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22/02/2007

Kenya : "Pourquoi j'ai décidé d'écrire en kikouyou"

medium_Kenya169.2.jpgParfois certaines lectures évoquent des pays lointains tout en nous parlant de nos propres réalités. Dans la revue Courrier international du 18 janvier un écrivain kenyan dont j’ignorais jusque-là l’existence, Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou. Il s’agit de la langue la plus parlée dans la capitale du Kenya, Nairobi et dans les environs. Elle y est pratiquée par cinq million et demi de Kenyans.

Ngugi Wa Thiong’o, écrivain très célèbre dans son pays, a commencé par écrire et publier ses livres en anglais mais, depuis quelques années, il s’est mis à écrire et publier dans sa langue maternelle, le kikouyou, puis il propose une traduction  en anglais de ses livres. Cet écrivain est régulièrement interrogé sur le choix qu’il a fait, alors que, quand il écrivait en anglais, personne ne l’interpellait... Il explique ainsi son choix, je cite: “La colonisation a coupé l’Africain instruit de sa langue et, par la même, de tous les éléments qui forment son identité”. Ngugi Wa Thiong’o remarque que ces mêmes Africains instruits tirent fierté de ne plus pratiquer leur langue d’origine...

Fier de son ignorance... 
L’anglais étant langue officielle au Kenya, l’enseignement, l’administration, la justice s’y pratiquent dans cette langue. Du coup, quand ils sont face aux juges, la plupart des Kenyans doivent passer par un traducteur. “On peut dire, remarque Ngugi Wa Thiong’o, que l’Africain ordinaire est régi par un système juridique qui lui est littéralement étranger et qu’il affronte comme une force hostile”. Selon lui, l’indépendance n’a pas changé fondamentalement le rapport aux langues. “Dans mon livre “Decolonising the mind” (Décoloniser l’esprit), écrit-il, j’ai décrit comment ceux d’entre nous qui sont allés à l’école coloniale étaient souvent frappés quand on les surprenait à parler une langue africaine dans l’établissement. On nous faisait porter des pancartes disant que nous étions stupides ou idiots, et nous étions l’objet de rires et de railleries. Si nos langues étaient associées à la négativité et à l’humiliation, l’anglais évoquait des images positives de connaissance, d’intelligence, de pouvoir, de récompense, d’applaudissements. L’acquisition d’une langue coloniale demandait donc autre chose que des talents linguistiques : il fallait détourner notre esprit de notre propre langue pour le diriger vers une autre".

"Le résultat est catastrophique, poursuit l'écrivain, pour le psychisme de l’Africain instruit, qui, souvent, n’est pas simplement fier de sa maîtrise de l’anglais mais aussi de son ignorance de sa langue maternelle, évaluant sa modernité à l’aune de la distance qu’il a pu établir entre lui-même et sa langue d’origine.La triste réalité est que, même dans l’Afrique indépendante d’aujourd’hui, les enfants sont humiliés lorsqu’on les prend à parler une langue africaine dans leur école et ils n’ont personne à qui se plaindre dans la mesure où leurs propres parents sont persuadés que l’instituteur a un comportement moderne. C’est ainsi que les pouvoirs publics, les enseignants et les parents sont de connivence dans cet acte d’automutilation”.

"Inepties coloniales" 
Ngugi Wa Thiongo est favorable au multilinguisme qu’il perçoit comme un atout, mais il condamne le rejet de la langue maternelle : “Le psychisme de l’Africain instruit reste dominé par des inepties coloniales, d’où la nécessité et l’urgence de décoloniser l’esprit”, écrit-il. Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou, et de son pays, le Kenya. Mais ici aussi, en Bretagne, des langue du peuple, que sont le breton et le gallo ont eu à subir le mépris conformistes des élites couplés à des politiques officielles d’éradication. Nous ne sommes pas en Afrique mais n’aurions-nous pas, nous aussi, besoin de décoloniser nos esprits ?

Christian Le Meut

21/02/2007

Aujourd'hui c'est la Journée internationale de la langue maternelle

Information publiée par l'Unesco :

"Célébration de la Journée internationale de la langue maternelle. Les quelque 6 000 langues du monde seront à l'honneur dans le but de promouvoir le multilinguisme, y compris en promouvant un accès universel au cyberespace et le multiculturalisme sur les réseaux d’information mondiaux. (Programme soumis à d'éventuelles modifications)

21 février 

* 10h15-12h30 : «Le multilinguisme dans les pays latins » (anglais/français, avec interprétation).Rencontre-débat avec Ernesto Bertolaja, directeur de la promotion et de l’enseignement des langues (Union latine), Manuel Tost (Université autonome de Barcelone) Delicia Villagra, conseillère auprès de l’Ambassade du Paraguay en France. Salle XII.
* 13h45-15h30 : « Une mère à écrire » (anglais/français, avec interprétation)
Rencontre-débat avec Assia Djebar, écrivain, membre de l’Académie française. Avec Mireille Calle-Gruber, écrivain et critique, professeur à la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Salle XII.
* 15h15-17h30 : « La philosophie au crible des mots » (anglais/français, avec interprétation).
Rencontre–débat autour de l’ouvrage « Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles » (co-édition Seuil/Le Robert), avec Barbara Cassin, philosophe et philologue, Ali Benmakhlouf, philosophe, Michel Deguy, philosophe et poète, Robert Maggiori, philosophe et journaliste, Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France, Ministère français de la culture, René Zapata, philosophe et traducteur. Salle XII.
* 15h45-17h00 : The challenges of bridge building: from mother tongue to multilingual education (en anglais).
Présentation par : Catherine Young, Consultante régionale en alphabétisation, SIL International. Salle VIII.
* 18h : Projection du film "Hamaca Paraguaya" de Paz Encina (1h18, en Guarani sous-titré français). Présenté dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2006. Organisé par la Délégation permanente du Paraguay auprès de l'UNESCO; Salle de cinéma de l'UNESCO.

22 février

* Atelier : Mesurer les langues dans le Cyberespace : expériences récentes (Salle XVI)

* 10h00–13h00 : Allocutions principales sur : Adama Samassekou, Académie Africaine des Langues (ACALAN) et Yoshiki Mikama, projet « Observatoire des langues (LPO). Rapport d’étude sur les langues asiatiques sur le web, par C. A. Maringhe, LPO et le Rapport d ‘étude sur les langues africaines sur le web, par S. Kodama, LPO et M. Diki-Kidiri, ACALAN.
* 14h30–5h00 : Projection du court-métrage "The Dragon speaks with Two Tongues" de Gwyneth Edwards (15’, en anglais et gallois).
* 15h00–18h30 : Présentations de « Méthodologie de l’étude » par Y. C. Chew, LOP ; « Comment bien définir le multilinguisme dans l’Internet », par Frederic Monràs, Linguamon – Maison des langues ; Discussion ; lancement de la publication « Comment assurer la présence d’une langue dans le cyberespace », version française, par son auteur Marcel Diki-Kidiri (en français).

Endroit de l'événement Maison de l'UNESCO, Paris, France Organisateur UNESCO
E-mail du contact m.rosi@unesco.org

20/02/2007

L'observatoire européen du plurilinguisme

Un "observatoire européen du plurilinguisme" existe. Ses objectifs : "Soutenir la diversité linguistique de l'Union européenne dans toutes ses composantes politiques, administratives, économiques, sociales et culturelles.Favoriser l'émergence d'une citoyenneté européenne active fondée sur la compréhension des langues et cultures européennes. Promouvoir tout au long de la vie l'enseignement et l'apprentissage des langues. Promouvoir par le plurilinguisme la diversité culturelle, fondement de toute créativité, l'échange et le respect de l'autre, base d'un progrès pacifique. Contribuer à la prévention de la xénophobie et du communautarisme linguistique agressif par la promotion du plurilinguisme et de l'interculturalité. Susciter des collaborations pour la conduite d'actions et de recherche sur ces mêmes sujets."

Cet observatoire a un site internet : http://www.observatoireplurilinguisme.eu/

17/02/2007

Xavier Grall et "l'impérialisme linguistique..."

medium_grall125.jpgXavier Grall,  poète, romancier, journaliste, est décédé le 11 décembre 1981, il y a 25 ans. Voici une de ses chroniques, parue dans La Vie en 1978.  

"C'est vrai. Je n'écris pas en breton. Je ne parle pas le breton. Beaucoup m'en ont fait le reproche. Je ne connais pas le parler maternel. Mon père n'y tenait pas. Et quand on est gosse, on n'en rajoute pas sur le chapitre.

Aujourd'hui, cette  ignorance me gêne, et parfois m'humilie. Les imbéciles en profitent qui suspectent la sincérité de mes opinions, la profondeur d'une identité longtemps quêtée dans les jours de ma vie, durement, âprement, obstinément. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Air connu ! Eh bien, si ! Cette langue, c'est le lait et le miel du premier âge. On l'apprend mal dans les livres. Elle est le chant du vent, la plainte de la pluie, la semence du blé. Elle est véritablement charnelle. Elle n'est pas le fait des docteurs, elle est concrète et vitale, pour ainsi dire, végétale. Elle est la tige et l'algue. Par dessus tout, elle est musique. Et plus ancienne que la langue française. je la respecte trop pour la baragouiner. Elle ravissait ma mère. Elle claquait, violente, à la gueule des grands chevaux, maniée par des paysans pareils à des seigneurs. Elle gémissait parfois sur les lèvres des vieilles femmes pauvres dans des masures noires. Elle était la culture, d'un peuple fier et méprisé. Mieux qu'une culture, une civilisation. Et cette langue qui ne fut jamais enseignée, il est proprement miraculeux qu'elle soit encore utilisée, qu'elle ait plus de prix que le latin - cette langue morte - et autant de nuances que le grec non pour exprimer toutes les subtilités de l'intelligence mais celles du coeur.

Les impérialismes linguistiques et culturels sont aussi malfaisants que les autres. Ils en sont du reste le prolongement.

Moi, j'aime les peuples dans leurs singularités langagières et autres. Comme ce monde est beau d'avoir plusieurs voix  ! En Europe même, quel bel opéra ! Oui, s'il est défendu de cracher par terre, il est autorisé de parler breton. Et très haut...

(7-IX-1978 - Xavier Grall - Extrait de "Les vents m'ont dit" recueil de chroniques hebdomadaires parues dans La Vie, Ed. Cerf La Vie, 01/1983).

31/01/2007

Diversité culturelle : manifestations à Béziers et Lorient

Le 17 mars 2007, à Béziers, se tiendra une manifestation pour l'occitan et la diversité culturelle, informations sur : http://manifestar.online.fr

Un car pourrait partir de Bretagne à l'initiative du conseil culturel :

ksb@kuzul.info 

02 99 87 17 65 - 02 99 63 18 83.

Ur vanifestadeg all a vo An Oriant evit Diwan d'ar sadorn 24 a viz Meurzh ivez/Manifestation à Lorient également, pour Diwan, le samedi suivant, 24 mars...

20/01/2007

Webnoz : un talk show en breton sur internet

Le 10 décembre dernier j’ai passé une bien agréable soirée à Carhaix, oui, à Carhaix, au lycée Diwan. Je n’ai plus l’âge d’être lycéen et je ne suis pas enseignant mais j’avais été invité par Lionel Buannic à présenter mon blog, Rezore, lors de la première émission en breton sur internet, Webnoz.

“Première émission en breton sur internet”, la formule utilisée pour promouvoir l’émission Webnoz a été un peu contestée par le site internet An tour tan qui diffuse lui aussi des émissions de télé, et de radio, sur le Web. A dire vrai, mon ordinateur étant un peu vieux (et moi notoirement incompétent),  je n’ai jamais pu visionner ce que fait Antourtan, et je n’ai pas pu non plus voir Webnoz sur internet, ça ne marche pas. Alors je ne sais pas qui d’An tour tan ou de Webnoz a été le premier mais ce qui compte, c’est que des émissions de ce type en breton existent et se développent, sur internet, à la télévision, à la radio, etc...

Mais j’ai pu voir la première Webnoz en direct. Un studio avait été aménagé dans le lycée Diwan près d’une cheminée où du bois avait été placé, mais le feu n’a pas été allumé, sans doute pour des raisons techniques ou de sécurité. Deux chanteuses sont venues chanter près de la cheminée, Nolwenn Korbel et Gwennyn, accompagnées par un seul guitariste à chaque fois, ce qui fut très plaisant. Il y avait du “beudjon” chez les chanteuses mais aussi chez les lycéens de Diwan.

Pour commencer l’émission, un débat avait été organisé sur l’avenir de la langue bretonne, avec deux lycéens, Jean-Pierre Thomin, conseiller régional chargé de la langue bretonne, et un représentant du Crédit Mutuel. Je n’ai pas pu tout suivre car j’étais dans la salle prévue pour les invités, attendant de me faire poudrer pour passer à la télé. Oui, il faut en passer par là pour être beau dans l’écran. Et d’ailleurs certains ont été appelés sur la scène avant même d’avoir été poudrés...

Un brin d'optimisme officiel ? 
Je n’ai  donc pas tout vu du débat, mais j’ai quand même entendu Jean-Pierre Thomin dire, optimiste, que les parents peuvent trouver aujourd’hui des écoles bilingues à peu près partout en Bretagne... Là, je demande à voir car il y a des zones où le bilinguisme scolaire reste très marginal. Dans le premier degré quelques classes sont ouvertes au compte gouttes chaque année par l’Education nationale ou privée et pas au niveau des besoins.

Mais c’est le second degré qui, actuellement, pêche le plus. Il y a très peu de filières bilingues dans les collèges et les lycées ce qui amène des enfants ayant appris le breton en primaire à l’abandonner dans le secondaire. Et pour les collégiens et lycéens qui ne sont pas en classe bilingue et qui veulent commencer au collège ou au lycée ? Combien de collèges et de lycées proposent le breton comme troisième langue ou comme option ? Dans le Morbihan ils ne sont pas nombreux...La langue bretonne reste, à mon avis, globalement marginale dans le système scolaire actuel en Bretagne.

Mais pas au lycée Diwan où les jeunes parlent breton chaque jour et, semble-t-il, avec plaisir. Ils ont paru également apprécier l’émission et l’ambiance. Deux d’entre eux, une fille et un garçon, ont chanté un rap en breton, sorte de kan ha diskan du XXIe siècle. Ensuite des écrivains et artistes avaient été invités à parler de leurs oeuvres. Arrivant en fin d’émission, j’ai parlé pendant quelques instants, un peu trop courts à mon gré, de mon blog, rezore, en compagnie d’un lycéen venu présenter le blog des lycéens de Diwan.

Reviens Webnoz !
Webnoz est une sorte de “talk show” comme on dit en français mêlant invités, reportages, chansons, rubriques variées. Le rythme est agréable même si j'ai trouvé que la première édition, dans ce que j'en ai vu, manquait un  peu de "tabut", de débat contradictoire. La deuxième édition a eu lieu lundi 15 janvier, à Cavan dans le Trégorrois, et on doit pouvoir la visionner sur le site Brezhoweb. Facile à suivre, cette émission montre le monde des bretonnants d’aujourd’hui et je me demande bien pourquoi ce type d’émission n’est pas produit par la chaîne publique dont c’est le travail, France 3.

Mais comme je ne souhaite pas attendre les nouveautés proposées par cette chaîne, je vais aller trouver mon fournisseur afin qu’il revoit la configuration de mon ordinateur et que je puisse regarder Webnoz, An tour tan, etc. Cela me coûtera deux centaines d’euros, m’a-t-il annoncé mais quand on aime, on ne compte pas.

Christian Le Meut 

Ur webnoz dispar e Karaez

An dek a viz An Avent (Kerzu) m’eus paseet un noziad bourrapl e Karaez, ya e Karaez. El lise Diwan. N’ont ket mui en oad da vont d’al lise, n’on ket kelenner ivez, met pedet oan bet get Lionel Buannic hag e skipailh da ginnig Rezore e-pad an abadenn skinwell gentañ war internet anvet  Webnoz...

Bon, “abadenn skinwell gentañ war internet” razh an dud n’int ket a-du get an doare se da ginnig an traoù. Mesajoù zo bet kaset din a berzh ar gevredigezh An tour tan hag a lar e vez graet an dra se gete abaoe pell dija. Marteze met, get ma urzhiataer erru kozh un tammig, n’on ket deuet a benn da sellet doc’h an abadennoù-se, na d’ar Web noz kennebeut met, honnezh, m’eus hi gwelet war eeun, tost doc’h al leurenn. N’ouion ket piv zo bet ar re gentañ etre An tour tan hag ar Webnoz met, ar pezh a gont a zo sevel abadennoù sort-se war internet ha war ar skinwell.

Ur studio oa bet kempennet barzh al lise, e tal ur siminal e lec’h ma oa bet lakaet koad, met pas tan (n’ouion ket perak). Div ganourez oa daet da ganal e tal ar siminal, Gwennyn ha Nolwenn Korbell, get ur soner gitar bout hepken bep taol, ar pezh a oa bourrapl bras. Begon oa get Nolwenn ha Gwennyn ha get al liseidi ivez. Da gomans un tabut war dazont ar brezhoneg oa bet savet etre daou lisead, ur plac’h hag ur paotr, Yann-Ber Thomin, kuzulier rannvro hag ur den a zo e penn ar C’Hredit mutuel. M’eus ket gwelet tout an tabut-se rak en ur sal e oan e lec’h ma oa livet an dud pedet araok mont war al leurenn. Livet, poultred, ya, makillet, evit bout kaeroc’h barzh ar skramm.  Barzh ar sal-se tud all a oa e c’hortoz bout poultred, met bec’h oa bet a wezhoù : tud oa bet galvet diouzhtu hep bout poultred rak mallus a oa dezhe mont war al leurenn.

Skolioù divyezhek e pep lec'h ?
Un dra m’eus klewet memestra a fed dazont ar brezhoneg, lâret get Yann-Ber Thomin, kuzulier rannvro karget d’ar brezhoneg. Hennezh a lâre e vehe moian hiriv an deiz da gavout ur skol divyezhek e pep lec’h, pe tost, e Breizh... D’am sonj-me, n’eo ket ken sur an dra se. Skolioù divyezhek kentañ derez a zo, un tammig muioc’h bep bloaz met ne greska ket buan buan. Ne vez ket digoret razh ar c’hlasoù a vehe dober bep bloaz get an Deskadurezh publik, pe privez...

Ha, war lerc’h, er skolajoù ha liseoù, n’eus ket c’hoazh kalz a dra. De fors, bugale a oa er skolioù divyezhek a zilez ar brezhoneg ur wezh er skolaj... Hag evit ar vugale n’int ket barzh skolioù divyezhek, petra zo ? N’eus ket kement se a skolajoù nag a liseoù a ginnig brezhoneg evel tervet yezh pe evel “option”. Nebeutoc’h nebeut a vloaz da vloaz, d’am sonj... Er Morbihan, da skouer, ped a skolajoù ha liseoù a ginnig brezhoneg mod-se ? D’am sonj-me, ni c’hellehe kontiñ ar bizied un dorn... Hervez ar pezh a welan-me, ar brezhoneg a chom c’hoazh, hiriv an deiz, er maez ag ar skolioù, dre vras.

Plijadur el lise 
Met, el lise Diwan, evel rezon, n’eo ket mod-se. Razh ar re yaouank a gomz brezhoneg, bemdez ha get plijadur, war e seblant. Daou zo daet war al leurenn da ganal ur rap e brezhoneg, ur sort kan ha diskan a vremañ. War lerc’h, Lionel Buannic en doa kouviet skrivagnourion hag arzourion all evit komz ag ar pezh a vez graet gete. Ur sort “talk show” oa, bourrapl ha get beugon, startijenn, met, a wezhoù, tabut a vanke un tammig, a gav din. Lakaet oan bet e fin an abadenn evit kinnig ma blog, rezore, get ur lisead a zalc’h blog liseidi Diwan. Komz pemp munutenn goude bout gortozet div euriad. Berr oa bet un tamm ar gaozeadenn war ar vlogoù.

Mechal memestra perak ne vez ket graet abadennoù evel-se get ar chadenn publik Frans 3 ? Dezhi vehe d’ober traoù sort se a ziskouezh bed ar vrezhonegourion a vremañ... Lionel Buannic hag e skipailh skinwell zo bet sikouret get Rannvro Breizh, get departamantoù ivez, get stalioù privez ha get kumunioù. An eil abadenn, savet e Bro Dreger, e Kawan, dilun 15/01, a c’hell bout gwelet war al lec’hienn internet Brezhoweb.

Ha me, graet m’eus ma sonj : kas a rin ma urzhiataer d’ar stal e lerc’h m’eus eñ prenet evit bout kempennet un tamm ha, war lerc’h, e c’hellin sellet doc’h an Tour Tan, ar Webnoz, ha c’hoazh, ha c’hoazh. Servij a raio, d’am sonj, rak traoù talvoudus nevez hag a bep sort a vo graet war internet e brezhoneg, e galleg hag e meur a yezh. Ha me gav gwelloc’h nompass gortoz re abadennoù nevez e brezhoneg get Frans III.

Gortoz pell ne dalv ket berpet gortoz gwell.

Christian Le Meut 

19/01/2007

Le Fou du roi sur France Inter : "Et pourquoi pas le breton et le corse ?"

Encore un grand moment de débat linguistique ce vendredi midi sur France Inter, dans le Fou du roi, en présence de Mme Cresson, qui sort un bouquin. Le débat tourne autour des langues pas bien enseignées en France et qui, en Europe, coûteraient "un milliard" (d'euros, je suppose) pour les traductions. Et rendez-vous compte, mesdames messieurs, le "gaëlique" d'Irlande et le "slovène" viennent d'être intégrées, ça fait deux langues en plus.

Ah oui, et alors ? Le gaëlique est langue officielle de la République d'Irlande, avec l'anglais, et aurait dû depuis longtemps être reconnu par l'Europe (mais les Irlandais ne semblent pas avoir insisté dans ce sens lors de leur adhésion en Europe, en 1972). Quant à la Slovénie, adhérente depuis 2004, pourquoi sa langue ne serait-elle pas reconnue et accueillie dans les institutions européennes, au même titre que les autres langues que sont l'allemand, le français, l'anglais, le danois, l'italien, le portugais, l'espagnol ? C'est un simple principe d'égalité afin que tous les textes officiels de l'Union européenne soient accessibles à tous les citoyens européens, dans leurs langues nationales.

Mais cela ne semble pas avoir effleuré certains chroniqueurs et invités du Fou du roi. L'un d'eux, cependant, a rétorqué que cela ferait du boulot pour les traducteurs mais Stéphane Bern, le présentateur, a répondu que ces postes là ne sont pas occupés par des Français, trop nuls en langues... Mais l'Europe ne se réduit pas à la France ! Et quelle est la proportion de traducteurs français parmi les traducteurs employés par l'UE ? Nous ne l'avons pas su.

"Ils parlent français" 
Et puis les langues bulgare et roumaine sont intégrées elles aussi depuis le 1er janvier 2007 alors même que, selon Mme Cresson "Ils parlent français en Roumanie et en Bulgarie"... Ah bon, et dans quelle proportion, Mme Cresson ? On ne le saura pas. A croire que la planète entière parle français ! La Bulgarie et la Roumanie, en tant qu'Etats, font partie de l'organisation internationale de la francophonie, comme l'Egypte, cela ne signifie pas que tous les habitants de ces pays parlent français !

Un ami de retour de Roumanie signalait récemment, dans une soirée en langue bretonne où il parlait de son voyage, qu'il avait rencontré un Roumain parlant français, mais d'un certain âge. J'ai moi aussi rencontré, il y a quelques années, des Serbes et Kosovars parlant français (Ibrahim Rugova, leader des Albanais du Kosovo, parlait bien le français pour avoir vécu en France). Mais les jeunes générations parlent plutôt anglais, comme seconde langue... Leur langue quotidienne est, évidemment, leur langue maternelle.

Le "langage" des Chypriotes 
Mme Cresson a rajouté que les Chypriotes, entrés dans l'Union en 2004, ont également tenu à ce que leur "langage" (terme par elle employé) soit également reconnu, alors qu'ils "parlent tous" anglais là bas. Ah bon ? Et dans quelle proportion, Mme Cresson ? Nous ne l'avons pas su. Les Maltais n'en ont pas pris pour leur grade alors même que leur langue, parlée par 300.000 personnes (à peine plus que le breton !) est désormais langue officielle de l'Union européenne (depuis 2004).

Un invité (que je n'ai pas identifié) a cru bon de rajouter que, si le roumain et le bulgare, le slovène et le gaélique, sont reconnues, pourquoi pas "le breton et le corse" ? Et bien oui, pourquoi pas ? Le catalan, le basque et le galicien sont désormais des langues dans lesquelles on peut s'adresser à l'Union européenne, à charge pour l'Etat espagnol de traduire dans une langue officielle de l'UE. L'Union européenne est bien plus ouverte à la diversité linguistique que les chroniqueurs du Fou du roi, très en phase avec la politique officielle française dans ce domaine : il y a une seule langue officielle en France, rappelons-le. Les langues régionales sont tolérées à petites doses...

Place des langues, place des femmes, même combat ? 
Et Mme Cresson de stigmatiser la faible place des femmes dans la représentation politique en France : 13 % de députés, nous sommes avant dernier devant la Grèce... La Grèce, justement, avec la France, n'a pas, si ma mémoire est bonne, ratifié la charte européenne des langues minoritaires. Ce sont les deux seuls Etats dans ce cas au sein de l'UE, ils sont donc régulièrement rappelés à l'ordre sur ce thème (le traitement des minorités nationales), mais les médias ne relaient pas beaucoup ces critiques là...

La mauvaise connaissance des langues étrangères par les Français est revenue sur le tapis. On se plaint d'un côté de mal pratiquer les langues étrangères et, de l'autre, de la diversité linguistique qui serait un problème ! Ce ne serait pas un peu contradictoire ?  L'argument financier ne tient pas la route, il n'est qu'un prétexte. La diversité culturelle, linguistique, comme la diversité biologique, naturelle, a un coût. Il est vrai que l'uniformité peut "coûter" moins cher financièrement, mais son coût en terme de souffrances humaines, de  pertes culturelles et linguistiques est, lui, incalculable.

Nostalgie de la domination ? 
Mme Cresson a rappelé que François Mitterrand ne parlait que le français. Mais il le parlait bien (ça, c'est moi qui souligne). Si les Français sont si "nuls" en langues,  encore qu'il faudrait examiner ce cliché à la loupe, c'est peut-être aussi à cause de ce culte de la langue française érigée en ferment d'unité nationale en France; culte associé à un mépris des langues régionales parlées dans l'Hexagone, et un mépris des langues étrangères (la française étant la plus belle, celle des Lumières, etc, etc.). Il y a aussi cette nostalgie de la domination qui fait que l'on regrette que l'autre soit différent, qu'il ne soit pas comme nous, qu'il parle une autre langue alors que la normalité, c'est de parler français, bien évidemment. Ne devrait-on pas plutôt se réjouir de sa différence ?

Ce qui transparaissait dans les propos tenus ce midi sur France Inter, c'est surtout une inquiétude face à la perte d'influence du français et le peu d'intérêt pour la diversité culturelle et linguistique dans sa réalité. Or la langue française sera sauvée parce qu'elle fait partie de la diversité et de la richesse culturelle et linguistique de notre planète. Dans ce sens, le combat pour les langues bretonne, corse, basque, occitane, alsacienne (etc), est le même que le combat pour la langue française. Mais peu de Français, juchés sur leur piédestal francophone (et souvent parisianiste), ont l'air de s'en rendre compte.

Christian Le Meut
 

 

 

 

Internet : un site québecois intéressant sur "L'aménagement linguistique des langues"

"L'aménagement linguistique dans le monde" : est le nom d'un site québecois très intéressant sur les langues du monde entier (il y a de la lecture !) tenue par des membres de l'Université de Laval (Québec) : "Ce site porte sur l'aménagement linguistique et les langues dans le monde. Ses pages présentent les situations et politiques linguistiques particulières dans 340 Etats ou territoires autonomes répartis dans les 192 pays (reconnus) du monde. L'internaute a le choix d'accéder aux Etats, pays ou régions en fonction des continents, de l'ordre alphabétique (tous les Etats ou territoires), de la ou des langues officielles, du peuple ou du type de politique linguistique de chacun de ces Etats ayant adopté l'assimilation, la non-intervention, l'unilinguisme, le bilinguisme officiel, etc. On peut aussi chercher des informations à partir de THEMES tels que la Francophonie, l'histoire du français (ou de l'anglais), les familles de langues, les langues du monde (dénombrement, distribution géographique, bilinguisme, etc.), les Etats non souverains (Catalogne, Crimée, Louisiane, Nouvelle-Calédonie, Pays basque, Porto Rico, Québec, Süd-Tyrol, Tessin, etc.)" (source : Le café pédagogique").

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/index.shtml

18/01/2007

Diversité culturelle : la convention internationale en vigueur le 18 mars

Voici un article de l'Unesco annonçant la prochaine entrée en vigueur de la convention internationale sur la diversité des expressions culturelles, outil juridique qui apportera, peut-être, quelques arguments de plus aux locuteurs de langues régionales en France, Etat signataire. Mais le gouvernement français semble plus concevoir cette signature comme un moyen de contrer l'influence de l'anglais... C'est, en effet, le Ministère des Affaires étrangères qui pilote cette affaire en France. 

"La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles – adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2005 – entrera en vigueur le 18 mars 2007, soit trois mois après le dépôt du trentième instrument de ratification, effectué le 18 décembre au Siège de l’UNESCO. En effet, alors qu’au 15 décembre 2006, l’UNESCO avait enregistré 22 instruments de ratification*, 13 pays**, ainsi que la Communauté européenne, ont déposé leur instrument au Siège de l’Organisation le 18 décembre, faisant passer à 35 le nombre de ratifications reçues.

Le Directeur général, Koïchiro Matsuura, s’est félicité de l’intérêt soutenu des Etats pour ce nouvel instrument normatif. En effet, « le processus de ratification a connu un rythme inédit. Aucune convention de l’UNESCO dans le domaine de la culture n’a été adoptée par autant d’Etats en si peu de temps », a-t-il déclaré. L’adhésion de la Communauté européenne, rendue possible par l’article 27 du texte permettant l’« adhésion de toute organisation d’intégration économique régionale », constitue une première, qui fera l’objet d’une cérémonie le 19 décembre, à Bruxelles.

Fruit d’un long processus de maturation et de deux années d’intenses négociations, jalonné par de nombreuses réunions d’experts indépendants, puis gouvernementaux, ce texte vise à réaffirmer les liens qui unissent culture, développement et dialogue et à créer une plate-forme innovante de coopération culturelle internationale. Elle réaffirme le droit souverain des Etats d’élaborer des politiques culturelles en vue de « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles », d’une part, et de « créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement », d’autre part (article premier).

Elle consacre le rôle de la culture comme acteur du développement (article 13), mobilise la société civile pour la réalisation de ses objectifs (article 11), et place la solidarité internationale au cœur de son dispositif (articles 12 à 19), en prévoyant, entre autres, la création d’un Fonds international pour la diversité culturelle (article 18). Elle souligne aussi « l’importance des droits de propriété intellectuelle pour soutenir les personnes qui participent à la créativité culturelle » et réaffirme que « la liberté de pensée, d’expression et d’information […] permettent l’épanouissement des expressions culturelles au sein des sociétés ».

Avec l’adoption de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’UNESCO dispose désormais d’un dispositif normatif complet dans le domaine de la culture riche de sept Conventions afin de prendre soin de la diversité culturelle dans toutes ses manifestations, et plus particulièrement les deux piliers de la culture : patrimoine – immobilier, meuble et immatériel, y compris les expressions culturelles traditionnelles – et création contemporaine. Trois Conventions – celle de 1972 sur le patrimoine mondial, celle de 2003 sur le patrimoine immatériel, et celle de 2005 sur la diversité des expressions culturelles – servent de cadre particulièrement propice à cette fin.

Grâce à ce dispositif juridique étendu, l’UNESCO est désormais mieux équipée pour accomplir la mission qui lui est conférée par son Acte constitutif de respecter la « féconde diversité des cultures » et de « faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image ».

* Albanie, Bélarus, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Croatie, Djibouti, Equateur, Guatemala, Inde, Madagascar, Mali, Maurice, Mexique, Monaco, Namibie, Pérou, République de Moldova, Roumanie, Sénégal et Togo.

** Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie et Suède.

17/01/2007

Hetoù ar Morbihan : ar brezhoneg ankoueit/Morbihan, le breton oublié pour les voeux

Setu, ankoueit eo bet o brezhoneg get tud Departamant ar Morbihan : netra war ar skritell hetoù 2007 ! "Partiet eo en dro e 2007", a laront, ya, met e galleg hepken barzh un departamant e lec'h ma vez komzet ivez brezhoneg ha gallaoueg (ha saozneg, ha turkeg, ha...). Domaj... Lakaet m'eus barzh ma sonj skrivañ dezhe memestra. Non mais ! 

Le Département du Morbihan a édité ses voeux 2007 en oubliant la langue bretonne et la langue gallèse (et l'anglais, et le turc, et...). Un peu dommage, non ? Nous sommes dans un département multilingue mais nos pennoù bras ("têtes grandes", les chefs, quoi), l'oublient de temps en temps... Un petit courrier de rappel leur fera du bien. Memestra !

Setu al lizher m'eus kaset da Jo Kerguéris, presidant ar C'Huzul Morbihan :

"    Monsieur le Président du Conseil général
    Je me permets de vous écrire car j’ai constaté avec surprise l’absence de voeux en breton sur les documents du Conseil général du Morbihan. Plusieurs villes du département ont édité des affiches ou des messages bilingues (français-breton) et il est dommage de voir que le Département ne fait pas de même. Je ne vous rappellerai pas l’importance de cette langue dans notre département, ni l’importance de la langue gallèse d’ailleurs.

    Il serait bon, me semble-t-il, qu’en 2008 les voeux du Département reflètent le caractère multilingue (breton, gallo, français) du Morbihan, seul département de l’Hexagone à porter un nom issu d’une langue régionale. C’est, en tout cas, en tant que Morbihannais bretonnant, le voeu que je vous adresse pour 2008.
    E c’hortoz,  ur blead mat 2007 a souetan deoc’h !

   
    Christian Le Meut"

Ma faota deoc'h skrivañ ivez, get doujans, evel rezon, setu chomlec'h ar C'Huzul meur : M. Joseph-François Kerguéris, président du Conseil général du Morbihan, 2 rue Saint-Tropez, BP 400, 56009 Gwened/Vannes cedex

Ci-dessous, l'affiche en question trouvée sur le site internet du Département et parue dans le magazine Morbihan :  

07/01/2007

L'irlandais, nouvelle langue de l'Union européenne

Passeport irlandais

La langue nationale de l'Irlande a accédé le 1er janvier 2007 au statut de langue officielle de l'Union européenne, en même temps que le bulgare et le roumain ce qui portera le total de ces langues à 23. L'irlandais, ou "iwerzhoneg" en breton, est la première langue celtique à accéder à cette reconnaissance européenne. D'autres langues vivantes celtiques en Europe (gallois, écossais, cornouaillais, manxois), font l'objet d'une reconnaissance officielle de la part du Royaume-Uni à travers la signature de la Charte européenne des langues minoritaires, et de politiques actives des régions autonomes que sont le Pays de Galles, l'Ecosse et l'île de Man. La langue bretonne, seule langue d'origine celtique parlée sur le continent, demeure en situation de non-reconnaissance officielle de la part de la République française qui n'a toujours pas ratifié la Charte européenne des langues minoritaires (charte obligatoire pour les nouveaux entrants), et qui ne reconnaît qu'une seule langue officielle dans sa Constitution, sans mention d'aucune autre. Un débat parlementaire récent a eu lieu sur ce thème et n'a pas brillé par sa hauteur (note du 18/12). 

Concernant l'irlandais, voici ce qu'en dit un site officiel de l'Union européenne* : 

"Ne dites plus «Ireland Forever», mais «Éire go brách»: l'anglais n'est plus la seule langue de travail de l'Irlande au sein de l'Union européenne. Ce changement résulte d'un accord conclu en juin 2005 pour octroyer à l'irlandais le statut de langue officielle de l'Union européenne à compter de 2007.

Cette nouvelle langue ne sera pas tout à fait sur le même pied que les autres langues officielles de l'Union. Les institutions européennes ne seront pas tenues de traduire l'ensemble de la législation en irlandais, pour des raisons d'ordre pratique avant tout. L'ajout de l'irlandais mobilisera 29 postes pour les tâches de traduction, révision et publication, ainsi que 450 journées d'interprétation free-lance par an. Le coût annuel pour l'Union est estimé à 3,5 millions d'euros.

Un recensement effectué en 2002 a révélé que 40 % des Irlandais connaissent cette langue. Parmi ceux-ci, plus d'un quart disent la parler quotidiennement. Toutefois, les élèves du secondaire choisissent de plus en plus souvent de ne pas présenter d'examens en irlandais, une matière obligatoire dès l'école primaire. La diversité linguistique constitue toujours un thème essentiel dans l'Union européenne. D'autres langues parlées dans des pays d'Europe, telles que le catalan, le basque et le galicien, ont d'ores et déjà obtenu un statut semi-officiel. Elles pourraient bientôt devenir langues officielles, mais le coût en serait probablement à charge du pays concerné.

L'irlandais n'arrivera pas seul: le bulgare et le roumain deviendront aussi langues officielles le même jour, portant ainsi à vingt-trois le nombre des langues officielles de l'Union européenne."

* http://ec.europa.eu/news/culture/061227_1_fr.htm 

Source : Diwan Breizh