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22/02/2007

Kenya : "Perak m'eus lakaet barzh ma sonj skrivañ e kikouyou"

medium_Kenya169.3.jpgA wezhoù e lenner skridoù a ziskouezh buhez tud barzh broioù pell, pell bras... Met tost-tre d’ho puhez memestra. Setu ar pezh m’eus sonjet e lenn ur pennad skrid barzh Courrier international d’an triwec’h a viz Genver paseet. Un destenn bet skrivet get Ngugi Wa Thiong’o oa bet troet e galleg ag ar saozneg. Ngugi Wa Thiong’o zo ur skrivagnour brudet bras en e vro, ar Kenya, en Afrika. Abaoe un nebeut bleadeù eñ n'eus kroget da skriv ha da  embann e romantoù e kikouyou, e yezh vamm, ha pas e saozneg, evel ma veze graet getan araok. E levrioù nevez a vez skrivet e kikouyou ha troet war lerc’h getan e saozneg. Ar kikouyou a vez komzet get pemp million a dud e kerbenn Kenya, Nairobi, ha tro dro dezhi.

Araok ne veze ket goulennet get ar skrivagnour perak e skrive eñ e saozneg : bremañ e vez goulennet alies getan perak e skriv e kikouyou... Ar yezhoù kaset get an Europeaned d’an Afrika zo deuet da vout ofisiel, evel ar galleg, ar saozneg, ar portugaleg, ha c’hoazh.

Ha gwelloc'h eo komz saozneg ? 
Bremañ, e Kenya da skouer, desket ‘vez an traoù e saozneg barzh ar skolioù; al lezennoù a vez skrivet e saozneg, hag ar justis a vez roet e saozneg iwez ! Ar re vihan, an dud ar bobl, dirak justis o bro o deus dober a jubennourion, evit treiñ ar pezh a vez lâret e saozneg get ar varnourien en o yezhoù vamm. Hervez ar skrivagnour, ar re zesket, ar pennoù bras, a gav gwelloc’h komz saozneg hag ankoueit o yezh vamm. Gwasoc’h c’hoazh, fier int da vout ankoueit gete o yezh vamm ! Met, mod-se eo bet kollet gete o sevenadur a orin hag o identelezh hervez ar skrivagnour.

Barzh ul levr skrivet getan hag anvet “Dekolonizañ ar spered” (Decolonising the mind), Ngugi Wa Thiong’o a zispleg penaos e veze,  kastizhet ar vugale a gomze o yezhoù a vihan er skol ha skoet warne pa oa eñ, krouadur, araok an indepedans. Penaos e veze lakaet dismegans ha dispriz war yezhoù ar vro. Ar saozneg (pe ar galleg e broioù all) a veze lakaet a dreist d’ar re all, evel ma vehe yezhoù speredekoc’h, yezhoù bravoc’h, modernoc’h, yezhoù an dazont.

"Dekolonizañ hor speredoù ?" 
Razh ar broioù ag Afrika a zo digabestr abaoe hanterkant vloaz bremañ, met n’eo ket chanchet an traoù kement-se hervez Ngugi Wa Thiong’o. Mezh a vez lakaet c’hoazh war ar vugale a gomz yezhoù ag Afika er skolioù. Barzh ar pennad skrid embannet get Courrier International, Ngugi Wa Thiong’o a ziskouezh buhez e vro, Bro Kenya. Met amañ ivez, e Breizh, yezhoù komzet get ar bobl, evel ar brezhoneg hag ar gallaoueg, yezhoù mamm, a veze bet dispriziet get ar re zesket, get ar pennoù bras, lakaet er maez ag ar skolioù; ha tost da vout kollet da vat dre zibaboù politikel graet e penn ar stad... N’omp ket ni en Afrika, met dober hon eus, ni ivez, a “zekoloniziñ” hor speredoù, d'am sonj-me.

Christian Le Meut

19/02/2007

Kaozet vez brezhoneg e Henvig ivez !

"Un ide vad eo ar lec'hienn-màñ, n'ouzon ket penaos ober evit lakaat ur gerig :  bep eil merc'her eus ar viz ez eus e Henvig, etre Montroulez ha Kastell, goude lein da 3 eur e sal Marie Jacq, tal kichen an dachenn foot "kafe Brezhoneg" e vez komzet brezhoneg, un digarez da c'hoarziñ gant istorioù farsus, barzhonnegoù...toud an dud a zo degemeret mat"

Une internaute, Marie-Cécile, nous signale que chaque second mercredi du mois, à Hanvec, ça cause breton aussi, à la salle Marie Jacq, juste à côté du terrain de football, à 15 h "kafe brezhoneg" : histoires drôles, poèmes : tout le monde est le bienvenu !"

Fiskal ! 

 

Internet : la troisième Webnoz réalisée à Nantes mardi

 Voici le programme de la troisième émission Webnoz qui sera diffusée sur internet mardi soir prochain (20 février) :

"Tout un symbole : WebNoz 3 à Nantes. Pour la première fois, une émission en breton diffusée en direct depuis Nantes. Et un débat qui promet d’être chaud… Le 20 février prochain, à 20h30, WebNoz sera la première émission en langue bretonne réalisée endirect depuis Nantes et diffusée exclusivement sur Internet. Ce programme gratuit, d’une durée de deux heures, mêlera talk-show et divertissement et se tiendra dans l’un des lieux symboliques deNantes : le Lieu Unique.

La ville de Nantes compte près de 3000 personnes capables de parler breton (chiffres Insee et Officede la langue bretonne). 300 enfants y sont scolarisés dans des écoles bilingues breton/français et 200 personnes sont inscrites à des cours du soir de breton (l’un des meilleurs chiffres pour ce type decours). Pour la première fois, une émission entièrement en langue bretonne part à la rencontre de ces amoureux de la langue et de la culture bretonnes et leur propose de s’exprimer en direct pendant deux
heures.
Dans sa partie « débat », WebNoz pose clairement le problème, sans tabou : POURQUOI PARLER BRETON A NANTES ? POURQUOI PARLER BRETON DANS DES LIEUX DONT LALANGUE EST ABSENTE DEPUIS LONGTEMPS ?
Pourquoi parler breton dans un océan de français ? Pourquoi parler breton en Haute Bretagne où dans
certaines villes (Rennes, Saint Brieuc, ou même Brest et Quimper…) ? Qui sont ces bretonnants ?
Quelles sont leurs motivations ? N’y a-t-il pas un côté artificiel à la chose ? Pourquoi inscrire ses
enfants dans des écoles bilingues en breton ? Par volonté d’élitisme ?
Comme à chaque fois, WebNoz présente deux innovations majeures :
- les internautes pourront poser leurs questions en direct aux invités.
- l’émission sera ensuite disponible en ligne pour une durée d’un mois minimum et sera enrichie
de nouveaux contenus pour faciliter sa compréhension par tous ceux qui ne maîtrisent pas
totalement la langue bretonne.
Cette émission sera diffusée sur 3 sites au minimum :
- brezhoweb.com

- surlaplace.tv

- armortv.fr

Participeront également à cette émissions - Artiste à l’honneur : Gweltaz Adeux (chanteur du groupe nantais EV)- Artiste du mois : DJ Blue (musique contemporaine en breton)"

17/02/2007

Xavier Grall et "l'impérialisme linguistique..."

medium_grall125.jpgXavier Grall,  poète, romancier, journaliste, est décédé le 11 décembre 1981, il y a 25 ans. Voici une de ses chroniques, parue dans La Vie en 1978.  

"C'est vrai. Je n'écris pas en breton. Je ne parle pas le breton. Beaucoup m'en ont fait le reproche. Je ne connais pas le parler maternel. Mon père n'y tenait pas. Et quand on est gosse, on n'en rajoute pas sur le chapitre.

Aujourd'hui, cette  ignorance me gêne, et parfois m'humilie. Les imbéciles en profitent qui suspectent la sincérité de mes opinions, la profondeur d'une identité longtemps quêtée dans les jours de ma vie, durement, âprement, obstinément. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Air connu ! Eh bien, si ! Cette langue, c'est le lait et le miel du premier âge. On l'apprend mal dans les livres. Elle est le chant du vent, la plainte de la pluie, la semence du blé. Elle est véritablement charnelle. Elle n'est pas le fait des docteurs, elle est concrète et vitale, pour ainsi dire, végétale. Elle est la tige et l'algue. Par dessus tout, elle est musique. Et plus ancienne que la langue française. je la respecte trop pour la baragouiner. Elle ravissait ma mère. Elle claquait, violente, à la gueule des grands chevaux, maniée par des paysans pareils à des seigneurs. Elle gémissait parfois sur les lèvres des vieilles femmes pauvres dans des masures noires. Elle était la culture, d'un peuple fier et méprisé. Mieux qu'une culture, une civilisation. Et cette langue qui ne fut jamais enseignée, il est proprement miraculeux qu'elle soit encore utilisée, qu'elle ait plus de prix que le latin - cette langue morte - et autant de nuances que le grec non pour exprimer toutes les subtilités de l'intelligence mais celles du coeur.

Les impérialismes linguistiques et culturels sont aussi malfaisants que les autres. Ils en sont du reste le prolongement.

Moi, j'aime les peuples dans leurs singularités langagières et autres. Comme ce monde est beau d'avoir plusieurs voix  ! En Europe même, quel bel opéra ! Oui, s'il est défendu de cracher par terre, il est autorisé de parler breton. Et très haut...

(7-IX-1978 - Xavier Grall - Extrait de "Les vents m'ont dit" recueil de chroniques hebdomadaires parues dans La Vie, Ed. Cerf La Vie, 01/1983).

15/02/2007

Histoire : 1972, un attentat bizarre...

medium_eau168.jpgLe journaliste Yvan Stefanovitch a publié en avril 2005 une enquête sur les sociétés de distribution d’eau en France et leur lien avec le milieu politique. J’ai acheté mais pas encore lu ce pavé (L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages) mais je suis tombé pages 274-277 sur des sigles dont la présence m’a parue étrange dans un tel contexte : FLB et ARB. Front de Libération de la Bretagne et Armée Révolutionnaire Bretonne. Voici l’extrait où il est question de Francis Bouygues et d’un attentat en 1972...

“Le chef d’entreprise (Francis Bouygues) (...) est mêlé avec la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), le contre espionnage français, à une affaire particulièrement tordue. Nous avons rencontré, en 1976, le principal témoin à charge de ce dossier, le commissaire principal Pierre Quéfféléant” écrit Yvan Stefanovitch. “Après avoir été muté en police urbaine à Pontoise, ce policier se morfondait dans un placard suite à l’attentat commis par le FLB dans la nuit du 12 au 13 avril 1972 contre la villa de l’entrepreneur à Rothéneuf-en-Saint-Coulon. A l’époque, le commissaire officiait à la DST, plus exactement à l’antenne de Rennes”. A ce poste, écrit Yvan Stefanovitch, “selon la presse nationale, Pierre Quéffélant s’oppose alors à la politique de manipulation du FLB par une officier de réserve (...). Le FLB est une petite organisation secrète d’irrédentistes qui plastique, depuis 1966, des symboles de l’Etat, notamment des perceptions et des gendarmeries. (...)”.

Bouygues, cible idéale ?
“Le roi du béton, sans le savoir, représente la cible idéale pour le FLB, une proie médiatique choisie apparemment à l’instigation de la DST. La villa de l’entrepreneur près de Saint-Malo est parfaite comme objectif et son propriétaire entretient les meilleurs rapports au plus haut niveau de l’Etat. Interrogé à propos de l’attentat contre la maison de Francis Bouygues dans Le Télégramme de Brest du 14 février 1999, un ancien chef de la DST de Rennes (ex-patron du contre-espionnage en Algérie), le commissaire divisionnaire Jean Baklouti, a admis depuis : “Oui, Saint-Malo, c’est nous, ça, c’est vrai”. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, un obsédé de la subversion, aurait donné carte blanche au directeur de la DST, le préfet Rochet (qui dément, lui, toute manipulation et également d’avoir procuré l’explosif), pour mettre rapidement fin aux agissements de l’ARB, qui faisait pourtant plus de bruit que de mal”. Selon l’auteur “le détonateur a été fourni par le Sdece et le reste par la DST”.
Le 12 avril au soir, la famille de Bouygues arrive mais, avertie par la DST, selon l’auteur, elle se rend au cinéma. La villa explose pendant ce temps. Le yacht de l’entrepreneur est détruit par la même occasion.
“La manipulation de la DST et le silence demandé à l’entrepreneur visaient un double objectif : discréditer le FLB grâce aux rapides arrestation de quinze de ses militants et glaner des renseignements sur cette organisation au moyen d’écoutes téléphoniques”. Les huit personnes arrêtées et jugées après cet attentat sont condamnées à des peines de prison avec sursis. “Quant à la DST, poursuit Yvan Stefanovitch elle a obtenu l’effet inverse du but officiellement recherché : la manipulation de la villa Bouygues a donné un coup de fouet aux autonomistes violents qui ont multiplié les attentats”.

L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages, pp. 274-277.

12/02/2007

Erika : in memoriam

medium_Erika164.jpg Ar skeudenn-se oa bet tennet genin e fin miz An Avent (Kerzu) 1999, war an aod e Kiberen.

Hiriz a zo kroget barnedigezh afer an Erika e Pariz.

Hag e vo graet ar justis ?

Cette photo a été prise par mes soins fin fin décembre 1999, sur la Côte sauvage de Quiberon.

Le procès de l'affaire de l'Erika a commencé aujourd'hui à Paris.

Justice sera-t-elle faite ?

11/02/2007

Auray/An Alre : An Dasson nevez !

medium_AnDasson63157.jpgAn Dasson n°63 'zo deuet er maez : ur veaj bras e Paris a zo kontet get Daniel Carré. Penaos ober anaoudegezh er BHV-Paris get ur vaouez a orin a Grac'h ? A vered Père Lachaise betek mirdi Carnavalet, ar veajour a foeta straedoù kerbenn Bro C'hall e sellet doc'h ar savadurioù, met ivez d'an dud. Beajoù all a zo barzh an niverenn-se : e Houat hag Edig, e Pleyben, ha dre ar yezh ivez get troioù lâret a bep sort. An Dasson n°63, Kerlenn Sten Kidna, 6 rue Joseph Rollo, 56400 Auray/An Alre. 4 € (6€ dre ar post). TéL. 02 97 29 16 58.

An Dasson n°63 : Le numéro 63 de la revue bilingue an Dasson, éditée par le Cercle Sten Kidna d'Auray, est paru. Daniel Carré y invite à une promenade dans Paris, du Père Lachaise au BHV et au musée Carnavalet. Ur regard sur les monuments de la capitale française, et ses habitants ou comment faire connaissance avec une Crac'hoise d'origine dans les travées du BHV ? D'autres voyages, plus proches, conduisent à Houat, Hoedic et Pleyben. Des dictons bretons sont également présentés. An Dasson n°63, Kerlenn Sten Kidna, 6 rue Joseph Rollo, 56400 Auray/An Alre. 4 € (6€ par la poste). Tél : 02 97 29 16 58.

05/02/2007

Levr : Ar Gwenedour hag an Inuitez

medium_David155.jpgAr Gwenedour hag an Inuitez 'zo ul levr danevelloù bet embannet e fin ar bloaz 2006 get David Ar Gall, kelenner brezhoneg er skolaj Diwan Gwened, met liv brezhoneg Bro Pourlet, e vro a orin, getan. Pemzek danevell, 170 bajenn : al lenner a veaj ag an amzer a vremañ betek mare an dispac'h; a Vreizh betek ar Groenland, pe betek un enezenn kollet get ur meuriad debrerion tud... Istorioù kriz 'vez savet get David Ar Gall, get ur sell hag ur fent du... Ar skrivagner a ouia penaos sevel un istoer, tudennoù, un ambians, un aergelc'h.

"Karr... m'ho kar", 'zo istor un paotr yaouank skoet get e dad ha, war lerc'h, get krennarded er skol. Skoet betek bout kaset d'an ospital, met n'eus ket kement-se a dud da sikouriñ getan. Istorioù evel-se a c'helehe bout gwir da vat, d'am sonj. "Dasson an taboulin" a zo ivez istor ur paotr yaouank, digourdi met paour razh, da vare an dispac'h. Mont a ra da soudard barzh ar mor lu, ha David Ar Gall a ro, barzh un nebeut pajennoù, da dañva ar vuhez barzh ar bagoù brezel d'ar c'houlz-se.

Tennet eo bet nemet kant skouerenn ag al levr-se, hag a vo ur "c'hollektor" a-benn nebeut (n'eus ket mui kalz anezhe !). Ne vez ket gwerzhet barzh ar stal-levrioù.

Setu mail an ti embann, Tres : tresbzh@yahoo.com
10 € an tamm.  

- Présentation d'un livre de nouvelles en breton, écrites par David Ar Gall. Des histoires souvent sombres, cruelles, mais l'auteur parvient très vite à installer des ambiances et des personnages qui tiennent le lecteur en haleine.

30/01/2007

Nevez war/nouveau sur internet : Kaouenn FM

Setu ur gemenadenn a berzh skipailh Kaouenn FM/un communiqué de l'équipe de Kaouenn FM :

"Laouen omp o kemenn deoc'h eo ganet www.kaouenn.net lec'hienn internet da vodañ enrolladennoù son ha video e brezhoneg.  Evit meur a abeg eo dibar al lec'hienn-mañ. Da gentañ e c'hall an holl sellet pe selaou an enrolladennoù hep na vefe ezhomm dabellgargañ netra.   Da eil e c'hall an holl kas un enrolladenn dimp da voueta Kaouenn Net hag e reomp ar pezh a zo ret evit lakaat anezhi en ur stumm ma c'hallo an holl he gwelet pe he selaou.  Mankout a rae un dra evel-se e brezhoneg rak evit ar wech kentañ e c'hallomp sevel asambles un diaz kleweled graet gant an holl hag az aio dreist d'ar bevennoù bro.  

Pep hini ac'hanoc'h a c'hall kemer perzh oc'h enrollañ gant ur c'hamera bihan (kameskop), un iPod, ul lenner MD pe MP3, displeget eo war www.kaouenn.net  

Profitañ a reomp evit ober ur galv bras war-du an holl pa vefent e Breizh pe er broioù pell, p'o defe c'hoant da enrollañ tud tro-dro dezhe pe da grouiñ o-unan un abadenn war un tem dibar, forzh peseurt danvez a zedennfe anezhe (lec'hel, etrebroadel, sonerezh, sport, sevenadurel, skiantel...) Liesseurtoc'h ha dedennusoc'h a-se e vo."

 
 Kaouenn Net un nouveau site internet au service de tous
 "Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance de www.kaouenn.net site internet créé pour accueillir et rassembler des enregistrements audios et vidéos en langue bretonne.  Ce site est une réelle nouveauté pour plusieurs raisons. Premièrement tout le monde peut regarder ou écouter les enregistrements sans n'avoir rien à télécharger.

Deuxièmement tout le monde peut aussi alimenter le site en envoyant ses propres enregistrements, quel que soient leurs formats, car Kaouenn Net se charge de les transformer dans un format accessible à tous. Cet outil manquait pour la langue bretonne : pour la première fois nous pouvons créer ensemble une base audiovisuelle accessible à tout le monde au delà des frontières.  

Chacun d'entre vous peut prendre part à cette aventure en enregistrant avec une petite caméra ou un caméscope, un iPod, un lecteur MD ou MP3, un appareil photo ou même un téléphone portable. Tout est expliqué sur www.kaouenn.net  

Nous en profitons pour lancer un appel à tous ceux qui, de Bretagne ou d'ailleurs où qu'ils soient sur cette planète, souhaitent enregistrer des gens autour d'eux ou créer eux même une émission originale, quel que soit le thème qui les intéresse (local, international, musical, sportif, culturel, scientifique...) . Cette vitrine de la langue bretonne n'en sera que plus variée et plus attirante".

28/01/2007

Tous dans les îles ou : quand le Réveillon nourrit les poissons

medium_Kiberen161.2.jpgDepuis quelques années la mode est au réveillon dans les îles. Sans doute pour être un peu à l’écart du monde, dans un lieu un peu exotique, mais tranquille quand même. Il y a avait donc du monde à Belle-Ile et à Groix pour le réveillon, et parmi eux, votre serviteur, car j’avais décidé d’aller fêter la nouvelle année à Belle-Ile avec des amis. Mais le problème, pour aller dans une île, c’est qu’il faut traverser la mer, ce que l’on fait, en général, en bateau. 

Le jour de notre passage, justement, le temps était plutôt mauvais.  Nous voilà donc à neuf, dont quatre enfants, le plus jeune ayant six mois, à embarquer sur le Vindilis le vendredi 29 janvier au soir. Heureusement, il faisait nuit, et nous n’avons pu voir l’état de la mer mais, en embarquant, un coup de vent a scotché certains d’entre nous sur le quai. Le Vindilis, du nom latin de Belle-Ile, était plein ce soir-là de gens qui, comme nous, profitaient du long week-end pour aller prendre un grand bol d’air marin. Et en guise de bol d’air, nous avons été servis... Des sacs en papier sont prévus pour les personnes malades lors de la traversée et ils ont servi ce soir-là.

Traverser la nuit donne une impression assez étrange; d’autant que ce soir-là, le noir était profond. Au milieu du voyage on ne voyait plus les lumières de Quiberon, ni celles de Belle-Ile, comme si nous étions seuls au monde sur une mer forte... Mais le Vindilis est stable et, plus nous approchions de Belle-Ile, plus celle-ci nous protégeait des vents du sud et plus les vagues se calmaient...Le Vindilis est un bateau agréable. Il comporte une grand salle pour les passagers et, au même niveau, un grand pont couvert pour les personnes qui veulent voyager à l’air sans être mouillées par la pluie, et enfin un pont supérieur découvert.

Un panorama superbe... de jour 
Personnellement, je ne peux rester enfermé dans la salle au risque de tomber malade rapidement. Je voyage donc entre le pont avant et les deux ponts arrières, profitant du paysage, quand il y en a un. De jour, et par beau temps, on peut voir à l’Est, les îles d’Houat et Hoedic, toutes proches, mais aussi, à l’Ouest et au nord, Groix, la côte lorientaise et la baie de Quiberon jusqu’à la presqu’île de Rhuys. Petit à petit, le voyageur distingue de mieux en mieux Belle-Ile et ses dix huit kilomètres de côtes, de Locmaria à Sauzon... Une traversée splendide.

A Belle-Ile, nous sommes restés trois jours, slalomant entre les rafales de vents, de pluie, de grêles même, et les quelques incursions du soleil. Nous avons tenté d’aller voir la célèbre Pointe des Poulains mais, trempés, nous avons dû rebrousser chemin... L’ambiance, cependant, était au beau fixe et, le dimanche soir 31 décembre, nous sommes allés à Palais boire un vin chaud et écouter un chanteur qui s’accompagnait de son orgue de barbarie.

De l'humour...
Comme certains d’entre nous avaient été malades à l’aller, la conversation revenait souvent sur ce thème, notamment de la part des enfants. “Ah ben, demain je ne mangerai rien pour ne pas être malade dans le bateau” (lourde erreur soit dit en passant); ou encore “C’est dommage de manger des spaghettis bolognaise si c’est pour les vomir”... C’était de l’humour, avec un peu d’appréhension. Et le jour du départ arriva. Le soleil pointant son nez, nous pûmes mêmes nous promener à pied le matin, vers la pointe de Taillefer et la plage de Port Fouquet; que du bonheur. Mais la météo était variable et nous annonçait une dégradation en fin de soirée. Et cela se dégrada effectivement : vent, pluie, grêle, et même quelques coups de tonnerre pour rajouter à l’ambiance...

A 17h nous embarquions sur le Bangor. Ce nouveau bateau est en service depuis début 2006. Je le trouve moins beau que le Vindilis mais il a un avantage : une grande salle, dans les soutes, pour mettre les bagages. Au premier niveau la salle pour les passagers est très agréable et très grande, au détriment du pont couvert qui est ridiculement petit. Deux rangées de places assises protégées de la pluie, deux autre à l’air. Pourtant, beaucoup de gens préfèrent voyager dans le pont couvert plutôt que d’être malades dans la salle...

Mer forte...
Au-dessus de la salle et du pont couvert, le pont supérieur est superbe. Il domine la cabine de pilotage et l’on peut donc voir la mer tout autour du bateau, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. C’est très agréable par beau temps mais, par gros temps, personne n’y reste. La mer était forte (7 à 8) mais le départ du port de Palais fut tranquille. Nous étions protégés des vents de sud par l’île. Rapidement, les vagues secouèrent le navire et certains passagers commencèrent à pâlir, et à se munir de sacs. D’autres se dirigeaient vers les toilettes. Des enfants commencèrent à pleurer. Un monsieur près de nous devint vert, mais vert, cadavérique...

Moi, je n’étais pas malade, juste un peu inquiet : je n’avais jamais vu un bateau secoué comme ça lors de mes traversées entre le continent et Belle-Ile. Et je savais que les dix dernières minutes seraient les pires... Mais chut...Justement, un quart d’heure environ avant l’arrivée à Quiberon, un membre de l’équipage s’adressa à nous, passagers présents sur le pont couvert, assis ou debout. Il nous demanda, très poliment, de ne plus bouger, de rester à nos places car la mer était forte. De quoi rassurer... J’étais assis face à la mer et voyais le creux des vagues, assez impressionnant.

Le dernier quart d'heure 
Le voyage de Belle-Ile à Quiberon dure trois quart d’heure, mais, cette fois, les dix dernières minutes furent assez longues. Quand la sirène du bateau retentit annonçant l’arrivée à port Maria, beaucoup de gens crièrent leur joie. Je me suis demandé cependant si un tel tangage, une telle gîte, était bien normale... Le Bangor est haut sur l’eau. Cela a déjà posé des problèmes pratiques car, par grande marée, il a du mal à débarquer les voitures. Mais est-il bien adapté pour la mer forte que l’on rencontre souvent entre Quiberon et Belle-Ile, d’autant qu’il s’expose particulièrement lors de l’arrivée à Port Maria ?

Le Bangor doit servir de modèle pour le futur navire qui desservira Groix et qui devrait être mis en service en 2008. Soit, mais le département du Morbihan, propriétaire de ces équipements, ne devrait-il pas y regarder de plus près ? Tenir compte des défauts du Bangor 1 pour améliorer le suivant ? En prévoyant un pont couvert bien plus grand, d’une part, et surtout en concevant un navire un peu moins haut sur l’eau et qui tanguerait moins... Car quel est le but de ces navires ? Assurer la continuité territoriale entre le continent et les îles, pouvoir passer le plus souvent possible dans les conditions de sécurité et de confort maximales, par tous temps ? Ou sont-ils des navires de croisière destinés à transporter le plus de monde et de véhicules possibles pendant la saison d’été au risque de ne pouvoir passer par gros temps ? Après ma traversée du premier janvier 2007 sur le Bangor, je me demande si ce bateau est bien adapté à la mer qu’il doit affronter.

Christian Le Meut

Photo (archives) : Port Maria à Quiberon... 

Mont d'ar Gerveur : pa 'vez maget ar pesked get spagetti...

medium_Kiberen161.jpgUr giz nevez a vez abaoe un nebeut bleadeù : mont da lidañ Kalanna, ar bloaz nevez, barzh un enezenn. Perak ? Evit bout pell ag ar bed,  barzh ur lec’h dishenvel, exotik met trankil ivez ?... Ur bochad tud oa c’hoazh ar bloaz mañ barzh enez Groe hag enez Gerveur, da skouer. Ha me en o mesk rak m’boa lakaet barzh ma sonj mont d’ar Gerveur evit  lidañ Kalanna get mignonned din.

Ya, met evit mont d’un enezenn e vez ret treuziñ ar mor. Hag ar mor oa rust, kreñv, dirollet, e vonet hag e tonet... Ni oa nav, get pevar krouadur, unan a c’hwec’h miz en o zouez. D’ar gwener nav arnugent hor boa treuzet ar mor da eizh eur da nozh ha, justawalc’h, ne oa ket bet gwelet geneomp araok pegen rust oa ar gwagennoù... Met ur barrad avel oa bet pa oamp war ar c’hae e vont barzh ar vag ha tud oa chomet staget hep gallout mont araok...

Betek Vindilis dre ar Vindilis
Ar vag anvet ar Vindilis, anv latin enez Gerveur, oa leun. Sec’hier paper oa evit reboursiñ, ar pezh a oa bet graet get kalz tud. Tenval oa an nozh. E kreiz ar veaj ne wellemp ket mui na Giberen, nag ar Gerveur. Souezhus oa, hag un tammig nec’hus ivez evel ma vehemp bet hon unan er bed, ar ur mor rust ha droug. Kavout a ran bourrapl beajiñ war ar Vindilis. Stabil eo. Ur pont a zo e penn araok ar vag e lerc’h ma z’eus droad da vont, hag unan  all e penn ar-dreñv; ur sal bras ha serret a zo ivez, evel rezon, hag ur pont goloet bras awalc’h.  Ur pont digoret a zo ivez el lein, met re fall oa an amzer evit chom warnan.

War ar mor e veajan ar pont da gustum; barzh ar sal serret e vehen klañv buan tre. Mont a ran da vale etre penn ar-dreñv ha penn araok ar vag, da sellet doc’h ar mor, doc’h an aod ha doc’h an inizi. Pa vez brav an amzer, ar veajourion a wel Houat hag Edig, a zo tost, met ivez a wezhoù enez Groe, aodoù An Oriant, d’an tu kornog; d’an tu hanternoz e vez gwelet aodoù Kiberen, Karnag, An Drinded, Lokmariaker ha Rhuys ivez; ha d’an tu kreisteiz e weler ar Gerveur. Met e fin miz An Avent, da noz, ne welemp nemet... an noz.

Glav, avel, grizilh, kurun...
Ni oa chomet tri devezh barzh enez Gerveur, etre barradoù avel, glav, grizilh, taolioù kurun hag, a wezhioù, barradoù heol memestra, met pas kalz. Baleet hor boa memestra betek Saozon ha Beg ar Poullen met gleb teil e oamp e tonet en dro... Plijus oa bet ar prantad amzer-se hag an ambians er Palezh oa bourrapl ivez. D’an unan ha tregont da nozh un gwin tomm a vez profet d’an dud, e kreiz ar vourc’h, get un den a sonne orglez dorn e kanal sonnenoù e galleg.

Tud oa bet klañv en hor mesk, e tonet, hag o doa rebourset. Hag an tem se a oa daet en dro meur a wezh get ar vugale e pad an dibenn sizhun : “A benn warc’hoazh ne zebriñ ket evit nompass reboursiñ barzh ar vag”; pe “Domaj eo spagetti mod bolognaise evit o reboursiñ ar lerc’h”. Un digarez da c’hoarziñ oa met get un tammig aon memestra.Hag an deiz da vont kuit oa erru, al lun gentañ a viz Genver...

 Da Giberen war bord ar Bangor
Da vintiñ an amzer oa brav awalc’h, ha ni oa aet da vale war droad betek traezh Port Fouquet, mont ha dont. Met, da greizteiz, setu en dro barradoù glav, avel, grezilh ha taolioù kurun ivez... Da bemp eur d’enderv hor boa kuitaet ar Gerveur barzh ur vag nevez, ar Bangor, badezhet e miz C’Hwevrer 2006. Leun oa ar vag, get tud eveldomp-ni, deuet da bas Kalanna barzh un enezenn. Keuz gete?

Kavout a ran kaeroc’h ar Vindilis evit ar Bangor met, barzh ar vag se, ur sal vras a zo en traon da lakaat ar sec’hier, ar pezh n’eus ket barzh ar Vindilis. E live kentañ ur sal vras serret a zo evit ar veajourion a faota dezhe chom e barzh, met kalz re vihan eo ar pont goloet evit ar re a faota dezhe beajiñ er maez heb bout dindan ar glav hag hep bout klañv barzh ar sal... Stanket oamp neuze barzh al lerc’h-se. A dreist d’ar sal ha d’ar pont goloet, ur pont all a zo, digoret penn da benn, d’ar seizh avel, e lerc’h ma z’eus tu da welet ar mor hag an aod tro dro ar vag,  da reter, da gornog, d’hanternozh ha da greisteiz. Brav eo, met n’eus ket moiaen da chom war ar pont-se pa vez fall an amzer...

Ar c'hard eur diwezhañ... 
Penn kentañ ar  veaj oa sioul e kuitaat porzh Palezh. An enezenn a bare doc’h gwagennoù mervent a baseiñ met, tamm ha tamm oa aet ar subenn da drenkiñ. Get an avel kreñv, seizh pe eizh war skeul Beaufort, ar Bangor doa kroget da hejiñ, da wintañ-diwintañ, da fichal. Barzh ar sal hag ar pont, tud oa kouezhet klañv, ha mignonned din ivez... Ur gwaz oa deuet da vout glas e benn, met glas, met glas, evel un den marv. Bugale vihan a huche. Tud a yae betek ar privezioù, ar c’horn bihan, da reboursiñ... Hag ar gwagennoù oa kreñvoc’h kreñv...

Me, ne oan ket klañv met nec’het un tammig e wellet ar Bangor e hejiñ. Meur a wezh m’eus treuzet ar mor evit mont d’ar Gerveur, met bizkoazh m’boa gwellet ur vag fichal kement-se... Ar veaj a bad tri c’hard eur evit mont ag ar Gerveur betek Kiberen. Met an dek vunutenn diwezhañ a zo ar re fallan, just araok douariñ e porzh Maria, e Kiberen. Justawalc’h, ur c’hard eur araok fin ar veaj, ur martelod oa paseet er pont goloet da c’houlenn genomp nompass finchal, chom e lerc’h ma oamp. Kerzhet war ar pont goloet oa deuet da vout danjerus. Anat oa : ma vehe kouezhet un den barzh ar mor, e vehe bet kollet da vat get ar mor kreñv hag get an nozh a oa e kouezhet...

Hej-dihej... betek re ?
Ha setu ni, hej-dihej get ar mor dirollet, stanket war ar pont evel sardined spontet. Press oa warnomp bout erruet e Kiberen. Hir eo, prantadoù  evel-se. Erruet oamp, a-benn ar fin, ha get ur bochad plijadur hor boa adkavet an douar. Mechal ma oa normal, memestra. Re uhel eo ar Bangor war ar mor. Diaesamentoù zo bet dija get ar vag-se, evit kargeiñ otoioù da vare al lañv bras, da skouer.

Hervez ar pezh m’eus lennet, ur vag nevez, “breur” d’ar Bangor, a vo graet get departamant ar Morbihan evit enez Groe. Lakaet vo war ar mor e 2008. D’am sonj-me, ret e vehe da bennoù bras an departamant chanch traoù zo memestra. Lakaat ur pont goloet brasoc’h barzh ar vag nevez, da skouer; ha sevel ur vag un tammig iseloc’h war ar mor hag a hejehe nebeutoc’h.

Ha  petra eo ar pal ? Kas ar muioc’h muiañ a dud e pad an hañv, ar muioc’h muiañ a douristed hag a otoioù ivez ? Pe sevel bagoù a c’hel treuziñ ar mor kreñv tro ar bloaz ? Goude bout beajet d’al lun kentañ a viz Genver, da bemp eur, war ar Bangor, mechal memestra ma ne hejehe ar vag-nevez-se un tammig re.
Christian Le Meut

Skeudenn : Porzh Maria e Kiberon (foto kozh). 

medium_Mor158.jpgUr geriadur war "brezhoneg ar mor" a oa bet embannet get Mouladurioù hor yezh e 1983.

23/01/2007

Prizioù France 3 : et les nominés sont...

medium_France3154.2.jpgDepuis dix ans France 3 Bretagne décerne ses “prizioù”, ses “prix de la langue bretonne”. Un jury différent est réuni chaque année, constitué d’artistes, d’intellectuels, de membres d’associations qui doivent sélectionner les meilleurs livres, émissions de télé et radio (les catégories variant selon les années), ainsi qu’un “Bretonnant de l’année”. “Faire un zoom sur les initiatives en breton les plus pertinentes de l’année”, est l’objectif de ces prix, d’après Fanch Broudic, journaliste responsable des programmes en breton cité dans Ouest-France dimanche du 7 janvier dernier.

Des émissions de ce type existent pour la France entière comme les César, les Molière ou encore les 7 d’or pour la télé mais là, c’est un magazine indépendant des chaines, Télé sept jours, qui décerne les prix. En Bretagne, c’est une chaine de télé qui distribue des prix à des émissions de télé qu’elle a, souvent, elle-même produites.

L’intérêt de ce type de prix reste à démontrer. A quoi servent-elles ? Comment sont faites les préselections ? Sur quels critères ? Par qui et pourquoi faire ? Les cérémonies de remise des prix sont, en général, longues et ennuyeuses, que ce soit les César du cinéma, les Molière du théâtre, les Sept d’or de la télé, et j’en passe. Les Prizioù bretons n’échappent pas à la règle sauf le jour où le poète Bernez Tangi a dit ce qu’il pensait de la place minuscule laissée au breton sur France 3.

Une nouvelle catégorie : le meilleur site internet
Les nommés, ou “nominés”, des Prizioù 2006 ont donc été désignés par un jury samedi 6 janvier et seront dévoilés lors d’une émission réalisée à l’abbaye de Daoulas et diffusée le dimanche 28 janvier. Et cette année, une nouvelle catégorie est apparue celle du “meilleur site internet”. Les “initiatives les plus pertinentes de l’année” dans ce domaine ont été choisies par le jury. Il s’agit tout d’abord d’un blog, blogyann, un blog tenu par un senior qui y raconte ses voyages et ses rencontres. C’est un blog très bien écrit en breton, avec des photos et même, depuis peu, une vidéo. Yann a publié cinq notes depuis le mois d’août, ce qui n’est pas beaucoup pour un blog, mais c’est sûrement la qualité qui compte, et pas la quantité, pour le jury de Frans 3. Ainsi va la vie des blogs qui sont alimentés en fonction de la disponibilité de leur créateur.

Un autre blog a été choisi par ce jury, brezhoweb, le site de l’émission de télévision Webnoz dont la première a eu lieu le 10 décembre. Ce site, très intéressant, a été créé par Lionel Buannic en décembre 2006; ouf, à un mois près, il n’aurait pu concourir ! Lionel a également été choisi dans la catégorie du “bretonnant de l’année”... Félicitations ! Mais c’est un peu bizarre de la part du jury : comment ça le monde du breton est tellement petit, il se ferait si peu de chose en breton, notamment sur internet, que l’on ne peut éviter de nommer deux fois la même personne ?...  Enfin un troisième site, très instructif et très agréable, a été nommé, il s’agit de “Geobreizh” sur la géographie bretonne.

Et Rezore ?
Quant à mon blog, Rezore, qui est alimenté par mes chroniques en breton et en français sur Radio Bro gwened et par diverses autres choses, il n’a pas été sélectionné... Il n’y a pas tant que cela de blogs en breton, mais celui-là ne ferait donc pas partie des “initiatives pertinentes en breton de l’année”. Pourtant, le jour où ce jury s’est réuni, et la veille, j’ai constaté une augmentation importante des visites sur Rezore. Etait-ce les membres de ce jury venus voir, ou d’autres gens ? Impossible à savoir, et c’est tant mieux, et peut-être s’agit-il d’un hasard...

Rezore ne ferait donc pas partie des "initiatives pertinentes" de l'année dans e domaine des sites internet ? Pas assez "pertinent" ou trop impertinent ? Le fait d’avoir critiqué à plusieurs reprises France 3 sur Rezore, concernant la trop petite place qu’y occupe la langue bretonne n’est, je suppose, pour rien dans le choix des Prizioù. En effet, ce ne serait pas un critère “pertinent” pour juger des initiatives en breton les plus pertinentes de l’année... A moins que l’on n’écarte les initiatives “impertinentes” ?

80.000 visites en deux ans 
J’ai créé Rezore en mars 2005. Je l’ai envisagé au départ comme une façon d’éditer les chroniques que j’écris chaque semaine pour Radio bro Gwened, et puis comme une façon supplémentaire de “planter” du breton sur internet, comme un petit média de plus à disposition des bretonnants, qui n’en ont pas tant. Rezore reçoit actuellement 250 visites par jour, soit autour de 80.000 visites depuis sa création en mars 2005, ce qui n’est pas si mal, avec des commentaires en français et en breton. Le but est donc atteint et le travail, récompensé. Ne pas être sélectionné par tel ou tel jury est d'ailleurs, parfois, plutôt une bonne nouvelle  !

France 3 diffuse des programmes 24 h sur 24. Soit 168 h par semaines, dont deux heures en langue bretonne, en comptant large et en rappelant que ces émissions ne sont plus diffusées en Loire-Atlantique, et que le journal quotidien de cinq minutes en breton (An Taol lagad*) n’est diffusé que sur la Bretagne Ouest. Je me demande donc si cette chaîne, qui diffuse moins de 2% de ses programmes en langue bretonne, est bien placée pour distribuer des récompenses dans ce domaine ? Et si les Prizioù sont une “initiative pertinente” pour promouvoir la langue bretonne ?
Christian Le Meut

* Initiative pertinente de France 3 : An taol lagad et l’ensemble des flash régionaux en langues régionales sont visibles sur le site de F3 national depuis plusieurs mois.