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28/12/2006

Mauvaise langue...

medium_teod146.jpgUne fois par an à peu près, je retrouve un vieil ami, d’origine bretonne et habitant dans le sud-Finistère, que je connais depuis le lycée... Il ne parle pas breton mais, à chaque fois que nous nous retrouvons, il me branche sur le sujet en tentant de faire de l’humour. Et alors, l’indépendance ? Et alors les terroristes ?... C’est un peu lourd et désobligeant, mais je ne l’ai pas encore envoyé paître car nous sommes, en général, avec d’autres amis. Le fait d’apprendre et de parler breton ne fait de moi ni un terroriste, ni un indépendantiste, ni même un autonomiste (les deux notions sont, à tort, souvent assimilées tant l’histoire française ne connaît que le centralisme pas toujours démocratique).

Débattant avec cet ami, un jour, j’ai appris que son propre père parlait breton. Mon ami, né comme moi au début des années 60, est donc le premier de sa lignée à ne pas parler sa langue d’origine... Car si le breton n’est plus parlé que par 250.000 personnes environ en Bretagne, c’est la langue d’origine de bien plus de monde mais beaucoup se hâtent de l’oublier. C’est vrai quoi, pas moyen de vivre tranquille dans son petit coin de Bretagne mais en français, et uniquement en français. La plupart des noms de lieux et de noms de familles viennent du breton, mais c’est bien dans le décor, l’on francisera tout cela petit à petit. C’est déjà commencé. Et puis voilà ces emmerdeurs qui décident de continuer à parler breton. On peut encore pardonner aux anciens dont c’est la langue maternelle mais les plus jeunes, ceux-là dérangent peut-être un peu plus. Ils empêchent de vivre en toute bonne conscience unilingue française. Alors autant les caricaturer...

Unilingue ou bilingue ? 
C’est étonnant quand même que des personnes parlant une seule langue, mais  dominante et officielle, se croient autoriser à mépriser des personnes et des populations bilingues ou multilingues dans leurs vies quotidiennes ! J’ai entendu récemment sur France Inter un écrivain britannique, Juif et originaire de Turquie. Lui-même s’exprimait en français et évoquait son père qui savait écrire onze langues dans sept alphabets différents. Il y a des gens qui peuvent écrire onze langues dans spet alphabets différents et nous, pauvres crétins bretons (ou corses, basques, etc), n’aurions pas pu apprendre le français autrement qu’en abandonnant notre langue ?

De la diversité culturelle faisons table rase au profit de la plus belle langue du monde, la langue française évidemment. Tous les arguments ont été bons, et tous servent encore. Face à celles et ceux qui résistent au rouleau compresseur culturel, on déploie tout un arsenal de clichés : arriérés, ploucs, sectaires, communautaristes, terroristes, fascistes, etc. Mais cela ne cache la politique menée par l’Etat français depuis la fin du XIXe siècle, qui est une politique culturel ethnocidaire. On ne tue pas les gens mais leurs cultures, sous des prétextes divers. Le meilleur étant encore de prétendre nous faire accéder aux “lumières” de la philosophie française tout en nous coupant de notre langue d’origine et en commettant ainsi un crime culturel délibéré du meilleur obscurantisme...   

Alors il n’est pas surprenant de rencontrer parfois des amis ou connaissances qui nous ressassent les mêmes vieilles rengaines. Certains ont, pour eux-mêmes, renoncé à la langue bretonne : quoi de plus facile à faire dans notre monde francophone où la langue bretonne a si longtemps été marginalisée ? Les bretonnants dérangent parce qu’ils montrent une autre voie, un autre choix de vie, un peu moins conformiste peut-être.

Un vrai choix ?
En pratiquant ou en apprenant la langue bretonne ils accèdent à une connaissance, à une histoire, à une richesse supplémentaire, à un trésor linguistique et culturel formé à travers les siècles par des générations de locuteurs. Ce trésor là, sa valeur est incalculable par les financiers et ne rentre pas dans le calcul des indices boursiers. Les locuteurs de la langue officiel unique, la langue française, restent à côté. Libre à eux. Mais ont-ils réellement choisi, ou n’ont-ils fait que suivre la route que les pouvoirs dominants ont tracé pour eux, notamment à travers l'Education nationale ?

Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage; qui accepte qu’on lui coupe sa langue d’origine, voire sa langue maternelle, prétend qu’elle ne vaut rien et que la nouvelle langue qu’on lui apporte sur l’autel de la modernité et des lumières le satisfera en tout. Balivernes, l’être humain n’est pas un robot dont on change les pièces indifféremment et sans souffrance. Souffrance et perte il y a eu, et il y a encore.

Je ne reverrai pas mon vieil ami avant quelque temps mais j’ai dans l’idée que, la prochaine fois qu’il me branchera, y’aura encore du débat.

Bec’h a vo tudoù !

Christian Le Meut 

Le dessin est tiré de l'album de Gaston en breton qui vient d'être édité (lire ci-dessous).

Teod fall

medium_Neuze_145.jpgUr wezh bep bloaz en em gavan get ur mignon kozh a oa el lise genin. Pell zo neuze. Ar mignon-se a zo a Vreizh hag emañ e chom e Penn ar Bed, e tal Kemperle, met ne gomza ket brezhoneg. Bep taol memestra e vez lakaet getan ar gaoz war ar brezhoneg, evit c’hoarzhin, evel rezon : an deroristed, an independans, ha c’hoazh.

N’eo ket gwall fin, na farsus, ha bep gwezh ar memes ton. M’eus ket kaset c’hoazh ar mignon-se da sutal betek bremañ rak en em gavomp get mignonned all. Deskiñ a ran brezhoneg ha klask a ran deskiñ yezh ma zud kozh : ne dalv ket an dra se e vehen evit an independans pe evit lakaat bombezenoù e pep lec’h...  Bout brezhonegour ne dalv ket bout broadelour met tud o deus poan  da gompreñ an dra se.

Ur wezh m’boa desket get ma mignon un dra interesus : e dad a oar  brezhoneg met n’en d’eus ket desket d’e vugale...  Ma mignon zo an hini kentañ, neuze, barzh ar familh-se, ha ne gomza ket brezhoneg, ha ne ouia ket komz e yezh a orin ! Ne faota ket dezhan deskiñ : dezhan da  wellet. Met perak ? Perak nompass bout intereset get e yezh a orin e familh ?  Ha perak bout teod fall e kenver ar re a zesk a hag a gomz ar yezh-se ? Ur yezh a zo ur bed. Bed tud o deus bewet traoù a bep sort, brav, diaes, kriz, plijus... Rummadoù ha rummadoù a dud o deus savet ar yezh-se dre gomz ha dre skrid e pad kantvedoù ha kantvedoù. N’eo ket netra, met un tenzor sevenadurel ha speredel.  

Ken sot omp ?
E korf hanter c’hant vloaz ar breton a zo bet dilezet get ur bochad Bretoned. Perak ? Evit lakaat ar galleg en e blas ? Ne oa ket moian deskiñ ar galleg e kenderc’hel da gomz ha skriv brezhoneg ? Ne oa ket moian da gelenn ar galleg hep skarzhin ar brezhoneg ? N’eus ket pell zo m’eus klevet war Frans Inter ur skrivagnour a vro Saoz, ha skriv e saozneg, met a zo ur Juif a Vro Turki a orin. Hennezh a zisplege, e galleg, penaos e veze skrivet unneg yezh get e dad, ur juif a oa e chom en Turki, unneg yezh neuze get seizh alfabet dizhenvel ! Bez zo tud a c’hell skrivañ unneg yezh get seizh alfabet dishenvel ha ni, Bretoned ha Fransizion, ne hellehemp skriv ha gomz div yezh ? Nemet div yezh, ken sot omp ?

N’omp ket ken sot, met lakaet eo bet barzh hor pennoù ar sonj da zilezel hor yezh a orin dre ur bropagande bet savet ar Republik adalek an dispac’h bras ha, dreist holl, adalek fin an naontekvet kantvet. Me zo me evit ar Republik met, war an dachen-se, ur fari a zo bet graet geti, ur fari bras hag a zo ivez un torfet sevenadurel. Bretoned, ur bern, neuze, o deus dilezet o yezh a orin. Netra aesoc’h barzh ar bed mañ e lec’h ma chom kuzhet ar yez-se. Bretoned all a gomz, a zesk, a skriv en o yezh a orin hag a ziskouez d’ar re all un doare all da vout, ur choaz all, un hent all ha n’eo ket an hent-dall. Met un hent a gas da anavezout un istor all, ha doareioù all da welet ar bed...

Ma faota deoc'h dilezel ho yezh...
Ha n’heller ket komz galleg trankill barzh ho korn bro, barzh ho korn Breizh, setu tud a gomz ur yezh all, dilezet ganeoc’h. Ur yezh he deus roet o anvioù da razh ar c’humunioù ar vro, pe tost, ha d’ur bochad familhoù ouzhpenn... Ha tud zo a gred komz brezhoneg dirazoc’h ouzhpenn ! Ar re gozh a vez perdonet, o yezh a vihan eo... Met ar re yaouank, perak komz ur yezh all, ha n’eo ket ar saozneg !

Kompren a ran gwelloc’h ma mignon memestra. Ma faota deoc’h lazhiñ ho ki, c’hwi lâr en deus tapet an araj (ar “rage”); ma faota deoc’h dilezel ho yezh a orin, c’hwi lâr ne dalv ket netra anezhi nag an dud a genderc’hel da gomz. Teod fall eo m mignon e kenver ar re a gomz breton, ha jalous marteze, hep gouiet rak genomp-ni e vez partajet un tenzour. Un tenzour ha n’eo dalv netra evit ar finans, un tenzour n’en deus ket netra da welet get an argant : ur yezh. Ar re a gomz galleg, ha nemet galleg, n’hellont ket rânnin nemet un tenzour. Ni hon eus daou.

Met teod fall on, ne gavit ket ?

Christian Le Meut

 An dresadenn a zo tennet ag an albom nevez Gaston bet troet e brezhoneg (pennad da heul).

18/12/2006

Diversité culturelle : la convention internationale en cours de ratification

Tandis que l'Assemblée nationale vient de rejeter un amendement qui aurait introduit la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française, le gouvernement français, lui ratifie la "Convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles"... Mais qu'entend-on par diversité culturelle ? La "diversité" du français face à l'anglais, langue mondiale dominante ? Ou le respect de la diversité culturelle, et linguistique, à l'intérieur des frontières de l'Hexagone ?... Source : Ministère des affaires étrangères.

"La France déposera aujourd'hui auprès de l'UNESCO l'instrument de ratification de la convention sur la protection et la promotion de ladiversité des expressions culturelles. Treize autres Etats membres ou associés de l'Union européenne (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie,Finlande, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie, Suède), ainsi que le représentant de la Communauté européenne, feront de même. Le seuil de 30 ratifications nécessaires pour permettre l'entrée en vigueur de la convention sera alors franchi.

Cette entrée en vigueur se fera donc le 18 mars 2007, soit rois mois après le dépôt des instruments de ratification. La France qui, avec les Européens et les Etats de la francophonie, a joué un rôle clé dans la négociation et l'adoption, le 20 octobre 2005, de cette convention, se réjouit tout particulièrement de son entrée en vigueur dans un délai proche.

Cette convention est une avancée majeure dans la reconnaissance en droit international de la spécificité des biens et services culturels et de a liberté pour les Etats de conduire les politiques et d'adopter les mesuresqu'ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité culturelle."

Langues régionales : l'amendement Le Fur rejeté à l'Assemblée nationale

Le député des Côtes d'Armor avait introduit un amendement sur la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française, amendement finalement rejeté mais le débat parlementaire a été publié sur le site de l'Agence Bretagne Presse. J'ai noté les remarques particulièrement brillantes de MM. Charasse, Soisson, Accoyer et Gremetz...

http://www.agencebretagnepresse.com/

13/12/2006

Libé : ur pennad a fed ar yezhoù rannvroel/un article sur les langues régionales

Ur pennad skrid a zo bet embannet barzh Libération hiriv (13/12) a ziout ar yezhoù rannvroel, sinet get ur yezhour, Pierre Encrevé. Hennezh a c'houlenn get ar gannadoù sinañ ar pezh a zo bet kinniget get Marc Le Fur (kannad Aodoù an Arvor-UMP) evit ma vehe anavezet ar yezhoù rannvroel get bonreizh Frans.

Un article intéressant est paru aujourd'hui dans Libération (13:12). Le linguiste  Pierre Encrevé y soutient l'adoption par l'Assemblée nationale de l'amendement du député (Côtes d'Armor - UMP) Marc Le Fur visant à la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française. Pierre Encrevé estime que "ce formidable patrimoine linguitique est une des plus précieuses richesses culturelles de la France" et que cette reconnaissance officielle (et la ratification de la charte européenne des langues minoritaires encore en attente), encourageant le multilinguisme à l'intérieur des frontières, l'encouragerait aussi sur le plan international afin de faire face à "l'unilinguisme" anglophone. Cet article est accessible sur le site internet de Libé.

http://www.liberation.fr/rebonds/222855.FR.php

01/12/2006

An Drinded Karnag, Branderion : les panneaux bilingues font parler d'eux

medium_andrinded132.2.jpgLes panneaux bilingues installés le long des routes départementales par le Conseil général du Morbihan, suite à une décision unanime prise en 2004, font du bruit dans le Landerneau morbihannais. L’idée n’était pas venue toute seule aux conseiller généraux morbihannais, mais à force de voir des panneaux noiricis le long des routes par des partisans du bilinguisme routier.

En 2004 cette décision avait donc fait quelque bruits dans l’Est du Morbihan car le département avait oublié le gallo, langue romane toujours parlée et qu’il serait normal de faire figurer elle aussi sur des panneaux bilingues... Cette protestation là a faibli, d’autant que les manifestants n’étaient, semble-t-il, pas tellement des défenseurs du gallo, mais plutôt des opposants au breton.

Actuellement, c’est plutôt le choix des noms en breton qui suscitent quelques surprises. Et plus précisément à la Trinité-sur-Mer et Brandérion. A Brandérion le nom breton choisit par le département, Branderion sans accent, est perçu comme trop éloigné de la prononciation bretonne locale (Preuderion ou Peurderion)... Oui mais voila, Brandérion est l’une des rares communes du coin à n’avoir jamais installé de panneaux bilingues aux entrées de bourg, ce que chaque municipalité peut faire. Hen Bont (Hennebont), Landevan (Landévant), Berleuiné (Merlevenez) ont installé des panneaux bilingues, pour ne citer que des communes directement voisines. La municipalité de Brandérion aurait donc pu ainsi faire valoir sa version bretonne préférée plutôt que d’attendre les panneaux départementaux...  Le maire s’est plaint dans la presse et le conseil municipal a demandé au département d’étudier plus avant la chose mais les panneaux bilingues, eux, sont déjà installés.

La Trinité : cachez ce Carnac
A La Trinité-sur-Mer c’est le nom “An Drinded Karnag” qui a été choisi par le département. Surprise, la municipalité a fait recouvrir “Karnag” de scotch pour le cacher. Certains ont cru à une erreur mais ce n’en est pas une car An Drinded Karnag figure sur la liste des noms bretons des communes dressée par l'Office de la langue bretonne, office créé par le Conseil régional pour travailler, notamment, sur cette question. Cette liste sert de référence au Conseil général du Morbihan pour installer ses panneaux bilingues. Mais voila, les communes n’ont pas été consultées au préalable sur le choix de leur nom en breton, d’où les surprises.

L'Office a fait des recherches pour établir cette liste. An Drinded Karnag est certainement attesté historiquement. Ce nom nous rappelle que La Trinité ne s'est détachée  de Carnac qu'en 1862 et qu'auparavant, les deux communes n’en formaient qu'une. L'Office a fait le choix de garder ce nom oublié aujourd’hui alors que les bretonnants de naissance disaient sans doute simplement "An Drinded". C’est d’ailleurs ce nom qui figure sur un panneau bilingue installé par la commune sur le pont de Kerisper (route de Crac’h); c’est aussi celui qui figure dans le dictionnaire de breton vannetais de Mériadeg Herrieu. Un autre choix aurait pu être fait de traduire le nom français actuel en breton : Drinded An Aod, par exemple...  

Donner une visibilité à la langue bretonne
La décision prise en 2004 par les conseillers généraux du Morbihan d’instaurer un bilinguisme sur les panneaux routiers est positive car permet de redonner une visibilité à la langue bretonne, langue d'origine d'une grande partie de la population en Basse-Bretagne, langue toujours parlée par environ 50.000 à 60.000 personnes dans le Morbihan selon une enquête de 2004 de l'Office de la langue bretonne.

Mais la manière de procéder ensuite, est à revoir. Un membre de l’Office de la langue bretonne m’a expliqué récemment que les noms bretons ne sont pas la traduction mot à mot des noms français. Soit... Mais ce principe est-il un absolu ? Et chercher dans l’histoire d’accord, mais jusqu’à où ? Car An Drinded Karnag, le nom choisit par l’Office, se discute. Il date d’une époque terminée ou les deux communes ne faisaient qu’une. La différence entre le nom français et le nom breton aurait peut-être mérité que le département consulte les élus trinitains au préalable. Après tout, les Trinitains sont quand même les premiers concernés et, d’un point de vue démocratique, il est normal que les conseils municipaux veuillent décider du nom breton de leur commune. Rien n’interdit non plus aux élus municipaux de consulter les gens compétents localement. De plus un risque existe, avec An Drinded Karnag, de semer une confusion chez les automobilistes ne connaissant pas le coin et ils sont nombreux à Carnac, surtout l’été.

S'ils ne veulent pas d'An Drinded Karnag, que proposent les élus trinitains en échange ?  "An Drinded" tout seul ? Cela risque de ne pas être suffisant, car il faut se distinguer d'autres Trinités morbihannaises (La Trinité Surzur, la Trinité Porhoët)... S’il faut vraiment un nom plus long, j’en ai un autre à proposer :  comme le port de La Trinité-sur-Mer est sur la rivière de Crac'h, on pourrait choisir "An Drinded-Krac'h" !... Cela sonne bien, en plus... Mais bon, pas de panique, c’est juste une plaisanterie que je retire tout de suite, je ne voudrais pas être la cause d’une brouille entre La Trinité sur Mer et Crac’h...

Sainte-Anne (d'Auray) bénie !
J’ai quelques craintes quand même pour l’avenir proche car la liste des noms de communes bretons établie par l’Office de la langue bretonne comporte quelques autres surprises. Savez-vous comment l’Office traduit Sainte-Anne d’Auray, en breton ? “Santez Anna Wened”. Donc, en gros, Sainte-Anne de Vannes ! Déjà, nous dirions nous plutôt Santez Anna Gwened. Il s’agit là encore d’un nom ancien, et qui faisait peut-être plus référence à l’évêché de Vannes qu’à la ville de Vannes elle-même, mais le remettre au goût du jour en 2006 risque de surprendre.

Comment, voilà Sainte Anne annexée par les Vannetais, vont se dire certains Alréens, et l’on risque une tempête sous les crânes et les soutanes; une guéguerre du style Pépone et Dom Camillo... Le dictionnaire breton-vannetais de Mériadeg Herrieu (Ed. Emgleo Breiz) propose Kér-Anna ou Santéz-Anna. Mettre Santez-Anna Wened sur les panneaux bilingues à venir resuscitera peut-être un nom ancien, mais l’effet sur la population risque de ne pas être miraculeux.

Christian Le Meut

Panelloù divyezhek : displegadurioù Fulup Jakez ag Ofis ar brezhoneg

Fulup Jakez, eil rener Ofis ar brezhoneg a reskont d'ar pezh m'eus skrivet a ziout ar panelloù divyezhek (20/11). Réponse du directeur adjoint de l'Office de la langue bretonne sur la note que j'ai écrite à propos des panneaux bilingues qui font quelque bruit en Morbihan (publiée le 20/11).

"Demat deoc'h, pa'z eus kaoz un tamm eus an Ofis er pennad-mañ e kredan reiñ un nebeud titouroù a c'hallo bezañ kavet talvoudus gant tud zo marteze. Anvioù kumunioù Breizh n'int ket bet divizet gant an Ofis. Ul labour eo zo bet kaset da benn e framm Skol-Uhel ar Vro e-kerzh ar bloavezhioù 80. Ur bodad a-ratozh a oa bet savet, digor d'ar skiantourien ha d'an holl vrezhonegerien a-youl vat a felle dezho emellout ouzh an dachenn-se. Ouzhpenn 50 a dud o deus kemeret perzh el labour stroll-mañ ha meur a vloaz eo padet (studiadennoù > Kinnigoù > Evezhiadennoù > Emvodoù > Adkinnigoù > Votoù). P'eo bet ganet an Ofis eo bet adkemeret gantañ al labour a oa bet kaset da benn e framm SUAV. Skignet eo bet a labour-se abaoe bloavezhioù gant Skol-Uhel ar Vro (roll kumunioù Breizh), an Ofis (panelloù, kartenn-hent, roll kumunioù Breizh, troidigezhioù a bep seurt), ar geriadurioù klasel (An Here, Moulladurioù Hor Yezh, al Liamm), deiziataer Skol an Emsav, panelloù hag all. N'eo ket ul labour nevez evit ar vrezhonegerien a lenn o yezh eta. Pa'z eus bet anv a staliañ panelloù gant departamant ar Mor-Bihan en deus goulennet an departamant digant Skol-Uhel ar Vro hag an Ofis adwelet ar roll da vat. Ar pezh a voe graet.

Diwar-se e voe divizet degas un nebeud cheñchamantoù c'hoazh (peurlipat zo tu d'ober atav). Met dre vras e voe adkadarnaet ar roll, gant ar soñj pennañ da stabilaat an implij.Perak e c'hoarvez tammoù drailh er Mor-Bihan e kumunioù zo a-wechoù neuze? Pa voe divizet gant Penn-ar-Bed hag Aodoù-an-Arvor divyezhekaat o hentoù e-kreiz ar bloavezhioù 80 e voe sammet ul labour kenurzhiañ gant an departamantoù-se. Diwar c'houlenn an departamant, SUAV a ginnige stummoù d'ar c'humunioù. Peurliesañ e veze asantet ar stummoù kinniget. Pa oa dizemglev e veze klasket un tu d'en em glevet ha, war-bouez nebeut-nebeut a gumunioù, e voe tizhet un emglev e pep lec'h. Ar c'humunioù na oa ket bet tu d'en em glevet ganto a oa kumunioù a nac'he krenn ar panelloù divyezhek (menegiñ a c'haller un darn vat eus kumunioù ar Vro-Vigoudenn, da skouer, diwar atiz Ambroise Gelleg) pe kumunioù a ginnige stummoù na oa ket tu da zegemer evit abegoù a bep seurt (fazioù reizhskrivañ pe stummoù trefoet betek re). Tamm-ha-tamm e voe plaenaet ar c'hudennoù a chome.

Er Mor-Bihan avat n'en deus ket c'hoariet an departamant ar roll kenurzhiañ-se pa oa bet nac'het gantañ mont da-heul an daou departamant all. 20 vloaz zo aet hebiou abaoe. Kumunioù zo o deus lakaet panelloù warno stummoù a oa disheñvel diouzh ar pezh a oa bet degemeret er bed brezhonek dre vras. Kumunioù all, niverusoc'h, n'o doa ket lakaet panell ebet. Hiziv emañ an departamant o staliañ panelloù da bep kumun diwar ar roll zo bet pourchaset dezhañ. Netra reishoc'h. Marteze avat e vefe tu da gelaouiñ muioc'h en a-raok evit reiñ an tu d'ar c'humunioù da reiñ o soñj. Koulskoude, a-wechoù e weler tud oc'h enebiñ hep gouzout na bu na ba eus buhez bed ar brezhoneg hag a glask enebiñ war un diazez n'eus ket kalz a draoù da welet gant ar brezhoneg. Da ziwall zo ivez.War ar stummoù zo e kaoz er pennad. An Drinded-Karnag n'eo ket bet "resusitet" gant den ebet. N'eus ket bet ezhomm peogwir eo bev-buhezek ar stumm-se e-touez brezhonegerien ar vro evel m'eo bet diskouezet gant hon enklaskoù war an dachenn. Ma kav abeg kumun an Drinded-Karnag en adger Karnag eo peogwir ez eus dizemglev etre kumun An Drinded-Karnag ha kumun Karnag war ur bern tachennoù all n'o deus netra da welet gant ar brezhoneg. Ar brezhoneg n'eo nemet un digarez.

Pa oa bet renet al labour skoueriekaat anvioù kumunioù Breizh e oa bet degemeret un nebeud pennaennoù labour. Unan anezho a oa ne vefe ket adkemeret e brezhoneg an anvadurioù touristel bet ouzhpennet e galleg evit deskrivañ un toullad kumunioù : traoù a seurt gant sur mer/les bains/la plage hag all. Divizet e oa bet e vefe klasket doujañ d'an doare naturel da sevel lec'hanvioù e brezhoneg.

E brezhoneg, evit lec'hiañ ur gumun eur boas da venegiñ ar gumun anavezetañ tostañ pe ar gumun-vamm. Ur bern skouerioù zo eus an dra-se : Plougastell-Daoulaz, Plounevez-Kintin, An-Drinded-Surzhur, hag all. Un doare naturel da sevel anvioù-lec'h eo. N'eo ket brezhonek avat ar boaz da lakaat anvioù stêrioù ouzh an anvioù kumunioù (Briec-de-l'Odet, Riec-sur-Belon, hag all). Divizet e oa bet neuze ne vefe ket graet gant seurt anvadurioù bep tro ha ma vije tu. Ar pezh zo, evit abegoù politikel, ne blij ket alies da vaer ur gumun bennak e vije en hec'h anv anv ur gumun amezek. Se avat zo politikerezh, yezhoniezh zo un afer all.Evit ar pezh a sell ouzh Santez-Anna-Wened eo bet degemeret an anv-mañ peogwir eo bev e-touez an dud hag e ya e vrud kalz pelloc'h eget ar Mor-Bihan. Anavezet mat eo e Kerne hag e Treger ar c'hrennlavar "Santez Anna Wened pell eo mont d'he gwelet". An anv-mañ kennebeut n'eo ket bet nag ijinet na dasorc'het gant an Ofis. Un anv bev eo.

Erfin Branderion pe Prederion ? Mat, an etimologiezh n'eo ket sklaer. An daou a gaver a-hed an istor. D'ar mare ma oa bet labouret war anv ar c'humunioù e oa ket kavet furoc'h chom tost d'ar stumm melestradurel a-vremañ kuit da ginnig d'an dud ur stumm a oa re bell d'ar stumm anavezet dre skrid ganto. Ne oa panell ebet e Branderion d'ar mare-se. Ma vije bet unan gant "Prederion", sur e vije bet kemeret e kont rak, en degouezh-mañ, ez eus lec'h, a gav din, da zegemer an eil pe egile. Met panell ebet ne oa war an dachenn da neuze. Ha feiz, betek nevez-tre zo, an dibab a oa bet graet n'em eus ket soñj bezañ lennet pe klevet gwall dra a yaje a-enep dezhañ.Sirius ha don eo bet al labour zo bet kaset da benn evit skoueriekaat anvioù kumunioù Breizh.

Al lec'hanvadurezh n'eo ket ur skiant rik avat ha lec'h zo atav evit dizoleiñ pe resisaat traoù. Selloù disheñvel a c'haller kaout ivez, evel mont muioc'h eus tu istor ar yezh pe muioc'h eus an tu ma vez distaget an anvioù. Roll kumunioù Breizh an Ofis, ma n'eo ket gwir bater eo, zo memes tra disoc'h ur c'henvarc'had etre an holl dud o doa kemeret perzh hag o doa asantet mont diouzh pennaennoù boutin. Ul labour stroll n'eus netra par dezhañ e nep lec'h all e lec'h m'en deus pep hini asantet dilezel darn eus e soñjoù evit tizhout un emglev stroll evit mad ar pep brasañ. Ar pezh en deus ezhomm ar brezhoneg er mare-mañ n'eo ket tabutoù er c'hazetennoù eo. Kentoc'h e faot kaout ur spered unaniñ, kenurzhiañ, mont war-raok hag en em glevet. Setu ar pezh a glask an Ofis tizhout hep na vije aes bepred.

Fulup Jakez (Eilrener Ofis ar Brezhoneg")

24/11/2006

Langues régionales : ressources pédagogiques et... "Semaine de la langue française"

"La douzième "Semaine de la langue française" se déroulera du 10 au 20 mars 2007 et s'intéressera aux liens et aux échanges entre les langues, autour du thème des "mots migrateurs". Organisée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) du ministère de la Culture et de la Communication, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et avec le ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la Recherche, cette Semaine vise à renforcer, fédérer et valoriser un large éventail d'initiatives en direction des publics scolaires. Dix mots ont été retenus pour cette édition : "abricot, amour, bachi-bouzouk, bijou, bizarre, chic, clown, mètre, passe-partout, valser".

De nombreuses animations sont prévues comme "Le voyage des mots" qui s'adresse aux collégiens et aux lycéens. Ils sont invités à produire une oeuvre à partir des 10 mots retenus. Un concours est organisé date limite d'inscription le 7 février).

http://www.education.gouv.fr/bo/2006/39/MENE0602528C.

htmhttp://www.imageimaginaire.com/concours/accueil-concours.htm

L'un des dix mots choisis, "bijou" est "en général considéré comme un emprunt au breton bizoù ("anneau pour le doigt" dérivé de "biz", doigt en français (dictionnaire historique de la langue française Le Robert).

Langues régionales : des ressources pédagogiques
Un portail sur les langues régionales a été créé par le Centre national de documentation pédagogique (et géré par le Scéren, Service culture éditions ressources pour l'Education nationale). On y trouve assez peu de choses sur le breton (des liens surtout), mais des ressources surtout sur l'occitan, le basque, l'alsacien, le catalan, et certaines langues des Dom-Tom (Nouvelle-Calédonie...). Les programmes officiels et accompagnements y figurent ainsi que des sites et dossiers thématiques concernant les classes bilingues et l'enseignement des langues régionales. A la une, deux publications en occitan : un livre de l'élève et un livre de poèmes bilingue avec un cédérom audio.

http://www.cndp.fr/secondaire/langregio/


Source : le Café pédagogique. 

18/11/2006

Panelloù divyezhek/Panneaux bilingues : tabut war internet, débat sur le net

Un forum interesus a zo war internet a fed ar panelloù divyezhek war al lec'hienn :

un forum intéressant sur les panneaux bilingues est proposé sur le site des "Amoureux des Routes & Autoroutes" (et oui, ça existe, il en faut pour tous les goûts dans la vie !) :

http://forum.sara.free.fr/viewtopic.php?t=1140&postdays=0&postorder=asc&start=0

17/11/2006

F3 : ar c'hazetennoù e yezhoù rannvroel war internet

Ma faota deoc'h sellet doc'h An taol lagad war internet, kit war lerc'hienn internet F3 broadel. War ar bajenn gentañ e kavit "Région" (a zehoù) ha dindan : "Les journaux télévisés et locaux en vidéo", klikit hag e kavit roll ar c'hazetennoù rannvroel hag ivez ar c'hazetennoù e yezhoù rannvroel : brezhoneg, korseg, elzasianeg, okitaneg ha katalaneg. Netra en euskareg. C'hwi c'hell sellet hepken, hep pellkargiñ. Aes eo.

France 3 : les journaux en langues régionales visibles sur internet

Les journaux régionaux et en langues régionales sont visibles sur internet : pratique, pour celles et ceux qui n'ont pas la télé ! il suffit d'aller sur la page d'accueil de France 3, dans l'encadré région (à droite), un lien est indiqué : "Les journaux télévisés et locaux en vidéo". Vous trouvez alors la liste des journaux régionaux, puis celle des éditions locales, et en dessous, les éditions en langues régionales, breton, corse, alsacien (journaux courts, trois minutes, mais quotidiens) et en catalan et occitan (seulement hebdomadaires). Pas de journaux en langue basque.  Vous pouvez regarder, sans avoir à télécharger, c'est pratique et facile.

16/11/2006

Libé, les trois socialistes et les langues régionales

Les membres du Parti socialiste choisissent aujourd'hui leur candidat ou leur candidate pour l'élection présidentielle. J'ai envoyé en fin de semaine dernière une question aux trois candidats par le biais du site de Libération, sur le futur statut des langues régionales en France en cas d'élection d'un président socialiste. Mercredi, pas de trace de réponse sur le journal papier qui consacre plusieurs pages aux questions posées par les "Libénautes"; mais guère plus de réponse sur le journal en ligne... Je retrouve ma question, il y en avait plusieurs autres sur le même thème, mais impossible de trouver les réponses. L'explication est donnée dans l'article d'accompagnement : "Des langues régionales à la taxe Tobin, des emprunts russes au vote des étrangers, des OGM au cumul des mandats, du logement aux 35 heures, l'Internet a permis de «faire remonter les préoccupations» des internautes. Et aux candidats de répondre aux questions sélectionnées par nos soins, en fonction de leur fréquence, de leur intérêt, de leur complémentarité par rapport aux sujets abordés pendant la campagne, de leur caractère plus personnel."  L'absence de réponse signifie que la question n'a pas été retenue. Merci Libé ! J'aurais mieux fait d'aller directement poser ma question sur les blogs des candidats concernés. 

Christian Le Meut 

24/10/2006

Quelles langues pour les écoles en Afrique ?

"Quelles langues pour les écoles africaines ?" s'interroge le Café pédagogique, une revue de presse sur l'éducation diffusée sur internet qui cite un quotidien marocain, Libération :

"L'insertion de l'enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l'une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d'aucuns parlent d'acquis, d'autres vont jusqu'à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l'une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part". Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l'entrée de l'amazigh à l'école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : " Plusieurs écoles n'enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l'élève l'a apprise et la parle dans sa maison et son douar.Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur". Or ce qui justifie l'introduction des langues nationales à l'école c'est d'abord les nécessités de l'alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.

"Le même jour, poursuite le Café pédagogique" à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l'alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d'alphabétisation.Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l'entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l'école".

http://fr.allafrica.com/stories/200609150061.htmlcongo http://fr.allafrica.com/stories/200609150948.htmlamazighhttp://fr.allafrica.com/stories/200609150460.html

http://www.cafepedagogique.net/