26/12/2006
Cinéma : de salles en salles
J’aime bien aller de temps en temps au cinéma mais il est des salles plus agréables que d’autres, comme le Vulcain, à Lochrist, près d’Hennebont. C’est un cinéma à une seule salle tenue par une association. Il a plein de charme, ce cinéma. On n’y vend pas de pop corn et il y a juste un distributeur de bonbons... Les publicités diffusées avant le film sont, en général, assez courtes et certaines sont même dépassées. On peut nous vanter les mérites d’un magasin de jouets ou d’un restaurant du coin fermé depuis des mois mais ce n’est pas bien grave...
De l’Algérie à Guantanamo
Les gens qui habitent dans le centre bourg de Lochrist peuvent venir à pied, c’est toujours ça de pollution automobile en moins. Parfois je suis surpris : ainsi, en début d’année (2006), pour un film peu connu sur la guerre d’Algérie, il y avait foule... Mais des têtes blanches surtout, des anciens combattants venus avec leurs épouses voir ce film sur une guerre qu’ils avaient faite. Beaucoup de film de qualité sont diffusés au Vulcain et parmi eux des films grand public.
Des débats sont organisés après certains films comme celui que je suis allé voir fin novembre, The road to Guantanamo, diffusé en lien avec Amnesty international. Ce film-documentaire retrace le parcours de quatre jeunes Britanniques d’origine pakistanaise partis passer quelques jours en Afghanistan et pris au piège dans ce pays. Faits prisonniers par l’armée étasunienne, ils sont envoyés dans le camps de Guantanamo, torturés, laissés sans jugements pour finalement être libérés après plusieurs années, leur innocence ayant été prouvée... Les membres d’Amnesty sont venues discuter avec les spectateurs après le film, pour rappeler que, notamment, 500 personnes restent incarcérées sans procès depuis des années, à Guantanamo, en dehors de toute légalité.
Ce petit cinéma lochristois est aussi bon marché. 6,5€ pour le plein tarif; 4,5€ le tarif réduit, dont chacun peut profiter à chaque séance en achetant dix tickets d’avance... En plus le spectateur y est à l’aise, il peut étaler ses jambes et poser sa tête, ce qui n’est pas le cas partout. Dans certaines salles, les grands gabarits sont un peu comprimé comme au Méga CGR, à Lanester.
8 € la séance, c’est un peu cher
Le Méga CGR s’appelait autrefois Cinéstar. Il s’agit d’un grand bâtiment gris, couleur blockhaus, installé dans une zone commerciale où l’on doit se rendre, quasi impérativement, en voiture. Il y a des bus, mais ils passent assez loin et pas à toutes les heures. Une fois stationné, vous arrivez dans le grand hall où vous devez payer, plein tarif, 8 euros... Il y a certes des réductions, pour tous le lundi par exemple, mais c’est un peu cher quand même...
Une fois passée la caisse vous vous trouvez face au kiosque : pas un kiosque à journaux, ne rêvons pas, mais un kiosque à bonbons. On ne peut pas le manquer, et les enfants non plus. On y vend toute sorte de friandises et des pop con, hors de prix, évidemment. Des choses bien sucrées qui font plaisir, certes, mais ne sont pas forcément bonnes pour la santé...
Ouvreuses ? C’est fermé
Vous pouvez chercher aussi à éviter la salle de jeux vidéos, billards, située sur votre droite, autre endroit où vous pouvez attendre le film en dépensant votre argent durement gagné. Mais ça y est, la salle est libre, vous pouvez rentrer. Autrefois vous tendiez votre billet à une ouvreuse, fini ce temps là. Aujourd’hui l’ouvreuse est un ouvreur qui ressemble plutôt à un vigile et auquel vous n’avez pas très envie de faire trop la conversation. Passez votre chemin et restez tranquille si vous voulez être certain de voir votre film...
La salle s’offre alors à vous, mais vous devez slalomer entre les emballages, les chewing gum usagés, les pop corns égarés, car elle n’est pas nettoyée entre deux séances. Ou alors c’est vite fait ! Une fois bien calé dans votre fauteuil vous espérez ne pas avoir de voisins car l’espace est limité. Pas question d’étendre ses jambes ici... Et puis vous devez attendre la séance en écoutant le dernier tube de Claude François, qui date peu. La musique est assez peu originale, tout comme le choix de films proposés dans ce type d’établissements. Il s’agit en général des films les plus commerciaux du moment. Jamais de débats organisés ici, ni d’animations autour des films...
Enfin, la séance commence. La séance mais pas le film. Autrefois les séances de cinéma commençaient par les bandes annonces. Aujourd’hui, ici, elles sont mélangées avec d’autres pubs. Et ça dure. Une fois la pub terminée, la lumière se rallume pour que nous puissions lire... Les pubs peintes sur le rideau qui est en train de se baisser. Une étape supplémentaire à franchir avant le film...
Des clients mécaniques ?
Je ne vais pas très souvent dans ce cinéma lanestérien que je trouve froid, cher et peu accueillant. Le Cinéville de Lorient, un multiplex, lui aussi, est plus accueillant, propose une programmation plus variée.
Le cinéma subit de plus en plus la concurrence des DVD et du téléchargement des films sur internet. Les dirigeants des salles de cinéma doivent faire preuve d’imagination (et d'un réel intérêt pour... le cinéma !), s’ils veulent continuer d’attirer le public car les cinéphiles apprécient aussi l’accueil, l’environnement qui leur est proposé, et ne sont pas de simples clients mécaniques que l’on pourrait presser comme des oranges.
Christian Le Meut
09:00 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Sinema/Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, films, salles