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22/01/2014

Langues régionales : des sources précises sur la charte européenne

Une source fiable et très intéressante sur les langues du monde, et les politiques linguistiques, est celui de l'Université Laval, section linguistique, au Québec. Ces universitaires ont, ainsi, étudié de près la charte européenne des langues minoritaires et, notamment, ce que le gouvernement français a adopté en 1999 (mais non mis en oeuvre, la charte n'ayant jamais été ratifiée) :

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Europe/France-39engagements...

21/12/2011

Pezh c'hoari : Largo desolato get Vaclav Havel

medium_largo117.jpg

Vaclav Havel a oa bet troet e brezhoneg/Vaclav Havel avait été traduit en breton. Setu ar pezh em boa embannet war Rezore e 2006/Voici une note publiée en 2006.

Largo Desolato zo unan ag ar pezhioù c’hoari brudetañ skrivet get Vaclav Havel e 1984, da vare an diktatourelezh e Tchekoslovakia. Troet eo bet e brezhoneg get J. Abasq hag embannet get Emgleo Breiz e 1993. 

Setu ur c’helennour, ur prederour, Leopold Kopriva, brudet bras en e vro evit bout en em savet a enep an diktatourion. Met n’eo ket en e aes memestra, aon en deus bout arestet ha toull-bac’het... Daou boliser a  zeu da ginnig un “emglev” dezhan a bezh ar gouarnamant : sinañ ur paper evit touiñ n’en deus eñ skrivet ar pezh a zo bet embannet edan e anv... Pe bout kaset d’al lezvarn. Ar bolisourion a ya kuit e reiñ un nebeut amzer d’ar prederour da brederiañ...

War lerc’h daou zen all, daou vicherour a zeu da galonekaat Kopriva, da lâr dezhan kenderc’hel e stourm. Hervezo ar bopl n’eus afer a dud eveltan a embann ar wirionez... Mignonned ha mignonnezed all a zeu da gomz getan met kollet awalc’h eo, ar prederour, war  e seblant. Sinañ pe pas ? Bout barnet ha toull bac’het pe chom “dieub” ? 

Diskouezhet eo barzh ar pezh c'hoari se get Vaclav Havel penaos a veze graet get an diktatourion d'ar c'houlz-se : ur sort jahinerezh e c’hourdrouziñ an dud, e reiñ aon dezhe. Met, a benn ar fin, petra vo divizet get Kapriva ? Havel e unan zo bet toull-bac'het e pad bleadeù evit bout lâret ha skrivet e sonjoù edan an diktatourelezh kommunour.

Galleg : la pièce de Vaclav Havel, Largo Desolato (1984), a été traduite en breton en 1993. Elle montre un instant de la vie d'un intellectuel résistant à la dictature : signer ou pas une déclaration que lui propose deux policiers de la part du gouvernement, où il affirmerait ne pas être l'auteur de ses écrits... 

Christian Le Meut

08/03/2010

Mouezherioù rannvroel/Elections régionales : programm al listennoù

Ur sonj vat deus bet webmasterez ar blog Gwennao : tolpiñ razh ar pezh a zo kinniget evit ar yezhoù rannvroel (brezhoneg-gallaoueg), get al listennoù politikel war ar renk evit ar mouerezhioù (votadegoù) rannvroel.
La webmaster du blog Gwennao a eu la bonne idée de rassembler les propositions concernant les langues régionales (breton-gallo), des listes en présence pour les élections régionales.

http://gwennao-fotoiou.over-blog.com/article-regionales-p...

01/02/2010

L'identité française : une devise, "liberté, égalité, fraternité" à mettre en pratique

Selon un sondage CSA-Le Parisien publié fin 2009, la langue française est plébiscitée comme “élément constitutif” de "l'identité de la France" par (80%) des sondés devant la République (64%), le drapeau tricolore (63%), la laïcité (61%) les services publics (60%).  80 % ! La croyance selon laquelle parler une langue unique (ou commune), est indispensable pour créer une “identité”, une “nation”, est largement répandue en France, malgré quelques faits qui contredisent cette croyance.

Premier fait : la France est multilingue, entre les langues parlées dans certaines régions depuis des siècles, voire avant l’apparition du français (Pays Basque, Bretagne, Alsace, Occitanie, Flandres, Corse...), et les langues des populations immigrées.

Deuxième fait : les frontières linguistiques ne recoupent pas les frontières nationales puisque la Suisse romande et la Wallonie belge ne sont pas en France. Suisse, Belgique, tiens donc, deux pays multilingues. Le premier n’a pas l’air d’en souffrir. On annonce depuis longtemps l’éclatement du second, mais il tient.

Troisième fait : pendant des siècles, et aujourd’hui encore, des millions de citoyennes et de citoyens français n’ont pas parlé le français. Les Bretons le savent bien. J’ai moi-même, qui suis né en 1964, connu quelques personnes âgées qui parlaient très bien leur langue maternelle, la langue bretonne, mais maîtrisaient très mal, voire pas du tout, le français. Des générations de Bretons, d’ailleurs, ont pris le français à l’école et n’ont pas pu jouir d’un droit que la convention des droits de l’enfant reconnaît désormais : celui d’être alphabétisé dans sa langue maternelle, ce qui n’empêche pas l’apprentissage précoce d’une seconde langue. Aujourd’hui, certaines personnes âgées d’une soixantaine d’années se souviennent qu’elles ne parlaient pas un mot de français en arrivant à l’école. Elles y ont appris la langue française, souvent punies quand elles parlaient breton. Il doit encore y avoir aujourd’hui, probablement, des milliers de Français qui ne parlent pas, ou très mal, le français, parce que leur langue maternelle et quotidienne est le créole, ou une langue amérindienne, ou une langue kanak...

Quatrième fait : une langue commune (souhaitable évidemment, si elle n’entraîne pas la mort des autres langues du territoire), n’est en rien suffisante pour créer une unité nationale. Les élites étasuniennes parlaient anglais et ça n’a pas empêché la guerre de Sécession au XIXe siècle. Les guerres civiles d’Espagne, d’Irlande, montrent bien qu’une langue commune n’est pas suffisante, et en France non plus : la guerre d’Algérie, la guerre entre résistants et collaborateurs entre 1940 et 1945, le montrent. En Yougoslavie, toutes les élites intellectuelles parlaient le “serbo-croate”, langue commune aujourd’hui éclatée en plusieurs langues officielles soi-disant différentes (croate, serbe...). Mais le pays a éclaté quand même,  à partir du conflit au Kosovo (1988-89), parce que Milosevic, adoptant un discours nationaliste, a supprimé les libertés des albanophones de cette région, notamment la liberté d’être scolarisés dans leur langue.

Contrat social
La langue commune est donc loin d’être suffisante pour créer une nation, ni même un contrat social dans lequel se retrouverait une population. Alors quoi donc ? La prospérité économique est un facteur essentiel, à condition que les richesses soient équitablement partagées. Or, aujourd’hui, l’Etat redistribue des impôts aux très riches. Est-ce cela, la République ? Il y a donc un modèle social à construire, qui garantisse l’accès à la santé, au logement, au travail, à un environnement sain, à l’éducation. Mais une éducation citoyenne, qui cherche à former des êtres humains épanouis, pas des futurs travailleurs à la chaîne. Un modèle politique qui agisse concrètement contre la discrimination. Un modèle politique, enfin, qui garantisse les droits des citoyens, et des minorités. L’Etat français continue d’être hyper centralisé et normatif. Les habitants des régions existent-ils ? Quand  20.000 personnes manifestent dans les rues de Carcassonne, en octobre 2009, ou dans celles de Rennes, en mars 2003, pour demander un vrai statut des langues régionales, pourquoi les médias dits “nationaux” en parlent-ils si peu ? pourquoi cela suscite-t-il si peu d'intérêt à Paris ?

Alors, la langue française, “élément constitutif” de de la France, de l’identité nationale ? Beaucoup de Français le croient, manifestement. Mais on peut être Français et ne pas parler le français. Et le fait de parler une langue commune ne garantit contre rien. Contre aucune injustice, contre aucune régression sociale, contre aucune avancée du libéralisme sauvage, contre aucune atteinte à la nature. Les pires pratiques sociales, les pires discours racistes, violents, diviseurs, peuvent se tenir en français, comme dans n'importe quelle autre langue.

Droit à la différence
Et chercher à imposer le français comme langue unique, en niant l’existence ou la valeur des autres langues de France, constituerait une injustice et une violation des droits de l’Homme. Alors il faut chercher plus loin, plus profond, autre chose. Dans un nouveau contrat social qui peut continuer à s’articuler autour des idées de démocratie et de république, de liberté, d’égalité, et de fraternité. Du droit à la différence. Idées qu’il faut mettre en pratique bien plus profondément qu’elles ne le sont aujourd’hui.

Christian Le Meut

* Sondage effectué par téléphone les 28 et 29 octobre 2009 auprès d'un échantillon  représentatif de 1.006 personnes majeures, selon la méthode des quotas.

28/10/2009

Ur burzhud : kavet m'eus brezhoneg en ti post

imagier403.jpgDec'h e oan bet da di Post an Hen-Bont da brenañ timproù ha petra m'eus gwelet : brezhoneg  b'an ti Post !.. Bon, n'eo ket kalz a dra, met memestra. Hiriv an deiz an tier Post a za da vout stalioù konverzh da vat : traoù a bep sort a vez gwerzhet e-barzh. Levrioù, kartennoù post, stiloioù, pladennoù musik, ha c'hoazh, ha c'hoazh. Ar pezh a lak ar paotr a zalc'h ar stal butun-kazetennoù-levrioù just e tal ti Post an Hen-Bont da gounariñ, ar pezh a zo komprenapl.

Hag e-mesk an traoù a oa bet lakaet da werzhiñ b'an ti Post e oa un dastumad levrigoù evit deskiñ tra mañ tra war temoù rezis, evel "L'imagier français-breton". Eizh bajenn, treset brav, get brezhoneg gwir met savet a dreuz memestra, rak, e galleg, emañ bet lakaet an añv hepken, evel "tourterelle"; hag e brezhoneg ar gêr mell a zo bet lakaet araok : "an durzhunell", ar pezh a chañch kalz a dra e brezhoneg memestra... Ur skouerenn m'eus prenet (tost da bevar euro memestra), ha prenet m'eus ivez timproù, rak timproù a vez gwerzhet c'hoazh en ti-Post. Ouf.

Estroc'h evit ar pezh m'eus kontet araok, bizkoazh m'eus gwelet brezhoneg en tier Post. A-benn disadorn, ar strollad Aï'ta a savo ur sort "votadeg" evit goulenn ma vo lakaet muioc'h a vreton b'an tier post :

"Ai'ta ! a ginnigo d'ar sadorn 7 a viz Du, etre 10e ha kreisteiz, ur votadeg digor d'an holl evit ma vefe degemeret hor yezh e tier-post ar vro (panellerezh, mekanikoù, tu da gozeal brezhoneg ouzh an implijidi kontant d'hen ober... sellet deus an destenn-stag). Kinniget e vo dirak un 10 ti-post bennaket, e bro Dreger, bro Leon koulz ha bro Gwened : Pondi, an Alre, Gwened hag an Oriant. Evit ma teufe brav an oberenn-mañ er mediaioù ha gant renerezh ar Post e rankomp bout niverus evel-just !"

Evit mont e darempred get Aï'ta Bro Gwened :

ai.ta.brogwened@gmail.com

08/09/2009

Pour apprendre le breton avec plaisir

plijus392.jpg"Plijus", qui signifie "plaisant" en breton, est le mot dessiné sur les affiches diffusées un peu partout en Bretagne afin de promouvoir les cours de breton pour adultes. L'affiche est plutôt plaisante à regarder mais pas très lisible et je doute un peu de son efficacité. Si le but est d'amener les gens qui ne lisent, ne parlent et n'écrivent pas breton, à venir l'étudier, il faudrait prévoir des messages plus directs, et bilingues. Mieux vaut s'adresser au public visé dans sa langue, qui n'est pas le breton...

Mais c'est vrai : apprendre le breton est plaisant (mais parfois difficile), enrichissant pour la culture générale, utile socialement (on peut trouver du travail avec, en Bretagne surtout); et humainement, c'est une aventure...

Si vous voulez savoir où se trouve le cours de breton le plus près de chez vous, vous pouvez téléphoner au 0820 20 23 20. Si vous êtes en pays d'Auray, vous pouvez appeler au 02 97 29 16 58 (Kerlenn Sten Kidna).

Kalon vat deoc'h/Bon courage à vous !

02/09/2009

"Pourquoi avez-vous créé un blog dans la langue bretonne et pas seulement en français?"

Un étudiant allemand, Stefan, m'a contacté via Rezore, dans le cadre de ses études, pour me poser la question qui sert de titre à cette note.  Voici la réponse que je viens de lui envoyer.

"Bonjour Stefan

Tout d'abord merci ("trugarez", en breton), pour l'intérêt que vous portez à la langue bretonne, et au blog que j'ai créé, Rezore (diminutif de "re a zo re" : "trop c'est trop" en français).

Rezore est né en mars 2005. A l'époque, quelques journaux avaient mentionné cette création (le mensuel Le Peuple Breton, le quotidien Le Télégramme dans sa page du jeudi). Depuis, Rezore a été mentionné par beaucoup d'autres sites, ou mis en lien, mais je constate que c'est la première fois que quelqu'un m'interroge à ce sujet : jamais un étudiant breton ou français, aucun journaliste breton (ou français), ne m'a posé une telle question. Même chose pour les journalistes, médias, et étudiants bretonnants (parlant breton), alors même que certains consultent Rezore. D'autres ne le consultent pas et ne s'intéressent aux blogs en breton, ni aux sites internet, tant pis pour eux, ils (ou elles), négligent ainsi des sources d'information...

Pourtant il y a une présence du breton sur internet (Wikipédia...), et sur les blogs et je pense que c'est un sujet intéressant à traiter mais, pour une grande partie des médias nationaux français (basés à Paris pour la plupart), et du monde universitaire, les langues régionales n'existent pas. Je veux dire par là qu'elles ne sont pas un sujet d'intérêt, elles sont hors de leur champs de vision, autant le breton que les autres régionales pourtant encore parlées par des millions de personnes. C'est un peu un sujet tabou, mis de côté, soit réduit à du folklore, soit méprisé, soit gênant, notamment parce que la langue française est vue comme un "ciment" de la nation et que la présence d'autres langues historiques dans l'Hexagone dérange ce schéma. Mais  il y a certainement d'autres explications.

Cette indifférence n'est pas grave en ce qui concerne Rezore, qui vit sa vie, mais c'est plus une problème pour les langues régionales qui ne font pas l'objet de l'intérêt qu'elles mériteraient (en tant que richesses culturelles, scientifiques, populaires...), ni du soutien politique que leur situation demandent puisque la plupart des langues régionales en France voient le nombre de leurs locuteurs baisser, et très rapidement. De un million vers 1950, ce nombre est passé à 200.000 aujourd'hui, pour le breton.

Je ne suis donc pas surpris, dans ce contexte, que le premier étudiant qui s'interroge (et m'interroge), sur Rezore ne soit ni breton, ni français... !  Votre intérêt est d'autant plus méritoire. J'en arrive donc à votre question :

Pourquoi avez-vous créé un blog dans la langue bretonne et pas seulement en français? C'est-à-dire qu'elle est votre intention ?

J'ai appris à écrire, lire et parler breton en 2001/2002, lors d'un stage de formation de six mois assuré par l'association Stumdi, financé par la région Bretagne, et alors que j'étais chômeur. Le français est ma langue maternelle mais le breton est ma langue d'origine : tous mes grands parents le parlaient; mon grand-père maternel avait appris à lire le breton au catéchisme. Mais le breton était alors exclu de l'école, autant comme langue d'enseignement que comme matière à enseigner et, dans les années 1950, les familles, pour aider leurs enfants à obtenir de bonnes situations professionnelles, ne leur ont pas transmis cette langue, perçue comme quelque chose de peu d'importance, sans valeur, et arriérée. Parler breton était dépassé, pas moderne, sans intérêt, a-t-on fait croire aux gens.

Ainsi, les parents de mon père parlaient breton entre eux et devant les enfants, mais s'adressaient en français aux enfants. Mon père comprend donc beaucoup de choses en breton, peut dire quelques phrases, mais n'a jamais réellement parlé. Il n'a pas non plus appris à écrire et lire sa langue maternelle. La situation est proche en ce qui concerne ma mère. Personnellement, dès mon adolescence, dans les années 70, j'ai réalisé que cette situation était injuste et anormale. Ce n'est qu'au lycée que j'ai pu commencer à apprendre ma langue d'origine, en terminale. J'ai ensuite essayé par différente méthode mais, habitant hors de Bretagne, c'était difficile.

Quand je suis revenu vivre en Bretagne, en l'an 2000, j'ai saisi cette opportunité d'apprendre le breton. En sortant de la formation, n'ayant pas trouvé de travail en breton, j'ai décidé de proposer à une radio associative bilingue, Radio Bro Gwened, d'écrire et de dire une chronique en breton par semaine. Il s'agissait, pour moi, de mettre en pratique l'acquis de ma formation, et de ne pas le perdre. J'ai donc, pendant cinq ans, tenu une chronique, en breton uniquement tout d'abord, puis bilingue. Certaines de mes chroniques furent éditées dans différents journaux et j'ai cherché, sans succès, à les faire éditer en livre. J'ai découvert, en 2005, l'existence des blogs et j'ai donc décidé d'en créer un pour partager gratuitement mes chroniques radio sur internet. C'est ainsi qu'est né Rezore.

Au fil du temps, Rezore est devenu une sorte de "minimédia" traitant principalement de questions linguistiques et bretonnes, mais pas exclusivement. Je souhaiterais y parler plus de choses que j'aime (livres, musiques, films, lieux, etc), mais je manque souvent de temps.

Publier un blog en breton est une façon de donner de la matière à lire et à découvrir aux bretonnants. Un blog est un lieu d'échange, à travers les commentaires. Le breton est une langue vivante et rezore contribue, modestement, à la présence de cette langue vivante sur internet.

Je pense aussi, pour certains sujets politiques et/ou linguistiques, qu'il est important d'en parler en breton et en français. Parfois, les bretonnants débattent entre eux et les personnes qui ne parlent pas breton mais qui s'intéressent, n'ont pas accès à ces débats, c'est dommage. Et pour les gens qui ignorent tout de la situation des langues régionales, et ils sont nombreux en France, il n'est pas mal de leur donner à lire en français sur ce sujet. Le bilinguisme, de ce point de vue, peut aider à décloisonner, à échanger, à informer, à sensibiliser...

Rezore est donc, modestement encore, un petit lieu de débat démocratique, en breton et en français.

Pour moi, le fait d'avoir appris le breton est un acte de résistance culturel et politique. Ma génération, la précédente et les suivantes, ont été assignées à l'ignorance en ce qui concerne le breton. Une politique massive a été menée par l'Etat français, pour éradiquer le breton comme langue maternelle, et il y a impliqué la population. Pour moi, il s'agit d'une forme de colonialisme culturel. L'Etat français pouvait introduire l'enseignement et la pratique du français sans chercher à supprimer les autres langues existantes, ce qu'il n'avait pas le droit moral de faire.

Le recours à l'oppression linguistique, pour transformer les populations, a été utilisé dans les pays colonisés par la France, mais aussi dans les régions de l'Hexagone. Cette attitude n'est pas compatible avec les droits de l'Homme et la démocratie. Un Etat démocratique, qui se prétend champion des droits de l'Homme, qui plus est, ne peut pas se comporter ainsi. C'est mon opinion. Apprendre le breton est donc un acte de résistance culturelle, politique et démocratique, contre un arbitraire d'Etat. Créer un blog bilingue, publier (de temps en temps), des articles dans les revues bretonnes, militer dans une association culturelle bretonne, sont, pour moi, des actes de résistance à cet arbitraire.

Voila pourquoi j'ai créé Rezore.

Rezore, depuis sa création en mars 2005 a eu environ 250.000 visites (2.000 visiteurs uniques par mois environ, 5.000 à 6.000 visites).

J'espère avoir répondu à vos questions et je suis à votre disposition pour des précisions éventuelles".

Christian Le Meut

07/07/2009

Bac : "15 en langue régionale"

Entendu ce midi sur France Inter : le doyen des postulants au Bac (Denis Chardenas, 79 ans, habitant le Gard) a été recalé, il n'a eu que "1" en maths et "15 en langue régionale", en occitan. Une matière à faible coefficient (j'avais en 14 au Bac en option breton, c'était coefficient 1 et une note d'encouragement vu mon niveau de l'époque !). Ce sera pour l'année prochaine. Félicitations à ma nièce Lulu qui l'a décroché au premier tour. Pas de breton pour elle, son lycée ne proposait pas d'option langue régionale. Ils sont d'ailleurs rares les lycées qui proposent le breton en option, ou en langue vivante. En pays d'Auray la seule antenne bilingue existant dans un lycée a cessé de fonctionner cette année...
Hélas. Côté soutien aux langues régionales, l'Education nationale et l'enseignement privé, auraient-ils la moyenne ? Pas sûr.

CLM

03/07/2009

Kaozeadennoù war Rezore

Hiriv an deiz un nebeut tud a skriv o sonjoù war Rezore a ziar-benn ar brezhoneg, peanos gober evit ma chomo bev, labour Ofis ar brezhoneg, hag e kavan-me, an tabut-se, pe ar  gaozeadenn-se, interesus bras. D'ober hon eus, ezhomm hon eus, ni brezhonegerion ha tud a labour evit ar brezhoneg, da eskemm, da lâr pe da skriv hor sonjoù, e brezhoneg, e galleg; hag ur blog evel Rezore a zle servij d'an dra se, get ma chomo doujans etre an dud.

Penaos labourat d'an doare efedusan posupl evit ar brezhoneg ? Traoù a vez rebechet d'an Ofis ar brezhoneg. D'am sonj, labour Ofis ar brezhoneg (Oab) a zo talvoudus met an Oab n'eo ket un Akademiezh. N'eus ket Akademiezh evit ar brehzoneg, ha gwell a-ze. Get an ofis e vez graet ul labour pouezus evit brudiñ ar brezhoneg (kumunioù, embreregezhioù...), ar c'hentelioù, an toponomiezh, ar pannelloù divyezhek, ar benvegoù nevez (informatik), ha c'hoazh.  Met, d'am sonj, an Ofis ne labour ket trawalc'h get ar c'hrevredigezhioù a zo e pep lec'h e Breizh, ar an dachenn, ar pezh a zo domaj. Efedusoc'h vehe e labour, ha labour ar c'hrevredigezhioù ivez.

Met, kalz a  vern penaos, ar pezh a lâr Elis n'eo ket faos ivez : get ar Vretoned eo dazont ar brezhoneg. "Mais ce n'est pas aux linguistes de sauver les langues. C'est une tâche qui incombe aux communautés elles-mêmes" eme ar yezhour Jean-Marie Hombert (La Recherche, avril 2009).

E galleg/En français
Plusieurs personnes participent actuellement à un débat très intéressant sur Rezore. Les bretonnants, et les personnes qui travaillent pour la langue bretonne en général, ont besoin de lieux de  débat, d'échange d'idées, en breton, en français, ou autre. Un blog comme Rezore doit servir à ça, à condition de respecter des règles de respect mutuel dans les échanges.

Comment travailler de la manière la plus efficace pour la langue bretonne aujourd'hui, et pour son avenir ? Des reproches sont adressés à l'Office de la langue bretonne (OLB). A mon avis, son travail est important dans bien des domaines (promotion du breton auprès des communes, des entreprises, travail sur la toponymie, les outils informatiques, panneaux bilingues...). Mais l'office n'est pas un académie, comme il y a l'Académie française, et c'est tant mieux. Je pense, cependant, que l'OLB ne travaille pas suffisamment en lien avec les associations présentes sur le terrain. Elle y gagnerait en efficacité, et les associations aussi.

Quoi qu'il en soit, ce que dit Elis n'est pas faux non plus : l'avenir du breton est entre les mains (ou les langues), des Bretons. "Mais ce n'est pas aux linguistes de sauver les langues. C'est une tâche qui incombe aux communautés elles-mêmes" remarque fort justement le linguiste Jean-Marie Hombert (La Recherche, avril 2009).

02/07/2009

Brezhoneg : un nebeut sifroù

brudenevez274379.jpgSetu un nebeud sifroù lennet barzh levr Fañch Broudic "Parler breton au XXIe siècle" a ziar sondaj nevez "TMO-Régions 2007", ha barzh niverenn diwezhañ Brud Nevez (274) e lec'h m'en deus Fañch Broudic diskouezhet disoc'hoù ar sondaj-se e brezhoneg*. 3.108 den a zo bet aterset get TMO e 2007.

- 206.000 den a "gomz" brezhoneg, e kontiñ bugale ar skolioù divyezhek (12.000). 257.000 a oa e 1999 hervez an Insee. 1.100.000 e 1950 hervez Fañch Broudic.
- 80.000 brezhoneger a zo edan 60 vloaz.
- 103.000 a zo retretidi
- 112.000 a zo e chom e Penn ar Bed; 43.750 e Aodoù an Arvor; 33.000 er Morbihan...
- 54 % ag ar vrezhonegerion ha zo brezhonegerezed.
- 62 % a lâr e ouiont lenn brezhoneg.
- 37 % a oar skrivañ (13% "mat tre" pe "mad awalc'h")..
- 14 % a reskont e komzont gwenedeg, da lâred eo 24.000 den.
- 4% ag ar Vretoned etre 15-19 vloaz a c'hell komz (1% e 1997 hervez ar sondaj TMO graet ar bloaz-se).
- 34.500 a ra get ar brezhoneg bemdez.

*Brud nevez, 10 ru Kemper, 29200 Brest. Pellgomz : 02.98.02.68.17. www.emgleobreiz.com

20/06/2009

Langues régionales : Michel Mohrt, un académicien contre l'Académie

ya378.jpgL'hebdomadaire en langue bretonne Ya! publie en dernière page des entretiens souvent intéressants. C'est le cas cette semaine (n°210 du 12 juin), avec Michel Mohrt. Cet écrivain âgé de 95 ans, vivant à Paris, est d'origine bretonne. Ses deux grand-mères parlaient breton, explique-t-il, et si lui n'a pas appris la langue, il a "toujours du plaisir à l'entendre". Originaire de Morlaix, et âgé de 95 ans, il vit désormais entre Paris et Locquirec. Membre de l'Académie française, il dit à Ya! son désaccord  avec cette assemblée en ce qui concerne les langues régionales. En 2008, lorsque l'Assemblée nationale vota un amendement modifiant la Constitution française pour y inclure une reconnaissance des langues régionales, l'Académie s'y opposa. La modification fut votée néanmoins par le Parlement.

"J'ai dit que je n'étais pas du tout d'accord avec ce que l'Académie avait déclaré à propos des langues minoritaires, dit-il. L'Académie ne voulait donner aucune place aux langues régionales. Ce qui m'a choqué et j'ai dit mon opinion : la langue bretonne doit rester vivante et il faut la secourir. Je ne sais pas si j'ai été beaucoup écouté, mais c'est important pour moi. On ne peut pas défendre une langue - le français, comme le fait l'académie - et ne pas accorder une place aux autres langues. Pour moi, c'est un peu de la richesse mondiale qui est là, en danger".

Biographie de Michel Mohrt :

http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...

Ya! Keit vimp bev, 29520 Laz. Tél. 02.98.26.87.12.

 

19/06/2009

Yezhoù rannvroel : Michel Mohrt, un akademissian a-enep an Akademiezh !

ya378.jpgGet ar gazetenn Ya! e vez embannet bep sizhun un atersadenn hag a zo, d'an aliesan, interesus ha kentelius. Setu ar pezh a sonjan ivez e keñver ar pennad embannet  d'an 12 a viz mañ. Hubert Kernéis n'eus aterset ar skrivagner Michel  Mohrt, 95 vloaz, ezel Akademiezh Bro C'Hall. Un den a Vreizh eo, neuze, genidig a Vontroulez hag e chom "etre Pariz ha Lokireg" eme Ya!. "Va div vamm gozh a gomze brezhoneg" a zispleg ar skrivagner. "Va unan, m'eus ket desket ar yezh, met atav m'eus bet plijadur o klevet anezhi".

Interesus eo ar pezh a lâr Michel Mohrt e keñver ar pezh a oa bet embannet ar bloaz paseet get an Akademiezh a zivout ar yezhoù rannvroel. Sekretourez "peurbadus" an Akademiezh, Hélène Carrère d'Encausse, 'doa lâret e oa an Akademiezh a enep ar raktres votet get ar c'hannaded evit anavezout ez ofisiel ar yezhoù rannvroel barzh Bonreizh Frans. Michel Mohrt a zispleg penaos n'eo ket eñv a-du : "Lavaret m'eus n'edon ket a-du tamm ebet get ar pezh he doa embannet an Académie diwar-benn ar yezhoù bihan. An Académie ne felle ket dezhi reiñ plas ebet d'ar yezhoù rannvro. Feuket on bet get an dra-se hag em eus lavaret ma sonj : ar brezhoneg a rank chom bev ha ret eo sikour anezhan ! Ne ouezan ket ma 'z on bet selaouet kalz, met a-bouez eo an dra-se evidon. Ne c'heller ket difenn ur yezh - ar galleg da skouer, ar pezh a ra an Académie - hag ankounac'haat reiñ o flas d'ar yezhoù all. Evidon eo un tammig deus pinvidigezh ar bed a zo en arvar aze."

Piv eo Michel Mohrt ? Kit da welet war Wikipédia (e galleg) pe :

http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...

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