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26/05/2005

La petite fille

Il était une fois une petite fille qui aimait les robes et les costumes bretons. Elles les trouvaient belles, ces femmes, souriantes, avec leurs coiffes de dentelles et leurs superbes robes de velours brodées ou peintes. Elle aimait les regarder passer lors des défilés ou les voir danser. Elles avaient l’air de reines, ces femmes, dans ces tenues bretonnes d’autrefois, costumes de fêtes, de travail, ou de cérémonie dans lesquels les générations passées mettaient tout leur savoir-faire... Cette petite fille avait donc envie d’aller rejoindre un cercle celtique pour réaliser son rêve de porter, un jour, une belle robe et une belle coiffe. Ses parents acceptèrent et la menèrent dans un cercle d’une ville bretonne.
Après quelques mois la petite fille fut, cependant, déçue... De plus en plus déçue. Jamais on ne lui trouvait de tablier à sa taille; jamais elle ne participait au moindre défilé. Elle venait aux répétitions comme les autres mais on ne l’intégrait pas comme les autres enfants... Alors la petite fille quitta le cercle, dépitée... Sans avoir porté de belle robe, ni défilé en coiffe, ni eu l’air d’une reine...
Mais j’ai oublié de vous dire. Cette petite fille, adoptée par une famille bretonne, venait d’Amérique latine. Son teint était mat et ses yeux un peu bridés. Elle a le type amérindien...
Cette histoire, vraie, m’en a rappelé une autre. Elle se passe dans le stade du Moustoir, à Lorient, le jour de la finale des bagadoù, il y a quelques années. Un de mes cousins était , ce jour là, dans le public. Un moment, un bagad arrive avec, en son sein, deux sonneurs à la peau noire... Et mon ami d’entendre, dans la bouche de son voisin, qu’il ne connaissait pas, un début de réflexion sur la couleur de ces jeunes musiciens... Face à la désapprobation visible de mon cousin, musicien lui aussi, l’afaire en est restée là...
Que des jeunes hommes d’origine africaine jouent dans un bagad, où est le problème ? Qu’une petite fille à la peau mate et aux yeux bridés veuilleparticiper à un cercle celtique et défiler en costume breton, où est le problème ?
Il y a cinquante ans encore, la coiffe bretonne était portée quotidiennement par des centaines de milliers de femmes, en Basse Bretagne : paysannes, ouvrières, commerçantes.... Aujourd’hui quelques milliers de femmes, âgées de plus de 80 ans pour la plupart, en portent encore tous les jours, comme ma grand-tante Berthe à Ploemel, mais cette habitude s’est perdue. Les hommes, eux, ont abandonné le costume breton depuis bien plus longtemps encore. Nulle raison de le reprocher, ni aux uns ni aux autres, d’ailleurs. C’est ainsi, porter la coiffe était aussi une contrainte dont les femmes se sont libérées et des modes nouvelles sont venues, des vêtements plus facile à porter pour la vie contemporaine.
Les cercles celtiques ont pris le relai et continuent de faire vivre et resplendir ces costumes, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Pour le plus grand plaisir de leurs membres aussi qui partagent cette passion et vivent ensemble ces aventures que constituent les sorties en public. Les cercles font en sorte que se transmettent les techniques de fabrication et d’entretien des coiffes et des costumes. Ils apportent aussi dans beaucoup d’endroits, une vie associative et une convivialité qui contribuent à la dynamique culturelle de la Bretagne.
Voir exclue une petite fille d’un cercle celtique parce qu’elle n’a pas la peau blanche, est très choquant... Alors même que les femmes d’origine bretonnes ont abandonné coiffes et costumes, on refuse d’intégrer une petite fille motivée parce que sa couleur de peau est différente... Heureusement, tous les cercles ne réagissent pas de cette manière et intègrent des gens de toutes origines, de toutes tailles, de toutes mensurations, et de toutes couleurs de peau !
Certes, les Bretons ont connu des discriminations sociales, du fait de leur pauvreté, et des discriminations linguistiques. Celles-ci durent encore à travers l’absence de toute reconnaissance officielle de la langue bretonne. Mais, justement, c’est une raison de plus pour ne pas reproduire sur d’autres ce que nous, nos parents et nos ancêtres, ont vécu. Soyons vigilants que le mot “breton” ne rime pas, ne rime jamais, avec “discrimination” ou “ségrégation”.
Christian Le Meut

Brest : De curieux photographes de presse

"Vendredi soir, lorsque le photographe d'Ouest-France pénètre sur la pelouse du stade Francis-Le Blé, il découvre deux photographes déjà en place. L'un porte une chasuble « presse », l'autre « photo ». Ces deux photographes étant totalement inconnus dans la profession, notre confrère s'enquiert de leur identité. Les deux « photographes », équipés d'un caméscope et d'un appareil photo, ne font pas mystère de leur appartenance à la police !

Les deux policiers, dont l'un appartient au service de l'Identité judiciaire du commissariat central de Brest, sont là pour filmer les kops des supporters les plus agités. Cette rencontre entre Brest et Lorient était classée à risque d'incidents, car il y avait de la revanche dans l'air après la cuisante défaite de Brest au match aller. Que la police cherche à identifier les auteurs de violences sur les stades, rien à dire. Mais qu'elle cherche à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas est anormal. Si des journalistes endossaient un brassard police pour pénétrer, par exemple, sur les lieux d'un crime, ils encourraient des poursuites pénales. La méthode utilisée est dangereuse. Demain, des supporters excités peuvent s'en prendre à des photographes de presse au prétexte qu'ils pourraient être des policiers". Yannick Guérin.
Ces méthodes policières constituent une dérive très inquiétante. La séparation des pouvoirs est une des bases de la démocratie. Des policiers qui se font passer pour des journalistes, cela s'appelle de l'imposture. Les syndicats de journalistes devraient réagir sur ce genre de chose. Affaire à suivre.
Christian Le Meut

Cet article est paru sur le site de Ouest-France, avec une photo d'un des fameux "photographes"... :
http://www.brest.maville.com/actu/detail.asp?idDoc=221381&IdCla=19

25/05/2005

Pemp ya ! Cinq oui !

Cinq raisons de voter oui à la constitution / Pemp abeg evit votiñ YA d'ar Vonreizh
proposées par l'Union démocratique bretonne de Brest / kinniget get Unvaniezh demokratel Breizh (UDB) a Vrest

"1. Une Europe plus efficace. Un Europa efedusoc'h.
L'Europe à 25 ne peut pas fonctionner correctement avec les règles actuelles issues du traité de Nice. La constitution crée des mécanismes qui augmentent l'efficacité de l'Union: extension des domaines de vote à la majorité qualifiée empêchant le veto d'un seul état, clarification et simplification des actes de l'union, passage à deux ans et demi de la durée de la présidence du Conseil européen ?

Pa 'z eus bet bodet 25 bro enni, ne c'hell ket Europa taliñ outi dre ober gant al lezennoù degaset hiziv gant feur-emglev Nice. Pourchas a raio ar Vonreizh binviji a zegaso muioc'h a nerzh d'an Unaniezh: kresk an tachennoù a vo implijet evito dibab ar muiañ niver, ar pezh a viro ouzh stadoù d'ober gant o gwir enebiñ hep soursial ouzh ali ar re-all, un doare eeunoc'h hag aesoc'h da gompren evit reiñ tu d'an Unaniezh da lakaat he divizoù da dalvezout, ur badelezh lakaet da zaou vloaz hanter evit karg prezidant Kuzul Europa...

2. Une Europe plus démocratique Un Europa demokrateloc'h
La constitution garantit plus de démocratie: extension des pouvoirs du parlement européen, meilleur encadrement des pouvoirs de la commission européenne, inclusion de la charte des droits fondamentaux, création d'un droit d'initiative populaire ?

Degas a raio ar Vonreizh muioc'h a vuhez demokratel: kresk galloudoù Parlamant Europa, ur framm gwelloc'h evit Komision Europa, karta ar gwirioù-diazez lakaet enni, ur gwir roet d'ar boblañs da gemerout perzh er jeu...

3. Une Europe plus sociale. Un Europa sokialoc'h
Avec la constitution, l'Europe devient plus sociale puisqu'elle introduit des objectifs sociaux, des droits sociaux, une clause sociale transversale et une base pour les services publics (appelés par la constitution services économiques d'intérêt général).

Gant ar Vonreizh e teuio Europa da vezañ sokialoc'h rak menegiñ a ra palioù sokial, gwirioù sokial, un diviz sokial astennet war meur a dachenn hag un diazez evit ar servijoù foran (a vez graet anezho er Vonreizh servijoù ekonomikel evit interest an holl)...

4. La naissance d'une union politique. Krouidigezh un unaniezh politikel
Jusqu'à présent, l'Europe ? du traité de Rome au traité de Maastricht ? était uniquement un espace économique. Avec la constitution naît une union politique constituée d'Etats et de Peuples où les citoyennetés se mélangent. Une nouvelle souveraineté est en germe, appelée à remplacer progressivement la vieille souveraineté de l'Etat - nation issue du Moyen-âge. A la différence des Etats qui la composent, pris individuellement , cette union politique pourra faire le poids face aux autres puissances économiques, actuelles et futures (USA, Chine, Inde ?) en proposant de manière crédible une alternative plus respectueuse des individus et de l'environnement à la mondialisation ultra - libérale actuelle.

Betek-henn, ne oa Europa -hini feurioù-emglevioù Roma ha Maastricht- nemet un takad ekonomikel. Gant ar Vonreizh e vo frammet un unaniezh politikel a yelo d'ober anezhi stadoù ha pobloù ha lec'h ma vo mesket ar c'heodederezhioù. Ur veli mod nevez a zo oc'h en em stummañ, graet evit kemerout plas tamm-ha-tamm beli ar stadoù-broadoù savet e-kerz ar grennamzer. Er c'hontrol eus ar stadoù a ya d'ober anezhi pa rank ar re-se taliñ outi o-unan, e vo an unaniezh politikel-se evit dastum nerzhioù par da re ar galloudoù a-vremañ pe da zont (Stadoù Unanet Amerika, Sina, India) en ur ginnig en un doare kendrec'hus ur vuhez stroll etrebroadel doujusoc'h e-keñver an dud hag an endro eget bedeladur an tu frankizour pellañ a glask ober al lezenn hiziv an deiz.

5. L'Europe de la diversité. Europa Liesseurt.
L'Europe reconnaît la diversité culturelle et linguistique. Les Bretons contraints de se battre pour préserver leurs langues et leur culture dans un Hexagone jacobin et centralisateur, ne peuvent que s'en réjouir. L'avancement de l'intégration européenne isolera peu à peu la France dans la non-reconnaissance de sa propre diversité, l'obligera à évoluer et à donner plus de pouvoirs aux régions qui la composent à l'instar des autres pays d'Europe.

Anzav a ra Europa ez eus meur a sevenadur ha meur a yezh enni hag e tleer kaout doujañs outo. Ur chañs eo evit ar Vretoned a rank stourm evit difenn o yezhoù hag o sevenadur dezho en ur c'hwec'hkogn jakobin ha kreizennelour. Seul belloc'h ez aio Europa war an hent-se, seul vuioc'h e vo lakaet Frañs en distro pa gendalc'ho da nac'hañ anzav al liested a zo enni, ar pezh a vroudo anezhi da cheñch he mod da soursial ouzh kudennoù an dachenn-se ha da reiñ muioc'h a nerzhioù politikel d'ar rannvroioù a ya d'hec'h ober evel ma vez graet e broioù all Europa.

Enfin, n'oublions pas qu'une constitution est seulement un cadre pour l'action. Les politiques menées dépendront des majorités que les Européens auront élues au parlement de Strasbourg.

Evit echuiñ eo arabat deomp disoñjal n'eo ar Vonreizh nemet ur framm evit lakaat divizoù da dalvezout. Dibaboù dazont Europa e vo ar re difennet gant ar muiañ niver eus ar gannaded kaset gant an Europeaned da Parlamant Strasbourg."

UDB-Brest - Tél/Fax : 02 98 07 01 32.

24/05/2005

Ar verc’h yaouank

Ur wezh a oa ur verc’h yaouank bamet dirak ar gwiskamentoù savet ha lakaet get ar c’herlioù keltiek. “Na brav int”, a sonje ar verc’h yuvank, ar merc’hed hag ar baotred-se gwisket mod Breizh, e tibuniñ hag e tansal. Ar merc’hed, get o zanterioù brodet pe livet, ha get o c’hoefoù, a zo evel rouanezed. Bamet bras oa ar verc’h yaouank dirak an dilhadoù se, ha faote dezhi, neuze, mont en ur c’herl keltiek... He dud oa a-du ha, bep sizhun, ar verc’h yaouank a yae da zeskiñ dansal.
Met tamm ha tamm, daet oa da vout dipited. Biskoazh ne veze ket kavet un danter eviti, pe gwiskamentoù a feson evit hi lakaet da zibuniñ. Ne oa ket bet degemeret ar plac’h yaouank-se evit ar re yaouank all... Ha, goude bout paseet mizioù er c’herl keltiek se, oa aet kuit anezhi. Dipited bras.
Ankoueit m’eus da lavar deoc’h un dra bennak : adopted oa bet ar verc’h yaouank get ur familh a Vreizh, met ganet e Amerika kreizteiz ha du zo he c’hroc’henn...
Sonj m’eus bet, e klevet an istor se, ag unan all kontet diñ daou vloaz zo get ur c’henderv diñ e-pad final ar bagadoù en Oriant. Ar c’henderv se oa e-touez an arvestourien... Deuet oa ur bagad get daou sonner yaouank, du o c’hroc’henn, e mesk ar sonnerien all. Hag un den, asezet e tall ma c’henderv, da lavar traoù fall a ziout ar sonerion yaouank du. Serret n’doa e beg e wellet ma c’henderv kounnaret bras, ha ne oa ket aet pelloc’h an afer...
Ur verc’h yuvank ag Amerika kreisteiz, Amerindianez a-orin, a faota dezhi mont e barzh ur c’herl keltiek. Ha neuze ? Daou baotr yaouank ag Afrika a son sonerezh a-Vreizh. Ha neuze ?
Pevar ugent vloaz zo, koefoù ha dilhadoù a-Vreizh e veze lakaet get kazimant razh ar merc’hed e Breizh izel war er maézioù hag er c’herioù bihan. Met an doare se d’en em wiskan a zo bet dilezet get ar Bretonezed, hag ar Vretoned (abretoc’h c’hoazh gete). Netra da rebechiñ dezhe, n’eo oa ket aes lakaat ar gwiskamentoù-se ha deuet oa gizioù nevez, gwiskamentoù aesoc’h da lakaat evit ar merch’ed hag ar baotred...
Hiriv an deizh, neus nemet mammoù gozh, war dro 80 bloaz pe muioc’h, a lak o c’hoefoù bemdez, evel ma moereb kozh Berthe e Pleuiner, et tal An Alre... Met, a drugarez d’ar c’herlioù keltiek e vez savet ha kempennet c’hoazh koefoù ha gwiskamentoù hengounel. A drugarez d’ar strolladoù se ne vo ket kollet an doareioù da labourad, da gempen koefoù, gwiskamentoù, ha c’hoazh. Ar c’herlioù a gas buhez en ur bern parrezioù, ouzhpenn...
Setu perak eman spontus an div istor m’eus kontet deoc’h, hag a zo istorioù gwir. Laouen bras oa ar verc’h yaouank da vont e barzh ur c’herl met n’eo ket bet degemeret mat a gaos d’he c’hrorenn. Ur gwall skouer eo. Eurusament, razh ar c’herlioù n’int ket evel se. Tud a bep sort liv, a-bep sort ment, a-bep sort pouez e vez degemeret mat e kerlennoù all.

Lakaet eo bet mezh war ar Vretoned, en amzer paseet dreist holl, a gaos d’o faourantez ha d’o yezh. Ha betek breman, n’eo ket bet roet d’ar brezhoneg ur statut ofisiel. Trao evel-se a zo ur sort “discrimination”. Met, justament, ret eo deomp nompass ober d’ar re all ar pezh a zo bet graet deomp ha d’hon gourdadeù.
Klasket m’eus e barzh geriadurioù penaos lâr “racisme” e brezhoneg. M’eus kavet netra pe “rassism”, evel e galleg. Marteze, en amzer a gent, ne oa ket rassism ebet e Breizh.
Get ma pado.
Christian Le Meut

22/05/2005

Ne débloguez plus, débloquez !

Trouvé dans Le Monde : "Ne dites plus jamais blog ! La Commission générale de terminologie et de néologie a publié au Journal officiel du 20 mai un avis établissant une liste de termes et d'expressions destinés à supplanter les anglicismes sur Internet. Ainsi, "bloc-notes", que l'on pourra accepter sous sa forme abrégée "bloc", désignera "un site sur la Toile, souvent personnel, présentant en ordre chronologique de courts articles ou notes, généralement accompagnés de liens vers d'autres sites", soit un blog.
D'autres expressions anglo-saxonnes familières aux internautes ont désormais leur équivalent en français. La commission propose de traduire un "hoax" (une fausse information) par un "canular". Le "worm", ce logiciel malicieux qui se transmet par le Réseau et perturbe le fonctionnement des systèmes, devient logiquement un "ver". Quant au "splash screen", qui s'affiche à l'écran pendant le chargement d'un fichier, d'un programme ou d'un logiciel, il faudra dorénavant dire "fenêtre d'attente"."
Le blog est donc mort, voici le "bloc" ou "bloc-notes"... Sauf que ces mots désignent d'autres choses en français. Ils ne se sont pas beaucoup creusés à la "commission générale" (garde à vous !). Pourquoi ne pas accepter "blog", entré dans le vocabulaire ? Je crois que je vais continuer à débloguer.
Christian

20/05/2005

Les renseignements téléphoniques...

Il y a quelques temps, j’ai téléphoné aux renseignements... Quoi de plus simple, me direz-vous, que d’appeler les renseignements pour obtenir un numéro de téléphone ? Oui, mais voilà, j’ai eu la surprise d’entendre une voix qui n’était pas une voix humaine, mais de synthèse, me demander si je voulais payer la communication 25% moins cher. J’ai répondu “oui”, à tout hasard mais un peu inquiet quand même... Et la voix de me demander quel type de numéro je cherchais, professionnel ou personnel. “Personnel”, ai-je répondu, ce qu’elle a bien compris. Elle m’a donc ensuite demandé le nom de la ville : “Brest”... Là encore, ce n’était pas très compliqué, et elle a compris.
Mais cela a tourné au vinaigre quand j’ai dit le nom de famille. Un nom simple pourtant, simple comme “Dupont”. “Vous avez demandé le numéro de M. Pchiiiii, m’a dit la machine, répondez “oui” ou “non”. “Non”, ai-je répondu et la machine de me redemander le nom. Je répète donc “Dupont” . “Vous avez demandé le numéro de M. Pchooout” me propose alors la machine, dites “oui” ou “non”... J’ai, évidemment, répondu “non” et la machine m’a alors précisé qu’elle n’était pas parvenue à comprendre le nom que je demandais, je m’en étais aperçu, merci, que son service ne serait pas facturé (il n’aurait plus manqué que cela) et qu’elle allait me passer un opérateur ! Ouf. Un opérateur, une personne humaine ! Une vraie voix qui a trouvé, en vingt secondes, le numéro de téléphone que je recherchais ! O Joie.
Cette voix de synthèse est probablement un coup d’essai pour tenter de remplacer les opérateurs humains et mettre à leur place des machines. L’essai est loin d’être concluant pour l’instant, c’est tant mieux. J’ai quand même bien rigolé, et gratuitement en plus. Mais s’il s’avérait qu’un jour, là aussi, les machines puissent remplacer efficacement les hommes , ce serait encore des postes de travail supprimés et un peu de relations humaines avec.
Je me dis également que mettre une voix de synthèse comme accueil sur un service comme les renseignements n’est pas pour faciliter la vie des personnes ayant un peu de mal à comprendre les innovations technologiques comme internet ou comme, justement, les voix de synthèse... Cela rend, en effet, plus compliqué un service jusqu’alors très simple.
Mais, pour finir, je vais être synthétique : zéro pointé à France Télécom.
Christian Le Meut (2004)

An titouroù dre bellgomz

N’eus ket pell zo m’eus pellgomzet d’an titouroù, “d’ar renseignements”, niverenn 12, evit goulenn gete un niverenn pellgom e Brest. Souezhet on bet un tamm e klevet ur vouezh ha ne oa ket mouezh un den anezhi met ur vouezh teknikel, ur “voix de synthèse”. Hag ar vouezh-se da ginnig diñ da baeañ nebeutoc’h mard e klaskan an niverenn pellgomz geti.
Perak pas ? “Enseet vo”, sonjet m’eus. Hag ar vouezh da c’houlenn ganin anv ar gummun : “Brest”, m’eus respontet. Ar pezh a zo bet adlaret mat get ar vouezh. “Laret breman anv an den”... An anv aes eo, ken aes evel “Dupont”, m’eus responstet. Met troet eo bet fall an traoù. Ar vouezh deus enseet laret en dro an anv : “C’hwi peus laret “XXX”, reskontet “ya” pe “nann”. “Nann” m’eus respontet. “Un taol esae all vo graet, adlaret mar plij anv an den”... “Dupont” m’eus lâret en dro. Met ar vekanik ’deus komprenet a dreuz c’hoazh. “Nann” laret m’eus dezhi... “M’eus ket komprenet mat, deus laret ar vouezh. Netra po da baeañ evit an taol esae se” a lâr anezhi. “Gwelloc’h ase”, sonjet m’eus, m’eus ket bet an niverenn pellgomz eh on e klask, perak e paehehen ?
Hag, just ar lec’h : “Kaset vec’h breman da gomz get an “operateur””. “Ouf”, m’eus sonjet; “Eh an o vont da gomz get un den da vat ha pas get ur vekanik breiñ”. Laouen bras on bet da gomz get un “opérateur”, hag an niverenn pellgomz a zo bet roet diñ doc’htu... Un taol esae a zo bet graet get an Telekom evit lakaat mouezhioù teknikel e-lerc’h tud. Met n’int ket daet a benn c’hoazh, ha gwell a se !
Christian Le Meut (2004)

19/05/2005

Ya, pe nann ?

Lâr “Ya” pe lâr “Nann”... Ase eman an dalc’h ! Abaoe miziadoù ha miziadoù e lennan pennadoù-skrid, e selaouan abadennoù skingomz, e komzan get tud a beb sort evit gouiet mard e larin “ya” pe “nann” d’an 29 ar miz man...

Lennet m’eus ar vonreizh, pe klasket m’eus d’hi lenn kentoc’h, rak m’eus ket komprenet tout, hag oc’hpenn-se m’eus kroget da gousket doc’h hi lenn... Klask a ran d’ober ma labour sitoian, ar pezh n’eo ket aes berped. Me well tud a zehoù a lâr “nann” get tud a gleiz, ha tud a gleiz a lâr “ya” get tud a zehoù... Penaos kompren...

Unvaniezh Europa a vez savet abaoe 50 vloaz. Meur a wezh m’eus gwellet lezennoù Europa monet pelloc’h evit lezennoù Frans evit an natur, evit gwirioù ar merc’hed, evit ar yezhoù bihan, da skouer... Ur bern tud hiriv an deiz a zo kounaret hag ankeniet e wellet ar baourantez hag an dilabour a ya war greskiñ... Stalioù labour a vez serret aman e Breizh ha Bro C’hall evit bout adsavet pelloc’h, e lec’h ma vez paiet bihanoc’h an dud... Gwir eo, met n’on ket sur eman just lakaat razh an traoù spontus-se war gein Bonreizh Europa nevez.

Hag, oc’hpenn-se, traoù-zo barzh ar vonreizh nevez a laak Europa da vout demokrateloc’h hag efedusoc’h. A gres d’ar vonreizh-se, gouarnet vo gwelloc’h gwirioù an tud a laboura reve Jacques Delors. “N’eus ket bet un destenn sokialoc’h abaoe m’eman bet savet Unaniezh Europa” emezan.
Lennomp ar pezh skrivet get un den all, a Vreizh, Anjèle Jacq, skrivagnourez a zo e-penn “Galv Karaez evit an demokratelezh ha gwirioù mad-den” : “Un araokadenn vras eo ar vonreizh-se. Sklaer eo meneget enni ar minorelezhioù hag an ezhomm da dostat al lec’hioù divizan doc’h ar sitoianed. Sur-tre emañ hag a chomo ar vonreizh-se da wellaad a-hed an amzer rak netra n’eo biskoazh peurlipet da vat.
El rezon e vo ret kas a-raok an tu sokial en ur ingalañ al lezennoù en tu-se. (...). Neoazh, aesoc’h e vo deomp ober berzh ha gwellat buhez an dud, kas ar-raok an ekonomiezh hag ar gwarezh-natur pa hor bo muioc’h a c’halloud war hor pemdez en ur Breizh klok. (...). Dont a raio tamm ha tamm war wel un emskiant publik european dre ar vonreizh-se. Bez e c’hello an Europeaniz dibab an Europa a fello dezho kaout. Ret vo d’an dilennidi gall sujañ da gement-se”. Setu ar pezh skrivet get Anjèle Jacq.

C’hwi peus komprenet marteze : me, me votay “Ya”.
Met “Ya” pe “nann”, penaos bout sur penn da benn ? N’eo ket aes goueit. Den ebed a ouia penaos vo an amzer da zonet. Met, ma lâromp “nann”, aon m’eus ne yay ket gwelloc’h an traoù... Falloc’h, ne lâran ket.
Mard eo lâromp “nann” petra vo ar lerc’h ? Savet vo ur vonreizh nevez all ? N’eo ket sur ha get peseurt sonjoù e-barzh ? Sonjoù an aotroù Le Pen, pe kani an intron Laguiller, pe kani an aotroù Fabius ? Ha get piv all, en Europa ? Kar n’eo ket un dra etre Fransizion hepken... Bec’h vo, d’am sonj, kentoc’h, etre an Europeaniz.
Abaoe hanterc’hant vloaz e vez savet un dra nevez aman, en Europa, get stadoù ha pobloù a-du d’en en dolpiñ, da sevel darempredoù, da labourat asambles. N’eo ket demokratel awalc’h, Unaniezh Europea, na sokial awalc’h, marteze.
Met me, ne fellan ket gwellout Unvaniezh Europa monet da get, monet da gouezhel... Hag ur riskl eo. Ur riskl bras.
Deomp-ni, Europeaniz, da welled peseurt Europa a faota deomp sevel. Ha da bep hani da votiñ hervez e goustians, e respetiñ ar re all. Mod-se eman an demokratelezh...
Christian Le Meut

“Oui ou Non ?”...

Depuis des mois je suis à l’écoute, comme vous probablement, des arguments pour ou contre le traité constitutionnel européen sur lequel nous devons voter le 29 mai. J’ai même essayé de lire la Constitution, mais je me suis à moitié endormi dessus... Je ne dois pas être le seul, mais j’ai honte...

Beaucoup estiment que ce texte n’est pas assez social, qu’il laisse trop de place au marché et à la concurrence... Et ils votent non.
D’autres pensent que ce texte rogne trop les pouvoirs Etats en place, qu’il menace les “Etats-nations” comme la France, et ils votent non...
La croissance de la pauvreté, la persistance du chômage, les délocalisations font peur et incitent d’autres à voter non également.

La constitution serait trop libérale, disent-ils. Et un tract circule montrant que le mot “concurrence” figure X fois dans le traité... Dans le sens de la libre concurrence effrénée, ou dans celui du contrôle de la concurrence ? On ne le saura pas. Ce même tract n’indique pas que combien de fois le même traité comporte le mot “social”...

“Ce texte est le plus social de tous les textes européens jusqu’ici mis en oeuvre” souligne Jacques Delors, dans Le Nouvel observateur du 27 avril dernier. Il rajoute “dans la déclaration de principe comme dans la charte des droits, les conquêtes sociales sont protégées au niveau juridique le plus élevé. C’est un grand progrès. Aucun État de l’union ne peut se voir imposer un recul de sa législation sociale. Aucun”.

La Communauté européenne se construit depuis cinquante ans sur le modèle économique libéral. Ce n’est pas une nouveauté. Mais ce système économique est balisé et encadré dans chaque pays par des lois sociales et économiques plus ou moins protectrices. On met beaucoup sur le dos de cette constitution européenne. Mais le chômage, comme la pauvreté, dépendent peut-être d’abord des politiques nationales. Dans bien des domaines (droits de l'Homme, égalité de la femme, environnement, langues minoritaires...) les lois européennes sont plus avancées que les lois françaises. Ces dernières ont souvent dû évoluer sous la pression de l'Europe.

Mettons que mon rêve soit celui d’une Europe écologique, sociale, fraternelle, reconnaissant les langues minoritaires, et sans armées. Or, la constitution ne prévoie pas la dissolution des armées européennes. Ben alors, ben je vote contre... La construction européenne ne peut pas correspondre au rêve de chacun d’entre nous. C’est une construction dans la durée. Une négociation et un compromis permanent, aujourd’hui entre 25 Etats. Or cette constitution apporte de nouvelles garanties démocratiques : renforcement du parlement européen, quoique encore trop faible; droit de pétition pour les citoyens afin d’interpeller la commission européenne; charte des droits fondamentaux; plus grande efficacité dans la prise de décision, etc.

Tout cela est loin d’être parfait, mais ce n’est sans doute pas la catastrophe qu’annoncent les partisans du “non”... Et quels lendemains prépare le “non” ? Un contre projet ? Oui, mais dans quel sens, dans celui du non français d’extrême-droite avec M. Le Pen, ou dans celui du non français d’extrême gauche avec Mme Laguiller; dans le sens de M. Fabius ou dans celui de M. Pasqua... ?... Et qu’en pensent les opinions publiques des 24 autres pays européens. Car tout cela n’est pas une histoire entre seuls Français...
Dans mes lectures sur ce traité, j’ai trouvé cet extrait de lettre écrite par Angèle Jacq, romancière et membre de l’appel de Carhaix pour la démocratie et les droits de l’Homme : “Cette constitution est un grand pas en avant, écrit-elle. Les points qui concernent les minorités et le rapprochement des centres de décision au plus près du citoyen y sont notés de façon très claire, en nette avancée pour nous, avancée qui devra être appliquée. Certes, cette Constitution est et demeure perfectible dans le temps car rien n’est jamais figé. Et bien sûr, le volet social avec l’harmonisation des lois correspondantes doit être l’objectif à atteindre. harmonie sans laquelle la société européenne manquera d’équité et de cohésion.
Cependant, pouvoir disposer d’une meilleur maîtrise de notre quotidien dans une Bretagne entière, nous donnerait la possibilité de mieux peser sur le développement humain, économique et environnemental de notre Région sans devoir la bonne volonté d’une État qui se crispe sur ses rênes. Peu à peu, ce traité constitutionnel va permettre l’émergence d’une opinion publique européenne. Les Européens pourront dire l’Europe qu’ils souhaitent. Les élus français devront en tenir compte. La France ne pourra le contourner.”
Alors le vote social, le vote pour les droits de l’Homme et la démocratie, c’est peut-être bien le “oui”... Qui sait ?
Christian Le Meut

18/05/2005

Le 8 mai 1945, Sétif

La Seconde guerre mondiale prenait fin il y a soixante ans... Mais une autre commençait : la guerre d’Algérie. Le 8 mai 1945 une gamine âgée de huit ans, Simone, née à Sétif dans une famille pied-noire, se rend, joyeuse, au local des scouts de France. La journée est belle et les scouts vont participer au défilé pour fêter la victoire et la paix. Mais elle trouve les scouts de France cloîtrés dans leur local, apeurés, paniqués. Muets, ils écoutent passer une autre manifestation, celle décidée par des organisations politiques indépendantistes demandant plus de droit pour les Algériens, voire l’indépendance. Le drapeau algérien, alors interdit, est brandi...
Des policiers tirent sur la foule pacifique. La manifestation vire à l’émeute. Quarante Européens sont tués ce jour-là à Sétif... Le soulèvement gagne la campagne et prend de l’ampleur. En tout, une centaine d’Européens, hommes, femmes, enfants, sont tués. L’armée intervient. La répression fait, selon les chiffres, entre 2.000 et 40.000 morts... Probablement autour de 15.000 à 20.000. L’armée tire à coup de canons sur des villages.
La petite Simone, elle, est rentrée chez elle. Sa famille est hébergée quelques jours chez des voisins musulmans. L’inquiétude règne, quel sera l’avenir ? Simone ne le sait pas encore, mais sa famille devra quitter Sétif et l’Algérie.
Simone Durand Goallo a raconté cet épisode de sa vie dans un récit autobiographique intitulé “Dans l’oeil du cyclone”. Elle y raconte l’histoire de sa famille en Algérie, l’incurie des différents gouvernements à accorder une réelle égalité aux Algériens d’origine... Ce livre est auto-édité et n’est pas en vente en librairie mais on peut se le procurer auprès de l’auteur : Simone Durand Goallo, Penmern, 56870 Baden.
Selon beaucoup d’historiens, dont Benjamin Stora, dans Libération du 8 mai dernier, la guerre d’Algérie a commencé réellement le 8 mai 1945. L’opinion publique algérienne a été frappée par l’ampleur de la répression, alors même que des Algériens venaient de participer à la libération de la France. Pour beaucoup d’Algériens, les voies pacifiques et démocratiques avaient montré leur limites. Deux ans plus tard un parti nationaliste créait les premiers groupes armés. Fin 1954, la guerre d’Algérie commençait. Depuis, d’autres ont suivi jusqu’à aujourd’hui.
Christian Le Meut

17/05/2005

Sétif, an 8 a viz Mae 1945

Tri ugent vloaz-zo oa fin an eil brezel bed... Met ur brezel all ’doa komanset an deiz-se : brezel Aljeri.
D’an 8 a viz Mae 1945 oa bet savet manifestadegoù bras e Setif. anifestadegoù ofisiel evit lidañ ar peoc’h, d’an tu... Ha manifestadegoù savet get Aljerianiz a-orin, d’an tu all, evit goulenn get Frans gwirioù nevez, ingalded har ar frankiz evit Aljeria...
An deiz-se zo bet kontet get ur vaouez, Simone Durand Goallo, barzh he levr : “Dans l’oeil du cyclone”. Simone Durand Goallo, kelennerez war he leve, a zo e chom breman e-tal Gwened, met ganet eo e Sétif en ur familh “treid du”. Trisek vloaz oa Simone d’ar mare-se, ha skout. Laouen bras oa da zibuniñ er straedoù Sétif get ar skouted. Met, ur wezh erruet er stal ar re se, Simone hag e mignonned oa chomet e barzh, dalc’het. Ur vanifestadeg all a oa bet savet get strolladoù aljerian... Met fall troet an traoù... Poliserien zo ‘doa tennet ar an dud a oa e vanifestiñ d’an doare habask met get banniel Aljeria ar pezh oa difenet grons.
Goude-se, an Aljerianiz doa en em savet ha lazhet oa bet daou ugent den gwenn, Europeaniz, an deiz-se...
Simone, spontet bras, oa daet en dro d’ar ger hag he familh oa bet degemeret get amezeion, musulmaned, evit nompass bout lazhet...
A-benn ar fin kant European oa bet lazhet e Sétif hag en Aljeria a-beizh d’ar mare-se. An arme oa bet kaset get ar gouarnamant evit flastriñ an emsavadeg. Miliadoù ag Aljerianiz oa bet lazhet geti : etre 2.000 ha 80.000, hervez an dud... Ar dro 15.000 ha 20.000, sur awalc’h...
Barzh he levr, “Dans l’oeil du cyclone” Simone Durand Goallo a zispleg istoer e familh en Aljeria, he gourdadoù, an darempredoù etre Europeaniz hag Aljerianiz; politikerezh ar gouarnamentoù Bro C’hall, ha perak an Aljerianiz zo bet lesket a goste, dispriziet... Ma faota deoc’h goueit muioc’h, setu he chomlec’h : Simone Durand Goallo, Penmern, 56870 Baden.
Hervez ur bochad istorourien, brezel Aljeria doa komanset e Sétif.
Goude Sétif oa bet savet get Aljerianiz zo an arme kuzhet kentan evit stourm a-enep Bro C’hall... Nav vloaz goude e kroge ar brezel da vat... Ha brezelioù all zo bet en Aljeria ar lerc’h, c’hoazh betek breman.
Christian Le Meut

15/05/2005

Chronique d'un homme modem...

Certains de mes amis et collègues de travail se moquent parce que je n’ai pas de télévision à la maison. Je ne serai donc pas quelqu’un de “moderne”... “Oui” leur réponds-je, et j’en suis fort aise ! Le jour où j’ai mis mon poste télé dans un carton au fond de ma cave a été une libération. Et si je n’ai pas la télé, moi j’ai l’ADSL, mesdames messieurs... J’ai même un blog. Et là, ça leur rabat leur caquet parce que certains ne savent même pas ce que c’est, un blog... Mais je vais vous raconter maintenant l’arrivée de l’ADSL à la maison, voici environ trois mois...

Un jour, je reçois un coup de fil d’une personne qui m’appelle au nom de France Télécom pour me proposer un branchement ADSL bon marché... Je suis intéressé et je réponds “oui”. A l’époque, quand j’allais sur internet, ma ligne téléphonique était, du coup, occupée. “Grâce à l’ADSL, je pourrai aller sur internet et recevoir des coups de fils en même temps”, voilà ce que j’ai pensé. C’était le principal intérêt pour moi de l’opération, en plus d’accélérer l’accès aux services que proposent internet...

Mais pour avoir l’ADSL il me faut installer un “modem” sur mon ordinateur, c’est-à-dire un petit boîtier supplémentaire et celui-ci est “gratuit” jusqu’à telle date, m’indique dit la personne au téléphone. “Profitons-en”, me dis-je et quelques jours plus tard, je reçois la dite boîte avec les dépliants m’expliquant comment l’installer, notamment sur un ordinateur Macintosh, puisque c’est ce que j’ai... Tout le monde me dit qu’installer l’ADSL est simple, je devrais donc y arriver, je ne suis pas si gland quand même... Oui mais voilà, une fois tout installé comme indiqué sur les dépliants, rien... J’ai bien l’ADSL, officiellement, mais ma ligne reste occupée quand je vais sur internet. Je commence donc une longue série de coups de fil à Wanadoo, mon fournisseur d’accès. “C’est votre modem qui doit avoir un problème, il faut aller le changer dans une agence”, me dit un des techniciens au téléphone...

Et moi, le lendemain, d’aller changer mon modem dans une agence France Télécom. Mais là, un autre technicien m’indique que j’aurais dû recevoir un autre type de modem puisque je suis sur Macintosh et pas sur PC... Mais l’autre modem n’est pas gratuit, il coûte dix euros celui-là. J’investis cependant, dix euros ce n’est pas grand-chose, mais avec la vague impression de me faire avoir... De retour à la maison, j’installe le nouveau modem appelé “Speed touch”. “Speed”, ça veut dire “rapide” en anglais de chez nous... Mais là, le “speedtouch” est plutôt resté sur la touche... Les nouveaux réglages que j’avais intégrés pour le premier Modem envoyé par France Télécom ont dû le perturber... Mais, en tout cas, à la fin de la troisième matinée passée à tenter d’installer l’ADSL-“c'est très simple”, mon ordinateur s’est planté ! Ecran noir, impossibilité de le rallumer, il ne voulait plus repartir. Ecran total... ement noir !
Et moi, furieux et dépité...
Là, l’assistance Wanadoo-France Télécom a été grandiose. Ils se sont même déplacés je ne sais où pour aller vérifier ma ligne. Et ma ligne allait très bien ! Mon ordinateur était planté, mais ma ligne allait très bien... Du coup, si je demandais à un technicien de venir chez moi vérifier tout cela, c’était pour ma pomme, évidemment, ce n’était pas leur faute, mais la mienne !
Je n’allais pas leur donner ce plaisir. Je prends donc mon ordinateur sous le bras, le met dans mon coffre de voiture et nous voici partis à la société où je l’ai acheté pour que l’on me secourt. Là, miracle, l’ordinateur se rallume dès qu’un technicien le rebranche. La bête devait me faire la gueule pour les mauvais traitements que je lui infligeais depuis trois jours. Mais bon, je suis soulagé quand même. Et là, le technicien de la société de me dire, avec un petit sourire en coin : “Oui, c’est souvent comme ça, les ordinateurs aiment bien les voyages en voiture”...
“Les ordinateurs aiment bien les voyages en voiture”... Non seulement j’ai eu l’air ridicule d’avoir planté mon ordinateur, ridicule de le voir déplanté aussi facilement, et en plus la personne que je paye (assez chère) pour m’aider, se permet de faire de l’humour sur mon compte... Cruel monde moderne...

Et voilà. Après presque une semaine (mais je n’ai pas fait que cela, je vous rassure), quelques dizaines d’euros dépensés, beaucoup d’énergie et d’énervement, voici l’ADSL arrivé à la maison. Après avoir protesté, j’ai été remboursé partiellement de mes frais supplémentaires par Wanadoo... Je peux désormais surfer sur le net tant que je veux, m’y brûler les yeux si je veux, je suis un homme modem, euh, pardon, un homme moderne... Mais bon, y’a quand même beaucoup de pièges, dans ce monde moderne...
Christian Le Meut