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12/03/2008

Auray/An Alré : hag ar brezhoneg ? Et la langue bretonne ?

Petra eo sonj an tri den  zo war ar rank evit bout maer An Alré a ziar-benn ar breton, ar brezhoneg (ar maer M. Le Scouarnec; an UMP A. Guillou-Moinard; J-M. Alexandre, tost d'ar modem) ? Ar reskontoù war lerc'hienn internet Le Télégramme :

Les idées des trois têtes de listes d'Auray aux élections municipale sur la langue bretonne (M. Le Souarnec, gauche-maire sortant; A; Guillo-Moinard, UMP); J-M. Alexandre (centriste) sont sur le site du Télégramme :

http://elections.letelegramme.com/municipales-2008/commun...

A-benn ar fin, Michel Le Scouarnec hag an tu kleiz a zo paseet d'an taol kentañ. 

19/02/2008

Emvod ar Gelted/Festival interceltique : "hetoù" or not "hetoù" ?

cea02312a530e4b7e32b7896a7559d44.jpgN'eo ket aes bemdez buhez Yann brezhoneger e welet stad truek e yezh. N'eus ket pell zo m'eus lennet anv ur bar, koste Gwened : "Ar tavarn" a vez graet anezhi !? Ur fari eo, e brezhoneg e vez lâret "An davarn". Razh an dud a c'hell gober farioù (ha me ivez) met, a-wezhoù e weler anvioù kevredigezhioù, stalioù, bet kavet get tud ne anavezont ket brezhoneg. N'eo ket trawalc'h lakaat daou pe tri c'her unan war lerc'h egile evit sevel un anv e brezhoneg. Evel ma vehe lakaet e galleg un anv evel : "L'auberge des trois chevals". Gerioù galleg eo, met get ur fari spontus.

Gerioù brezhoneg n'eus ket kalz barzh kelaouenn Emvod ar Gelted en Oriant, "Interceltiques" a vez graet anezhi, hag a vez embannet ur wezh pe div bep bloaz. Estroc'h evit "fest-noz" ha "bagad", n'eus kazimant netra e brezhoneg, pe tost. Pennad skrid ebet e brezhoneg, pe divyezhek. Ha geo, an hetoù a zo e galleg hag  e brezhoneg barzh an niverenn diwezhañ : "Ar prezidant Noël Couëdel hag izili ar c'huzul-merañ; ar pennrener Lisardo Lombardia; ar c'hopridi hag an holl tu a-youl-vat Emvod ar gelted an Oriant a ginnig a gwellañ deoc'h evit 2008". Me, ne gomprenan ket petra a dalv-se an dra-se. Mechal ma n'o deus ket ankouiet ar ger "hetoù" ("o gwellan hetoù deoc'h" a vehe un doare dereat da skriv d'am sonj; petra a sonjit-chwi ag an dra-se, brezhonegerion ampart ?). Ankouiet an "hetoù" barzh an "hetoù" a zo domaj, memestra... Hag ez eus ur brezhoneger e-mesk pennoù bras Emvod ar Gelted ?

d9fe5fb8d8e891f9a4601b5dec02194e.jpgLâret eo bet ar bloaz paseet penaos e vehe lakaet muioc'h a vrezhoneg e-mesk ar gouelioù-se get ar rener nevez, Lisardo Lombardia (a Vro-Asturia). Ne vo ket diaes gober gwelloc'h evit ar pezh a veze graet da vare ar rener kozh, an aotrou Pichard. Met bon, betek bremañ ar chanchamentoù a chom dister...

Paour kaezh Yann brezhoneger !

E galleg/en français

Yann le bretonnant n'a pas toujours une vie facile quand il voit l'utilisation qui est parfois faite de la langue bretonne. Ainsi, l'autre jour, j'ai lu le nom d'un bar du côté de Vannes : "Ar tavarn". Tavarn, c'est "café", "taverne", mais en breton ça s'écrirait plutôt : "An davarn", à cause du système de mutations internes que je ne vais pas expliquer ici. Il ne suffit pas de mettre quelques mots les uns après les autres pour créer un nom breton. Comme si, en français, un café s'appelait : "La taverne des trois chevals". Les mots sont français mais ça n'empêche pas qu'il y a une grosse faute.

Du breton, il n'y en a pas beaucoup dans le magazine du Festival interceltique de Lorient (Fil) intitulé "Interceltiques", publié une ou deux fois l'an. A part "fest-noz" et "bagad", rien. Aucun article en breton, ou bilingue. Ah si, les voeux sont en français et en breton dans le dernier numéro. Sauf qu'ils ne veulent rien dire : le mot "hetoù" a manifestement sauté et la phrase publiée n'a, à ma connaissance, aucun sens. Si des bretonnants peuvent me donner leur avis, ça m'intéresse. C'est dommage, quand même, dans une formule de voeux, d'oublier... les voeux ! Y-a-t-il un bretonnant parmi les dirigeants du Fil ?

Ce festival a annoncé, l'année dernière, qu'il ferait désormais une place plus grande à la langue bretonne, notamment avec l'arrivée à sa tête de l'Asturien Lisardo Lombardia. Ce ne sera pas difficile de faire plus qu'à l'époque de l'ancien directeur, M. Pichard. Pour l'instant, les changements restent limités. 

Pauvre Yann le bretonnant ! 

Christian Le Meut 

Une précédente note sur le festival interceltique :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/10/07/intercelt... 

14/02/2008

Europe : défense du multilinguisme

Un député européen italien défend, en français, le multilinguisme face à l'hégémonie de la langue anglaise; ses arguments sur le site de Jean Quatremer, journaliste de Libération à Bruxelles : 

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/02/ch...

08/02/2008

Chronique québécoise : "L'accommodement des cocus"

"L'accommodement des cocus" est le titre d'une chonique (mentionnée sur les sites "Diwan Breizh" et "Oui au breton") de Joseph Facal (Le Journal de Montréal) le 16/01/2008, sur l'utilisation du français à Montréal. Mais si vous mettez "breton" à la place de "français", ça marche aussi, à quelques détails  près...

"Vous êtes dans le coma depuis longtemps si vous avez été surpris par notre enquête sur le recul du français dans les commerces de Montréal.
Toutes les sociétés se construisent des mythes pour se justifier et se donner bonne conscience. Dans ces mythes collectifs, il y a du vrai, du faux et de l'exagéré.
L'un de nos mythes les plus tenaces est notre amour profond pour la langue française.
Je le dis comme je le pense: la grande majorité de nos concitoyens s'en fout royalement, même si elle prétendra toujours le contraire.
Mettons que vous aimez votre femme, vos enfants ou votre chien. Logiquement, vous en prendrez soin et vous vous choquerez si on leur fait du mal, non?

Foutaises

Si nous aimions vraiment notre langue, on en prendrait soin tous les jours plutôt que de se réveiller collectivement une ou deux fois par demi-siècle.
Si nous aimions notre langue, nous ne laisserions pas notre gouvernement en faire sa trente et unième priorité et nous dire qu'elle avance quand elle recule.
Si nous aimions notre langue, nous n'aurions jamais permis à quelqu'un qui la massacrait comme Jean Chrétien de nous représenter dans le monde entier pendant tant d'années.
Si nous aimions notre langue, nous n'accepterions pas que l'on fasse passer pour des dinosaures ou des ceintures fléchées ceux qui se battent pour elle avec des moyens de fortune.
Si nous aimions notre langue, nous ne trouverions pas des allures de prétentieux à ceux qui s'efforcent de bien la parler.
Si nous aimions notre langue, vos enfants ne me regarderaient pas comme un martien quand je déplore leurs lacunes en français.
Si nous aimions notre langue, on ne laisserait pas Air Canada nous rire au nez depuis des décennies.

Blâmes

Et de grâce, ne venez pas blâmer les immigrants.
Si vous dites au Pakistanais qui loue des vidéos au coin de la rue que la majorité au Québec parle français, il vous répondra que c'est vous qui êtes une minorité dans un Canada multilingue. Et il aura raison.
Si vous émigrez en Espagne, vous apprendrez d'abord l'espagnol ou le catalan?
De toute façon, si vous haussez le ton, il vous traitera de chialeux ou de raciste, et ilyaneuf chancessurdixquevousprendrez votre trou.
Mon garçon joue au soccer. Tous les parents de l'équipe sont francophones sauf une dame anglophone, qui est charmante et parle un français très correct.
Systématiquement, les francophones s'adressent à elle en anglais. Elle ne le demande même pas. Voulant être gentils, ils ne voient pas l'immense signification collective de leur petit renoncement individuel.
Non, je ne blâme pas le peuple.

Éviter la bataille

Depuis des générations, une partie de son élite lui prêche qu'il y a toujours moyen de moyenner, qu'il ne faut surtout pas se «chicaner», qu'il faut être «ouvert», «moderne», «tolérant», que toute posture un peu verticale équivaut à vouloir rejouer la bataille des plaines d'Abraham.
Cela laisse des traces. Comme disait Jean Chrétien, «que voulez-vous...».

Joseph Facal

http://www.canoe.com/infos/chroniques/josephfacal/archive... 

06/02/2008

Alaska : ur yezh a zo aet da get/une langue est morte

Hervez ar gelaouenn Marianne (02/02/2008) ar yezh eyak a zo marv ar sizhun paseet get Marie Smith-Jones. Honnezh a oa an den diwezhan a gomze an eyak, ur yezh a veze komzet get an Inuited. Marie a zo marv e Anchorage, d'an oad a 89 vloaz. He seizh bugale ne gomzont ket yezh o mamm rak o zad, ur pesketour gwenn, ne faote ket dezhan e vehe dezket gete o yezh a orin. "Abaoe pemzek vloaz Marie a oa an den nemetan a c'helle kaozeal eyak" eme Mikael Krauss, kelenner ha yezhoniour e skol veur Alaska. "An eyak a zo ar yezh inuit kentañ a ya da get en Alaska met ne vo ket an hini diwezhan", emezan c'hoazh. Chom a ray roudoù ag ar yezh-se memestra : M. Krauss ha Marie Smith Jones o deus skrivet asambles ur geriadur eyak.

Selon l'hebo Marianne (02/02/2008) la langue eyak est morte la semaine dernière avec Marie Smith-Jones. Elle était la dernière personne à parler la langue eyak, langue parlée par les Inuits. Marie est morte à Anchorage à l'âge de 89 ans. Ses sept enfants ne parlent pas la langue de leur mère car leur père, un pêcheur blanc, ne voulait pas qu'ils apprennent leur langue d'origine. "Depuis quinze ans Marie était la seule personne à pouvoir encore parler eyak" explique Mikael Krauss, professeur et linguiste de l'université d'Alaska. "L'eyak est la première langue inuite à disparaître en Alaska mais ce ne sera pas la dernière", souligne-t-il encore. Il restera des traces de l'eyak cependant : M. Krauss et Marie Smith-Jones ont écrit ensemble un dictionnaire d'eyak.

05/02/2008

Pyrénées Orientales : une déclaration pour le catalan

Le site La politique du chacal signale la déclaration votée le 10 décembre dernier par le conseil général des Pyrénées Orientales, en soutien à la langue catalane; elle a des points communs avec celle qui fut votée, à l'unanimité, en décembre 2004, par le Conseil régional de Bretagne. A quand une telle déclaration adoptée par les conseils généraux, comme celui du Morbihan ?

http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/catalani...

27/01/2008

Yezhoù rannvroel/Langues régionales : ur wezh all/c'est reparti !

Setu ar sosialisted e  kinnig c'hoazh ur raktres lezenn evit bout anavezet da vat yezhoù rannvroel barzh bonreizh Bro C'hall. Les socialistes reviennent à la charge avec une nouvelle proposition de loi pour la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Voici le communiqué publié sur le site de Marulise Lebranchu (PS - Morlaix).

"COMMUNIQUE DE PRESSE. Le groupe socialiste dépose une proposition de loi constitutionnelle pour reconnaître les langues régionales.

Victorin LUREL, Marylise LEBRANCHU et Françoise OLIVIER-COUPEAU, député(e)s du groupe socialiste indiquent que le groupe des députés socialistes et apparentés a accepté, à leur initiative, de déposer officiellement une proposition de loi constitutionnelle tendant à modifier l’article 2 de la Constitution pour reconnaître les langues régionales.

Ils se félicitent que leur long combat et leur engagement aboutissent à ce dépôt officiel par 204 députés socialistes et apparentés de leur proposition de loi. Cette nouvelle rédaction de l’article 2 de la Constitution permettra de lever bien des obstacles administratifs et réglementaires à l’utilisation, l’enseignement et à la diffusion des langues régionales. Il sera un signe fort en faveur de la diversité et de la richesse culturelle de notre pays. C’est enfin un préalable juridique nécessaire à la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Ils appellent solennellement le Gouvernement et les députés de la majorité à consacrer cette avancée pour la prise en compte de la diversité lors de la prochaine révision constitutionnelle sur les institutions en votant cette proposition de loi indiquant, dans l’article 2 de la Constitution que « La langue de la République est le français dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine ».

18/01/2008

"La bataille des langues" : une "Manière de voir" avec des oeillères

Tous les deux mois Le Monde diplomatique édite Manière de voir et le dernier numéro (97, février-mars 2008) est consacré à "La bataille des langues". Il s'agit d'une sélection d'articles parus sur ce thème depuis que le Diplo existe, donc pas toujours récents, comme celui sur le Québec qui date de... 1975. Mais des articles anciens peuvent demeurer intéressants, comme celui d'Albert Memmi sur la situation des pays colonisés par la France et la relation des peuples colonisés à la langue française.

eac57e52ec123968fef2bc53c1f570dd.jpgL'introduction du premier chapitre est intéressante :"Il faut être naïf ou ignorant pour ne voir dans une langue vivante qu'un outil de communication, comme le sont les langues artificielles. Au-delà des barrières sociales, et comme le démontrent d'innombrables travaux de neurophysiologistes, et de psychologues, elle ne se réduit pas à un simple code pour l'échange d'information, mais elle constitue le creuset même de l'identité de chacun. Comme a pu l'écrire Régis Debray : "Elle n'est pas un instrument, mais un milieu de vie, le fil d'or d'une vitalité longue et singulière""... Voilà qui est bien écrit. On peut d'ailleurs appliquer cette citation à la langue bretonne et aux "langues de France", comme disait François Mitterrand, mais l'équipe du Diplo s'en garde bien. Le breton est cité une seule fois à ce que j'ai vu... Il y a bien un article sur le catalan, mais en Espagne.

La "langue dollar" 
Non, le Diplo ne semble guère intéressé par les langues régionales en France. Le combat important pour lui, manifestement, c'est celui contre l'hégémonie de l'anglais, la "langue dollar". Que nos élites françaises, économiques, intellectuelles, bobos, etc., adoptent à la vitesse grand V. Et Manière de voir de les stigmatiser, non sans arguments : "Les élites "off shore", en particuler en France, ont tôt fait de qualifier de "nationalisme" l'attachement des peuples à leur langue, alors que c'est parfois tout ce qui leur reste pour "faire société" et s'inscrire dans une histoire partagée. Précisément parce qu'à l'heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services l'existence de société leur apparaît comme un déplorable anachronisme entravant la course planétaire aux profits. Mais gare aux retours de bâton qui, eux, effectivement, peuvent prendre la forme régressive de replis identitaires"...

"Récuser toute langue unique" 
Et Bernard Cassen, directeur général du Monde Diplomatique, dans l'introduction, de souligner : "Revendiquer un monde pluripolaire, c'est aussi récuser tout langue unique, donc encourager le multilinguisme". Et vouloir imposer une langue unique dans un pays où coexistent plusieurs langues, comme en France, qu'en dit le directeur du Diplo ? Est-ce compatible avec les droits de l'Homme, la démocratie, la volonté populaire ? Lisons la suite : "Le droit de créer et travailler dans sa langue est un des attributs de la souveraineté populaire, notion qui hérisse les dirigeants des transnationales, des institutions financières, ainsi que leurs porte-paroles et porte-plumes locaux. La bataille des langues, c'est d'abord une bataille pour toutes les langues, y compris, évidemment, l'anglais". Et y compris, évidemment, le breton ?

Une "bataille pour toutes les langues", vraiment, M. Cassen ? Quand est-ce, la dernière fois que le Diplo a consacré un article aux langues régionales en France ? Soutient-il leur pratique ? Les écoles bilingues ? Les médias en langues régionales ? Si oui, il le fait avec beaucoup de discrétion. Peut-on revendiquer le multilinguisme dans le monde entier, et ne pas le soutenir en France ? J'ai bien conscience de ne pas être très diplomate en disant celà, mais il semble que dans ce domaine, le Diplo a quelques oeillères.

C'est ma manière de voir.

Christian Le Meut

La bataille des langues, Manière de voir n°97, 7 euros. 

Langues : ur "Manière de voir" drol awalc'h

662ac928f8160fb9f9fc20d148b97853.jpg "Manière de voir" a vez embannet bep daou viz get Le Monde diplomatique. Dibabet 'vez get strollad an Diplo pennadoù skrid embannet gete abaoe pell a-wezhoù : 1975 evit ar pennad a ziar-benn Bro gKebek, da skouer ! Kozh eo memestra. Met bon, an testennoù kozh a c'hell bout interesus evel ar pezh skrivet get Albert Memmi a-fed ar broioù bet aloubet, trevadennet, kolonizet get Bro-Frans...

Un emgann, ur c'hrogad a zo etre ar yezhoù, eme tud an Diplo : ya, met etre ar saozneg hag ar galleg dreist holl. Setu tem pouezusan, talvoudusan an teuliad-se. Ar yezhoù rannvroel e Bro-C'Hall ? N'eus netra war an tem-se barzh Manière de voir, hervez ar pezh m'eus lennet. Ar brezhoneg a zo merchet... Ur wezh; met ur pennad skrid a zo war ar c'hatalaneg e Bro-Spagn.

Ar saozneg, yezh ar c'hapitalism, a za da vout kalz krenvoc'h evit ar galleg barzh bed an ekonomiezh, bed an enklaskerion, bed ar mediaioù... Hag e Frans, ar re-se a implij re ar saozneg, e c'hober goap a wec'hoù doc'h ar re a zifenn ar galleg. "Les élites "off shore", en particuler en France, ont tôt fait de qualifier de "nationalisme" l'attachement des peuples à leur langue, alors que c'est parfois tout ce qui leur reste pour "faire société" et s'inscrire dans une histoire partagée, eme "Manière de voir". Précisément parce qu'à l'heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services l'existence de société leur apparaît comme un déplorable anachronisme entravant la course planétaire aux profits. Mais gare aux retours de bâton qui, eux, effectivement, peuvent prendre la forme régressive de replis identitaires"...

Ha Bernard Cassen, rener ar gazetenn, a skriv : "Revendiquer un monde pluripolaire, c'est aussi récuser tout langue unique, donc encourager le multilinguisme. Le droit de créer et travailler dans sa langue est un des attributs de la souveraineté populaire, notion qui hérisse les dirigeants des transnationales, des institutions financières, ainsi que leurs porte-paroles et porte-plumes locaux. La bataille des langues, c'est d'abord une bataille pour toutes les langues, y compris, évidemment, l'anglais" : hag evit ar brezhoneg ivez ? Evit yezhoù rannvroel a vro Frans ivez ? M'eus ket gwelet ar reskont barzh ar gelaouenn-se. Petra o deus graet, tud an Diplo, evit skoazellañ ar yezhoù rannvroel e Frans ? Mechal ma ne vehe ket un nebeut "oeillères" get kazetennerion an Diplo war an dachenn-se...

Christian Le Meut 

Manière de voir, la bataille des langues, n°97; 7 euros. 

17/01/2008

Sarkozy : "La France, c'est une langue"

Rappel des propos tenus pas Nicolas Sarkozy à Caen le vendredi 9 mars 2007,  lors de la campagne présidentielle; il y avait affirmé son refus de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires :

"La France c’est une langue, une langue qu’elle met à la disposition de tous les hommes.

Le Français disait Rivarol ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine.

Le Français c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante.

La diversité linguistique c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La langue n’est pas une marchandise, la langue n’est pas une technique. L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre. Mais l’efficacité n’est même pas prouvée : la Renaissance où tout le monde s’est mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité.

Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française.

Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le Français rayonne.

Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire français la langue de travail soit le Français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue.

Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le Français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales.

"L'extraordinaire richesse des langues régionales" 
Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche. Mais le patrimoine linguistique de la France, ce n’est pas seulement le Français, c’est aussi l’extraordinaire richesse de ses langues régionales. Il suffit de se souvenir de l’œuvre immense de Mistral pour prendre conscience de l’appauvrissement que constituerait la disparition de toutes ces langues très anciennes qui ont concouru à la formation de la langue française et qui continuent à vivre en partie en elle. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l’éducation nationale.

Je souhaite que l’on soutienne leur pratique et leur diffusion. Mais je ne veux pas de cette logique de confrontation avec le Français que cherchent à faire prévaloir certains indépendantistes qui veulent en finir avec l’unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues régionales, non pas parce que je conteste les langues régionales, qu’au contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre puisse décider qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français.

Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre pacte national et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe."

16/01/2008

Evel da gustum, diwezatoc'h/Comme d'habitude, plus tard...

Ar gannaded o deus komzet ag an "amendements" kinniget get Marc Le Fur, evit an tu dehoù d'un tu, ha Marylise Lebranchu evit an tu kleiz, d'an tu all, evit ma vo anavet d'un doare ofisiel ar yezhoù rannvroel e Bro-Chall... Met n'int ket bet asantet. Komzet 'vo ag an dra-se goude ar votadegoù, eme Radicha Dati... Met, ma n'eo ket chanchet bonreizh bro-Frañs (ur yezh ofisiel hepken a zo anavezet e-barzh), peseurt lezenn a vo moian d'ober evit ar yezhoù rannvroel ?

Les députés ont débattu hier soir des amendements proposés par Marc Le Fur (pour la droite), et Marlyse Lebranchu (pour la gauche), pour que les langues régionales soient reconnues officiellement en France... Mais ils n'ont pas été adoptés. Il y aura un débat parlementaire après les élections, affirme Rachida Dati... Mais si la Constitution n'est pas modifiée, qui ne reconnaît qu'une seule langue officielle en France, quelle sorte de loi sera-t-il possible de faire pour les langues régionales ?

Voici la déclaration de Rachida Dati : "Le Gouvernement exprime un avis défavorable sur les amendements, qui n’entrent pas dans le champ de la modification du titre XV de la Constitution qui vous est soumise, mais il s’engage à ce qu’un débat parlementaire ait lieu sur la délicate question des langues régionales". Une "délicate question" ?

An divizoù war/les débats sur : 

http://ouiaubreton.com/spip.php?article3429 

 

Bonreizh/Constitution : ar PS ivez/le PS aussi

Hervez lec'hienn internet "Oui au breton", ar sosialisted ivez o deus lakaet un "amendement" evit ma vo chanchet bonreizh Bro Frans, hep gober re a drouz memestra hag hep en em glevout get kannaded an UMP araok... Le site "Oui au breton" signale que les socialistes aussi ont déposé un amendement pour changer la Constitution, discrêtement cependant, et sans s'entendre avec les élus UMP au préalable...

http://ouiaubreton.com/spip.php?article3421