15/01/2006
Ul levr da lenn - lecture : Frères de tranchées
E fin ar bloaz paseet oa deuet er maez ur film brav awalc’h : “Joyeux Noël” a ziout noziad Nedeleg 1914. D’an nozh se soudarded ag an daou du, Fransision, Alamaned ha Skosed, o doa lesket o fuzuilhennoù a goste evit mont da evañ ur banne get an enebourion ! Ar film a ziskouezh ul lec’h hepken hag ur prantad hepken met ul levr embannet d’ar memes koulz, “Frères de tranchées” a ziskouezh muioc’h a draoù. Peder lodenn zo e barzh, skrivet get pewar istorour. Rémy Cazals, a Frans, Malcolm Brown, a Vro Saoz, Olaf Muller ag an Alamagn ha Marc Ferro, istorour brudet, evit an talbenn reter, Bro Russia, e lec’h ma oa dishenvel ar jeu a gaos d’an dispac’h.
Goude ar grogadoù kentañ e 1914, an talbenn oa chomet a sav hag ar soudarded a veve tost unan d’egile barzh fongelloù : pemp metr, a wezhoù, etre an Alamaned hag an “allied”. Mod se e veze tu da welled a oa an enebourion tud iwez, tud a gane, a gomze, a huche, a zebre, a frige...
Emglevioù kuzhet oa bet savet alies bras, hervez al levr se, etre soudarded evit bout trankil. Tennet veze get ar fuzuilhennoù da euriadoù ingal hag an enebourion a yae d’en em guzhat d’ar mare se. Mod-se, den ebet veze gloazet. A wezhoù ar fongel oa beuzet get ar glav, ha ret oa mont er maez ha bout gwellet get an enebourion. Danjerus bras ? Pas, kar an enebourion oa aet ivez er maez... Memestra evit frigeiñ pe mont da glask dour... Kaset pe taolet veze kazetennoù, butun, bara, d’an tu all. A wezhoù e oa bet savet darempredoù etre soudarded a yae d’an talbenn enebour, ar pezh a veze difennet grons... Diaes oa, neoazh, d’en em gompreiñ a gaos d’ar yezhoù dishenvel.
An ofisourion uhel, a chome pell ag an talbenn, ne oant ket a du tamm get an darempredoù se, a veze difennet grons, evel rezon. Met get an is ofisourion, ar re o oa ar an talbenn, e veze lesket ar soudarded trankil rak ober evel se oa un doare da chom bev !
Frères de tranchées, embannadurioù Perrin, 20 euros. 270 pajenn.
Frères de tranchées
Un livre à lire pour mieux connaître la période de la première guerre mondiale : Frères de tranchées a été édité fin 2005 en même temps que la sortie du film “Joyeux Noël” qui retrace la nuit de Noël 1914 et la fraternisation entre soldats allemands, écossais et français. Un beau film qui condense plusieurs situations que l’on retrouve dans ce livre, fruit du travail de quatre historiens : Rémy Cazals pour la partie française, Malcolm Brown pour les troupes britanniques, Olaf Mueller pour le front allemand et Marc Ferro pour le côté russe, où la question des fraternisations est un peu particulière du fait de la Révolution de 1917.
Après les premières grandes batailles de 1914, les fronts se stabilisent. Les tranchées se creusent et les soldats de deux armées vivent parfois à quelques mètres les uns des autres. Ils entendent les ennemis parler, chanter, rire... Une sorte de cohabitation tacite, ou négociée, s’installe dans certains endroits du front. On ne se tire pas dessus quand on remet les barbelés, quand on doit se lever pour uriner, quand on va chercher de l’eau, s’il y a un point d’eau à proximité... On tire sur l’ennemi à heures fixes, ce qui lui permet de se retirer à cette heure là, ainsi il n’y a pas de blessés... On s’échange journaux, tabac, pain, en se les lançant, mais aussi parfois en se les portant. Des relations amicales se créent, ce qui était formellement interdit.
Les officiers supérieurs, loin du front, voyaient d’un très mauvais oeil ces fraternisations, qui étaient punies. Les sous-officiers laissaient souvent faire car, pour les soldats, il s’agissait surtout de règles de survie de base, histoire de se ménager des trèves dans la guerre et de ne pas devenir complètement fous...
Christian Le Meut
Frères de tranchées, éditions Perrin, 20 €, 270 pages.
19:15 Publié dans Etrebroadel/International, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
14/01/2006
Dakar 2006 : un monde formidable !
Est-ce que ce monde est sérieux, s'interrogeait le chanteur Francis Cabrel dans une chanson sur la corrida... On peut se poser la question face à l'existence de rallye du type du rallye Dakar, qui vient d'écraser deux enfants africains. Le responsable de ce rallye ne sait pas "s'il faudra leur rendre un hommage" ! Et l'on ne va pas priver les vainqueurs d'un podium pour si peu. Extraits tirés du site internet du Monde : "Un deuxième garçon, âgé de 12 ans, est mort aujourd'hui samedi 14 janvier, après avoir été heurté par un camion d'assistance au Sénégal, au lendemain de la mort d'un enfant d'une dizaine d'années renversé, vendredi, par une voiture participant au Dakar-2006, a annoncé l'organisation du rallye-raid".
"Nous avons pu joindre la famille qui va procéder à l'inhumation du corps dès aujourd'hui (samedi) car ils sont musulmans", a précisé Alioune Tall, vice-président de la Fédération sénégalaise des sports automobiles et motocyclistes."La Fédération et ASO vont faire tout leur possible pour aider la famille à faire face à ce drame, a-t-il ajouté. L'accident a eu lieu sur une route nationale empruntée aussi bien par les véhicules d'assistance que par des véhicules de tous les jours. C'est un accident comme il en arrive malheureusement tous les jours au Sénégal. Ca ne remet pas en cause le Paris-Dakar au Sénégal." Ce nouvel accident survient le jour même du 20e anniversaire de la mort, au Mali, dans un accident d'hélicoptère de Thierry Sabine, créateur du rallye-raid, et de quatre autres personnes dont le chanteur Daniel Balavoine. Gilbert Ysern a estimé que ce n'était pas le moment de "se lancer dans une réflexion de fond sur le rallye", à laquelle n'échappera pas l'organisation, comme le laissaient déjà entendre des concurrents, vendredi, après le décès d'un premier enfant, en Guinée. Le directeur général délégué du groupe ASO a également estimé qu'il n'était "pas logique de priver les concurrents d'un podium" , dimanche au Lac Rose, où doit avoir lieu la dernière étape du rallye."Même s'il y a aujourd'hui de la tristesse, je ne sais pas s'il faudra rendre un hommage, mais c'est évident que l'on pensera à eux (les deux garçons tués)", a-t-il ajouté. Le Dakar-2006 avait déjà été endeuillé par la mort du motard australien Andy Caldecott, lundi, et de l'enfant d'une dizaine d'années heurté vendredi par la voiture de l'équipage letton formé de Maris Saukans (36 ans) et Andris Dambis (47 ans), qui s'est retiré de la course après l'étape." |
19:10 Publié dans Etrebroadel/International, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (0)
09/01/2006
Langues régionales : changer la Constitution ?
Nevez : Catherine Ollivro, kelenourez a Roazhon, deus savet ur blog evit goulenn d'ar re a vo war ar rank e 2007 (evit bout prezidant ar Republik) mard e vehent a du pe pas chanch ar Vonreizh evit menegiñ ar yezhoù rannvroel e barzh. Sellit doc'h :
Nouveau, une enseignante de Rennes, Catherine Ollivro, vient de créer un blog pour demander que les candidats à la présidentielle 2007 prennent position sur un changement de la Constitution qui ferait une place aux langues régionales :
bretagne-article2.viabloga.com
17:54 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Bretagne forever !
05/01/2006
Avis de recherche !
Un ami de Montargis, Bernard Coly, alerte sur la situation d'enfants sans papiers dans le département du Loiret. Il fait un lien avec le combat d'une famille bretonne pour faire reconnaître des prénoms bretons par l'état civil, dans les années 70. Il cherche la trace de cette famille (répondre par ce blog et ce sera transmis):
"J'ai eu confirmation de ce que je préssentais : dans au moins 4 cas, des enfants nés de parents "sans papiers" n'ont pas pu être déclarés à l'état civil, l'administration leur refusant cette formalité. Ils sont "sans papiers " dès leur naissance ... J'ai alors pensé au Breton qui s'est battu pour que l'état-civil accepte les prénoms bretons que lui et son épouse avaient donnés à leurs enfants. Ils ont obtenu une loi sur les prénoms. Mais la loi n'est pas rétroactive et les aînés de la fratrie ont toujours des difficultés lorsqu'ils ont besoin de papiers officiels. Mon idée serait que ce Breton ou ses enfants lancent un appel symbolique en faveur des ces enfants nés "sans papiers" et poussent ainsi des journalistes à faire des reportages sur ces enfants "de l'ombre". Le jour de l'épiphanie, ce serait encore mieux ..."
Bernard COLY
En complément, cet article paru en janvier 2005 sur le site de l'Agence bretonne de presse :
"50eme anniversaire de la guerre des prénoms bretons
[ABP] Le 24 janvier 1955 naissait le septième des douze enfants de la famille Le Goarnig. C'est sur ce septième enfant que se déclencha la guerre des prénoms bretons. Pour beaucoup, c'est difficile à imaginer, mais il a 50 ans, il était interdit de donner des prénoms bretons à ses enfants. Les mairies, suivant des consignes très précises venant sans doute des préfectures, et donc de l'état, refusaient d'enregistrer les prénoms bretons.
2000 articles et 300 émissions radio et TV plus tard, donner des prénom bretons à ses enfants est devenue chose courante. Mais sans la détermination des Le Goarnig, les Bretons auraient sans doute dû attendre la mode des prénoms américains et des pressions venant de toute la France.
Malgré tout, la guerre des prénoms bretons n'est pas terminée. Du moins, pas pour les cinq derniers enfants de la famille Le Goarnig. L'état ayant refusé de les enregistrer, leur père avait dû les faire reconnaître à La Haye et à Strasbourg! Ces enfants n'ont donc jamais pu bénéficier des allocations familliales. M. Le Goarnig estime que l'état lui doit 300 000 euros. Malgré une promesse de Jacques Chirac, M. Le Goarnig attend toujours son chèque".
12:20 Publié dans Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
04/01/2006
3000 langues en moins en2100...
3000 langues en moins en 2100 : c'est Le Monde qui l'annonce dans son édition du 31 décembre, histoire de nous donner du "begon" pour l'année qui vient ! La linguiste Colette Grinevald, chercheur au laboratoire dynamique du langage de l'Institut des sciences de l'homme Lyon-II, est interviewée. Spécialiste du monde amérindien, elle a aidé l'Unesco à définir les critères de vitalité des langues. Extraits.
"Le Monde : Le rythme de disparition s'accélère. D'ici un siècle, la moitié des langues parlées actuellement dans le monde auront disparu. C'est une estimation basse. En Australie et sur le continent américain, cette proportion sera bien plus élevée, de l'ordre de 90 %.
Avant l'arrivée des Blancs, 300 langues étaient parlées dans ce que sont aujourd'hui les Etats-Unis. En 1992, il n'y en avait déjà plus que 175 utilisées par au moins une personne. On estime que cinq seulement auront survécu à la fin du XXIe siècle. Même l'avenir du navajo est incertain, et pourtant c'est aux Etats-Unis la langue indigène qui a le plus de locuteurs, environ 120 000. Elle est de moins en moins apprise par les enfants.
Pourquoi cette accélération ?
La globalisation économique entraîne un exode rural des populations indigènes. Elles se perdent dans les villes et ne peuvent perpétuer leurs traditions et leur modèle familial. Dans le monde amérindien, les parents sont persuadés que parler une langue indienne est un handicap pour avoir un travail. Cette pression est aussi psychologique sur fond d'idéologie encore dominante du bienfait du monolinguisme dans un Etat-nation. Certains "monolingues" voient dans le multilinguisme un signe de division des capacités intellectuelles.
Quelles langues risquent de disparaître ?
Une langue est menacée, selon les linguistes, si elle n'a plus de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. C'est le cas d'une centaine de langues en Europe et autant en Amérique du Sud, selon l'Atlas publié par l'Unesco. Le breton, le franco-provençal ou le poitevin saintongeais sont ainsi "sérieusement en danger". Parfois, une langue paraît vivace car elle est utilisée par des millions de locuteurs, comme les langues quechua en Amérique du Sud. Mais celles-ci sont déjà, dans certaines régions en Equateur et au Pérou, comme des morts-vivants : aucune personne de moins de 20 ans ne les apprend ou ne veut les parler.
Quelles seront les conséquences ?
De nombreuses connaissances captées par ces langues vont se perdre. Comme les propriétés des plantes vénéneuses en Amazonie ou celles qui peuvent avoir un intérêt dans la pharmacopée. Les langues apportent également une ouverture d'esprit. Elles permettent de voir différemment le monde et de montrer les facettes les plus diverses du génie humain. Au Guatemala, par exemple, je travaille sur le popti', en péril, qui classifie tous les objets par la matière dont ils sont faits.
Que dire des répercussions sociologiques...
Cela peut créer de réels problèmes identitaires. La langue permet de s'ancrer dans une histoire, un lieu. Beaucoup d'Amérindiens ont dû renier leur langue maternelle au profit de l'anglais ou de l'espagnol. Cela crée ce qu'on appelle de l'anomie, un entre-deux linguistique et culturel, où aucune des deux langues n'est maîtrisée. Cette situation peut devenir source de violence et entraîne chez les Amérindiens diverses formes d'autodestruction, comme l'alcoolisme et le suicide. J'ai observé le même phénomène aux Etats-Unis chez de jeunes Mexicains et Portoricains. Je reconnais parfois en France ce même type de malaise chez certains étudiants maghrébins qui ne connaissent pas l'arabe et chez des sourds qui revendiquent la langue des signes sans dominer le français écrit. On apprend mieux toute autre langue si on peut être fier et bien ancré au départ dans la sienne.
Quel rôle joue Internet ?
Un rôle double, tout à la fois poison et antidote, facteur d'uniformisation mais aussi de diversité. Il existe par exemple de plus en plus de sites Internet de langues amérindiennes gérés par des Indiens, pour des Indiens. Au Guatemala, une collègue linguiste a passé plus de dix ans à former des Mayas qui sont devenus linguistes et s'occupent d'un site en espagnol et plusieurs langues mayas. Leur travail prolonge le combat de Rigoberta Menchu (Prix Nobel de la Paix en 1992) qui a permis une reconnaissance officielle des 28 langues mayas.
Quelles seront les langues majoritaires à la fin du siècle ?
L'anglais bien sûr, l'espagnol, à cause de l'Amérique du Sud, l'arabe, puis des langues d'Asie, comme le chinois et l'hindi. Sur le continent africain, le swahili, le wolof sont en plein essor et avalent les langues de la région.
(...)
Où en sera le français à la fin du siècle ?
Le français ira bien, mais les Français devront parler plusieurs langues. Regardez le Danemark, où la moitié du cursus universitaire se fait en anglais : il n'y a pas de confusion, les Danois parlent danois entre eux et utilisent l'anglais car personne d'autre dans le monde ne parle leur langue. Le multilinguisme est parfaitement à la portée de l'intellect humain. Les enfants sont tous capables d'apprendre trois ou quatre langues.
Propos recueillis par Laure Belot et Hervé Morin
Sur internet
www.teluq.uquebec.ca/diverscite/entree.htm
Langues mayas : www.okma.org/
10:31 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Etrebroadel/International, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Langue française
Coup d'oeil sur 2005
Meilleurs vœux à toutes et à tous pour la nouvelle année qui commence. Mais jetons un coup d’oeil rapide à l’année écoulée, 2005, qui a vu la France signer une superbe “convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles”, sous l’égide d l’Unesco et de l’ONU. Ce texte “célèbre la diversité culturelle, caractéristique inhérente à l’humanité et “patrimoine commun de l’humanité” devant être préservée. Etc. Mais pendant ce temps la France refuse toujours de ratifier la Charte européenne des langues minoritaires. Certe, la langue occitane serait sur le point d’être reconnue officiellement... mais en Espagne ! Où elle est parlée par quelques milliers de personnes ! En France, rien, alors que plusieurs millions de personnes y parlent et y comprennent l’occitan. C’est ainsi, on signe de beaux textes pour soigner son image internationale et, à l’intérieur des frontières, on se garde bien de les appliquer. Cela s’appelle de la schizophrénie et peut finir par énerver.
L’année 2005 a vu la montée de la colère dans une partie de la jeunesse française. Brûler des voitures et des bâtiments, agresser des policiers, des pompiers ou des passants, est évidemment condamnable. Il y a d’autres manières de faire en démocratie. Mais devant un gouvernement, un Etat et une société si bouchée, si sourde, il y a de quoi être en colère, effectivement...
Un arbitre contre le racisme
En France le racisme est un fléau qui nuit, notamment, à l’intégration d’une partie de la jeunesse. Mais cette plaie est internationale. Un arbitre de foot danois, Kim Milton Nielsen, s’est rendu célèbre en 2005 pour avoir exclu du terrain des joueurs professionnels ayant proféré des propos racistes à l’égard de joueurs d’origines africaines. Rien que de plus normal, me direz-vous ? Et bien pas tant que cela. les propos et les gestes racistes sont plutôt monnaie courante sur les terrains de football professionnels, et trop peu sanctionnés. Merci donc à Kim Milton Nielsen d’avoir le courage de faire, tout simplement, son travail.
La civilisation, c’est quand ?
Du travail, il va y en avoir dans le pays de Lorient grâce à une grosse commande de frégates de la part de la marine nationale française. 17 bateaux de guerre, plus dix autres pour la marine italienne. Cela donne du travail, youpi ! Le cancer aussi en donne. Espérons au moins que ces bateaux ne serviront jamais à faire à quoi ils sont destinés : la guerre. il y a trois cent ans, le commerce triangulaire avec l’Afrique, basé sur l’esclavage, a contribué à la prospérité de nombreux ports bretons, comme Nantes, Saint-Malo, et, dans une moindre mesure, Lorient... Il serait peut-être bon de civiliser et de pacifier un peu notre économie, vous ne croyez pas ?
Des raisons d’espérer
Mais il est des gens qui font quand même espérer, notamment les 54 personnes dont la revue Courrier international du 8 décembre dresse le portrait : 54 “héros de l’écologie” titre-t-elle. Parmi eux, Von Hernandez, jeune philippin qui a rejoint l’association Greenpeace. Avec elle, il a obtenu l’interdiction de l’incinération des déchets dan sons pays, en 1999. En France, l’incinération des déchets est monnaie courante et nous avons même un incinérateur controversé à Plouharnel (fermé sur décision administrative le 28 décembre dernier...). L’incinération des déchets produit des cendres contenant des métaux lourds, plomb, arsenic, cadmium, ainsi que des dioxynes... Les Philippines s’en passent désormais et il serait bon que la France aussi.
Bonne année 2006 quand même !
Christian Le Meut
08:00 Publié dans Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
03/01/2006
Un taol lagad war 2005
Krogomp ar bloaz nevez, 2006, e sellet doc’h ar bloaz paseet, 2005. Er bloaz 2005 a zo bet sinet get ur bochad broioù un destenn nevez anvet “Emglev evit mirout, gouarnin ha brudiñ al liessevenadurezh” da lâret eo, e galleg : “Convention sur la protection et la promotion des expressions culturelles”. Nag un destenn vrav, get frasennoù kaer ha hir spontus evit gouarn ar yezhoù hag ar sevenadurioù. Get an Unesco emañ bet savet an emglev-se... Souezhus eo memestra gwellout Bro Frans sinañ un destenn evel-se. Frans n’he deus ket ratifiet c’hoazh karta ar yezhoù bihan en Europa !
An okitaneg, yezh ofisiel ?
Desket m’eus e penn kentañ miz An Avent, miz Kerzu, a vo an okitaneg anavet el yezh ofisiel a benn nebeut... Ya, met e Bro Spagn, e lec’h ma vez komzet okitaneg get un nebeut tud... Amañ e Bro Frans e vez komzet okitaneg c’hoazh get ur bern tud ha n’eo ket anavet evel ofisiel ar yezh se. Mod-se emañ, sinet vez traoù brav get ar Republik a Frans, met kentoc’h evit foenvañ er maez. E barzh, se zo un afer all. Ur sort skizofrenie zo e Bro C’hall, hag a c’hell lakaat ar soubenn da drenkiñ, evel ar pezh hon eus gwellet e fin ar bloaz. Losket eo bet ur bochad savadurioù hag otoioù, gloazet eo bet paotred an tan ha poliserion get tud yaouank zo, ar pezh a zo fall gober, sur awalc’h. Doareioù all a zo da vanifestiñ en ur vor demokratel. Met dirak ur Stad, ur gouarnamant, hag ur gevredigezh ken bouzard, ken dal, abegoù zo da huchal. Ur bochad tud yaouank ne gavont ket labour, na lojeriz, a gaos d’ar rasism e Bro Frans.
Un arbitre a enep ar rasism
Justawalc’h un den a vro Danemark zo deuet da vout brudet bremañ e bed ar fooball : Kim Milton Nielsen a zo arbitr hag hennezh n’eus lakaet er maez ag an dachenn football ur sportour, ur c’hoariour football en doa lâret kunujennoù rasist d’ur c’hoariour all ag Afrika. Normal eo, d’ho sonj ? Marteze pas kement se. Bout rasist ha lâr traoù rasist a zo un dra boutin war tachennoù football, war e seblant. Trugarez, mersi neuze da gKim Milton Nielsen evit brout graet e labour getan.
Pegoulz vo hor bed sivilizet ?
Labour justawalc’h. Ur bochad labour a vo e Bro An Oriant hag e Breizh e 2006 a gres d’ar Stad n’eus komandet seitek bag evit ar morlu ha dek a zo komandet evit evit morlu Italia. Brav ! Ha setu tud laouen : labour vo, labour vo, labour vo. Ya labour vo, evel ma vez roet labour d’ar vedisinourion get ar c’hrign bew, evel ma veze roet labour d’an dud get konverzh ar sklaved, e Breizh ivez, tri c’hant vloaz so. Ne vehe ket mallus “sivilizañ” hon ekonomiezh, d’ho sonj ?
Tud sivil e wellomp barzh niverenn Courrier International ag an 8 a Viz An Avent (Kerzu). Pewar den sivil hanterkant a stourm evit en endro, evit an natur hag evidomp, benn ar fin. En o meskl, Von Hernandez, ur paotr yaouank a zo e barzh Greenpeace, er Filipines. Von Hernandez zo un den paour e zo e chom e tal kerbenn ar vro, Manille, ha tost d’un toull lastez bras. Araok e veze losket ur bern ag ar restachoù met difennet eo bremañ a drugarez da Van Hernandez ha da Greenpeace. Rak danjerus bras eo, an “incinération” evit yec’hed an dud. Plom, kadmium, dioxine, vez lakaet er maez, en aer, mod-se, hag amañ ivez, e Breizh. Ur stall “incinérateur” a zo bet serret e Plouharnel an 28 a Viz Kerzu. Tud zo a stourm evit ar re all hag evit an natur. Kement, memestra da gavout esperans un tammig en amzer da zont. Bloavezh mat c’hoazh !
Christian Le Meut
08:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
02/01/2006
Des nouvelles du picard !
Plus de 120 personnes ont participé vendredi 2 décembre aux premières Journées interrégionales de la langue picarde sur le site du carreau de la mine de Wallers Arenberg à l’invitation de la communauté d’agglomérations de la porte du Hainaut. Élus, responsables associatifs, universitaires, artistes, conteurs ou simples locuteurs, ils ont adopté à la fin de la réunion un appel dans lequel ils « affirment leur appartenance à une communauté culturelle et linguistique interrégionale transfrontalière ». Les participants souhaitent renouveler la démarche des Journées de la langue picarde, pour qu’elles se tiennent alternativement dans les trois régions linguistiques, les régions françaises de Picardie, Nord - Pas-de-Calais et, en Belgique, le Hainaut. Dans cet appel, ils souhaitent « la mise en oeuvre de projets interrégionaux et transfrontaliers dès l’année 2006 » et ils « réclament l’application à la langue picarde des mesures existantes en faveur des langues et cultures régionales au sein de l’éducation nationale ». La discrimination fut en effet un des thèmes principaux des débats. Le picard est boudé par l’éducation nationale alors qu’il prouve régulièrement sa vitalité sur toutes les scènes artistiques des régions concernées ou tout simplement dans la vie courante. « Le picard ne meurt pas, il y a des salles pleines chaque fois que nous faisons des représentations en langue picarde », ont témoigné des artistes et des conteurs. Et contrairement à certaines régions qui soutiennent leur langue sur un fond de séparatisme politique, « la revendication du picard est purement culturelle. Elle n’implique aucun enjeu de pouvoir », a souligné Jean-Michel Eloy, professeur de linguistique à l’université de Picardie, directeur du Centre d’études picardes du laboratoire d’études sociolinguistiques qui a ouvert les Journées*. Jean-Michel Eloy prône un enseignement du picard, langue du dominé qui, après quatre siècles « de pression politique maximale », crée une identification négative. Mais, et c’est une de ses forces, à cause de cette mise à l’écart, le picard est une langue en liberté que les pouvoirs n’ont jamais investie. Parlée ou comprise par près de deux millions de personnes au sein d’une zone de sept millions d’habitants, elle est une des plus vivaces des langues régionales « endogènes » de France.
Organisées par les associations Insanne, le département langues et culture de Picardie du conseil régional et la maison de la culture du Hainaut, les Journées interrégionales ont ouvert une coopération inédite entre les trois régions en vue de la création d’un centre interrégional souhaité par Alain Bocquet, député communiste et président de la porte du Hainaut. La seule fausse note fut l’absence remarquée d’un représentant du conseil régional du Nord - Pas-de-Calais !
Jacques Moran/L'Humanité/08/12/2005
17:25 Publié dans Galleg/français, Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
28/12/2005
Nathalie Le Mel, un Bretonne à la tête de la Commune de Paris
Voici l’histoire surprenante d’une Bretonne, Nathalie Le Mel, née Duval, militante ouvrière qui s’est retrouvée à la tête de la commune de Paris. Nathalie Duval naît donc à Brest en 1826, sous le règne de Charles X. Elle se marie seize ans plus tard avec Jérôme Le Mel, en 1845 sous le règne de Louis-Philippe. Le couple a trois enfants, et il tient une librairie à Quimper, de 1849 à 1861. Nathalie Le Mel est une femme instruite avec des idées politiques de gauche, concernant, notamment, les droits des femmes.
Membre active de l’Internationale
En 1861, sous le règne de Napoléon III, le couple décide d’aller travailler à Paris. Là, Nathalie Le Mel devient relieuse. Les ouvriers n’ont pas le droit de créer de syndicats, alors elle participe à des “sociétés ouvrières” qui en font office. A l’époque, les femmes sont moins payées que les hommes (c’est encore le cas aujourd’hui, mais ce n’est plus légal). Nathalie participe activement aux grèves de 1864 et 1865 qui obtiennent, notamment, l’égalité des salaires pour les hommes et les femmes dans les ateliers de reliures. Elle est une membre active de la première internationale, créée en 1861 à Londres par Marx, Engels et Bakounine, pour rassembler les ouvriers du monde entier... Nathalie est placée à la tête d’un restaurant ouvrier, “La Marmite”, où l’on mange pour pas cher et où l’on parle beaucoup politique. Cela ne plaît guère à la police, qui la surveille, ni à son mari. Non seulement Jérôme Le Mel est devenu alcoolique mais il demande à sa femme de cesser ses activités politiques. Elle refuse, ils se séparent mais Nathalie continue de s’occuper des enfants.
Nathalie Le Mel sur une barricade
Guerre dans le couple, guerre dans le pays. Napoléon III déclare la guerre à l’Allemagne. Il est vaincu. La république est proclamée à Paris mais, rapidement, la commune de Paris refuse la politique du gouvernement de M. Thiers, qui se retire à Versailles. Nathalie Le Mel est une des femmes les plus actives de la commune des Paris. Elle créé l’Union des femmes qui y participe activement. Mais le gouvernement de Versailles envoie la troupe réprimer la commune de Paris. L’Union des femmes fournit des infirmières aux soldats communards. Mais les combats s’intensifiant, certaines femmes, dont Nathalie Le Mel prennent les armes et tiennent des barricades. La répression fait 20.000 morts. Nathalie Le Mel est arrêté, jugée, condamnée à la déportation à vie. Elle fait face à ses juges.
Déportée en Nouvelle-Calédonie et solidaire des Kanaks
Elle est déportée en Nouvelle-Calédonie dans le même bateau que Louise Michel. Les deux femmes sont amies, même si elles ne sont pas souvent d’accord. Louise Michel est proche des anarchistes, Nathalie est proche des socialistes... Louise Michel emporte avec elles dans son exil des livres en langue bretonne, pour apprendre la langue, notamment une grammaire, peut-être donnée par Nathalie Le Mel. Nathalie reste six ans en Nouvelle-Calédonie, malade et éloignée de ses trois enfants... Elle est, comme Louise Michel, scandalisée par le traitement réservée à la population kanake : de plus en plus de terres sont prises aux Kanaks et les Français n’accordent aucun respect à leur culture. Étonnement, la majorité des communards déportés approuve la politique coloniale française... Pas Nathalie Le Mel ni Louise Michel. Cette dernière ouvre une école pour apprendre à lire et écrire à des enfants kanaks.
Une très longue vieillesse
Revenue à Paris en 1878, Nathalie Le Mel travaille comme ouvrière dans différents journaux. Toujours présente aux commémorations de la commune... Ses enfants morts, très pauvre elle-même, il n’y a quasiment plus personne pour s’occuper d’elle. Elle vit dans une pièce insalubre. Placée dans un hospice, elle y meurt le 25 mai 1921, au temps des cerises et à l’âge de 96 ans.
L’histoire de Nathalie Le Mel est racontée dans un livre écrit par Eugène Kerbaul (décédé en août 2005) et intitulé : “Nathalie Le Mel, révolutionnaire et féministe”. Ce livre, édité à compte d’auteur, a été réédité par Le temps des cerises mais il est, hélas, épuisé... Il sera peut-être réédité en fin de cette année. Nathalie Le Mel n’a pas écrit ses mémoires. D’autres membres de la commune ont laissé des témoignages. Pas elle, et sa mémoire est un peu oubliée aujourd’hui. C’est dommage.
Christian Le Meut
Le livre "Nathalie Le Mel, une communarde bretonne, révolutionnaire et féministe" d'Eugène Kerbaul a été réédité aux éditions Le Temps des cerises,6 av. Edouard Vaillant, 93500 Pantin. Tél : 01 49 42 99 11.
10:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Buhez sokial/Vie sociale, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bretagne forever !
Nathalie Le Mel, ur Vretonez e penn Kumun Pariz
Ur vuhez souezhus eo, buhez Nathalie Le Mel, ganet Duval. Ganet e Brest er bloaz 1826 ha dimezeet get Jérôme Le Mel e 1845... Ur stal levrioù oa bet dalc’het geti hag he gwaz e Kemper, e-pad daouzek vloaz, betek 1861, mare Napoléon an trived... Tri krouadur zo ganet en tiad-se. Ur vaouez desket oa get sonjoù politikel ha sokial a gleiz, evit lakaat gwirioù ar merc’hed da vont araok, da skouer.
Nathalie hag he gwaz oa aet kuit evit moned da labourat e Paris e 1861. Du-hont Nathalie doa kavet ul labour evel “keinerez”. D’ar mare-se ne oa ket droad, e Frans, sevel sindikadoù. Kevredigezhioù, “sociétés” e galleg, veze savet neuze get ar vicherourion d’en em dolpiñ ha d’en em zifenn, ha Nathalie da vont e-barzh “kevredigezhioù” sort-se. D’ar prantad-se ar merc’hed veze paeet nebeutoc’h evit ar baotred. Ne oa na just, na reizh, met mod-se oa; dilezel eo hiziv an deiz me, neoazh, gobr ar merc’hed a chom izeloc’h evit gobr ar baotred. Nathalie Le Mel oa bet e penn an diskrogoù labour a oa bet dalc’het e Pariz er bloaz 1864 ha 1865. Hag a-gres d’an diskrogoù labour-se, ar merc’hed a laboure er stalioù “keinerezh” oa bet paeet evel ar baotred. Nathalie Le Mel oa daet da vout unan ag ar pennoù bras an Etrebroadel kentañ e Paris. An Etrebroadel oa bet savet e Londrez tri bloaz araok, get Marx, Engels ha Bakounine evit tolpiñ micherourion ar bed a-bezh.
E-penn “La marmite”
Goude-se, Nathalie Le Mel oa bet lakaet e-penn ur preti, anvet La Marmite. Ar stal se oa bet savet evit reiñ boued marc’hadmat d’ar vicherourion hag evit komz politik e-barzh. Ar bolis a daole ur sell ar-zu Nathalie hag he stal. Hag ar pezh a rae Nathalie ne blije ket tamm ebed d’he gwaz Jerôme, ivez. Hennezh n’doa troet fall : ul lonker bras oa daet da vout Jérôme Le Mel hag, oc'hpenn-se, eñ a faote paraat doc’h e vaouez a ober politik. Setu dispartiet an daou-se, pep hini d’e du. Met Nathalie a gendelc'he d’ober war dro he bugale.
Ur brezel etre Fransizion
Brezel oa er c’houplad-se, met brezel ivez etre Bro-Frans ha Bro Alamagn... Goude bout trec’het Napoléon an trived get an Alamaned, ar re-se oa erruet tro dro da Baris. Ar c’hrogadoù oa echu, ur republik oa bet savet e-lerc’h an impalerezh. Met kumun Paris ne oa ket a-du, tamm ebed, get gouarnamant an aotrou Thiers hag hennezh oa aet kuit betek Versailles e-lec’h chom barzh ur gerbenn en dispac’h... Ha Nathalie Le Mel, begon, startijenn geti c’hoazh, da sevel ur strollad evit ar merc’hed, “Unvaniezh ar merc’hed”, renet geti ha micherourezed all. Ar strollad-se a c’houlenne ingalded etre merc’hed ha paotred, hag ar justis sokial. Nathalie Le Mel oa unan a-verc’hed brudetan ar C’humun, get Louise Michel. Met ar gouarnamant staliet e Versailles ne faote ket dezhan lakaat Kumun Paris da vont araok; kaset n’doa an arme evit hi flastriñ... Ur brezel oa bet, etre Fransizion, Bretoned e-barzh, hag ar gumunarded da vout trec’het get an arme... Nathalie Le Mel hag he strollad merc’hed oa klandiourezed, kentoc’h. Met Nathalie doa dalc’het ur “barrikade” e-pad peder euriad, get merc’hed all, e tenniñ war ar soudarded.
Kaset da Galedonia Nevez...
Ur wezh echu ar Gumun, Nathalie Le Mel oa bet arrestet, barnet ha kondaonet da vout kaset da Galedonia Nevez get kumunarded all, ha chemel ase betek fin he buhez. Louise Michel ha Nathalie Le Mel oa bet kaset du-hont barzh ar memes bag. Louise Michel doa kemeret geti levrioù brezhoneg da zeskiñ hor yezh; ur yezhadur roet dezhi, marteze, get Nathalie Le Mel... Honnezh ha Louise Michel oa mignonnezed, met ne oant ket a-du kement-se. Nathalie oa tost d’ar sokialourion, ha Louise tostoc’h d’an anarkourion... Chomet int c’hwec’h vloaz er Galedonia Nevez. Nathalie oa klanv aliez, ha pell d’he bugale... Nathalie ha Louise oa bet spontet e wellet ar pezh veze graet d’ar re gKanak. Tapet veze dezhe muioc’h mui a zouar get ar Franzision hag ar re se n'o doa doujans ebet evit o sevenadur. Louise Michel 'doa savet ur skol evit deskiñ lenn ha skriv da vugale Kanak...
Marv d’an oad a 96 vloaz
Ur wezh deuet en dro da Baris, Nathalie Le Mel doa labouret e kazetennoù-zo. Met paour bras oa, ha klañv. Kaset oa bet d’an ospis. Nathalie oa erru kozh, met mont a rae bep bloaz da lidañ Kumum Paris. Trist eo bet fin he buhez. Marv oa he bugale ha ne oa ket kazimant den ebed evit ober ar he zro. Marv eo d'ar 25 a Viz Mae 1921, d’an oad a 96 vloaz. Istoer Nathalie Le Mel zo kontet barzh ul levr skrivet e galleg get Eugène Kerbaul hag anvet “Nathalie Le Mel, révolutionnaire et féministe”. N’he doa ket kontet he buhez he-unan dre skrid. Domaj eo.
Christian Le Meut
Eugène Kerbaul zo marv e miz Eost 2005. E levr zo bet adembannet get ar strollad : "Amis de la Commune de Paris", 46 rue des Cinq diamants, 75013 Paris.
08:00 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Buhez sokial/Vie sociale, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Brezhoneg, Nathalie Le Mel, commune de Paris
23/12/2005
Du passé faisons table rase !
Soyons modernes, mesdames messieurs, il n’y a que ça de vrai, la modernité. Alors allons faire un tour du côté des États-Unis, le fleuron mondial de notre modernité contemporaine. Là-bas, les 125 habitants du village de Clark ont décidé de changer le nom de leur commune. Non pas pour lui donner un plus joli nom, ni pour honorer une personnalité ou un fait historique qui se serait produit là... Non, rien de tout ça. Les 125 habitants de Clark ont tout simplement troqué le nom de leur village contre celui d’une marque ! La marque de bouquet numérique appelé Dish, comme il y a Canal satellite ou TPS en France. Une fois abonné à un bouquet numérique et installé une antenne ad hoc (ou le câble), vous captez vingt, trente ou 140 chaînes que vous n’avez pas le temps de regarder ! Ou si vous l’avez, le temps, vous risquez vite une overdose de crétinisme télévisuel; quant aux escarres, elles suivront à force de ne plus bouger !
Le village de Clark s’appelle désormais du joli nom de Dish. En contrepartie les habitants ont reçu chacun une parabole, un lecteur DVD, un abonnement de dix ans à ce bouquet numérique... Et la célébrité ! Car ce coup de pub a fait parler de lui Outre-Atlantique. Le maire de la commune, cité dans Courrier international (01/12/2005), se félicite : “Personne ne savait où se trouvait Clark, tout le monde sait où se trouve Dish”. Mais il est des notoriétés que l’on n’envie pas. Troquer son nom contre une marque, y’a-t-il de quoi être fier ? Et les habitants de Dish n’ont-ils rien d’autre à faire que de passer leur temps à regarder la téloche ?...
Canal-satellitiens, Canal-satellitiennes !
Transposons-nous en France. Prenons une commune un peu perdue dans la campagne où il n’y aurait pas grand chose d’autre à faire d’autres que regarder la télé : Pontivy *, par exemple, troquerait son nom pour devenir “Canal satellite” ! Voilà un nom moderne, ça sonne presque science fiction. On pourrait le prononcer à l’américaine ce qui est le fin du fin de la modernité actuelle : “Chanel satellite”... Et puis, finis les Pontyviens et les Pontyviennes vivent les Canal satellitiens et les Canals satellitiennes : on est carrément dans la science fiction, la guerre des étoiles, Star Wars et tout et tout !
Et je ne parle pas d’une certaine radio au nom imprononçable et quasiment préhistorique, Radio Bro Gwened. Mais où vont-ils chercher des noms pareils ? Il faut moderniser tout ça, faire “djeunes” mesdames messieurs. Utiliser seulement le sigle et le dire à l’américaine, RBG : “Rbgi”, “Selaouit RBji”. Pensez donc à un jeune ou une jeune du coin qui voudrait participer à la Star Ac. Oui, à la Star Académie ou une autre émission de cet acabit. Car le top du top de la promotion sociale et culturelle de nos jours c’est de passer à la télé, même pour y faire n’importe quoi. Alors pourquoi pas aller chanter à la Star Ac ? Mais imaginez donc ce jeune arrivant devant le jury :
“Vous arrivez d’où ?”
- De Pontivy”...
- et vous avez fait quoi avant ?
- J’ai participé au radio crochet de Radio Bro Gwened”. C’est perdu d’avance ! Aucun espoir. Avec un CV comme ça le pauv’ gamin sera viré avant même d’avoir chanté, comme s’il débarquait du Moyen âge.
Ce n’est pas avec des noms comme ça que l’on devient une star du show biz, ni que l’on conquiert de nouveaux marchés ! Modernisons : virons donc ces noms en français et en breton, tout ça s’est dépassé. Amis Pontivyiens amies Pontyviennes, devenez des Canals satellitiens et Canal satellitiennes ! Finie la sauce armoricaine, vive la sauce américaine. Vendons nos noms, nos identités, et du passé faisons table rase comme il est dit dans une chanson célèbre, l’Internationale ! Le problème c’est ce qui reste sur la table après : une bouteille de caca-cola et des hamburgers à regarder devant des feuilletons étasuniens... Que dis-je, des SOAP... Nag ur vuhez bourrapl, me lâr deoc’h ! Quelle belle vie j’vous dis !
Et le mandarin ?
Mais, qui sait, d’ici vingt ans, l’anglais lui-même sera peut-être dépassé par le mandarin... Qu’est-ce que c’est cet oiseau là, vous demandez-vous peut-être ? Et bien c’est la langue officielle en Chine et la langue la plus parlée dans le monde. Et là, Pontivy est à la pointe de la modernité puisqu’on y étudie le chinois dans un lycée juste après y avoir laissé tomber le breton. Loin de moi l’idée de critiquer l’enseignement du chinois, c’est une ouverture linguistique et culturelle; ce qui me pose problème c’est que l’on abandonne le breton, preuve au contraire d’une fermeture culturelle cette fois, voire d’une fermeture sur soi-même et sur son environnement immédiat, fermeture qui mériterait d’être analysée. Mais je ne suis pas psychanalyste... Le syndrome de l'abandon de la langue d'origine sévit un peu partout, notamment en Ecosse (lire les commentaires).
Allez, dalc’homp berr, tudoù ! Tenons bon, auditrices ou auditeurs de Radio Bro Gwened, lecteurs et lectrices de ce blog, que vous soyez de la belle ville de Pontivy ou d’ailleurs. Et surtout ne vendons pas nos noms à des trafiquants d’illusions.
Christian Le Meut
* Rappel : la plupart des textes figurant sur ce blog sont des chroniques pour Radio Bro Gwened, émettant de Pontivy. Rendez-vous le mercredi à 9 h 15 pour la chronique en français, 8 h 15 le vendredi, en breton.
Internet : www.radio-bro-gwened.com
08:40 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Bretagne forever !
22/12/2005
Bezit modern, tudoù !
Deomp d’ar Stadoù Unanet, d’ur pennher anvet Clark e lec’h ma z’eus 125 den e vout e chom... Met echu eo bremañ get Clark : chanchet eo bet anv ar gumun se evit dont da vout Dish...
Perak Dish ? DISH, evel anv ur “boked niverel”, ur “bouquet numérique” anvet DISH, evel ma z’eus “Canal Satellite” pe TPS amañ. Ur wezh koumanantet c’hwi resev er ger ugent pe daou ugent chadenn skinwell, tele ha n’o peus ket amzer da sellet doc’hte, met doc’h ar c’hiz oc’h, ar pezh a gont memestra. C’hwi zo modern. Ma peus amzer memestra da sellet doc’hte, diwallit : tapet vec’h get klanvedoù zo. Dirak usr post skinwell, alies, an empenn a zigresk hag ar c’horf a gresk evit bout lardoc’h.... Ha diwallit d’an “escarres” !
Justawalc’h roet eo bet ur rastell tele, ul lennour DVD hag ur c’houmanant dek vloaz da razh an dud a zo e chom e Clark. Setu penaos emañ bet troket anv o farrez get tud Clark. Laouen bras eo maer ar gumun rak brudet eo bremañ e barrez : “Den ebet a ouie emen a oa Clark, razh an dud a ouia emen emañ Dish” eme an aotrou maer, barzh ar gazetenn Courrier international (01/12/2005). Brudet eo Dish, ya, met brudet brav pe gwallvrudet ? Un taol brud a zo bet graet get ar stall Dish, sur awalc’h, met get tud ar gummun ? Gwerzhiñ anv o farrez evit lakaat en e blas anv ur mark, n’eus ket tu da vout fier kement-se, d’am sonj. Met marsen, an dra se eo, bout modern er Stadoù Unanet.
Met deomp en dro da Vreizh. Klaskomp ur pennher all kollet war er maezioù evel Clark : Pondi, lakoomp... Pontivy e galleg. An anv se a son un tammig re gozh, n’eo ket un anv modern, tamm ebet. Sonjit ta : trokiñ “Pontivy” evit “Canal satellite” war e lerc’h da skouer. Setu un taol brud a feson. Hag ouzhpenn e vehe roet da bep hini kement da sellet doc’h chadennoù skinwell. E lec’h bout “Pontivyien”, tud a Bondi a vehe “canal satellitiens” ! Setu un anv modern, hag a denn doc’h ar skiant fiktion, d’ar skiant faltazi ! Nag un anv modern. Ha da zistagiñ d’un doare saozneg, “Channel satellite”, mar plij...
Ne vehe netra modernoc’h, me lâr deoc’h !
Un anv ragistorel...
Ha ne gomzan ket ag ur radio bennak get un anv tost ragistorel : Radio Bro Gwened. Bizkoazh kement all, nag ur spont ! N’eo ket posupl. N’eus nemet un tra d’ober : saoznekaat an traoù. Larit “Rbiji”, mar plij. Selaouit “RBJ” ! Setu un doare a feson da laret an traoù ! Rak emañ ret sonjal en amzer da zonet. N’eo ket get ar galleg, na get ar brezhoneg, e teuec’h da vout star ar show biz ! Sonjit en ur c’hrennard, pe ur grennardez a Bondi a faotehe monet d’ar Star Akademy e Paris. Ya, rak ur bochad tud yaouank a vremañ a zo bamet dirak ar Star Ak... Ha setu hennezh pe honnezh dirak juri ar Star Ak :
- “A ven e teuit ?”
- A Bondi...
- Ha petra peus graet araok ?
- Kanet m’eus er radio krochet savet get Radio Bro Gwened”...
Setu, kollet d’un taol, a dra sur ! Lakaet er maez an den yaouank hep bout selaouet get ar jury evel ma vehe daet ag ar grenn amzer !
Nann, tud a Bondi, ma faota deoc’h bout doc’h ar c’hiz, chanchit anv ho parrez. “Channel satellite” e lerc’h Pontivy, da skouer, vehe kalz gwelloc’h... Ha perak pas “Channel Disney” ?...
Er maez an amzer paseet, tudoù : “Du passé faisons table rase” ‘vez lâret barzh un ganaouenn brudet : an Etrebroadel... Met petra chom war an daol, goude bout skarzhet an amzer paseet : ur voutailhad kaka kola da eviñ get un hamburger breiñ e sellet doc’h feuilletonnoù war an tele... Beurk.
Madarineg war lerc'h brezhoneg...
Hag ur wezh paseet mod ar saozneg, a benn ugent vloaz, piv ouia, peseurt yezh nevez e vo ret deomp kaozal ? Ar yezh a vez komzet ar muian er bed a bezh : mandarineg, da laret eo, sinaeg. Ha n’och ket plaseet fall amañ, e Pondi. Hervez ar pezh m’eus klewet, lakaet eo bet er maez ar brezhoneg en ul lise evit kelenn mandarineg en he lerc’h... Setu, tud avanset, tud a well pell en amzer da zont ! Bon, marteze, ne wellont ket pell en amzer paseet, nag en amzer a vremañ !... Met se zo un afer all. Deskiñ mandarineg zo un dra vat, ne laran ket, met perak lakaat ar brezhoneg er maez ? Yezh a-orin ar vro-mañ ?
Ale, dalc’homp berr tudoù, ha ne werzhomp ket hon anvioù da zen ebet !
Bevet Pondi ha Radio Bro Gwened !
Ha trugarez deoc'h bout lennet ar pennad se : trugarez 'vez lâret "xie xie" e mandarineg.
Christian Le Meut
10:30 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Etrebroadel/International, Galleg/français, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !