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01/12/2006

An Drinded Karnag, Branderion : les panneaux bilingues font parler d'eux

medium_andrinded132.2.jpgLes panneaux bilingues installés le long des routes départementales par le Conseil général du Morbihan, suite à une décision unanime prise en 2004, font du bruit dans le Landerneau morbihannais. L’idée n’était pas venue toute seule aux conseiller généraux morbihannais, mais à force de voir des panneaux noiricis le long des routes par des partisans du bilinguisme routier.

En 2004 cette décision avait donc fait quelque bruits dans l’Est du Morbihan car le département avait oublié le gallo, langue romane toujours parlée et qu’il serait normal de faire figurer elle aussi sur des panneaux bilingues... Cette protestation là a faibli, d’autant que les manifestants n’étaient, semble-t-il, pas tellement des défenseurs du gallo, mais plutôt des opposants au breton.

Actuellement, c’est plutôt le choix des noms en breton qui suscitent quelques surprises. Et plus précisément à la Trinité-sur-Mer et Brandérion. A Brandérion le nom breton choisit par le département, Branderion sans accent, est perçu comme trop éloigné de la prononciation bretonne locale (Preuderion ou Peurderion)... Oui mais voila, Brandérion est l’une des rares communes du coin à n’avoir jamais installé de panneaux bilingues aux entrées de bourg, ce que chaque municipalité peut faire. Hen Bont (Hennebont), Landevan (Landévant), Berleuiné (Merlevenez) ont installé des panneaux bilingues, pour ne citer que des communes directement voisines. La municipalité de Brandérion aurait donc pu ainsi faire valoir sa version bretonne préférée plutôt que d’attendre les panneaux départementaux...  Le maire s’est plaint dans la presse et le conseil municipal a demandé au département d’étudier plus avant la chose mais les panneaux bilingues, eux, sont déjà installés.

La Trinité : cachez ce Carnac
A La Trinité-sur-Mer c’est le nom “An Drinded Karnag” qui a été choisi par le département. Surprise, la municipalité a fait recouvrir “Karnag” de scotch pour le cacher. Certains ont cru à une erreur mais ce n’en est pas une car An Drinded Karnag figure sur la liste des noms bretons des communes dressée par l'Office de la langue bretonne, office créé par le Conseil régional pour travailler, notamment, sur cette question. Cette liste sert de référence au Conseil général du Morbihan pour installer ses panneaux bilingues. Mais voila, les communes n’ont pas été consultées au préalable sur le choix de leur nom en breton, d’où les surprises.

L'Office a fait des recherches pour établir cette liste. An Drinded Karnag est certainement attesté historiquement. Ce nom nous rappelle que La Trinité ne s'est détachée  de Carnac qu'en 1862 et qu'auparavant, les deux communes n’en formaient qu'une. L'Office a fait le choix de garder ce nom oublié aujourd’hui alors que les bretonnants de naissance disaient sans doute simplement "An Drinded". C’est d’ailleurs ce nom qui figure sur un panneau bilingue installé par la commune sur le pont de Kerisper (route de Crac’h); c’est aussi celui qui figure dans le dictionnaire de breton vannetais de Mériadeg Herrieu. Un autre choix aurait pu être fait de traduire le nom français actuel en breton : Drinded An Aod, par exemple...  

Donner une visibilité à la langue bretonne
La décision prise en 2004 par les conseillers généraux du Morbihan d’instaurer un bilinguisme sur les panneaux routiers est positive car permet de redonner une visibilité à la langue bretonne, langue d'origine d'une grande partie de la population en Basse-Bretagne, langue toujours parlée par environ 50.000 à 60.000 personnes dans le Morbihan selon une enquête de 2004 de l'Office de la langue bretonne.

Mais la manière de procéder ensuite, est à revoir. Un membre de l’Office de la langue bretonne m’a expliqué récemment que les noms bretons ne sont pas la traduction mot à mot des noms français. Soit... Mais ce principe est-il un absolu ? Et chercher dans l’histoire d’accord, mais jusqu’à où ? Car An Drinded Karnag, le nom choisit par l’Office, se discute. Il date d’une époque terminée ou les deux communes ne faisaient qu’une. La différence entre le nom français et le nom breton aurait peut-être mérité que le département consulte les élus trinitains au préalable. Après tout, les Trinitains sont quand même les premiers concernés et, d’un point de vue démocratique, il est normal que les conseils municipaux veuillent décider du nom breton de leur commune. Rien n’interdit non plus aux élus municipaux de consulter les gens compétents localement. De plus un risque existe, avec An Drinded Karnag, de semer une confusion chez les automobilistes ne connaissant pas le coin et ils sont nombreux à Carnac, surtout l’été.

S'ils ne veulent pas d'An Drinded Karnag, que proposent les élus trinitains en échange ?  "An Drinded" tout seul ? Cela risque de ne pas être suffisant, car il faut se distinguer d'autres Trinités morbihannaises (La Trinité Surzur, la Trinité Porhoët)... S’il faut vraiment un nom plus long, j’en ai un autre à proposer :  comme le port de La Trinité-sur-Mer est sur la rivière de Crac'h, on pourrait choisir "An Drinded-Krac'h" !... Cela sonne bien, en plus... Mais bon, pas de panique, c’est juste une plaisanterie que je retire tout de suite, je ne voudrais pas être la cause d’une brouille entre La Trinité sur Mer et Crac’h...

Sainte-Anne (d'Auray) bénie !
J’ai quelques craintes quand même pour l’avenir proche car la liste des noms de communes bretons établie par l’Office de la langue bretonne comporte quelques autres surprises. Savez-vous comment l’Office traduit Sainte-Anne d’Auray, en breton ? “Santez Anna Wened”. Donc, en gros, Sainte-Anne de Vannes ! Déjà, nous dirions nous plutôt Santez Anna Gwened. Il s’agit là encore d’un nom ancien, et qui faisait peut-être plus référence à l’évêché de Vannes qu’à la ville de Vannes elle-même, mais le remettre au goût du jour en 2006 risque de surprendre.

Comment, voilà Sainte Anne annexée par les Vannetais, vont se dire certains Alréens, et l’on risque une tempête sous les crânes et les soutanes; une guéguerre du style Pépone et Dom Camillo... Le dictionnaire breton-vannetais de Mériadeg Herrieu (Ed. Emgleo Breiz) propose Kér-Anna ou Santéz-Anna. Mettre Santez-Anna Wened sur les panneaux bilingues à venir resuscitera peut-être un nom ancien, mais l’effet sur la population risque de ne pas être miraculeux.

Christian Le Meut

Morbihan : trouz get ar panelloù divyezhek

medium_andrinded132.jpgUn tammig trouz a zo e bro Gwened hiriv an deiz a gaos d’ar panelloù divyezhek a vez lakaet a hed an hentoù er Morbihan abaoe 2004. An dra-se oa bet votet get Kuzul an departamant, a unvouezh. Ne oa ket deuet ar sonj-se get ar c’huzulion departamant o unan, met dre forzh bout duet panelloù ha panelloù get strolladoù a faote gwelout panelloù divyezhek a hed an hentoù. Bremañ muioc’h mui a panelloù e galleg hag e brezhoneg a zo, hag evit al lod brasan, n’eus netra da lâret. Met evit reoù all...

E penn kentañ trouz oa savet d’an tu reter ag an departamant a gaos ma oa bet ankouiet ar gallaoueg.  Met ne glevomp ket mui kement se a drouz d’an tu se. Ar re a oa savet a enep d’ar panelloù divyehzek ne oant ket kement se difennourion ar gallaoueg met kentoc’h tud a enep d’ar brezhoneg. Met, d’am sonj me,  normal vehe gwellout panelloù divyezheg gallaoueg-galleg d’an tu-se... Nann : hiriv an deiz tud a zo souezhet kentoc’h get an anvioù brezhoneg dibabet get an departamant. Hennezh a zibab an anvioù kinniget dezhan get Ofis ar Brezhoneg. An Ofis a zo bet savet get rannvro Breizh evit labourat war an dachenn-se, met roll an anvioù kumunioù e brezhoneg savet getan n’eo ket gwir pater memestra.

Branderion, Prederion, Perderion...
E Brandérion, e tal An Hen Bont, lakaet eo bet panelloù nevez get un anv e brezhoneg tost d’an anv galleg : Branderion, hep an aksent.  An aotroù maer n’eo ket a du get an dra se : “Prederion”, pe “Perderion” a vez lâret get tud ar vro, emezan. Ar pezh a zo gwir met ne oa ket ret gortoz an departamant : pep kumun n’eus droad da lakaat panelloù divyezheg e harzhoù ar vourc’h pe ar gêr. Ar pezh a zo bet graet get kalz kumunioù ar c’hornad, evel  Hen Bont (Hennebont), Landevan (Landévant),  Berleuiné (Merlevenez) met netra e Branderion. An aotroù maer n’eo ket brudet evit bout dedennet bras get ar brezhoneg : du-hont ar panelloù lakaet get an departamant a zo ar re zivyezhek kentañ... Ar maer a glemm memestra barzh ar c’hazetennoù. Kuzul ker Branderion a c’houlenn get an departamant da sellet tostoc’h doc’h an afer se araok lakaat panelloù divyezhek all er gumun met kalz a zo bet lakaet dija.

An Drinded : “Karnag” kuzhet !
Un tammig bec’h a zo ivez en Drinded ivez. C’hwi anav An Drinded, ar porzh bras a zo e tal ar mor hag e tal... Karnag. Justawalc’h trouz zo bet du hont ivez a gaoz mard eo bet lakaet get an departamant war ar panelloù divyezhek an anv : “An Drinded Karnag”, e lec’h La Trinité-sur-Mer e galleg. Setu An Drinded tapet en dro get he istoer rak ar gumun se oa bet distaget a Garnag kant ha daou ugent vloaz zo (er bloaz 1862). an Drinded oa, araok, ur porzh pesketourion barzh kumun Karnag hag anvet “An Drinded Karnag”. Echu eo abaoe pell get an anv se met  choazet eo bet memestra get Ofis ar brezhoneg evit bout anv La Trinité-sur-Mer e yezh ar vro.

Un den ag an Ofis n’eus displeget din, n’eus ket pell zo, n’int ket an anvioù brezhoneg troet ag an añvioù galleg. Klasket vez get an Ofis anvioù a veze lâret gwezhall get tud ar vro. Ya met perak nompass treiñ an anv galleg pa zo bet ankoueit an anv brezhoneg kozh, re gozh...  ?  Ouzhpenn se an anv brezhoneg a c’hellehe lak an dud d’en em goll etre Karnag hag An Drinded... Tammoù skotch du a zo bet lakaet war “Karnag” get tud ag an ti ker : chom a ra nemet An Drinded evel ma oa bet graet dija evit ur banell lakaet war pont Kerisper get an ti ker, bleadoù zo. An Drinded vehe trawalc’h evit tud ar vro met meur a Drinded a zo er Morbihan : an Drinded Surzhur, An Drinded Porhoet. Ma z’eus afer ag un anv hiroc’h, neuze, me c’hellehe kinnig unan all... Porzh An Drinded a zo war ster Krac’h : setu un anv brav, “An Drinded-Krac’h” ! Ne gavit ket ? Pas ? Bon, ur farsadenn eo, evel rezon,  savet get unan a Grac’h a orin, oc’hpenn... Ankoueit an dra se diouzhtu mar plij; m’eus ket c’hoant e savehe bezh etre Krac’h hag An Drinded memestra a gaos din me...

D’am sonj, kuzul departamant ar Morbihan a zelehe labourat un tammig muioc’h get ar c’humunioù evit ar panelloù divyezhek... Dober zo a zisplegiñ ar penaos hag ar perak d’an dud, ha dreist holl da bennoù bras ar c’humunioù a zo pell awalc’h d’ar brezhoneg, evit ur bochad anezhe. Hag e keñver an demokratelezh e vehe normal goulenn o ali get ar c’humunioù araok dibab o anvioù e brezhoneg. Santez Anna beniget !

Santez Anna beniget !
Met aon m’eus un tammig : trouz vo c’hoazh er Morbihan pa vo gwelet anvioù all e brezhoneg a hed an hentoù, d’am sonj. Penaos ‘vez lâret Sainte Anne d’Auray, da skouer, get Ofis ar brezhoneg ? Santez Anna Wened ! Penaos ta ! Santez Anna An Alre tapet get Gwened ?  Ur spont, me lâr deoc’h... D’am sonj, dija, e Bro Gwened e vehe lâret kentoc’h Santez Anna Gwened (ar c’hemmadur-se ne vez ket graet genomp-ni). Ar “Gwened” se oa, marteze, evit eskopti Gwened kentoc’h evit kêr Gwened. Klasket m’eus barzh geriadur gwenedeg Meriadeg Herrieu (embannet get Emgleo Breiz), hag hennezh a skriv  “Santéz Anna” pe “Kér Anna”... Santez-Anna Wened zo, sur awalc’h  un anv gwir ivez, kavet en dro ha resusitet get an Ofis.  Ur burzhud ? N’on ket sur.

Christian Le Meut

Panelloù divyezhek : displegadurioù Fulup Jakez ag Ofis ar brezhoneg

Fulup Jakez, eil rener Ofis ar brezhoneg a reskont d'ar pezh m'eus skrivet a ziout ar panelloù divyezhek (20/11). Réponse du directeur adjoint de l'Office de la langue bretonne sur la note que j'ai écrite à propos des panneaux bilingues qui font quelque bruit en Morbihan (publiée le 20/11).

"Demat deoc'h, pa'z eus kaoz un tamm eus an Ofis er pennad-mañ e kredan reiñ un nebeud titouroù a c'hallo bezañ kavet talvoudus gant tud zo marteze. Anvioù kumunioù Breizh n'int ket bet divizet gant an Ofis. Ul labour eo zo bet kaset da benn e framm Skol-Uhel ar Vro e-kerzh ar bloavezhioù 80. Ur bodad a-ratozh a oa bet savet, digor d'ar skiantourien ha d'an holl vrezhonegerien a-youl vat a felle dezho emellout ouzh an dachenn-se. Ouzhpenn 50 a dud o deus kemeret perzh el labour stroll-mañ ha meur a vloaz eo padet (studiadennoù > Kinnigoù > Evezhiadennoù > Emvodoù > Adkinnigoù > Votoù). P'eo bet ganet an Ofis eo bet adkemeret gantañ al labour a oa bet kaset da benn e framm SUAV. Skignet eo bet a labour-se abaoe bloavezhioù gant Skol-Uhel ar Vro (roll kumunioù Breizh), an Ofis (panelloù, kartenn-hent, roll kumunioù Breizh, troidigezhioù a bep seurt), ar geriadurioù klasel (An Here, Moulladurioù Hor Yezh, al Liamm), deiziataer Skol an Emsav, panelloù hag all. N'eo ket ul labour nevez evit ar vrezhonegerien a lenn o yezh eta. Pa'z eus bet anv a staliañ panelloù gant departamant ar Mor-Bihan en deus goulennet an departamant digant Skol-Uhel ar Vro hag an Ofis adwelet ar roll da vat. Ar pezh a voe graet.

Diwar-se e voe divizet degas un nebeud cheñchamantoù c'hoazh (peurlipat zo tu d'ober atav). Met dre vras e voe adkadarnaet ar roll, gant ar soñj pennañ da stabilaat an implij.Perak e c'hoarvez tammoù drailh er Mor-Bihan e kumunioù zo a-wechoù neuze? Pa voe divizet gant Penn-ar-Bed hag Aodoù-an-Arvor divyezhekaat o hentoù e-kreiz ar bloavezhioù 80 e voe sammet ul labour kenurzhiañ gant an departamantoù-se. Diwar c'houlenn an departamant, SUAV a ginnige stummoù d'ar c'humunioù. Peurliesañ e veze asantet ar stummoù kinniget. Pa oa dizemglev e veze klasket un tu d'en em glevet ha, war-bouez nebeut-nebeut a gumunioù, e voe tizhet un emglev e pep lec'h. Ar c'humunioù na oa ket bet tu d'en em glevet ganto a oa kumunioù a nac'he krenn ar panelloù divyezhek (menegiñ a c'haller un darn vat eus kumunioù ar Vro-Vigoudenn, da skouer, diwar atiz Ambroise Gelleg) pe kumunioù a ginnige stummoù na oa ket tu da zegemer evit abegoù a bep seurt (fazioù reizhskrivañ pe stummoù trefoet betek re). Tamm-ha-tamm e voe plaenaet ar c'hudennoù a chome.

Er Mor-Bihan avat n'en deus ket c'hoariet an departamant ar roll kenurzhiañ-se pa oa bet nac'het gantañ mont da-heul an daou departamant all. 20 vloaz zo aet hebiou abaoe. Kumunioù zo o deus lakaet panelloù warno stummoù a oa disheñvel diouzh ar pezh a oa bet degemeret er bed brezhonek dre vras. Kumunioù all, niverusoc'h, n'o doa ket lakaet panell ebet. Hiziv emañ an departamant o staliañ panelloù da bep kumun diwar ar roll zo bet pourchaset dezhañ. Netra reishoc'h. Marteze avat e vefe tu da gelaouiñ muioc'h en a-raok evit reiñ an tu d'ar c'humunioù da reiñ o soñj. Koulskoude, a-wechoù e weler tud oc'h enebiñ hep gouzout na bu na ba eus buhez bed ar brezhoneg hag a glask enebiñ war un diazez n'eus ket kalz a draoù da welet gant ar brezhoneg. Da ziwall zo ivez.War ar stummoù zo e kaoz er pennad. An Drinded-Karnag n'eo ket bet "resusitet" gant den ebet. N'eus ket bet ezhomm peogwir eo bev-buhezek ar stumm-se e-touez brezhonegerien ar vro evel m'eo bet diskouezet gant hon enklaskoù war an dachenn. Ma kav abeg kumun an Drinded-Karnag en adger Karnag eo peogwir ez eus dizemglev etre kumun An Drinded-Karnag ha kumun Karnag war ur bern tachennoù all n'o deus netra da welet gant ar brezhoneg. Ar brezhoneg n'eo nemet un digarez.

Pa oa bet renet al labour skoueriekaat anvioù kumunioù Breizh e oa bet degemeret un nebeud pennaennoù labour. Unan anezho a oa ne vefe ket adkemeret e brezhoneg an anvadurioù touristel bet ouzhpennet e galleg evit deskrivañ un toullad kumunioù : traoù a seurt gant sur mer/les bains/la plage hag all. Divizet e oa bet e vefe klasket doujañ d'an doare naturel da sevel lec'hanvioù e brezhoneg.

E brezhoneg, evit lec'hiañ ur gumun eur boas da venegiñ ar gumun anavezetañ tostañ pe ar gumun-vamm. Ur bern skouerioù zo eus an dra-se : Plougastell-Daoulaz, Plounevez-Kintin, An-Drinded-Surzhur, hag all. Un doare naturel da sevel anvioù-lec'h eo. N'eo ket brezhonek avat ar boaz da lakaat anvioù stêrioù ouzh an anvioù kumunioù (Briec-de-l'Odet, Riec-sur-Belon, hag all). Divizet e oa bet neuze ne vefe ket graet gant seurt anvadurioù bep tro ha ma vije tu. Ar pezh zo, evit abegoù politikel, ne blij ket alies da vaer ur gumun bennak e vije en hec'h anv anv ur gumun amezek. Se avat zo politikerezh, yezhoniezh zo un afer all.Evit ar pezh a sell ouzh Santez-Anna-Wened eo bet degemeret an anv-mañ peogwir eo bev e-touez an dud hag e ya e vrud kalz pelloc'h eget ar Mor-Bihan. Anavezet mat eo e Kerne hag e Treger ar c'hrennlavar "Santez Anna Wened pell eo mont d'he gwelet". An anv-mañ kennebeut n'eo ket bet nag ijinet na dasorc'het gant an Ofis. Un anv bev eo.

Erfin Branderion pe Prederion ? Mat, an etimologiezh n'eo ket sklaer. An daou a gaver a-hed an istor. D'ar mare ma oa bet labouret war anv ar c'humunioù e oa ket kavet furoc'h chom tost d'ar stumm melestradurel a-vremañ kuit da ginnig d'an dud ur stumm a oa re bell d'ar stumm anavezet dre skrid ganto. Ne oa panell ebet e Branderion d'ar mare-se. Ma vije bet unan gant "Prederion", sur e vije bet kemeret e kont rak, en degouezh-mañ, ez eus lec'h, a gav din, da zegemer an eil pe egile. Met panell ebet ne oa war an dachenn da neuze. Ha feiz, betek nevez-tre zo, an dibab a oa bet graet n'em eus ket soñj bezañ lennet pe klevet gwall dra a yaje a-enep dezhañ.Sirius ha don eo bet al labour zo bet kaset da benn evit skoueriekaat anvioù kumunioù Breizh.

Al lec'hanvadurezh n'eo ket ur skiant rik avat ha lec'h zo atav evit dizoleiñ pe resisaat traoù. Selloù disheñvel a c'haller kaout ivez, evel mont muioc'h eus tu istor ar yezh pe muioc'h eus an tu ma vez distaget an anvioù. Roll kumunioù Breizh an Ofis, ma n'eo ket gwir bater eo, zo memes tra disoc'h ur c'henvarc'had etre an holl dud o doa kemeret perzh hag o doa asantet mont diouzh pennaennoù boutin. Ul labour stroll n'eus netra par dezhañ e nep lec'h all e lec'h m'en deus pep hini asantet dilezel darn eus e soñjoù evit tizhout un emglev stroll evit mad ar pep brasañ. Ar pezh en deus ezhomm ar brezhoneg er mare-mañ n'eo ket tabutoù er c'hazetennoù eo. Kentoc'h e faot kaout ur spered unaniñ, kenurzhiañ, mont war-raok hag en em glevet. Setu ar pezh a glask an Ofis tizhout hep na vije aes bepred.

Fulup Jakez (Eilrener Ofis ar Brezhoneg")

23/11/2006

Livre : le prix Per Roy pour "Prisonnier en Autriche"

L'Association des écrivains bretons vient de décerner le prix Per Roy  à "An Amzer laeret" de Pier-Mari Louz et Bernard Kabon (Ed. Skol Vreizh), livre que je vous avais présenté il y a quelques mois, témoignage de la vie de prisonniers français en Autriche pendant la dernière guerre :

Pierre-Marie Le Lous, de Guimaeg dans le Trégor, est fait prisonnier par les Allemands en 1940 et envoyé, comme beaucoup de soldats français, travailler la terre sur le sol allemand pendant cinq années.
Il a raconté cette période de sa vie, en breton, à Bernard Kabon qui l’a mise sur le papier. Ce récit est paru en janvier 2006 en breton et en français aux éditions Skol Vreizh sous le titre “Prisonnier en Autriche” (“An amzer laeret” en breton). Un témoignage intéressant et émouvant sur la vie quotidienne des soldats prisonniers mais aussi sur celle des familles d’agriculteurs chez qui ils travaillaient.

Pierre-Marie Le Lous est envoyé à Thaya, une commune du nord de l’Autriche, pays annexé par l’Allemagne quelques années plus tôt. Agriculteur lui-même, il s’adapte, connaissant parfois mieux le travail que ses propres maîtres. Un groupe de prisonniers français travaille dans les fermes et est regroupé chaque soir au “Commando”, une bâtisse où ils mangent et dorment sous la garde, plutôt débonnaire semble-t-il, de quelques soldats allemands.

La grève d’un prisonnier
Pierre-Marie commence par travailler dans la ferme d’un paysan qu’il surnomme le “Bossu”. Il y est en compagnie d’un autre Breton, de Locquirec celui-ci, Jean Guyomard. Mais le maître n’est pas facile et rend la vie impossible aux personnes qui travaillent avec lui. Il fouette même les travailleurs polonais réquisitionnés pour travailler en Allemagne, mais n’ose pas le faire sur les deux Bretons.

Pierre-Marie décide alors de quitter cette ferme. Un jour, il reste au dortoir, au Commando, et demande à changer de patron. Le risque est grand d’être envoyé dans un camp de prisonniers où la vie est beaucoup plus dure. Les officiers sont envoyés dans ces camps : la nourriture y est rare. Mais un agriculteur se manifeste alors, Joseph Schreiber : il a besoin de main d’oeuvre et prend Pierre-Marie chez lui. Là, tout change, les relations avec la famille Schreiber sont bonnes. Les fils de la maison sont soldats sur le front, l’un est mort déjà. Le portrait d’Hitler a été rangé depuis longtemps chez les Schreiber, alors qu’il est obligatoire de le mettre en évidence dans chaque maison. Le maître y écoute, dans la cave, la BBC, ce qui est formellement interdit. Du coup, Pierre-Marie écoute également la BBC, en français, et échange les nouvelles avec les autres prisonniers...

Jean Guyomard : deux ans au trou !
Mais dans la ferme du “Bossu” les choses s’aggravent. Jean Guyomard décide lui aussi de partir mais il est envoyé dans un camp, d’où il s’évade. Il décide de revenir se cacher à Thaya, pensant que les Allemands ne viendront pas le chercher là. Traverser l’Allemagne à pied pour rentrer en Bretagne lui paraît impossible. Il creuse un trou dans un bois qui devient une sorte d’habitation. Il peut y faire du feu et lire les livres que ses camarades lui fournissent. Ils lui fournissent également de la nourriture, des vêtements, des médicaments. Nous sommes en mai 1943. Jean Guyomard ne le sait pas encore mais il devra passer deux ans dans ce trou, dont deux hivers rigoureux. Ses vêtements sont lavés avec ceux de Pierre-Marie par Johanna Schreiber, la patronne de la ferme, qui n’en sait rien.

Comme un de ses fils
Les soldats français, bien que libres de leurs mouvements dans la journée, sont de vrais prisonniers, obligés de rentrer le soir au “Commando”, éloignés de leurs familles, ne sachant pas quand ils les reverraient ni s’ils les reverraient... Mais les relations avec les civils allemands ne sont pas forcément mauvaises. A force de travailler ensemble, une véritable amitié se forge entre Pierre-Marie et Joseph Schreiber. En mai 1945, le prisonnier cesse de travailler dans la ferme. En le quittant Joseph lui dit, ému et les larmes aux yeux, qu’il le considère comme un de ses fils.

L’armée rouge arrive et occupe la région. Pierre-Marie Le Lous signale des viols et des vols commis par les soldats de cette armée. Le retour prend encore un mois et demi mais Pierre-Marie finit par retrouver sa femme et son pays. Jean Guyomard également. Ni l’autre ni l’autre ne reprendra contact avec l’Autriche. Jean meurt en 1964 alors que Pierre-Marie vit jusqu’au début de 2006. Son témoignage est celui d’une jeunesse volée par la guerre. Mais il montre aussi une autre facette de ces événements terribles : deux belles histoires d’amitié.
Christian Le Meut

Prisonnier en Autriche, la parenthèse de Thaya, Jean-Marie Le Lous et Bernard Cabon, Ed. Skol Vreizh (40 quai de Léon, 29600 Morlaix), 20 €.. Tél. 02 98 62 17 20.

16/11/2006

Libé, les trois socialistes et les langues régionales

Les membres du Parti socialiste choisissent aujourd'hui leur candidat ou leur candidate pour l'élection présidentielle. J'ai envoyé en fin de semaine dernière une question aux trois candidats par le biais du site de Libération, sur le futur statut des langues régionales en France en cas d'élection d'un président socialiste. Mercredi, pas de trace de réponse sur le journal papier qui consacre plusieurs pages aux questions posées par les "Libénautes"; mais guère plus de réponse sur le journal en ligne... Je retrouve ma question, il y en avait plusieurs autres sur le même thème, mais impossible de trouver les réponses. L'explication est donnée dans l'article d'accompagnement : "Des langues régionales à la taxe Tobin, des emprunts russes au vote des étrangers, des OGM au cumul des mandats, du logement aux 35 heures, l'Internet a permis de «faire remonter les préoccupations» des internautes. Et aux candidats de répondre aux questions sélectionnées par nos soins, en fonction de leur fréquence, de leur intérêt, de leur complémentarité par rapport aux sujets abordés pendant la campagne, de leur caractère plus personnel."  L'absence de réponse signifie que la question n'a pas été retenue. Merci Libé ! J'aurais mieux fait d'aller directement poser ma question sur les blogs des candidats concernés. 

Christian Le Meut 

11/11/2006

Radio : action de l'UDB contre la réduction du breton

Il y a du bruit dans le Kemper depuis que la seule radio bilingue publique, France Bleue Breizh Izel, a réduit ses programmes en langue bretonne*. L'Union démocratique bretonne, parti membre de la majorité au Conseil régional, vient de manifester son désaccord en occupant les locaux de cette radio. Voici son communiqué :

"Une vingtaine de militants de L'Union démocratique bretonne (UDB). occupent les studios de France Bleu Breizh Izel à Kemper : Samedi 11 novembre à partir de 10 heures, une vingtaine de militants de l'UDB, Union Démocratique Bretonne ont occupé les locaux de France Bleu Breizh Izel à Kemper. Une délégation des manifestants a été reçue par Monsieur Emanuel Yvon le nouveau directeur de la station décentralisée de France Bleu. Les représentants de l'UDB ont une nouvelle fois demandé la suppression de l'émission de Patrick Sabatier Tous emsemble entre 12h 30 et 14h. Et demander le retour de la programmation en langue bretonne entre 20h et 21h.

Monsieur Emanuel Yvon a annoncé la création d'une nouvelle émission bilingue breton-français entre 13h 30 et 14h à partir du mois de janvier. Il a également annoncé l'extension de la zone de diffusion des émissions en breton sur une partie de la Haute Bretagne en ccopération avec France Bleu Armorique. Pour la reprogrammation d'une émission en breton entre 20h et 21h, Monsieur Emanuel Yvon a déclaré: qu'il n'y avait pas d'opposition de la part de la direction de France Bleu. Et que la grille de programmation serait revue au mois de septembre 2007. L'UDB ne peut se satisfaire de ces propositions, et demande que les bretons puissent avoir la maîtrise de l'organisation et du développement d'une radio de service public en français et en breton sur le territoire des cinq départements de Bretagne. Néanmoins l'UDB restera vigilante quand à l'application de ces maigres avancées.Herve Ar Gall : Mouezh UDB evit ar brezhoneg"

Source : Agence Bretagne presse 

* Lire note du 5 octobre 

09/11/2006

Ploermel, ses caméras, sa future statue de Jean-Paul II, son parrain russe...

"Non à la statue de Jean-Paul II et aux caméras de surveillance publique à Ploermel" est le titre d'un communiqué de l'Union démocratique bretonne (UDB). Encore des qui voient le diable partout !

"L'union démocratique bretonne s'inquiète des derniers agissements de lamunicipalité de Ploermel. Elle condamne le projet d'installation d'une statue de Jean Paul II sur une place publique de la ville. L'UDB appelle au respect de la loi de séparation de l'Eglise catholique et de l'Etat qui stipule que: « : Il est interdit à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucunsigne ou emblème religieux sur les monuments publiques ou en quelque emplacement public que ce soit à l'exception des édifices servant au culte,des terrains de sépulture privée ainsi que des musées ou expositions (Titre, article 21 -  loi de 1905) ».

Pour minimiser l'impact budgétaire sur la commune, le maire, Paul Anselin précise que la statue est un don de l'artiste Zurab Tseretelli. Toutefois il omet de préciser que les différents frais  relatifs  à la pose de la statue seront pris en charge par la municipalité soit la bagatelle de 130 000 euros... Il est inquiétant aussi de constater le mutisme du maire lorsqu'ilest interrogé sur les raisons qui motivent ce don à la municipalité de Ploërmel. Ce silence profond vient renforcer les soupçons de tout démocrateautour de la nature de l'accord passé entre Paul Anselin et un artiste controversé ;  que certains média n'hésitent pas à qualifier de "dernier grand parrain de Moscou" (selon la chaine NT1).

Il faut savoir cependant que la statue de Jean-Paul 2 cache la forêt des actions populistes menées par Paul Anselin. Les caméras de surveillancebraquées sur les habitants sont une autre illustration d'une volonté de mettre la population ploermelaise sous contrôle. Ploermel possède le tristerecord d'être la plus petite ville de cette taille en Bretagne et en France posséder un tel dispositif de surveillance. Dans la plupart des communesqui ont mis en place des caméras, il s'agit seulement de la surveillanced'édifices publics et non comme à Ploermel de la surveillance publique. L'activisme sécuritaire du maire de Ploërmel se poursuit donc et semblealler de pair avec un climat délétère qui entoure la vie politique de Ploërmel depuis un certain nombre d'années.

Les Ploermelais ne doivent pas accepter l'autoritarisme de Paul Anselin etde son équipe. La démocratie doit reprendre ses droits à Ploermel.Pour l'Union Démocratique Bretonne, Herri Gourmelen, Porte-parole délégué".

07/11/2006

Henriette Walter : "Langues, patois, dialectes, c'est la même chose, au fond"

medium_arabesque123.jpgEn em gavet m'eus n'eus ket pell zo get Henriette Walter, ur yezhourez vrudet. Henriette Walter deus embannet ul levr nevez, Arabesque, get Bassam Baraké (ed. Robert Lafont/Le Temps) war plas an arabeg en Europa abaoe mil vloaz... Aterset m'eus H. Walter war ar yezhoù dre vras, ha setu un tanva ag ar pezh displeget geti.

J'ai rencontré récemment Henriette Walter, une linguiste renommée, professeur émérite à l’Université de Rennes (elle a beaucoup travaillé sur le gallo). Elle vient de publier, avec Bassam Baraké,  Arabesque (Ed. Robert Laffont/Editions du Temps) sur la place de l'arabe en Occident depuis près d'un millénaire. Compte rendu de lecture... quand j'aurai lu le bouquin ! J'ai interviewé H. Walter sur les langues en général, voici quelques extraits de ses réponses :

Pour Henriette Walter, “langues, patois, dialectes, c’est la même chose dans le fond. Tout ça, ce sont des langues, des instruments de communication doublement articulé avec des sons (phonèmes) et desmots (monèmes). Lorsqu’une langue se répand sur un grand territoire, des différenciations apparaissent. Lorsque le latin s’est répandu dans l’Empire romain, il s’est dialectalisé et des langues sont nées ainsi, telles que le gallo, l’italien, le français, le toscan, le milanais... La dialectalisation créé parfois des différences de village à village, sur de petits territoires. Alors on parle en français de “patois”. On peut donc parler de patois qui se réunissent pour former un dialecte et de dialectes qui se réunissent pour former une langue. L’idée que les patois seraient moins bien qu’une langue est fausse. Pour les linguistes, ce n’est pas une question de valeur mais de quantité de gens et de territoire sur lequel cette langue est parlée. Parler un patois, ce n’est pas mal, au contraire, c’est intéressant car dans les patois se sont maintenues d’anciennes distinctions, d’anciens mots, qui ont disparu dans la langue commune. Au contraire, il faut rappeler aux gens que c’est une honneur de parler patois. Il faut en être fier. C’est ce que disent les linguistes, il ne faut écouter les autres”.

Le gallo
“Le gallo est une langue qui a souffert, à l’Est, à cause du français, langue de l’Etat, et à l’Ouest, à cause du breton, considérée comme une vraie langue alors que le gallo a longtemps été perçu comme un patois, pas comme une langue. Il faut replacer le gallo dans l’ensemble des langues de France avec ce renouveau pour la recherche de l’identité, des racines. Depuis une trentaine d’années, des associations essaient de mettre en relation des gallèsants, plutôt âgés, et les enfants. Les petits-enfants ont envie de connaître la langue de la grand-mère ou du grand-père, avec un échange qui leur fait connaître des choses anciennes de leur région, de leurs traditions. Mais il y a quelques problèmes, comme celui de la graphie. Chaque personne qui veut écrire une histoire voudrait représenter toutes les nuances de sa manière de parler Mais toute cette diversité ne peut être rendue par l’écriture. Il faut accepter que la langue écrite ne représente pas toujours exactement la façon de parler. C’est vrai pour toutes les langues Il faut accepter une écriture gallèse normalisée, mais on n’y est pas encore”.

Levrioù skrivet get/Les livres d’Henriette Walter :
- Dictionnaires des mots d’origines étrangères (Larousse)
- L’aventure des langues en Occident (Robert Laffont).

- Le français dans tous ses états (Livre de poche)

- L'aventure des mots français venus d'ailleurs (Livre de poche)

- Le dernier : Arabesque,  l'aventure de la langue arage en Occident (Robert Laffont/Ed. du Temps - 2006).

27/10/2006

Bienvenue, vous n'êtes pas en France, ici...

“Welcome : You are not in France, here, you are in Brittany” : "Bienvenue, vous n’êtes pas en France ici, vous êtes en Bretagne” : peut-être avez-vous vu ces affiches collées le long des routes de Bretagne pendant l’été; affiches bilingues anglais-français. Chaque année ainsi une organisation indépendantiste bretonne appelée Adsav colle ses affiches : on y lit notamment “Bretons maître chez soi”  et un autre modèle, ancien, montre une mosquée en disant (citation de mémoire) “ça, c’est la France”, sous entendu, on n’en veut pas en Bretagne...

Ce groupe a donc innové cette année en faisant dans le bilinguisme français-anglais et en accueillant nos amis anglophones et francophones par ce fameux : “You are not in France, here, you are in Brittany”, “Vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”. Comment ce type de message peut-il être perçu par des étrangers, ou par des Français venus passer des vacances dans la région ? Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes ici en Bretagne, et en France, et en Europe, et sur la planète Terre. Mais parfois, c’est vrai, on se demande si on est tous sur la même planète...

Certaines personnes et certaines organisations politiques bretonnes prônent l’indépendance de la Bretagne. C’est leur droit le plus absolu, nous sommes en démocratie. Mais j’espère que, si la Bretagne devenait l’Etat indépendant dont elles rêvent, nous le resterions, en démocratie...

Contrainte ou volonté ?
Promouvoir l’idée d’indépendance de la Bretagne est donc un droit. Mais écrire que nous ne serions déjà plus en France, c’est une autre affaire. Si nous regardons l’histoire, nous pouvons constater que la Bretagne a été rattachée à la France suite à une défaite militaire bretonne. Le rattachement a été forcé et ressemble plutôt à une annexion. Et Anne de Bretagne a été, elle aussi, forcée de se marier avec le roi de France. Il n’y a eu, à l’époque, il y a cinq cents ans (1488-1532), aucun référendum pour demander leur avis aux Bretons, ni aux Français d’ailleurs.  A l’époque, le peuple n’avait que le droit de se taire, que ce soit en Bretagne ou en France.

Mais depuis un peu plus de deux cents ans, des centaines de scrutins ont eu lieu en France, et le Bretons y ont participé massivement. Des élections locales, cantonales, départementales, régionales, nationales, européennes. Les Bretonnes y ont participé aussi massivement, mais seulement depuis 1945... La Constitution française de la cinquième République a été approuvée massivement en 1958 en France, et en Bretagne. En votant ainsi, les Bretons ont marqué leur adhésion et leur appartenance à la République française. Ils n’étaient pas obligés.

Les Basques d’Espagne, n’ont pas approuvé majoritairement la Constitution espagnole de 1979 (45% d’abstention), contrairement à toutes les autres régions d’Espagne. Cette Constitution s’y applique pourtant mais les Basques ont ainsi montré une volonté d’autonomie, voire plus. Depuis, le statut d’autonomie de cette région n’a cessé d’être renforcé. Les Bretons, eux, sont donc devenus Français par choix démocratique même si, au départ, la démocratie et les droits des peuples n’avaient pas grand chose à voir là dedans il y a 500 ans. Certaines organisations affirment donc que nous ne serions pas en France. D’autres affirment que Nantes ne serait pas en Bretagne mais dans les Pays de Loire. Chacun sa manière de jouer avec la réalité et avec l’histoire.

"Mauruuru" 
Puisqu’il en est ainsi, j’ai décidé, moi aussi, de changer la réalité. J’ai donc décrété que Rezore n’est plus réalisé depuis la Bretagne, mais depuis Tahiti. Chaque jour je vais me baigner dans un océan Pacifique à 30° et après je vais faire une sieste au soleil sous les cocotiers. C’est ainsi, je l’ai décidé. En attendant, je vous remercie d’être venu faire un tour sur ce blog, mais je vous le dis en tahitien car j’ai aussi décidé que je parlais aussi le tahitien : “mauruuru”.
Christian Le Meut

You are not in France, here...

“Welcome ! You are not in France, here, you are in Brittany. Bonjour, vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”... Gwellet peus c’hwi, marteze, ar skritelloù-se staget a hed hentoù bras er Morbihan, etre An Oriant ha Gwened. Bep hañv e vez staget mod se skritelloù a hed an hentoù get ur strollad anvet “Adsav”, tud a faota dezhe distag Breizh d’ar Frans. Meur a skritell zo gete evel “Bretons maître chez soi” pe unan all a ziskouezh ur moske e laret un dra a dalv “moske ebet e Breizh”...

Ur skritel nevez zo bet peget ar bloaz mañ skrivet e saozneg ha galleg : “Welcome, you are not in France here, you are in Brittany”. Ur sapre “Welcome”... Mechal penaos e c’hellehe bout komprenet an dra se get tud Saoz pe get Fransizion deuet da wellet hor bro... Rak, betek bremañ, n’eo ket bet distaget Breizh da Vro C’hall. Ni zo ni amañ e Breizh hag e Frans, hag en Europa, ha war an douar patatez ivez.

Ar re a faota dezhe distagiñ Breizh a Vro C’hall o deus  droad da c’houlenn an dra se barzh un demokratelezh evel Bro Frans. Met moulañ ha stagiñ skritelloù a lâr “N’och ket e Frans amañ met e Breizh”, zo souezhus memestra. Hervez ar slogan se, neuze, Breizh vehe dija ur vro digabestr, ur vro distaget a Frans... N’eo ket displeget muioc’h a dra war ar skritel met displegadurioù zo moarvat : pemp kant vloaz zo Breizh a oa bet trec’het get arme roue Bro C’hall hag, war lerc’h, staget dre fors d’ar Frans. Hag Anna Vreizh oa bet dimezeet dre fors ivez d’ar roue .. Se zo sur. N’eus ket bet referendum ebet d’ar c’houlz se evit goulenn get ar Vretoned mard e oant a du pe pas chom distaget da Frans pe bout staget. Ne oa ket frankiz  ebet d’ar c’houlz se evit ar pobloù, nag e Frans, nag e Breizh.
Votadegoù e leizh
Met bon, votadegoù, ur bern, zo bet war lerc’h, abaoe daou c’hant vloaz : hag ar Vretoned deus votet (ar Bretonezed abaoe hanterkant vloaz hepken). Ar vonreizh diwezhañ, hini ar pempvet Republik oa bet votet get al lodenn vrasan ag ar Vretoned e naontek kant eizh hanterkant (1958).  E Bro Euskadi, bonreizh ziwezhan Bro Spagn ne oa ket bet votet get al lodenn vrasan ag an dud e mil nav c’hant naontek ha tri ugent (1979). Ar muian a dud n’o doa ket votet, pe o doa votet nann... An dra se a ra an difor bras evit Breizh... Breizh zo barzh Bro Frans ivez dre youl ar Vretoned.

Met, daoust da se, hervez skritelloù Adsav, ne vehemp ket ni  amañ e Frans; tud all a lâr ne vehe ket Naoned e Breizh met e rannvro Broioù al Liger. Peb hini e zoare da c’hoari get an istor. Ha mard eo mod se, me ya me iwez da chañch ar wirionez : n’on ket mui e Frans, nag e Breizh, met e Tahiti ! Ne vez ket mui savet Rezore  war bord ar Blanvoezh met e Papeete... Bemdez eh an da neñvial barzh ar mor bras Pasifik tomm (30° e lec'h 17° e Breizh hiriv an deiz), ha, war lerc’h, eh an da gousket dindan ur c’hokotier. Trugarez a laran deoc’h evit bout deuet war Rezore, met e tahitianeg neuze : “mauruuru”.  

Christian Le Meut

26/10/2006

Ur bloavezh e Antartika

Barzh Le Télégramme e kaver hiziv (yaoù 26/10) daou pennad a fed buhez pemdeziek daou Breton yaouank, Elodie Moureaux (Kastellin) ha Goulvenn Largouet (Krac'h e tal An Alre), a zo e tremen un blead labour e kêr Dumont d'Urville, en Antartik (Douar Adélie), 17.000 km a Vreizh memestra. Bed ar pennoù gwenn impalaer. Ha pa ne labouront ket ha ne bourmenont ket evit mont da welet an oabl kaer hag al loened, desket vez brezhoneg gete. Kentelioù brezhoneg zo er bed a bezh, betek an Antarktik ! Ha teodoù fall a lâr a zo "marv" hor yezh : na marv, na skornet, bev !

Dans Le Télégramme d'aujourd'hui, comme chaque jeudi, une page en breton (ou en français sur l'actualité de la langue bretonne), avec le témoignage de deux jeunes Bretons partis travailler un an sur la base Dumont D'Urville en Terre Adélie. Ils racontent leur vie quotidienne, entre recherches scientifiques, promenades quand le temps le permet, beauté du ciel... Et quand ils ne se promènent pas, ils apprennent le breton !  Et il y a des mauvaises langues pour dire que le breton serait une "langue morte". Ni morte ni congelée, vivante, et jusqu'en Antarctique !

Christian Le Meut 

 

20/10/2006

Bro gozh, Marseillaise : avons-nous besoin d'hymnes nationaux ?

Le Bro gozh ma zadoù, vous connaissez ? Le chant réputé être l’hymne national breton. Je vous ai jadis raconté (lire archives de mars 2005) comment j’avais découvert cette chanson il y a une petite dizaine d’années lors d’un concert à Pluvigner avec les Kanerion Pleuigner et Denez Prigent. Nous étions tous là debout en fin de concert à écouter le chant sacré et, surprise, mon père, à côté de moi, le connaissait et le chantait. C’était bien la première fois que j’entendais mon père chanter en breton. Et c’était la première fois que j’entendais le fameux Bro gozh ma zadoù. J’ignorais jusque là l’existence même d’un hymne national breton, pauvre béotien que j’étais.

Mais pourquoi faut-il des hymnes nationaux ? Pourquoi faudrait-il un hymne national à la Bretagne ? Mystère. Il paraît que cela sert à quelque chose mais je n’ai jamais bien compris à quoi. Je n’ai jamais su les paroles de la Marseillaise et je refuse de les chanter à cause de leur caractère belliqueux et xénophobes. Mais, si la Marseillaise a été choisie à la fin du XIXe siècle par un parlement élu par le peuple, et notamment par les Bretons, rien de tel pour le Bro gozh ma zadoù (Vieux pays de mes pères) qui a été choisi il y a une centaine d’années par un parti, l’Union régionaliste bretonne, URB.

Enseigner le Bro gozh ma zadoù ?
Ce parti n’avait pas grand chose à voir avec l’actuelle UDB, Union démocratique bretonne; enfin rien, ou presque rien, car, justement, il est question du Bro gozh ma zadoù dans le numéro de septembre du mensuel Le Peuple breton. Ce mensuel, de qualité, proche de l’UDB, publie un courrier intitulé “Pour le Bro gozh”. Jakez Le Floch, de Quimper, y écrit : “Il y a longtemps, cinquante ans environ, nous n’avions pas peur de chanter le Bro gozh ma zadoù ! Si les jacobins font un effort sur La Marseillaise, je ne vois pas pourquoi nous n’en ferions pas notre hymne !”  Et le Peuple Breton de répondre, je cite : “Cet hymne est régulièrement entonné à la fin de chaque congrès de l’UDB. Sur les stades de Bretagne, il pourrait en être de même (les supporters gallois donnent l’exemple), mais pour cela, il faudrait que les paroles du Bro gozh soient connues, donc enseignées”.

Enseigner ? Mais où et par qui ? Voilà un beau projet pédagogique innovant, mesdames messieurs ! Enseigner le Bro gozh ma zadoù aux élèves. Après la Marseillaise, réintroduite dans les écoles par M. Chevènement, jacobin notoire, voici donc le Bro gozh qu’il faudrait mettre dans le crâne de nos enfants. Est-ce que le but de l’éducation est de transformer les enfants en foule chantant, ou hurlant, des hymnes dans les stades ou ailleurs ? Ou le but n’est-il pas plutôt d’en faire des êtres humains  capables de se débrouiller dans la vie, de penser par eux-mêmes, de développer leur intelligence, d’être ouverts sur le monde, heureux et doués d’un esprit suffisamment critique pour qu’on ne les embobine pas trop dans notre monde compliqué ? Est-ce en les gavant d’hymnes nationaux qu’on y arrivera ? Est-ce en chantant les paroles belliqueuses de la Marseillaise, ou celles, vieillottes, du Bro gozh ? Je n’en crois rien, je crois plutôt que ce sont des pièges qui mettent dans la têtes de nos enfants des schémas dépassés et dangereux.  Je crois plutôt que c’est en faisant vivre les droits de l’Homme et la démocratie, en assumant ses racines multiples et multilingues, en garantissant la justice sociale, notamment, qu’une société peut garantir un minimum d’harmonie et de paix.

Un référendum ?
Mais, s’il faut vraiment un hymne national breton, pourquoi pas organiser un référendum démocratique ? Et alors j’en proposerai un autre: Son ar sistr. Au moins c’est un air joyeux et entraînant, qui dit l’amour du cidre, des femmes, de la vie. Une bonne façon de finir les congrès de l’UDB, vous ne croyez pas ?

Christian Le Meut