mais cet argent n’est pas toujours employé à bon escient. Certains projets de développement marchent mais d’autres ne sont pas adaptés parce que mal pensés à l’avance, n’associant pas les populations locales, etc.
Un autre facteur intervient : la dette. Rien que pour payer les intérêts de leur dette, les pays pauvres ont versé, en 2002, selon le journal Libération, 343 milliards de dollar, soit six fois plus que l’aide publique au développement reçue ! Six fois plus : l’aide publique au développement ne représentait en 2002 qu’un sixième des intérêts de la dette ! Comment aller de l’avant dans ces conditions là ? Il faut d’urgence annuler la dette elle-même pour permettre aux pays “pauvres” de conserver leur argent au lieu de devoir l’envoyer dans les banques des pays riches pour payer les intérêts de leur dette. Nous sommes dans un monde où l’argent des pays pauvres enrichit les pays riches... Et quand on parle de “pays pauvres”, on devrait changer d’expression : pays racketté, exploités, pillés, serait plus juste...
Dans le même temps, le directeur des établissements Michelin a reçu comme émoluments, en 2003, la modique somme de 8.500.000 euros soit l’équivalent de 55 millions de francs tout de même... Voilà, c’était un aperçu de la justice et de la répartition des richesses sur notre belle planète bleue.
Christian Le Meut

03/03/2005

An diktatourion, an tailhoù hag an tsunami

Un dra spontus m’eus lennet er gazetenn Courrier International. Ar jeneral Pinochet zo un torfetour, anat eo, met ivez ul laer, ur skrapour. Millionoù dollars zo bet lakaet getan barzh an ti-bank er stadoù-unanet. Multrour, torfetour ha laer ema ar jeneral Pinochet. Ha, hervez Courrier international, ar memes tra oa evit un torfetour spontus all : Hitler. Ne faote dezhan paien e daoseù... Hag Hitler a zlehe c’hwec’h million euro d’ar fisc just araok donet da vout “fuhrer”. Ha n’int ket bet paiet ar lerc’h, se zo sur... Met lojik eo, benn ar fin. Hitler a sonje oa tud uheloc’h evit ar re all, an Aryaned a vez graet anezhe. Pal an tailhoù, er broioù demokratel, zo da vout dispignet evit sevel skolioù, ospitalioù, hentoù... Hag a gres d’an tailhoù, an dud a zeu da vout un tammig ingaloc’h... Ar pezh ne blij ket tamm ebed, da dud evel Hitler...

Deomp pelloc’h, koste Asia breman...
Ur bern tud zo bet lazhet get an tsunami en Asia, ar-dro 300.000 den. Ur bern argant a zo bet roet get tud ag ar bed a bezh evit sikouriñ ar broioù-se, ha sevel en dro an traoù diskaret : tier, bagoù, skolioù, tachennoù ha c’hoazh. Un dra vat eo bet, gwellout kement-se a dud reiñ argant goude an tsunami spontus-se. Al lod vrasan zo chomet kuzhet. Met tud all, stalioù bras da skouer, deus lâret pegen jenerus int bet. Ur stall evel Pinault-Printemps-La Redoute n’eus lâret d’ar mediaoù e vo roet ganti ur million euro ! Ur sapré sammad eo. Ya, met get lezennoù nevez savet get ar gouarnament, ar stalioù-se a c’hellay paiean nebeutoc’h a-dailhoù, a-gres d’an argant roet evel “don aux oeuvres”. Hervez ar gazetenn Alternatives économiques a Viz C’hwevrer, ne vo ket ur million a vo paiet get ur stal evel Pinault met 330.000 euros... Da lâret eo tri wezh bihanoc’h ! Ar pezh n’eo ket kement-se e kenver ar pub digoust graet get ar mediaoù evit ur stal ken jenerus...

Stalioù all, evel Leclerc pe Buffalo grill deus graet an traoù den un doare dizhvenvel. Galvet o deus an tud : “Deuit da zebriñ e barzh hor restaurantoù”, pe “Deuit d’ober prennadoù e barzh hon stalioù bras”, ha ni ray bep gwezh ur skoued, un blank, evit an tsunami... Ha jenerus eo, gober evel se ? Ha jaojapl eo gober konverzh ar gein an dud lazhet get an tsunami ? Spontus ha mezhus, ne laran ket.

Alternative economiques a Viz C’hwevrer a gas sonj deomp ivez ag an dra spontus all : 30.000 krouadur a varv bemdez er broioù paour get klenvedoù rak n’int ket bet soagnet mat... Tregont mill bemdez, memestra... Tri c’hant mill a benn dek devezh, kement evel an tsunami...

Christian Le Meut

Les dictateurs, l’impôt, et le tsunami...

Dans le club des dictateurs-assassins-tortionnaires et voleurs, un nouveau membre vient de faire son apparition : Adolf Hitler lui-même. Ce champion toutes catégories dans le domaine du génocide était aussi un mauvais citoyen. Il ne voulait pas payer ses impôts. D’après le journal berlinois Bild, cité par Courrier international, Hitler a fraudé le fisc pendant toute sa vie et devait l’équivalent de six millions d’euros au moment de son accession au pouvoir, en 1933. Et, bien sûr, il n’a plus reçu de rappel à partir de cette date !...

L’impôt, et notamment l’impôt sur le revenu, dans une société démocratique, est un outil de répartition des richesses afin de garantir aux citoyens l’accès à la santé, à l’éducation, aux transports. L’impôt permet d’instaurer une certaine forme d’égalité dans la société. Il n’est pas étonnant que cela ait déplu au tenant de l’inégalité des races qu’était Hitler, à moins qu’Adolf ne fut simplement près de ses sous...

Parlons impôts encore, mais cette fois à propos du tsunami... Cette catastrophe a provoqué environ 300.000 morts. Mais elle a suscité aussi un mouvement de solidarité très important. Des millions de gens ont donné de l’argent pour secourir les victimes et aider à la reconstruction des zones touchées. Si la plupart des donateurs sont restés anonymes, certains ont voulu faire connaître leur générosité. Des grandes entreprises comme Pinault-Printemps-la Redoute ou Groupama ont annoncé un don d’un million d’euro. Une belle somme, même pour de grandes entreprises comme celle-là.

Seulement voilà, d’après le magazine Alternatives économiques du mois de février 2005, je cite, “les entreprises déduisent de l’impôt sur les sociétés, depuis cette année, 66% des dons engagés, dans la limite de 5% de leur chiffre d’affaire. La prestation de François Pinault ne lui coûtera donc que 330.000 euros, un montant qui n’est pas démesuré en regard de l’impact médiatique du geste” conclut Louis Maurin, journaliste à Alternatives économiques. 330.000 euros après impôts, c’est déjà ça, mais c’est tout de même loin du million, surtout quand on sait qu’une campagne publicitaire à la télé coûte des millions...

Une autre méthode consiste à annoncer au public que, si l’on vient faire ses courses tel jour dans tel magasin, ou si l’on vient manger dans tel restaurant, ou si l’on commande tel nounours par correspondance, une somme sera versée pour les victimes du tsunami. En gros, plus vous ferez marcher le commerce, plus nous serons généreux. Consommez consommez pour ceux qui n’ont plus rien ! Venez vous bâfrer pour ceux qui sont dans le désespoir ! Mais sommes-nous tombés si bas que ce genre de méthodes commerciales détournant la solidarité n’aient pas suscité plus d’indignation ?

Et Louis Maurin de rappeler, dans Alternatives économiques, que tsunami ou pas, chaque jour des milliers d’enfants meurent dans les pays “pauvres”, faute d’accès aux soins de base. 30.000 selon lui. 30.000 par jour. Cela fait, en dix jours, l’équivalent des victimes du tsunami...

Christian Le Meut