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27/10/2006

Bienvenue, vous n'êtes pas en France, ici...

“Welcome : You are not in France, here, you are in Brittany” : "Bienvenue, vous n’êtes pas en France ici, vous êtes en Bretagne” : peut-être avez-vous vu ces affiches collées le long des routes de Bretagne pendant l’été; affiches bilingues anglais-français. Chaque année ainsi une organisation indépendantiste bretonne appelée Adsav colle ses affiches : on y lit notamment “Bretons maître chez soi”  et un autre modèle, ancien, montre une mosquée en disant (citation de mémoire) “ça, c’est la France”, sous entendu, on n’en veut pas en Bretagne...

Ce groupe a donc innové cette année en faisant dans le bilinguisme français-anglais et en accueillant nos amis anglophones et francophones par ce fameux : “You are not in France, here, you are in Brittany”, “Vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”. Comment ce type de message peut-il être perçu par des étrangers, ou par des Français venus passer des vacances dans la région ? Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes ici en Bretagne, et en France, et en Europe, et sur la planète Terre. Mais parfois, c’est vrai, on se demande si on est tous sur la même planète...

Certaines personnes et certaines organisations politiques bretonnes prônent l’indépendance de la Bretagne. C’est leur droit le plus absolu, nous sommes en démocratie. Mais j’espère que, si la Bretagne devenait l’Etat indépendant dont elles rêvent, nous le resterions, en démocratie...

Contrainte ou volonté ?
Promouvoir l’idée d’indépendance de la Bretagne est donc un droit. Mais écrire que nous ne serions déjà plus en France, c’est une autre affaire. Si nous regardons l’histoire, nous pouvons constater que la Bretagne a été rattachée à la France suite à une défaite militaire bretonne. Le rattachement a été forcé et ressemble plutôt à une annexion. Et Anne de Bretagne a été, elle aussi, forcée de se marier avec le roi de France. Il n’y a eu, à l’époque, il y a cinq cents ans (1488-1532), aucun référendum pour demander leur avis aux Bretons, ni aux Français d’ailleurs.  A l’époque, le peuple n’avait que le droit de se taire, que ce soit en Bretagne ou en France.

Mais depuis un peu plus de deux cents ans, des centaines de scrutins ont eu lieu en France, et le Bretons y ont participé massivement. Des élections locales, cantonales, départementales, régionales, nationales, européennes. Les Bretonnes y ont participé aussi massivement, mais seulement depuis 1945... La Constitution française de la cinquième République a été approuvée massivement en 1958 en France, et en Bretagne. En votant ainsi, les Bretons ont marqué leur adhésion et leur appartenance à la République française. Ils n’étaient pas obligés.

Les Basques d’Espagne, n’ont pas approuvé majoritairement la Constitution espagnole de 1979 (45% d’abstention), contrairement à toutes les autres régions d’Espagne. Cette Constitution s’y applique pourtant mais les Basques ont ainsi montré une volonté d’autonomie, voire plus. Depuis, le statut d’autonomie de cette région n’a cessé d’être renforcé. Les Bretons, eux, sont donc devenus Français par choix démocratique même si, au départ, la démocratie et les droits des peuples n’avaient pas grand chose à voir là dedans il y a 500 ans. Certaines organisations affirment donc que nous ne serions pas en France. D’autres affirment que Nantes ne serait pas en Bretagne mais dans les Pays de Loire. Chacun sa manière de jouer avec la réalité et avec l’histoire.

"Mauruuru" 
Puisqu’il en est ainsi, j’ai décidé, moi aussi, de changer la réalité. J’ai donc décrété que Rezore n’est plus réalisé depuis la Bretagne, mais depuis Tahiti. Chaque jour je vais me baigner dans un océan Pacifique à 30° et après je vais faire une sieste au soleil sous les cocotiers. C’est ainsi, je l’ai décidé. En attendant, je vous remercie d’être venu faire un tour sur ce blog, mais je vous le dis en tahitien car j’ai aussi décidé que je parlais aussi le tahitien : “mauruuru”.
Christian Le Meut

Commentaires

"Puisqu’il en est ainsi, j’ai décidé, moi aussi, de changer la réalité. J’ai donc décrété que Rezore n’est plus réalisé depuis la Bretagne, mais depuis Tahiti. Chaque jour je vais me baigner dans un océan Pacifique à 30° et après je vais faire une sieste au soleil sous les cocotiers."

Très bon billet :))

Écrit par : Fañch ar Ruz | 28/10/2006

« les Bretons ont marqué leur adhésion et leur appartenance à la République française. Ils n’étaient pas obligés. »

Après deux siècles de domination politique et culturelle pendant lesquels l'identité bretonne a été laminée, pouvait-il en être autrement ?
Pendant longtemps, s'affirmer comme français (et parler français), fut une question de survit. Ne dit-on pas encore aujourd'hui "Breton de cœur, français par raison"?!

Écrit par : dom | 28/10/2006

Christian et Fañch ont apparemment la chance de vivre dans la meilleure des démocraties possible, qui respecte leur personnalité des doigts de pieds à la pointe de leur cheveux.

Certainement beaucoup aimeraient être à leur place.

Les Tahitiens par exemple. Paraîtrait qu'ils auraient élu un chef indépendantiste. Pour être indépendant de qui, je me le demande. Eux n'ont pas la chance d'être français.

Le tahitien doit ressembler beaucoup au francais pour être si facile à apprendre. Ca doit être une langue d'origine latine, comme le breton, le basque du nord ou l'alsacien.

C'est vrai qu'il fait chaud la bas. Surtout qu'ils n'ont pas que le soleil pour se chauffer, ils ont aussi un chauffage nucléaire.

Dans la meilleure des démocraties possible, il y a malheureusement toujours des gens pour se plaindre :

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=5206&title=Aucune%20nouvelle%20fréquence%20en%20breton%20pour%20le%20Trégor-Goëlo,%20une%20décision%20honteuse

"Le verdict du CSA vient de tomber concernant l'attribution de nouvelles fréquences sur la bande FM, et le constat est pour le moins amer. Pour le Trégor-Goëlo aucune nouvelle fréquence ne sera octroyée à une quelconque radio en langue bretonne. Le dossier de Kaouenn FM était pourtant solide tant au niveau des soutiens d'élus, d'associations et d'adhérents que nous remercions vivement au passage, qu'au niveau du budget, de l'infrastructure technique ou de la grille des programmes.rnrn Elle n'est pas très ancienne cette période sombre de notre histoire où l'on punissait les écoliers parce qu'il leur était interdit de parler breton. Elle semble d'autant plus proche qu'aujourd'hui c'est au tour du CSA et du CTR, son relai régional à Rennes qui a instruit le dossier, d'informer les habitants du Trégor-Goëlo qu'il leur est interdit de parler breton sur les ondes, et surtout qu'ils interdisent à la zone la plus bretonnante de Bretagne d'entendre du breton, si ce ne sont les quelques miettes dont nous fait aumône le service public France Bleu Breiz Izel, et qui diminuent d'année en année..."

On dirait que certains s'évertuent encore à vouloir être breton alors qu'il est tellement plus valorisant d'être un "bon" français. Et le meilleur moyen de montrer que l'on est un "bon" français, c'est quand même de cesser d'être breton.

Écrit par : Alwenn | 29/10/2006

ben si être un "bon breton" consiste à cautionner les singeries d'Adsav!, y'a sérieusement de quoi s'inquièter...

Christian met le doigt là où ça fait mal; je ne lis pas son article comme un procès fait à l'"indépendantisme" (en effet, pourquoi pas, ça peut se défendre comme idée), mais, à mon avis, sur la nécessité qu'auraient les indépendantistes de poser clairement la question du pouvoir et du projet de société ! Moi le coup du "on prend d'abord notre indépendance et on réfléchit ENSUITE à la société que l'on veut construire", c'est ni plus ni moins rien d'autre qu'un chèque en blanc, et ça ressemble foutrement à la politique française ou d'ailleurs...

Par exemple, perso, je ne prendrais pas les armes (que ce soit un bulletin de vote ou un fusil) pour défendre les bourgeois bretons contre les bourgeois français ... "Bretagne d'abord", ça ne me suffit pas comme "projet de société", pire: ça ne me convainc pas.

a galon

Fañch

Écrit par : Fañch | 29/10/2006

sur ce bulletin relatif à Kaouenn FM on peut lire ceci également : "Ce qui est valable pour les Corses ne l'est pas pour les Bretons à qui on continue d'imposer sur France Bleu Breizh Izel l'émission parisienne de Patrick Sabatier sur un horaire local que les Corses ont su préserver parce qu'ils ont imposé leur refus"

ma, voila une phrase qu'elle est interessante... bon désolé si je dénote du ton décalé des amis qui sont intervenus ci-dessus

ça me fait penser à Ouest France d'hier-aujourd'hui : article sur Marseille où l'on peut lire une petite tentative de démonstration basée sur un prétendu bon sentiment qui protègerait la cité phocéenne des troubles peri-urbains (au gout pagnolesque ou guedigianesque, et arrière goût de pastis-olives). Et c'est Eric Di Meco qui s'y colle, le brave Eric est un ancien footeux de l'OM et a été nommé maire adjoint délégué à l'animation de la jeunesse dans les quartiers , Eric a des trémolos dans la voie assurément, bel acceng des cigales, le peuple du ballon rond et "du soleil 300 jours par an en quelque sorte"et puis patatra... hier soir un bus flambe, une jeune femme grièvement brûlée, sa vie est en danger

voici le titre et le sous-titre de l'article puis des extraits, page 12 d'OF, entre parenthèses mes propres commentaires


Banlieues : pourquoi Marseille s'en tire plutot mieux

reportage : peu de voitures brûlées, pas d'affrontements. prudente tentative d'explications

"il n'y a pas de rivalités entre bande, de logiques de territoire, Marseille est uin grand village ou tout le monde se connait".
(le journaliste conquis en rajoute une cuillere) : un "village" avec 27 km de plages aménagées et 300 jours de soleil par an: ça laisse moins de place à la désespérance.

(bonen mère, déja entendu parler du désespoir?)

(oh fane de chichoune ! c'est à la fin de l'article que l'on atteint le crescendo tant attendu, lisez bonne gens)

Moins de sentiment "anti-flics : Quand des policiers contrôlent des jeunes dans les cités cela se passe entre Marseillais, observe Michel Bourgat, qui préside le conseil communal de prévention de la délinquance.

(imaginez le tollé si le mêm discours était tenu dans le 93, d'ailleurs le journaliste y vient à la banlieue de la douce IdF)

En banlieue parisienne le jeune gardien de la paix a rarement été volontaire pour son affectation. En général il n'est pas du coin. A Marseille il a souvent demandé à travailler ici. Cela change les rapports. Autre élément, l'existence d'une police urbaine : 16 fonctionnaires sans uniforme ni armes qui détectent les tensions et maintiennent le contact avec les "leaders d'opinions".
Et puis... certains secteurs sont bien tenus par des petits "caids"...

(?????????????c'est quoi cette apologie merdique de la petite délinquance, et le milieu Marseillais dans tout ça...?

selon la police il n'y aurait pas de zone de non-droit. C'est vrai à 99 pourcent dit Michel Bourgat... à Marseille le seuil de déclenchement est plus haut que dans les autres grandes villes.

(qu'elle est douce la particularité Corse et Marseillaise... personne n'accourt pour crier au communautarisme?

nous bretons serviteurs fidèles de la République, nous sommes prêts à tendre la joue pour un camouflet ou une bise, nous aimons tant la carotte et le baton... quant on veut nous flagorner pour notre culture,notre savoir-vire et notre sens de la civilisation nous sommes ce grand village celte aux relents de galette saucisse, pas biens méchants les asterisques et obélisques, allez je crois qu'on peut encore dormir tranquille et prendre le bus... et nos parrains ne sont pas aussi redoutables que les leurs.

Écrit par : if | 29/10/2006

Sur le communautarisme en France, il y a beaucoup à dire. La République française s'est à la fois fondée sur un projet politique généreux (le droit du sol par exemple,les droits de l'Homme et du citoyen), mais couplé à une conception ethnique (nos ancêtres les Gaulois, une seule langue...) contradictoire. C'est pourquoi "l'universalisme" brandi par certains républicains a des relents de communautarisme et de sectarisme officiels. Nous vivons au quotidien la difficulté à faire admettre nos spécificités dans le cadre d'un Etat français rigide, c'est évident. Nous ne sommes pas les seuls. Pour autant, cela ne dessine pas un projet politique pour une Bretagne indépendante.

Écrit par : Christian | 29/10/2006

ne crois tu pas Kristian que l'acte d'affirmer ses affinités et connnivences pour un groupe culturel donné et délimité par un terroir, une religion ou un territoire revient à se faire affubler des stygmates du communautarisme quant on vit dans la moitié nord de la France tandis qu'au sud règne une certaine complaisance vis-çà-vis de la belle provence pagnolesque ou d'un grand sud ouest passé maitre dans le gavage d'oies et le cassoulet... OF en a donné ici l'illustration, eux qui sont si prompts à fustiger ou ignorer les revendications bretonnes ou encore à ramener la diaspora maghrébine à un réseau terroriste

autre exemple : au nord le chomeur est souvent présenté comme un animal germinalien qui vit mal et aux crochets de la société, un chti gars rabougri à la moustache qui trempe dans la stella et vit dans un deux pièces pourri... ou encore c'est un bruleur de voiture jeune majeur avec une capuche sur la tête, voir un islamiste sur le pas de la synagogue

au sud le érémiste est un être jovial qui se laisse doucement bercer par les cigales et invite ses potes à boire le pastis à la terrasse de son HLM (Guédigian quand tu nous tiens), il vit dans un monde ouvert et multiculturel, arrose quotidiennement ses géraniums et s'enflamme pour les bleus et blancs

il y a les bons privés d'emploi et les mauvais parasites

Écrit par : if | 29/10/2006

C'est dur de vouloir participer au projet de république française lorsqu'elle ne nous respecte pas. Quand on envoie la police déloger des parents d'élèves ex-futur bilingues, que l'on ouvre pas de sites bilingues dans un departement alors que ça fleuri dans celui d'a coté, que lorsque la question des langues régionales est traitée en assemblée on a le droit à un discours plein d'intolérance et de mépris...
S'est créer de l'exclusion.
Tant que pour les dirigeant chaque avancée qui va dans le sens du respect de la diversité culturelle est une concession je vois pas où est le sens moral dans ce projet meme appuyé par le vote. Surtout qu'ils n'ont pas l'air de vouloir ouvrir les yeux, cela fait désormais partie de l'exception culturelle française de nier les autres cultures de son territoire.
Où est la volonté de s'améliorer, d'etre plus juste. Ce serai une faiblesse de se remettre en question?

Parfois on est exasperé.

Écrit par : derv huelloù | 03/11/2006

Je ne défend en rien adsav.

Écrit par : derv | 03/11/2006

sañset e vo ur vanifestadeg e Roazhon en nevez amzer...

ma teu kounnar dit po ken nemet mont da zeskiñ gant oadourien all c'hoant ganto komz ar yezh bemdez ha lakaat anezi da vevañ

bon une nouvelle manif serait sur le point d'être lancée pour le printemps, du moins à en lire Patrig Herve, prezidant diwan Breizh...


la première chose à faire après le stade de l'exaspération est d'apprendre et de parler le breton, il y a de la place dans les cours adultes, beaucoup même cette année apparremment car il y a une baisse deu nombre d'apprenants adultes

il ne sert à rien de se lamenter sur l'indigence des services publics si on ne met pas son discours en adéquation avec ses actes : komzit ha deskit ha n'eo ket leñvañ e galleg eo !

hep brezhoneg breizh ebet

Marlu

Écrit par : Marlu | 03/11/2006

Demat deoc'h,

Christian: Droit à la différence et sens commun sont dans un bâteau. Droit à la différence tombe à l'eau. Qui le sauve ?

A galon

Écrit par : nevern | 03/11/2006

desk a ran brezhoneg, ha dipitet on momestra. Chañs zo ganimp d'ar c'houlz-mañ vez komzet ar yezh gant lod deus ar bobl. Diaesoc'h vo d'or traoù en amzer da dont.

Écrit par : derv | 03/11/2006

"Sur le communautarisme en France, il y a beaucoup à dire. La République française s'est à la fois fondée sur un projet politique généreux (le droit du sol par exemple,les droits de l'Homme et du citoyen), mais couplé à une conception ethnique (nos ancêtres les Gaulois, une seule langue...) contradictoire. C'est pourquoi "l'universalisme" brandi par certains républicains a des relents de communautarisme et de sectarisme officiels. Nous vivons au quotidien la difficulté à faire admettre nos spécificités dans le cadre d'un Etat français rigide, c'est évident."

On est bien d'accord !!!

Pour ce qui est de l'indépendance, quand on regarde le Québec ou le Pays Basque, ce n'est pour eux que la cerise sur le gateau. Ce qui importe, c'est le gateau ! La cerise, c'est pour la décoration.

(N.B. : Pour ce qui est d'adsav, parti d'extrème droite, le mieux est de les oublier et de ne pas leur faire de la publicité. Il y a aussi Emgann, à l'extrème gauche, certes à priori plus sympathique - comme dirait Christian, ils ont des 'idées généreuses", mais comme on sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Si indépendance il doit y avoir, elle doit se faire par le centre de l'échiquier politique.)

Mais l'indépendance n'est pas un but en soi, c'est plutôt l'aboutissement d'une démarche, et ce qui importe c'est la démarche. L'indépendance en soi n'est qu'une illusion.

Ce qui est important ce n'est pas que la Bretagne soit indépendante demain matin, c'est dans un premier temps qu'on puisse en faire un objet de débat démocratique.

(N.B. 2 : Christian a dit je crois quelque part que "République " et "Démocratie", c'était la même chose. Non. Les lois de la démocratie sont universelles, les lois de la République sont particilières. La Chine est une république, ce n'est pas une démocratie. ET quand la république francaise dit qu'elle est "une et indivisible", ce n'est pas un principe démocratique, c'est une contrainte de force.)

La question à se poser est : Qu'est-ce que la Bretagne a à apporter au monde (en toute modestie !), et ce qu'elle a à apporter, ne le ferait-elle pas mieux en étant pleinement maitresse d'elle-même.

(Ce qui manque le plus, peut-être, c'est l'imagination, la capacité d'imaginer comment les choses pourraient être différentes de ce qu'elles sont.)

L'un des principes de la démocratie, c'est qu'il ne doit pas y avoir de tabou, en particulier sur le terrain politique. Or en france, il y a une sorte de consensus sur le fait que le jacobinisme c'est bien, et qu'il n'y a rien à y changer. De sorte que parler d'indépendance ce n'est même pas pensable, mais même la décentralisation est absente des médias, type Le monde. Car la décentralisation, c'est le premier pas vers ... l'indépendance, et donc il ne faut pas faire ce premier pas, ou le faire le moins possible.

Christian comparait la Bretagne et le Pays Basque, en disant que y avait des différences. Mais il y a 2 Pays Basque. Et la question intéressante c'est : sont-ils différents et pourquoi ? A cause du climat ?

L'autonomie que possède le Pays Basque espagnol, je ne vois pas pourquoi la Bretagne ne pourrait pas l'avoir. (J'ai lu quelque part que Le Drian allait faire un voyage bientôt ... au Pays Basque ! Certainement pour y prendre de la graine !)

Écrit par : Alwenn | 03/11/2006

Alwenn : République et démocratie sont deux notions différentes, j'en ai bien conscience, une monarchie peut-être démocratique (et décentralisée !) et une République peut être autoritaire, même si cela me paraît contradictoire avec l'idée même de République... Celle-ci est trop souvent vue comme la loi de la majorité, alors qu'elle doit signifier aussi respect et aménagement du droit des minorités. L'autonomie régionale est une voie, si elle ne signifie pas de passer à un centralisme régional... J'ai pointé la différence d'expression populaire entre le Pays-Basque et la Bretagne. Le vote sur la Constitution espagnole de 1979 a, semble-t-il, signifié une non adhésion d'une partie importante de la population basque en Espagne. En Bretagne, je n'ai pas remarqué de telles expressions populaires lors d'élections. La manifestation de mars 2003, avec 15.000 à 20.000 personnes a, cependant, montré une mobilisation d'une partie de la population sur le terrain culturel et politique. Le passage de la gauche à la région, avec l'UDB et les Verts, apportera-t-il un réel changement? La réponse n'est pas encore claire, pour moi.

Écrit par : christian | 04/11/2006

Je ne vois pas trop l'intérêt de comparer les scrutins en Bretagne et au Pays Basque du fait d'histoire fondamentalement différentes.

En revanche, le statut du Pays Basque est intéressant .

Ceci dit , la faiblesse des partis politiques bretons ( et je mets évidemment Adsav en dehors du champ démocratique) peut s'expliquer pas divers facteurs : la nullité des animateurs de ces formations, la quasi-inexistence d'une conscience politique "nationale" (désolé pour ceux à qui ce mot donne des boutons)....

Bref, nous n'obtiendrons que ce que nous méritons.

Écrit par : Jean Landais | 08/11/2006

M. Landais : ce blog étant un lieu public, je tiens à préciser que votre jugement sur la "nullité" des animateurs des formations politiques bretonnes n'engage que vous; et je rappelle que les règles de la politesse et du respect d'autrui s'appliquent sur ce blog comme dans tout média public. En démocratie, chaque citoyen peut prendre part à la vie des formations politiques (ou associatives, ou syndicales, ou autres). Il est toujours facile de faire reposer la responsabilité d'une situation sur autrui : les responsables politiques ont le dos large mais chacun de nous peut devenir responsable d'une formation politique...
Kenavo - Christian

Écrit par : christian | 09/11/2006

Je me suis sans doute mal exprimé car il ne s'agissait que d'une petite "provocation" étant moi-même adhérent d'un parti breton. Ce que je voulais dire par là, c'est qu'il est "facile" de tout rejeter sur les partis politiques et leurs militants : les partis politiques bretons sont faibles car ils peinent à convaincre les Bretons à s'y engager, y compris ceux qui du soir au matin refont le monde mais ne bougent pas le petit doigt.... Il y a de quoi s'interroger quand même : soit nous (militants politiques ) sommes nuls, soit ????

Désolé pour le quiproquo :=))))

Écrit par : Jean Landais | 09/11/2006

bienvenue dans le champ de ruines des idéaux : à ma gauche les quinquas de la gauche bourgeoise, à ma droite les sexas de la droite populiste... vous êtes plutot liberal-social ou social-libéral? dictature molle et librement consentie

BZH pas mieux que le reste de l'hexagone, hélas

Écrit par : kaour | 09/11/2006

Je ne vois pas le rapport ?????

Écrit par : Jean Landais | 10/11/2006

Kaour : s'il vous faut des étiquettes, "quinquas" ou "sexas" ne conviennent pas en ce qui me concerne, je n'y suis pas encore mais ça viendra, je me le souhaite. Pouvez-vous développer votre propos car, pour l'instant, il est un peu obscur. La France et la Bretagne vous apparaissent comme des "dictatures molles" ? Savez-vous vraiment ce qu'est une dictature, molle ou pas ?
Jean : merci pour la précision, c'est donc un adhérant de parti politique qui parle, ça va mieux en le disant car il est facile et très courant de taper sur les partis politiques qui sont, malgré tous leurs défauts, des éléments indispensables de la vie démocratique.
Christian

Écrit par : christian | 10/11/2006

jusqu'à preuve du contraire et quelque soit le degré de militantisme mis en avant par Per, Pol ou Jakes (il y en a au moins trois) la Bretagne est bien française jusqu'au bout des ongles : d'un point de vue politique nos élites sont toutes inféodées, que ce soit à l'économie ou au pouvoir politique, il n'y a guère que la culture qui nous distingue : les lambeaux de notre belle langue, les festoù noz, les paysages façonnés ou non par l'homme (on exceptera les élevages porcins) aussi ...

dictature molle : dictature librement consentie, matraquage médiatique intensif, avec le choix entre la peste et le choléra, pour continuer d'assister impuissant à la destruction des acquis sociaux, du service public, des espoirs de jours meilleurs pour laisser libre champ à la violence et la compétition féroce... cynisme integral et repli sur son portefeuille, désyndicalisation

dicature car on nous annonce bien qu'il n'y a pas d'alternative au tout économique, et puis et puis on laisse le champ à une économie souterraine qui ronge les cités (drogues) et le pouvoir (clearstream, hlm de paris, elf, emplois fictifs, on pourrait en rajouter des louches

alors ... voter? quelle farce !

quant aux partis dits bretons, il faudrait peut être qu'ils reviennent aux luttes de terrain à la lutte pour sauver le territoire, ses hommes, son environnement, il est d'ailleurs dommage que pour cela on laisse le champ libre à une troupe de sinistres marioles d'extreme droite...

Écrit par : kaour | 10/11/2006

Il y a des mots qu'il vaut mieux utiliser avec précaution, comme celui de "dictature". Une dictature est un pouvoir imposé par la violence et qui fait régner l'arbitraire; qui interdit la liberté d'expression, de penser, de publier, de créer des partis et des associations, des syndicats, des journaux, de s'exprimer en telle langue et d'enfermer (ou de tuer) les gens qui le font; qui emprisonne sans jugement; qui pratique la confusion des pouvoirs : justice, pouvoir législatif et exécutif ne sont qu'un. L'expression "dictature molle" est un oxymoron : les deux termes s'annulent. Elle ne veut rien dire. Soit on vit sous un régime dictatorial, soit on n'y vit pas. Il y a des degrés dans la répression qu'exerce telle ou telle dictature. Certaines sont génocidaires et assassinent leurs populations, ou une partie (les nazis), d'autres tuent étouffent la liberté, sans tuer les gens (ou juste quelques-uns, mais cela restent des dictatures. Nous ne vivons pas sous ce régime. La France n'est pas une "dictature molle" mais une République démocratique perfectible (très perfectible car trop centralisée et sclérosée à mes yeux). Il y a des consensus mous dans ce pays, c'est clair. Mais c'est aussi à chaque citoyen, en s'associant à d'autres, d'utiliser les moyens démocratiques en son pouvoir pour secouer les consensus mous et faire vivre la démocratie et la liberté, qui ne s'usent que si l'on ne s'en sert pas; qui ne s'usent que si l'on ne vote pas, par exemple. Là, il y a démission des citoyens, danger mortel pour une démocratie.
Et cette démission des citoyens est aujourd'hui une sorte de consensus mous et bien pratique pour ne pas assumer ses responsabilités en se réfugiant derrière une vision manichéenne des choses.

Écrit par : Christian | 11/11/2006

"Mais j’espère que, si la Bretagne devenait l’Etat indépendant dont elles rêvent, nous le resterions, en démocratie..."

la France n'est pas une démocratie soyons sérieux! Si les Bretons s'administraient je suis certain que la Bretagne ressemblerait davantage aux petites démocraties d'Europe au lieu de subir un Etat corrompu et antidemocratique.

Écrit par : Pennanech | 02/03/2007

Au fait, traiter les indépendantistes d'adsav de noms d'oiseaux c'est bien gentil mais ce ne serait pas juste du conformisme par hasard??? N'oublions pas que les indépendantistes seront toujours diabolisés tant que la France sera la France. Ils ont un site internet et un programme en 210 points. S'ils sont clairement de droite m'est avis (comme diraient les Hobbits) que tout cela ne semble pas tellement radical . Jugez donc en toute "indépendance" , avec des photos en prime: www.adsav.info

Écrit par : Pennanech | 02/03/2007

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