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10/06/2007

Bibliothèques et langues régionales : ce n'était pas la BNF

Concernant cette note, Maryvonne, de Nantes, apporte quelques précisions, car il ne s'agit pas du site de la Bibliothèque nationale de France comme je l'avais indiqué : "Hélas, ce n'est pas la Bibliothèque Nationale... on en est loin.  Mais avec toutes ces initiales, on peut confondre. Ce n'est qu'un détail, mais je crois utile de vous le signaler.C'est la revue bimestrielle "Bulletin des bibliothèques de France " (BBF) qui publie, par l'intermédiaire de l'ENSSIB, (école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques), basée à Villeurbanne, près de Lyon. C'est une revue très riche, très bien documentée qui expose les progrès des bibliothèques du monde (surtout Europe et Pays anglo-saxons, dont USA). Elle n'est pas connue du grand public car très spécialisée et est dans le "fonds professionnel" des bibliothèques importantes.Chaque n° est à thème en général".  Merci à Maryvonne pour cette précision importante. Ce site, comme je le signalais, vient de publier un article sur les langues régionales et les bibliothèques et comment ces dernières peuvent aider l'édition en langues régionales (article signalé par le Conseil culturel de Bretagne). Voici un extrait de cet article écrit par Jacqueline Le Nail, bibliothécaire à Rennes :

"Le breton, brezhoneg, a dû connaître son nombre maximal de locuteurs en 1914. Les enquêtes réalisées dans les années 1930 parlent de 1 200 000 locuteurs. C’était alors la langue celtique la plus parlée devant l’irlandais et le gallois. La tradition écrite y est très ancienne (fin du VIIIe siècle) et le texte le plus ancien, le fragment de Leyde, fragment d’un traité de médecine en latin annoté de gloses en breton 14, précède de plus de cinquante ans le plus vieux texte écrit en vieux français et en vieil allemand, le Traité de Verdun (843). Le breton a donc été écrit bien avant l’imprimerie qui date en Bretagne de 1484 à Bréhan et 1485 à Rennes. Il existe un incunable breton, le Catholicon, imprimé à Tréguier en 1499 ; il s’agit d’un dictionnaire trilingue, breton-français-latin, destiné aux clercs et aux étudiants. Entre 1500 et 1789, on a recensé plus de 1 500 livres imprimés en breton, littérature religieuse, dictionnaires et grammaires, textes satiriques, poésie, théâtre… Certains ouvrages connaissent de multiples éditions successives, 71 pour le Colloque de Quiquer, petit manuel de conversation français-breton (au format poche), dont la première édition date de 1626 pour durer jusqu’en 1915 ! Un best-seller pendant près de trois cents ans. "

http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2007/03/document...

16/05/2007

Ul livour a Gatalogna war internet/un peintre catalan sur le net

Extrait du café pédagogique : "Les Carnets d'Ernest Gabard : ce site internet est la reproduction en ligne d'aquarelles réalisées à la veille de la bataille de Verdun, entre novembre 1915 et avril 1916, par Ernest Gabard, artiste de Pau, surtout connu pour ses sculptures. Ouvert par le CCDP 64, le site publie les aquarelles et propose des pistes pédagogiques pour une exploitation en cours d'histoire. Fait rare : le site est totalement bilingue français – catalan. Il rend à la culture catalane un de ses artistes et un moment de son histoire."

Divyezhek (galleg-okitaneg) eo al lec'hienn internet se evit ar re a faota deskiñ un nebeut okitaneg, ha traoù war ar brezel bed kentañ ivez. Kalon vat ! 

http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp64/gabard/index2.htm

Liammoù nevez/liens nouveaux

Salut tudoù : daoust d'ar vuhez bout diaes awalc'h d'an deizioù-mañ, dalc'homp berr ha deomp araok : lakaet m'eus liammoù nevez evit monet fonnapl a ma blog betek blogoù all interesus evel Brezhoweb, Oui au breton, Gwagenntv pe Kelionenn, ur blog nevez savet get ar barzh Dick Panterra (ha pas Dick Paterad, n'eo ket ur beleg hennezh met piv eo ?!).

Salut les internautes : en ces journées éprouvantes, mais allez savoir pourquoi (?), ne nous laissons pas démoraliser : j'ai mis quelques liens nouveaux pour accéder à des sites que je trouve intéressants comme Oui au breton, Brezhoweb, Gwagenntv, et Kelionenn, un tout nouveau créé par le poète breton Dick Pantera (et pas Dick Paterad, verbe signifiant "dire son chapelet", en breton). C'est un pseudo mais qui se cache derrière ? 

De quoi, en tout cas, passer de longues soirées devant internet mais attention, faudra se lever tôt le matin pour aller travailler. Fini de rigoler !

Christian 

24/04/2007

53,5 % evit ar Garta/53,5 % pour les langues minoritaires !

C'hwec'h den war ar renk o doa prometeet e vehe bet ratifiet gete Karta Europa ar yezhoù rannvroel : Bayrou, Voynet, Buffet, Besancenot, Bové ha Royal. Daou o deus skrivet an dra-se war o "profession de foi", kaset da razh ar Fransizion : Voynet ha Bové. Asambles, ar c'hwec'h den-se o deus dastumet 53,5 % ag ar mouezhioù : n'eo ket fall ! Setu, votet eo bet ar garta get ar Fransizion ! Met bon, me ouia me n'eo ket un doare reizh da gontiñ met bon... Oc'hpenn-se, hervez ar pezh a ouian, ur c'handidat hepken n'eus lâret ne vo ket ratifiet ar Garta getan : Sarkozy. 

 Six candidats avaient promis la ratification de la Charte européenne des langues minoritaires : Bayrou, Voynet, Buffet, Besancenot, Bové et Royal. Deux avaient même fait figurer ce point sur leur profession de foi, envoyée à tous les Français inscrits. Additionnées, les voix de ces six candidats font 53,5 %; celà ne vaut pas ratification ? Bon, je sais bien que cette manière de compter est spécieuse, mais on se donne les motifs de satisfaction que l'on peut. D'autant qu'un seul candidat, à ma connaissance, s'est prononcé clairement contre la ratification de cette charte : Nicolas Sarkozy...

22/04/2007

Le français "dernière religion d'Etat"

"Bernard Cerquiglini est convaincu que la langue française est la dernière religion d’Etat. Il faut devenir laïc en matière de langue" : le linguiste Bernard Cerquiglini s'exprime sur le français et les langues régionales dans un entretien du Café géographique, édité en 2004 mais toujours d'actualité :

http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=301 

20/04/2007

Présidentielles : les ancêtres de M. Le Pen parlaient-ils français ?

J'ai entendu hier à la télévision, Jean-Marie Le Pen souligner que Nicolas Sarkozy a un seul grand-parent français, ce qui ne serait pas "éthique" pour briguer la présidence de la République. "Ethique" ou ethnique ? Ne confondons pas. Le projet républicain ne se base pas sur l'ethnique, auquel cas on pourrait aller voir du côté de M. Le Pen lui-même. Je rappelle que je l'ai entendu parler breton dans les rues de Locmariaquer, lors d'une élection législative partielle, en décembre 1983... Les grand-parents de M. Le Pen étaient Français, ses ancêtres sans doute également  (les Bretons sont Français depuis 1532), mais parlaient-ils tous le français ?

Les milieux pauvres et populaires parlaient breton à la Trinité-sur-Mer, jusque dans les années 30 (M. Le Pen est né en 1928). Originaire de Crac'h, commune voisine de la Trinité, mes quatre grand-parents, nés dans les années 1910, parlaient les deux langues, le breton appris à la maison (et au catéchisme) et le français appris à l'école. La génération précédente parlait certainement mieux breton que français, voire uniquement breton.

Une enquête de 1863 de Victor Duruy, ministre de l'instruction publique de Napoléon III montre que 25% des Français de l'époque ne parlaient pas le français (7,5 millions sur 30 millions); dans le Morbihan, 50% des communes "ne parlent pas le français" à cette époque (source : "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Fayard, 1997). 100 % dans le Finistère ! Les chiffres de M. Duruy sont sans doute sous-évalués, puisqu'il considère le normand et le picard, deux langues d'oil, comme des formes du français... Des millions de Bretons au XIXe et XXe siècles, ont donc été citoyens français sans jamais parler la langue française. Sous la Révolution, les textes de lois étaient traduits en langues régionales.

L'égalité n'est pas l'uniformité
Les origines multiculturelles de la France sont une réalité ancienne, hélas occultée et niée par les autorités républicaines qui n'ont toujours pas accordé aux autres langues de France un statut officiel. Réalité occultée dans les livres d'histoire scolaire et dans les écoles, encore aujourd'hui, où le bilinguisme français-langues régionales reste un combat. Réalité encore occultée dans les médias, publiques ou privés. Dommage, car admettre les origines pluriculturelles de la France aiderait les Français à voir les différences non comme des dangers, des menaces, mais comme des enrichissements.

Jouer sur les origines familiales d'un candidat est très dangereux. La République se fonde sur la citoyenneté, sur le droit du sol, pas sur le droit du sang. Sur des valeurs d'égalité (mais l'égalité n'est pas l'uniformité); pas sur l'ethnie, ni sur la langue ou le monolinguisme. Sur l'adhésion à des valeurs de fraternité, d'égalité, de liberté, qui s'expriment en plusieurs langues. De ce point de vue, les injonctions de Nicolas Sarkozy, demandant quasiment aux sans-papiers d'abandonner leurs langues maternelles au profit de la seule langue française, sont révoltantes et bien dans la lignée de cette conception monolithique (et nationaliste) de l'identité nationale. Comme si un être humain ne pouvait concilier plusieurs identités, plusieurs racines, plusieurs origines, plusieurs langues... Comme si une société ne pouvait concilier et faire cohabiter des origines différentes, des langues et des cultures différentes. Une société démocratique et républicaine le peut. A condition de ne pas cultiver le monolithisme historique et le monolinguisme.

Chal ha dichal 
J'ai appris deux mots de breton avec Jean-Marie Le Pen, un jour de décembre 1983 alors que, étudiant en journalisme à l'IUT de Tours, je l'interviewais pour un reportage sur des élections législatives partielles auxquelles il participait à Auray : "chal ha dichal"; "le flux et le reflux". J'ai bien l'impression que le temps du dichal est venu pour M. Le Pen.

J'espère cependant que les autres candidats n'adopteront pas sa vision ethnique de la République. 

Christian Le Meut 

14/04/2007

Langues régionales : cinq candidats répondent à Ar Falz

L'association Ar Falz/Skol Vreizh fait le bilan des réponses qu'elle a reçues de la part des candidats à l'élection présidentielle :

"L’association culturelle bretonne Ar Falz / Skol Vreizh s’est adressée à tous les candidats aux élections présidentielles respectueux de la démocratie, pour leur demander leur avis sur la promotion, le développement et la reconnaissance officielle des droits culturels de la population bretonne.

Le questionnaire portait sur 5 points : reconnaissance juridique du breton et des autres langues de France enseignement du breton sa présence à la radio et la télévision publiques enseignement de la culture en français extension des compétences de la Région.Six candidats ont pris la peine de répondre : D. Voynet (Verts), M.G. Buffet (PC), F. Bayrou (UDF), S. Royal (PS), O. Besancenot (LCR), N. Sarkozy (UMP), mais ce dernier s’est contenté d’adresser un accusé de réception et son projet .Les 5 premiers candidats sont d’accord pour affirmer la nécessité de défendre la diversité culturelle de notre pays et de définir une véritable politique linguistique pour les langues et cultures de France.

Reconnaissance juridique du breton : trois d’entre eux (D. Voynet, F. Bayrou, O. Besancenot) sont favorables à une modification de l’article 2 de la Constitution, et proposent d’ajouter : "Le français est la langue de la République, dans le respect des langues régionales" ; les deux premiers, plus S. Royal, s’engagent à ratifier la Charte européenne des langues minoritaires.

Enseignement du breton : Tous les cinq s’engagent à améliorer l’information des familles, le recrutement des enseignants, à répondre aux besoins exprimés en matière d’enseignement bilingue.

Présence dans les médias : quatre candidats (D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal, F. Bayrou) s’engagent à développer la place du breton dans les médias, les deux premiers se prononcent pour la création d’une radio et d’une télé, d’abord bilingue, puis en breton, sur l’ensemble de la Bretagne.

Enseignement de la culture bretonne en français : trois candidats (F. Bayrou, D. Voynet,  . Besancenot) s’engagent sur la prise en compte des cultures régionales à tous les niveaux d’enseignement.

Compétences de la Région : quatre candidats (F. Bayrou, D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal) se prononcent pour une plus grande décentralisation les deux premiers proposent de rapprocher le fonctionnement des conseils généraux et régionaux.


Quelques extraits significatifs de leurs observations et commentaires :

F. Bayrou : "L’existence d’une langue nationale n’est pas contradictoire avec la défense de la diversité culturelle constituée par chacune de nos langues régionales [...]. Ce ne sont pas des survivances. Elles sont au cœur de notre identité [...]. Nous proposons d’inscrire dans la loi la défense de ces langues [...]. F. Bayrou propose deux axes de défense de la langue bretonne : l’enseignement, en particulier par immersion, et les médias. [...]F. Bayrou est très soucieux de défendre le droit au pluralisme culturel".   (M. de Sarnez).

O. Besancenot : "Je pense que l’enseignement de la langue et la culture bretonnes doit être intégré dans l’Education nationale, c’est-à-dire l’école publique et laïque. Depuis longtemps la LCR s’est prononcée pour l’intégration des écoles Diwan dans l’école publique. [...] Je suis très attaché à ce que les peuples concernés soient maîtres de leur destin, C’est-à-dire qu’ils puissent être consultés".

M.G. Buffet : "Il y a urgence à définir et se donner les moyens d’une véritable politique linguistique dans le cadre de notre pays. [...] Les langues et cultures « régionales » de France sont, à côté du français  -langue nationale dont il convient d’impulser la valorisation face aux menaces d’hégémonisme grandissant de l’anglais- une composante forte de la richesse culturelle de ce pays".

S. Royal : Je suis très attachée à la diversité et à la richesse des cultures régionales dans notre pays mais aussi dans l’Europe entière. J’ai annoncé une ambition forte pour la francophonie dans le monde, mais cette ambition je me dois de l’exprimer aussi pour la préservation des langues régionales. [...] La situation des langues minoritaires et régionales se révèle préoccupante, faute d’une reconnaissance publique.[...] Un statut pourra être donné aux langues territoriales en France, expression de notre exceptionnel patrimoine, et ce, qu’elles soient de métropole ou d’outre-mer".

D. Voynet : "L’officialisation des langues régionales en France ainsi que leur protection juridique relèvent d’un impératif éthique, culturel et écologique [...]. La liberté de préserver sa culture, l’égalité des langues et la fraternité entre les individus et les communautés sont des préceptes qui permettraient à la France d’assumer son statut de « patrie des Droits de l’Homme » et d’assurer l’unité dans le respect des diversités. Concernant la question spécifiquement bretonne, je tiens à préciser que je soutiendrai
l’organisation d’un référendum d’initiative populaire au sujet de la réunification de la Bretagne, pour deux raisons principales d’ordre démocratique et historique".

N. Sarkozy (extrait de son projet, paragraphe 15 « Fiers d’être français ») : "Nous incarnons l’idéal national, parce que justement notre pays est constitué d’une multitude de peuples, de régions, de traditions et de cultures locales, depuis la métropole jusqu’à l’Outre-Mer".

Commentaire d'Ar Falz : "Les 5 premières réponses sont encourageantes, voire prometteuses, pour l’avenir de nos langues et cultures, en cas de succès de l’un ou l’autre de ces candidats dommage que tous n’aient pas montré la même conviction, ni la même ardeur à nous répondre !

Paolig Combot, président d’Ar Falz / Skol Vreizh."

Contacts : Ar Falz / Skol Vreizh, Tél. : 02 98 62 17 20. Paolig Combot, Tél. : 02 98 20 27 24.

12/04/2007

Droits de l'Homme pe gwirioù mab den ?

La Ligue des droits de l'Homme a adressé à huit candidats à la présidentielle 55 questions sur "les droits de l'Homme, la démocratie et la citoyenneté", et leur a attribué des notes en fonctions de leurs réponses. Nicolas Sarkozy n'a pas répondu mais se voit attribuer 0,57 sur 20 quand même. En tête avec 19 sur 20, Voynet et Besancenot... Mais, sur les 55 questions, aucune sur la non-ratification par la France de la charte européenne des langues minoritaires, charte appliquée par l'ensemble des pays de l'Union européenne sauf la France. En s'obstinant ainsi à refuser la reconnaissance de ses langues régionales, la République française apparaît comme une exception culturelle, politique et ringarde en Europe.

Mais le sort des langues régionales et de leurs locuteurs en France n'a pas l'air d'inquiéter la Ligue des droits de l'Homme. pas suffisamment important pour poser ne serait-ce qu'une question sur ce sujet ! Pourtant les droits de l'Homme se déclinent en milliers de langues de par le monde, pas uniquement en français. En breton on dit "gwirioù mab den".

Quelle note attribuer à la Ligue des droits de l'Homme pour un tel oubli ? 20 sur 20 en jacobinisme ?

http://www.ldh-france.org/ 

10/04/2007

Langues régionales : l'avis de Bayrou et le non-réponse de Sarkozy

Fañch Bayrou n'eus reskontet d'Ar Falz a zivout ar yezhoù rannvroel, ha Nicolas Sarkozy en deus reskontet ivez met d'un doare automatik!
François Bayrou a répondu à Arz Falz à propos des langues régionales et Nicolas Sarkozy aussi, mais ce dernier a envoyé une réponse automatique !

http://arfalz.hautetfort.com/archive/2007/04/10/questionn...

05/04/2007

Le blog de Jean Quatremer : Sarko, l'Europe et ses langues, etc.

Concernant le fragment de discours de Nicolas Sarkozy, je vous conseille le commentaire (daté du 31/03) de Jean Quatremer, journaliste de Libération à Bruxelles, qui tient un blog ("Coulisses de Bruxelles") très intéressant, de mon point de vue. Il vient de publier une nouvelle note sur la tendance de certains responsables européens à n'utiliser qu'une seule langue dans les institutions européennes, et ce n'est pas le français ! Bizkoazh kement all (jamais autant !) ! Là aussi, le multilinguisme est une conquête ! 

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/

Présidentielles : le pacte des langues

Ma faota deoc'h gouiet ar pezh a zo bet laret a zivout ar yezhoù rannvroel get an daouzek den a zo war ar rank evit bout prezidant ar Republik, kit da welet al lec'hienn nevez savet : Le pacte des langues. Brav, hag interesus.

Si vous voulez connaître la position des douze candidats à la Présidence de la République concernant les langues régionales, allez sur le nouveau site, très bien fait, intitulé : Le pacte des langues.

http://pactedeslangues.com

31/03/2007

Perak e vehe ur yezh all geneoc'h ?

“Perak e vehe ur yezh all geneoc’h-c’hwi ?... War-dro dek vloaz zo em boa klasket da zisplegiñ d’ur vignonez din stad ar brezhoneg e Breizh. E Montargis (Loiret) e oan e chom d’ar c’houlz-se. Ar plac’h-se oa desket awalc’h, stummourez, hag ezel ag ar strollad sokialour (PS). Diaes oa geti kompren ar pezh a lâren met, moarvat, ne zisplegen ket mat an traoù dezhi. Setu perak he doa goulennet genin : “Met perak e vehe ur yezh all geneoc’h ?” (“mais pourquoi auriez-vous une autre langue ?”).

Ne m’eus ket mui soñj ag ar pezh m’boa reskontet dezhi ha ne 'm’eus ket mui darempredoù geti met ur mignon all, ur mignon kozh, Georges, a zo e chom e Sant-Sten (Saint-Etienne - Loire), en deus poan ivez e kompren perak emañ ken talvoudus ar brezhoneg evidon-me (ha pas hepken evidon-me). Georges a zeu bep bloaz da Vreizh da vakansiñ. Setu ar pezh eh on e vonet da zisplegiñ dezhañ...

“Perak e vehe ur yezh all geneoc’h ?” : ar pezh a oa, hag a zo souezhus barzh ar goulenn-se a zo an amzer implijet rak hon eus ur yezh all. Div yezh a vez komzet e Breizh izel abaoe kantvedoù ha kantvedoù, hag ar brezhoneg a veze komzet araok ar galleg. Memestra evit ar gallaoueg e Breizh Uhel. Ul liamm a zo etre ar Vretoned a Vreizh Izel hag ar brezhoneg, memes get ar re ha ne gomzont ket mui ar yezh-se. Perak ? Rak ar breton a veze komzet get muioc’h evit ur milion a dud hanter-kant vloaz zo c’hoazh. Rak ar breton a vez komzet amañ abaoe pemzek kant vloaz, ha marteze muioc’h : 1.500 vloaz, memestra...

Yezh-vamm ha yezh-vamm-gozh
Evel ur bochad tud a Vreizh em’eus div yezh : ma yezh-vamm, ar galleg, desket get ma zud. Hag ur yezh all : ar brezhoneg, desket genin rak ma zud n’hellent ket deskiñ ar yezh-se din. Ma zud kozh a gomze div yezh, razh.  Ar brezhoneg a zo, neuze, ma yezh a-orin, ma yezh vamm-gozh. Barzh ma zi 'm’eus kasedigoù get sonennoù enrollet daou-ugent vloaz zo get tad ma zad kozh, Pierre Thomas, ma zad-kuñv, ganet e fin an naontekvet kantvet e Plenuer (Ploemel, e-tall An Alré). Pierre Thomas a gane e breton, e yezh-vamm, hag un tammig e galleg. Met, e-mesk e vugale vihan, n’eus kazimant den ebet evit kompren ar pezh a gane Pierre Thomas. Hag e-mesk ma rummad din me, bugale e vugale vihan, kollet eo ar brezhoneg da-vat. Ha normal eo ?

Troc’het eo bet deomp hor yezh vamm-gozh. Ni a c’hell komz, ha lâret hor soñjoù memestra, met e galleg hepken... Hon tud kozh a gomze div yezh ha ni, nemet unan. Setu ar “modernité”, moarvat. N’hellomp ket mui kompren ar pezh bet enrollet get hon tud kozh, na lenn ar pezh a oa bet skrivet gete. Perak ? Perak n’o deus ket desket deomp o yezh-vamm ? Perak o deus difennet d’o bugale komz brezhoneg ?

Rak lakaet oa bet barzh o fennoù e oa gwelloc’h evit dazont o bugale dilezel o yezh-vamm ha deskiñ galleg. Setu perak tud ma zad a gomze breton etreze, met galleg d’o bugale... Dre fors bout lakaet ar brezhoneg er maez ag ar vuhez pemdeziek, ekonomikel, sokial, ha c'hoazh, ar brezhoneg a zo bet dilezet da-vat. N’eo ket ur yezh falloc’h evit ar re all. Tamm ebet. Ur yezh eo evel ar re all, met dindan gwask ur galloud a faote he distruj...

Troc'hiñ yezhoù, troc'hiñ teodoù
Ur mignon 'n eus kontet din penaos e vamm a faote dezhi komz brezhoneg getañ e fin he buhez; met digomprenapl oa evit he bugale-vihan...  Klask troc’hiñ ur yezh, lakaat an dispriz war an dud a gomz ar yezh-se, a zo torfedoù bras. Dre hon istor, dre hor familhoù, dre ar vro e-lec’h eh omp e chom, hon eus div yezh amañ. N’eus ket pell zo e oan e Batz-sur-Mer, e Liger Atlantel, e lec’h ma veze komzet c’hoazh breton araok ar brezel-bed diwezhañ. Echu eo. Ne chom ket nemet roudoù. Met ur bochad roudoù. Pa sellan doc’h stad ar brezhoneg e Krac’h, ma farrez a orin, heñvel a vo a-benn ugent vloaz marteze.  

Al lodenn vrasañ ag ar Vretoned o deus graet o soñj : dilezet o deus o yezh vamm-gozh. Tud a lâr e vehe re ziwezhat deskiñ brezhoneg rak ne vehe ket mui komzet brezhoneg e Breizh, ar pezh a zo faos. Un digarez eo : komzet e vez breton c’hoazh bemdez e Breizh get tud kozh ha tud yaouank, e kêrioù bras ha war ar maezioù. Tud er vro a gav gwelloc’h deskiñ saozneg, pe sinaeg... Perak pas ? Met dazont ar brezhoneg a zepant ag ar Vretoned. Pas dazont ar sinaeg pe ar saozneg...

Div yezh ‘m eus evel ur bochad Bretoned. Ur yezh-vamm hag ur yezh-vamm-gozh. Laouen on. Perak e vehe ret din dibab etre an eil hag eben ? Den ebet, stad ebet, iliz ebet, galloud ebet n'en deus droad da droc’hiñ ar yezhoù... nag an teodoù. E añv an doujañs e kenver an dud, hag e añv gwirioù mab den.

Esperañs m’eus e vin komprenet gwelloc’h get ma mignon Georges, a Sant-Sten, goude bout displeget an traoù-se dezhañ, e galleg, evel rezon. Ha ma n’on ket bet komprenet mat, e klaskiñ gerioù all.

Christian Le Meut