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09/11/2006

Des sous ?

Trouvé sur la "newsletter" de Télérama (L'espresso de Télérama) aujourd'hui : "Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a annoncé mercredi la création d'un fonds destiné à promouvoir la diversité et l'égalité des chances dans les oeuvres télévisuelles et cinématographiques. Baptisé "Images de la diversité", ce fonds sera doté de 10 millions d'euros."

Et une partie de cet argent ira-t-il à la création audiovisuelle en langues régionales ? 

07/11/2006

Pollution automobile : les constructeurs mettent en cause les consommateurs...

"Pollution automobile c'est pas moi, c'est eux" : sous ce titre Que Choisir ? aborde la question des voitures de fabrication récente et de l'attitude des constructeurs...

"La Commission européenne envisage de faire voter une loi afin d'obliger les constructeurs automobiles à respecter leurs engagements en matière d'émissions de CO2. Les constructeurs, eux, rejettent la faute sur les consommateurs.

Les voitures propres se font attendre, et ce retard sur les prévisions n'est pas du goût de la Commission européenne. Du coup, après avoir menacé à plusieurs reprises les fabricants d'automobiles, le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, semble plus que jamais décidé à proposer au Parlement européen le vote d'une loi destinée à contraindre les constructeurs à tenir leurs engagements en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), l'un des gaz responsables du réchauffement climatique.

En 1998, les fabricants européens ont en effet promis à la Commission européenne d'abaisser les émissions polluantes de leurs véhicules à 140 g/km de CO2 en 2008, soit 25 % de moins qu'en 1995, et à 120 g/km en 2012.Or, au rythme où vont les choses, il y a très peu de chances pour que le contrat soit rempli à temps. Selon une étude dévoilée la semaine dernière par la Fédération européenne transport et environnement, seuls cinq (Renault, Peugeot, Citroën ainsi que Fiat et Ford) des 20 principaux fabricants officiant sur le continent européen seraient en passe de respecter les objectifs fixés. Les autres sont en retard sur les prévisions.

Parmi eux, sept constructeurs (Nissan, Suzuki, Mazda, Audi, Volvo, BMW et Volkswagen) ont abaissé leurs émissions de moins de la moitié de ce qui est nécessaire pour respecter les objectifs.L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a officiellement fait savoir qu'elle s'opposait fermement à une telle loi. Si les constructeurs européens admettent que la baisse des émissions de CO2 s'est ralentie ces derniers mois, c'est, selon eux, la faute aux consommateurs qui délaissent les véhicules les moins polluants et préfèrent se tourner vers des véhicules grands et sûrs, plus gourmands en énergie et émettant plus de CO2. L'ACEA ose même affirmer que le ralentissement de la diminution des émissions de CO2 est dû « à l'acceptation décevante de la part des consommateurs des voitures très économiques ».

Un cynisme à toute épreuve qui justifie à lui seul les velléités législatives des autorités européennes.Dans le plan "Marshall Pétrole" que propose l'UFC-Que Choisir afin de réduire la dépendance au pétrole des consommateurs, un des axes prioritaires de ce projet de réforme concerne justement les voitures propres. Il consiste à baisser le prix de vente des automobiles à moteurs économes par un crédit d'impôt afin d'inciter les particuliers à privilégier ce genre de véhicules. Cyril Brosset

Henriette Walter : "Langues, patois, dialectes, c'est la même chose, au fond"

medium_arabesque123.jpgEn em gavet m'eus n'eus ket pell zo get Henriette Walter, ur yezhourez vrudet. Henriette Walter deus embannet ul levr nevez, Arabesque, get Bassam Baraké (ed. Robert Lafont/Le Temps) war plas an arabeg en Europa abaoe mil vloaz... Aterset m'eus H. Walter war ar yezhoù dre vras, ha setu un tanva ag ar pezh displeget geti.

J'ai rencontré récemment Henriette Walter, une linguiste renommée, professeur émérite à l’Université de Rennes (elle a beaucoup travaillé sur le gallo). Elle vient de publier, avec Bassam Baraké,  Arabesque (Ed. Robert Laffont/Editions du Temps) sur la place de l'arabe en Occident depuis près d'un millénaire. Compte rendu de lecture... quand j'aurai lu le bouquin ! J'ai interviewé H. Walter sur les langues en général, voici quelques extraits de ses réponses :

Pour Henriette Walter, “langues, patois, dialectes, c’est la même chose dans le fond. Tout ça, ce sont des langues, des instruments de communication doublement articulé avec des sons (phonèmes) et desmots (monèmes). Lorsqu’une langue se répand sur un grand territoire, des différenciations apparaissent. Lorsque le latin s’est répandu dans l’Empire romain, il s’est dialectalisé et des langues sont nées ainsi, telles que le gallo, l’italien, le français, le toscan, le milanais... La dialectalisation créé parfois des différences de village à village, sur de petits territoires. Alors on parle en français de “patois”. On peut donc parler de patois qui se réunissent pour former un dialecte et de dialectes qui se réunissent pour former une langue. L’idée que les patois seraient moins bien qu’une langue est fausse. Pour les linguistes, ce n’est pas une question de valeur mais de quantité de gens et de territoire sur lequel cette langue est parlée. Parler un patois, ce n’est pas mal, au contraire, c’est intéressant car dans les patois se sont maintenues d’anciennes distinctions, d’anciens mots, qui ont disparu dans la langue commune. Au contraire, il faut rappeler aux gens que c’est une honneur de parler patois. Il faut en être fier. C’est ce que disent les linguistes, il ne faut écouter les autres”.

Le gallo
“Le gallo est une langue qui a souffert, à l’Est, à cause du français, langue de l’Etat, et à l’Ouest, à cause du breton, considérée comme une vraie langue alors que le gallo a longtemps été perçu comme un patois, pas comme une langue. Il faut replacer le gallo dans l’ensemble des langues de France avec ce renouveau pour la recherche de l’identité, des racines. Depuis une trentaine d’années, des associations essaient de mettre en relation des gallèsants, plutôt âgés, et les enfants. Les petits-enfants ont envie de connaître la langue de la grand-mère ou du grand-père, avec un échange qui leur fait connaître des choses anciennes de leur région, de leurs traditions. Mais il y a quelques problèmes, comme celui de la graphie. Chaque personne qui veut écrire une histoire voudrait représenter toutes les nuances de sa manière de parler Mais toute cette diversité ne peut être rendue par l’écriture. Il faut accepter que la langue écrite ne représente pas toujours exactement la façon de parler. C’est vrai pour toutes les langues Il faut accepter une écriture gallèse normalisée, mais on n’y est pas encore”.

Levrioù skrivet get/Les livres d’Henriette Walter :
- Dictionnaires des mots d’origines étrangères (Larousse)
- L’aventure des langues en Occident (Robert Laffont).

- Le français dans tous ses états (Livre de poche)

- L'aventure des mots français venus d'ailleurs (Livre de poche)

- Le dernier : Arabesque,  l'aventure de la langue arage en Occident (Robert Laffont/Ed. du Temps - 2006).

05/11/2006

Nicaragua : les candidats et les enjeux

Des élections présidentielles et législatives ont lieu aujourd'hui au Nicaragua. Commentaires d'un Français, Jean Loison, vivant dans ce pays, sur les candidats, leurs personnalités, et le enjeux de ces scrutins :

"Ceux qui se présentent: ils sont fondamentalement quatre, car le cinquième est un "m'as-tu vu" (Eden Pastora) qui arrivera avec peine au score de 1%.Depuis le début de la campagne électorale, il y a trois mois, les enquêtes ne varient pas beaucoup:

- Daniel Ortega, du parti sandiniste, veut incarner la gauche nica et se veut le représentant des pauvres, l'ami de Chavez (Venezuela) et de Fidel Castro. Il arrive toujours en tête et dans toutes les enquêtes. Pour gagner au premier tour, il doit remporter 35% (l'enquête d'hier lui donne 34%), avec plus de 5% de voix que le second. C'est tout à fait à sa portée. Sinon, il y aura un deuxième tour, que "Daniel" ne remportera pas, car il aura "tout le monde" contre lui.

-Depuis quelques semaines, le deuxième dans les enquêtes est Eduardo Montealegre, un banquier, ex-fonctionnaire du gouvernement libéral du Président Aleman (celui-ci en prison chez lui pour battre tous les records de corruption).C'est ouvertement le candidat des E-U, et de Bolaños, le président actuel. Il s'est enrichi à la suite de la faillite frauduleuse de trois banques. Mais comme le Front sandiniste, le parti libéral, et le F.M.I sont impliqués et que l'Ambassade recommande de ne pas faire de vagues, personne ne dit rien ! Il s'agit de la plus grosse escroquerie des dernières années.

Avec de tels antécédents, Montealegre me fait très peur: Comment un banquier peut-il (au niveau de État, pas forcément au niveau personnel) avoir une sensibilité  pour ceux qui n'ont pas d'argent? "On ne prête qu'aux riches".Comment pourra-t-il affronter la pauvreté du pays si ça ne rapporte rien aux banques,  ni à ceux qui l'auront choisi ?Il ne fera probablement qu'imiter son prédécesseur et "parrain" Bolaños qui disposait durant son mandat de ressources pour les dépenses sociales. Mais les crises en santé et éducation ne se résolvent pas parce que la priorité de Bolaños a été le système financier.Vous allez mieux comprendre: Pour que le Nicaragua fasse partie du "club" des pays très endettés, les organismes internationaux lui ont remis une bonne partie de la dette extérieure afin que l'argent soit destiné au combat contre la pauvreté, notamment à l'éducation et à la santé. Or 60% du milliard qui était destiné à la dette externe a été détourné et est passé à payer la dette interne (et...à favoriser les banques). Et cette déviation s'est faite avec l'accord du F.M.I. Alors on dit que les chiffes de l'économie nica se sont améliorés. Oui, je le crois volontiers, mais au profit de qui? le commun des gens n'en voit pas la couleur.

- En troisième position, mais il lui arrive d'être deuxième (selon les intérêts politiques de ceux qui demandent le sondage): José Rizo, libéral également, le candidat de l'ex-président Aleman.

- En dernière position, avec seulement le tiers des voix obtenues par Daniel Ortega, vient Edmundo Jarquin avec le Mouvement Rénovateur sandiniste (MRS) détaché du Front sandiniste. Ex ambassadeur du temps des Sandinistes, il a dû en juillet remplacer comme présidentiable Herty Lewites, mort subitement et qui avait récolté beaucoup de sympathie quand il était maire de Managua(dans cette ville c'est ce parti qui arrive en tête).Le candidat vice président a été nommé également en juillet. Il s'agit de Carlos Mejia Godoy que beaucoup d'entre vous connaissent comme chanteur-compositeur, l'auteur de "Nicaragua, Nicaragüita". Il est connu aussi par son fils, objecteur de conscience aux E-U à la guerre en IRAK.

Le MRS regroupe beaucoup de sandinistes sympathiques et sincères, déçus du Front, par exemple quatre "commandants de la Révolution",  des ex-ministres, des figures connues comme Serge Ramirez, ex vice président à l'époque où le Front Sandiniste était au pouvoir, ou bien les frères Cardenal. Ce parti est encore récent et manque un peu de clarté pour être fiable. Dommage, car les dirigeants de ce parti sont ceux qui recueillent le moins de critiques dans tous les sondages. Et Ed. Jarquin a été jugé, dans l'unique débat télévisé de la campagne, comme le plus cohérent et le plus capable. Le plus capable notamment de présenter un programme réaliste de justice sociale et de souveraineté  face aux organismes financiers internationaux pour enlever au Nicaragua sa deuxième  place de pays le plus pauvre du continent derrière Haïti. Mais curieusement tout cela ne se traduit pas dans les intentions de vote . C'est une énigme! Dans le même sens: "Daniel" a trahi les idéaux de Sandino, il s'est fourvoyé avec Aleman, etc. etc., mais il garde invariablement son électorat dur(les voix assurées). Sa base électorale lui est traditionnelle: "il sait ce qu'il fait" entend-t-on dire quand on évoque une "ombre" dans le personnage."

Et qu'est-ce que ça changera si D.Ortega l'emporte ?

"Il ne pourra pas s'attaquer aux grands traités internationaux de commerce (inégal) qu'il a lui-même votés ou laissé voter, et il ne pourra qu'obéir au FMI et à la BM s'il veut de l'argent. Par contre, oui, nous attendons  au moins qu'il fasse autrement que les trois gouvernements précédents, c'est à dire, qu'il montre une sensibilité sociale, ce qui ne s'est pas vu depuis 16 ans. "Qu'il fasse quelque chose pour soulager les pauvres, dit une voisine, même que ce soit une petite amélioration"

Pour en savoir plus sur l'action de Jean Loison au Nicaragua (il participe à différents projets humanitaires) : http://chweber.perso.wanadoo.fr/ 

03/11/2006

Les neiges du Kilimandjaro

Les neiges du Kilimandjaro sont connues dans le monde entier. Une chanson célèbre leur a même été consacrée par un chanteur tombé dan l’oubli, Pascal Danel. Des milliers de touristes viennent voir chaque année ces neiges éternelles du point culminant de l’Afrique, 6.000 mètres. Mais, selon des chercheurs, les neiges éternelles risquent de ne plus l’être, éternelles. Elles pourraient même avoir disparu dans les vingt ans qui viennent à cause d’un réchauffement du climat là haut ! Ce coup de chaud sur le Kilimandjaro n’aurait, cependant, pas de lien direct avec le réchauffement général de la planète, plutôt avec la déforestation autour du Kilimandjaro. Les forêts qui entouraient cette montagne maintenaient un climat stable, sans pics de chaleur trop élevés. Avec la déforestation, terminé ! Les neiges éternelles fondent comme neige au soleil...

En France, ce sont les glaciers qui diminuent. Ils ont été, eux aussi, victimes de la canicule et ont reculé, pendant l’été 2003, bien plus que les années précédentes. Les spécialistes constatent ces faits et craignent que la fonte des glaces n’entraîne l’éclatement de poches d’eau jusque là contenues par les glaciers. Des torrents de boues pourraient ainsi apparaîtrent et “fondre”, sans jeu de mot déplacé, sur les vallées les plus proches... Heureuses perspectives.

Pascal Danel disait dans sa chanson, à propos des neiges du Kilimandjaro : “Elles te feront un blanc manteau, où tu pourras dormir”... Fini donc, le blanc manteau. Prévoir plutôt des vêtements chauds pour le rendez-vous romantique, et un kayak biplace ou un raft en cas de fonte trop rapide des neiges !C’en est fini du romantisme....
Christian Le Meut

Erc’h ar C'Hilimandjaro

Erc’h ar c'hKilimandjaro a zo anavezet er bed ar bezh. Ur sonenn vrudet a zo bet savet war an dra se, e galleg, kanet get ur c’hanour ankoueit hiriv an deiz, Pascal Danel : “Les neiges du Kilimandjaro”. Ur bern a douristed a ya da wellet an erc’h se a bad a hed ar bloaz, ar pezh a zo souezhus awalc’h en ur vro ken tomm, Bro Tanzania. Ya, met tost echu eo get erc’h ar C'Hilimandjaro. A benn ugent vloaz ne vo ket mui erc’h war ar mennezh uhelan en Afrika (6.000 metrad a uhelded) : teuzet vo an erc’h.

Perak ta ? Tommoc’h tomman eo an amzer e Tanzania, evel amañ, met n’eo ket a gaoz d’an dra se e tay an erc’h da vout dour, met a gaos ma zo bet troc’het d’ar c’hoadoù a oa tro dro ar Kilimandjaro hag a lake an amzer da chom ingal awalc’h e kerzh ar bloaz, na re domm, na re yen. Goude bout troet ar c’hoadoù se, an amzer zo daet da vout tommoc’h e lein ar menez. Mod-se emañ an traoù get an nature pa ’vez graet un dra fall dezhi hep sonjal pelloc’h.

En Europa, en Alpes, ar skornegoù bras a ya da zigreskiñ ivez, ar pezh a zo nec’hus. Er bloaz 2003, get an tommder bras e pad an hañv, ar skornegoù a zo aet war-gil muioc’h evit ar bleadeù araok... Hervez ar skiantourion, goude bout teuzet ar skorn e vehe posupl gwellout bernioù fank diskenn ag ar mennezhioù, ar pezh a vehe danjerus awalc’h... Get ma ma ne baso ket traou sort se, nag e Europa, nag e Afrika...

Pascal Danel a gane, barzh e sonenn war erc’h ar C’hilimandjaro : “Elles te feront un blanc manteau où tu pourras dormir”... Ne vo ket mui posupl kouskiñ en erc’h ar C'Hilimandjaro. Gwelloc’h vehe tapout gwiskmantoù tomm hag ur c’hayak (pe ur raft) da risklañ war ar fank ! Achu eo get ar romantism...

Christian Le Meut

L'île mangée par la mer

Shishmaref est le nom d’une petite île proche des côtes de l’Alaska. Grande comme l'île de Houat, elle est habitée par 600 personnes, presque toutes issues du peuple amérindien des Inupiak. Pas d’eau courante dans ce bourg, pas de liaison maritime avec la ville la plus proche à plusieurs centaines de kilomètres. Il y a quelques années encore les petits avions et les hélicoptères pouvaient se poser sur la plage, qui servait aussi de terrain de football... Mais aujourd’hui, cette plage est engloutie sous l’océan. Des maisons sont tombées dans ma mer, d’autres ont été déplacées et toute la population devra partir... Pourquoi ? Parce que l’hiver n’est plus l’hiver d’autrefois, qui gelait la mer à partir du mois d’octobre. Et la glace mélangée au sable formait un rempart contre les tempêtes...

Aujourd’hui les grandes vagues mangent la petite île un peu plus chaque année... La mer ne gèle plus, et plus assez. La glace, quand elle se forme, est trop fragile. Autrefois, les pêcheurs y creusaient des trous, y posaient pièges et filets, et prenaient les poisons ou les phoques ainsi. Aujourd’hui, la glace n’est plus sûre, il faut donc, en hiver, prendre les bateaux, traverser la glace pour pouvoir avancer et affronter les tempêtes... Autrefois, les habitants voyaient des ours blancs. Ils n’en voient plus. Les ours sont partis plus au nord, mais ils voient des caribous qu’ils ne voyaient jamais il y a quelques années.

Autrefois, le froid limitait la population d’insectes et l’on pouvait faire sécher le poisson et la viande dehors. Aujourd’hui, les insectes viennent de plus en plus nombreux sur la nourriture en train de sécher. Mais le changement de climat n’a pas que du mauvais : les Inupiak sont devenus friands de mûres que l’on trouve de plus en plus par chez eux...

Un reportage paru dans libération du 19 janvier 2005 dresse un tableau de la situation. En 2002, les habitants ont voté sur leur avenir. Ils ont décidé de quitter l’île, devenue trop dangereuse, pour aller habiter sur le continent. Ils veulent que leurs maisons soient transférées, glissées, vers un nouveau village et que de nouvelles maisons soient bâties pour remplacer celles qui ne pourraient pas glisser... Cela coûterait des millions de dollars et les autorités de Washington n’ont pas l’air enthousiastes. Elle préféreraient, semble-t-il, une solution meilleure marché : transférer la population dans une ville déjà existante, mais à des centaines de kilomètres. Les habitants ne veulent pas de cette solution. Ils forment, depuis des siècles, une communauté et veulent rester ensemble.

es Inupiak habitent l’île de Shishmaref depuis plus de quatre cent ans, au moins. Mais ils ne savent pas quel sera leur avenir dans les cinq ans qui viennent. Ils ne sont pas, eux, cause du réchauffement de la planète, mais ils en sont déjà parmi les premières victimes. Christian Le Meut

Source : Libération 19/01/2005


31/10/2006

Etats-Unis/Irak : un soldat étasunien se voit refuser le statut d'objecteur de conscience

Dans Le Monde d'aujourd'hui, daté du 31 octobre, un reportage très intéressant sur le cas d'un citoyen étasunien, Augustin Aguayo, qui demande à bénéficer du statut d'objecteur de conscience, statut prévu par la loi mais qui lui est refusé. Il avait signé un contrat avec l'armée pour une formation d'infirmier sans savoir qu'il pouvait être envoyé sur le front, avec obligation de tenir un fusil et de s'en servir. Il a donc servi en Irak où il s'est rendu compte de la situation de la déshumanisation des soldats et de la population... L'armée étasunienne "en manque de soldats" selon Le Monde, en fait un exemple. Il est actuellement en Allemagne et risque plusieurs années de prison. Adresse :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-829014,0.html 

J'avais évoqué le cas d'une mère étasunienne qui s'était fait tatouer de la pub sur le front pour financer les études de son fils, afin qu'il n'aille pas à la guerre (archives 06/08/2006). L'armée déploie les grands moyens pour embaucher, puis ensuite pour intimider ceux qui voudraient partir ou faire valoir leurs droits.

27/10/2006

Bienvenue, vous n'êtes pas en France, ici...

“Welcome : You are not in France, here, you are in Brittany” : "Bienvenue, vous n’êtes pas en France ici, vous êtes en Bretagne” : peut-être avez-vous vu ces affiches collées le long des routes de Bretagne pendant l’été; affiches bilingues anglais-français. Chaque année ainsi une organisation indépendantiste bretonne appelée Adsav colle ses affiches : on y lit notamment “Bretons maître chez soi”  et un autre modèle, ancien, montre une mosquée en disant (citation de mémoire) “ça, c’est la France”, sous entendu, on n’en veut pas en Bretagne...

Ce groupe a donc innové cette année en faisant dans le bilinguisme français-anglais et en accueillant nos amis anglophones et francophones par ce fameux : “You are not in France, here, you are in Brittany”, “Vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”. Comment ce type de message peut-il être perçu par des étrangers, ou par des Français venus passer des vacances dans la région ? Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes ici en Bretagne, et en France, et en Europe, et sur la planète Terre. Mais parfois, c’est vrai, on se demande si on est tous sur la même planète...

Certaines personnes et certaines organisations politiques bretonnes prônent l’indépendance de la Bretagne. C’est leur droit le plus absolu, nous sommes en démocratie. Mais j’espère que, si la Bretagne devenait l’Etat indépendant dont elles rêvent, nous le resterions, en démocratie...

Contrainte ou volonté ?
Promouvoir l’idée d’indépendance de la Bretagne est donc un droit. Mais écrire que nous ne serions déjà plus en France, c’est une autre affaire. Si nous regardons l’histoire, nous pouvons constater que la Bretagne a été rattachée à la France suite à une défaite militaire bretonne. Le rattachement a été forcé et ressemble plutôt à une annexion. Et Anne de Bretagne a été, elle aussi, forcée de se marier avec le roi de France. Il n’y a eu, à l’époque, il y a cinq cents ans (1488-1532), aucun référendum pour demander leur avis aux Bretons, ni aux Français d’ailleurs.  A l’époque, le peuple n’avait que le droit de se taire, que ce soit en Bretagne ou en France.

Mais depuis un peu plus de deux cents ans, des centaines de scrutins ont eu lieu en France, et le Bretons y ont participé massivement. Des élections locales, cantonales, départementales, régionales, nationales, européennes. Les Bretonnes y ont participé aussi massivement, mais seulement depuis 1945... La Constitution française de la cinquième République a été approuvée massivement en 1958 en France, et en Bretagne. En votant ainsi, les Bretons ont marqué leur adhésion et leur appartenance à la République française. Ils n’étaient pas obligés.

Les Basques d’Espagne, n’ont pas approuvé majoritairement la Constitution espagnole de 1979 (45% d’abstention), contrairement à toutes les autres régions d’Espagne. Cette Constitution s’y applique pourtant mais les Basques ont ainsi montré une volonté d’autonomie, voire plus. Depuis, le statut d’autonomie de cette région n’a cessé d’être renforcé. Les Bretons, eux, sont donc devenus Français par choix démocratique même si, au départ, la démocratie et les droits des peuples n’avaient pas grand chose à voir là dedans il y a 500 ans. Certaines organisations affirment donc que nous ne serions pas en France. D’autres affirment que Nantes ne serait pas en Bretagne mais dans les Pays de Loire. Chacun sa manière de jouer avec la réalité et avec l’histoire.

"Mauruuru" 
Puisqu’il en est ainsi, j’ai décidé, moi aussi, de changer la réalité. J’ai donc décrété que Rezore n’est plus réalisé depuis la Bretagne, mais depuis Tahiti. Chaque jour je vais me baigner dans un océan Pacifique à 30° et après je vais faire une sieste au soleil sous les cocotiers. C’est ainsi, je l’ai décidé. En attendant, je vous remercie d’être venu faire un tour sur ce blog, mais je vous le dis en tahitien car j’ai aussi décidé que je parlais aussi le tahitien : “mauruuru”.
Christian Le Meut

You are not in France, here...

“Welcome ! You are not in France, here, you are in Brittany. Bonjour, vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”... Gwellet peus c’hwi, marteze, ar skritelloù-se staget a hed hentoù bras er Morbihan, etre An Oriant ha Gwened. Bep hañv e vez staget mod se skritelloù a hed an hentoù get ur strollad anvet “Adsav”, tud a faota dezhe distag Breizh d’ar Frans. Meur a skritell zo gete evel “Bretons maître chez soi” pe unan all a ziskouezh ur moske e laret un dra a dalv “moske ebet e Breizh”...

Ur skritel nevez zo bet peget ar bloaz mañ skrivet e saozneg ha galleg : “Welcome, you are not in France here, you are in Brittany”. Ur sapre “Welcome”... Mechal penaos e c’hellehe bout komprenet an dra se get tud Saoz pe get Fransizion deuet da wellet hor bro... Rak, betek bremañ, n’eo ket bet distaget Breizh da Vro C’hall. Ni zo ni amañ e Breizh hag e Frans, hag en Europa, ha war an douar patatez ivez.

Ar re a faota dezhe distagiñ Breizh a Vro C’hall o deus  droad da c’houlenn an dra se barzh un demokratelezh evel Bro Frans. Met moulañ ha stagiñ skritelloù a lâr “N’och ket e Frans amañ met e Breizh”, zo souezhus memestra. Hervez ar slogan se, neuze, Breizh vehe dija ur vro digabestr, ur vro distaget a Frans... N’eo ket displeget muioc’h a dra war ar skritel met displegadurioù zo moarvat : pemp kant vloaz zo Breizh a oa bet trec’het get arme roue Bro C’hall hag, war lerc’h, staget dre fors d’ar Frans. Hag Anna Vreizh oa bet dimezeet dre fors ivez d’ar roue .. Se zo sur. N’eus ket bet referendum ebet d’ar c’houlz se evit goulenn get ar Vretoned mard e oant a du pe pas chom distaget da Frans pe bout staget. Ne oa ket frankiz  ebet d’ar c’houlz se evit ar pobloù, nag e Frans, nag e Breizh.
Votadegoù e leizh
Met bon, votadegoù, ur bern, zo bet war lerc’h, abaoe daou c’hant vloaz : hag ar Vretoned deus votet (ar Bretonezed abaoe hanterkant vloaz hepken). Ar vonreizh diwezhañ, hini ar pempvet Republik oa bet votet get al lodenn vrasan ag ar Vretoned e naontek kant eizh hanterkant (1958).  E Bro Euskadi, bonreizh ziwezhan Bro Spagn ne oa ket bet votet get al lodenn vrasan ag an dud e mil nav c’hant naontek ha tri ugent (1979). Ar muian a dud n’o doa ket votet, pe o doa votet nann... An dra se a ra an difor bras evit Breizh... Breizh zo barzh Bro Frans ivez dre youl ar Vretoned.

Met, daoust da se, hervez skritelloù Adsav, ne vehemp ket ni  amañ e Frans; tud all a lâr ne vehe ket Naoned e Breizh met e rannvro Broioù al Liger. Peb hini e zoare da c’hoari get an istor. Ha mard eo mod se, me ya me iwez da chañch ar wirionez : n’on ket mui e Frans, nag e Breizh, met e Tahiti ! Ne vez ket mui savet Rezore  war bord ar Blanvoezh met e Papeete... Bemdez eh an da neñvial barzh ar mor bras Pasifik tomm (30° e lec'h 17° e Breizh hiriv an deiz), ha, war lerc’h, eh an da gousket dindan ur c’hokotier. Trugarez a laran deoc’h evit bout deuet war Rezore, met e tahitianeg neuze : “mauruuru”.  

Christian Le Meut

26/10/2006

Ur bloavezh e Antartika

Barzh Le Télégramme e kaver hiziv (yaoù 26/10) daou pennad a fed buhez pemdeziek daou Breton yaouank, Elodie Moureaux (Kastellin) ha Goulvenn Largouet (Krac'h e tal An Alre), a zo e tremen un blead labour e kêr Dumont d'Urville, en Antartik (Douar Adélie), 17.000 km a Vreizh memestra. Bed ar pennoù gwenn impalaer. Ha pa ne labouront ket ha ne bourmenont ket evit mont da welet an oabl kaer hag al loened, desket vez brezhoneg gete. Kentelioù brezhoneg zo er bed a bezh, betek an Antarktik ! Ha teodoù fall a lâr a zo "marv" hor yezh : na marv, na skornet, bev !

Dans Le Télégramme d'aujourd'hui, comme chaque jeudi, une page en breton (ou en français sur l'actualité de la langue bretonne), avec le témoignage de deux jeunes Bretons partis travailler un an sur la base Dumont D'Urville en Terre Adélie. Ils racontent leur vie quotidienne, entre recherches scientifiques, promenades quand le temps le permet, beauté du ciel... Et quand ils ne se promènent pas, ils apprennent le breton !  Et il y a des mauvaises langues pour dire que le breton serait une "langue morte". Ni morte ni congelée, vivante, et jusqu'en Antarctique !

Christian Le Meut 

 

24/10/2006

Quelles langues pour les écoles en Afrique ?

"Quelles langues pour les écoles africaines ?" s'interroge le Café pédagogique, une revue de presse sur l'éducation diffusée sur internet qui cite un quotidien marocain, Libération :

"L'insertion de l'enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l'une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d'aucuns parlent d'acquis, d'autres vont jusqu'à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l'une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part". Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l'entrée de l'amazigh à l'école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : " Plusieurs écoles n'enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l'élève l'a apprise et la parle dans sa maison et son douar.Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur". Or ce qui justifie l'introduction des langues nationales à l'école c'est d'abord les nécessités de l'alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.

"Le même jour, poursuite le Café pédagogique" à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l'alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d'alphabétisation.Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l'entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l'école".

http://fr.allafrica.com/stories/200609150061.htmlcongo http://fr.allafrica.com/stories/200609150948.htmlamazighhttp://fr.allafrica.com/stories/200609150460.html

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