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03/05/2007

Bretagne/Breizh : appel à voter Ségo

Vingt responsables culturels bretons appellent à voter Ségo : "Pour la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, 20 responsables culturels et associatifs bretons appellent à voter Ségolène Royal.

- constatant avec satisfaction que Ségolène Royal, François Bayrou, Dominique Voynet, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et José Bové, qui se sont engagés clairement pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, représentent plus de 53% des suffrages en France, et plus de 60% sur l'ensemble des cinq départements bretons, alors qu'aux présidentielles de 2002 cet engagement électoral (Jospin, Bayrou, Mamère, Besancenot, Hue, Taubira, Lepage, Madelin) ne totalisait que 44% en France,
- constatant que ces mêmes candidats se sont prononcés pour une démocratisation des institutions de la 5e République,
- constatant que selon le dernier sondage sur la Charte européenne des langues (IFOP 1994- indiquait que 77% des Français y étaient favorables, montrant ainsi le retard des institutions pour répondre aux aspirations de la société,
- constatant qu'au contraire, au nom d'une forme inquiétante de la souveraineté nationale, Nicolas Sarkozy refuse d'adopter cette Charte européenne des langues et prétend exonérer la France de tout contrôle de la communauté des nations ; qu'il prive ainsi ses concitoyens de la protection de droits de l'homme et de principes universels reconnus par la communauté internationale et en particulier des droits culturels et linguistiques dûs aux peuples minoritaires du territoire, en contradiction totale avec la Convention de l'UNESCO sur la diversité culturelle que la France vient pourtant de ratifier en 2006,

nous voterons et appelons au vote Ségolène Royal, pour la défense des libertés et des droits fondamentaux de l'homme et pour des avancées démocratiques en Bretagne et ailleurs.

Yannig Baron, Didier Berhault, Fanny Chauffin,Gilbert Dalgalian, Bruno Genest, Fatiha Folgalvez, Pierre Folgalvez, Angèle Jacq, Glenn Jegou, Herve Latimier, Ivonig Le Merdy, Jean-Louis Latour, Marie-Christine Latour, Armel Le Sec'h, Tangi Louarn, Patrick Malrieu, Isabelle Moign, Jean Moign, Alain Monnier, Claudie Poirier, Bob Simon, Jannick Yvon, Lena Louarn, Lus Chauveau.

Le 1er mai 2007."

23/04/2007

An Drinded : Le Pen pevarved/Le Pen quatrième à La Trinité-sur-Mer

Get 9,94 % ag ar mouezhioù, Le Pen a zo ar pevarved en Drinded, e lec'h ma oa eñ ganet e 1928. 9,02 % er Morbihan a bezh; 7,01 e Breizh a bezh (pemp departamant). Tost eo d'e retred bremañ, ar Jean-Marie met, ar pezh a zo, e sonjoù hag e mouezhioù zo bet tapet ha kempennet en dro get un den all, Sarko...

Avec 9,94 % à La Trinité-sur-Mer,  où il est né en 1928, Le Pen arrive quatrième là aussi, et sous la barre des 10 % (9,02 % pour l'ensemble du Morbihan, 7,01 % pour les cinq départements bretons). La retraite approche pour Jean-Marie. Ses voix et ses idées ne se sont pas envolées pour autant, elles ont été récupérées et recyclées par Sarko...

31,11 %

Hier soir, c'était le bon Temps. A 18 h 45 les premières estimations sorties des urnes, publiées sur le site du Temps, quotidien suisse, mettaient Nico à 26-27% et Ségo à 26 %. Le Pen dans les choux : ouahhhh !  Et puis ça s'est dégradé. Ségo a baissé, un peu. Nico est monté, beaucoup. Ce matin je me réveille et le voilà à 31,11  % ! AAArrrrrgggghhhh !

Avec la moitié des voix de Bayrou, les trois quarts de celle de Le Pen et un peu de De Villiers, il y est, à l'Elysée, l'autre agité.

A moins que ?... 

20/04/2007

Présidentielles : les ancêtres de M. Le Pen parlaient-ils français ?

J'ai entendu hier à la télévision, Jean-Marie Le Pen souligner que Nicolas Sarkozy a un seul grand-parent français, ce qui ne serait pas "éthique" pour briguer la présidence de la République. "Ethique" ou ethnique ? Ne confondons pas. Le projet républicain ne se base pas sur l'ethnique, auquel cas on pourrait aller voir du côté de M. Le Pen lui-même. Je rappelle que je l'ai entendu parler breton dans les rues de Locmariaquer, lors d'une élection législative partielle, en décembre 1983... Les grand-parents de M. Le Pen étaient Français, ses ancêtres sans doute également  (les Bretons sont Français depuis 1532), mais parlaient-ils tous le français ?

Les milieux pauvres et populaires parlaient breton à la Trinité-sur-Mer, jusque dans les années 30 (M. Le Pen est né en 1928). Originaire de Crac'h, commune voisine de la Trinité, mes quatre grand-parents, nés dans les années 1910, parlaient les deux langues, le breton appris à la maison (et au catéchisme) et le français appris à l'école. La génération précédente parlait certainement mieux breton que français, voire uniquement breton.

Une enquête de 1863 de Victor Duruy, ministre de l'instruction publique de Napoléon III montre que 25% des Français de l'époque ne parlaient pas le français (7,5 millions sur 30 millions); dans le Morbihan, 50% des communes "ne parlent pas le français" à cette époque (source : "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Fayard, 1997). 100 % dans le Finistère ! Les chiffres de M. Duruy sont sans doute sous-évalués, puisqu'il considère le normand et le picard, deux langues d'oil, comme des formes du français... Des millions de Bretons au XIXe et XXe siècles, ont donc été citoyens français sans jamais parler la langue française. Sous la Révolution, les textes de lois étaient traduits en langues régionales.

L'égalité n'est pas l'uniformité
Les origines multiculturelles de la France sont une réalité ancienne, hélas occultée et niée par les autorités républicaines qui n'ont toujours pas accordé aux autres langues de France un statut officiel. Réalité occultée dans les livres d'histoire scolaire et dans les écoles, encore aujourd'hui, où le bilinguisme français-langues régionales reste un combat. Réalité encore occultée dans les médias, publiques ou privés. Dommage, car admettre les origines pluriculturelles de la France aiderait les Français à voir les différences non comme des dangers, des menaces, mais comme des enrichissements.

Jouer sur les origines familiales d'un candidat est très dangereux. La République se fonde sur la citoyenneté, sur le droit du sol, pas sur le droit du sang. Sur des valeurs d'égalité (mais l'égalité n'est pas l'uniformité); pas sur l'ethnie, ni sur la langue ou le monolinguisme. Sur l'adhésion à des valeurs de fraternité, d'égalité, de liberté, qui s'expriment en plusieurs langues. De ce point de vue, les injonctions de Nicolas Sarkozy, demandant quasiment aux sans-papiers d'abandonner leurs langues maternelles au profit de la seule langue française, sont révoltantes et bien dans la lignée de cette conception monolithique (et nationaliste) de l'identité nationale. Comme si un être humain ne pouvait concilier plusieurs identités, plusieurs racines, plusieurs origines, plusieurs langues... Comme si une société ne pouvait concilier et faire cohabiter des origines différentes, des langues et des cultures différentes. Une société démocratique et républicaine le peut. A condition de ne pas cultiver le monolithisme historique et le monolinguisme.

Chal ha dichal 
J'ai appris deux mots de breton avec Jean-Marie Le Pen, un jour de décembre 1983 alors que, étudiant en journalisme à l'IUT de Tours, je l'interviewais pour un reportage sur des élections législatives partielles auxquelles il participait à Auray : "chal ha dichal"; "le flux et le reflux". J'ai bien l'impression que le temps du dichal est venu pour M. Le Pen.

J'espère cependant que les autres candidats n'adopteront pas sa vision ethnique de la République. 

Christian Le Meut 

Bretagne : quatre candidats pour la réunification

Communiqué de l'association Bretagne réunie (ex - CUAB), qui milite pour la reconnaissance d'une région formée des cinq départements bretons :

"Bretagne réunie a demandé aux candidats à la présidence de la République de s'engager à cet égard. Quatre des candidats ont apporté une réponse favorable à la mise en œuvre du processus législatif susceptible de déboucher sur cette réunification de la Loire-Atlantique et des quatre autres départements bretons :il s'agit de : M. François BAYROU, Mme Dominique VOYNET, M. Olivier BESANCENOT, M. José BOVÉ. Une réponse annoncée au nom de Mme Ségolène ROYAL n'a pas, à ce jour, été reçue par Bretagne réunie.L'association invite les électeurs à prendre en compte ces informations dans leurs motivations de vote. Le Président, Jean-Yves BOURRIAU".

BRETAGNE REUNIE, BP 49032  44090 Nantes cedex1  Tel 06 32 01 86 07

http://www.cuab.org/ 

contact@cuab.org

14/04/2007

Langues régionales : cinq candidats répondent à Ar Falz

L'association Ar Falz/Skol Vreizh fait le bilan des réponses qu'elle a reçues de la part des candidats à l'élection présidentielle :

"L’association culturelle bretonne Ar Falz / Skol Vreizh s’est adressée à tous les candidats aux élections présidentielles respectueux de la démocratie, pour leur demander leur avis sur la promotion, le développement et la reconnaissance officielle des droits culturels de la population bretonne.

Le questionnaire portait sur 5 points : reconnaissance juridique du breton et des autres langues de France enseignement du breton sa présence à la radio et la télévision publiques enseignement de la culture en français extension des compétences de la Région.Six candidats ont pris la peine de répondre : D. Voynet (Verts), M.G. Buffet (PC), F. Bayrou (UDF), S. Royal (PS), O. Besancenot (LCR), N. Sarkozy (UMP), mais ce dernier s’est contenté d’adresser un accusé de réception et son projet .Les 5 premiers candidats sont d’accord pour affirmer la nécessité de défendre la diversité culturelle de notre pays et de définir une véritable politique linguistique pour les langues et cultures de France.

Reconnaissance juridique du breton : trois d’entre eux (D. Voynet, F. Bayrou, O. Besancenot) sont favorables à une modification de l’article 2 de la Constitution, et proposent d’ajouter : "Le français est la langue de la République, dans le respect des langues régionales" ; les deux premiers, plus S. Royal, s’engagent à ratifier la Charte européenne des langues minoritaires.

Enseignement du breton : Tous les cinq s’engagent à améliorer l’information des familles, le recrutement des enseignants, à répondre aux besoins exprimés en matière d’enseignement bilingue.

Présence dans les médias : quatre candidats (D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal, F. Bayrou) s’engagent à développer la place du breton dans les médias, les deux premiers se prononcent pour la création d’une radio et d’une télé, d’abord bilingue, puis en breton, sur l’ensemble de la Bretagne.

Enseignement de la culture bretonne en français : trois candidats (F. Bayrou, D. Voynet,  . Besancenot) s’engagent sur la prise en compte des cultures régionales à tous les niveaux d’enseignement.

Compétences de la Région : quatre candidats (F. Bayrou, D. Voynet, O. Besancenot, S. Royal) se prononcent pour une plus grande décentralisation les deux premiers proposent de rapprocher le fonctionnement des conseils généraux et régionaux.


Quelques extraits significatifs de leurs observations et commentaires :

F. Bayrou : "L’existence d’une langue nationale n’est pas contradictoire avec la défense de la diversité culturelle constituée par chacune de nos langues régionales [...]. Ce ne sont pas des survivances. Elles sont au cœur de notre identité [...]. Nous proposons d’inscrire dans la loi la défense de ces langues [...]. F. Bayrou propose deux axes de défense de la langue bretonne : l’enseignement, en particulier par immersion, et les médias. [...]F. Bayrou est très soucieux de défendre le droit au pluralisme culturel".   (M. de Sarnez).

O. Besancenot : "Je pense que l’enseignement de la langue et la culture bretonnes doit être intégré dans l’Education nationale, c’est-à-dire l’école publique et laïque. Depuis longtemps la LCR s’est prononcée pour l’intégration des écoles Diwan dans l’école publique. [...] Je suis très attaché à ce que les peuples concernés soient maîtres de leur destin, C’est-à-dire qu’ils puissent être consultés".

M.G. Buffet : "Il y a urgence à définir et se donner les moyens d’une véritable politique linguistique dans le cadre de notre pays. [...] Les langues et cultures « régionales » de France sont, à côté du français  -langue nationale dont il convient d’impulser la valorisation face aux menaces d’hégémonisme grandissant de l’anglais- une composante forte de la richesse culturelle de ce pays".

S. Royal : Je suis très attachée à la diversité et à la richesse des cultures régionales dans notre pays mais aussi dans l’Europe entière. J’ai annoncé une ambition forte pour la francophonie dans le monde, mais cette ambition je me dois de l’exprimer aussi pour la préservation des langues régionales. [...] La situation des langues minoritaires et régionales se révèle préoccupante, faute d’une reconnaissance publique.[...] Un statut pourra être donné aux langues territoriales en France, expression de notre exceptionnel patrimoine, et ce, qu’elles soient de métropole ou d’outre-mer".

D. Voynet : "L’officialisation des langues régionales en France ainsi que leur protection juridique relèvent d’un impératif éthique, culturel et écologique [...]. La liberté de préserver sa culture, l’égalité des langues et la fraternité entre les individus et les communautés sont des préceptes qui permettraient à la France d’assumer son statut de « patrie des Droits de l’Homme » et d’assurer l’unité dans le respect des diversités. Concernant la question spécifiquement bretonne, je tiens à préciser que je soutiendrai
l’organisation d’un référendum d’initiative populaire au sujet de la réunification de la Bretagne, pour deux raisons principales d’ordre démocratique et historique".

N. Sarkozy (extrait de son projet, paragraphe 15 « Fiers d’être français ») : "Nous incarnons l’idéal national, parce que justement notre pays est constitué d’une multitude de peuples, de régions, de traditions et de cultures locales, depuis la métropole jusqu’à l’Outre-Mer".

Commentaire d'Ar Falz : "Les 5 premières réponses sont encourageantes, voire prometteuses, pour l’avenir de nos langues et cultures, en cas de succès de l’un ou l’autre de ces candidats dommage que tous n’aient pas montré la même conviction, ni la même ardeur à nous répondre !

Paolig Combot, président d’Ar Falz / Skol Vreizh."

Contacts : Ar Falz / Skol Vreizh, Tél. : 02 98 62 17 20. Paolig Combot, Tél. : 02 98 20 27 24.

05/04/2007

Présidentielles : le pacte des langues

Ma faota deoc'h gouiet ar pezh a zo bet laret a zivout ar yezhoù rannvroel get an daouzek den a zo war ar rank evit bout prezidant ar Republik, kit da welet al lec'hienn nevez savet : Le pacte des langues. Brav, hag interesus.

Si vous voulez connaître la position des douze candidats à la Présidence de la République concernant les langues régionales, allez sur le nouveau site, très bien fait, intitulé : Le pacte des langues.

http://pactedeslangues.com

10/09/2006

Présidentielles : des médias sous influence ?

Une fois n'est pas coutume, vous allez trouver sur ce blog une citation de François Bayrou. Le candidat à l'élection présidentielle a mis en cause les médias dominants dans la pré-campagne actuelle, et leur proximité avec certains candidats comme Nicolas Sarkozy. Il a abordé ce sujet en direct sur TF1 mais, curieusement (?), celà n'a pas suffi à lancer un débat sur ce sujet... dans les médias. Voici donc la partie du discours de François Bayrou, à l'université d'été des jeunes UDF (La Grande Motte 2 septembre 2006) sur ce sujet  (source : le blog du journaliste Michel Collon dans sa rubrique "Attentions médias" : www.michelcollon.info/articles) :

"Je crois que nous pouvons gagner , gagner l'élection présidentielle, construire une majorité nouvelle, non pas la majorité d'hier, ou celle d'avant-hier, gagner dès lors que les Français auront démêlé les ficelles du jeu, les ficelles par lesquelles on les transforme en marionnettes. Nous pouvons gagner, et nous le devons. Parce qu'une fois qu'on a compris la réalité du jeu, l'utilisation des  ficelles, on a recouvré sa liberté. Et quand on a trouvé sa liberté, rien ne résiste longtemps. Le combat sera âpre, d'abord parce que le déséquilibre des moyens est spectaculaire. Je ne parle pas seulement des moyens financiers, qui jouent déjà beaucoup, puisque face aux deux partis dominants et minoritaires, le rapport de nos moyens est de un à huit avec l'un, de un à dix avec l'autre. Il y a plus grave et plus profond. Je parle de l'influence. Je parle de l'orchestration. Je parle de l'enchaînement subtil en quatre temps, télévision-sondages-médias-et retélévision.

Il a suffi d'assister à l'été médiatique des deux dominants-minoritaires pour comprendre comment ça marche. Il dépend des Français qu'ils le comprennent. Les minutes de télévision font les sondages, les sondages font les médias, qui justifient à leur tour que vous repassiez à la télévision. Et ainsi la mécanique apparaît impossible à contredire. Et il se mêle à ce système quelque chose de plus préoccupant encore : le lien d'intimité et d'intérêt entre ces puissances et le pouvoir, actuel ou futur.

Imaginons en effet - je vais prendre une hypothèse totalement absurde - que de grands groupes de médias soient liés à de grands groupes industriels qui aient avec l'État des rapports de client à fournisseur … Il paraît que cela se produit dans certains pays. Je lisais dans un grand journal du matin, qui s'en émouvait à juste raison, qui disait la démocratie en péril, je lisais que cela se produit non loin de nous, sur notre continent … en Russie.

lors - on est toujours, bien entendu, dans l'imagination - quelque chose d'autre peut traverser la tête de ceux qui seraient dans ce type d'influence. La tentation peut être grande pour eux d'assurer le destin en présélectionnant, non plus comme en 1995 un candidat (c'était d'ailleurs le nôtre, ce qui nous arrangeait), mais deux favoris, un dans chaque camp, en les protégeant d'étoiles bienfaisantes. De former la boule de neige qui va rouler, rouler, jusqu'à la première page des magazines, pour illustrer les jolis maillots de bains de l'été… Disons que c'est plus facile pour la suite. Cela s'appelle "assurance tous risques".

Eh bien, je pense qu'il y a là quelque chose de risqué pour la démocratie de l'avenir. C'est, pour moi, un sujet de préoccupation. Nicolas Sarkozy assume publiquement cette proximité, et même cette intimité avec les détenteurs de ces immenses puissances, de ces forces de frappe industrielles et médiatiques qui jouent un si grand rôle dans la formation de l'opinion.
La gauche connivente, dite « caviar », a fait de même pendant très longtemps, même si c'est plus discrètement.

Berlusconi en a fait la clé de sa puissance, sans même, lui, s'embarrasser d'intermédiaires. Il a prouvé lors des élections italiennes que la force de ces organisations était immense, jusqu'à lui garantir presque la victoire, à une poignée de voix près, alors qu'il était en situation de rejet profond. J'ai une approche toute différente de celle de Nicolas Sarkozy, de Berlusconi, et de la gauche connivente.

Je pense qu'il est de la plus haute importance, pour la démocratie, pour la République, de mettre de la distance entre le pouvoir et les puissances d'argent, financières et médiatiques. Au XVIIIème siècle, Montesquieu a théorisé la séparation des pouvoirs, à l'intérieur du politique. Il a dit : il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire. Dieu sait qu'en France, cette séparation n'est pas achevée. Puis la France a choisi, avec mon camarade Henri IV le premier, avec l'édit de Nantes, puis les grands combats de la laïcité, la France a choisi de séparer l'État de la religion. Eh bien, il faut aujourd'hui une autre séparation des pouvoirs : il faut séparer la politique de l'économique, de l'économique qui tient le médiatique.

Il faut que le citoyen - parce qu'il ne s'agit pas de nous dans cette affaire, ou très accessoirement - il faut que le citoyen ait la certitude que le pouvoir politique n'est engagé dans aucune autre solidarité que celle qu'il doit à ceux qui l'ont délégué pour exercer la fonction de responsabilité, celle qu'il doit à ses concitoyens. Je proposerai dans mon programme de campagne que cette garantie de séparation soit apportée par la loi. Naturellement, il faut du capital aux entreprises de presse. Mais ces intérêts doivent être indépendants de l'État, comme c'est le cas dans toutes les grandes démocraties de la planète. Je ne suis pas tout à fait dans l'ignorance de ce qu'une telle affirmation fait courir comme risque, médiatique en tout cas, en France en 2006, à quelqu'un qui souhaite être candidat à l'élection présidentielle.

Mais si nous voulons rendre à la République et à la démocratie l'adhésion des citoyens, l'adhésion des Français, alors il faut réconcilier la République et la démocratie avec les principes que l'on enseigne aux enfants dans les écoles, ceux de l'éducation civique. C'est le préalable à bien d'autres réformes. (...).

Source et suite : http://www.udf.org/discours/bayrou_ue2006_020906.html

Elkabbach répond à Bayrou

Source : NOUVELOBS.COM | 06.09.06 | 06:59 : "Le président d'Europe 1, propriété de Lagardère, conseille au candidat UDF "de tourner sept fois la langue dans la bouche". Ce dernier avait mis en doute l'indépendance des médias.

Le président d'Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach a conseillé mardi 5 septembre à François Bayrou "de tourner sept fois la langue dans la bouche", après la mise en cause par ce dernier de l'indépendance des médias détenus par des groupes industriels. "Il est arrivé à François Bayrou d'être mieux inspiré. Même François Bayrou, qui est d'une grande intelligence, doit tourner sept fois la langue dans la bouche avant de tenir de tels propos", a estimé Jean Pierre Elkabbach au cours de la présentation de la grille de rentrée de la station de radio qu'il dirige. "Aujourd'hui, tout média qui essaierait de tricher, de maquiller la vérité, se tirerait une balle et disparaîtrait. Ce n'est pas possible", a ajouté le président d'Europe 1.
Une intégrité garantie

"Les Lagardère, croyez-moi, il (NDRL : François Bayrou) les connaît bien : ils ont toujours eu des relations d'indépendance à l'égard des pouvoirs. Les sympathies personnelles peuvent exister mais n'interfèrent jamais. C'est un principe", a assuré Jean-Pierre Elkabbach.

"L'efficacité et l'honnêteté sont les meilleurs garants du professionnalisme et de l'indépendance (...) Heureusement que certains grands groupes sont là pour aider la presse à se développer, à se maintenir et à survivre dans toute son indépendance alors qu'elle est en crise profonde"a-t-il ajouté. Il a assuré, entouré de nombreux journalistes et collaborateurs d'Europe 1 : "Nous ne pourrions jamais être fiers d'être inféodés aux ordres de tel ou tel. Cette station est le fleuron du groupe. Je vous rassure : Arnaud Lagardère n'a jamais cherché à intervenir".