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18/01/2009

La Poste, fossoyeur de la langue bretonne ?

La lecture de la presse locale, ce samedi matin, réservait une surprise : la Poste, pour des raisons techniques internes, "incite les communes à donner noms de rues et numéros d'habitation aux villages qui n'en ont pas" et "elle recommande de choisir le français plutôt que le breton pour les dénominations" (Le Télégramme, page 9, samedi 17 janvier, lien ci-dessous). Yves Amiard, directeur du courrier pour l'Ouest explique que les machines ont quelques difficultés avec la langue bretonne : "Les apostrophes perturbent la lecture optique", explique-t-il en rajoutant : "Ce n'est pas la langue bretonne qui nous gêne mais ces apostrophes"... Lire l'article ci-dessous, puis la réaction légitimement indignée de Christian Guyonvarc'h, vice président du conseil régional de Bretagne.

http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/bre...

Et le point de vue de Christian Guyonvarc'h :
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=13665

13/01/2009

Histoire : la Bretagne "duché indépendant" selon Joël Cornette

cornette341.jpgE brezhoneg/en breton. Digwener paseet m'eus klewet un abadenn skingomz interesus war France culture, da 9e ("La fabrique de l'histoire"). Tri den a oa bet pedet, istorourion hag o doa graet berzh al levrioù embannet gete e fin 2008, ar pezh a oa bet souezhus evit tud France culture. Sellit ta : levrioù war un danvez "rannvroel" (evit daou anezhe) ha, souezhusoc'h c'hoazh, al levrioù-se ne oant ket bet kinniget war France culture d'ar c'houlz-se. Levrioù a zo, a c'hell gober berzh, bout gwerzhet ur bochad anezhe, hep bout bet kinniget ha brudet get mediaioù a Bariz. Bizkoazh kement all !

E-mesk an tri istorour, Joël Cornette, brudet awalc'h bremañ evit bout bet embannet getan  "Histoire de la Bretagne et des Bretons", e 2005 (embannet en-dro ar bloaz-mañ e stum "sakod" get Folio). Daou bezh mell levr, 1.400 pajenn en holl, aes da lenn memestra, a zispleg istor Breizh. Joël Cornette a oa bet pedet evit e levr a ziar-benn markiz Pont Kalek, bet krouget e 1720, da vare Loeiz pempzekved. Hag, evit displegiñ perak ar markiz-se en doa kemeret perzh en un emsavadeg tro-dro 1720, J. Cornette zo aet un tammig pelloc'h ha lâret en deus penaos a oa bet Breizh un "dukaj dizalc'h"*. An abadenn-se a c'hell bout selaouet (moarvat), war lerc'hienn France culture.

E galleg/En français. Vendredi matin j'ai entendu une émission de radio intéressante sur France Culture, à 9h, "La fabrique de l'histoire". Trois personnes étaient invitées, des historiens, dont les livres édités fin 2008 ont rencontré un certain succès, à la surprise des animateurs de l'émission. Voyez donc ! Des livres à  matière "régionale" (pour deux d'entre eux) et qui, en plus, n'avaient pas fait l'objet d'une présentation sur France culture. Ainsi donc des livres d'histoire "régionale" peuvent rencontrer le succès sans être promus par les médias parisiens. Incroyable !

Parmi les trois historiens invités (liste ci-dessous), Joël Cornette, connu pour avoir édité en 2005 une remarquable "Histoire de la Bretagne et des Bretons", réédités en poche cette année chez Folio. Deux gros livres, 1.400 pages en tout, faciles à lire cependant, sur l'histoire de la Bretagne. J. Cornette était invité pour son nouveau livre sur le marquis de Pontcallec, pendu en 1720, au début du règne de Louis XV, pour avoir pris part à un soulèvement. Pour expliquer celui-ci, Joël Cornette est allé un peu plus loin et a expliqué que la Bretagne fut un "duché indépendant". L'émission, du 9 janvier, peut être (probablement) réécoutée sur le site de France culture.

Les invités de l'émission : "Joël Cornette «Le marquis et le régent : une conspiration bretonne à l'aube des Lumières » (éd. taillandier); Martine Veillet «J'étais médecin dans les tranchées : 2 août 1914-14 juillet 1919» de Louis Maufrais (éd. Robert Laffont);  Alain Lottin «La révolte des gueux, en Flandre, Artois et Hainault» (éd. Les Echos du Pas-De-Calais).

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissio...

* Geriadur Favereau : "Dukaj" pe "dukelezh", evit "duché".

06/01/2009

Dictionnaire historique de la Bretagne : l'avis de Fañch Broudic

Ar c'hazetenner Fañch Broudic a lâr e sonj dezhan a ziar ar "Geriadur istorel Breizh" war e vlog "langue bretonne" :

Le journaliste Fañch Broudic dit son opinion à propos du "Dictionnaire d'histoire de Bretagne" sur son blog "Langue bretonne" :

http://languebretonne.canalblog.com/archives/2009/01/04/1...

03/01/2009

Dictionnaire d'histoire de Bretagne : "Une vision orientée" ?

dicohistoire339.jpg"Le Dictionnaire d’Histoire de Bretagne, une vision orientée de notre histoire" eme ar gevredigezh Bemdez barzh ur gemenadenn embannet d'an 26 a viz An Azvent (Kerzu) paseet. Prenet m'eus ar pezh mell levr-se (ker an tamm !), met n'eo ket bet lennet genin c'hoazh. Lâr a rin ma sonj tamm ha tamm. Ha c'hwi, ma peus kroget d'er lenn, petra eo ho sonj ?/L'association vannetaise Bemdez critique le nouveau Dictionnaire  d'histoire de Bretagne que les éditions Skol Vreizh ont sorti il y a quelques mois. J'ai acheté ce gros ouvrage, mais ne l'ai pas encore lu. Je le commenterai au fur et à mesure de mes lectures. Et vous, si vous l'avez lu, quel est votre avis ? Voici le communiqué de Bemdez :

"Les éditions Skol Vreizh viennent de faire paraître un ouvrage intitulé : " Dictionnaire d’Histoire de Bretagne " qui veut faire le point sur la recherche historique concernant la Bretagne en cette fin d’année 2008  Un ouvrage d’une telle nature ne peut à priori que réjouir ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne. La déception est d’autant plus grande devant le parti-pris d’une part importante des articles, au point de créer un grand malaise chez le lecteur.

L’ouvrage est dirigé par des universitaires brestois dont la vision de la Bretagne se coule dans celle de l’historiographie française traditionnelle. Cette vision hexagonale de la Bretagne, liée aussi aux contraintes de l’appartenance à l’université française, tout comme le choix de favoriser les rédacteurs à l’orientation idéologique affirmée, conduit trop souvent à un travail partisan et sans nuances avec même certains dérapages inacceptables. La ligne politique choisie par l’équipe directoriale ne doit pas pour autant empêcher de noter la qualité des articles de nombre de collaborateurs de talent qui ont participé à l’ouvrage en toute bonne foi.

Dans les domaines essentiels concernant l’histoire de la Bretagne : l’indépendance de la Bretagne avant les invasions françaises de 1487-1491 ; les conditions du rattachement de la Bretagne à la France ; l’existence d’une nation bretonne et l’identité bretonne ; la Bretagne et la Révolution française ; le mouvement breton contemporain –Emsav – ; la langue bretonne ; les articles reprennent les thèses françaises les moins ouvertes. L’indépendance de la Bretagne est niée, alors même que du 5è siècle au 15è siècle elle ne subit jamais aucune administration franque ou française, sauf de manière très ponctuelle, sous le prétexte que les souverains francs et français revendiquent sa domination.

L’existence de l’identité, et donc de la nation bretonne, est ramenée à une invention des folkloristes du 19è siècle alors que l’apparition des nations est très antérieure et que la Bretagne en remplit les critères avant même la France, ce que reconnaît la communauté historique européenne. L’invasion de la Bretagne par la France de 1488 à 1491 est présentée comme un non évènement, tout comme le Traité de rattachement de 1532, et donnés comme acceptés par les Bretons alors que des milliers d’entre eux sont morts pour leur liberté et que le Traité a été imposé.

Les évènements les plus récents reprennent aussi cette vision franco-française. La Révolution est montrée comme refusée par une population conservatrice face à une minorité éclairée de " Bleus " et l’action des terroristes jacobins excusée. Ses conséquences sont minorées et la Bretagne est même montrée comme marchant vers la modernité alors qu’après trois cents ans de présence française elle est passée de la situation d’un Etat prospère à la population respectée dans toute l’Europe à celle d’une région misérable à la population méprisée. Pour le 20è siècle, si les dérives de certains nationalistes bretons sont systématiquement mises en avant, rien, ou si peu, sur la politique de débretonnisation des autorités françaises et la volonté de destruction de l’identité bretonne ; rien sur la participation de l’administration française (gendarmerie, police, juges) à la lutte contre la Résistance et à l’arrestation des Juifs ; rien, ou si peu, sur la brutalité de la répression contre le mouvement breton après la Libération.

Pour la langue bretonne, rien sur l’œuvre immense de Roparz Hemon mais des allusions grossières sur son action pendant la guerre. Par ailleurs la liste des partis pris est longue, de la volonté de minorer l’importance de certains souverains bretons aux tentatives de présenter les Bretons comme antisémites et cela de façon totalement antihistorique.

Par sa façon unilatérale de présenter l’histoire de la Bretagne, quasi-systématiquement d’un point de vue français, mis à part de rares exceptions ; par son refus de la simple présentation des idées bretonnes sur celle-ci, l’ouvrage pose de graves problèmes tant il apparaît idéologiquement marqué. Une telle présentation de leur Histoire dans d’autres nations sans Etat en Europe (Catalogne, Pays Basque, Ecosse, Pays de Galles…) aurait été impossible. Au-delà d’une histoire falsifiée, se pose le problème du respect du Peuple breton, le problème d’une véritable démocratie où l’histoire ne serait plus un instrument idéologique visant d’abord à conditionner la population. Nous appelons de nos vœux à la rédaction d’une Histoire impartiale de la Bretagne. Nous souhaitons aussi la mise en place d’un enseignement de leur Histoire qui rende aux Bretons toute leur identité dans le cadre d’un système éducatif rénové et ouvert sur le monde."

Bemdez, Kevredigezh / Association Bemdez, Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations 6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie
56 000 GWENED / VANNES – BREIZH / BRETAGNE – 06 11 51 43 15. http://membres.lycos.fr/bemdez/

18/12/2008

Souchon : "Rien de plus beau"

Alain Souchon a zo bet aterset get Frédéric Jambon, kazetenner en Télégramme : an atersadenn a zo bet embannet hiriv. Souchon a zispleg penaos en deus savet e bladenn ziwezhañ, e zarempredoù get Laurent Voulzy, hag e garantez evit Breizh. Un ti en deus prenet koste An Drinded,  tost da Grac'h, ma c'humun a orin. Ha gwir eo ar pezh a lâr ar c'haner, brav spontus eo al lerc'h-se !

Alain Souchon a été interviewé par le journaliste Frédéric Jambon, du Télégramme, et l'entretien est paru aujourd'hui. Souchon y explique comment il a réalisé son dernier disque, ses relations avec Laurent Voulzy, et son amour de la Bretagne. Il a acheté une maison du côté de La Trinité sur Mer, près de Crac'h (ma commune d'origine, la ria sur laquelle se situe le port de la Trinité s'appelle la "rivière de Crac'h"). Et le chanteur a raison : ce coin est très beau !

"J'habite sur le chemin de douane. Et comme c'est le long de l'estuaire, j'aime voir l'autre côté. Je n'aime pas trop la vue sur la mer : le grand large, ça me fout le cafard. Mais avec cet estuaire, je peux contempler les bateaux qui passent, apercevoir l'autre côté de la pointe de St Philibert, avec son petit phare vert. C'est la mer à la campagne. Je trouve qu'il n'y a rien de plus beau".

 

30/11/2008

Levr : "Dictons bretons - breton proverbs"

argoat330.jpgNag ul levr brav ! Brav spontus, ya. Kempennet, frammet a-feson get skeudennoù kaer ha troioù-lâret a Vreizh embannet e brezhoneg (skrivet bras) ha troet e galleg hag e saozneg (skrivet bihanoc'h an div yezh-se). Mod-se e c'heller lenn ha deskiñ troioù lâret e sellet doc'h fotoioù brav tennet e Breizh, met ar pezh a zo displeget edan pep skeudenn a zo e galleg hepken. Al lenner a c'hell krogiñ d'an daou du ha div bajenn gentañ a zo : d'un tu an Argoat (liv mouk), d'an tu all an Armor (liv kistin).
Setu un nebeut skouerioù :
"Gortozit an noz evit lavarout eo bet kaer an deiz" (pajenn 51).
"Attendez la nuit pour dire que la journée a été belle"
"Wait for nightfall before saying it has benn a good day"

Pe c'hoazh :
"Hep stourm ne vezer ket trec'h" (p. 50).
"Sans lutte, point de vainqueur
"Without a battle, there can be no victor"

Dre vras an droidigezh e galleg a zo mat, met n'hellan ket lâret evit ar saozneg (daoust din bout bet desket saozneg e-pad dek vlead er skolaj, lise, skol veur...). A wezhoù memestra, eh euz traoudigoù souezhus e keñver an doare skrivañ :

"Gad Doue ema ar madoù, sachit war-n-ho a grabanadoù" (p.15).
"Dans les mains de Dieu sont les richesses, prenez-les à poignées".
Gad a vez skrivet "gant" pe "get" (e gwenedeg), met pas "gad" : a ger-se a dalv "lièvre" e brezhoneg...
Ha "war-n-ho" evit "warno", pebezh skritur !

armor329.jpgUn nebeut farioù evel-se m'eus kavet hag all un dra a vank : al lec'hioù e-lec'h ma zo bet serret, dastumet an troioù lâret embannet. Interesus vehe bet. Met un dra displijus all a zo barzh al levr-se : an ditloù a zo e galleg hag e saozneg, ha pas e brezhoneg ! Memes tra evit ar rakskrid : e galleg eo, troet e saozneg ha netra e brezhoneg ! Gwasoc'h c'hoazh, lennit : "Cet ouvrage entièrement consacré aux dictons bretons, se veut un florilège des proverbes, maximes et dictons dont le breton, qu'il soit pêcheur d'Armor ou paysan d'Argoat, était si friand". "Etait", da lâret eo, hervez an dud o deus savet al levr-se, ar brezhoneg a zo ur yezh varv, aet da goll da vat... Ur yezh komzet get 200.000 den c'hoazh...

Daoust dezhan bout frammet mat, d'un doare "modern", al levr-se a ziskouezh ur skeudenn kozh a Vreizh, skeudennoù evit an douristed eo : ar mor, an argoat, an dilhadoù hengounel, ar saout, ar peulvanoù... Ar brezhoneg a vez, hag a veze, komzet e kerioù bras ivez. Ha komzet e vez ivez get tud yaouank a-vremañ. Met ar brezhoneg bev n'eo ket danvez al levr-se. Ul levr brav. Evel ur bez brav.

Christian Le Meut

Dictons bretons, Hervé Ronné/François Bertin, Embannadurioù Ouest-France, 2008.

La note en français : prochainement sur votre écran !

 

 

07/11/2008

Guillevic, Guilloux, la Bretagne et la langue bretonne

Petites citations utiles qu'il convient de  republier à l'occasion !

Eugène Guillevic, poète (1907-1997), interviewé dans la revue Bretagne, n°3, 1976, et repris dans le livre de Jean-Jacques Monnier "Résistance et identité bretonne" (2008, p.352) : "Mais ce que je veux, c'est que la Bretagne puisse parler. Et il faudra en chercher les moyens. Je suis de toute façon pour une certaine autonomie. Qu'il y ait un parlement et qu'on enseigne le breton. Moi, je n'ai pas appris l'histoire de la Bretagne, je n'en savais rien ! Rien ! Alors je trouve ça dégueulasse : j'appelle ça du colonialisme intérieur. Je ne vois pas la différence entre ça et la colonisation de l'Algérie".

Louis Guilloux (1899-1980), écrivain, cité également par J-J.Monnier : "Je dois à ma conscience de dire que je suis pour l'enseignement du breton"; et de citer Diderot : "Il y a une chose plus grave que d'avoir des esclaves : c'est avoir des esclaves et les appeler citoyens".

 

 

24/10/2008

Office de la langue bretonne : "L'enseignement bilingue se heurte à des difficultés"

La situation de l’enseignement bilingue en Bretagne en 2008 vue par l'Office de la langue bretonne :

"Pour la 31ème rentrée scolaire consécutive, l’enseignement bilingue continue sa croissance. Il concerne aujourd’hui plus de 12 000 élèves (12 287). De même, il s’étend toujours plus sur le territoire. Après la communauté de communes de Vitré l’année dernière, une nouvelle communauté de communes propose en effet l’enseignement bilingue en cette rentrée scolaire (communauté de communes du Val d’Ille).

Plusieurs nouveaux caps ont été franchis.
Diwan a passé le cap des 3000 élèves et a ouvert un nouveau collège en Loire-Atlantique, ce qui évitera dorénavant aux élèves de ce département d’avoir à se déplacer sur le Morbihan. Deux nouvelles écoles primaires ont également été ouvertes par l’association (La Mézière (35) et Saint-Renan (29)). Si elle continue de progresser ainsi, la filière immersive pourrait rapidement retrouver sa dynamique d’avant 2002.

La filière publique quant à elle a franchi le cap des 5000 élèves pour la première fois et propose également deux nouveaux sites (Pleyber-Christ (29) et Ploeren (56)). Sur l’ensemble de la Bretagne, l’enseignement public est celui dont les chiffres progressent le plus, surtout dans le Finistère, bien qu’il bénéficie de moins d’ouvertures qu’à l’ordinaire.

Globalement, l’enseignement bilingue dans les écoles privées se trouve dans une situation préoccupante. En 2008, outre le fait que pour la première fois aucun nouveau site n’ait été créé, l’un de ceux qui existaient a été fermé. Si les effectifs y augmentent encore légèrement , la progression s’est énormément ralentie, par rapport aux années précédentes.

D’une manière générale, l’on note cependant que le bilinguisme s’enracine de plus en plus profondément dans les communes qui dispose d’une offre bilingue.

Toutefois, la croissance repose essentiellement sur celle des sites existants et l’offre ne se développe pas assez vite (seul 5 % des écoles bretonnes disposent d’une filière bilingue).
En effet seules quatre nouvelles maternelles ont ouvert cette année.
Il y avait bien longtemps qu’il n’y en avait pas eu aussi peu, ce qui influe sur l’évolution, naturellement. La tendance au ralentissement de la croissance s’accentue donc encore du fait du petit nombre de nouveaux sites. Le taux de croissance de cette année est le moins élevé qui ait été observé dans l’histoire de l’enseignement bilingue en Bretagne (4 ,7 %).

Que ce soit dans les écoles publiques ou dans les écoles privées, l’enseignement bilingue se heurte à des difficultés. En cette rentrée scolaire, Lorient en est le cas le plus symptomatique : il y a trop peu de postes à l’école Merville pour accueillir tous ceux qui le souhaitent et les classes bilingues de l’école Saint-Christophe ont été fermées. Des problèmes de manque de remplaçants sont également signalés à Carhaix et à Lannilis pour le public.

En proportion, l’ouverture de sites bilingues dans le public en Alsace ou dans le Pays Basque Nord équivaut à plus de 12 fois ce qu’on observe en Bretagne.
Le problème en Bretagne ne vient pas de la demande : en certains endroits, les ouvertures sont refusées en dépit de la demande, en d’autres lieux, on manque de postes pour accueillir tous ceux qui le souhaiteraient ou pour permettre aux enfants de poursuivre dans l’enseignement bilingue. Il s’agit d’une demande exprimée qui n’est pas satisfaite.
Sur le terrain, on peut aussi parler d’une demande potentielle évidente à laquelle il n’est pas répondu.
Par ailleurs, on note que l’offre reste trop restreinte dans les grandes agglomérations où il n’est pas suffisant de disposer d’un seul site bilingue pour chaque filière : il est aujourd’hui nécessaire de réfléchir à l’organisation de l’offre de bilinguisme à l’intérieur des différents quartiers.

A l’heure où l’enseignement bilingue est de mieux en mieux perçu par les Bretons, les chiffres continuent de progresser mais à un rythme de plus en plus lent ; cette situation est paradoxale et n’est pas adaptée au défi qui reste d’assurer l’avenir de la langue bretonne, langue toujours classée en danger d’extinction par l’Unesco.
On observe que l’enseignement bilingue progresse là où il est déjà fort. Cela montre que la filière bilingue bénéficie d’une dynamique vertueuse : plus l’offre est large, plus elle intéresse de monde. Cela prouve aussi qu’il serait possible de faire mieux sur les autres territoires.

Le Conseil académique des Langues Régionales permet aux acteurs de faire le point et de discuter. Son rôle n’est pas de planifier le développement de l’offre d’enseignement bilingue. Pourtant, les exemples de la volonté du monde politique breton de s’engager résolument dans ce sens se multiplient et sont au diapason des attentes de la société civile.

L'Etat doit s’engager plus clairement dans la politique linguistique. Ce n’est pas une question de moyens. La gestion actuelle de l’enseignement bilingue ne permettra pas d’atteindre l’objectif de 20 000 élèves fixé par la Région. L’Office Public de la Langue Bretonne devrait à l’avenir regrouper l’ensemble des acteurs. Dans le cadre d'une politique linguistique globale, ce devrait être l’occasion de structurer l'offre d'enseignement bilingue en Bretagne comme le fait déjà l'Office Public de la Langue Basque depuis quatre ans."

17/10/2008

BD/BT: Un après-midi un peu couvert

aprèsmidi324.jpgUr vag. Ur paotr warni, Pierre, 25 bloaz, lakoomp, ur gasketenn war e benn. Ar vag a denn d'ar re a ya betek Enez Gerveur bemdez. An enezenn hag ar porzh e lec'h ma degouezh ar vag a denn d'ar Gerveur (get un nebeut tres Eussa hag ar Jentilez ivez) met n'eo ket : "Enez Neizh" eo. Ur vaouezh, yaouank c'hoazh, a zo e c'hortoz war ar c'hae. En em vriata a reont, laouen bras d'en em gavout en dro.

Ar vaouez a labour en enezenn e-pad tri miz miz evit studial laboused en arvar, ar "sataniged"(*). He mignon a zo chomet e Pariz; deuet eo d'hi gwelet e-pad un devezh met, dre wall chañs, ar vaouez a zo tapet get he labour. Ar paotr, neuze, a ya d'ober tro an enezenn e unan.

Pierre a zo ampart evit mont da gaozeal get ar re all : ar faktourez, pesketerion, ul labourer douar, ul livour a Vro Saoz, ur vedisinourez, tud an tour tann hag ur vaouez e toug, Brita Pohl. Met an ambians a zo stard awalc'h war Enez Neizh. Archerion a zo deuet. Ur mestr-skol n'eus forset bugale zo. Tapet eo bet met tud ar vro n'int ket a-du war ar pezh a zo d'ober war lerc'h : komz ha diskouezh an torfet, pe chom kuzhet...

Ar paotr, eñ, a selaou, ha c'houlenn tra man dra, a dap e begement a wezhoù, hag a c'hortoz e zousig... Betek an noz. Krouadur ebet gete. Ar vaouez, Catherine, a zo 38 vloaz. Mallus eo dezhe tapout bugale met ne gomzont ket a-ziar an dra-se. Betek un noziad war un enezenn ?

Ul liv hepken a zo er vandenn dreset-se, sepia, ar pezh a c'hellehe bout trist, met n'eo ket, brav eo memestra. Fromoù, fent (un nebeut), tud, darempredoù gwir etre an dud, Breizh, an natur : ar vandenn dreset a gas al lenner da veajiñ, ar pezh a zo plijus. Un nebeut brezhoneg a zo e-barzh (get un nebeut farioù) :

"...Leret din, dre hoc'h eginan

pe seurt galloud a zo el loar-gan...

Al loar gan, war dro Nedelek

a laka linn e peb havrek"...

Ho leskel a ran bremañ, mont a ran kuit d'ar Gerveur !

Christian Le Meut

- Philippe Squarzoni, "Un après-midi un peu couvert", embannet e miz Eost 2008 (Embannadurioù. Delcourt Mirages)

En français : note sur une bande dessinée attachante de Philippe Squarzoni, "Un après-midi un peu couvert", parue en août 2008 (Ed. Delcourt Mirages); l'histoire se passe dans une île ressemblant étonnamment à Belle-Ile (avec un peu d'Ouessant et des Sept-Iles). La note en français prochainement sur votre écran.

(*) "Pétrels" hervez Geriadur Favereau.

23/09/2008

Noms, sacrés noms...

La version bretonne de cet article, parue en mars 2005, suscite actuellement des commentaires. Je  l'ai donc rééditée, ainsi que la version en français, que voici.

"J’ai commencé à parler breton début 2002 et je découvre, petit à petit, le monde des bretonnants. Commencer à parler une langue, à la lire, à comprendre les gens qui la parlent, à être compris soi-même, est un grand plaisir. Avec la découverte de la langue elle-même, vient la découverte d’un univers, d’une façon de voir le monde, d’une culture qui fut celle de mes ancêtres jusqu’à mes quatre grands-parents.

Mais il y a aussi la découverte, collatérale, des us et coutumes du monde bretonnant. Ainsi, j’ai découvert qu’il fallait “bretonniser” les noms de familles, et donc le mien... J’ai commencé à envoyer des articles en breton à tel ou tel journal, en les signant de mon nom, et j’ai eu la surprise, une fois imprimé, de voir mon patronyme transformé sans qu’on m’ait demandé quoi que ce soit. A la place de Christian Le Meut, j’ai eu droit à du Christian Meut, ou du Christian Ar Meut... Cachez donc ce “Le”, trop français, que nous ne saurions voir... Une revue m’a indiqué que si je voulais continuer à écrire dedans (bénévolement je précise), il fallait “bretonniser” mon nom. Mon nom ne ferait pas assez donc breton : ça alors ! Et comme je suis un peu têtu, j'ai dit non. Non. NON. NANN.

Cristiano El Moto ?
Voilà une vingtaine d’années que j’écris des articles, c’est d’ailleurs mon métier, et certains ont été traduits en espagnol, en allemand, en anglais... Mon nom n’a pas été changé pour autant, pour devenir “Cristiano El Moto” ou “Chris The Meuth”... Mais c’est ainsi dans le monde des bretonnants, si vous avez un petit quelque chose de trop français dans votre nom, il faut le “bretonniser” d’urgence. Et, dans ce sport là, l’injustice est de mise car il en est qui doivent changer leurs noms et d’autres qui n’ont rien à changer dedans...

Mais, si l’on admet ce principe de bretonnisation, comment le mettre en application ? Si je suis Christian Le Meut selon l'Etat civil français, comment traduire cela en breton ? Kristen (équivalent du "Christian" français) ar Maout, Kristen Meut; Kristen Er Meut... “Maout”, signifie “bélier”, en breton vannetais mais, du côté de Crac’h et de Ploemel, près d’Auray, où sont nés mes grands-parents, ont dit plutôt “meuw” que “meut”. Qui donc choisira la meilleure traduction et prononciation ? L’Office de la langue bretonne, l’université de breton de Rennes ou celle de Brest ? Ces professeurs éméritees et spécialistes ne sont pas toujours d’accord entre eux...

Et si l’on bretonnise les noms de familles d’un côté, pourquoi ne pas les franciser de l’autre ? Mon nom de famille signifierait donc “le bélier” ou “le mouton”. Comment choisir ? Selon les dictionnaires, ce mot peut aussi désigner un “champion”, puisqu’un mouton était, et est encore (mais ne le répétez pas à Brigitte Bardot), donné au champion de lutte bretonne ayant gagné un tournoi... “Champion”, ce ne serait pas mal sauf que, comme il est également question de bêtes à cornes, un de mes dictionnaires bretons indique une autre traduction : “cocu”...

Effacer la part française ?
Dur dur, donc, de franciser comme de bretonniser. Les noms de familles, comme ceux de lieux, sont le fruit de longs processus historiques, familiaux, culturels. Si j’en crois le mien, je suis donc d’origine un peu chrétienne du côté de mon prénom, breton du côté de mon nom de famille mais avec une part française... Et c’est tant mieux. Car quelle est donc cette idée de vouloir “bretonniser” les noms, qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi chercher à effacer, à couper, à nier ainsi, une partie de notre identité ? Ce type de procédé a été utilisé contre la langue bretonne pour l’effacer du paysage, et c’est justement une bonne raison de ne pas l’utiliser à nouveau contre, cette fois, notre part française (et nos autres parts !).

Alors comment résoudre le problème ? Et bien en laissant les noms da  familles tels qu’ils sont et en laissant chacun libre des les “bretonniser” ou pas, et de signer à sa guise... Mais, en continuant de chercher, j’ai découvert récemment que mon nom de famille pourrait venir du gaulois, via le breton ! Voilà l’idée : le gaulois étant une langue celte, ancêtre commun à la langue bretonne et à la langue française. Pourquoi ne pas “gauloïser” plutôt les noms de familles ? Mais comment ? Eh bien à la façon d’Astérix, pardi, et c’est signé :

Christianix Le Meutix

17/09/2008

Vakansiñ e brezhoneg hag e gallaoueg/Des vacances en breton et en gallo

Ur gemenadenn a-berzh an Ubapar/Communiqué de l'association Ubapar : "593 bugel bet o vakansiñ e brezhoneg hag e galloueg evit an hañv ! 593 enfants dans les centres de vacances en breton et en gallo cet été !

Graet o deus mel, bara, amann, surfet o deus, grafet o deus, ranetaet, fardet sushis, danset, bageet, bet int war roudoù ar bleiz er Menez Are ha da glask an teñzor war Enez Vaz, ha kement tra zo e brezhoneg hag e gallaoueg ! 33 frantad dudi e brezhoneg hag e gallaoueg zo bet aozet evit an hañv gant 13 aozer disheñvel. Kenderc’hel a ra kresk ar c’hampoù vakañsoù (11% a vugale ouzhpenn e-keñver warlene), met labour a chom d’ober pa ne dalvez 593 bugel nemet 9,19 % eus ar vugale skoliataet er rummadoù divyezhek etre ar CP hag an 3de klas. Tamm-ha-tamm vez graet e vragoù da Yann…

Ils ont fait du miel, du pain, du beurre, ils ont surfé, ils ont graffé, ils ont pêché la grenouille et cuisiné des sushis, ils ont dansé, lutté, pagayé, ils sont partis à la recherche du loup dans les Monts d’Arrée ou du trésor sur l’île de Batz, et le tout en breton et en gallo ! Cet été, ce ne sont pas moins de 33 stages en breton et en gallo qui ont été proposés aux enfants par 13 organisateurs différents. Ceux-ci continuent à attirer de plus en plus d’enfants (11% de plus que l’an dernier), mais il y a encore du travail puisque ces 593 enfants ne représentent que 9,19% des enfants scolarisés dans les filières bilingues du CP à la 3e. Petit à petit l’oiseau fait son nid…

Deiziataer 2009 ar stajoù DABU ha DARE/Calendrier 2009 des stages BAFA et BAFD en breton

DABU diazez :Sul 5-Sul 12 a viz Ebrel e Treglonou (29) – 505 €*
DABU donaat :Lun 24-Sadorn 29 a viz Eost er Chapel-Nevez (22) – 405 €*
Natur hag avantur: Dizoleiñ ur vro dre an hentoù-treuz, santout tridal he c’halon, krouiñ. Ur c’hamera, ur re heuzoù hag ur sac’h kousket… pare oc’h evit an avantur !
DARE diazez: Sadorn 4-Sul 12 a viz Gouere – 605 €*
* Doareoù zo da arc’hantañ ar stummadurioù-se (kuzulioù-meur, CAF, DDJS...)

BAFA base: Dimanche 5 au dimanche 12 avril à Treglonou (29) – 505 €*
BAFA approfondissement:Lundi 24 au samedi 29 août à La Chapelle-Neuve (22) – 405 €*
Nature et aventure: Découvrir un pays en explorant ses chemins de traverse, se laisser surprendre, inventer de nouvelles pistes. Une caméra, une paire de bottes, un sac de couchage... parés pour l’aventure !
BAFD base: Samedi 4 au dimanche 12 juillet – 605 €*
* Financements possibles (CAF, Départements, DDJS...)

L’UBAPAR (Union Bretonne d’Animation en PAys Rural) est un réseau associatif en Bretagne au service de l’animation et du développement. L’un de nos axes de travail est la promotion de l’utilisation des langues régionales dans les activités de loisirs éducatifs à destination des enfants et des adultes.

Darempred / Contaqe
Katell Chantreau
16 F straed Maunoir
35000 Roazhon
09 53 35 56 44
katell.chantreau@mouvement-rural.org
www.ubapar.org/bretongallo/actu.html

09/09/2008

Rentrée scolaire bilingue : premier bilan très mitigé

"Rentrée 2008 : Premier bilan" dressé par l'Office de la langue bretonne :

"En attendant d’avoir rassemblé l'ensemble des chiffres de cette rentrée et de les analyser plus avant, l’Office se félicite de voir que la politique d’ouverture de nouvelles écoles primaires par Diwan porte ses fruits. L’enseignement immersif a en effet ouvert 2 nouvelles écoles à Saint-Renan dans le Finistère et La Mézière en Ille-et-Vilaine. Diwan continue de renforcer son réseau sur le Leon qui l'a vu naître. L'ouverture de La Mézière en Ille-et-Vilaine est également un événement car cela faisait trente ans que Diwan n'avait pas ouvert d'écoles sur ce département (depuis l'école de Rennes).
A noter également le doublement des effectifs de l'école Diwan de Paris (50 élèves).
Cette dynamique se prolonge dans le second degré avec l’ouverture du collège de Loire-Atlantique à Saint-Herblain. L'Ille-et-Vilaine est donc le dernier département breton sans son collège Diwan. Gageons que grâce à l'ouverture de nouvelles écoles sur ce département il sera plus facile de proposer un collège aux parents à l'avenir.

La filière publique pour sa part propose elle aussi 2 nouveaux sites (Pleyber-Christ dans le Leon et Ploeren dans le Morbihan). C'est bien peu surtout lorsque l'on songe que Ploeren aurait pu être ouverte l'année dernière et que les parents de Guichen en Ille-et-Vilaine se voient toujours privés d'école publique bilingue.
Le privé catholique lui n'a ouvert aucun nouveau site.
Avec seulement 4 nouvelles communes proposant l'enseignement bilingue, cette rentrée est donc la plus mauvaise depuis 1996.
Il convient de rapporter ces quatre sites aux 11 ouvertures réalisées cette année en Alsace (région qui rappelons-le couvre seulement 2 départements).
L’Office s’inquiète de voir que pour la première fois de son histoire, la filière bilingue de l’enseignement catholique n’a ouvert aucun site.

Tout aussi incompréhensible est le constat d’une autre année blanche dans les Côtes d’Armor ainsi que la situation lorientaise, où la ville du Festival Interceltique voit l’enseignement catholique fermer ses classes bilingues et l'enseignement public refuser l'inscription de 20 enfants à l’école primaire de Merville alors qu'il était clair depuis longtemps que les effectifs étaient bien là.

Malgré les évolutions constitutionelles, sur le terrain la situation ne cesse donc de se dégrader. " Office de la langue bretonne