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11/09/2005

Bientôt un cour de breton sur TF1 ?

M. Patrick Le Lay, P-D.G de TF1, a fait de déclarations fracassantes au magazine “Bretons” de ce mois de septembre, accusant la France de “génocide culturel” à l’égard de la langue bretonne. Il a déclaré également ne pas être “Français mais Breton” et se sentir “étranger quand il est en France”... Patrick Le Lay ne parle pas la langue bretonne que parlait son grand-père de Loctudy dans le Finistère. “Je ne parle pas la langue de mon grand-père” dit-il, et pourtant je n’ai pas quitté mon pays"... Et le PDG de TF1 de parler de “terrorisme intellectuel”... “Il n’y a pas plus grand crime contre l’humanité, en dehors de tuer les gens, que de tuer leur langue”, rajoute-t-il...
Ces déclarations ont été reprises brièvement par quelques journaux, comme Libération et Le Monde, qui n’ont, pour l’instant, pas cherché à aller plus loin à ma connaissance. TF1, et LCI, ont-elles repris les déclarations de leur patron?

Du bilinguisme à l'unilinguisme : merci la France !
Si un grand-père de M. Le Lay parlait breton, ce sont, en ce qui me concerne, mes quatre grands-parents qui avaient le breton pour langue maternelle, tout en sachant le français également. Nous n’avons, nous non plus, pas quitté notre pays, attachés à la Bretagne comme des berniques à leur rocher. Pourtant presque plus personne ne parle breton dans la famille. En deux générations, nous sommes passés du bilinguisme breton-français à l’unilinguisme : c’est ça le progrès républicain ? La transmission ne s’est pas faite et le “terrorisme intellectuel” dont parlait Patrick Le Lay est passé par là... La situation de M. Le Lay, nous sommes de centaines de milliers à la vivre en Bretagne; un peu exilés de l’intérieur. Car c’est bien notre langue d’origine que l’on nous a coupée, avec tout son contenu historique, humain, affectif, toute une façon de voir le monde et de l’exprimer que l’on nous a volée, oui, volée, et que les institutions françaises nous ont, trop longtemps, interdit d’approcher. Durant mon enfance je n’ai que très peu entendu parlé breton : aucune place à l’école, des miettes dans les médias. Une exclusion généralisée, officielle.

Génocide ou ethnocide ?
Pour autant, l’expression de “génocide culturel” me gêne. Ce terme est utilisé souvent, certes, mais il correspond à la définition d’un autre mot, “ethnocide”. On supprime une culture sans supprimer la population qui la portait... “Ethnocide” est moins fort que “génocide”, mais il est plus juste dans la situation de la Bretagne, à mon avis. moins “choc”, mais moins porteur d’ambiguités. Les génocides sont perpétrés par des gouvernements, des pouvoirs en place, en vue de supprimer tout ou partie de leur population : les Juifs et les Tziganes par les nazis; les Tutsis et les Hutus démocrates par la dictature rwandaise en 1995; les Arméniens par la dictature turque il y a un siècle; les Cambodgiens que les Khmers rouges voulaient rééduquer... Assimiler ces massacres de grandes envergures aux politiques délibérées d’élimination d’une langue où personne n’est tué (quasiment), n’est pas juste et ne sert pas à décrire précisément ce qui se passe ici, en Bretagne, encore aujourd’hui. Mes quatre grands-parents sont morts de mort naturelle, et j’ai pu en connaître deux. C’est quand même mieux que s’ils avaient tous fini dans les chambres à gaz !
Cela dit, aucun Etat, surtout s’il se prétend démocratique, n’a le droit de pratiquer un ethnocide, de vouloir supprimer une ou plusieurs langues parlées sur son territoire. Les textes internationaux concernant les droits de l’Homme sont clairs là-dessus... Mais la France s’est bien gardé d’en signer certains...

TV Breizh boycottée par le CSA
Je partage probablement une colère proche de celle de Patrick Le Lay par rapport à ce que la République française a fait contre la langue bretonne et contre les autres langues régionales. Mais je constate que la situation évolue un peu depuis vingt ans et, malgré tout, l’Etat finance aujourd’hui l’enseignement du breton dans les écoles bilingues, même s’il le fait à reculons... La pression vient d’en bas car, en haut, la République française ne se résout toujours pas à ratifier et appliquer la Charte européenne des langues minoritaires, signée par Jospin en 1998, mais retoquée par le Conseil constitutionnel.
Cette même colère peut m’aider à comprendre aussi le point de vue d’autres hommes en colère envoyés devant les tribunaux. Mais il faut dénoncer clairement la violence et le terrorisme, ce que fait Patrick Le Lay. Il a lui même montré que l’on peut faire avancer les choses pacifiquement en créant TV Breizh. Son amertume et sa colère viennent sans doute aussi du fait que cette télévision de qualité n’a obtenu aucune autorisation du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Aucune. Ni pour la TNT, ni pour des fréquences hertziennes locales comme à Nantes, alors même que des millions étaient investis pour créer, en Bretagne des studios et sociétés de production. TV Breizh a réduit sa part bretonne; elle a baissé en qualité et augmenté en audience sur l'ensemble de la France. Les sociétés audiovisuelles installées ici ont bien du mal à se maintenir mais l’outil de production est bien là. Des dessins animés, des films et des feuilletons ont été doublés en breton, ce qui est très important pour les jeunes générations qui apprennent la langue et auxquelles France 3 apporte trop peu d’émissions en breton...


On enterre bien Malraux
Je ne doute pas une seconde de la sincérité des propos de M. Le Lay concernant la langue bretonne, mais ils auraient beaucoup plus de portée et de crédibilité si TF1 ne véhiculait à travers ses émissions des valeurs très contestables comme la compétition permanente, l’attachement servile aux apparences, l’absence de curiosité intellectuelle, le divertissement permanent au détriment de la formation personnelle et citoyenne. André Malraux considérait la télévision comme, je cite “un instrument de partage culturel”... Quelle sorte de culture partage TF1 ? Et quelle image de la France véhicule cette chaîne et notamment le journal télévisé de Jean-Pierre Pernault ? Une France très folklorique et folklorisée. Cette chaîne est loin de montrer la diversité culturelle sur laquelle la France a été bâtie, de la Corse au Pays Basque en passant par l’Alsace, la Normandie et la Franche Comté; elle est loin aussi d’en montrer la diversité actuelle avec toutes les populations issues de l’immigration...

Si au moins, TF1 avait fait prendre conscience aux millions de Français et Français qui l’ignorent que les langues régionales sont des langues encore parlées, encore vivantes, les déclarations de M. Le Lay seraient cohérentes avec sa pratique. On en est loin ! M. le P.-D.G. de TF1 pourrait glisser un cour de breton dans sa grille d’émissions. Imaginez donc avec moi, M. Le Lay, cinq minutes de breton entre la Star réac academy et Kaoc’h* Lanta, ça remonterait le niveau intellectuel de vos émissions, non ?

Bon, pour ce qui est l’audience, c’est moins sûr !

Christian Le Meut

* Kaoc'h : pour celles et ceux qui n'auraient pas de dictionnaire de breton à la maison (il y en a un sur le net), mot en cinq lettres commençant par M...e

05/09/2005

Le Lay : "Génocide culturel de la langue bretonne"

Salut d'an holl : embann a ran ar pezh lâret get an aotroù Le Lay (rener TF1) barzh ar gelaouenn "Bretons" a ziout ar "génocide culturel de la langue bretonne". Danvez zo da dabutal, d'am sonj !

Salut à tous et toutes, la dépêche AFP ci-dessous reprend quelques propos de Patrick Le Lay (PDG de TF1) dans le nouveau magazine "Bretons". Il y a de quoi débattre !

(AFP) - "Le Pdg de TF1 Patrick Le Lay affirme, dans une interview au magazine "Bretons" de septembre, ne pas se sentir Français mais Breton, et accuse la France de "génocide culturel de la langue bretonne".
"Je ne suis pas Français, je suis Breton. Je suis un étranger quand je suis en France", déclare le patron de la principale chaîne de télévision française. Evoquant longuement ses racines bretonnes dans cette interview, M. Le Lay affirme que "la France a procédé à un génocide culturel de la langue bretonne", et que "la culture bretonne n'a pas le droit d'exister".
Cette situation explique, selon lui, les réactions parfois violentes ces dernières décennies des autonomistes bretons. Ils "se sont laissés embarquer par romantisme, par manque de réflexion, mais c'était un truc noble dans leur esprit", estime-t-il en précisant qu'il "réprouve l'action violente".
"Je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut les aider à se réinsérer dans la société", ajoute-t-il en reconnaissant avoir engagé à la chaîne régionale bretonne TV-Breizh, filiale de TF1, l'autonomiste breton Arnaud Vannier alors que ce dernier était en attente de jugement dans l'affaire de vol d'explosifs à Pleven.
M. Le Lay critique par ailleurs violemment "le système administratif jacobin français" qui a refusé à trois reprises des projets de TF1 pour obtenir des fréquences hertziennes locales en Bretagne: A Nantes, "c'est le Figaro, journal breton bien connu, qui a eu la fréquence, c'est à hurler".
Il s'en prend aussi au "silence assourdissant des élus bretons", qu'il accuse de ne pas l'avoir soutenu dans cette bataille, à l'exception, note-t-il du président du conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian, député et ancien maire de Lorient où est basée TV-Breizh.
M. Le Lay admet enfin qu'il n'a jamais pu apprendre le breton parce qu'il a des "difficultés avec les langues". "Si je me mettais deux mois à fond, avec toutes les bases que j'ai, je parlerais breton couramment. Mais comme c'est un truc d'intellectuel, ce n'est pas grave", ajoute-t-il cependant.
Le magazine Bretons, lancé en juillet, est un mensuel de "société", de "culture" et de "musique" consacré à la Bretagne, qui vise à une diffusion de 30.000 exemplaires sur toute la France. Son capital est détenu par son rédacteur en chef Didier Le Corre et un associé.
Dans l'entourage de M. Le Lay, on a confirmé jeudi la teneur de cette interview, réalisée à Paris le 9 août."

19/08/2005

Les prolos*

Attention messieurs dames, écoutez bien : je vais vous livrer un scoop, une information extraordinaire : il y aura bientôt une émission intéressante à la télévision ! Je répète : il y aura bientôt une émission intéressante à la télévision ! Oui, je sais, vous trouvez ça incroyable, impossible, mais si, je vous l’assure, ce n’est pas de la science fiction, juste un petit miracle. Bon, évidemment, je modère tout de suite votre enthousiasme, elle va être diffusée à 22h50. C’est évident, il ne faudrait pas risquer que des enfants ou des personnes trop sensibles là voient, le manque d’habitude risquerait de les traumatiser... Évidemment, elle ne passera pas sur la une, mais sur la deux, comme quoi le service public ne fait pas que suivre les chaînes commerciales et peut avoir une programmation différente... Mais pas avant 22h50. Faut pas exagérer.
Il se trouve que j’ai vu au cinéma le documentaire qui va passer bientôt. Il est intitulé Les Prolos. Le réalisateur, Marcel Trillat, un journaliste chevronné, est allé à la rencontre du monde ouvrier. Et oui, de plans sociaux en délocalisations, on finissait par croire qu’il avait disparu, le monde ouvrier. Or il y a encore six millions d’ouvriers et d’ouvrières à se rendre chaque jour au travail en France. Et Marcel Trillat les a suivis dans six entreprises. Dans de grosses entreprises, comme Renault, où le syndicalisme est une culture d’entreprise, dans de plus petites entreprises comme celle établie en Isère où aucun syndicat ne s’est jamais implanté.

Queen Mary : bateau pour riches construit par des pauvres...
On découvre même, dans une autre boîte, un syndicat CGT qui travaille main dans la main avec le directeur pour améliorer la rentabilité, ce qui a permis d’éviter le démantèlement d’un des services destiné à être livré à la sous-traitance. Délégué syndical et directeur sont allés ensemble rencontrer les actionnaires de la multinationale propriétaire et ont réussi à les convaincre d’éviter de vendre ce service. Pari gagné pour cette fois, mais sans illusion: on voit bien que le directeur comme l’entreprise peuvent être délocalisés d’un jour sur l’autre...
Et puis Marcel Trillat et son équipe sont venus en Bretagne, plus précisément à St Nazaire, aux chantiers de l’Atlantique qui fabriquent le Queen Mary. Là, interdiction de filmer, les scènes sont donc en caméra cachées. On découvre des conditions de travail dignes de Germinal : des ouvriers soudeur qui étouffent, sans masque dans des endroits confinés, des ouvriers sous-payés, des toilettes qui ne méritent pas ce nom... Tout tient en un mot : sous-traitance, voir sous-sous traitance, et main d’oeuvre étrangère. Ici, les corporations ne se connaissent pas mais se tirent la bourre pour suivre les plannings. Les ouvriers ne se connaissent pas car travaillant dans des entreprises différentes, voire en intérim.

La course poursuite du cégétiste
On suit même un délégué syndical qui a pris en chasse un camionnette dans laquelle sont montés des ouvriers étrangers, pris en charge complètement par leurs employeurs : logés, nourris, encadrés... Ces ouvriers sont moins payés que ne le seraient des ouvriers français, ce qui est illégal... mais le travail syndical est compliqué par le fait que le monde ouvrier est ainsi atomisé par la sous-traitance et le recours à une main d’oeuvre qui accepte des conditions de travail illégales. Certains se rebiffent toutefois, et font grève, comme cela a été le cas à Saint Nazaire... Le Queen Mary, fabriqué à St Nazaire, sillonnent les mers désormais, avec sa clientèle de passagers fortunés. Marcel Trillat a montré l’envers du décor.
Et il emmène aussi ses spectateurs dans les rues de Paris ou des salariés, d’origine étrangère, sillonnent les rues la nuit en mobylette pour aller sortir les poubelles, et les ranger une fois que sont passées les ramasseurs. Un peu partout, les syndics ont supprimé les concierges et ce sont donc ces coursiers qui les remplacent. Celui qui est filmé avait eu un contrat de travail de quinze heures par jour, sans congés hebdomadaires... Après quelques mois, et quelques accidents, ll a avisé l’inspecteur du travail qui a fait... son travail, et a débarqué chez l’employeur. Le contrat a été saisi, et rectifié.
Il y aurait donc encore des freins à l’esclavagisme moderne ?

Christian Le Meut

* Chronique diffusée en 2003 sur Radio Bro Gwened

09/07/2005

Dolmen et la légende des naufrageurs

Cette petite note pour indiquer à Charlotte, qui a commenté ma précédente note concernant la série télé Dolmen

qui passe actuellement sur TF1, trois sources concernant la légende des naufrageurs :

- la revue Bretagne magazine, n°27, dont un article s'intitule "naufrageurs un mythe insubmersible". L'auteur, Alain Tanguy, assure que la légende des naufrageurs est un mythe et, qu'au contraire, les populations bretonnes offraient soin et hospitalité aux naufragés. Par contre, les bateaux échoués étaient systématiquement dépouillés. Le même article signale deux sources bibliographiques :

- Le naufrage, ed. Honoré champion, 1990, article de jacques ducoin, "Naufrageurs et pillurs d'épaves sur les côtes bretonnes au XVIIIe siècle";

- Les côtes barbares, Alain Cabantous Fayard, 1993.

Bonne lecture !

Christian Le meut

21/06/2005

France Troisième dimension

Il y a peu une équipe de France 3 est venue filmer la troupe de théâtre dont je fais partie. Nous avons monté un western en breton. Le but du reportage était de dresser l’état du breton vannetais (le dialecte breton parlé dans l’ouest du Morbihan) et donc de filmer une activité dans cette langue. Six personnes ont investi notre salle de répétition vite transformée en studio. Nous n’avons joué que le tout début de la pièce, filmé sous toutes les coutures. N’étant pas dans cette scène, j’ai pu observer le travail minutieux du réalisateur et de son équipe pour assurer la meilleure image et le meilleur son possibles.
Mais c’est ensuite que les choses se sont un peu gâtées. Le réalisateur voulait interviewer deux acteurs, ce qui fut fait. Mais lui ne parlait pas le breton, ni ne le comprenait. Et voici mes deux collègues obligés de répondre en breton à des questions posées en français, tout en n’étant pas compris de leur intervieweur car les réponses n’étaient pas traduites en français. Une personne parlant breton faisait partie de l’équipe de France 3, une sur six, mais pas pour traduire ni interviewer. Juste pour contrôler que le contenu des réponses correspondait à celui des questions... Voici donc un nouveau métier pour les brittophones : contrôleur de réponses en breton !

Interviewer quelqu'un sans comprendre ses réponses...
Mais comment interviewer quelqu’un sans comprendre ses réponses ? On ne peut pas aller bien loin dans le sujet abordé, on ne peut pas approfondir les choses. Par contre on peut poser des questions auxquelles il a déjà été répondu, ce qui a été le cas. On peut mal se comprendre entre interviewer et interviewés, ce qui fut le cas...
Et moi, dans mon coin, sous mon chapeau de cow-boy, j’étais un peu navré et révolté de la scène à laquelle j’assistais. Comment peut-on interviewer des gens sans comprendre les réponses ni les faire traduire ? Une personne de France 3 aurait pu mener l’interview puisqu’elle parlait breton, mais non, elle était là uniquement pour contrôler les réponses... Je me suis demandé si je ne rêvais pas, mais un mauvais rêve. Non, j’étais bien dans la réalité, mais dans une troisième dimension. Une France troisième dimension. Le contenu des réponses ? On se le fera traduire plus tard... Apprendre le breton ? On verra plus tard... La plupart des journalistes de France 3 qui travaillent pour les émissions en langue bretonne, parlent breton, c’est quand même plus pratique pour interviewer des bretonnants ! Mais pas tous...

J’ai eu cette impression bizarre d’être comme dans un zoo où l’on vient filmer des bretonnants sans se donner les moyens de les comprendre...


Qu’un réalisateur viennent faire un reportage sur la langue bretonne sans la parler, cela arrive... Il peut venir de Rennes, Paris, Londres, Pékin ou Montréal, ne pas parler breton et travailler avec des bretonnants. Mais ne pas comprendre les réponses et ne pas se les faire traduire... C’est possible ça ? C’est respectueux des personnes que l’on interviewe ? C’est se donner les moyens d’aller au fond des choses ? Ce soir-là, l’intervieweur avait devant lui deux instituteurs bilingues et qui ont transmis, ou transmettent, le breton à leurs propres enfants. Des parents qui parlent donc breton à la maison. Il y avait matière à discussion pour un reportage sur l’état et l’avenir du breton vannetais, mais cette matière là a échappé à l’intervieweur...
“France 3 Bretagne travaille souvent comme cela” m’a-t-on dit.
Pas trop souvent, j’espère...


Des formations à la langue bretonne, mais pour quel débouché ?
Depuis 35 ans Diwan et les écoles bilingues ont enseigné le breton à des milliers d’enfants. Certains sont désormais sur le marché du travail. Trouvent-ils du travail en breton ? Du côté de l’enseignement, certes, mais en dehors, il n’y a pas grand chose... Des filières se développent également pour former des adultes à la langue bretonne, langue présentée comme un atout pour trouver du travail. Ces filières sont financées par le Conseil régional, par exemple, et par l’Assedic en ce qui concerne les chômeurs... Personnellement j’ai passé six mois de ma vie à apprendre le breton avec l’organisme Stumdi, à Ploemeur, en 2001-2002. Ce fut un bon moment, studieux mais surtout enrichissant et très plaisant. J’ai appris le breton par motivation personnelle, pas forcément pour trouver du travail mais, au sortir de la formation, j’ai quand même cherché du travail en breton. Je n’en ai pas trouvé. J’en ai trouvé en français, et je constate tous les jours que c’est un atout de parler et d’écrire le breton quand on est journaliste en Basse-Bretagne...

Mais quand je vois que certains des reportages en breton produits par France 3, consacrés à l’état et à l’avenir de la langue bretonne, sont réalisés par des gens qui ne parlent quasiment pas un mot de breton, je comprends mieux pourquoi je n’ai pas trouvé de travail dans cette langue au sortir de ma formation.
Et je me demande si l’on ne se moquerait pas un peu des bretonnants.
Christian Le Meut

Une partie de ce texte a été reprise en courrier des lecteurs dans Le peuple breton de septembre 2005. 

Frans 3 : ur bed all ?

C’hoari a ran barzh ur strollad c’hoariva ha, n’eus ket pell-zo, omp bet filmet get ur skipailh skinwell Frans 3 deuet da sevel ur reportaj. Ne oa ket ur reportaj berr, ur vunutenn pe div, el ma vez skignet bemdez war Frans 3 “Iroise” (skignet nemet e Breizh Isel). Nann, ur reportaj bras a ziout stad ha dazont ar brezhoneg gwenedeg. Hag ar re se a faote dezhe filmañ tud eldomp-ni, gwenedourion, ec’h ober traoù e gwenedeg. C’hwec’h den a Frans 3 oa deuet d’hor filmañ. C’hoariet oa al leurenn gentañ, filmet a beb tu. Ne c’hoarian ket-me ‘barzh al leurenn-se ha paseet m’boa ma amzer e sellet doc’h tud ar skinwell e labourat. Hag ur sapre labour eo, ober war dro kalite ar son, ar gouloù, ar skeudennoù, me lâr deoc’h.

Met goude-se, aet oa ar soubenn da drenkiñ. Daou aktour oa bet aterset get ar savour film... Ya, met ar paotr-se ne gomz ket brezhoneg anezhan... Goulennet oa an traoù e galleg, ha d’an aktourion da reskond e brezhoneg. Ar pezh ne oa ket aes dija... Met ar savour film ne gomprene ket ar reskontoù ! Ur brezhonegour oa getan, met just evit selaoù ar reskontoù, da ouiet ma glote ar goulennoù get ar reskontoù, met hep treiñ e galleg... Souezhus oa. Penaos atersiñ an den hep kompren e reskontoù ? Hag hep bout troet ar reskontoù e galleg ? Ur c’hazetenner n’hella ket monet pell ma ne gomprena ket ar pezh ‘vez reskontet dezhan. Neuze, traoù zo, zo bet goulennet div wezh, traoù all n’int ket bet komprenet, pe a dreuz, ha n’eo ket aet pell an traoù... An daou aktour zo ivez tud a labour e brezhoneg (mistri-skol) hag unan a zesav he bugale e gwenedeg. Interesus oa evit ur reportaj war stad ha dazont ar gwenedeg met n’eo ket aet ken pell an traoù...


Reskont hep bout komprenet
“Mod-se ‘vez labouret alies get Frans 3”, deus displeget din tud-zo, a-c’houde... Bizkoazh kement all ! Kazetennerion F3 a labour evit an abadennoù brezhoneg a gomz brezhoneg evit al lodenn vrasan anezhe... Eurusamant, ha penaos labourat, mod all ? Met pas razh ! Souezhus eo. Evel kazetenner, n’hellan ket kompren an doare-se da labourat : abadennoù brezhoneg hir savet get tud ne gomzont ket brezhoneg nemet unan, gobret da selaoù ar reskontoù ! Setu ur vicher nevez evit ar brezhonegerion : selaour reskontoù, pe kontrolour reskontoù e brezhoneg. Tud a-vicher a gomz brezhoneg a-feson, hag a c’hellehe atersiñ ar vrezhonegerion, met ne reont ket kar ar savour film a gav gwelloc’h gober an atersadennoù e-unan hep kompren ar reskontoù... War peseurt planedenn eh omp ?
N’eo ket an doare da respetiñ an dud a reskont, nag ar yezh.

Tu zo d’ober ur reportaj a ziout ur yezh ne gomzer ket met ret eo deoc’h kavout jubennourion evit bout troet an traoù gete. Lâret eo bet din : “N’hellec’h ket barnin araok bout gwellet ar reportaj”... N’on ket a-du, ne varnan ket ur reportaj m’eus ket gwellet c’hoazh anezhan, met me c’hell barniñ an doare-se da labourat. N’eo ket doujus... Hag efedus...?


Stummadur e brezhoneg  met labour ebed...
A-c’houde tost da dregont vloaz breman, skolioù divyezheg a zo bet digoret. Ur bern tud yaouank a gomz brezhoneg a-feson, hag a glask labour e brezhoneg. Tud all, kozhoc’h, a zesk brezhoneg ivez. Paseet m’eus-me c’hwec’h miz e teskiñ brezhoneg, e Planwour, get ur stal anvet Stumdi, er bleadoù 2001-2002. Bourrapl oa bet. Paet an traoù get an Assedik ha rannvro Breizh. Me faote din deskiñ brezhoneg a-c’houde pell; kavout labour e brezhoneg ne oa ket ma fall kentañ met bon, goude bout desket m’boa klasket memestra; ha m’boa ket kavet. Me laboura e galleg neuze, ha bemdez e wellan pegen pouezus eo gouiet un tammig brezhoneg evit ur c’hazetenner a laboura e Breizh...
Labour a ran e brezhoneg met a youl vat, evit Radio bro Gwened, ha kazetennoù-zo. Bourrapl eo, netra da lâret. Met bizkoazh n’on ket bet paet evit ul labour m’eus graet e brezhoneg evel kazetennour, betek bremañ. Aliez ma frejoù n’int ket paet ivez. Paour eo bed ar brezhoneg...

Met bremañ e komprenan gwelloc’h perak m’boa ket kavet labour e brezhoneg tri bloaz-zo. N’eus ket kalz a dra e brezhoneg war ar skinwell publik hag, oc’hpenn-se, ul lodenn ag an abadennoù e brezhoneg vez graet get kazetennerion ne gomzont brezhoneg anezhe... Penaos buhez !
Christian Le Meut

Embannet eo bet ul lodenn ag an destenn se e galleg barzh Pobl Vreizh a viz Gwenholon 2005.

19/06/2005

Dolmen suspects sur TF1

L’été est bien là désormais et, avec lui, les superbes couchers de soleil que l’on peut aller contempler au bord de la mer, par exemple. On y croise parfois des campings cars dont les occupants ont fait des centaines de kilomètres pour passer leur soirée à l’intérieur, devant leur poste de télévision, plutôt que de contempler le spectacle somptueux de la nature...
Les soirs d’été sont souvent les moments les plus agréables pour être dehors mais c’est là, justement, que la plupart des gens sont rentrés dedans leur maison ou dans leur camping car...
Et si vous voulez, vous aussi, comme eux, perdre votre temps devant le petit écran cet été, TF1 est là pour assurer le service. Le service public France 2 suit de près je vous rassure, mais TF1 ne faiblit jamais. La série de l’été, qui a commencé le 13 juin, s’appelle même Dolmen et a été filmée pour une bonne part dans notre belle région, à Belle-Ile et du côté de Brest, notamment.
Mais je m’en vais vous conter l’histoire : une jeune policière, Marie, jouée par Ingrid Chauvin, très belle femme, forcément, revient sur son île bretonne natale pour se marier. Mais, le lendemain de la noce, elle retrouve son frère mort sur une plage avec, dans la main, une lettre en breton, et oui, en breton, sur laquelle est écrit qu’elle même est en danger... Suite à cette mort, du sang coule d’un menhir. car c’est bien connu, les menhirs saignent...
Cette série n’est pas que policière, elle est aussi “fantastique”, cela ne veut pas dire formidable, mais qu’il peut s’y dérouler des choses qui ne se passent jamais en réalité... Les auteurs peuvent ainsi s’affranchir de trop de réalisme, et ça la arrange bien pour faire passer le brouet qu’ils nous servent.
Et des choses “fantastiques”, se sont produites lors du tournage de cette série. Ainsi les producteurs ont trouvé des Obélix lorientais pour leur fabriquer des menhirs tout neufs, 700 kilos la pièce, selon le journal Le Télégramme (12/06/2005)... J’espère au moins que les Obélix lorientais auront fait payer chers leurs menhirs en euros sonnants et trébuchants car 12,5 millions d’euros ont été dépensés, j’allais dire gaspillés, vous entendez bien, 12,5 millions d’euros pour réaliser cette série. Avec cette somme on pourrait en produire des émissions en langue bretonne... D’autant que leur durée se réduit comme neige au soleil pendant l’été...
Autre phénomène fantastique constaté dans cette série télévisée : les Bretons, quand ils fêtent quelque chose dans un bar, chantent Tri martelod yaouank en dansant. Ah non, vous n’avez jamais fait ça vous ? Et bien mon frère, oui. Habitant Belle-Ile, il a été embauché comme figurant pour Dolmen. Il a participé à une scène de fête dans un bar. On lui a mis une bière sans alcool dans les mains qu’il n’avait pas le droit de boire (elle faisait partie du décor), et on lui a demandé, à lui et aux autres, de chanter “Tri martelod yaouank”. Les paroles avaient été distribuées au préalable ! Avec leurs sous, les producteurs auraient au moins pu inviter Alan Stivell.
C’est bien connu, les Bretons chantent “Tri martelod yaouank” en dansant quand ils font la fête dans les bars ! C’est vraiment n’importe quoi; mais ce qu’il y a de bien avec la télé, c’est que tous les jours je trouve de bonnes raisons supplémentaires de ne plus la regarder.
Christian Le Meut

Dolmen brein war TF1

Setu arru an hañv hag an amzer gaer... Kaer awalc’h evit mont er maez da vale, da foetan ar-vro-man pe broioù all, da sellet doc’h ar c’huzh heol, ken brav d’ar c’houlz-man... Met, ma faota deoc’h chom er ger ha koll hoc’h amzer, setu ur sonj vat : sellit doc’h an abadenn skinwell anvet Dolmen ! Dolmen zo ur rummad filmoù “polis ha fantatisk”, sanset, kroget dilun 13 a-viz Mezheven war TFunan. Filmet eo bet e Breizh, en Enez Guerveur hag e-tall Brest ivez.
Setu an istor : ur vaouez yaouank, Marie, koantig bras, poliserezh a vicher, a zeu en dro e Breizh, e bro a orin, d’en em zimezhiñ war an enezenn e lec’h m’eman e chom he familh abaoe pell... Ya, met just goude bout dimezhet, un dra spontus a zigouezh : he breur zo lazhet ! Bizkoah kement all. Ha getan e kaver ul lizher skrivet, e brezhoneg mar plij, hag a lâr eman Marie en arvar ivez ! Ha setu, e-pad pep episod, ‘vo bet lazhet un den all, evit lakaat ar suspens da vont araok ! Ha bep taol ivez, goude bout lazhet un den, e vo kollet gwad get ur menhir. Ya, kollet vez gwad get ar peulvanoù, anat eo...


Kar peulvanoù “menhiroù” a zo bet graet a-ratozh evit ar filmoù, en Oriant, ha get mein gwir ha pas get plastik : seizh kant kilo pep menhir, hervez ar pezh m’eus lennet er gazetenn Le Télégramme (12/06/2005)
Kavet zo bet un Obélix a-vreman evit kizelañ peuvanoù nevez... Argant zo get ar savourion film kar 12,5 million euro zo bet fondet evit sevel ar filmoù sot-se. Sonjit-ta, 12,5 million euro... Hag d’amzer-se, kazimant abadennoù ebet e brezhoneg e-pad an hanv er skinwell. Pec’hed eo !

Ma breur ha ma c’hoar gaer a zo e chom en enez Guerveur. Gobret int bet el aktourien, “figurants” e larer e galleg. E pad an hanter zevezh eman chomet ma breur barzh un davarn; roet oa bet dezhan ur chopinad bier hep alkool hag a oa difenet da eved ! Sanset oa ur fest evit lidañ un dra-bennak. Ha goulennet oa bet get ar figuranted kannal “Tri martelod yaouank” e tansal. Anat eo, razh an dud a gan “Tri martelod yaouank” pa vez lidet an dra bennak e Breizh ! Hag ar c’homzioù oa bet roet d’an aktourioñ. Gwelloc’h vehe bet kouviiñ Alan Stivell, memestra.
Ur bern traoù a-dreuz zo barzh ar rummad filmoù-se, Dolmen... Raksonjoù ha fallsonjoù a bep sort.

Ale, deomp er maez tudoù, evit mont da welled dolmen ha peulvanoù gwir ar re-se, e kanal “Tri martolod” ma faota deomp-ni hag ec’h eved bier get alkool ma faota deomp-ni ivez. N’eus ket afer a DFunan (TF1) evit dizoloeiñ deomp pegen brav ha “fantastik” eo hor Bro-ni...
Christian Le Meut

17/06/2005

Un devezh hep mediaioù

Tud zo, zo kounnaret bras a-gaos d’ar mediaoù, d’ar chadennoù skinwell (télé), d’ar skingomzioù (radio) ha da gazetennoù-zo rak kazimant razh ar re-se, e Bro C’hall, oa evit ar “ya” araok ar referendum. TFunan, Frans daou, Frans Tri, Frans Inter, Frans Kultur, Europa unan, ha c’hoazh... Razh ar re-se oa evit ar “Ya”, sklaer oa evel lagad un naer... Ha tud, breman, d’en em sevel ha da vanifestiñ : un “devezh hep mediaioù”, “grève des médias” zo bet galvet gete, dec’h, yaou 16 a viz Mezheven. Moian zo da welled war ul lec’hienn internet ar pezh a zo bet graet gete, ar skritelloù, al lizhiri-klemm skrivet gete da gas d’ar mediaioù :
nomedia16.free.fr
Me, m’eus votet Ya. Met me c’hella kompreiñ ar-re se memestra. Ne sellan ket kalz doc’h ar skinwell, ma fost tele zo e vreinañ barzh ma c’hav memestra, met selaou a ran ar skingomz, bemdez. Radio Bro Gwened, evel reson (kazimant holl an testennoù lakaet war ar blog-man zo bet skrivet evit ar Radio-se e penn kentan), met ivez Frans Kultur. War Frans Kultur ‘vez skignet bep mintiñ un abadenn anvet get kazetennerion ha “kronikourion”. Selaou a ran a wezhoù an abadenn-se evit dihuniñ, ar pezh n’eo ket aes bemdez, me lâr deoc’h...
Pemp kronikour zo war Frans Kultur bep mintiñ (ha maouez ebet en o mesk), ha pevar a oa evit ar “Ya”; ar pempved a oa etre, met den ebet evit ar “nann”. Tud oa bet kouviet da zisplegiñ perak e votehent “ya” pe “nann”, met ar re a gomze bemdez barzh ar post a oa kazimant tout evit ar “Ya”. Un deiz, Alexandre Adler, ur c’hronikour, a gomze a-ziout Sina. Ha setu eñ, da blantiñ ur “ya” evit ar vonreizh Europa barzh e destenn.
Un deiz all un abadenn ispisial oa bet savet get Frans Kultur goude marv ar filosofour Paul Ricoeur. Kouviet oa bet Paul Thibaud, mignon an den marv ha filosofour ivez. Paul Thibaud oa evit votiñ “nann” d’ar vonreizh Europa met ne oa ket deuet da gomz a-ziar an dra se.
Ha setu ur c’hronikour all, Olivier Duhamel, da lakaat an traoù war an daol c’hoazh : “Perak e votehet nann, c’hwi, un den ken speredek eldeoc’h-c’hwi”. E klevout Olivier Duhamel ne oa ket oa posupl bout speredek ha votiñ “nann”. Ar paotr-se zo kronikour war Frans Kultur breman met araok oa kannad e parlament Europa; ha hennezh oa unan ag an dud ‘doa skrivet ar vonreizh Europa nevez ! Hervez an “deontologie”, gwelloc’h vehe bet dezhan mont kuit a Frans Kultur e-pad ur prantad amzer araok ar referendum met pas kenderc’hel da gomz barzh ur radio publik... Re geijet oa an traoù, d’am sonj.
Ha me da vout kounnaret ivez. Rak an doare-se d’ober zo bet fall “contreproductive” e larer e galleg.
E Penn kentan, ar mediaioù doa graet evel ma oa ret votiñ “Ya”, el ma ne oa ket hent all ebet. Ar lerc’h, e wellet an “nann” kreskiñ er sontadegoù, displeget o doa perak votiñ “nann” oa un dra sot ha spontus met hep displegiñ peseurt Europa a faota dezhe sevel, peseurt traoù gwelloc’h a gase ar vonreizh nevez, ha c’hoazh...
Setu a gaos da berak on kounnaret me ivez. Met bon, n’eo ket echu an traoù, ni wellay bremañ penaos a yay an traoù araok en Europa, pe ar gil...
Selaouet m’eus ar skingomz dec’h daoust d’ar galv “Un devezh hep mediaioù”. N’on ket sur a oa ur sonj vat “boycottiñ” un deiz, ar c'hazetennoù, ar chadennoù skinwell pe skingomz... Me gav gwelloc’h mennozhioù all : skrivañ d’ar c'hazetennoù evit lared ma sonjoù, da skouer. Ma n’oc’h ket a-du get traoù skrivet get kazetennoù pe kazetennerion-zo, larit dezhe. Ar re-se a c’hell chanch ivez o doareioù da labourad... Ha c’hwi c’hell ivez preniñ ur gazetenn all ma n’och ket eurus get an hani a brenit. Meur a gazetennoù-zo, eurusamant, ha meur a chadennoù skinwell ha skingomz !
Goude ar referendum, mediaioù-zo o deus bet poan da zisplegiñ an disoc’hoù ha perak kement-se a dud o deus votet nann, daoust d’ar mediaioù o-unan... Met, doc’htu, ur gouarnament nevez zo bet savet, ha setu ankouiet buan disoc’hoù ar referendum Europa evit sellout doc’h ar gouarnament nevez-se; savet get ar memes tud kazimant, lakaet war gadoerioù dishenvel. Hag e vo krogadoù etre Sarkozin ha Villepi ? Setu digarezioù da chanch tu, da chanch kaoz evit nompass sonjal re... Kar pall ar mediaioù brasan n’eo ket d’hor lakaat da sonjal, met d’hor zivertisan kentoc’h...
Christian Le Meut

15/06/2005

16 juin 2005 : une journée sans médias ?

Des citoyens et des citoyennes mécontents appellent, jeudi 16 juin à une “grève des médias”. “Pas de radios, pas de télé, pas de journaux ou alors “certains bien choisis” disent les initiateurs de cette journée. Ces partisans du “non” au référendum sur la constitution européenne estiment que leur vote a été “tourné en infamie” par la grande majorité des médias audio-visuels et par certains journaux...
J’ai beau avoir voté “oui”, je dois dire que je peux comprendre la colère de ces électeurs et électrices car leur constat n’est pas complètement faux.
Je regarde peu la télé, mais j’écoute beaucoup la radio, Radio Bro Gwened, evel reson (la plupart des textes figurant sur ce site ont été écrits pour cette radio), mais aussi France culture, radio de service publique donc, le matin, en essayant de me réveiller...
La tranche matinale accueille cinq chroniqueurs, talentueux pour la plupart, mais quatre d’entre-eux étaient ouvertement pour le “oui”, le cinquième étant plus en retrait. Mais aucun pour le “non”. Et ces chroniqueurs interviennent tous les jours. Une fois, dans une chronique sur l’évolution du régime chinois, Alexandre Adler a trouvé le moyen de développer un argument pour le “oui à la constitution européenne”.
Une autre fois, cette radio organisait une journée spéciale à l’occasion du décès du Paul Ricoeur, philosophe. Un de ses amis, Paul Thibaud, philosophe également, était invité à venir témoigner de l’oeuvre de Ricoeur. Il y avait beaucoup à dire mais il fallut quand même que l’un des chroniqueurs, Olivier Duhamel, l’apostrophe sur le style : “M. Thibaud, vous qui êtes si intelligent, comment pouvez-vous appeler à voter non”... Comme si l’on ne pouvait pas être intelligent et appeler à voter non...
Ce même Olivier Duhamel, avant d’être chroniqueur sur France Culture, était député européen socialiste. Co-rédacteur de la dite Constitution européenne... La déontologie journalistique aurait peut-être voulu qu’il se mette en réserve de France culture un moment et, au lieu de faire campagne sur une radio publique, aller faire campagne sur le terrain. Cela aurait peut-être été plus efficace. Car enfin, une telle insistance et une telle lourdeur ont été contreproductives. Au début, le “oui” était majoritaire dans les sondages et les médias dominants donnaient l’impression que la messe était dite et que, de toute façon, il n’y avait qu’un vote possible, le “oui”. Puis le non est monté et, au lieu de nous expliquer leur vision de l’Europe, les avancées contenus dans la constitution européenne, mais aussi ses limites et ses faiblesses, bien des partisans du “oui’ se sont bornés à caricaturer les arguments des partisans du “non”... Et réciproquement...
Y-aurait-il une trop grande proximité entre les médias dominants et le pouvoir en place ? Voire une vision trop parisiano-parisienne ? Paris a voté “oui” à 66%. Le référendum a montré un vrai clivage entre une France qui s’en sort, celle qui a les moyens de vivre à Paris intra-muros, ou à Vannes, ou à Rennes, villes où le “oui” a été largement majoritaire; et une autre France qui n’en a pas les moyens, qui se sent à l’écart, inquiète de l’avenir, fragilisée et pour laquelle l’Europe est une facette de la mondialisation...
Mais les médias audio-visuels se sont bien gardés d’une trop grande réflexion sur ce “non” qu’ils ne sauraient analyser de trop près. “Analyser”, vous n’y pensez pas. Le changement de gouvernement est venu à point pour les distraire d’une remise en cause en profondeur de leur pratique. De Sarkozin ou de Villepi, lequel va manger l’autre, voilà de quoi les occuper pour l’année qui vient et même plus... On ne va pas non plus trop se prendre la tête avec les résultats d’un référendum parce qu’on n’est pas là pour s’inquiéter, mais pour se distraire, parce que l’on n’est pas là pour informer réellement mais pour divertir. Voilà le hic...
Pour autant faut-il faire la grève des médias ce jeudi 16 juin ? A vous de voir, vous ferez bien ce que vous voudrez. Une journée ce n’est pas long et l’on peut, effectivement, en profiter pour aller se promener, profiter du beau temps, de l’été qui arrive et tout... La télévision, à mon avis, est une drogue dure qu’il faut consommer avec beaucoup de modération. Quant à la radio, on peut aussi lui couper la chique de temps en temps, pour écouter la musique que fait le vent. C’est joli aussi, la musique du vent ou celle de la rivière, quand elle n’est pas couverte par le bruit d’un camion ou d’une voiture...
Boycott ou pas, que nous soyons téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs, nous avons toujours le moyen d’écrire ou de dire notre façon de penser aux médias, et aux journalistes quand nous pensons qu’ils n’ont pas bien fait leur travail. Discuter les pratiques journalistiques et médiatiques n’est jamais inutile. Même les journalistes et les médias sont capables d’écouter et d’évoluer dans leurs pratiques professionnelles, enfin j’espère...
Si vous voulez en savoir plus sur cette grève des médias vous pouvez trouver les renseignements sur le site internet:
http://nomedia16.free.fr
Si vous n’avez pas internet, et bien il n’y a pas d’autres moyens de trouver l’info, désolé. Quant aux camarades grévistes des médias ils auraient pu trouver un autre nom que “nomedia”. Ne cèderaient-ils pas à une mode qui met l’anglais à toutes les sauces médiatiques ?
Christian Le Meut

03/06/2005

De l'Irak à Moscou en passant par Helsinki

A l’époque de Saddam Hussein, en Irak, l’équivalent de 200 dollars était versé aux parents qui acceptaient de donner le prénom “Saddam” à leurs enfants. L’époque de Saddam étant révolue, le dictateur en prison, des milliers d’Irakiens se prénomment donc Saddam et ils sont quelques-uns à être venus demandés à l’administration irakienne comment changer de prénom. Georges à la place de Saddam, ça sonnerait bien, non ?
La Finlande est un vrai paradis, si j’en crois l’hebdomadaire Courrier International. Là-bas, les amendes sont calculées en fonction du revenu du contrevenant. Un citoyen riche paiera bien plus cher qu’un citoyen pauvre... Voilà pourquoi Jussi Salonoja, un Finlandais richissime, a dû payer 170.000 euros, soit plus d’un million de francs nouveaux, pour avoir été pris dans les rues d’Helsinki à 80 km/h au lieu des 40 km/h autorisés ! Cet argent ira peut-être à l’installation de ralentisseurs dans le centre d’Helsinki...
Ce n’est pas facile, donc, d’être riche, en Finlande, alors qu’en France c’est de plus en plus recommandé. L’impôt sur le revenu baisse beaucoup pour les Français les plus riches, et seulement un petit peu pour les classes moyennes. Quant aux non-imposables, cela ne changent rien pour eux, mais ils payent les taxes indirectes, comme la TVA, qui, elles, ne baissent pas et sont les mêmes pour tout le monde. Il s’agit là sans doute d’une conception toute française de l’égalité...
Un article du Monde signale le prix d’une carte postale rare. Celle-ci représente un guérisseur, juché sur une charrette tirée par deux chiens, probablement au début du XXe siècle, en Savoie. Cette carte postale s’est vendue récemment 5.200 euros lors d’une vente aux enchère, soit plus de 30.000 F. Le guérisseur était une homme pauvre qui vendait lui-même ces cartes postales pour arrondir ses fins de mois... Il aurait sans doute été un peu surpris de voir le prix atteint par ses cartes postales !

La télé pour les singes !
Ce sont les singes du zoo de Moscou qui en ont de la chance. Le directeur a trouvé que ses singes avaient l’air trop mollassons, et a décidé de leur mettre la télévision. Pas pour regarder Star Académy ou Le Maillon faible, encore certains singes pourraient-ils concourir avantageusement dans ce genre d’émissions, voire gagner; non, il veut mettre diffuser des documentaires sur la vie des singes en liberté !!! Il s’agit ainsi, selon le directeur, de faire réfléchir les singes enfermés plutôt que de les voir passer leur temps à mettre leurs doigts dans leur nez (et peut-être ailleurs) ! Dur, dur, d’être singe à Moscou.Non seulement vous êtes enfermé, il fait froid l’hiver mais, en plus, on vous oblige à regarder la télé ! Que vont comprendre nos cousins emprisonnés ? Peut-être vont-ils déprimer un peu plus, ou alors orendre conscience leur triste sort et vouloir goûter aux joies de la liberté ?
Christian Le Meut

Ag en Irak betek Moskoù...

E Bro Irak, da vare Saddam Hussein, e veze roet 200 dollard d’an dud a roe anv bihan “Saddam” d’o bugale... Echu eo breman, toull bac’het eo bet an diktateur kri se, ha milliadoù ag Iraked a faota dezhe chanch o anvioù. 300 anezhe zo aet dirak ar melestradurezh evit gwellout penaos gober. Ha lakaat “Georges” e lec’h “Saddam”, ne vehe ket fall ?
Bro Finland zo ur baradoz, me lavar deoc’h. Du hont e vez kastiet an dud hervez ar pezh e vez gounizhet gante. Da lâret eo un den pinvidik a baeo muioc’h evit un den paour. A gaos d’an dra-se Jussi Salonoja, ur Finlandad pinvidik bras, en deus paiet 170.000 euros evit bout tapet get ar bolis, e kreisker Helsinki. Jussi a yae re vuan get e gar : e lerc’h mont da 40 km/e, tapet oa bet da 80 km/e ! Div vec’h muioc’h ! Tapet en deus ar paotr, neuze, un del uheloch’ ag ur million lur. Marteze vo graet, get an argant se, traoù evit lakaat an otoioù da vont goustadikoc’h e kreisker Helsinki !
N’eo ket aes, bout pinvidik e Finland ! Ar pezh n’eo ket gwir e Bro C’hall e lec’h an taoseù hag an tailhoù a ya war vihanat evit ar re binvidik met pas evit ar re baour, hervez ar gazetenn Libération. Evit ar re baour ne baeont ket tailhoù , netra chanchet, paieañ a reont an taoseù, evel an TVA, ha ne ya ket war vihanat anezhi...
Er gazetenn le Monde m’eus kavet ur pennad skrid souezhus awalc’h a ziout priz ar c’hartennoù post dibaot, n’eus ket kalz anezhe. Ur gartenn post tennet 100 vloazh zo e bro Savoa, get un diskontour war ur c’har tennet get daou gi, a zo bet gwerzhet 5.200 euro ! Hervez ar gazetenn, ar diskontour a zo war ar gartenn oa an den paour hag a werzhe e unan penn ar c’hartennoù post-se. Diskontour oa da vat, met klaskour bara ivez. Marv eo abaoe pell, met spontet vehe anezhañ dirak priz e gartennoù post hiriv an deiz !

Chans zo get marmoused Moskou !
Chans o deus marmouzed zoo Moskou : roet vo dezhe postoù skinvell, evit sellet doc’h abadennoù. met ne vo ket roet dezhe da sellet doc’h Sterenn Akademiezh, pe ar Maillon Faible, daousto ma ez eus marmouzed a c’hellehe kemer pezh en abadennoù sort se... Ha, piv a ouar, mont a ray ar maout gete ! Nann, n’eo ket abdennoù sot evel-se a vo bet kinniget d’ar marmoused... met abadennoù a ziar-benn buhez ar marmoused gouez. Hervez an den a zo e penn ar zoo, an abadennoù-se a gaso ar marmouzed toull bac’het da sonjal, da brederian, e lec’h lakaat o bizioù en o frioù (pe e lec’hioù all) hag e lec’h mageiñ sonjoù du... N’eo ket aes, d’am sonj, bout marmous e Moskoù. Toull bac’het oc’h dija, yenn eo an amzer hag, ouzhpenn, emañ ret deoc’h sellet doc’h ar skinwell ! Ha petra vo komprenet get ar marmoused toull bac’het ? Tapet vo gete, marteze, goust ar frankiz ?
Christian Le Meut