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28/08/2006

La préfète au chant !

"Préfète de la région Bretagne depuis quatre ans, Bernadette Malgorn a dit Kenavo à la Bretagne, alors qu'elle s'aprête à rejoindre ce lundi le poste de directrice de l'administration au ministère de l'intérieur.

Arrivée en 2002 en Bretagne, après un passage en Lorraine, Bernadette Malgorn assumait les fonction de préfète de la région Bretagne, préfète de la zone de défense Ouest et préfète d'Ille-et-Vilaine. Finistèrienne d'origine, elle a rapellé son attachement à la Bretagne, précisant son intention de revenir régulièrement dans la région.

Les quelques 1500 personnes venues la saluer ont toutes eu le droit à un petit mot, à l'exemple du responsable de l'école Diwan qu'elle a assuré de son soutien par cette phrase <Si vous avez besoin de moi, appelez moi au ministère je vous aiderai>.

Autre symbole de la soirée, Bernadette Malgorn a chanté l'hymne breton* avec l'ensemble choral du Léon, qu'elle a conclu par un Kenavo en breton."

Source : Agence Bretagne Presse 

* Il s'agit probablement du Bro Gozh ma zadoù ("Vieux pays de mes pères"). 

25/08/2006

Nature : les plages vont-elles disparaître ?

Je lis parfois des livres d’horreur ! Oui, d’horreur, comme ce petit livre jaune qui s’intitule : “Les plages vont-elles disparaître ?”... Ce n’est pas une blague, ni une prophétie de Nostradamus, mais une donnée scientifique : les plages régressent sur notre belle planète, d’après un géographe membre du conseil scientifique du Conservatoire du littoral : Roland Paskoff. 70% des plages sont en régression dans le monde, écrit-il, 20% sont stables et 10% seulement s’agrandissent.

Mais d’où viennent le sable et les galets sur lesquels nous nous prélassons au soleil l’été ? Et bien ils viennent, pour une part, des fleuves : la Loire, la Vilaine, le Blavet, le Scorff, la Garonne, le Rhône Or nos fleuves apportent moins de sables et de galets à cause des barrages qui y ont été édifiés. Du sable y est également prélevé. Les plages sont également menacées par l’urbanisation. Beaucoup de maisons et d’immeubles ont été construits à quelques mètres de plages : or une plage résistera mieux à l’érosion s’il y a des dunes derrière, elles-mêmes pourvoyeuses de sable et de terre...

Une plage a besoin d’espace pour reculer et avancer au fur et à mesure du temps. La loi littoral impose une bande de cent mètres sans constructions, et c’est une bonne chose pour tout le monde. Pour la nature, d’une part, mais aussi pour les propriétaires qui ne risquent pas ainsi de voir leurs maisons détruites progressivement sous le coup des tempêtes. A Gâvres, par exemple, la digue de la grande plage cède parfois et l’eau de mer inonde les caves de maisons de constructions relativement récentes à des endroits qui auraient dû peut-être restés naturels.

Autre menace : la montée des eaux
Mais un autre danger menace les plages et la côte en général : la montée des eaux due aux changements climatiques. Selon Roland Paskoff les eaux devraient monter de 44 centimètres d’ici 2100. La violence des tempêtes et la force des vagues en sera accrue, au risque de détruire certaines installations côtières et de rendre inhabitables certaines maisons... Mais si l’océan emporte le sable, que nous laissera-t-il à la place, des cailloux ?

Roland Paskoff suggère des solutions : ne plus construire trop près des plages; mettre des rochers artificiels pour stopper les vagues ou apporter du sable prélevé dans l’océan... Être plus vigilant aussi quand sont construites de nouvelles jetées, de nouveaux ports, afin de ne pas perturber certains courants... Il est urgent de trouver des solutions : que serait notre monde sans plages de sables sur lesquelles roussir au soleil, faire une petite sieste, jouer aux raquettes puis aller se baigner ?

Sur certaines côte, comme la Côte d’Azur, il y a des plages uniquement de galets : quel plaisir de s’y coucher ! Alors on y loue des chaises longues. Certaines plages sont accaparées par des loueurs de chaises longues et leurs occupants ; la plage devient payante : incroyable mais vrai. Ici, en Bretagne, comme dans beaucoup d’autres régions, nos plages de sable sont gratuites : pourvu que ça dure.

Christian Le Meut

“Les plages vont-elles disparaître ?”, Roland Paskoff, Ed. Le Pommier, 2005.

24/08/2006

Ur bed hep traezhennoù ?

A wezhoù e lennan levrioù spontus evel ul levr bihan ha berr, 60 pajenn, anvet : “Hag an traezhennoù a ya da goll ?” E galleg : “Les plages vont-elles disparaître ?” Ya an traezhennoù a ya da get, ya, n’eo ket ur farsadenn, nag ur goap: skrivet eo bet al levr se get un den sirius, un douaroniour, Roland Paskoff, a zo iwez e barzh ar “Conservatoire du littoral”. 70 % ag an traezhennoù a ya war vihanaat er bed a bezh, hervez ar skiantour se. 20 % a zo stabil ha 10 % hepken a ya war vrasaat. Kement de vaout nec’het memestra.

A venn e ta an traezh, ar jipl, a zo war an aod e Frans, da skouer ? Ul lodenn vras a zeu ag ar sterioù bras evel al Liger, ar Rhône, ar Garonne, pe ar Blanhoeh, ar Skorf, ar Gwillen. Met traezh ha mein a vez tennet ag ar sterioù se; ha stanket vez ar sterioù muioc’h mui, evel e Guerlédan evit ar Blanhoeh. Setu penaos ne zeuont ket mui an traezh hag ar billi betek ar mor.

Tier savet re dost ag an draezhenn...
Met abegoù all a zo evit displegiñ stad an traezhennoù : n’eo ket ur sonj vat, da skouer, sevel tier re dost un draezhenn, ar an tevennoù a zo ar-dreñv, da skouer. Bep traezhenn n’eus afer a blas evit mont ar gil pe mont araok a hed an amzer. Douar ha traezh vez kaset d’an draezhenn dre an tevennoù ivez. A gaos d’an dra se emañ gwelloc’h sevel tier pelloc’h, kant metrad pelloc’h evel a pezh a zo skrivet e lezenn littoral.

Ur riskl bras, un danjer bras a zo war an traezhennoù, neuze, met estroc’h evit an abegoù se zo : get chanchamentoù an amzer, ar mor a ya war ihuellat. Hervez Rolland Paskoff, ar mor a greskay a zaou ugent santimetr betek ar bloaz 2100. Krenvoc’h vo ar mor neuze hag pelloc’h a yay ar gwagennoù... Muioc’h a mui a barroù avel a vo... Penaos gober, neuze, evit nompass lesket an traezhennoù da vont da get : nompass sevel tier re dost; lakaat rec’hier bras er mor, just a dal d’an traezhennoù evit gwannat ar gwagennoù; diwall muioc’h pa vez savet porzhioù nevez war an aod evit nompass chanchiñ ar sterioù mor; kas traezh tennet e don ar mor d’an traezhennoù ha c’hoazh...

Mallus eo : sonjit ta ! Penaos vehe ar vuhez war an douar patates man, hep an traezhennoù, hep an traezh evit mont d’ober ur chouk warnan, pe rouzin edan an heol, pe c’hoari raketennoù araok monet da neuial ! En aodoù en Azur koste ar Mediterranée, m’boa gwellet plajoù get billi hepken, hep traezh ! Ne oa ket gwall bourrapl en em astennin warne. Du hont e vez feurmet, neuze, kadoerioù hirr evit chom da rouziñ ha da gousked dirak ar mor. Ha, mod se, an traezhennoù n’int ket mui lec’hioù publik, digoret da razh an dud, met digoret d’ar re a bae ! Bourraploc’h eo amañ, e Breizh, ha marc’hadmatoc’h ouzhpenn !

Met, mechal a ouiet penaos vo graet get ar vugale, a benn kant vloaz, ma n’eus ket mui traezh ebet ar an aod, evit sevel kastelloù traezh ?
Christian Le Meut

“Les plages vont-elles disparaître”, Roland Paskoff, Ed. Le Pommier, 2005, 4,5 €.

23/08/2006

Hoedic et Houat : deux îles au patrimoine étonnant

medium_Melvan097.jpgL'association Melvan a pour objectif l'étude, la promotion et la protection du patrimoine historique et naturel des îles d'Hoedic et Houat, au large du Morbihan. Un patrimoine particulièrement riche que la revue annuelle (ci-contre) reflète. Cette association vient de tenir son assemblée générale, dont voici le compte-rendu :

"L'Assemblé générale de l'association Melvan s'est tenue le dimanche 13 août en fin de matinée dans la salle communale du fort d'Hoedic. Cette réunion a rassemblé une quarantaine de personnes membres de l'association, mais aussi des non-membres intéressés par les activités de Melvan. Un tour d'horizon des actions en cours a été exposé et discuté avec l'assistance : recherche de documentation et archivage informatique, chantiers de fouilles archéologiques et de débroussaillage, études historiques ou sociologiques, conférences, sorties nature, publications (La Lettre de Melvan, bi-annuelle ; La Revue des deux îles, annuelle), site internet (www.melvan.org), fiches patrimoniales à disposition du public avec les chapitres archéologie et botanique réalisés, exposition sur le cadastre napoléonien et souscription pour sa restauration (en cours dans le fort d'Hoedic).

Était ensuiterapidement évoqué un projet de publication et d'exposition autour de Marthe et St-Just Péquart. Ces archéologues ont réalisé des fouilles à Houat et à Hoedic dans les années 1920 et 1930 dont les résultats restent des références encore aujourd'hui. Ils ont aussi laissé un intéressant témoignage sur la vie insulaire dans ces années difficiles. Melvan projette de consacrer un numéro spécial de sa revue à ces archéologues et une exposition dans le fort d'Hoedic au cours de l'été 2007.

Le bilan financierde l'association était alors présenté, occasion de remercier les donnateurs privés et les collectivités qui soutiennent financièrement l'association : la mairie d'Hoedic, le Conseil général et le Conseil régional. En fin de réunion, eu lieu l'election pour le renouvellement du conseil d'administration de l'association. Jo Le Hyaric, ancien maire de Houat, a été élu en remplacement de Joelle Leroux qui souhaitait se retirer pour raison de santé. Joelle Leroux, historienne de Houat et membre fondateur de Melvan, a été un des piliers de la création de l'association. Le nouveau Conseil d'administration en place pour trois ans est constitué de six personnes : trois membre fondateurs, Henri Buttin (président), Pierre Buttin, Gilles Janin  et trois membres actifs, Christian Allanic, Jo Le Hyaric, Émilie Moisdon. L'association enregistrait cinq nouvelles adhésions au cours de cette réunion et rassemble maintenant 155 adhérants. 

Melvan : Le Bourg, 56170 Hoedic. www.melvan.org

19/08/2006

L’amour malgré la guerre

medium_dalc_h113.jpgLes guerres ne cessent pas : en Irak, en Tchétchénie, en Côte-d’Ivoire, au Soudan... La liste se prolonge et, quand une guerre s’arrête, une autre naît quelque part... Mais, même lors des guerres les plus atroces, des histoires d’amour naissent. C’est ce que rappelle une nouvelle parue dans un très beau livre écrit en breton par Yann-Vadezour Lagadeg et paru fin 2003 aux éditions Emgleo Breiz, “Dalh sonj ez out den”.

Rosalie, que tout le monde appelle Roz, est une femme estimée dans sa commune. Arrivée à 82 ans, elle en paraît beaucoup moins. Elle est toujours dynamique, tient sa maison et son jardin impeccables. Elle a été pendant longtemps maire-adjointe de la commune et compte beaucoup d’amis... Mais ses amis se posent deux questions : pourquoi est-elle restée célibataire, et pourquoi dort-elle toujours dans son lit clôt alors que tout le monde a adopté les lits plats et ouverts... Un peu excentrique, donc, la Roz.

Le soir de ses 82 ans, son amie Soaz vient lui rendre visite et lui offrir un cadeau : une photo de groupe des anciens de la commune, à poser sur le mur. Justement, il reste une place, à côté d’un portrait de Roz elle-même... Mais voilà, Roz a une autre photo à mettre à côté de la sienne, mais elle n’a pas osé jusque là : celle d’un soldat allemand, Hantz, qu’elle a aimé passionnément pendant la guerre !

Roz habitait seule une maison isolée près de la côte et près d’un blockhaus. Un soldat allemand était venu lui parler un jour, en français. Elle l’avait éconduit, mais leur rencontre l’avait bouleversée. Quelques semaines plus tard elle autorisait Hantz à venir lui rendre visite, mais de nuit, pour ne pas être vus. Et le lit clôt fut le témoin de leur amour caché pendant près de deux ans... Puis Hantz fut envoyé sur le front russe où il fut tué. Fin de l’histoire. Ou pas vraiment : inconsolable, Roz resta célibataire. Après la guerre, elle partit voir les parents de Hantz en Allemagne. “Si Hantz avait survécu, nous nous serions mariés, ses parents étaient d’accord”, dit-elle.

Une photo dans un carton
Pourtant, la photo du soldat allemand était restée dans son carton. Elle n’osait pas mettre au mur l’amour de sa vie. Mais ce soir là, après avoir parlé avec son amie Soaz, Roz se décida à mettre le portrait de Hantz au mur...
Cette histoire, racontée par Yann-Vadezour Lagadeg, m’a fait repenser à un documentaire que j’ai vu à la télé il y a quelques années sur les enfants nés de mères françaises et de pères soldats allemands, pendant la seconde guerre mondiale et juste après. 80.000 enfants seraient nés de ces relations d’après les réalisateurs de ce documentaire, mais certains spécialistes, certains démographes estiment que ce chiffre pourrait attendre 200.000 enfants. Dont beaucoup, d’ailleurs, ont été méprisés et stigmatisés durant leur enfance à cause de leurs origines.
Certaines femmes, quant à elles, ont été tondues à la Libération.

Parmi elles certaines avaient été violées; d’autres étaient sans doute de mœurs légères mais certaines, enfin, comme Roz, ont vécu de vraies histoires d’amour avec des hommes qu’elles ont aimés et que certaines ont épousés après la guerre. Tous les soldats allemands n'étaient pas des nazis.

Christian Le Meut

Dalh soñj ez out den, Yann-Vadezour Lagadeg, Emgleo Breiz (10 ruz Kemper, 29200 Brest), 13,5 €.

Da lenn : Dalh soñj ez out den

medium_dalc_h113.2.jpgBrezelioù a zo hiriv an deiz e pep lec’h, siwazh. Brezel en Irak, en Tchétchénia, ha c’hoazh... N’eo ket un dra nevez. Met istorioù karantez a sav ivez e pad ar brezelioù kriz... Lennet m’eus ul levr dispar anvet “Dalh sonj out den !”, skrivet get Yann-Vadezour Lagadeg, un den a Vro Bagan. Deuet eo er maez al levr se e fin ar bloaz 2003, embannet get Emgleo Breiz. Danevelloù a zo a barzh a ziar benn buhez pemdezieg al labourizion douar hag ar vezhinerion. Istorioù brezel a zo, brezel Aljeria met ivez an eil brezel bed, pa oa an Alamaned e Breizh. Ha setu istor Roz.

Staget doc'h he gwele kloz
Roz zo bremañ ur vamm gozh, daou vloaz ha pevar arnugent, met begon zo geti c’hoazh. Emañ e chom tost d'ar mor, e-tal ur blokaus, hep amezeg. Rozenn zo chomet dizimez met ur bern mignoned he deus. Eil maerez ar barrez eo bet; istimet eo get ar re all. Met gwellet a vez Roz ivez evel ur vaouez un tammig drol memestra. Sellit ta : gousk a ra c’hoazh e barzh he gwele kloz... Ur wezh, dont a ra Soaz, mignonnez brasan Roz, da brofiñ dezhi ur skeudenn evit he gouel a bleiz. Razh ar re gozh ag ar barrez a zo warni, hag ul lec’h a chom war ur voger, e tal poltred Roz hag he zud, da lakaat ar skeudenn-se... Met Rozenn n’eo ket a-du tamm ebed. Rak ur skeudenn all he deus da lakaat. Ha Roz da lâret d’he mignonez Soaz perak eman-hi chomet dizimez : piket oa bet he c’halon get ur soudard alaman, Hantz, e-pad ar brezel. Ha savet oa bet un istor karantez, da vad, etreze e pad tost daou vloaz... Hantz oa bet kaset war lerc’h da Bro Rusia, ha lazhet du hont...

A gaos d’an dra se emañ bet staget Rozenn doc’h he gwele kloz e lec’h m’he deus degemeret ha kuzhet Hantz e pad daou vloaz bep nozh. “Ma vehe chomet bev Hantz, e vehem dimehet asambles”, a lâr-hi... Met an istor karantez se zo chomet kuzhet e-pad ar brezel, evel reson, met ar lerc’h ivez. Bet oa bet Roz d’an Alamagn da welet tud Hantz... Abaoe ar mare se, neoazh, n’he deus ket kredet lakaat poltred he c’harantez e tal he foltred. Mezh oa warni, marteze. Met, goude bout displeget an istor d’he mignonnez Soaz, Roz a lak poltred Hantz war ar voger.

Istorioù karantez e pad ar brezel 
Un abadenn tele oa bet skignet bleadeù-zo a ziout ar vugale ganet e pad ar brezel, pe just ar lerc’h, d’ur vamm a Vro Frans ha d’ur soudard a Vro Alamagn. Hervez an dud o doa savet an abadenn-se, 80.000 krouadur oa ganet goude bout aet asambles ur vaouez a Vro C’Hall get ur soudard a Vro Alamagn, e pad ar brezel. Hervez tud all, ar sifr vehe kentoc’h 200.000 krouadur ! Hag alies emañ bet lakaet mezh war ar vugale se a gaos d’o zad, a c’houde.

Ul lodenn ag ar maouezed a oa aet get ur soudard alaman oa bet touzet e pad al Libération. Ul lodenn ag ar maouezed-se a oa bet pallforset get an Alamaned. Ul lodenn oa kentoc’h gisti, sur awalc'h, met ul lodenn all oa merc’hed a feson piket o c’halon get soudarded alaman. Ha razh an Alamaned ne oant ket nazied anezhe... Istorioù karantez da vat oa bet, ha maouezed oa aet, goude ar brezel, d'en em zimeziñ get ar soudarded o doa keijet gante e bro Frans. N'eo ket ken pell ag ar wirionez an danevell skrivet get Yann-Vadezour Lagadeg.

Christian Le Meut

Dalh sonj out den, Yann-Vadezour Lagadeg, embannadur Emglev Breiz (10 rue Kemper, 29200 Brest). 13,5 €.

17/08/2006

“What does Kenavo mean ?”

medium_cb2111.2.jpgJ’ai découvert l'année dernière dans une maison de la presse un nouveau mensuel réalisé en Bretagne : “Central Brittany journal”, édité à Callac. Cette revue est écrite en anglais , avec un peu de français également, et quelques mots de breton. On y trouve des informations pour les Britanniques qui vivent en Bretagne : comment de débrouiller avec France Télécom; comment demander une carte de séjour; comment faire une galette des Rois; ce qu’il y a à voir dans le centre-ville de Quimper pour y faire du tourisme, ou encore des sites internet...

L’on trouve également dans cette revue des contes traditionnels bretons traduits en anglais et un quizz avec des questions comme : “What is cider made from ?” (avec quoi le cidre est-il fait ?) ou “What does kenavo mean ?”, (que signifie “kenavo” ?)... Central Brittany journal est vendu dans les maisons de la presse; son adresse : BP 4, 22160 Callac.Un autre journal, Le Poher, édité chaque semaine à Carhaix, publie une page entière en anglais, et une autre en breton...

Des milliers de Britanniques trouvent agréable de venir vivre en Bretagne et y achètent une maison. L’immobilier y est meilleur marché qu’au Royaume-Uni... Certains vivent en Bretagne à l’année, d’autres n’y viennent que pour les vacances. Il y a des gens pour grogner contre cette présence britannique qui fait monter les prix des maisons et de la terre en Centre-Bretagne. C’est vrai, ces prix augmentent du fait de la demande, mais, d’un autre côté, la présence britannique permet de redonner vie à certaines communes désertifiées où ne vivent souvent plus que des personnes âgées. Les jeunes du pays sont partis travaillés en ville faute de travail sur place. Et les Britanniques ne sont nullement fautifs du fait que le Centre-Bretagne s’est dépeuplé...

Des choix politiques et économiques discutables
La nature a horreur du vide, dit-on. La faute revient plutôt aux choix politiques et économiques décidés il y a 50-60 ans. Le choix a été fait de développer l’agriculture industrielle en Centre-Bretagne, les exploitations étant regroupées pour créer une agriculture intensive employant moins de main d’oeuvre que l’agriculture traditionnelle. Le choix du tourisme a été fait pour la côte. Et là, ce sont rarement les Britanniques qui achètent les maisons et font monter les cours de l’immobilier. Le clivage se situe plutôt entre riches et pauvres.

Les maisons et les terres y deviennent également de plus en plus cher et les familles aux revenus modestes, mais aussi les familles de classe moyenne, n’ont plus les moyens de rester. Elles s’installent un peu plus loin “dans les terres”, comme on dit. Mais cette situation n’est pas inéluctable. Les communes de la côte comme celle du Centre-Bretagne peuvent adopter des politiques volontaristes permettant aux jeunes, aux familles à revenus modestes, d’acheter ou de louer dans leur commune d'origine. Plusieurs familles sont venues ainsi habiter sur l’île d’Arz l’année dernière grâce aux aides apportées par la commune. Du coup, l’école accueille en 2005 plus d’enfants qu’en 2004... Il y a donc des moyens pour ne pas créer des ghettos de riches ici, des ghettos de pauvres là, ou encore des ghettos britanniques ailleurs. Et je ne parle pas de ces quartiers de riches complètement désertés pendant six mois de l’année à Carnac-Plage, Guidel-Plage, Quiberon, Sarzeau, etc. Triste spectacle...

medium_centrebrit1110.3.jpgAttention danger, bouc émissaire !
Dès que l’on désigne une population précise, un groupe, comme responsable de nos maux, ou d’une partie de nos maux, il faut faire attention : danger. Le syndrome du bouc-émissaire est dans l’air. Il s’agit alors de désigner un responsable, un coupable et, comme par hasard, c’est toujours l’autre. L’autre, l’Anglais dans le cas qui nous concerne aujourd’hui.

Le syndrome du bouc-émissaire est une maladie fort répandue et très pratique. Elle évite de se poser trop de questions sur soi-même, sur nous-mêmes. Pourquoi le Centre-Bretagne est-il devenu un désert ? Pourquoi certains propriétaires bretons vendent-ils si cher leurs terrains ? A qui profite la spéculation ?

Ainsi nos cousins Grands Bretons seraient en train mettre la main sur la Bretagne... Mais que pensaient, il y a quinze siècles, les habitants de cette région, l’Armorique gallo-romaine, quand ils voyaient arriver dans leur pays des populations entières venant de Grande-Bretagne, déjà ? Les Bretons sont-ils arrivés en Armorique pacifiquement, comme les Britanniques aujourd’hui ? Ou ont-ils conquis ce pays au fil de l’épée ? Les deux, peut-être, suivant les coins... Mais les historiens en débattent encore...

Christian Le Meut

“What does “Kenavo” mean ?”

medium_centrebrit1110.jpgE 2005 m'boa dizoloet ur gazetenn savet e Breizh : “Central Brittany journal”, embannet e Kallag. Ar gazetenn vihan se a vez moulet bep mizh. Skrivet eo e saozneg get un tammig galleg a barzh, hag un nebeud gerioù e brezhoneg ivez... Doereieù a bep sort a vez kavet a-barzh evit ar Saozon a zo e chom e Breizh : penaos goulenn ur “carte de séjour ?”; penaos en em “zimerdiñ” get Frans Telekom; penaos fardañ ur gwastell ar roueed; ar pezh a zo da welet e kreisker Kemper evit mont da vale du-hont, ha pennadoù a ziàr-benn istoer Frans ha Breizh.Kavet vez ivez er gazetenn-se traoù é tenniñ d’ar sevenadur a zre man : kontadennoù a Vreizh troet e saozneg hag ur “quiz” get goulennoù evel-se : “What is cider made from ?”, get petra e vez graet sistr ha “What does Kenavo mean ?” (petra a sinifi “kenavo” ?)... “Central Brittany Journal” a vez gwerzhet e stalioù levrioù zo. He chomlec’h : BP 4, 22160 Kallag. Get ur gelaouenn sizhuniek all, ar Poher (Karaez), a vez embannet ivez, bep sizhun ur bajenn penn-da-benn e saozneg, hag unan all e brezhoneg.

Buhez ha begon kaset get an Anglezed
Miliadoù a dud a Vro Saoz a gav bourrapl donet da Vreizh ha prenañ tier aman. Marc’hadmatoch eo evit e Bro Saoz, ha bourraploc’h an amzer... Ul lod anezhe a chom a-hed ar bloaz, hag ul lod all a zeu e pad a nemet evit ar vakansoù. Klevet a rer Bretoned e klemm : keroc’h eo priz an tier hag an douar e Kreizh Breizh a-gaoz d’ar Saozon... Marteze, met e lec’hioù zo, ne oa ket mui den ebet e chom. A drugarez d’an Anglezed eo mand eo bet adsavet meur a di... Buhez ha begon a gasont e parrezioù deuet da vout diboblet.

Ar re yaouank a Greiz Breizh zo aet kuit peogwir ne oa ket mui kalz a labour... Mod se emañ, ha n’eo ket dre faot ar Saozon... Met kentoc’h dre faot ar bolitikerezh c’hoariet e Breizh abaoe 50 vloaz : an tourism e-koste ar mor, ha tachennoù bras, feurmoù bras, e Kreiz Breizh da sezav yer pe moc’h en ur mod “industrielle”. Koste ar mor ne vez ket aesoc’h kavout un ti da feurmiñ na douar da sevel unan. Ker-ruz eo deuet ar marc’had da vout. Ha nend eo ket d’ar Saozon e heller tammall an dra-se kennebeut. D’an dud pitaot, d’ar re o deus argant, ne lâran ket.

Harpiñ tud paour ar vro 
Ha neoazh e vehe ur moiaen da harpiñ tud ar vro hag a garahe chom eno. Ret e vehe d’ar c’humunioù preniñ douaroù ha lakaat sevel tier a vehe tu feurmiñ, pe memp gwerzhiñ goude, evit ur priz d’ar re a vez berrik an argant gete. Enezenn Arzh n’eus graet an dra-se ar bloaz paseet, da skouer, evit lakaat familhoù da zonet da chom er gumun. Ar skol oa edan serriñ du-hont, met n’eo ket bet serret, ha muioc’h a vugale zo ar bloaz man evit ar bloaz paseet. Un afer a volontez eo; ha sur eo eh eus tu tremen hep sevel evel-se seurt “ghettoioù” evit ar re binvidik d’an tu; “ghettoioù” evit ar re baour d’an tu all (pelloc’h ag ar mor); pe ghettoioù evit ar Saozon e Kreizh Breiz....

medium_cb2111.jpgUn dra all ne blij ket diñ : hiziv ar Saozon vehe kaos hon diaezamentoù. Aliez e vez klasket tud kablus, “bouc-émissaires” evel e larer e galleg, evit nompass sonjal pelloc’h. Re aes eo; ar “bouc émissaires” zo berpet ar re all. Met get piv, da skouer, a vez gwerzhet an douar hag an tier ker-ruz ? Get Bretoned, dreist-holl... Piv zo aet kuit a Greiz Breizh ? Ar Vretoned... Tud zo hag a soñj emañ ar Saozon é lakaat o c’hrabanoù àr hon bro-ni. Mechal a ouiet petra a sonje an dud a oa e chom en Armorik pa oa deuet ar Vretoned du-man, pemzek kant vloaz zo ? A Vreizh Veur e tae ar Vretoned. Habask, pasifik oa o doare da zonet er vro-man, evel ar re Saoz hiziv an deiz ? Pe taer ? Marteze, e oa bet bec’h etre ar Vretoned hag an Armorikaned... Piv ouar ? Tabut zo c’hoaz etre an istorourien a ziar benn an dra se !

Christian Le Meut*

* Sikouret on bet get ur mignon din evit skrivan ar pennad-se e brezhoneg, mersi dezhan (faota dezhan chom kuzhet!).

15/08/2006

Karnag pe Arnaque ? Ker an ti kaer

medium_karnag105.jpgMard eh oc’h e klask ul lec’h evit monet da vakansiñ, kavet m’eus ar pezh a faota deoc’h. Ar “perle rare” evel ma larer ! Ha n’eo ket pell ouzhpenn : e “Karnak plaj”. Ya, tier ha ranndier a zo da feurmiñ pe da breniñ e Karnag. Un ranndi da skouer : 29 metrad karre. Bihan eo met aesoc’h vo da netaat ar sal bras, ar sal dour,  ar “c’hitchenette” evel ma larer e galleg flour; ur parking a zo ivez. Tost bras d’an draezhenn : hanterkant metr : ar baradozh ar an douar ! Bon, emañ ret ar baradozh war an douar memestra : 165.000 euro. Da lâre eo war dro ur million ha kant mill lur memestra ! 5.700 euro ur metrad karre !


“Sell bihan war ar mor...”
Ya, met evit ar priz se, un dra dibaot po : c’hwi wellay ar mor ! Ya, ar mor bras Atlantel ! Met penaos ? Ne oa ket sklaer ar pezh a oa skrivet war ar gazetenn : “Sell bihan war ar mor”; “Petite vue sur la mer”. Petra a dalv an dra se ? Ret eo pignat ar an doenn evit gwellout ar mor ? Pe pignat war ur gadoer ? Pe gortoz ar gouiañv, ur wezh kouezhet deil ar gwez ? Ma m’behe un nebeut argant genin, n’ahen ket da breniñ ur voest sardined e Karnag plaj, ul lec’h trouzus ha leun a dud e pad an hañv hag get den ebet d’ar gouiañv, nemet spurmantoù hag otoioù polis a dremen da sellet doc’h tier ar vourrhision...

Nann; ur ranndi  brasoc’h ha marc’hadmatoc’h (peder gwezh marc’hadmatoc’h memestra) m’eus en Hen Bont e lec’h ma wellan ar mor da vat, ha pas get ur “sell bihan” met dre pemp prenest bras memestra. Ha chanch a ra ar sell berped : div wezh bemdez ar mor a zeu d’ar c’hreisteiz, get ar chal, hag ar lerc’h ar Blanvoezh a za d’e dro, get an dichal. Ar mor hag ur ster d’un taol, kaeroc’h eo an Hen Bont evit Karnag, ha siouloc’h ivez.

Priz an tier, ar ranndier hag an douar n’eus kresket kalz abaoe c’hwec’h vloazh : pewar ugent dre gant ouzhpenn e Frans a bezh hervez ar “fondation Emmaüs”. Diaesoc’h diaesañ eo preniñ met ivez feurmiñ ul lojeriz. Karnag hag An Drindeg karnag zo e mesk ar c’humunioù keran e Frans a bezh.

Dispartiet met asambles... 
Get prizioù ken uhel, ken ker, diaesamentoù nevez a zo, evel ar pezh displeget barzh ar gazetenn Liberation (4 a viz Mae). Muioc’h mui a dud dimezhet en em zispartiañ, tud get bugale pe hep bugale. Met n’hellont ket mui monet kuit ag o tier ur wezh bout dispartiet, a gaoz d’ar brizioù re uhel ! Ha setu tud dispartiet a zo e chom asambles er memes ti rak n’hellont ket paeañ daou di... Hag evit ar vugale se, diaes eo da gompreiñ ar jeu : “Ma zud a zo dispartiet, met e chom asambles emaint neoazh heb bout asambles da vat” ! Kement da goll an norzh !

Christian Le Meut

12/08/2006

Un nouveau pays en Bretagne...

medium_Pennarbed081.2.jpgJ’ai découvert un nouveau pays en Bretagne... Ou du moins, j’ai cru, il y a quelques semaines, en voyant plusieurs panneaux publicitaires du côté d’Hennebont, de Lorient et de Quimperlé... Il y était question du “Haut Finistère”... Jusque-là je connaissais le Finistère Sud, le Finistère Nord, le Léon, le Trégor, la Cornouaille, mais de “Haut Finistère”, point. Les monts d’Arrée et leur presque 400 mètres de hauteur ? Un Finistère pour ceux de la haute, de la haute société ? Le Finistère des monastères, plus en hauteur spirituellement ? Ou, plus probablement, une façon de ne pas dire “Finistère nord” ?...

Un site internet était indiqué sur l’affiche alors je suis allé y voir. Il s’agissait en fait du site du Comité départemental du tourisme du Finistère et là, plus aucune mention de "haut" ni de “bas” Finistère. Mystère. Mais, manifestement, l’expression existe. J’ai retrouvé du “haut Finistère” sur des sites touristiques ou commerciaux comme celui de l’office du tourisme de Morlaix. Ce "haut Finistère", situé quelque part entre les Monts d’Arrée et la Manche (Mor Breizh en breton), se cache un peu, il est vrai qu’on ne voit pas bien à quoi il servirait. Une invention de publicitaires glacés par le mot “Nord” ? Mais le “haut” n’indique pas forcément le Nord...
Armor et Argoat ?
Il y a quelques années les Côtes du Nord ont perdu leur nord pour gagner la mer, et regagner un peu de breton par la même occasion en devenant les Côtes d’Armor (ar mor, "la mer")... "Les côtes de la mer" pourrais-je traduire en français ? Ça sonne bien et ça frigorifie un peu moins que le Nord, certes, mais trouver un nom pour désigner un département entier n’est pas chose facile. Car les Côtes d’Armor ne sont pas constituées que de leur façade maritime. Loudéac, Rostrenen, Callac, Guingamp et j’en passe ne sont pas au bord de la mer. Il aurait peut-être fallu dire “Côtes d’Armor et Argoat” ou “Armor et Argoat”, la mer et les bois... Mais bon, c’est trop tard et on ne m’a pas demandé mon avis.

Rappellerais-je quand même que pour nous, Morbihannais, les Côtes d’Armor restent à nôtre nord, quel que soit leur nom, mais je ne vais pas les chatouiller avec ça... Un autre département aimerait changer de nom c’est l’Ille et Vilaine. L’Ille et la Vilaine sont deux rivières mais il est vrai que les législateurs, à la Révolution, lorsque les départements ont été délimités, n’ont pas été très heureux. Et en plus, ça ne veut rien dire. Soit “Il est vilain” soit “elle est vilaine”, mais “il est vilaine”, ce n’est même pas français. Peut-être du gallo ?

medium_BreizhUhel082.2.jpgHaute-Bretagne ou...
Alors, à la place, certains élus voulaient mettre “Haute Bretagne”. Encore des qui voudraient être au-dessus des autres, comme dans le Finistère. C’est fini, oui, de choper la grosse tête ! Et en plus c’est déjà pris. Haute Bretagne, Basse Bretagne, ces noms là désignent l’Est et l’Ouest de la Bretagne. Haute Bretagne pour la zone où l’on parle historiquement gallo, et Basse Bretagne pour la zone où l’on parle historiquement breton. Ces noms là ont une histoire, les élus illevilenois ne l’ont pas oublié, heureusement, qui ont renoncé à leur projet.

Mais ils peuvent venir me demander, à moi, j’ai plein d’idées. Ainsi je constate que l’Ille-et-Vilaine n’est pas tellement bordée par la mer, mais elle est réputée pour sa grande et belle forêt de Paimpont. C’est trouvé : à la place d’Ille et Vilaine, mettons “Kost er c’hoad” (du côté des bois), en plus c’est un nom de danse, tout pour plaire ! Mais bon, c’est également un nom de lieu alors il faudra trouver autre chose...

Mettre des noms de danses à la place de noms de lieux, pour les départements, en voilà une idée. A la place de “Morbihan”, pourquoi ne pas mettre Laridé, en dro, kas a barzh, lak a barzh... Ah non, lak a barzh ce n’est pas un nom de danse, mais ça pourrait bien désigner le Morbihan, et même la Bretagne entière ! Mais bon, je divague.  En Morbihan, aucune raison de changer de nom, en fait. Morbihan, ça sonne bien, et c’est en langue bretonne en plus. D’ailleurs c’est le seul département français dont le nom vient d’une langue régionale. C’est autorisé ça, de donner un nom officiel issu d’une langue qui ne l’est pas, à un département de la République française ?  Il faut croire, et rappeler que pendant la révolution française, jusqu’en 1793 semble-t-il, certaines lois de la République, comme la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, furent traduites dans plusieurs langues régionales... Depuis, la régression est notable. Merci donc aux révolutionnaires pour ce beau nom de Morbihan...

Allons-nous perdre le Nord ?
Finistère, ou Penn ar bed, ce n’est pas mal non plus alors pourquoi aller inventer un “Haut Finistère” ? Surtout quand on a le Léon, la Cornouaille, le Trégor, des noms ayant un sens historique riche et intéressant. Ne changeons pas trop vite nos noms sinon nous risquons de nous paumer. A force de vouloir cacher le Nord, par exemple, on risque de le perdre vraiment. Et perdre le Nord, ce n’est bon pour personne. Les marins du monde entier le savent bien. Les psys aussi.
Christian Le Meut

Ur vro nevez e Breizh

 medium_Pennarbed081.jpg

Ur vro nevez zo e Breizh, ya ur vro nevez m’eus gwellet e anv war skritelloù bruderezh koste an Hen Bont, An Oriant ha Kemperle. Pe anv zo get ar vro se ? An “Haut Finistère”, “Penn ar bed Uhel”. Me anave me Penn ar bed kreisteiz ha Penn ar bed hanternoz pe Bro Leon, Bro Dreger ha Bro Gerne, met n’anavezen ket ar Penn ar bed “Uhel” se. Petra an diaoul eo ar vro nevez se ? Bro ar re “uheloc’h” evit ar re all, ar re binvidik, ar “jet set” ? Pe bro an tud uheloc’h o speredoù, o eneieù ? Ar pub se oa bet embannet get Kuzul an touristelezh Penn Ar Bed, evit sachañ an dud da vonet d’an departamant se evel ma ne vehe ket dija trawalc’h a dud e Pennarbed e pad ar vakansoù... Ya, met perak ober bruderezh evit ur Penn ar bed “uhel” dianavet ? Hag emen emañ ar vro se, er mennezhioù Arre ? Pe en “hanternozh...” ?

Chomlec’h ul lec’hienn internet oa skrivet war ar pub hag bet on bet d’her gwellet. Met barzh lec’hienn internet ar Penn ar bed a bezh on erruet ha ne oa ket displeget gwelloc’h emen emañ an “Haut Finistère”... Pelloc’h, war lec’hioù internet all, hani ti an touristelezh Montroulez, da skouer, merchet eo an “Haut Finistère”... War e seblant ar vro se a zo d’an tu se kentoc’h, etre ar mennezhioù Arre ha Mor Breizh, da laret eo Penn ar bed hanternozh met chut... Ne laromp ket “Hanternozh”. Kuzhet vez ar ger se hiriv an deiz; sentet vez ar yennijen getan, moarvat...

Aodoù en Arvor pe en arvar ?
Anv an departamant “Côtes du Nord” oa bet chanchet evit donet da voud “Côtes d’Armor”; Aodoù an arvor, e brezhoneg. Un anv bravoc’h, sur awalc’h, met tostoc’h d’ar wirionez ? Loudia, Rostrenen, Kallag, Gwengamp, ha c’hoazh, n’int ket e tall ar mor. An Arvor hag an Argoat a vehe bet un anv gwelloc’h evit an departamant se, marteze... Ha get ar beuzhin glas a za d’an aodoù n’eo ket Aodoù an arvor a vo graet a benn un nebeut ag an aodoù a Vreizh a bezh, met Aodoù en arvar...

Hag, evidomp-ni, tud ar Morbihan, an departamant Aodoù an arvor a chom hag a chomo en hanternoz, daoust d’e anv nevez. Met d’am sonj gwelloc’h vehe chom mut war an dra se evit nompass kounnariñ hor voizined ag an hanternozh...Ha genomp ni, er Morbihan, hag ez eus lec’hioù “uhel” ha lec’hioù “izel” evel ma z’eus e Penn ar Bed ? Marteze, Pondi zo er Morbihan “Uhel”, ha tud An Alre pe Sarhau, pe Gwidel, pe An Oriant, er Morbihan “Izel”... Kement da sevel sonnenoù nevez :“Izel o spered tud ag an Drinded/Uhel o spered tud a Langonned”. Met bon, arrestomp diouzhtu ! N’eo ket sirius tamm ebet ar pezh a skrivan bremañ, e ober goap eh on, c’hwi ouia mat. Uhel bras eo spered ar re ag an Drinded evel an aotrou... Le Pen... Pe Barrière...

Kavout un anv evit un departamant a bezh n’eo ket un dra aes. Ha, gwir eo lâret, Gourin pe Ploermel pe Pondi a zo pell ag ar Mor Bihan... Perak nompass dibab un anv nevez genomp ni iwez ? Anv un dans, lakomp, e plas anv ul lec’h... Ya, met meur a zans zo er Morbihan : an andro, al laride, ar c’has a barzh, al lak a barzh... Ha pas, lak a barzh zo un dra all met un anv vat vehe ivez evit hon departamant a bezh... Hag evit ar rannvro a bezh moarvat. Met, benn ar fin, Morbihan zo un anv brav, hag e brezhoneg ouzhpenn, chañchomp ket.

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Il-ha-Gwilen pe Breizh Uhel ?
Departamantoù zo a faota dezhe c’hoazh chañch o anvioù, evel an Il-ha -Gwilen. Gwir eo, un anv vil eo, surtout e galleg : Ille-et-Vilaine... Anvioù div ster eo, met ne sonna ket brav. Tud zo a felle lak e plas Ille-et-Vilaine, “Haute Bretagne”, “Breizh Uhel. Setu c’hoazh tud a faote dezhe bout uheloc’h evit ar re all ! Met, ouzhpenn se, Breizh Uhel (ha Breiz Izel) zo anvioù istorel evit an div lodenn a Vreizh : ar reter e lec’h ma vez komzet gallaoueg; hag ar c’hornog e lec’h ma vez komzet brezhoneg. Ha Breizh Uhel n’eo ket an Il-ha-Gwilen nemetken, met ivez Liger Atlantel, reter Morbihan hag Aodoù an Arvor. Tapet eo an añv tudoù, klaskit unan all, hag e c’hellan reiñ un tamm sikour ganeoc’h. N’eus ket kalz ag aodoù en departamant se, met koadoù brav evel e Pempont, ne lâran ket, ha kinnig a ran deoc’h un anv nevez : koste ar c’hoad pe kost ar c’hoed. Brav eo, nann ? Anv un dañs eo dija, ha kani ur vro ivez ? Domaj... Anat eo, afer zo ag un anv nevez evit an departamant se met n’eo ket bet kavet c’hoazh...

Met perak sevel anvioù nevez pa n’eus ket afer ? Bez zo un departamant Penn ar Bed, perak anviñ ul lodenn “Haut Finistère” ? Evit an douristed ? Anvioù all zo, kalz bravoc’h, evel Bro Dreger, Bro Gerne ha Bro Leon, a c’hell servij c’hoazh.... Chañchomp ket re vuan hor anvioù memestra, mod all e vimp kollet da vat. Ha dre forzh kuzhiñ an “norzh” get gerioù all e kollimp, un deiz bennak, an norzh a vizkoazh...Ha danjerus eo, koll an norzh, razh ar vartoloded a ouia an dra se, hag ar bsikiatred iwez.

Christian Le Meut

* Kartenn kentañ tennet ag an Deizataer 2006 embannet get Coop Breizh ha Skol an Emsav;  hag an eil ag ar Geriadur Favereau (Skol Vreizh).

09/08/2006

Kayak pe kaiak ?

Ul lec'hienn internet dispar zo evit ar vuhezourion hag ar gasourion. Traoù a bep sort zo : c'hoarioù, c'hoariva, kanaouennoù, testennoù ofisiel hag ar gerioù evit monet da gaiakiñ e brezhoneg, mar plij... 

http://bed.ar.vuhezourien.free.fr

L'adresse ci-dessus est celle d'un site internet spécial animateurs de groupes en langues bretonnes; on y trouve le vocabulaire pour plein d'activités d'intérieur et de plein air comme le kayak...

Kayak > Kaiak

Canoë > Kanoe

Gilet de sauvetage > Chupenn-surentez

Vague > Gwagenn (liester/pluriel : gwagennoù)
Chavirer > Treiñ war ar genoù
Déssaler > Troc'holiañ
Casque > Tokarn
Corde de suretée > Kordenn-surentez
S'orienter > Emlec'hiañ
Courant > Red-dour
Courant, vitesse > Herr - herr zo gant an dour
Profondeur > Donder
Eaux peu profondes > Dour bas
Marée > Mare
Marée descendante - la mer descend > an tre - tre a zo

Marée montante - la mer monte > al lañv - al lañv eo
Marée haute > Gourlen
Marée basse > Dazre
Remorquer > Slejañ
Se faire emporter > Bezañ kaset gant an dour
Pagayer > Roeñviñ
Diriger > Sturiañ
Tourner > Treiñ
Flotter > Bezañ war an neuñv
Couler > Mont d'ar strad

Coque > Kouc'h
Sac étanche > Sac'h didreuzus
Bidon étanche > Pod didreuzus
Une écope >Un dizourer
Ecoper > Puñsaat ar vag
Pousser > Bountañ
Tirer > Sachañ
La dérive > An angell
Eskimotter > Eskimotiñ
Mer -eaux calme(s)> Mor - dour - plaen
Mer forte > Mor rust, gwall vor
Il y a du clapot > Drailh zo er mor
Remonter le courant > Mont a-benn d'an dour - d'ar froud

Cale pieds > Bloder-treid

Suivre la rive > Heuliañ an aod

Rester dans le chenal > Chom er ganol.

Ma faota deoc'h monet da gaiakiñ en ul lec'h dispar, Enez Guerveur, kit e darempred get an embregerezh Vives Eaux (bruderezh digoust); si le kayak de mer vous intéresse, un seul lieu pour le pratiquer, Belle-île. Renseignements sur le site :  

http://viveseaux.kayak.free.fr/