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17/08/2005

Livre : Pratiques d’éducation non-violente

Cet ouvrage paru fin 2004 est une compilation d'environ 50 articles publiés dans la revue Non-violence actualité sur les pratiques en matière d’éducation non-violente en France. La première partie est consacrée à l’école : programmes pour apprendre à mieux vivre ensemble, développement de la médiation scolaire (formation d’enfants médiateurs pour intervenir dans les conflits entre élèves...), démocratie scolaire... La seconde partie présente des initiatives hors de l’école (jeux coopératifs, théâtre, échanges de savoirs, négociation...). La troisième partie aborde les questions pédagogiques : éduquer à la responsabilité, pédagogie Freinet, relations familles-écoles... Enfin la quatrième partie est intitulée “Une éducation à la non-violence pour mieux vivre ensemble”.

En fin d’ouvrage, des textes de références, notamment sur la Coordination internationale pour une culture de la paix et de la non-violence pour les enfants du monde (2001-2010).
Pratiques d’éducation non-violente a été coordonné par Bernadette Bayada et Guy Boubault. Il reprend une dizaine d’articles que j’ai écrits lorsque je travaillais à Non-Violence Actualité (1988-2000).

Pratiques d'éducation non-violente, 14 € (+ port) :
diffusion par Non-Violence Actualité, BP 241, 45202 Montargis cedex.
Mail : nonviolence.actualité@wanadoo.fr
site : www.nonviolence-actualite.org

12/08/2005

Une langue meurt tous les 15 jours

D’autres chiffres sont livrés dans “Cause toujours” (lire "6.700 langues parlées dans le monde), ce numéro de Courrier international consacré aux langues: parmi les 1.200 langues parlées il y a cent ans en Amazonie, 800 ont disparu aujourd’hui ! 96% des langues sont parlées par seulement 4% de la population. La grande majorité des langues sont parlées par de toutes petites communautés. Il y a cinq ans, 51 langues n’étaient plus parlées que par une personne seulement, dont 28 langues aborigènes d’Australie. Tous les quinze jours, une langue disparaît sur notre belle planète...

La langue bretonne sauvée si elle est traitée comme sa cousine galloise
Selon un article paru dans la revue londonienne Prospect le breton ne pourra être sauvé que s’il fait l’objet d’une véritable politique de promotion comme celle menée actuellement au pays de Galles.
Tout au long de l’histoire, des langues sont mortes, comme le latin, ou l’étrusque, une langue que les chercheurs n’ont toujours pas déchiffrée. C’est un processus normal quand il s’inscrit dans la durée : le français, l’italien, le roumain, le castillan, le catalan, etc, ont remplacé le latin en évoluant avec le temps et avec l’apport d’autres langues. Mais l’on assiste aujourd’hui à un phénomène de disparition pur et simple lié au colonialisme et à la mondialisation engagée depuis plusieurs siècles.
Selon le linguiste gallois David Crystal, je cite, “la disparition des langues devrait nous préoccuper au même titre que celle des espèces animales ou végétales. Car cela réduit la diversité de notre planète”. Et, un peu plus loin : “La diversité occupe une place centrale dans la théorie de l’évolution, car elle permet à une espèce de survivre dans des milieux différents. L’uniformisation présente des dangers pour la survie à long terme de l’espèce. Les écosystèmes les plus forts sont ceux qui sont le plus diversifiés”.

Une seule langue et un monde pacifique ?
Autre question d’importance abordé dans ce numéro : le fait de parler une seule et même langue rendrait-il le monde plus pacifique ? Rien n’est moins sur. Beaucoup de guerres ont opposé des nations parlant la même langue, sans parler des guerres civiles et autres génocides : le Rwanda, la Yougoslavie et l’Irlande du Nord sont des exemples récents montrant que le fait de parler la même langue ne signifie pas pour autant que l’on arrive à se comprendre.
Ce ne sont pas les langues qui se font la guerre, mais les gens. Des systèmes démocratiques et respectueux des droits de l’Homme peuvent permettre à des communautés de langues différentes de coexister.
Mais je ne résiste pas à l’envie de vous livrer des citations de l’écrivain libanais Amin Maalouf, cité dans ce numéro spécial : “Il suffit de contempler l’Algérie pour se rendre compte des effets désastreux d’une politique de viol linguistique et culturel. Imposer une langue à un peuple aux dépens de sa propre langue est toujours une agression aux conséquences tragiques”. Je crois que cette affirmation n’est pas uniquement vraie pour l’Algérie. Mais écoutons encore Amin Maalouf : “La véritable attitude civilisatrice, la véritable contribution à une gestion pacifique du monde inquiétant où nous vivons, c’est de consolider et d’organiser harmonieusement la diversité culturelle et linguistique des hommes pour que nul ne se sente bafoué, marginalisé, exclu, incompris, méprisé, et que nul ne soit tenté par le langage de la violence. Cela suppose que l’on s’emploie à conforter la place de toutes les expressions culturelles et à faire en sorte que chaque personne puisse accéder à la modernité dans sa propre langue”.

Ashoge !
Respecter les langues, c’est respecter les peuples et populations qui les parlent. Et, comme l’écrit un linguiste français, “La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste”. Un combat pour les droits de l’Homme, par exemple ?
“Cause toujours”, ce numéro spécial de Courrier international sur les langues de la planète se termine par un liste du mot “merci” traduit en 441 langues. Alors, savez-vous comment l’on dit “merci” en langue apache ? “Ashoge”... Et cette langue était encore parlée par 15.325 personnes en 1990, selon les chiffres de Courrier international.
Alors "ashoge" d'avoir pris de votre temps pour lire cet article.

Christian Le Meut

Ur yezh a ya da goll bep pemzek deiz

Sifroù zo bet embannet barzh "Cause toujours" (lennit ar pennad "6.700 yezh komzet er bed") a ziout ar yezhoù en arvar. E touez ar 1.200 yezh a veze komzet kant vloazh zo en Amazonia, 800 zo marv dija ! 96 % ag ar yezhoù bev c’hoazh er bed a bezh a vez komzet ged 4 % ag ar poblans ! Pemp bloaz zo, 51 yezh ‘veze komzet get un den hepken, dreist holl get Aborigened en Australia. Hag ur yezh a ya da goll bep pemzek deiz er bed ! Spontus, neketa ?
Hervez ur pennad skrid embannet war "Prospect", ur gazetenn a Londrez, ne vo ket savetaet ar brezhoneg mard n’eo ket sikouret evel ar pezh e vez graet e Bro Gembre bremañ...
Goulennoù a bouez zo e barzh ar gazetenn se : perak emañ fall bout kollet kement se a yezhoù ? Hervez David Crystal, kelenner yezhoniezh e Kembre (skrivañ a ran e galleg, n’on ket barrek awalc’h evit treiñ), “la disparition des langues devrait nous préoccuper au même titre que celle des espèces animales ou végétales. Car cela réduit la diversité de notre planète”. Hag, un tammig pelloc’h : “La diversité occupe une place centrale dans la théorie de l’évolution, car elle permet à une espèce de survivre dans des milieux différents. L’uniformisation présente des dangers pour la survie à long terme de l’espèce. Les écosystèmes les plus forts sont ceux qui sont le plus diversifiés”.

Ur bed habaskoc'h get ur yezh hepken ?
Ur goulenn all : hag en e vehe habaskoc’h, pasifikoc’h ar bed ma vehe komzet ur yezh hepken ? N’eo ket sur : e Yougoslavia, en Iwerzhon hanternozh, er Rwanda, hag all, e vez komzet ur yezh nemetken, ha, neoazh, brezeloù spontus a zo bet er broioù se. Ar brezel ne vez ket graet get ar yezhoù, met get an dud. Ma z’eus ur vuhez demokratelezh, ma vez respetet gwirioù mab den, moian zo beviñ asambles get yezhoù dizhenvel.
An dra se ‘zo displeget get Amin Maalouf, ur skrivagner a Vro Liban : “La véritable attitude civilisatrice, la véritable contribution à une gestion pacifique du monde inquiétant où nous vivons, c’est de consolider et d’organiser harmonieusement la diversité culturelle et linguistique des hommes pour que nul ne se sente bafoué, marginalisé, exclu, incompris, méprisé, et que nul ne soit tenté par le langage de la violence. Cela suppose que l’on s’emploie à conforter la place de toutes les expressions culturelles et à faire en sorte que chaque personne puisse accéder à la modernité dans sa propre langue”.

Ur sort brezel ?
Met Amin Maalouf a gomz ivez a ziout Aljeria : “Il suffit de contempler l’Algérie pour se rendre compte des effets désastreux d’une politique de viol linguistique et culturel. Imposer une langue à un peuple aux dépens de sa propre langue est toujours une agression aux conséquences tragiques”. Gwir eo ar frasenn se ha pas hepken evit Aljeria. Doujiñ ar yezhoù a dalv respestiñ an dud, ar pobloù a gomz ar yezhoù-se. Gwir eo ur frasenn al, lâret get ur “yezhoniour” a Frans Pierre-Jean Calvet : “La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste”.
E fin ar gazetenn, e kaver ur rol ged ar ger “trugarez”, troet e 441 yehz... Goueit a rit penaos e vez lâret “trugarez” e yezh albaneg ? Pas ? “Falemdiri”. Hag en apacheg ? “Ashoge”.
“Ashoge” deoc’h bout lennet ar pennad-man !

Christian Le Meut

11/08/2005

6.700 langues parlées dans le monde

Voulez-vous faire un petit voyage afin de mieux connaître les langues parlées dans le monde entier ? Rien de plus facile, il suffit de lire un numéro spécial de l’hebdomadaire “Courrier international” intitulé “Causes toujours” et paru en mars 2003. Chaque semaine Courrier international traduit en français des articles du monde entier sur l’actualité international, mais ce numéro spécial est uniquement consacré aux 6.700 langues parlées au jour d’aujourd’hui sur notre belle planète. Il coûte 6,5 euros. La première partie comporte des articles expliquant cette diversité linguistique et comment sont apparues les langues anciennes, comme l’indo européen qui est, dans l’état actuel des connaissances historiques, la langue mère de la grande majorité des langues parlées en Europe aujourd’hui, langues latines, celtiques, germaniques, etc.

Le français 12e langue parlée
Il y a ensuite une sorte de panorama des langues les plus parlées dans le monde. Le champion est le chinois, parlé par plus d’un milliard de personnes. Mais, là aussi, une vraie diversité existe, des dialectes à foison, et des débats et tensions existent entre les partisans de ces différents dialectes. La seconde position est tenue par l’anglais quant à la troisième, elle va à l’hindi, langue nationale de l’Inde parlée par près de 900 millions de personnes. Le français arrive douzième avec 125 millions de locuteurs.
Le destin de l’anglais est étrange. Au Moyen-âge, et même jusqu’à la Renaissance, cette langue était fortement méprisée par les élites intellectuelles britanniques et européennes car elle était surtout la langue du peuple, la langue des pauvres. Aujourd’hui, elle est devenue la langue internationale, par les hasards de l’histoire. Mais des questions sont posées dans ce numéro sur l’avenir de l’anglais et de sa position dominante. Les anglophone de langue maternelle sont à peine 6% de la population mondiale, quand les sinophones sont 15%. La domination de l’anglais sur internet tendrait à se réduire au profit d’autres langues et, là où il est parlé, l’anglais se mélange souvent avec d’autres langues, comme à Singapour ou aux Etats-Unis. L’on voit ainsi apparaître des dialectes nouveaux comme le “spanglish” aux Etats-Unis.

Surprise québécoise
D’autres surprises nous attendent à la lecture des articles. Ainsi, l’on découvre que le système fédérale canadien est officiellement bilingue, anglo-français, depuis 1969, mais que le Québec refuse d’appliquer certaines lois sur le bilinguisme dans sur son territoire... Cela l’amènerait à donner plus de droit à sa minorité anglophone ! Du coup, cette attitude entraîne des tensions avec les autres communautés francophones du Canada, minoritaires, elles, comme au Nouveau Brunswick et au Manitoba.

(A suivre)

Christian Le Meut

6.700 yezh komzet er bed

Faota deoc’h gober un dro vale evit anavezout gwelloc’h ar yezhoù komzet er bed ? Penaos gober ? Hep finval e met e lenn un niverenn ispisial Courrier international” anvet “Cause toujours”, bet embannet e mz Meurzh 2003. Courrier International zo ur gazetenn sizhunveg e lec’h ma vez embannet pennadoù skrid ag ar bed a bezh troet e galleg.
E penn kentan “Cause toujours” emañ displeget perak ez eus kement se a yezhoù er bed, hag a venn e ta ar yezhoù se. Da skouer, a venn e ta an “indo europeaneg”, yezh mamm ar yezhoù keltiek, latinek, germanek, ha c’hoazh.
Goude, kiniget eo ur sort “panorama” ag ar yezhoù komzet ar muiañ. Ar maout a ya d’ar sineg, komzet get ur millard a dud. Met n’eus ket ur yezh sineg hepken, met ur bochad a barlantoù, a rannyezhoù, ha bec’h un tammig etreze... En eil blas e kaver ar saozneg, komzet get tost ur milliard a dud ivez, hag en terved plas an hindi-ourdou komzet get 900 million a dud e Bro India dreist holl.


Ar saozneg dispriziet en Amzer grenn !
Iskis eo istor ar saozneg. Gwezhall goz, en Amzer grenn, e veze gwellet fall ar saozneg get tud desket en Europa; komzet veze hepken get ar bobl, get ar re baour. Breman emañ ar yezh se ar yezh etrebroadel ! Met peseurt dazont eviti ? Bez eus nemet 6 % a saoznegerion a vihanig er bed a bezh, pa ez eus 15 % a sinegerion a vihanig.
Tamm ha tamm muioc’h mui a dud a skriv war internet yezhoù estroc’h evit ar saozneg. E broioù zo, ar saozneg e vez mesket get yezhoù all, ha savet vez mod-se yezhoù nevez evel ar “spanglish”, meskaj etre spagnoleg ha saozneg er Stadoù unanet.
Traou souezhus all zo e barzh “Cause toujours” : da skouer, a ziout ar C’hanada... Eno, tud a gomz galleg e bro Gebek met ivez e lec’hioù all evel er Brunswick Nevez hag er Manitoba. Met, abaoe 36 vloaz, ar C’Hanada zo deuet da vout ur vro diyezhek, ged lezennoù evit mirout ar galleg... Souezhus eo : tud n’int ket a-du get an dra-se er C’Hebek a gaos ma vehe ret dezhi reiñ muioc’h a droadoù d’ar saoznegerion a vev e bro Gebeg !

(Da heuliañ)

Christian Le Meut

09/08/2005

Histoire : la manifestation du 22 mars 2003 pour la langue bretonne

Je suis allé manifester le 22 mars 2003 dans les rues de Rennes pour la langue bretonne. La journée était belle et une foule pacifique a envahi les rues de cette grande ville. D’après les journaux, nous fumes 15.000 à manifester ce jour-là. C’est beaucoup mais, à mon avis, c’est une estimation minimum, je pense que nous étions plutôt 20.000. Des gens étaient venus de toute la Bretagne : écoliers, collégiens ou lycéens des écoles Diwan et des écoles bilingues, étudiants, parents, membres d’associations, etc.
Il était agréable aussi de voir autant de musiciens. Lors de la manifestation pour Diwan dans les rues de Vannes, en septembre dernier, nous étions trois mille personnes mais... cinq musiciens seulement ouvraient la marche. Le 22 mars, c’était plutôt l’équivalent de cinq bagad qui ouvrait la manifestation : un lien a ainsi été fait entre la langue et la musique, entre le milieu des sonneurs et celui des bretonnants : c’est important, car ce lien ne semble pas avoir toujours existé. Pourvu que cela dure.

Non à la guerre, oui au breitzel !
J’avais apporté une banderole un peu étrange pour cette manifestation, sur laquelle était écrit en breton “Brezel en Irak, n’omp ket a du” : “Guerre en Irak, nous ne sommes pas d’accord”. J’avais hésité un peu à l’apporter car la paix en Irak n’était pas le but de cette manifestation mais j’avais envie de manifester pour les deux causes en même temps. Aider par une amie, nous avons porté cette banderole tout le long du parcours et elle a été bien accueillie. Certaines personnes sont venues me demander ce qu’elle signifiait. D’autres ont vu “brezel” et ont cru à une allusion au fameux “breitzel” avec lequel le président Bush faillit s’étouffer ! D’ailleurs un autre manifestant avait un écriteau : “Brezel nann, breitzel ya”. “Non à la guerre, ou au breitzel”.
Dans le même temps une autre manifestation s’était formée, place de la mairie, contre la guerre. Les deux cortèges ont suivi leur chemin mais les organisateurs des deux manifestations s’étaient concertés pour qu’elles se rejoignent sur la place du Parlement. Emus, nous vîmes arriver le cortège pour la paix. Le premier discours à la tribune, installée pour l’occasion, fut celui d’un membre du Mouvement de la paix qui demanda l’arrêt immédiat des combats et le respect des lois internationales. Patrick Malrieu, président du Conseil culturel, lui emboîta le pas en demandant également l’arrêt des combats et le respect des textes internationaux garantissant les droits de l’Homme, en Irak comme en France, notamment en ce qui concerne les langues régionales.

Faible écho médiatique
Préparée depuis plusieurs mois, la manifestation pour la langue bretonne a eu la malchance de tomber en même temps que le début des combats en Irak. Cela n’a pas nui à la mobilisation mais, par contre, cela a nui à son écho médiatique. Focalisés sur la guerre, les radios, télés, journaux nationaux n’ont que peu parlé de cet événement. C’est dommage, car nous manifestions dans la bonne humeur pour être vus, entendus, écoutés. Nous l’avons certainement été, entendus, à Rennes, puisque les bagadoù se sont arrêtés pour donner un aubade devant le conseil régional ! Mais avons-nous vraiment été entendus par les élus ? Et entendus jusque Paris ? Rien n’est moins sûr même si 15.000 à 20.000 personnes, ce n’est pas rien.
Mais cette manifestation a eu un autre effet : redonner le moral et du tonus aux manifestants, ce n’est déjà pas si mal, d’autant qu’il faudra sûrement retourner manifester.

Christian Le Meut

Istor : manifestadeg evit ar brezhoneg an 22 a viz Meurzh 2003

Bet oan bet e vanifestiñ d’an 22 a viz Meurzh 2003 evit difenn ar brezhoneg war straedoù Roazhon. Brav oa an amzer hag ur bochad a dud oa, 15.000 hervez ar pezh m’eus lennet war ar c’hazetennoù. D’am sonj, ni oa un tammig muioc’h, 20.000 marteze, peogwir oa leun a dud kreiz ker Roazhon. Aloubet oa bet ar ger vras get tud deuet a Vreizh a bezh : skolidi, skolajidi, liseidi, studierien, kerent, bagadoù, gevredigezhioù ha c’hoazh. Tud a ranvroioù all oa deuet ivez. Bourrapl tre oa gwellout kement-se a dud, hag ivez, kement se a sonnerion. Sonj m’eus ag ar vanifestadeg diwezhañ, e Gwened, evit Diwan, e miz Gwengolo 2002 : 3.000 den ha pemp soner hepken.
E Roazhon, ne oa ket pemp soner a oa ganeomp met kentoc’h pemp bagad. Al liam a oa bet graet etre ar sonerezh hag ar yezh : un dra a bouez eo, kar al liam se ne oa ket graet alies tre araok war a seblant. Get ma pado !

Nann d'ar brezel ya d'ar breitzel !
Bet oan bet e vanifestiñ d’an 22 a viz Meurzh 2003 evit difenn ar brezhoneg war straedoù Roazhon. Brav oa an amzer hag ur bochad a dud oa, 15.000 hervez ar pezh m’eus lennet war ar c’hazetennoù. D’am sonj, ni oa un tammig muioc’h, 20.000 marteze, peogwir oa leun a dud kreiz ker Roazhon. Aloubet oa bet ar ger vras get tud deuet a Vreizh a bezh : skolidi, skolajidi, liseidi, studierien, kerent, bagadoù, gevredigezhioù ha c’hoazh. Tud a ranvroioù all oa deuet ivez. Bourrapl tre oa gwellout kement-se a dud, hag ivez, kement se a sonnerion. Sonj m’eus ag ar vanifestadeg diwezhañ, e Gwened, evit Diwan, e miz Gwengolo 2002 : 3.000 den ha pemp soner hepken.
E Roazhon, ne oa ket pemp soner a oa ganeomp met kentoc’h pemp bagad. Al liam a oa bet graet etre ar sonerezh hag ar yezh : un dra a bouez eo, kar al liam se ne oa ket graet alies tre araok war a seblant. Get ma pado !
Degaset m’boa ur vanderolenn un tammig iskis evit ar vanifestadeg se : “Brezel e Irak, n’omp ket a du” a oa skriwet warni. Ne oa ket pal ar vanifestadeg se met faote diñ lavarout an dra se e brezhoneg ha manifestiñ evit an daou dra d’un taol. A gaos d’an dra se ne oan ket en ma bleud penn da benn araok mont da vanifestiñ. Met degemeret mat tre emañ bet ma vanderolenn, douget e pad ar vanifestadeg genin hag get ur vignonez diñ. Tud zo deuet evit goulenn ganin petra a dalve ar pezh skrivet warni. Tud all o deus gwellet ar ger “brezel” hag o deus sonjet ag “ar breitzel” debret a dreuz un tammig araok get ar president Bush. Tost oa bet d’en em stoufiñ get ar gwastell spontus se... Un den yaouank en doa savet ur skritel a ziout an afer se : “Nan d’ar brezel, ya d’ar breitzel”.

N'omp ket bet klewet
E pad an amzer se oa ur vanifestadeg all war plasenn an Ti ker Roazhon, a enep ar brezel en Irak. Ni oa war plasen ar parliamant. Me gave domaj gwellout div vanifestadeg e memes mare met, benn ar fin, aozet mat oa an traou. An div vanifestadeg o deus manifestet pep hini d’he du met, e fin an abardaez, ar vanifestadeg evit ar peoc’h zo deuet ganeomp war plasenn ar parliamant. Fromus oa. Un den ag ar “mouvement de la paix” en deus komzet evit ar peoc’h. Patrick Malrieu, prezidant ar C’huzul sevenadurel, ‘deus komzet a c’houde evit goulenn an dra se ivez, hag evit goulen get ar stad Bro c’hall respetiñ gwiriou mab den a ziout ar yezhoù rannvroel.
Ar vanifestadeg evit ar brezhoneg oa aozet, kempennet, abaoe pell met, ben ar fin, an 22 a viz Meurzh ne oa ket an deiz gwellan evit manifestiñ a gaos d’ar brezel a gomanse e Bro Irak. Ar skinwelloù, ar skingomzoù hag ar c’hazetennoù n’o deus ket komzet kalz a ziout ar vanifestadeg se. Domaj eo peogwir e vanifestaemp evit bout klevet, gwelet ha selaouet get ar re all ha get ar bolitikourien a Vreizh (m’eus ket gwellet kalz anezho e pad ar vanifestadeg) hag a Frans a bezh. 15.000 pe 20.000 mil a dud, n’eo ket netra met evit pemp departamant.
Met e vo deomp ret deomp mont en dro da vanifestiñ. N’eo ket echu al labour. Neoazh, un devezh bourrapl tre m’eus bewet an 22 a viz Meurzh. An devezh se en deus roet diñ, ha d’ar vanifestourien all d’am sonj, muioc’h a energiezh, a veugon da genderc’hel.
Christian Le Meut

07/08/2005

Bien loin du Manitoba

Le Manitoba est un pays immense situé dans les plaines du Canada. C’est un état membre de la fédération canadienne. Après l’arrivée de Jacques Cartier à l’embouchure du fleuve St laurent, au XVIème siècle sous le règne du roi François Ier, la ville de Québec fut fondée ainsi que des établissements français. Des colons arrivèrent et s’installèrent là mais, au fil du temps, certains partirent plus loin : des agriculteurs et des chasseurs, dans des régions non contrôlées encore par la France ou l’Angleterre, où ils se mêlèrent à des populations indiennes, les Cree, notamment. Ainsi apparut une nouvelle population, des métisses et de nouvelles langues, mélanges des langues indiennes et de français, ou d’anglais, suivant les endroits.
Après quelques siècles, ces populations virent arriver l’armée anglaise. Elle voulait prendre possession de ces immenses régions, ce qui fut fait, après une courte guerre, dans les années 1860. Les métisses furent battus mais, à cette occasion, le premier gouvernement du Manitoba fut créé par l’un d’entre eux, Louis Riel, pendu haut et court en 1884 par l’armée britannique.


"Speak white" : "Parlez anglais" !
Pendant longtemps encore, les métisses et les francophones furent mal vus au Manitoba. La langue officielle était l’anglais et il n’y avait pas de place pour la français dans cette région... Un reportage est passé il y a quelques années sur la Cinquième à propos de la langue française dans cette région. Un homme d’une soixantaine d’années, francophone de naissance, racontait qu’un jour, alors qu’il parlait français dans la rue, une personne qu’il ne connaissait pas lui a dit : “Speak white”, ce qui veut dire “Parlez blanc”. Comme le français était parlé par des métisses, cette langue était vue comme une langue de “sauvage”, d’Indiens, de “ploucs” pour ainsi dire... Un peu comme l’était le breton il n’y a pas encore longtemps ici et cette image n’est pas complètement effacée...
Mais voilà, depuis une vingtaine d’années, la constitution canadienne reconnaît le français comme langue officielle. Elle a donc sa place au Manitoba. Des écoles françaises ont été créées. Certaines fonctionnent sur le mode de l’immersion, comme Diwan en Bretagne. Dans certaines grandes villes ces écoles rencontrent un succès certain car les familles considèrent que parler deux langues est un atout. Certaines familles, autrefois francophones mais passées à l’anglais, trouvent là le moyen de renouer avec leurs origines. Le français semblent donc avoir retrouver un avenir au Manitoba !

Les oeillères des médias parisiens
Toutes ces informations, je les ai apprises en regardant un documentaire sur la Cinquième et en écoutant, par hasard, une émission d’une heure sur France Inter. Et je me suis posé la question : quand ai-je entendu ou vu pour la dernière fois une émission d’une heure ou un documentaire sur l’état des langues régionales en France, sur l’état du basque, de l’alsacien, du breton, sur une chaîne nationale ?... Je ne m’en souviens même pas, sauf sur France 3 Bretagne. Mais les médias nationaux s’intéressent-ils aux langues régionales, pas si sûr. Il leur est plus facile d’aller voir des gens qui luttent pour leur langue au Manitoba, surtout s’il s’agit d’y sauver la française, plutôt que de s’intéresser aux gens qui ici, en France, veulent sauver leurs langues !
Mais il est vrai que la Constitution française ne laisse aucune place aux langues régionales, quand la Constitution canadienne reconnaît au moins deux langues et que les peuples améridiens peuvent éduquer leurs enfants dans leurs langues d’origine...
C’est vrai, nous sommes vraiment très loin du Manitoba.

Christian Le Meut

Pell emañ ar Manitoba

Ar Manitoba zo ul lodenn ag ar C’Hanada, e kornog Bro Gebek. Degouezhet oa Jacques Cartier er C’Hanada e penn kentan an XVIe kantved, mare ar roue Fanch Ie. Labourizion douar, jibouesourion, kenverzourion a Vro Frans oa daet ha savet oa bet ar ger vras Kebek. Tamm ha tamm ul lodenn ag ar re se oa aet pelloc’h, betek plaenenn ar Manitoba. Hag ar re se, jibouesourion kentoc’h, d’en em zimezhiñ get indianezed. Mod se oa bet ganet metissed ha parlantou nevez etre ar galleg ha yezhoù indian evel ar “Cree”, da skouer...

Ar Manitoba zo bet poblet evel-se betek ar dro 1860, mare aloubigigezh ar Manitaba get arme Bro Saoz. Ne oa ket bet goulennet an aotre get an Indianed, pe ar Vetissed pe ar gallegerien... Ur brezel oa bet met aet oa an trec’h get an Inglezed. Gouarnamant gentañ ar Manitoba oa bet savet, get Louis Riel e penn, ur metis, bet krouget ar lerc’h get an arme a Vro Saoz .

Ar galleg, yezh ar blouked
E pad pell amzer a c’houde, e veze fallwellet ar Vetissed hag ar re a gomze galleg er Manitoba, daoust ma oa anezhe al lodenn vrasan ag an dud er c’herioù bras betek fin an XIXe kantved. Ar saozneg oa deuet da vout ar yezh ofisiel hag ar galleg e veze gwellet evel ur yezh komzet ged sauvajed, Indianed, da lavaret plouked, tud gouez.
Barzh ur film m’eus gwellet war ar chadenn 5, un den kozh, galleger a vihan, a lâre an istor se : “Ur wezh e oan o gomz galleg er maez hag un den all, n’anaouen ket anezhan, ur saozneger, n’oa lavaret din : “Speak white””... “Speak white””. ne blije ket dezhan klevout galleg ha “speak white” a dalve : speak gwenn, komz saozneg...

Hiriv an deiz, miliadoù a gallegerien hag a vetissed a zo c’hoazh er Manitoba, met nebeutoc’h nebeut a gomz galleg pe ar yezhoù ganet ag ar galleg hag ar yezhoù indian. Dilezet a zo bet ar galleg get ur bern tud... Met, abaoe ugent vloaz, ar vonreizh, ar “gonstitution” ag ar C’hanada zo bet chanchet evit lakaat ur plas d’ar galleg deuet da vout yezh ofisiel ar C’hanada a bezh get ar saozneg. Skolioù divyezheg a zo bet krouet e lec’h ma vez kelennet ar galleg d’an doare “soubidigezh”, evel Diwan e Breizh. Muioc’h mui a familhoù a gas o bugale d’ar skolioù se peogwir e vez gwellet mat komz div yezh ! Un dazont zo bremañ evit ar galleg e Manotiba, war e seblant...

Un dazont memestra ?
Desket m’eus an traoù-se a gres d’un abadenn m’eus gwellet war ar skinwell hag, ivez, a gres d’un abadenn hir, un euriad, m’eus klewet war France Inter... Interesus tre oa ar pezh m’eus desket mod-se met biskoazh m’eus klewet pe gwellet un abadenn evel se a ziout ar yezhoù rannvroel evel an euskareg, an alzasianeg pe ar brezhoneg, war an tele pe ar radio e Frans. Nemet war Frans 3 Breizh ! Ar mediaou a Baris a ya pell, betek ar Manitoba, da welled tud a stourm evit o yezhoù. Bez eus tud a stourm aman evit o yezhoù ivez, e Frans. Met ne vezont ket gwellet war an skinwelloù, ha klewet war ar skingomzoù e Bro C’hall. Met n’int ket bet anavezet ar yezhoù-se evel yezhoù ofisiel.Ya, sur awalc’h, pell emañ ar Manitoba.

Christian Le Meut

06/08/2005

Ar golvaned en arvar ?

Petra nevez get ar golvaned, ar filiped ? C’whi a sonjo, marteze, emañ ar goulenn se souezhus awac’h... Met, hervez skiantourion zo e Breizh veur, Belgia, Spagn, ha c’hoazh, emañ an arvar al laboused se. Aet eo niver ar golvaned war izelaat abaoe war dro ugent vloazh, betek 95 % er c’herioù bras ! Ha betag 70 % war er maezioù !
Al louzoù kimiek (herbisidoù, pestisidoù, ha c’hoazh) lakaet war an tachennoù get al labourizion douar vehe kaos ag an dra se. Met pas hepken, peogwir ne zisplega ket an dra se perak a ya da vervel ar golvaned er c’heriou bras. Traou all zo tammallet get skiantourion : an esañs diblom, da skouer. Benzen hag eter a vez lakaet e barzh an esañs se evit kemer plas ar plom, met ne vehe ket mat evit ar golvaned. Ne vourront ket tamm ebet an eter !... N’eus nemet 5 % ag eter e barzh an esañs en Europa, pa vez lakaet 15 % dre gant er Stadou unanet. Hervez lezennoù an Europa an eter a zo danjerus awalc’h evit yec’hed an dud... Hag evit ar golvaned ivez.

Danjerus evit al loened, danjerus evit an tud ?
Met un displegadur all ‘zo. Hervez ur skiantour a Spagn, e telehe bout bout tamallet ivez ar pellgomzerion hezoug (“portable”) hag ar skignoù, ar “radiation” graet gete e peb lec’h met kentoc’h er c’herioù bras e lec’h ma ya da vervel ar golvaned. Er c’herioù bihanoc’h, e lec’h ma n’eus ket kement se a skignoù, niver ar golvaned a chom ingal.
Ar sort “saotradur elektromagnetek” graet a zo, war a seblant, danjerus evit ar golvaned met ivez evit loened all evel ar razhed...
Mard eo danjerus evit loened zo, danjerus eo ar saotradur elektromagnetek evit an dud ivez ?

Christian Le Meut

04/08/2005

Claude Hagège : 25 langues meurent par an !

medium_Hagsouffle193.jpgJe suis allé écouter Claude Hagège, le célèbre linguiste à Mellac, dans le Finistère. 700 personnes étaient venues entendre ce professeur au Collège de France. Passionné depuis l’enfance par les langues, Claude Hagège en parle avec ferveur. 5.000 langues sont encore parlées de par le monde, mais 25 disparaissent chaque année, selon Hagège. Les langues parlées par les Indiens d’Amérique du nord, par exemple, sont en grand danger. Claude Hagège travaille avec eux, notamment avec les Sioux. Ces peuples sont, encore aujourd’hui, confinés dans des réserves, sans perspectives d’avenir, et beaucoup d’Indiens, chômeurs, sombrent dans l’alcoolisme...


L'allemand de Goethe et l'italien de Dante
Les explications de Claude Hagège sur les langues dans quelques pays d’Europe proches ont été très intéressantes. En France, la langue parlée à Paris et autour de Paris est devenue langue officielle du royaume suite à la décision de France Ier. Rien de commun en Allemagne, par exemple, où l’allemand littéraire, l’allemand écrit, s’est formé sur la base de la traduction de la bible par Martin Luther. Celui-ci a traduit les évangiles dans le dialecte allemand parlé dans sa région, qui est devenu la base écrite. Une forme d’unité linguistique s’est formée avant l’unité politique, alors qu’en France, la langue a été un outil du pouvoir en place pour imposer l’unité politique. En Italie, c’est le dialecte italien écrit par Dante, et sa Divine comédie, qui a servi de base à l’écriture et à l’italien contemporain. Mais beaucoup de dialectes sont encore parlés et écrits, comme dans le Piémont, par exemple.
Le cas de l’Inde est également intéressant. Ce pays compte plusieurs langues officielles mais, surtout, des millions de personnes polyglottes, parlent plusieurs langues. Certains pays d’Europe, comme la Belgique et la Suisse, comptent également plusieurs langues officielles, pas moins de huit pour la Suisse. Mais Hagège regrette de constater que peu de Belges et peu de Suisses maîtrisent une autre langue parlée dans leur pays. Les francophones ne sont que francophones et peu pratiquent le flamand en Belgique, l’allemand ou l’italien en Suisse. Il regrette également que si peu de Bretons parlent la langue bretonne... Il n'est pas le seul !

Une sorte de show... à l'américaine ?
il nous a d’ailleurs parlé un peu breton et soutenu qu’il aurait ét é capable de faire sa conférence en breton s’il avait été sûr de pouvoir être compris... Vrai ou faux ? Le monsieur est un peu cabot et nous a fait un show, tel un acteur, multipliant les pics à l’égard des Etats-Unis. Mais, revenons à la Bretagne. Hagège estime que le breton sera sauvé si les familles envoient massivement leurs enfants apprendre la langue bretonne à l’école... L’Etat français devra fournir les professeurs en nombre suffisant pour la demande. Il estime, par contre, qu’il ne faut pas rendre obligatoire le breton à l’école. Point sur lequel je me permettrai d’êtr en désaccord avec cet éminent linguiste. Enfant, j’ai dû faire une “initiation au latin” au collège, sans que l’on me demande mon avis. selon les professeurs, cette initiation me servait car je pouvais, ainsi, mieux comprendre l’origine des mots français... Mais, en Basse bretagne, la très grande majorité des noms de lieux et de familles viennent du breton ! Pourquoi ne pas instaurer une initiation au breton en cinquième, par exemple, afin de donner une connaissance minimale de la langue et de l’histoire de la Bretagne aux enfants qui, comme bien souvent leurs parents, en ignorent tout ou quasiment ?

Claude Hagège est partisan de l’apprentissage précoce des langues vivantes : avant dix ans, il préconise d’apprendre trois langues vivantes à l’école primaire et affirme que les enfants en sont capables. Mais il est inquiet devant la place prédominante de l’anglo-étasunien, et préconise l’introduction d’autres langues comme l’espagnol, l’allemand, voire les langues dites régionales... Cela contribuerait à élargir l’esprit des enfants et leurs capacités d’apprentissage d’autres langues.

Charlemagne, un germanophone !
Pour finir, voici une information que j’ai apprise ce soir là : certains rois de France ne parlaient pas le français ! Ainsi, les Mérovingiens et les Carolingiens ne parlaient pas le vieux français parlé à l’époque, mais une langue germanique, puisqu’il s’agissait de Francs, un peuple d’origine germanique. Clovis parlait une langue germanique dont serait proche le francisque mosellan, une langue encore parlée dans le département de la Moselle, mais par de moins en moins de gens... La même chose pour Charlemagne ! Ce que l’histoire officielle française se garde bien d’apprendre aux enfants.

Christian Le Meut (2003)



Claude Hagège : 25 yezh a ya da goll bep bloazh !

Bet on bet e selaou prezegenn Claude Hagège, e Mellak. 700 den oa deuet da weled ar c’helenner-se, a labour e barzh ar “Collège de France” hag a zo un arbenigour war ar yezhoù : ul "linguiste". Aet eo sot Claude Hagège get ar yezhoù abaoe e vugaleaj. Komz a ra buan, get e galon, a ziout yezhoù ar bed a bizh. Hervezan, war dro 5.000 yezh a vez komzet war an douar bremañ met 25 a varv pep bloazh ! Ar yezhoù komzet get an Indianed ag Amerika hanternozh zo en arvar bras. Claude Hagège a labour get ar pobloù-se, evel ar Siouxed, a zo e chom e barzh “lec’hioù” (“réserve”) e lec’h n’o deus ket kalz a dra d’ober. Dilabourion ha... lonkerion int deuet da vout kentoc’h, bugale Sitting Bull.

Luther en Alamagn...
Interesus bras oa ar pezh bet lâret deomp get Claude Hagège a ziout broioù all ag Europa, hag a ziout ar brezhoneg. Krogomp get broiou all ag Europa. Hagège n’eus displeget penaos a oa bet stumet ar yezhoù “ofisiel”. E Frans, ar rannyezh komzet e Paris ha tro dro Paris a zo deuet de vout ar yezh ofisiel a drugarez da Fanch ar gentañ, er XVIe kantved. Dishenvel eo en Alamagn, e lec’h ma oa bet savet an “alamaneg lenegel” get Martin Luther pa oa bet troet getan ar Bibl en alamaneg komzet getañ hag a zo deuet de vout, war lerc’h, an “alamaneg skrivet”. Met, hiriv an deiz, ur bochad rannyezhoù a vez komzet en Alamagn hag ar Stad n’eus ket savet lezennoù evit stourm a enepte evel ar pezh a vez graet e Frans.

...Ha Dante en Italia
Heñvel eo ar jeu e bro Italia : ur bern a rannyezhoù a vez komzet eno, evel er Piemont, met ne vezont ket  fall gwellet get ar Stad. An italianeg skrivet a zo bet savet ged Dante get e levr “La divine comédie”. Dante n’eus implijet ivez ur rannyezh hag a zo deuet da vout an italianeg skrivet. Claude Hagège en deus displeget ivez ar jeu e broioù pelloc’h. Da skouer en India. Ur bochad yezhoù ofisiel zo du-hont ha kalz a dud a gomz meur a yezhoù: an hindi, ar gujarati, ar saozneg hag all. N’eo ket ar memes jeu e Suisse hag e Belgia e lec’h ma z’eus ivez meur a yezhoù ofisiel met, re alies, an dud a gomz nemet ur yezh hepken, daoust ma e vez desket div pe ter yezh er skolioù. Hag Hagege a gav domaj an dra-se, komz nemet ur yezh barzh ur vro liesyezhek... Ha kavout a ra fall ivez stad ar brezhoneg hiriv an deiz.

Ur sort show
Claude Hagège n'eus komzet un tammig brezhoneg deomp e zisplegiñ e vehe bet eñ kapabl d'ober e brezegenn a-bezh en hor yezh ! Gwir pe gaoù ? N’ouion ket met komprenet m'eus un dra memestra : an den se a vour bout selaouet, sellet, hag, evel an aktour, ur sort show a zo bet graet getan dirazomp... “Petra gober evit saveteiñ ar brezhoneg ?” N’eus goulennet un den. Hagège da reskond : "Ma z’eus ur bochad a dud a gas o bugale d’ar skol evit deskiñ brezhoneg e vo savetaet ar yezh. Ret vo d’ar stad paeañ kelennerion evit kelenn brezhoneg". Met Hagège n’eo ket a du da lakaat kenteliou dre ret... Haz me, n’on ket a du getan. Pa oan er skolaj, e oa bet ret din deskiñ al latineg ! Hervez ar gelennerion, e servije al latineg da gomprein penaos e vez savet ar gerioù e galleg... E Breizh Isel, al lodenn vrasan ag an anvioù lec’h ha familh a zeu ag ar brezhoneg (evel ma anv), met an dra se ne oa ket a bouez awalc’h evit kelenn brezhoneg er skol... Perak nompass laakat euriadoù dre ret, bep sizhun, evit deskiñ un brezhoneg hag istoer Breizh d’ar vugale ?

Charlemagne ne gomze ket galleg !
Claude Hagège a vourr ar yezhoù, ha nec’het eo e welet plas ar saozneg amerikan er bed a-vremañ. Hervezan, un dra a bouez vehe deskiñ yezhoù yaouank tre, araok dek vloazh. Ter yezh vev a vehe mat da gelenn d’ar bugale er skol, ha pas hepken ar saozneg met ivez an alamaneg, ar spagnoleg, hag ar yezhoù rannvroel. Digoretoc’h vehe spered ar vugale, ha gwelloc’h e vehent da zeskiñ yezhoù all a-c’houde.

Da echuiñ, din da lâret deoc’h un dra all m’eus desket : ur yoc’h a rouanned a Frans, ar re “Karolingien” ha “Mérovigien”, ne gomzent ket galleg kozh, galleg ag ar mare se, met ur yezh germaneg ! Ar “Franks” (evel Klovis) a gomze ur yezh germaneg dishenvel bras doc’h ar galleg, met tost d’ar “francisque mosellan”, ur yesh komzet c’hoazh e departamant Moselle met get nebeutoc’h nebeutan a dud. Memes tra evit Charlemagne ha ne gomze ket galleg met ar yezh germaneg-se ivez. An dra-se ne vez ket lâret d’ar vugale er skol, daoust d'ar skol bout bet savet getan, hervez ar vojenn !

Christian Le Meut