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09/10/2008

Pell ag an Afghanistan

Un deiz, da vintin, e miz Gwengolo, e oan e redek a-hed ar Blavezh, war an halaj. 11eur a oa. Da gustum, un nebeut tud a vez e bourmen, e redek war droad, e vonet war o marc’houarn, pe war gein o jao (greoù broadel an Hen Bont a zo war vord ar Blavezh ivez...).

Met, an deiz-se, en em gavet m’boa get tud all a oa e redek d’an tu kontrel : soudarded. Paotred yaouank o fennoù livet e gwerzh hag e kistin evel ma vehent e vrezellat. Ur sac’h pounner bras war o c’heiñ, e oant e redek abaoe pell. E c’hwezhiñ, bec’h arnezhe. Skuizh marv a oa al lodenn vrasañ. Lod anezhe a oa e kerzhit. Unan anezhe en doa goulennet genin mard e oa pell an Hen Bont... Mesaet e oant get ofisourion azezeet barzh o otoioù. N’ouzon ket a venn e teuent mod-se. Ped kilometr o doa redet dija. 10, 20... ? Ur c’harr samm a oa e c’hortoz anezhe en Hen Bont en ul lec’h anvet La Poterie. Hag ur “c’harr skubellen” a oa e fin ar redadeg : un ambulans ! Ur soudard a oa e-barzh, astennet. Echu ar redadeg evitan.

Redit par ma c'hellit
Ne oa ket ar wezh kentañ e welen soudarded e redek mod-se a-hed ar Blavezh. Ar soudarded-se a zo tud gobret ha paeet. N’int ket bet lakaet en arme dre ret evel ma veze graet c’hoazh dek vloaz zo, e koulz ar servij-soudard, er gouzout a ran. Truez m’bez doc’hte bep gwezh memestra. Me, hag a zo e redek evit ma flijadur, e sellet doc’h ar Blavezh, an natur, an oabl, ar c’hoedoùier ken brav e-pad ab dilost-hañv. Met, an deiz-se em boa bet muioc’h a druez c’hoazh. “Redit tudoù”, e sonjis, “redit buan, par ma c’hellit, rak un deiz bennak, marteze, e vo talibaned war o lerc’h”... Dek soudard a Vor Frañs a oa bet lazhet du-hont ar miz araok (n’ouiomp ket c'hoazh ped a dalibaned a oa bet lazhet barzh an emgann-se).

Evit lâr ar wirionez, etre daou sonj on e keñver brezel en Afghanistan, hag ar pezh a vez graet du-hont get armeoù Bro C’hall, Stadoù Unanet, Bro Saoz hag all. N'hellint ket chom a vizkoazh, anat eo. Kaset int bet du-hont evit skoazellañ ur gouarnamant a zo bet dilennet get ar bobl, neoazh. Met gouarnamant ar prezidant Karzaï a zalc’h Kaboul, ha c’hoazh. Abaoe fin 2001, pand a oa bet lakaet er maez an dalibaned get ar Stadoù Unanet, n’eo ket bet savet, pe adsavet, ur stad get ar gouarnamant-se. Meur a rannvroioù a zo distaget ha dalc’het get an dalibaned, pe mignoned dezhe.

Penaos, perak, petra ?...
Penaos sevel un dazont peoc’hus ha demokratel en Afghanistan ? Ne vo ket graet get an Talibaned. Petra a dalv gwirioù mab den evite ? Gwirioù ar merc’hed ? Frankiz da sonjal, da gomz, da embann ? Ar “sharia” eo o lezenn dezhe, pas gwirioù mab den.

Perak kas soudarded du-hont ? Ha petra eo youl an Afghanistaned ? Petra a faota dezhe evit dazont o bro ? Penaos skoazellañ ar re o deus c’hoant da sevel ur vro demokratel ? Setu goulennoù a rede barzh ma fenn pa oan e redek a-hed ar Blavezh an deiz-se. Barzh ur vro e peoc’h. Met n'eo ket ken pell brezel an Afghanistan, a-benn ar fin.

Christian Le Meut

 

Fillon : faillite et culture corse...

Je retrouve une dépêche du 22 septembre 2007, surprenante à deux titres :  "Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite" avait déclaré le premier ministre François Fillon, en Corse, où il était en déplacement. Le fameux "Etat" en situation de faillite débloque quand même, un an plus tard, quelques milliards pour aller au secours des banques (mais il se fait tirer l'oreille pour le financement du revenu de solidarité active). Allez comprendre.

Deuxième chose surprenante : "Le Premier ministre avait entamé sa journée par une rencontre à la mairie de Calvi avec des élus et des personnalités du monde culturel, sur le thème de la culture corse." Un premier ministre qui s'intéresse à une culture régionale, très bien. Dommage qu'il n'ait pas poursuivi dans cette voie : à quand une réunion sur la culture et la langue bretonne ?

Rwanda : ur skouer ? Un exemple ?

Hag e vehe Bro Rwanda ur skouer e keñver gwirioù ar merc'hed ? Du-hont, abaoe an dilennadegoù diwezhan, e miz Gwengolo, 56 % ag ar gannadoù a zo maouezed. Hag e Bro C'Hall ?... 18,5 % (22 % er senad). Aet eo ar maout etrebrodael get ar Rwanda ! Ar pezh ne dalv ket e vehe ar vro-se ur skouer e keñver gwirioù mab den memestra. Met Bro Frañs deus strivoù d'ober c'hoazh war an dachenn-se.

Est-ce que le Rwanda est un exemple en matière de droits des femmes ? La-bas, depuis les dernières élections, au mois de septembre, 56 % des députés sont des femmes ! Et en France : 18,5 % (22 % au Sénat) ! Le Rwanda obtient ainsi le record international. Ce qui ne signifie pas que ce pays soit un exemple en matière de droits de l'Homme pour autant. Mais la France a encore des efforts à faire dans ce domaine.

Source/Mamenn : Courrier international 02/10/2008.

 

08/10/2008

Du breton à Saint-Pierre Quiberon

L'association Kerlenn Sten Kidna lance un cours de breton, niveau 1, à partir de lundi prochain, 13 octobre, 18 h 30, à Saint-Pierre Quiberon (salle de la gare, bourg de St-Pierre). Les personnes qui veulent commencer l'apprentissage du breton pourront prendre contact ce jour-là avec le moniteur (Fabrice Cadou). Téléphone, Kerlenn Sten Kidna : 02 97 29 16 58.

Ur gentel brezhoneg live 1 a vo kinniget ger Kerlenn Sten Kidna e Sant-Ber Kiberen a-benn dilun 13 a viz Gouel Mikel (Here), da 6e30 da noz e sal an ti gar (bourc'h Sant-Ber).
An dud a faota dezhe deskiñ brezhoneg a c'hello mont da weled Fabrice Cadou (ar c'helenner) d'an eur-se.

Pellgomz : Kerlenn Sten Kidna : 02 97 29 16 58.

07/10/2008

Journalisme : l'inquiétude de la Fédération européenne des journalistes

Les "Etats généraux de la presse écrite" sont actuellement réunis à l'initiative de la présidence de la République française : la Fédération européenne des journalistes, dont fait partie le Syndicat national des journaliste (j'en suis membre), s'inquiète des propositions de N. Sarkozy:

"La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes, s'inquiète de certaines propositions émises par le président Nicolas Sarkozy lors du lancement des Etats généraux de la presse écrite réclamés depuis des années par les syndicats de journalistes français.

« Nous sommes étonnés par certaines contradictions dans le discours de M. Sarkozy », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König.  « Comment à la fois affirmer, à juste titre, que "la presse n'est pas et ne sera jamais un produit comme un autre", et plaider en même temps pour un assouplissement des règles de concentration des médias? Comment déplorer la ?paupérisation des contenus' et mettre en question les droits d'auteurs des journalistes lors de réutilisations de leurs articles ? ».

M. Sarkozy a invité les Etats Généraux à se « documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui sont comparables » à la France. La FEJ est dores et déjà en mesure de confirmer que la plupart des pays d'Europe occidentale ne laissent pas les médias « aux seules forces du marché ». Même si aucune réglementation européenne ne le prévoit, il existe des limites à la concentration de la propriété, selon différents critères de marché, d'audience ou de publicité, dans plusieurs pays d'Europe.

Ce n'est pas en accroissant les concentrations en France que l'on favorisera l'accès des groupes de presse hexagonaux à l'étranger, ce qui semble être une des préoccupation majeures de M.  Sarkozy, note la FEJ, qui s'étonne également de l'omniprésence des patrons de presse dans la conduites des travaux de ces Etats Généraux.

Alors que la réforme de l'audiovisuel public, très contestée par les syndicats et le personnel, va être examinée à l'Assemblée nationale, le Président Sarkozy ouvre un second chantier d'envergure avec ces Etats généraux de la presse écrite qui pour la FEJ ne doivent pas être un simulacre de discussions, ni ouvrir la voie à un mise en cause du pluralisme ou encore à une atteinte aux droits des journalistes.

"Nous attirons l'attention des participants sur les risques que soulèvent certaine propositions, alors que le journalisme traverse une crise d'identité avec la banalisation des blogs et du contenu généré par les utilisateurs. Le journalisme de qualité en France est en jeu. », a indiqué le président de la FEJ.

Une uniformisation de la presse sous tutelle de super grands groupes de presse avec la rentabilité comme objectif constitue un risque grave pour la démocratie, notamment au moment où la crise financière mondiale mériterait d'autres propositions.

La FIJ et la FEJ vont saisir l'occasion des travaux des Etats Généraux et de la présidence française de l'UE pour demander à être reçus par le chef de l'Etat français et lui faire part des inquiétudes de la FEJ et de la FIJ ainsi que des syndicats français.

Les syndicats membres de la FEJ en France sont le SNJ, le SNJ-CGT et la F3C-CFDT."

http://www.etatsgenerauxdelapresse.fr/accueil/


Pour plus d’informations: +32 2 235 22 00

La FEJ représente plus de 250.000 journalistes dans plus de 30 pays européens.

Vannes/Gwened : Tri lec'h evit deskiñ brezhoneg

Evit an dud a zo e chom e Gwened, pe tro dro dezhi, setu un nebeut titouroù a-fed ar c'hentelioù brezhoneg e prefeti ar Morbihan/Pour les personnes qui habitent du côté de Vannes, voici quelques informations sur les leçons de breton dans la préfecture du Morbihan. Trois associations y proposent des cours :

KSG. Kentelioù brezhoneg a vo roet get Kelc'h sevenadurel Gwened : emgav d'an 2 a viz Here e ti ar c'hevredigezhioù (Maison des associations, 6 rue de la Tannerie, Vannes). Tél : 02 97 01 01 11/06 79 91 86 77. Le Cercle culturel vannetais propose également des cours.

Skol Diwan Gwened : "Kinnig a ra skol Diwan Gwened kentelioù brezhoneg d'an oadourien, bep Lun eus 7 e. 15 da 9 e. noz.  Tri rummad zo : deraouidi, tud gant un tamm anaouedegezh eus ar yezh, al live uhelañ evit eskemm. Kement ha gouzout hiroc'h a-zivout ar skodennoù, ar salioù pe traoù all, galvit an 02 97 47 85 92.

L'école Diwan de Vannes propose des cours du soir de breton, à l'attention des adultes, tous les lundis de 19 h. 15 à 21 h.  Trois niveaux sont proposés : débutants, continuants et le plus élevé pour la conversation. Pour toute information concernant les tarifs, les salles ou autre, appelez le 02 97 47 85 92.  Skol Diwan Gwened - Bertrand Deléon, 3 Hent-dall Bohalgoù / 3 impasse de Bohalgo, 56 000 GWENED / VANNES.
Pgz / Tél. 02 97 47 85 92."

Bemdez. "L'association Bemdez propose des cours de maîtrise de la lecture et de l'écriture en breton à l'attention de toute personne sachant s'exprimer en cette langue. Savoir lire et écrire en breton permet l'accès à une riche littérature, aux médias brittophones et une oreille plus souple aux différences dialectales et de prononciation. Cotisation annuelle : 30 €.  Pour tout renseignement, Laors Laloy : 06 16 51 75 84. Par ailleurs, nous proposons des cours de breton (débutants et continuants) chaque mercredi à 18 h. et 19 h. 30 salle du Calvaire à Saint-Avé. Cotisation annuelle : 45 €. Pour tout renseignement, Loig Puren : 06 79 89 76 56."

01/10/2008

Une Webnoz à Vannes mais pas en breton vannetais

Gwened322.jpg

En Bretagne, les émissions de télévision en langue bretonne sont plutôt rares, et aucune n'est programmée le soir en "access prime time", comme on dit en français. Alors une société de production a lancé une émission de télé en breton, un talk show (toujours en français dans le texte), diffusé une fois par mois en direct, sur internet, et dans le monde entier. Et comme le public est invité, je me suis rendu à la dernière émission qui avait lieu sur le port de Vannes.

Jeudi 18 septembre, l'émission Webnoz est réalisée depuis le port de Vannes et son restaurant branché, l'A l'aise Breizh café. Une superbe terrasse qui surplombe le port, des menus inspirés en partie de la cuisine bretonne et un décorum "breton" : le bonheur bobo à Vannes. Excepté ce soir-là, je me demande si l'on parle beaucoup le breton dans cet endroit. On y est à l'aise, mais en français. C'est d'ailleurs le cas de Vannes dans son ensemble : on y est à l'aise et l'on y parle plus beaucoup le breton.

Ce soir là l'animateur de l'émission Webnoz, Lionel Buannic, avait invité la claveciniste québécoise Claude Nadeau. On a donc eu droit à quelques superbes morceaux de clavecins, notamment des oeuvres de Bach. C'est beau, le clavecin, et reposant, même avec des bruits de fourchettes en fond sonore. Claude Nadeau vit à Paris et a été invitée, comme artiste, en "résidence" pendant deux ans par la ville de Vannes. C'est une bretonnante et elle a participé très activement à la création de l'école Diwan de Paris. Mais de cela, il en a été peu question lors de cette Webnoz. L'heure était à la musique baroque dont elle parle avec chaleur. Bernard Jestin, de l'Institut culturel de Bretagne est venu, lui aussi, parler baroque : cette période du XVIIIe siècle précédant la révolution.

"Gwened e Breizh ?" : pourquoi ce nom ?
Une fois cette page musicale terminée, Lionel Buannic avait invité d'autres interlocuteurs, acteurs de la vie scolaire et culturelle bretonnante à Vannes. Il y fut question de "Gwened e Breizh" : c'est le nom d'un nouveau festival consacré à la culture bretonne à Vannes, dans le cadre duquel Webnoz était invitée. "Pourquoi ce nom, Gwened e Breizh ?" a demandé Lionel Buannic... Pourquoi, en effet, rappeler que Vannes est en Bretagne, comme si ça n'allait pas de soi ? Les interlocuteurs présents n'ont su que répondre, peut-être n'y étaient-ils pour rien dans ce nom choisi par la ville de Vannes, dirigée par François Goulard. Mais y'-a-t-il un bretonnant à la mairie de Vannes ? En tout cas, ce soir là, personne pour expliquer le nom de ce nouveau festival.

Le "talk show" continuait avec une présentation d'une exposition autour des oeuvres d'Eugène Guillevic. Des collégiens de Diwan ont dit certains de ses poèmes (en français). La poésie de Guillevic, elle aussi, est reposante. Superbe et questionnante. "Nous ferons de la terre une cathédrale sans mur"... Moi aussi, je suis fan, alors j'ai apprécié.

A plusieurs interlocuteurs responsables de l'enseignement Diwan (immersion) et bilingue (privé et public), Lionel Buannic a demandé pourquoi il y a tant d'enfants dans les écoles brittophones de Vannes ? Un millier pour la préfecture du Morbihan et son agglomération, c'est une des proportions les plus élevées de Bretagne. Dans mon commentaire en breton, j'ai indiqué que cette question là aussi était restée dans réponse mais une des personnes présentes sur le plateau a démenti, il y a bien eu réponse, mais rapide. C'est vrai. J'ai dû trouver la séquence trop rapide pour la retenir. C'est un peu le problème de ce type d'émission : les "talk-shows" (talkoù show e brezhoneg ?), où il y a beaucoup d'invités et de séquences. Parfois, on survole certains sujets qui mériteraient plus de développement.

Des surprises ("souezhadennoù")
Lionel Buannic, qui ne recule devant rien, avait également invité quatre collégiens de Diwan à venir présenter des livres qu'ils avaient lus et aimés. Trois filles et un garçon. Parfaitement bretonnants tous les quatre, ils ont présenté chacun un livre... en français. Il s'édite pourtant chaque année une dizaine, voire une quinzaine de livres en breton pour adolescents. Nos ados les avaient-ils lus ? Mystère. Ou doit-on voir là le célèbre esprit de contradiction adolescent ?

Dernière "surprise" proposé par Lionel Buannic : deux épisodes de la série Ken Tuch, émission en breton d'épisodes de quelques minutes réalisées sur le modèle de Caméra café (un seul lieu, personnages récurrents, thèmes de la vie quotidienne). Ken Tuch est diffusé sur Brezhoweb et certains épisodes sont sous-titrés en français. Avec le bruit dans la salle, je n'ai pas tout compris au premier épisode  mais Lionel, lui, a beaucoup ri. Et nous avons eu droit à un deuxième épisode qui, celui-là, avait pour thème le breton vannetais. Là encore, je n'ai pas compris les dialogues et, en plus, la fin a été coupée. Mais Lionel a encore beaucoup ri.

Une langue et quatre dialectes
Comme vous le savez peut-être, la langue bretonne comporte plusieurs dialectes qui, si on fait quelques efforts, n'empêche pas l'intercompréhension. Il y a le trégorrois, le léonais, le cornouaillais et le vannetais. Il y a aussi plusieurs formes à l'écrit mais qui, en général, n'empêche par la compréhension. Tout cela n'est donc pas complètement unifié, centralisé, standardisé, comme l'est le français que nous apprenons à l'école. Dans ce tableau le dialecte vannetais est réputé pour être le plus différent des autres. Nous avons une tendance, par exemple à "chuinter". Il fut dit à une époque pas si lointaine que nos différences venaient d'un trop grand mélange avec le français, ce que des études de linguistes ont démenti par la suite.

Il m'est arrivé l'année dernière de suivre un stage, très instructif et très plaisant, sur l'île d'Ouessant. Mon accent vannetais me valut, cependant, une remarque d'une stagiaire qui me demanda si je n'avais pas "honte" de parler en vannetais. Je n'ai pas répondu, tant la question me paraissait incongrue. Un enseignant me rappela, aussi, gentiment, que je n'étais plus en pays vannetais... Et alors ? Il faut que je change ma façon de parler quand je sors du pays vannetais (le Morbihan, pour faire court). Comme tous ces gens qui perdent leur accent quand ils "montent" à Paris? Etonnante remarque. Je parle le breton vannetais parce que j'habite dans le Morbihan, parce que c'est ainsi que parlent la plupart des bretonnants avec qui je communique en breton, parce que c'est ainsi que parlent les anciens, bretonnants de langue maternelle, et que c'est le breton que parlaient mes grands parents, même s'ils ne me l'ont pas transmis. Le breton vannetais, c'est d'abord du breton. Et un breton enracinée dans une pratique plus que millénaire, puisque le breton se parle ici depuis quinze siècles.

Des blagues récurrentes
Un de mes amis travaillait avec des groupes d'enseignants de breton pour adultes. Les blagues récurrentes sur son breton vannetais lui étaient un peu pénibles. Se moquer de la façon de parler de quelqu'un devant lui (ou derrière lui), c'est très impoli, mais il semble que cette règle là de respect mutuel soit oubliée. Et puis cela peut virer à l'ostracisme quand une personne refuse de discuter avec une autre personne sous prétexte qu'elle a du mal à la comprendre... C'est dommage, d'ailleurs, car on perd là une occasion réciproque d'apprendre. Les railleries, on connaît donc quand on est bretonnant vannetais. C'est d'autant plus suprenant quand elles viennent de personnes qui manifestement, sont loin d'avoir fini leur apprentissage du breton; qui pratiquent un breton bien standard, pasteurisé, stérilisé. Et qui semble s'en contenter. A elles de voir : on peut se contenter d'un anglais d'aéroport. Si l'on veut aller à la rencontre du peuple, dans les pubs de Liverpool ou de Dublin, est-ce suffisant ? Pas sûr; et en Bretagne non plus.

Les Léonards parlent aux Léonards
Je me souviens d'ailleurs, pendant ce stage à Ouessant, ne pas avoir été interviewé par le reporter d'une radio bretonnante unilingue venu, pourtant, faire un reportage sur ce stage et ses participants. Je ne parle pas le breton du Léon, c'est sûr. D'ailleurs, manifestement, seuls des Léonards parlant léonais, ont été enregistrés. Er maez, exit, les bretonnants des autres coins de Bretagne. Mais si les bretonnants du Léon n'entendent jamais sur les ondes de leur radio du breton vannetais, comment s'étonner des difficultés d'intercompréhension ? La radio bilingue du Morbihan, Radio Bro Gwened, diffuse, elle, en plus de ses émissions en vannetais, des émissions en cornouaillais, en trégorrois, en léonais. Les bretonnants vannetais seraient-ils prêts à faire plus d'efforts que les autres ?

Mais pendant ce stage, une charmante jeune femme m'a dit apprécier entendre parler le breton vannetais...

Quand je me trouve face à une personne qui parle un breton différent de celui que je pratique, j'essaie de m'adapter, et j'apprécie que l'autre personne face la même démarche; ainsi naît l'intercompréhension. Mais si l'autre me rit au nez et (ou) me rejette, cela augure mal de la suite. C'est d'ailleurs pareil en français, comme dans toute autre langue.

Alors donc, je regarderai le feuilleton Ken Tuch consacré au vannetais, et qui a tant faire rire Lionel Buannic. J'espère, d'ailleurs, que d'autres émissions se moquent gentiment du cornouaillais, du trégorrois, du léonais, du roazhoneg (breton parlé à Rennes), et, ne l'oublions pas, du breton bigouden lui-même. Il n'y a pas de raisons que seul le vannetais soit la cible des humoristes de Ken Tuch. N'est-ce pas ?

Bon, c'est fini pour aujourd'hui, à la prochaine, kent tuch !
CLM*

* Cette note en français n'est pas la traduction littérale de la note en breton, j'ai varié.

Pour voir la Webnoz à Vannes (deux heures d'émission) :

http://www.surlaplace.tv/voflashlive/live.php?stream=WN19...

30/09/2008

Riantec/Rianteg : ur skol Diwan war ar stern

Kemenadenn a-berzh Diwan-Rianteg/Communiqué de diwan Riantec : "L'association DIWAN et le comité de soutien à l'école Diwan du Pays de Riantec, «Diwan ar Vorlenn», ont le plaisir de vous annoncer l'organisation d'une réunion publique de présentation du système pédagogique bilingue par immersion mis en œuvre dans les écoles Diwan depuis 30 ans, ainsi que du projet d'école Diwan du pays de Riantec : le jeudi 9 octobre 2008. À 20H00. Salle d'audiovisuel, école Paul-Emile Victor, rue Joliot Curie 56670– RIANTEC. Qu'est-ce qu'une école Diwan ? Qu'est-ce que l'enseignement bilingue breton/français par immersion ? Pourquoi une école Diwan dans le Pays de Riantec en septembre 2009 ?

Si vous êtes intéressé par la langue bretonne et par sa transmission et/ou si vous êtes parent, n'hésitez pas à participer à cette réunion. Les responsables régionaux et locaux de DIWAN seront présents pour répondre aux questions que vous pouvez vous poser. Cette réunion est organisée dans le cadre de l'ouverture d'une école DIWAN dans le Pays de Riantec en septembre 2009.
Renseignements : au 02 98 21 33 69 et 06 24 90 36 03.

Laouen eo ar c'hevredigezhioù DIWAN ha kuzul skoazell skol Diwan Bro Rianteg, anvet « Diwan ar Vorlenn », ouzh ho pediñ d'un emvod digor d'an holl a-benn kinnig DIWAN ha raktres skol Diwan Bro Rianteg : D'ar Yaou 9 a viz Here 2008. Adalek 8 eur noz. Sal Kleweled, er skol Paul-Emile Victor, straed Joliot Curie. E RIANTEG (56670). Petra eo ar skolioù Diwan ? Petra eo ar bedagogiezh divyezhek brezhoneg/galleg dre soubidigezh ? Perak krouiñ ur skol Diwan e Rianteg e Gwengolo 2009 ?

Ma 'z oc'h dedennet gant yezh ha sevenadur Breizh pe m'ho peus bugale, deuit d'an emvod ! Tud e-karg eus Diwan a vo war al lec'h a-benn respont d'ho koulennoù. Aozet eo an emvod-mañ e liamm gant raktres digoradur ur skol Diwan e Bro Rianteg e miz Gwengolo 2009.

Titouroù a-zivout an emvod : 02 98 21 33 69 pe 06 24 90 36 03.

Eau minérale : à consommer avec modération ?

Peut-être avez-vous remarquez les pages entières de publicité que les industries de l'eau minérale se paient actuellement dans la presse magazine comme dans la presse quotidienne régionale et nationale. Elles mettent le paquet avec le slogan suivant : "Avec l'eau minérale, tout est transparent". Pas si sûr, nous rappelle ce communiqué de Que Choisir, paru il y a quelques mois; sans parler du problème de la pollution occasionnée par les bouteilles en matière plastique ainsi que par le transport de ces millions de bouteilles sur les routes...

L'association Que choisir ? relaie l'avis de l'Académie de médecine sur les eaux minérales qu'il faut consommer, elles aussi, "avec modération". Voici un communiqué (que l'on peut aussi retrouver sur son site quechoisir.org).

"Les eaux minérales ont les défauts de leurs qualités : les sels et oligoéléments qui font leur richesse peuvent être contre-indiqués dans certaines pathologies ou pour la préparation des biberons. L'Académie de médecine demande un étiquetage plus explicite. L'Académie de médecine vient de publier un rapport qui préconise des indications plus lisibles sur les bouteilles d'eau. La recommandation vaut surtout pour les eaux minérales et leurs dérivés. En raison de leurs qualités naturelles, elles sont dispensées du respect des normes physico-chimiques qui s'imposent aux eaux de source et à l'eau du robinet. Si la plupart sont inoffensives, quelques-unes ont des teneurs en sodium et en sulfates très élevées, pas forcément bonnes pour la santé. Elles peuvent aggraver l'insuffisance rénale, l'hypertension artérielle ou les maladies cardiovasculaires. Les personnes atteintes de ces pathologies doivent donc les proscrire de leur alimentation courante. Pour la préparation des biberons, il faut impérativement éviter l'eau trop riche en fluor".

Minérales mais pas claires
"Dans tous les cas, poursuit Que choisir ?, l'Académie de médecine conseille pour l'usage familial quotidien une eau faiblement minéralisée, dont le résidu sec, précisé sur la bouteille, est inférieur à 500 mg/l. Encore faut-il que les consommateurs qui préfèrent l'eau minérale soient armés pour choisir celle qui leur convient. L'Académie de médecine souhaite logiquement que la composition en sodium, fluor et sulfates apparaisse en gros caractères sur l'étiquette des bouteilles. Et que les fabricants indiquent explicitement quand leur eau contient des taux excessifs en sels minéraux et en oligoéléments, y compris bénéfiques, comme le calcium.

Les boissons aromatisées à base d'eau minérale n'échappent pas aux exigences de l'autorité médicale, qui déplore une tactique en trompe-l'oeil des industriels : la quantité de sucre utilisée est systématiquement exprimée en grammes pour 100 ml, et non en grammes par litre. Le consommateur peu attentif est induit en erreur, porté à croire à une teneur dix fois inférieure à la réalité. Quant aux eaux enrichies non aromatisées à base d'eau minérale, elles devraient afficher elles aussi la quantité de sels minéraux et d'oligoéléments qu'elles contiennent. Et non l'information nutritionnelle, qui n'a aucun sens pour l'eau.

Anne-Sophie Stamane"

24/09/2008

Ur Webnoz e Gwened, met pas e gwenedeg !

Diriaoù da noz paseet e oan bet da wellet ar Webnoz (abadenn skinwell skignet war internet), savet en “A l’aise Breizh café”, e porzh Gwened. Ul lec’h brav, kaer, nevez flamm : an dud a c’hell debriñ pe evañ ur banne e sellet doc’h ar bagoù dre lien (hag ar chantieroù a-bep sort a zo c’hoazh). Estroc’h evit an deiz-se, me chal ma vez komzet kalz brezhoneg en A l’aise Breizh café ! Ar re se a zo en o aes, met e galleg kentoc’h ha get ur sort liv Breizh er c’hlinkadur. Boued ar vro a vez serjivet gete ivez.

Un nebeut tud a gWened oa daet, tud pedet da gomz pe tud daet da wellet, eveldon-me. Claude Nadeau, klavisinourez a vicher, a oa bet pedet get Lionel Buannic da soniñ sonerezh klasel ha da zispleg he c’harantez evit ar benveg-se hag evit sonerezh barok. A vro gKebek eo an arzourez-se, e Pariz emañ e chom. Desket he deus brezhoneg ha sikouret kalz skol Diwan Paris. Pedet eo bet da labourat war dachenn ar c’hlavisin ha sonerezh barok get ti-kêr Gwened, e-pad daou vloaz.

Gwened e Breizh ?
Setu arru 8e30 da noz hag an abadenn da gomans d’an eur. Begon get Lionel Buannic, evel da gustum. Ar c’hlavisin a oa bourrapl bras da selaoù. War lerc’h Claude Nadeau ha Bernard Jestin (a Skol Uhel ar vro), o doa displeget ar prantad amzer barok (XVIIIe kantved, araok an dispac’h bras), get sonerien evel Bach.

Plijus a oa an abadenn. Da heul, tud ag ar vro a oa bet pedet evit komz ag ar pezh e vez graet e Gwened evit ar brezhoneg ha sevenadur ar vro. Webnoz a oa bet kouviet e-kreiz gouelioù nevez savet get an ti-kêr : “Gwened e Breizh” (un nebeut diskouezadegoù, arvestoù...). Perak an anv-se, n’doa goulennet Lionel ? Ya, drol eo : Gwened a zo e Breizh, anat eo. Met reskont ebet. An dud pedet ne ouient ket, moarvat, ne oa ket bet dibabet an anv-se gete met get tud an tî-ker... Ha ne oa brezhoneger ebet barzh skipailh an aotrou Goulard evit displeg an traoù dirak mikro Lionel Buannic, fri furch anezhan.

Eugène Guillevic
Un diskouezadeg a-ziar benn barzhonegoù Eugène Guillevic a zo bet savet evit Gwened e Breizh (get ur arzour anvet Guillevic ivez met n’eo ket mab ar barzh), ha diskouezhet en ur reportaj. Skolajidi Diwan Gwened o doa lâret barzhonegoù. Dispar : me vourr-me ivez kalz ar pezh en deus skrivet Eugène Guillevic.

War lerc’h, pevar baotr all oa bet pedet da zispleg stad ar skolioù divyezhek e Gwened : tost mill krouadur a zo er skolioù-se e Gwened ha tro dro dezhi, ar pezh a zo kalz. Perak ez eus kement-se a vugale e skolioù divyezheg koste Gwened, n’doa goulennet Lionel Buannic, fri furch c'hoazh, get ar re gouviet ? Euh... Ben... Reskont ebet.

Ur paotr kalonek eo Lionel Buannic : goulennet en doa da grennarded skolaj Diwan Gwened, teir verc'h hag ur paotr, dont da ginnig ul levr lennet gete. Ha razh o deus kaset ul levr e... galleg ! Ha ne vez ket lennet levrioù e brezhoneg gete ? Nebeutoc’h a choaz a zo, sur eo met, memestra, levrioù a vez embannet e brezhoneg bep bloaz evit ar grennarded...

Penaos souezhadenn !
“Souezhadennoù” a oa bet miret get Lionel Buannic evit fin an abadenn. Div abadenn "Ken tuch", ur rummad abadennoù berr, doare “caméra café” met barzh kegin un ti e lec’h ma z’eus studiererien e chom... Get an trouz a oa er sal, m’eus ket klewet mat an abadenn gentan.

Tem an eil abadenn a oa ar gwenedeg. Fentus vehe, evit tud zo, feson ar gwenedourion da gomz, da zistag brezhoneg. M’eus ket komprenet an abadenn-se ivez a gaoz ma oa trouz barzh an A l’aise Breizh Café; hag ivez peogwir e oa bet troc’het fin an abadenn. Un istor a oa get pilulennoù a laak da gomz gwenedeg doc’htu... Setu ar pezh m’eus komprenet. Ha Lionel, eñ, da c’hoarzhiñ kalz.

Mont a ran da wellet Ken Tuch war Brezhoweb abaoe un blead bremañ. Ha farsus eo, a wezhoù. Perak nompass ober goap ag ar gwenedeg, hein ? Ar pezh a zo, aliez awalc'h e vez graet goap doc'h ar gwenedeg, a gav din.

Ur wezh e oan e Enez Eussa, e heulian ur staj brezhoneg du-hont (interesus ha plijus bras). Ur stajiadez ‘doa goulennet genin ma n’em boa ket “mezh” komz gwenedeg (unan a vro Gwened oc’hpenn, met brezhoneg standard geti)... Ur c’helennour doa lâret din penaos ne oan ket mui e Bro Gwened... Ha neuze ? Ne oan ket bet aterset get paotr ur radio e brezhoneg rak ne gomzen ket brezhoneg ar vro... Met razh an “estranjourion”  a oa bet lakaet a-gostez getan. Hag e vez klewet a-wezhoù gwenedeg get tud Bro Leon ? N’eo ket sur. Ne vehe fall memestra, evit lakaat razh ar vrezhonegourien d’en em gompreñ gwelloc'h. Ar pezh a zo talvoudus bras evit dazont ar brezhoneg. Geneomp, e Bro Gwened, e vez klewet abadennoù a Vro Gerne, a Vro Leon, a Vro Dreger, a drugarez da Radio Bro Gwened... Ha gwell a-se.

Ouf ! 
Met, e-pad ar staj-se un vaouez koant ‘doa lâret din penoas he oa bet kountant da glewet komz gwenedeg. Ouf...

Anavezout a ran un den hag a oa erru skuizh ("shueh" e gwenedeg) get ar goap a vez graet get tud zo. Labourat a rae get kelennerion brezhoneg a Vreizh a bezh, ha goap a veze graet alies awalc’h gete ag ar gwenedeg e-pad stajoù 'zo. Ar pezh a c’hell bout pounner ha diaes da enduriñ a wezhoù. Oc’hpenn da-se, bout eh eus tud a gomz ur brezhoneg standardiset, pasteuriset, sterilizet, get ur pouezh mouezh galleg spontus, hag a ra goap doc’h ar Wenedourion... Bizkoazh kement all.

Ar gwenedeg  a zo brezhoneg da vat. N’eo ket ur sort “trefoedaj” hanter c’halleg hanter brezhoneg, evel ar pezh a veze lâret gwezhall get tud zo. Selaou ha deskiñ gwenedeg a zo un doare da zeskiñ brezhoneg ivez.

Tapit pilulennoù, mar plij !
Kamaraded goaperion, mard eh eus pilulennoù evit ho lakaat da gomz gwenedeg doc’htu, lonkit un nebeut anezhe mar plij geneoc’h. Mod-se e welloc'h penaos e vo graet goap doc’hoc’h, ha penaos an dra-se a c’hell bout displijus ha diaes a wezhoù.

Hag e c'hortozan breman an abadenn Ken tuch a raio goap ag al leoneg, ar gerneveg, an tregereg, ha gwelloc’h c’hoazh : ag ar vigoudeneg. Er parlant-se eh eus un doare drol da gontiñ memestra : “fec’h” e vez lâret gete evit lâr “c’hwec’h”. “Fec’h” evit “c’hwec’h”, danvez a zo d’ober goap memestra. Mechal ma z’eus, er bed ar bezh, tud all a gonta evel-se ? Marteze, ar fec’h-se a vez distaget e Bro Vigouden he unan. Ur sort “fec’h” solitaire, kwa. Ouaf ouaf...

Setu, echu an abadenn. Ken tuch !

Christian Le Meut

23/09/2008

Noms, sacrés noms...

La version bretonne de cet article, parue en mars 2005, suscite actuellement des commentaires. Je  l'ai donc rééditée, ainsi que la version en français, que voici.

"J’ai commencé à parler breton début 2002 et je découvre, petit à petit, le monde des bretonnants. Commencer à parler une langue, à la lire, à comprendre les gens qui la parlent, à être compris soi-même, est un grand plaisir. Avec la découverte de la langue elle-même, vient la découverte d’un univers, d’une façon de voir le monde, d’une culture qui fut celle de mes ancêtres jusqu’à mes quatre grands-parents.

Mais il y a aussi la découverte, collatérale, des us et coutumes du monde bretonnant. Ainsi, j’ai découvert qu’il fallait “bretonniser” les noms de familles, et donc le mien... J’ai commencé à envoyer des articles en breton à tel ou tel journal, en les signant de mon nom, et j’ai eu la surprise, une fois imprimé, de voir mon patronyme transformé sans qu’on m’ait demandé quoi que ce soit. A la place de Christian Le Meut, j’ai eu droit à du Christian Meut, ou du Christian Ar Meut... Cachez donc ce “Le”, trop français, que nous ne saurions voir... Une revue m’a indiqué que si je voulais continuer à écrire dedans (bénévolement je précise), il fallait “bretonniser” mon nom. Mon nom ne ferait pas assez donc breton : ça alors ! Et comme je suis un peu têtu, j'ai dit non. Non. NON. NANN.

Cristiano El Moto ?
Voilà une vingtaine d’années que j’écris des articles, c’est d’ailleurs mon métier, et certains ont été traduits en espagnol, en allemand, en anglais... Mon nom n’a pas été changé pour autant, pour devenir “Cristiano El Moto” ou “Chris The Meuth”... Mais c’est ainsi dans le monde des bretonnants, si vous avez un petit quelque chose de trop français dans votre nom, il faut le “bretonniser” d’urgence. Et, dans ce sport là, l’injustice est de mise car il en est qui doivent changer leurs noms et d’autres qui n’ont rien à changer dedans...

Mais, si l’on admet ce principe de bretonnisation, comment le mettre en application ? Si je suis Christian Le Meut selon l'Etat civil français, comment traduire cela en breton ? Kristen (équivalent du "Christian" français) ar Maout, Kristen Meut; Kristen Er Meut... “Maout”, signifie “bélier”, en breton vannetais mais, du côté de Crac’h et de Ploemel, près d’Auray, où sont nés mes grands-parents, ont dit plutôt “meuw” que “meut”. Qui donc choisira la meilleure traduction et prononciation ? L’Office de la langue bretonne, l’université de breton de Rennes ou celle de Brest ? Ces professeurs éméritees et spécialistes ne sont pas toujours d’accord entre eux...

Et si l’on bretonnise les noms de familles d’un côté, pourquoi ne pas les franciser de l’autre ? Mon nom de famille signifierait donc “le bélier” ou “le mouton”. Comment choisir ? Selon les dictionnaires, ce mot peut aussi désigner un “champion”, puisqu’un mouton était, et est encore (mais ne le répétez pas à Brigitte Bardot), donné au champion de lutte bretonne ayant gagné un tournoi... “Champion”, ce ne serait pas mal sauf que, comme il est également question de bêtes à cornes, un de mes dictionnaires bretons indique une autre traduction : “cocu”...

Effacer la part française ?
Dur dur, donc, de franciser comme de bretonniser. Les noms de familles, comme ceux de lieux, sont le fruit de longs processus historiques, familiaux, culturels. Si j’en crois le mien, je suis donc d’origine un peu chrétienne du côté de mon prénom, breton du côté de mon nom de famille mais avec une part française... Et c’est tant mieux. Car quelle est donc cette idée de vouloir “bretonniser” les noms, qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi chercher à effacer, à couper, à nier ainsi, une partie de notre identité ? Ce type de procédé a été utilisé contre la langue bretonne pour l’effacer du paysage, et c’est justement une bonne raison de ne pas l’utiliser à nouveau contre, cette fois, notre part française (et nos autres parts !).

Alors comment résoudre le problème ? Et bien en laissant les noms da  familles tels qu’ils sont et en laissant chacun libre des les “bretonniser” ou pas, et de signer à sa guise... Mais, en continuant de chercher, j’ai découvert récemment que mon nom de famille pourrait venir du gaulois, via le breton ! Voilà l’idée : le gaulois étant une langue celte, ancêtre commun à la langue bretonne et à la langue française. Pourquoi ne pas “gauloïser” plutôt les noms de familles ? Mais comment ? Eh bien à la façon d’Astérix, pardi, et c’est signé :

Christianix Le Meutix

Anvioù, sapre anvioù

Ar pennad-se, embannet e miz Meurzh 2005, a laak tud-zo da gomz ha da skriv hiriv an deiz, setu perak en embann a ran en-dro.

"Kroget m’eus da gomz brezhoneg er bloaz 2002 hag e tisoloan tamm ha tamm bed ar vrezhonegerion, bed ar re a gomz "breton", evel ma vez lâret koste An Alré. Me faote diñ komz brezhoneg abaoe pell, har ur blijadur bras eo krogiñ da gompreñ, lenn, ha gomz brezhoneg. Mod-se e teskan, tamm ha tamm, yezh ma zud kozh, hag a oa brezhonegerien a vihan anezhe. Razh. Deskiñ brezhoneg zo ul labour da vat... Met klask da gompreñ bed ar vrezhonegerion zo ivez ul labour, da vat.

Da skouer, kavet m’eus souezhus bras un dra hag a zo, war e seblant, boutin evit ul lod vras ag ar Vrezhonegerion : chañch o anvioù familh evit o brezhonekaat... Kroget m’eus da skrivañ e brezhoneg ha da gas testennoù da gazetennoù-zo... Met chanchet eo bet ma anv, ma sinadur, hep bout goulennet netra genin. E-lerc’h Christian Le Meut, m’eus kavet “Christian Meut”, pe “Christian Ar Meud”, da skouer... Troc’het eo bet al “Le”, a zo re c’halleg evit tud-zo marteze... Hag ur gazetenn da lâr diñ a oa brav ma fennadoù skrid met e oa red chañch ma sinadur evit brezhonekaet anezhan ! Bizkoazh kemend all n’eo ket brezhoneg awalc’h añv ma familh, m'eus sonjet. Met penn kalet on un sort, ha kreskontet m’eus nann. Nann. NANN !

Cristiano El Moto ?
Kazetenner on abaoe 1984. Pennadoù skrivet ganin a zo bet troet e saozneg bleadeù-zo, pe e germaneg, pe e spanoleg... Ha n’eo ket bet troet ma sinadur evit donet da vout “Cristiano El Moto”, pe “Chris The Meuth”... Met, mod-se emañ e bed ar vrezhonegerien, red eo chañch hoc’h anv ma z’eus un nebeut galleg e barzh. Ma n’eus ket, n’ho po ket netra da chañch ! Ha chañch zo aes da lâret met penaos ? Mard on me Christian Le Meut e galleg, penaos e vo troet e brezhoneg. Kristen (Christian e brezhoneg) Ar Maout ? Christian Meut ? Christian ar Meut ? Pe Kristen Er Meut ? Ha perak “meud” ? Koste Krac’h ha Pleñver, e lec’h ma oa ganet ma zud kozh, e vez lâret kentoc’h “meuw”... Get piv e vo choazet ar stum gwellan ? Tud ag Ofis ar brezhoneg ? Pennoù bras ag ar skolioù veur ? Met re a skol-veur Brest, pe re a skol-veur Roazhon ? Sach blev a zo etreze alies !

Gallegaat ?
Ha deomp pelloc’h : mard eo brezhonekaet anvioù familh get brezhonegerion-zo, perak ne vehe ket “gallegaet” o anvioù get gallegerion zo ? Hervez ar pezh m’eus goulennet get ma zud kozh, “Le Meut” a dalv “le bélier”, pe “le mouton”, e brezhoneg gwenedeg; pe ivez, “champion” peogwir e vez roet ur maout d’ar gourener en deus trec'het ar re all : “Aet eo ar maout getan”... Met ar ger se a dalv ivez (a-wezhoù, pas alies elkent), “cocu” e galleg, hervez ar geriadur Favereau... Ma m’behe c’hoant gallegaat me avn, penaos dibab ?

Me, m’eus ket afer na da vrezhonekaat, na da gallekaat ma anv.
Ha me gav souezhus doarieù sort-se. Hanter vreton hag hanter c’halleg eo ma anv, ha kristen ma anv bihan. M’eus ket choazet met mod-se emañ, ha gwell a-se. Perak brezhonekaat anvioù familh ? Roet int bet deomp evel m’emaint, get hon tud. Get hon istor ivez. Me zo me Breizhad, Breton, ha français, hag european, hag ur mab den, ha traoù all c’hoazh. Ur binvidigezh eo. Perak klask da droc’hiñ, traoù hag a zo ul lodenn a ma istoer, ha ma identitelezh ? Traoù sort-se a zo bet graet a enep d'ar brezhoneg : perak oc’h ober en dro a enep d'ar galleg ?

Penaos diskoulmiñ an afer neuze ? Aes eo : lesket anvioù an dud evel m’emaint, ha lakaat pep hini libr da chañch pe pas e anv hervez e sonjoù...

Un dra c'hoazh. Hervez un levr m’eus lennet ar ger “maout” a a zeuhe ag ar yezh komzet get ar C’hallaoued, ar galianeg, hag a oa ur yezh keltiek evel ar brezhoneg. Setu ur sonj vat : galianekaat anvioù familh ! An dra-se a vehe gwelloc’h c’hoazh... Met penaos ? Doare Asterix marteze ? ha setu, chañchet m’eus ma sinadur. N'on ket ken penn kaled, benn ar fin ! Sinet

Christianix Le Meutix"