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02/07/2005

L'appel du 23 juin 1940

Le 23 juin 1940, soit cinq jours après l’appel lancé par le général de Gaulle sur Radio Londres, ce même appel fut traduit en breton et lancé sur les ondes de cette même radio par André Guillois, un Breton ayant rallié les Forces Françaises Libres. En juin 1940 une grande partie de ces forces étaient constitués de Bretons, soit des militaires de la marine nationale soit des civils comme ces 133 marins de l’île de Sein ayant rallié le Royaume-uni par leurs propres moyens.
Beaucoup de critiques sont adressées aux bretonnants, encore aujourd’hui, à cause de l’attitude de militants d’organisations de la cause bretonne qui, pendant la dernière guerre mondiale, ont travaillé avec les nazis, voire combattu à leurs côtés. Mais combien de Bretons, et de bretonnants ont combattu contre les nazis ? Dans combien de maquis de Basse Bretagne parlait-on le breton plutôt que le français ? Beaucoup, je pense, étant donné que le breton y était à cette époque la langue quotidienne de la plupart des gens...
Et dans le reste de la France, combien de gens ont travaillé avec les nazis, voire combattu avec eux ? Cela fait-il du français une langue paria ? Cela fait-il des personnes qui militent pour la langue française des “collabos” à stigmatiser pendant des siècles et des siècles ?
Hitler parlait allemand. Pétain, français. Franco, espagnol. Staline, russe, Pol Pot, khmer. Mao, chinois.... Serait-il juste, équitable, respectueux, de traiter ces langues de langues fascistes pour autant ? De langues dangereuses pour la démocratie ? De langues arriêrées ? De langues qu’il faudrait laisser mourir plutôt que d’être soutenues comme elles ont le droit de l’être au regard du droit international ?
Le breton est une langue parlée depuis des siècles, voire des millénaires, dans ses formes anciennes. Cette langue et la population qui la parlait et la parle ont forgé une culture orale et écrite. Des millions de personnes ont partagé les mots de la vie quotidienne en breton. Certes, il est possible d’employer cette langue pour exprimer des idées fascistes ou attiser la haine. Il est aussi possible de parler d’amour (karantez) et de paix (peoc’h) en breton, ou de résister au nazisme, comme l’a fait le bretonnant Charles Guillois le 23 juin 1940 sur les ondes de radios Londres en lançant la version bretonne de l’appel du général de Gaulle.

Christian Le Meut
Sources : la revue Ar Falz, numéro 86, d’après un article de Ouest-France de 1990.

Note : sur la seconde guerre mondiale, je recommande la lecture de "Déposition, journal 1940-1944", de Léon Werth, écrivain et journaliste d'origine juive, qui tint son journal pendant toute l'occupation alors qu'il devait se cacher. Profondément hostile au régime de Vichy, il montre l'évolution des mentalités et comment les gens, et lui même, étaient informés. Dès 1943 il mentionne Auschwitz sans avoir, cependant, conscience de l'ampleur du génocide. Ed. Viviane Hamy, 1992, 734 pages.

21/06/2005

France Troisième dimension

Il y a peu une équipe de France 3 est venue filmer la troupe de théâtre dont je fais partie. Nous avons monté un western en breton. Le but du reportage était de dresser l’état du breton vannetais (le dialecte breton parlé dans l’ouest du Morbihan) et donc de filmer une activité dans cette langue. Six personnes ont investi notre salle de répétition vite transformée en studio. Nous n’avons joué que le tout début de la pièce, filmé sous toutes les coutures. N’étant pas dans cette scène, j’ai pu observer le travail minutieux du réalisateur et de son équipe pour assurer la meilleure image et le meilleur son possibles.
Mais c’est ensuite que les choses se sont un peu gâtées. Le réalisateur voulait interviewer deux acteurs, ce qui fut fait. Mais lui ne parlait pas le breton, ni ne le comprenait. Et voici mes deux collègues obligés de répondre en breton à des questions posées en français, tout en n’étant pas compris de leur intervieweur car les réponses n’étaient pas traduites en français. Une personne parlant breton faisait partie de l’équipe de France 3, une sur six, mais pas pour traduire ni interviewer. Juste pour contrôler que le contenu des réponses correspondait à celui des questions... Voici donc un nouveau métier pour les brittophones : contrôleur de réponses en breton !

Interviewer quelqu'un sans comprendre ses réponses...
Mais comment interviewer quelqu’un sans comprendre ses réponses ? On ne peut pas aller bien loin dans le sujet abordé, on ne peut pas approfondir les choses. Par contre on peut poser des questions auxquelles il a déjà été répondu, ce qui a été le cas. On peut mal se comprendre entre interviewer et interviewés, ce qui fut le cas...
Et moi, dans mon coin, sous mon chapeau de cow-boy, j’étais un peu navré et révolté de la scène à laquelle j’assistais. Comment peut-on interviewer des gens sans comprendre les réponses ni les faire traduire ? Une personne de France 3 aurait pu mener l’interview puisqu’elle parlait breton, mais non, elle était là uniquement pour contrôler les réponses... Je me suis demandé si je ne rêvais pas, mais un mauvais rêve. Non, j’étais bien dans la réalité, mais dans une troisième dimension. Une France troisième dimension. Le contenu des réponses ? On se le fera traduire plus tard... Apprendre le breton ? On verra plus tard... La plupart des journalistes de France 3 qui travaillent pour les émissions en langue bretonne, parlent breton, c’est quand même plus pratique pour interviewer des bretonnants ! Mais pas tous...

J’ai eu cette impression bizarre d’être comme dans un zoo où l’on vient filmer des bretonnants sans se donner les moyens de les comprendre...


Qu’un réalisateur viennent faire un reportage sur la langue bretonne sans la parler, cela arrive... Il peut venir de Rennes, Paris, Londres, Pékin ou Montréal, ne pas parler breton et travailler avec des bretonnants. Mais ne pas comprendre les réponses et ne pas se les faire traduire... C’est possible ça ? C’est respectueux des personnes que l’on interviewe ? C’est se donner les moyens d’aller au fond des choses ? Ce soir-là, l’intervieweur avait devant lui deux instituteurs bilingues et qui ont transmis, ou transmettent, le breton à leurs propres enfants. Des parents qui parlent donc breton à la maison. Il y avait matière à discussion pour un reportage sur l’état et l’avenir du breton vannetais, mais cette matière là a échappé à l’intervieweur...
“France 3 Bretagne travaille souvent comme cela” m’a-t-on dit.
Pas trop souvent, j’espère...


Des formations à la langue bretonne, mais pour quel débouché ?
Depuis 35 ans Diwan et les écoles bilingues ont enseigné le breton à des milliers d’enfants. Certains sont désormais sur le marché du travail. Trouvent-ils du travail en breton ? Du côté de l’enseignement, certes, mais en dehors, il n’y a pas grand chose... Des filières se développent également pour former des adultes à la langue bretonne, langue présentée comme un atout pour trouver du travail. Ces filières sont financées par le Conseil régional, par exemple, et par l’Assedic en ce qui concerne les chômeurs... Personnellement j’ai passé six mois de ma vie à apprendre le breton avec l’organisme Stumdi, à Ploemeur, en 2001-2002. Ce fut un bon moment, studieux mais surtout enrichissant et très plaisant. J’ai appris le breton par motivation personnelle, pas forcément pour trouver du travail mais, au sortir de la formation, j’ai quand même cherché du travail en breton. Je n’en ai pas trouvé. J’en ai trouvé en français, et je constate tous les jours que c’est un atout de parler et d’écrire le breton quand on est journaliste en Basse-Bretagne...

Mais quand je vois que certains des reportages en breton produits par France 3, consacrés à l’état et à l’avenir de la langue bretonne, sont réalisés par des gens qui ne parlent quasiment pas un mot de breton, je comprends mieux pourquoi je n’ai pas trouvé de travail dans cette langue au sortir de ma formation.
Et je me demande si l’on ne se moquerait pas un peu des bretonnants.
Christian Le Meut

Une partie de ce texte a été reprise en courrier des lecteurs dans Le peuple breton de septembre 2005. 

Frans 3 : ur bed all ?

C’hoari a ran barzh ur strollad c’hoariva ha, n’eus ket pell-zo, omp bet filmet get ur skipailh skinwell Frans 3 deuet da sevel ur reportaj. Ne oa ket ur reportaj berr, ur vunutenn pe div, el ma vez skignet bemdez war Frans 3 “Iroise” (skignet nemet e Breizh Isel). Nann, ur reportaj bras a ziout stad ha dazont ar brezhoneg gwenedeg. Hag ar re se a faote dezhe filmañ tud eldomp-ni, gwenedourion, ec’h ober traoù e gwenedeg. C’hwec’h den a Frans 3 oa deuet d’hor filmañ. C’hoariet oa al leurenn gentañ, filmet a beb tu. Ne c’hoarian ket-me ‘barzh al leurenn-se ha paseet m’boa ma amzer e sellet doc’h tud ar skinwell e labourat. Hag ur sapre labour eo, ober war dro kalite ar son, ar gouloù, ar skeudennoù, me lâr deoc’h.

Met goude-se, aet oa ar soubenn da drenkiñ. Daou aktour oa bet aterset get ar savour film... Ya, met ar paotr-se ne gomz ket brezhoneg anezhan... Goulennet oa an traoù e galleg, ha d’an aktourion da reskond e brezhoneg. Ar pezh ne oa ket aes dija... Met ar savour film ne gomprene ket ar reskontoù ! Ur brezhonegour oa getan, met just evit selaoù ar reskontoù, da ouiet ma glote ar goulennoù get ar reskontoù, met hep treiñ e galleg... Souezhus oa. Penaos atersiñ an den hep kompren e reskontoù ? Hag hep bout troet ar reskontoù e galleg ? Ur c’hazetenner n’hella ket monet pell ma ne gomprena ket ar pezh ‘vez reskontet dezhan. Neuze, traoù zo, zo bet goulennet div wezh, traoù all n’int ket bet komprenet, pe a dreuz, ha n’eo ket aet pell an traoù... An daou aktour zo ivez tud a labour e brezhoneg (mistri-skol) hag unan a zesav he bugale e gwenedeg. Interesus oa evit ur reportaj war stad ha dazont ar gwenedeg met n’eo ket aet ken pell an traoù...


Reskont hep bout komprenet
“Mod-se ‘vez labouret alies get Frans 3”, deus displeget din tud-zo, a-c’houde... Bizkoazh kement all ! Kazetennerion F3 a labour evit an abadennoù brezhoneg a gomz brezhoneg evit al lodenn vrasan anezhe... Eurusamant, ha penaos labourat, mod all ? Met pas razh ! Souezhus eo. Evel kazetenner, n’hellan ket kompren an doare-se da labourat : abadennoù brezhoneg hir savet get tud ne gomzont ket brezhoneg nemet unan, gobret da selaoù ar reskontoù ! Setu ur vicher nevez evit ar brezhonegerion : selaour reskontoù, pe kontrolour reskontoù e brezhoneg. Tud a-vicher a gomz brezhoneg a-feson, hag a c’hellehe atersiñ ar vrezhonegerion, met ne reont ket kar ar savour film a gav gwelloc’h gober an atersadennoù e-unan hep kompren ar reskontoù... War peseurt planedenn eh omp ?
N’eo ket an doare da respetiñ an dud a reskont, nag ar yezh.

Tu zo d’ober ur reportaj a ziout ur yezh ne gomzer ket met ret eo deoc’h kavout jubennourion evit bout troet an traoù gete. Lâret eo bet din : “N’hellec’h ket barnin araok bout gwellet ar reportaj”... N’on ket a-du, ne varnan ket ur reportaj m’eus ket gwellet c’hoazh anezhan, met me c’hell barniñ an doare-se da labourat. N’eo ket doujus... Hag efedus...?


Stummadur e brezhoneg  met labour ebed...
A-c’houde tost da dregont vloaz breman, skolioù divyezheg a zo bet digoret. Ur bern tud yaouank a gomz brezhoneg a-feson, hag a glask labour e brezhoneg. Tud all, kozhoc’h, a zesk brezhoneg ivez. Paseet m’eus-me c’hwec’h miz e teskiñ brezhoneg, e Planwour, get ur stal anvet Stumdi, er bleadoù 2001-2002. Bourrapl oa bet. Paet an traoù get an Assedik ha rannvro Breizh. Me faote din deskiñ brezhoneg a-c’houde pell; kavout labour e brezhoneg ne oa ket ma fall kentañ met bon, goude bout desket m’boa klasket memestra; ha m’boa ket kavet. Me laboura e galleg neuze, ha bemdez e wellan pegen pouezus eo gouiet un tammig brezhoneg evit ur c’hazetenner a laboura e Breizh...
Labour a ran e brezhoneg met a youl vat, evit Radio bro Gwened, ha kazetennoù-zo. Bourrapl eo, netra da lâret. Met bizkoazh n’on ket bet paet evit ul labour m’eus graet e brezhoneg evel kazetennour, betek bremañ. Aliez ma frejoù n’int ket paet ivez. Paour eo bed ar brezhoneg...

Met bremañ e komprenan gwelloc’h perak m’boa ket kavet labour e brezhoneg tri bloaz-zo. N’eus ket kalz a dra e brezhoneg war ar skinwell publik hag, oc’hpenn-se, ul lodenn ag an abadennoù e brezhoneg vez graet get kazetennerion ne gomzont brezhoneg anezhe... Penaos buhez !
Christian Le Meut

Embannet eo bet ul lodenn ag an destenn se e galleg barzh Pobl Vreizh a viz Gwenholon 2005.

19/06/2005

Dolmen suspects sur TF1

L’été est bien là désormais et, avec lui, les superbes couchers de soleil que l’on peut aller contempler au bord de la mer, par exemple. On y croise parfois des campings cars dont les occupants ont fait des centaines de kilomètres pour passer leur soirée à l’intérieur, devant leur poste de télévision, plutôt que de contempler le spectacle somptueux de la nature...
Les soirs d’été sont souvent les moments les plus agréables pour être dehors mais c’est là, justement, que la plupart des gens sont rentrés dedans leur maison ou dans leur camping car...
Et si vous voulez, vous aussi, comme eux, perdre votre temps devant le petit écran cet été, TF1 est là pour assurer le service. Le service public France 2 suit de près je vous rassure, mais TF1 ne faiblit jamais. La série de l’été, qui a commencé le 13 juin, s’appelle même Dolmen et a été filmée pour une bonne part dans notre belle région, à Belle-Ile et du côté de Brest, notamment.
Mais je m’en vais vous conter l’histoire : une jeune policière, Marie, jouée par Ingrid Chauvin, très belle femme, forcément, revient sur son île bretonne natale pour se marier. Mais, le lendemain de la noce, elle retrouve son frère mort sur une plage avec, dans la main, une lettre en breton, et oui, en breton, sur laquelle est écrit qu’elle même est en danger... Suite à cette mort, du sang coule d’un menhir. car c’est bien connu, les menhirs saignent...
Cette série n’est pas que policière, elle est aussi “fantastique”, cela ne veut pas dire formidable, mais qu’il peut s’y dérouler des choses qui ne se passent jamais en réalité... Les auteurs peuvent ainsi s’affranchir de trop de réalisme, et ça la arrange bien pour faire passer le brouet qu’ils nous servent.
Et des choses “fantastiques”, se sont produites lors du tournage de cette série. Ainsi les producteurs ont trouvé des Obélix lorientais pour leur fabriquer des menhirs tout neufs, 700 kilos la pièce, selon le journal Le Télégramme (12/06/2005)... J’espère au moins que les Obélix lorientais auront fait payer chers leurs menhirs en euros sonnants et trébuchants car 12,5 millions d’euros ont été dépensés, j’allais dire gaspillés, vous entendez bien, 12,5 millions d’euros pour réaliser cette série. Avec cette somme on pourrait en produire des émissions en langue bretonne... D’autant que leur durée se réduit comme neige au soleil pendant l’été...
Autre phénomène fantastique constaté dans cette série télévisée : les Bretons, quand ils fêtent quelque chose dans un bar, chantent Tri martelod yaouank en dansant. Ah non, vous n’avez jamais fait ça vous ? Et bien mon frère, oui. Habitant Belle-Ile, il a été embauché comme figurant pour Dolmen. Il a participé à une scène de fête dans un bar. On lui a mis une bière sans alcool dans les mains qu’il n’avait pas le droit de boire (elle faisait partie du décor), et on lui a demandé, à lui et aux autres, de chanter “Tri martelod yaouank”. Les paroles avaient été distribuées au préalable ! Avec leurs sous, les producteurs auraient au moins pu inviter Alan Stivell.
C’est bien connu, les Bretons chantent “Tri martelod yaouank” en dansant quand ils font la fête dans les bars ! C’est vraiment n’importe quoi; mais ce qu’il y a de bien avec la télé, c’est que tous les jours je trouve de bonnes raisons supplémentaires de ne plus la regarder.
Christian Le Meut

Dolmen brein war TF1

Setu arru an hañv hag an amzer gaer... Kaer awalc’h evit mont er maez da vale, da foetan ar-vro-man pe broioù all, da sellet doc’h ar c’huzh heol, ken brav d’ar c’houlz-man... Met, ma faota deoc’h chom er ger ha koll hoc’h amzer, setu ur sonj vat : sellit doc’h an abadenn skinwell anvet Dolmen ! Dolmen zo ur rummad filmoù “polis ha fantatisk”, sanset, kroget dilun 13 a-viz Mezheven war TFunan. Filmet eo bet e Breizh, en Enez Guerveur hag e-tall Brest ivez.
Setu an istor : ur vaouez yaouank, Marie, koantig bras, poliserezh a vicher, a zeu en dro e Breizh, e bro a orin, d’en em zimezhiñ war an enezenn e lec’h m’eman e chom he familh abaoe pell... Ya, met just goude bout dimezhet, un dra spontus a zigouezh : he breur zo lazhet ! Bizkoah kement all. Ha getan e kaver ul lizher skrivet, e brezhoneg mar plij, hag a lâr eman Marie en arvar ivez ! Ha setu, e-pad pep episod, ‘vo bet lazhet un den all, evit lakaat ar suspens da vont araok ! Ha bep taol ivez, goude bout lazhet un den, e vo kollet gwad get ur menhir. Ya, kollet vez gwad get ar peulvanoù, anat eo...


Kar peulvanoù “menhiroù” a zo bet graet a-ratozh evit ar filmoù, en Oriant, ha get mein gwir ha pas get plastik : seizh kant kilo pep menhir, hervez ar pezh m’eus lennet er gazetenn Le Télégramme (12/06/2005)
Kavet zo bet un Obélix a-vreman evit kizelañ peuvanoù nevez... Argant zo get ar savourion film kar 12,5 million euro zo bet fondet evit sevel ar filmoù sot-se. Sonjit-ta, 12,5 million euro... Hag d’amzer-se, kazimant abadennoù ebet e brezhoneg e-pad an hanv er skinwell. Pec’hed eo !

Ma breur ha ma c’hoar gaer a zo e chom en enez Guerveur. Gobret int bet el aktourien, “figurants” e larer e galleg. E pad an hanter zevezh eman chomet ma breur barzh un davarn; roet oa bet dezhan ur chopinad bier hep alkool hag a oa difenet da eved ! Sanset oa ur fest evit lidañ un dra-bennak. Ha goulennet oa bet get ar figuranted kannal “Tri martelod yaouank” e tansal. Anat eo, razh an dud a gan “Tri martelod yaouank” pa vez lidet an dra bennak e Breizh ! Hag ar c’homzioù oa bet roet d’an aktourioñ. Gwelloc’h vehe bet kouviiñ Alan Stivell, memestra.
Ur bern traoù a-dreuz zo barzh ar rummad filmoù-se, Dolmen... Raksonjoù ha fallsonjoù a bep sort.

Ale, deomp er maez tudoù, evit mont da welled dolmen ha peulvanoù gwir ar re-se, e kanal “Tri martolod” ma faota deomp-ni hag ec’h eved bier get alkool ma faota deomp-ni ivez. N’eus ket afer a DFunan (TF1) evit dizoloeiñ deomp pegen brav ha “fantastik” eo hor Bro-ni...
Christian Le Meut

14/06/2005

Vive le Maroc et les chapeaux bretons !

Voici quelques nouvelles du monde pêchées ici où là, et la première information vient de l’hebdomadaire Courrier International qui a relevé, dans la presse belge, la grande colère d’une habitante à qui Belgacom, l’équivalent de France Télécom, a attribué un nouveau numéro de téléphone. Tout va bien jusque là, mais ce nouveau numéro était celui, précédemment, de Marc Dutroux, le criminel emprisonné pour avoir tué deux fillettes et deux jeunes filles...
Dans la série nous vivons dans un monde formidable, cette autre information parue également dans Courrier International. A Lodz, ville de Pologne, douze personnes ont été blessées, début janvier, le premier jour des soldes. Un grand magasin avait décidé d’ouvrir à minuit et 3.000 personnes, pas moins, étaient venues attendre devant les portes pour être les premières. Les coups ont volé, des clients sont tombés et ont été piétinés, le magasin a été à moitié ravagé par la foule. Il a fallu faire appel à 150 policiers qui ont mis tout le monde dehors ! Vive les soldes !
Vive le Maroc aussi, mais cette fois pour de vrai. Le parlement marocain a voté à l’unanimité une loi pour changer le statut de la femme. La polygamie est désormais interdite et la nouvelle loi stipule que chaque famille est dirigée à égalité de droit, par le mari et par l’épouse. Les maris ne peuvent plus répudier leurs épouses de leur propre initiative, ils doivent passer devant un juge et l’épouse elle-même peut demander le divorce...
Continuons notre tour du monde du côté de l’Inde où, signale Le Monde, 80% des habitants n’ont pas l’électricité à la maison et 20% n’ont pas d’eau potable à boire...
Mais la fin de ce tour du monde se passe en Bretagne, à Douarnenez. La revue Ar Men (n°137, p. 58) signale des incidents survenus lors du festival international du film minoritaire, durant l’été 2003. Ce festival traite des cinémas issus de cultures minoritaires, sans Etats, comme les Kurdes (ou les Bretons). Mais, cette année, des personnes ont manifesté leur mécontentement lorsque, lors de débats par exemple, des questions ont été posées en langue... bretonne ! Une vingtaine de personnes ont même, un jour, quitté la salle, pour protester contre le fait qu’une question avait été posée en breton, pourtant traduite en français par les animateurs du débat. Les organisateurs ont, semble-t-il, remis les pendules à l’heure mais voir ce genre de comportement lors d’un festival du film “minoritaire” est un comble ! Sans doute est-il plus facile, pour certains citoyens français, d’être solidaires des Kurdes des Tibétains, des Kabyles, des Amérindiens, que des Bretons...
Alors, vive les Bretons quand ils ont des chapeaux ronds, mais pas quand ils parlent breton ?
Christian Le Meut (2004)

26/05/2005

La petite fille

Il était une fois une petite fille qui aimait les robes et les costumes bretons. Elles les trouvaient belles, ces femmes, souriantes, avec leurs coiffes de dentelles et leurs superbes robes de velours brodées ou peintes. Elle aimait les regarder passer lors des défilés ou les voir danser. Elles avaient l’air de reines, ces femmes, dans ces tenues bretonnes d’autrefois, costumes de fêtes, de travail, ou de cérémonie dans lesquels les générations passées mettaient tout leur savoir-faire... Cette petite fille avait donc envie d’aller rejoindre un cercle celtique pour réaliser son rêve de porter, un jour, une belle robe et une belle coiffe. Ses parents acceptèrent et la menèrent dans un cercle d’une ville bretonne.
Après quelques mois la petite fille fut, cependant, déçue... De plus en plus déçue. Jamais on ne lui trouvait de tablier à sa taille; jamais elle ne participait au moindre défilé. Elle venait aux répétitions comme les autres mais on ne l’intégrait pas comme les autres enfants... Alors la petite fille quitta le cercle, dépitée... Sans avoir porté de belle robe, ni défilé en coiffe, ni eu l’air d’une reine...
Mais j’ai oublié de vous dire. Cette petite fille, adoptée par une famille bretonne, venait d’Amérique latine. Son teint était mat et ses yeux un peu bridés. Elle a le type amérindien...
Cette histoire, vraie, m’en a rappelé une autre. Elle se passe dans le stade du Moustoir, à Lorient, le jour de la finale des bagadoù, il y a quelques années. Un de mes cousins était , ce jour là, dans le public. Un moment, un bagad arrive avec, en son sein, deux sonneurs à la peau noire... Et mon ami d’entendre, dans la bouche de son voisin, qu’il ne connaissait pas, un début de réflexion sur la couleur de ces jeunes musiciens... Face à la désapprobation visible de mon cousin, musicien lui aussi, l’afaire en est restée là...
Que des jeunes hommes d’origine africaine jouent dans un bagad, où est le problème ? Qu’une petite fille à la peau mate et aux yeux bridés veuilleparticiper à un cercle celtique et défiler en costume breton, où est le problème ?
Il y a cinquante ans encore, la coiffe bretonne était portée quotidiennement par des centaines de milliers de femmes, en Basse Bretagne : paysannes, ouvrières, commerçantes.... Aujourd’hui quelques milliers de femmes, âgées de plus de 80 ans pour la plupart, en portent encore tous les jours, comme ma grand-tante Berthe à Ploemel, mais cette habitude s’est perdue. Les hommes, eux, ont abandonné le costume breton depuis bien plus longtemps encore. Nulle raison de le reprocher, ni aux uns ni aux autres, d’ailleurs. C’est ainsi, porter la coiffe était aussi une contrainte dont les femmes se sont libérées et des modes nouvelles sont venues, des vêtements plus facile à porter pour la vie contemporaine.
Les cercles celtiques ont pris le relai et continuent de faire vivre et resplendir ces costumes, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Pour le plus grand plaisir de leurs membres aussi qui partagent cette passion et vivent ensemble ces aventures que constituent les sorties en public. Les cercles font en sorte que se transmettent les techniques de fabrication et d’entretien des coiffes et des costumes. Ils apportent aussi dans beaucoup d’endroits, une vie associative et une convivialité qui contribuent à la dynamique culturelle de la Bretagne.
Voir exclue une petite fille d’un cercle celtique parce qu’elle n’a pas la peau blanche, est très choquant... Alors même que les femmes d’origine bretonnes ont abandonné coiffes et costumes, on refuse d’intégrer une petite fille motivée parce que sa couleur de peau est différente... Heureusement, tous les cercles ne réagissent pas de cette manière et intègrent des gens de toutes origines, de toutes tailles, de toutes mensurations, et de toutes couleurs de peau !
Certes, les Bretons ont connu des discriminations sociales, du fait de leur pauvreté, et des discriminations linguistiques. Celles-ci durent encore à travers l’absence de toute reconnaissance officielle de la langue bretonne. Mais, justement, c’est une raison de plus pour ne pas reproduire sur d’autres ce que nous, nos parents et nos ancêtres, ont vécu. Soyons vigilants que le mot “breton” ne rime pas, ne rime jamais, avec “discrimination” ou “ségrégation”.
Christian Le Meut

25/05/2005

Pemp ya ! Cinq oui !

Cinq raisons de voter oui à la constitution / Pemp abeg evit votiñ YA d'ar Vonreizh
proposées par l'Union démocratique bretonne de Brest / kinniget get Unvaniezh demokratel Breizh (UDB) a Vrest

"1. Une Europe plus efficace. Un Europa efedusoc'h.
L'Europe à 25 ne peut pas fonctionner correctement avec les règles actuelles issues du traité de Nice. La constitution crée des mécanismes qui augmentent l'efficacité de l'Union: extension des domaines de vote à la majorité qualifiée empêchant le veto d'un seul état, clarification et simplification des actes de l'union, passage à deux ans et demi de la durée de la présidence du Conseil européen ?

Pa 'z eus bet bodet 25 bro enni, ne c'hell ket Europa taliñ outi dre ober gant al lezennoù degaset hiziv gant feur-emglev Nice. Pourchas a raio ar Vonreizh binviji a zegaso muioc'h a nerzh d'an Unaniezh: kresk an tachennoù a vo implijet evito dibab ar muiañ niver, ar pezh a viro ouzh stadoù d'ober gant o gwir enebiñ hep soursial ouzh ali ar re-all, un doare eeunoc'h hag aesoc'h da gompren evit reiñ tu d'an Unaniezh da lakaat he divizoù da dalvezout, ur badelezh lakaet da zaou vloaz hanter evit karg prezidant Kuzul Europa...

2. Une Europe plus démocratique Un Europa demokrateloc'h
La constitution garantit plus de démocratie: extension des pouvoirs du parlement européen, meilleur encadrement des pouvoirs de la commission européenne, inclusion de la charte des droits fondamentaux, création d'un droit d'initiative populaire ?

Degas a raio ar Vonreizh muioc'h a vuhez demokratel: kresk galloudoù Parlamant Europa, ur framm gwelloc'h evit Komision Europa, karta ar gwirioù-diazez lakaet enni, ur gwir roet d'ar boblañs da gemerout perzh er jeu...

3. Une Europe plus sociale. Un Europa sokialoc'h
Avec la constitution, l'Europe devient plus sociale puisqu'elle introduit des objectifs sociaux, des droits sociaux, une clause sociale transversale et une base pour les services publics (appelés par la constitution services économiques d'intérêt général).

Gant ar Vonreizh e teuio Europa da vezañ sokialoc'h rak menegiñ a ra palioù sokial, gwirioù sokial, un diviz sokial astennet war meur a dachenn hag un diazez evit ar servijoù foran (a vez graet anezho er Vonreizh servijoù ekonomikel evit interest an holl)...

4. La naissance d'une union politique. Krouidigezh un unaniezh politikel
Jusqu'à présent, l'Europe ? du traité de Rome au traité de Maastricht ? était uniquement un espace économique. Avec la constitution naît une union politique constituée d'Etats et de Peuples où les citoyennetés se mélangent. Une nouvelle souveraineté est en germe, appelée à remplacer progressivement la vieille souveraineté de l'Etat - nation issue du Moyen-âge. A la différence des Etats qui la composent, pris individuellement , cette union politique pourra faire le poids face aux autres puissances économiques, actuelles et futures (USA, Chine, Inde ?) en proposant de manière crédible une alternative plus respectueuse des individus et de l'environnement à la mondialisation ultra - libérale actuelle.

Betek-henn, ne oa Europa -hini feurioù-emglevioù Roma ha Maastricht- nemet un takad ekonomikel. Gant ar Vonreizh e vo frammet un unaniezh politikel a yelo d'ober anezhi stadoù ha pobloù ha lec'h ma vo mesket ar c'heodederezhioù. Ur veli mod nevez a zo oc'h en em stummañ, graet evit kemerout plas tamm-ha-tamm beli ar stadoù-broadoù savet e-kerz ar grennamzer. Er c'hontrol eus ar stadoù a ya d'ober anezhi pa rank ar re-se taliñ outi o-unan, e vo an unaniezh politikel-se evit dastum nerzhioù par da re ar galloudoù a-vremañ pe da zont (Stadoù Unanet Amerika, Sina, India) en ur ginnig en un doare kendrec'hus ur vuhez stroll etrebroadel doujusoc'h e-keñver an dud hag an endro eget bedeladur an tu frankizour pellañ a glask ober al lezenn hiziv an deiz.

5. L'Europe de la diversité. Europa Liesseurt.
L'Europe reconnaît la diversité culturelle et linguistique. Les Bretons contraints de se battre pour préserver leurs langues et leur culture dans un Hexagone jacobin et centralisateur, ne peuvent que s'en réjouir. L'avancement de l'intégration européenne isolera peu à peu la France dans la non-reconnaissance de sa propre diversité, l'obligera à évoluer et à donner plus de pouvoirs aux régions qui la composent à l'instar des autres pays d'Europe.

Anzav a ra Europa ez eus meur a sevenadur ha meur a yezh enni hag e tleer kaout doujañs outo. Ur chañs eo evit ar Vretoned a rank stourm evit difenn o yezhoù hag o sevenadur dezho en ur c'hwec'hkogn jakobin ha kreizennelour. Seul belloc'h ez aio Europa war an hent-se, seul vuioc'h e vo lakaet Frañs en distro pa gendalc'ho da nac'hañ anzav al liested a zo enni, ar pezh a vroudo anezhi da cheñch he mod da soursial ouzh kudennoù an dachenn-se ha da reiñ muioc'h a nerzhioù politikel d'ar rannvroioù a ya d'hec'h ober evel ma vez graet e broioù all Europa.

Enfin, n'oublions pas qu'une constitution est seulement un cadre pour l'action. Les politiques menées dépendront des majorités que les Européens auront élues au parlement de Strasbourg.

Evit echuiñ eo arabat deomp disoñjal n'eo ar Vonreizh nemet ur framm evit lakaat divizoù da dalvezout. Dibaboù dazont Europa e vo ar re difennet gant ar muiañ niver eus ar gannaded kaset gant an Europeaned da Parlamant Strasbourg."

UDB-Brest - Tél/Fax : 02 98 07 01 32.

24/05/2005

Ar verc’h yaouank

Ur wezh a oa ur verc’h yaouank bamet dirak ar gwiskamentoù savet ha lakaet get ar c’herlioù keltiek. “Na brav int”, a sonje ar verc’h yuvank, ar merc’hed hag ar baotred-se gwisket mod Breizh, e tibuniñ hag e tansal. Ar merc’hed, get o zanterioù brodet pe livet, ha get o c’hoefoù, a zo evel rouanezed. Bamet bras oa ar verc’h yaouank dirak an dilhadoù se, ha faote dezhi, neuze, mont en ur c’herl keltiek... He dud oa a-du ha, bep sizhun, ar verc’h yaouank a yae da zeskiñ dansal.
Met tamm ha tamm, daet oa da vout dipited. Biskoazh ne veze ket kavet un danter eviti, pe gwiskamentoù a feson evit hi lakaet da zibuniñ. Ne oa ket bet degemeret ar plac’h yaouank-se evit ar re yaouank all... Ha, goude bout paseet mizioù er c’herl keltiek se, oa aet kuit anezhi. Dipited bras.
Ankoueit m’eus da lavar deoc’h un dra bennak : adopted oa bet ar verc’h yaouank get ur familh a Vreizh, met ganet e Amerika kreizteiz ha du zo he c’hroc’henn...
Sonj m’eus bet, e klevet an istor se, ag unan all kontet diñ daou vloaz zo get ur c’henderv diñ e-pad final ar bagadoù en Oriant. Ar c’henderv se oa e-touez an arvestourien... Deuet oa ur bagad get daou sonner yaouank, du o c’hroc’henn, e mesk ar sonnerien all. Hag un den, asezet e tall ma c’henderv, da lavar traoù fall a ziout ar sonerion yaouank du. Serret n’doa e beg e wellet ma c’henderv kounnaret bras, ha ne oa ket aet pelloc’h an afer...
Ur verc’h yuvank ag Amerika kreisteiz, Amerindianez a-orin, a faota dezhi mont e barzh ur c’herl keltiek. Ha neuze ? Daou baotr yaouank ag Afrika a son sonerezh a-Vreizh. Ha neuze ?
Pevar ugent vloaz zo, koefoù ha dilhadoù a-Vreizh e veze lakaet get kazimant razh ar merc’hed e Breizh izel war er maézioù hag er c’herioù bihan. Met an doare se d’en em wiskan a zo bet dilezet get ar Bretonezed, hag ar Vretoned (abretoc’h c’hoazh gete). Netra da rebechiñ dezhe, n’eo oa ket aes lakaat ar gwiskamentoù-se ha deuet oa gizioù nevez, gwiskamentoù aesoc’h da lakaat evit ar merch’ed hag ar baotred...
Hiriv an deizh, neus nemet mammoù gozh, war dro 80 bloaz pe muioc’h, a lak o c’hoefoù bemdez, evel ma moereb kozh Berthe e Pleuiner, et tal An Alre... Met, a drugarez d’ar c’herlioù keltiek e vez savet ha kempennet c’hoazh koefoù ha gwiskamentoù hengounel. A drugarez d’ar strolladoù se ne vo ket kollet an doareioù da labourad, da gempen koefoù, gwiskamentoù, ha c’hoazh. Ar c’herlioù a gas buhez en ur bern parrezioù, ouzhpenn...
Setu perak eman spontus an div istor m’eus kontet deoc’h, hag a zo istorioù gwir. Laouen bras oa ar verc’h yaouank da vont e barzh ur c’herl met n’eo ket bet degemeret mat a gaos d’he c’hrorenn. Ur gwall skouer eo. Eurusament, razh ar c’herlioù n’int ket evel se. Tud a bep sort liv, a-bep sort ment, a-bep sort pouez e vez degemeret mat e kerlennoù all.

Lakaet eo bet mezh war ar Vretoned, en amzer paseet dreist holl, a gaos d’o faourantez ha d’o yezh. Ha betek breman, n’eo ket bet roet d’ar brezhoneg ur statut ofisiel. Trao evel-se a zo ur sort “discrimination”. Met, justament, ret eo deomp nompass ober d’ar re all ar pezh a zo bet graet deomp ha d’hon gourdadeù.
Klasket m’eus e barzh geriadurioù penaos lâr “racisme” e brezhoneg. M’eus kavet netra pe “rassism”, evel e galleg. Marteze, en amzer a gent, ne oa ket rassism ebet e Breizh.
Get ma pado.
Christian Le Meut

19/05/2005

Ya, pe nann ?

Lâr “Ya” pe lâr “Nann”... Ase eman an dalc’h ! Abaoe miziadoù ha miziadoù e lennan pennadoù-skrid, e selaouan abadennoù skingomz, e komzan get tud a beb sort evit gouiet mard e larin “ya” pe “nann” d’an 29 ar miz man...

Lennet m’eus ar vonreizh, pe klasket m’eus d’hi lenn kentoc’h, rak m’eus ket komprenet tout, hag oc’hpenn-se m’eus kroget da gousket doc’h hi lenn... Klask a ran d’ober ma labour sitoian, ar pezh n’eo ket aes berped. Me well tud a zehoù a lâr “nann” get tud a gleiz, ha tud a gleiz a lâr “ya” get tud a zehoù... Penaos kompren...

Unvaniezh Europa a vez savet abaoe 50 vloaz. Meur a wezh m’eus gwellet lezennoù Europa monet pelloc’h evit lezennoù Frans evit an natur, evit gwirioù ar merc’hed, evit ar yezhoù bihan, da skouer... Ur bern tud hiriv an deiz a zo kounaret hag ankeniet e wellet ar baourantez hag an dilabour a ya war greskiñ... Stalioù labour a vez serret aman e Breizh ha Bro C’hall evit bout adsavet pelloc’h, e lec’h ma vez paiet bihanoc’h an dud... Gwir eo, met n’on ket sur eman just lakaat razh an traoù spontus-se war gein Bonreizh Europa nevez.

Hag, oc’hpenn-se, traoù-zo barzh ar vonreizh nevez a laak Europa da vout demokrateloc’h hag efedusoc’h. A gres d’ar vonreizh-se, gouarnet vo gwelloc’h gwirioù an tud a laboura reve Jacques Delors. “N’eus ket bet un destenn sokialoc’h abaoe m’eman bet savet Unaniezh Europa” emezan.
Lennomp ar pezh skrivet get un den all, a Vreizh, Anjèle Jacq, skrivagnourez a zo e-penn “Galv Karaez evit an demokratelezh ha gwirioù mad-den” : “Un araokadenn vras eo ar vonreizh-se. Sklaer eo meneget enni ar minorelezhioù hag an ezhomm da dostat al lec’hioù divizan doc’h ar sitoianed. Sur-tre emañ hag a chomo ar vonreizh-se da wellaad a-hed an amzer rak netra n’eo biskoazh peurlipet da vat.
El rezon e vo ret kas a-raok an tu sokial en ur ingalañ al lezennoù en tu-se. (...). Neoazh, aesoc’h e vo deomp ober berzh ha gwellat buhez an dud, kas ar-raok an ekonomiezh hag ar gwarezh-natur pa hor bo muioc’h a c’halloud war hor pemdez en ur Breizh klok. (...). Dont a raio tamm ha tamm war wel un emskiant publik european dre ar vonreizh-se. Bez e c’hello an Europeaniz dibab an Europa a fello dezho kaout. Ret vo d’an dilennidi gall sujañ da gement-se”. Setu ar pezh skrivet get Anjèle Jacq.

C’hwi peus komprenet marteze : me, me votay “Ya”.
Met “Ya” pe “nann”, penaos bout sur penn da benn ? N’eo ket aes goueit. Den ebed a ouia penaos vo an amzer da zonet. Met, ma lâromp “nann”, aon m’eus ne yay ket gwelloc’h an traoù... Falloc’h, ne lâran ket.
Mard eo lâromp “nann” petra vo ar lerc’h ? Savet vo ur vonreizh nevez all ? N’eo ket sur ha get peseurt sonjoù e-barzh ? Sonjoù an aotroù Le Pen, pe kani an intron Laguiller, pe kani an aotroù Fabius ? Ha get piv all, en Europa ? Kar n’eo ket un dra etre Fransizion hepken... Bec’h vo, d’am sonj, kentoc’h, etre an Europeaniz.
Abaoe hanterc’hant vloaz e vez savet un dra nevez aman, en Europa, get stadoù ha pobloù a-du d’en en dolpiñ, da sevel darempredoù, da labourat asambles. N’eo ket demokratel awalc’h, Unaniezh Europea, na sokial awalc’h, marteze.
Met me, ne fellan ket gwellout Unvaniezh Europa monet da get, monet da gouezhel... Hag ur riskl eo. Ur riskl bras.
Deomp-ni, Europeaniz, da welled peseurt Europa a faota deomp sevel. Ha da bep hani da votiñ hervez e goustians, e respetiñ ar re all. Mod-se eman an demokratelezh...
Christian Le Meut

“Oui ou Non ?”...

Depuis des mois je suis à l’écoute, comme vous probablement, des arguments pour ou contre le traité constitutionnel européen sur lequel nous devons voter le 29 mai. J’ai même essayé de lire la Constitution, mais je me suis à moitié endormi dessus... Je ne dois pas être le seul, mais j’ai honte...

Beaucoup estiment que ce texte n’est pas assez social, qu’il laisse trop de place au marché et à la concurrence... Et ils votent non.
D’autres pensent que ce texte rogne trop les pouvoirs Etats en place, qu’il menace les “Etats-nations” comme la France, et ils votent non...
La croissance de la pauvreté, la persistance du chômage, les délocalisations font peur et incitent d’autres à voter non également.

La constitution serait trop libérale, disent-ils. Et un tract circule montrant que le mot “concurrence” figure X fois dans le traité... Dans le sens de la libre concurrence effrénée, ou dans celui du contrôle de la concurrence ? On ne le saura pas. Ce même tract n’indique pas que combien de fois le même traité comporte le mot “social”...

“Ce texte est le plus social de tous les textes européens jusqu’ici mis en oeuvre” souligne Jacques Delors, dans Le Nouvel observateur du 27 avril dernier. Il rajoute “dans la déclaration de principe comme dans la charte des droits, les conquêtes sociales sont protégées au niveau juridique le plus élevé. C’est un grand progrès. Aucun État de l’union ne peut se voir imposer un recul de sa législation sociale. Aucun”.

La Communauté européenne se construit depuis cinquante ans sur le modèle économique libéral. Ce n’est pas une nouveauté. Mais ce système économique est balisé et encadré dans chaque pays par des lois sociales et économiques plus ou moins protectrices. On met beaucoup sur le dos de cette constitution européenne. Mais le chômage, comme la pauvreté, dépendent peut-être d’abord des politiques nationales. Dans bien des domaines (droits de l'Homme, égalité de la femme, environnement, langues minoritaires...) les lois européennes sont plus avancées que les lois françaises. Ces dernières ont souvent dû évoluer sous la pression de l'Europe.

Mettons que mon rêve soit celui d’une Europe écologique, sociale, fraternelle, reconnaissant les langues minoritaires, et sans armées. Or, la constitution ne prévoie pas la dissolution des armées européennes. Ben alors, ben je vote contre... La construction européenne ne peut pas correspondre au rêve de chacun d’entre nous. C’est une construction dans la durée. Une négociation et un compromis permanent, aujourd’hui entre 25 Etats. Or cette constitution apporte de nouvelles garanties démocratiques : renforcement du parlement européen, quoique encore trop faible; droit de pétition pour les citoyens afin d’interpeller la commission européenne; charte des droits fondamentaux; plus grande efficacité dans la prise de décision, etc.

Tout cela est loin d’être parfait, mais ce n’est sans doute pas la catastrophe qu’annoncent les partisans du “non”... Et quels lendemains prépare le “non” ? Un contre projet ? Oui, mais dans quel sens, dans celui du non français d’extrême-droite avec M. Le Pen, ou dans celui du non français d’extrême gauche avec Mme Laguiller; dans le sens de M. Fabius ou dans celui de M. Pasqua... ?... Et qu’en pensent les opinions publiques des 24 autres pays européens. Car tout cela n’est pas une histoire entre seuls Français...
Dans mes lectures sur ce traité, j’ai trouvé cet extrait de lettre écrite par Angèle Jacq, romancière et membre de l’appel de Carhaix pour la démocratie et les droits de l’Homme : “Cette constitution est un grand pas en avant, écrit-elle. Les points qui concernent les minorités et le rapprochement des centres de décision au plus près du citoyen y sont notés de façon très claire, en nette avancée pour nous, avancée qui devra être appliquée. Certes, cette Constitution est et demeure perfectible dans le temps car rien n’est jamais figé. Et bien sûr, le volet social avec l’harmonisation des lois correspondantes doit être l’objectif à atteindre. harmonie sans laquelle la société européenne manquera d’équité et de cohésion.
Cependant, pouvoir disposer d’une meilleur maîtrise de notre quotidien dans une Bretagne entière, nous donnerait la possibilité de mieux peser sur le développement humain, économique et environnemental de notre Région sans devoir la bonne volonté d’une État qui se crispe sur ses rênes. Peu à peu, ce traité constitutionnel va permettre l’émergence d’une opinion publique européenne. Les Européens pourront dire l’Europe qu’ils souhaitent. Les élus français devront en tenir compte. La France ne pourra le contourner.”
Alors le vote social, le vote pour les droits de l’Homme et la démocratie, c’est peut-être bien le “oui”... Qui sait ?
Christian Le Meut

03/05/2005

Référendum : l’opinion d’Angèle Jacq

Angèle Jacq, romancière et membre de "l’appel de Carhaix pour la démocratie et les droits de l’Homme" (BP 215, 29834 Carhaix-Plouguer cedex) estime, dans un courrier envoyé par ce collectif, que la constitution est une avancée :
“Cette Constitution est un grand pas en avant. Les points qui concernent les minorités et le rapprochement des centres de décision au plus près du citoyen y sont notés de façon très claire, en nette avancée pour nous, avancée qui devra être appliquée. Certes, cette Constitution est et demeure perfectible dans le temps car rien n’est jamais figé. Et bien sûr, le volet social avec l’harmonisation des lois correspondantes doit être l’objectif à atteindre. harmonie sans laquelle la société européenne manquera d’équité et de cohésion.
Cependant, pouvoir disposer d’une meilleur maîtrise de notre quotidien dans une Bretagne entière, nous donnerait la possibilité de mieux peser sur le développement humain, économique et environnemental de notre Région sans devoir la bonne volonté d’une Etat qui se crispe sur ses rênes.
Il est anormal que les dossiers, de même que les fonds européens accordés aux Régions bénéficiaires, doivent passer par Paris. L’Etat, sans vergogne, retient en partie l’argent versé par l’Europe afin d’abonder ses propres fonds de roulements annuels, à sec - 16.000 euros de dettes par Français au 31.12.2003, qu’il ait un travail et un toit ou pas.; aucun budget équilibré depuis 1974 ! Cela créé des besoins. Depuis six ans l’Europe a découvert le stratagème et exige au 31 décembre de chaque année le retour des sommes non distribuées aux Régions !
Peu à peu, ce traité constitutionnel va permettre l’émergence d’une opinion publique européenne. Les Européens pourront dire l’Europe qu’ils souhaitent. Les élus français devront en tenir compte.
La France ne pourra le contourner.”
Angèle Jacq (14/04/2005)