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12/06/2009

Le magazine La Recherche et "l'avenir des langues"

Le mensuel La Recherche a édité en avril (n° 249) un dossier intéressant sur "l'avenir des langues". Il est dommage cependant que le magazine n'ait pas cherché, en premier lieu, à tenter une définition de ce qu'est une langue, la différence avec un dialecte, un parlé, un "patois". La Recherche reprend les chiffres que l'Unesco a édité récemment dans son "atlas des langues en danger" (lien ci-dessous) selon lesquels 7.000 langues sont parlées sur notre planète actuellement et 2.511 sont en danger. 2.511 : un chiffre précis, trop précis. Ainsi l'atlas de l'Unesco ne considère pas l'occitan comme une langue mais en recense plusieurs sur le territoire de l'Occitanie... Il  y a là, assurément, de quoi débattre mais, quoi qu'il en soit, recenser et compter les langues n'est pas chose facile.

Ce numéro contient, cependant, des articles intéressants, dont j'ai tiré quelques citations.

larecherche376.jpgDe Louis-Jean Calvet et Alain Calvet : "En 1899, une loi japonaise enjoignit aux Aïnous, les Aborigènes de l'île d'Hokkaido, de renoncer à leur culture et à leur langue. Bien que cette loi ait été abrogée en 1997, la langue aïnoue, jadis parlée dans les îles de Sakhaline, de Honshu et d'Hokkaido et dans les îles Kouriles ne compte plus, aujourd'hui, qu'une dizaine de locuteurs. En revanche, maigre consolation, la signalisation routière à Hokkaïdo est désormais bilingue..." Je dois avoué une certaine inquiétude à la lecture de cet extrait car, dans le Morbihan, où j'habite, le département pose de plus en plus de panneaux bilingues, ce que j'approuve, mais le nombre de bretonnants lui, continue de décroître.

Et les deux linguistes d'expliquer comment des langues encore très parlées, comme le peul, qui a dix millions de locuteurs, peut être considéré comme étant en danger car en concurrence avec des langues comme le français ou l'anglais, car elle n'est pas, ou peu, enseignée, et peut présente sur internet... L'urbanisation croissante est aussi un facteur de disparition deslangues car les nouveaux citadins abandonnent souvent leurs langues d'origine pour adopter la langue commune de la ville qu'ils habitent désormais.

L'entretien avec Jean-Marie Hombert, linguiste étudiant les langues d'Afrique, est particulièrement intéressant : "Une langue reflète la capacité du cerveau humain à coder, hiérarchiser et classer l'information (ce qui se mange, ce qui est dangereux) et une manière de percevoir le monde adaptée à une environnement. (...) Dans les langues occidentales, on distingue trois genres : masculin, féminin, et neutre; dans les langues bantoues, il y a une dizaine de genres, ce qui révèle une perception du monde différente de la nôtre, notamment entre ce qui est vivant et non vivant".

A propos de l'importance des langues, il dit ceci : "Ces populations ont en fait une richesse linguistique incroyable en particulier pour la faune ou la flore, pour décrire, par exemple, le comportement des animaux ou les techniques de préparation des plantes médicinales. Quand leurs langues disparaissent, tout ce savoir disparaît avec elles". "Toute la connaissance véhiculée par les mythes et les dictons disparaît aussi avec la langue. Ainsi que beaucoup de connaissances sur les pratiques (pêche, cultures), les techniques, la manière de gérer le temps, de compter, etc.".

"Mais ce n'est pas aux linguistes de sauver les langues. C'est une tâche qui incombe aux communautés elles-mêmes" souligne Jean-Marie Hombert. De quoi donner à réfléchir, en Afrique, en Europe, en Bretagne, et ailleurs...

Christian Le Meut

http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=25...

Atlas Unesco langues en danger :
http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?pg=00206

 

11/11/2007

Education : disparités internationales

Extrait de la dernière livraison du Cahier pédagogique, concernant l'nvestissement des Etats dans l'éducation :

"Aucun pays réellement désireux d'atteindre les objectifs de l'Éducation pour tous ne devrait voir son action entravée par le manque de ressources". C'est ce que la Communauté internationale a promis en 2000 lors du Forum mondial sur l'éducation. Sept ans plus tard, le Recueil de données mondiales sur l'éducation de l'Unesco montre que l'effort éducatif se heurte souvent sur le manque de ressources.

Le Recueil met en évidence les énormes inégalités dans l'investissement éducatif. Ainsi alors que les pays développés consacrent plus de 5% de leur Produit intérieur brut à l'éducation, les pays d'Asie centrale et orientale dépensent moins de 3%. " Les gouvernements consacrant beaucoup d'argent à l'éducation y affectent huit à vingt fois plus d'argent, en termes relatifs, que les pays qui investissent le moins dans ce secteur.

Guinée Equatoriale : 0,6 % des dépenses publiques
Onze pays affichent ainsi des dépenses publiques en éducation qui ne dépassent pas 2 % du PIB. Il s'agit, pour les États arabes, des Émirats arabes unis (1,3 %) et du Qatar (1,6 %), pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, de l'Indonésie (0,9 %) et du Cambodge (1,9 %), de la République dominicaine (1,8 %) et des Bermudes (1,9 %) pour les Caraïbes et enfin, de la Guinée équatoriale (0,6 %), du Cameroun (1,8 %), de la Zambie (2,0 %), de la Gambie (2,0 %) et de la Guinée (2,0 %) pour l'Afrique subsaharienne" (celle-ci dépense en moyenne 4,5%).

A ces inégalités relatives s'ajoutent les écarts absolus. Qui sait par exemple que le budget de l'éducation français est supérieur aux dépenses d'éducation de tous les pays d'Afrique subsaharienne ? " C'est au Congo, en Guyane et à Sainte-Lucie que la situation est la plus dramatique. En termes réels, les dépenses d'éducation ont en effet diminué d'un tiers par rapport à 1999".

Erythrée : la moitié des enfants non scolarisés
Enfin le rapport montre les inégalités internes. Par exemple en Erythrée la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et ne bénéficient pas de ces dépenses. En Inde la majorité des enfants a accès à l'enseignement primaire peu coûteux mais est exclue des niveaux supérieurs qui consomment un fort pourcentage des ressources."
Rapport Unesco
http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2007/GED2007_FR.pdf

02/10/2007

Ar yezhoù war Rue 89/Les langues sur Rue 89

Ur pennad da lenn ha da selaoù, hag un tabut, a zivout ar yezhoù war al lec'hienn Rue 89/un article à lire et à écouter, et un débat, à propos les langues  sur le site Rue89 :

http://www.rue89.com/2007/09/20/une-langue-seteint-tous-l...

 

15/11/2006

Sinema/Cinéma : Une vérité qui dérange

medium_gore124.jpgGwelet m'eus prezegenn filmet Al Gore, "Une vérité qui dérange", a fed an aergelc'h a ya da vout tommoc'h tommañ : nehansus, nec'hus bras eo an afer se. Displeget eo an traoù d'an doare skiantel get Al Gore, war e seblant (n'on ket skiantour) met mod Hollywood un tammig. Ha setu Al hag e mab, e dad, e c'hoar; Al e zonet en dro barzh tachenn e dud e lec'h ma veze hadet butun; Al barzh ar c'harr nij, Al e Bro Sina, Al en Arktik, Al barzh ul lestr-spluj, Al bet trec'het get Georges Bush... Ul liam 'zo etre an traoù se memestra... Al Gore zo bet eil-prezidant Stadoù Unanet e pad eizh vloaz (1992-2000), met ne lâr ket kalz a dra a fed ar pezh a zo bet graet getan ha get Clinton evit an natur hag en endro. Gwell a se, moarvat, d'ar re all da varniñ. Met kalz a vern, mallus eo, dober zo a dud evel Al Gore memestra a zispleg pegen fall eo stad an natur, stad an aergelc'h, ha pegen mallus eo chanch hor doare da veviñ. Embannet m'eus en dro testennoù m'boa skrivet war an afer se (da heul).

En français maintenant !
  Je suis allé voir la conférence filmée d'Al Gore sur le réchauffement de la planète (qui pourrait signifier une glaciation en Europe de l'Ouest !). La réalité montrée dans "Une vérité qui dérange" est extrêmement inquiétante et semble être expliquée de manière relativement scientifique par Al Gore, mais le film a un caractère un peu hollywoodien agaçant : voici Al Gore et son fils, son papa, sa soeur, Al battu par Georges en 2000, Al en Chine, en Arctique, sous la mer, dans les airs qu'il pourrait finir par nous pomper un peu s'il n'y avait quand même un peu d'humour et de distance dans son propos et, surtout, une urgence. L'urgence que des gens comme lui alertent sur l'état de la planète. Il se garde d'en dire trop sur son propre bilan en tant que vice-président des Etats-Unis qu'il fut pendant huit ans quand même... Un film à voir donc, pour le propos plus que pour la forme, pour le fond avant que nous ne le touchions !

Christian Le Meut