01/06/2005
Enebourion ar skinwell...
Ur wezh a oa ur paour kaezh post skinwell (télé). Ur post skinwell evel ar re all met eñ oa kouezhet klanv e fin miz eost passeet... D’ar mare se, hennezh oa chomet du e skram, gouloù ebet. Marteze, n’eo ket kalz a dra, ur “fusible” bennag kraset ne vehe ket bet diaez da chanch, met ne oa ket bet graet... Chomet oa ar post mod-se, evel ur voest du ha goullo, ne servije ket da netra, a-benn ar fin, nemet da lakaat warni ur pod bokedeù... Trist oa ar post skinwell met, eurusament, ne oa ket bet prenet unan all evit tapout e lec’h... ouf...
Met, marteze, gwasoc’h c’hoazh oa ar jeu... Ar re a oa e chom en ti-se d’oa lakaet en o fenn arrestiñ da sellet doc’h ar skinwell ! “Ur spont, me lavar deoc’h”, a sonje e unan ar post. Petra eo ar c’hlenved nevez se ? Ha petra vo graet get an tiad-se ma ne vez ket sellet doc’h an tele gante ? N’eus ket tu da vout, n’eus ket tu da vev, hep skinwell, hiriv an deiz. Kollet e vint ma n’o deus ket gwellet ar filmoù nevez, an doereieù, Steredenn Akademiezh, ar Bachelor... Setu ar pezh sonjet get ar paour kaezh post skinwell a oa e vageiñ sonjoù dit, evel ma wellec’h...
Ya, met ur yoc’h enebourion en doas ar paour kaezh post télé se. Radioioù ha kazetennoù zo, ur bochad, evit gouieit doereioù ar bed. Levrioù ivez, evit sonjal, prederiañ, deskiñ. Sonerezh a bep sort, da selaoù get plijadur... Ar re-se zo enebourion an tele, met enebourien krioc’h zo : an dud !
E lec’h chom da vreinañ dirak o fostoù skinwell, an tiad-se a gave gwelloc’h mont da wellet tud all, evit ar blijadur, evan ur banne gete, c’hoari kartoù pe c’hoarioù all, deskiñ dansal, ober c’hoariva, komz (brezhoneg, galleg, esperanteg, saozneg, kembraeg, ha c’hoazh, 6.000 yezh bev zo er bed), labourad a youll vad evit ur gevredigezh bennak... Traoù sort-se a vourre gober ar familh-se; traoù n’eus ket tu d’ober anezhe mard e chomec’h er ger da vreinañ dirak ho post télé.
Razh an traoù skignet war ar chadennoù skinwell n’int ket fall, a sonje tud an ti, met re amzer e vez kollet geti e sellet deoc’h abadennoù sot, get danvez ebet a-barzh... Moian zo d’en em zeverral, d’en em aveliñ ar spered d’an doare speredeloc’hha feuñoc’h.
Gwazoc’h c’hoazh : tud zo, hiriv an deiz, en em sav a enep ar skinwell : e n Italia a zo bet savet un “harz skinwell”, an “diskrog tele”, e pad un dibenn sizhun, evit klemm a enep an “télé poubellenn”. Pegoulz vo graet kement-se e Frans hag e Breizh ivez ? E Breizh tud a zo bet barnet peogwir ne faota ket dezhe paeaño tasoù, o “redevans” a gaos d’ar plas re vihan roet d’ar brezhoneg er skinwell...
Piv a ouia ? Marteze an dispac’h gwir, an doare efedusan da chanch ar vuhez, hiziv an deiz zo lakaat ar postoù tele en ur “déchèterie”, ha monet d’ober traoù all get ar re all. Simpl eo, a-benn ar fin, en em sav ha gober an dispac’h.
Christian Le Meut
09:50 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
Les ennemis de la télé
Il était une fois une pauvre poste de télévision. Un poste de télévision comme beaucoup d’autres mais celui-ci était tombé malade, en panne, à la fin d’un mois d’août. Depuis, son écran était resté désespérément noir. Sans lumière ni couleur aucune. Peut-être n’était-ce pas grand-chose, un fusible quelconque grillé, un rien à réparer, mais cela n’avait pas été fait. Et le pauvre poste de télé restait ainsi, une sorte de boîte noire et vide ne servant plus à rien, sauf à poser dessus un vase de fleurs ou quelque autre bibelot... Le poste de télé était triste mais il avait quand même un espoir : aucun autre poste n’avait été acheté pour prendre sa place. Ouf.
Mais, peut-être, la situation était-elle pire encore. Ses propriétaires avaient décidé de ne plus regarder la télé... Une horreur, s’était dit en lui-même le poste de télé, le jour où il comprit la situation. Mais quelle est cette nouvelle maladie ? Comment vont-ils faire ? Ce n’est pas possible de vivre sans télé aujourd’hui. Sans nouvelles de Star Académie, du Bachelor, des films nouveaux, des informations du jour, ils vont être perdus...
Oui, mais la télévision a beaucoup d’ennemis. Les radios de toutes sortes, les journaux, les livres, pour connaître les informations, se cultiver, se distraire... La musique aussi, à écouter vraiment et non pas comme un perpétuel bourdonnement de fond... Mais la télévision a un ennemi pire encore : les gens. Plutôt que de rester croupir devant leur poste de télé, les propriétaires avait décidé de sortir, de rencontrer d’autre gens, d’aller boire un coup avec, d’apprendre à danser, d’apprendre le breton, l’espéranto, l’anglais (ou l’une des 6.000 langues parlées dans le monde), de faire du théâtre, d’être bénévole dans une association, etc. Toutes choses impossible si l’on reste scotché devant son poste de télévision.
Certes, toutes les émissions diffusées à la télévision ne sont pas débiles ou vides d’intérêt, pensaient les propriétaires du poste de télé. Mais bon, trop de temps était perdu à regarder des émissions sans intérêt songeaient-ils.
Et des nouvelles arrivaient d’Italie où une grève de la télé poubelle avait été pratiquée par 400.000 personnes pendant un week-end. En Bretagne des personnes étaient jugées de temps à autre pour refus de payer la redevance à cause de la place ridicule laissée à la langue bretonne...
La vie du pauvre poste de télé virait franchement au cauchemar...
Qui sait, peut-être, la vraie révolution aujourd’hui, une façon efficace de changer sa vie en tout cas, est d’éteindre son poste de télé et d’aller faire autre chose. C’est peut-être simple, finalement, la révolution.
Finir dans une cave, emballé dans un carton ou, pire, à la déchèterie : tels étaient les cauchemars du poste de télé... Et ils allaient se réaliser.
Christian Le Meut
09:50 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (2)
25/04/2005
La sainte sueur de Franck Michael
Il faut parfois beaucoup de courage pour affronter l’existence. Beaucoup de courage et même un peu d’inconscience comme je vais vous le montrer maintenant. Un de mes amis, que j’appellerai Denis mais sans en dire plus car il souhaite garder l’anonymat comme tous les vrais héros, Denis donc, a réalisé récemment un vrai acte de courage.
Voici l’histoire. Peut-être connaissez-vous un chanteur appelé Franck Michael ? Je ne sais par quel mystère cet homme est devenu une star absolue pour une partie de la population française, en général des dames âgées de plus de 60 ans. Depuis vingt ans il a vendu environ quinze millions de disques en ne passant quasiment pas à la télé alors même que ses chansons n’ont rien à envier au brouet que nous servent la plupart des médias. Mais devant un tel affront, les télés continuent de le snober, à l’exception de Pascal Sevran...
Pourtant mille personnes sont venues au concert de Frank Michael, il y a quelques mois au parc des expositions de Lanester. Et parmi ses mille personnes, la maman de Denis. Comme elle ne peut plus se déplacer toute seule, son fils avait accepté de l’accompagner. Il ne savait pas où il allait débarquer mais sa maman étant une fan absolue, Denis avait décidé de lui faire plaisir.
Mais le plaisir des uns n’est pas toujours le plaisir des autres.
Dès les premières chansons le public s’est levé et a chanté avec Frank Michael. Une foule s’est agglutinée devant la scène et certaines personnes ont lancé, qui un mouchoir (propre j’espère), qui un foulard. La star s’est alors essuyée avec (le front, je vous rassure) et les a rendus à leurs propriétaires tout en continuant de chanter. Vue la complexité des paroles qui disent a peu près toute “Je t’aime, je t’aime, je t’aime”, les deux doivent pouvoir se faire en même temps sans difficulté.
Denis assistait à ce spectacle, ébahi, jusqu’au moment où sa maman a sorti son foulard (elle avait tout prévu). Et voici l’ami Denis, prof (je ne dirai pas où ni de quoi), et père de famille, jouant des coudes pour aller recueillir la sainte sueur de Frank Michael. C’est beau, l’abnégation. Arrivé au devant de la scène, il lance le foulard que Franck vient mouiller de sa sueur frontale. Il le rend alors à son propriétaire et constate que c’est un homme : or la foule, autour, est plutôt féminine.
“C’est pour vous” ? demande alors la star.
“Non, non, non, répond Denis, c’est pour ma mère”... Et là, grandiose, Frank reprend le foulard, le passe sous sa chemise, s’essuyant le torse avec. Et le rend à Denis, toujours aussi ébahi...
Cette sorte d’hystérie collective et de vénération pour une star a de quoi inquiéter. Elle est d’autant plus surprenante, en l’occurence, que, si le spectacle est mené de façon professionnelle, Franck Michael n’a pas le charisme ni le sex appeal d’un Elvis Presley ni même d’un Claude François. Mais, comme eux, ses chansons, du moins celles que j’ai écoutées, racontent des histoires à l’eau de rose sur des musiques du même registre. Les textes, écrit par des auteurs comme Didier Barbelivien, sont là pour en dire le moins possible du moment que ça rime. Et la rime n'est pas toujours riche... Ainsi, pour justifier d’une rime, Frank Michael évoque “les yeux de sardane” d’un enfant. Oui, mais la sardane est une danse de Catalogne. A quelle couleur correspond-elle ? Mystère. Cela ouvre cependant des perspectives de rimes : “avec des yeux de kost er c’hoet”, “avec tes yeux d’hanter dro”, “avec tes yeux de kaz a barh”, ou encore “avec tes yeux de valse”, "avec tes yeux de hip-hop".... Voilà une tonne de rimes nouvelles en réserve. Merci Didier.
Chapeau bas, en tout cas, devant l’abnégation et le courage de Denis.
Que ne ferait-on pas par amour filial ?
Christian Le Meut
21:15 Publié dans Arzoù/Arts, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
23/03/2005
Mon papy et les médias
Mon grand-père Julien a passé sa vie à Crac’h (Morbihan), étant né à huit kilomètres de là, à Ploemel, en 1911. Il est décédé voici quelques années. Un jour qu’il était, comme d’habitude, à boire un coup au “Crac’h bar”, alors tenu par mon oncle, son fils, et ma tante, voilà qu’entre une journaliste...
Précisons que nous sommes en novembre 1991, la commune est envahie par une nuée de journalistes venus attendre là l’arrivée d’un Crac’hois célèbre : Gérard d’Aboville. Celui-ci terminait sa traversée du Pacifique à la rame mais n’était pas encore arrivé à bon port aux Etats-Unis. Télés, TF1, F2, F3 et les radios nationales n’avaient donc rien d’autres à se mettre sous la dent que la commune d’origine du rameur, même s’il n’y habitait pas et même si très peu d’habitants l’avaient rencontré en vrai. J’ai donc pu voir et entendre plein de “témoins” parler à la télévision ou à la radio d’une personne qu’ils n’avaient jamais vu, pour la plupart, qu’à la télévision...
Une de mes grand-tantes a répondu en bougonnant, et dans l’entrebaîllement de sa porte, que les exploits du rameur ne l’intéressaient pas... Le lendemain, elle s’est vue à la télé ! Et la voilà obligée d’expliquer à ses voisins pourquoi les coups de rames de Gérard la laissait indifférente. “Je ne savais pas que j’étais filmée” répondit-elle... Mais l’emballement médiatique autour de l’affaire exigeait que l’on s’intéressât à l’affaire...
Le papy à Sainte-Anne
Voici donc mon grand-père face à la journaliste d’un quotidien régional. Et lui, toujours farceur, de dire : “Tous les jours, ces derniers temps, j’ai été faire une prière à Sainte-Anne, pour que Gérard réussisse sont exploit”. C’était une blague, un canular, mais, le lendemain, c’était imprimé noir sur blanc sur le journal ! Et nous, sa famille, étions un peu gênés, comme lui -même d’ailleurs. Je lui ai demandé : “C’est vrai que tu es allé à Sainte Anne tous les jours ?”. Il m’a répondu : “J’y suis allé au moins une fois”... Et même ça, ce n’était pas sûr car mon grand-père ne conduisait plus à cette époque, et ne pouvait aller à Ste-Anne tout seul. Y aller à pied, pas question. il avait beau être toujours valide, il fallait le transporter en voiture pour faire 200 mètres !
Mais l’histoire n’est pas finie : l’anecdote avait plu à un journaliste célèbre et, le vendredi suivant, voilà que nous entendons sur France 3, dans la bouche de Georges Pernoud, le présentateur de Thalassa, l’histoire d’un grand père qui est allé chaque jour de Crac’h à Sainte Anne, prier pour Gérard d’Aboville... Ainsi, le canular raconté par un grand-père à une table de bistrot est devenu une histoire vraie pour des millions de gens, car accréditée par des journalistes qui n’avaient pas vérifier la véracité des faits. Sans bouger de sa chaise, en ne faisant rien que boire un coup et répondre à des questions, mon grand père a réussi un coup “d’intoxication médiatique” !
Christian Le Meut
Sur le fonctionnement des médias un blog incontournable :
http://gponthieu.blog.lemonde.fr
20:50 Publié dans Breizh/Bretagne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
21/03/2005
Ma zad kozh hag ar mediaioù
Ma zad kozh Julien a oa o chom e Krac’h, hag oa bet ganet e Plenver e 1911. Hennezh oa ur paotr a gare dezhan ober goapoù ha farsadennoù. Ur wezh, e 1991, ma zad kozh oa oc’h evan ur banne, evel bemdez, e barzh an davarn, ar “Krac’h bar”. D’ar c’houlz se, an tavarn se oa dalc’het ged me eontr, mab ma zad kozh, ha me moereb. Ha setu ur plac’h o vont e barzh an tavarn, ur gazetenerez anezhi ! D’ar mare se, ur bern a gazetennerien o doa aloubet parrez Krac’h, a gaos d’ur paotr all ag ar barrez, ur paotr brudet : Gérard d’Aboville.
E paouez treuziñ ar mor vras Pasifik oa ar paotr se, met ne oa ket degouezhet c’hoazh... Hag ar skinvelloù, TF1, F2, F3, hag ar skingomzioù broadel, France Inter, Europa unan, ha c’hoazh, oa aet da Grac’h evit atersiñ tud ag ar gommun-se, e c’hortoz... Daoust ma ne oa ket ken anavezet Gérard d’Aboville e Krac’h peogwir ne oa ket e chom du hont (e dud oa o chom e Krac’h) hag eñ oa aet kuit yaouank tre ag ar barrez ! A gaos d’an dra-se, m’eus gwelet meur a zen e komz e barzh an tele a ziout un den n’o doa ket gwellet james, nemet barzh an tele !
Pediñ evit Gérard d'Aboville...
Ha setu ma zad kozh da reskond d’ar gazetennerez : “Bremañ, eh an bamdez da Santez-Anna An Alré evit pediñ evit Gérard d’Aboville ”... Ne oa ket gwir, ur farsadenn oa, ur goap evel a vourre dezhan me zad kozh gober... Met skrivet oa an deizh ar lec’h war ar gazetenn get foto ma zad kozh ! Ha ne oa ket echu ar farsadenn : deiziadeù ar lerc’h, paour kaez ac’hanomp, petra hon’eus klevet war Frans 3 e pad abadenn “Thalassa”, lavaret get ur c’hazetenner brudet, Georges Pernoud ? “Hervez ur gazetenn un tad kozh, Julien, a Grac’h, a ya bemdez da Santez Anna evit pediñ evit Gérard d’Aboville”... Brudet-bras oa deuet de voud me zad kozh, met eñ ne oa ket en e aes penn da benn kar an istor ne oa ket gwir !
A c’houde, m’boa goulennet gantan : “E gwirionez, bet out bet e Santez Anna an Alré evit d’Aboville?”... “Ur wezh” n’eus respontet ma zad kozh, hep monet pelloc'h... Kazi sur eo : ne oa ket bet ma zad kozh du-hont, memes ur wezh. Arsavet en doa da vlenian abaoe pell, ha re bell eman Santez Anna a kGrac’h evit mont war droad pe war velo. Ha me zad kozh ne vourre ket anezhan kerzhet : ret e oa kas anezhan get ur c’harr evit monet daou gant metrad pelloc’h...
Setu : ur farsadenn lavaret get ur den a voure ober goap, deuet da vout un istor “gwir” evit millionoù a dud a gaos da gazetennerien n’o doa ket klasket ma oa gwir pe pas ar pezh lavaret getan ! Ur sort “intox mediatique” a oa bet graet get ma zad kozh, d’an taol-se, hep finval, hep ober netra nemet farsal hag evan ur banne en un davarn. Yec’hed mat d’an holl !
Christian Le Meut
16:15 Publié dans Breizh/Bretagne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !