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30/08/2007

"Le breton condamné" : le point de vue de Xavier North

Ayant trouvé l'adresse mail de M. Xavier North à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), sur internet (lire les épisodes précédents ces derniers jours) :

xavier.north@culture.gouv.fr

Je lui ai envoyé, mercredi, ce petit message : 

"Monsieur
je viens d'apprendre avec surprise une phrase que vous avez prononcée en Argentine : " La langue bretonne est condamnée"... La langue bretonne est parlée par 250.000 personnes en Bretagne. Parmi elles, un bon nombre de locuteurs dont c'est la langue maternelle. Je la pratique, personnellement, chaque jour. Je m'étonne donc de vos propos et vous en demande confirmation et explication. Ils sont d'autant plus surprenants que vous êtes à la tête d'un service de promotion du français, certes, mais aussi des langues de France. Des actions de politique publique peuvent entraîner le déclin d'une langue (comme le français en Louisiane par exemple, où cette langue a longtemps été interdite...). Des actions de politique publique peuvent aussi à contrario, encourager la pratique et enrayer un déclin.

M. North, les "langues de France", êtes-vous chargé de les enterrer vivantes (car elles sont vivantes) ou de les promouvoir ?

Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer Monsieur, l'expression de mes salutations citoyennes.

Christian Le Meut"

J'ai reçu, jeudi, cette réponse de Xavier North :  

"Cher Monsieur,
Ne vous est-il pas venu à l'esprit que mes propos, tels que les rapporte un site internet, ont pu être sortis de leur contexte, déformés, ou purement et simplement "attribués" ? Après avoir évoqué cette vérité d'évidence - à savoir que globalement, la transmission des langues de France n’était plus guère assurée par le cadre familial, mais reposait désormais presque exclusivement sur l’enseignement et les médias - je m'étais contenté de souligner les contraintes budgétaires qui pèsent sur notre système éducatif ; et je n'avais pu que convenir avec mon interlocuteur de la nécessité d’un effort supplémentaire dans ces domaines.
Si vous voulez être rassuré sur l'engagement de la DGLFLF en faveur de la pluralité culturelle et linguistique dans ce pays, je me permets de vous renvoyer à notre propre site, dglf.culture.gouv.fr (rubrique langues de France).
Bien cordialement à vous,
XN"

Concernant "l'engagement" de la DGLFLF en faveur de la "pluralité culturelle et linguistique dans ce pays", chacun-e pourra aller consulter le site cité.

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm

Je tiens à souligner cependant que la source d'origine de cette information, le blogueur Nevern, Breton habitant Buenos Aires, est pour moi une source fiable. M. North insinue que les propos lui sont "attribués" mais ne les dément pas formellement, ils seraient "sortis de leur contexte". A voir. Il affirme, dans cette réponse, vouloir que soit fait "un effort supplémentaire" pour, on le suppose, l'enseignement des langues régionales. Nous ne doutons pas qu'il pèsera de tout son poids sur les administrations concernées, notamment en cette rentrée où, comme chaque année, les ouvertures de classes bilingues en Bretagne sont inférieures aux demandes.

Christian Le Meut 

28/08/2007

Le "breton condamné" : des explications de l'auteur de la question

Le Breton qui a interrogé Xavier North à Buenos Aires (lire notre précédente) n'est autre que le blogueur Nevern, qui précise les circonstances dans ce message (les intertitres sont de Rezore) :

"Bonjour Christian, Merci de relayer l'information et d'avoir trouvé sur le site les informations précises. Je profiterais de votre blog avant de préciser plus en détail non seulement la présentation de Mr Xavier North, la question que j'ai posée, la réponse faite et les aussi les personnes présentes. Mr Xavier North parlera pendant une heure, lisant principalement ses feuillets, sur le fond et dans la voix "la grandeur de la France" et la place de la france dans le monde pour conclure après ( nous nous rejoignons avec d'autres auditeurs sur un manque d'élan et de désir dans son discours) sur le français doit co-exister avec d'autres langues dans un environnement plurilingue. Applaudissements orchestrés par l'Attaché Culturel.

Des questions ?

Des questions. Oui, monsieur. " Monsieur le délégué, je m'appelle AG, réside à BA depuis maintenant 10 ans et enseigne la langue française et la langue bretonne (1-sans avoir le niveau 2- 3 élèves mon fils et deux amis). Silence, petit rire flûté et regard vers l'attaché culturel. " Je ne savais pas que l'on enseignait le breton à Ba". Ma question :" Vous n'êtes pas sans savoir que le breton est dans une situation critique. Nous perdons 26 locuteurs par jour. Le breton est en thérapie intensive. Selon l'Unesco et selon peut-être des calculs simples, le breton sera condamnée aux alentours du 15 octobre 2001, nous souhaiterons savoir quelles sont les actions du gouvernement pour empêcher cela et gommer de par la même la déclaration traumatisante de 1794 de l'abbé Grégoire".

Silence et blablablablablablablabla... pendant 10 minutes sans une information précise puis "la langue bretonne est condamnée", puis "Je vous l'ai dit quand j'ai parlé des 30 trentes glorieuses et des parents qui n'avaient pas transmis". A noter que l'expression employée dans sa conférence disait "La langue française s'est imposée face aux langues régionales". Toute seule comme une grande sans aucune action coercitive. blablalbla . médias, communications....puis plus catégorique "L'état n'a pas d'argent" et de citer (si mes oreilles ne me trahissent pas), "je ne sais plus le nombre de langues à considérer" et de conclure Le Président l'a dit "Nous ne signerons pas la chartre européenne" mais le Président a fait une déclaration".

Autre question : "Mais quand même..." 

Silence autre question. Madame. Oui. " Quand même je vous voudrai revenir sur ce que vous dites. La langue bretonne est liée à une histoire et elle est , elle, une vraie langue de civilisation" pas de réponse. Mr le délégué se recroqueville et son sourire se transformant en rictus laisse passer un "Vous avez raison madame". L'attaché culturel semble agacé et dit : "Bon, une autre question, autre que le breton" Oui. Monsieur. Dans le fond. "Bonsoir, je suis breton mais ma question sera autre. (rires dans la salle). La question aura trait à la politique audiovisuelle française.

Le directeur de l'Alliance francaise insistera auprès de professeur et d'élèves afin qu'ils expriment combien ils étaient contents d'être ici à cette conférence et d'avoir écouté le délégué et d'apprendre le français. Ce que feront deux élèves de façon maladroites. Le signal de départ est donné. Les gens se lèvent. Une femme devant moi se lève, se retourne et me raconte cette histoire avant d'éclater d'un rire frais et cristallin. "Je suis argentine et nous avons vécu 9 ans en France. Ma petite fille de 5 ans arrivant dans son jardin d'enfant explique à une autre petite fille qu'elle est argentine et française, la petite lui répond: "B'n, oui, c'est comme moi je suis française et bretonne".

Ce qu'il faudrait préciser et qui plonge toute cette situation dans l'absurde est qu'étaient dans la salle de conférence les éminents membres de l'oulipo : ouvroir de littérature potentielle. L'absurde historique vécu n'est pas que ces messieurs travaillent sur des nouveaux mots , des nouveaux sons, de la pataphysique ou des algorythmes et non que les autorités françaises consacrent leurs travaux mais que ces mêmes autorités ne puissent pas voir l'importance des langues et par leur aide publique ne permettent pas aux gens qui le veulent de récupérer les sons, les mots et le merveilleux des mots des langues régionales.

Boulets rouges
Messieurs, ne vous cassez pas la tête pour inventer des mots nouveaux . Il ne suffit que collecter des mots anciens et abandonnés pour ouvrir le coffre du merveilleux et en inventer d'autres pour le faire voyager Mr le Délégué Xavier North a répondu comme au 19 ième siècle et effectivement tout ressemblait aux 19 ième et donnait une impression de déjà vu. Flaubert l'aurait écrit: oui, les comices agricoles, Rodolfe c'est moi, la langue Bretonne, Emma Bovary, les maquignons sont aux culs des vaches et les autorités viennent de terminer leur discours bien humanistes et pensants. Mais voilà, la chose ne s'arrête pas là car la Francophonie ne peut et ne pourra pas se présenter dans le monde si elle ne fait pas réllement bonne figure et sauve ces langues régionales.

Ah quoi bon tirer à boulets rouges sur la langue anglaise (hégémonique) si on traîne un parfum d'exterminateurs de langues. Certes, il est plus facile pour Mr Xavier North (du moins il le croit) de conférencer à Buenos-Aires qu'à Carhaix. C'est pourquoi, les réseaux de la diaspora bretonne doivent être attentifs et demander à la fonction publique des comptes, non seulement pour la langue bretonne mais aussi pour les autres langues et le principe non seulement de diversité linguistique mais de diversité écologique. En effet, certains anthropologues notent que diversité linguistique et diversité écologique ont le même bourreau: un certain ethnocentrisme."

http://diaspora-bretonne.over-blog.com/ 

Le breton : "langue condamnée" ?

L'Agence Bretagne Presse fait état d'une déclaration de M. Xavier North, directeur de la délégation générale à la langue française et aux langues de France, en Argentine, le 4 août dernier, selon lesquelles la langue bretonne serait "condamnée" :

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7749&...

L'institution que dirige M. North est donc sensée promouvoir le français et les langues de France mais la page d'accueil de son site nous dit ceci :

"De tous les liens que nouent les hommes dans la cité, le lien de la langue est le plus fort, parce qu’il fonde le sentiment d’appartenance à une communauté. Parce que la mondialisation des échanges et les progrès de la construction européenne ne cessent de le faire évoluer, les pouvoirs publics sont appelés à réaffirmer une politique de la langue qui, tout en veillant à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe à l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de la diversité culturelle en Europe et dans le monde.

La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.

Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme."

"Valoriser les langues de France" en les enterrant vivantes, voilà une drôle de façon de "valoriser". 

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm 

Courrier international : "Choyez vos racines"

d6167feafc06ff31594ff1ed3af65cf7.jpgPennadig skrid embannet barzh Courrier International d'an 2 a viz Eost, niverenn ispisial war an eurusted...

Brève pêchée dans Courrier International du 2 août, supplément consacré au bonheur...

"Choyez vos racines : apprenez le berbère, les danses basques, le nom des 365 fromages, la harpe celtique.... Le sentiment d'appartenance à une culture est primordial pour être heureux. Plusieurs études l'ont mis en évidence dans les communautés amérindiennes et afro-américaines aux Etats-Unis". 

27/08/2007

Petit éloge du multilinguisme...

Ur geniterv ma mamm gozh a zo e chom hag e labourat abaoe 33 bloaz er Perou : Thérèse Le Baron, a Grac'h a orin. Seurez eo, ha displegiñ a ra he buhez get ar re baour barzh Le Télégramme hiriv. Aesoc'h eo bet dezhi deskiñ spagnoleg a gres d'ar brezhoneg a vez komzet geti ivez : « Le breton et l’espagnol ont ceci de commun, c’est qu’on roule les r. J’ai donc facilement appris l’espagnol et je me fais passer pour une Péruvienne, c’est plus simple ».

Une cousine de ma grand-mère, Thérèse Le Baron, vit depuis 33 ans au Péroù. Originaire de Crac'h, elle raconte sa vie et son travail auprès des pauvres dans Le Télégramme d'aujourd'hui (lundi 27 août). Elle explique qu'elle a eu plus de facilités à apprendre l'espagnol grâce au breton, qu'elle parle également :« Le breton et l’espagnol ont ceci de commun, c’est qu’on roule les r. J’ai donc facilement appris l’espagnol et je me fais passer pour une Péruvienne, c’est plus simple ». Son témoignage sur le site du Télégramme :

www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/morbihan/e...

Ecoles bilingues publiques : deux blocages ?

Communiqué de l'association Div Yezh (parents d'élèves de l'enseignement publique bilingue) : "Div Yezh dénonce les refus d’ouverture de nouveaux sites bilingues des Inspections d’Ille et Vilaine et du Morbihan. Deux projets, Guichen (35) et Ploeren (56) sont bloqués par les Inspections. Pourtant toutes les conditions d’ouverture sont réunies: accord des mairies concernées et 24 enfants pré inscrits à Guichen, 19 à Ploeren. Les inspections refusent de donner leur accord bien qu’elles disposent d’enseignants en nombre suffisant.

Pour la rentrée, 4 nouveaux sites verront le jour, 2 dans le Finistère et 2 dans les Côtes d’Armor. Avec Ploeren et Guichen, on peut atteindre 6 nouveaux sites bilingues publics sans problème.

Au Pays Basque français qui ne représente que la moitié du département des Pyrénées Atlantiques, 4 nouveaux sites bilingues publics seront créés cette année. C'est-à-dire autant que dans les 4 départements de l’Académie de la Région Bretagne…

Lors de sa nomination l’année dernière, le nouveau Recteur avait tenu des propos très positifs sur l’enseignement du breton. De belles paroles mais la réalité est beaucoup plus cruelle pour les parents et enfants de Guichen et Ploeren qui se mobilisent pour obtenir l’ouverture d’une classe bilingue."

Sarkozy, les Bretons et le... Quai d'Orsay

Les propos rapportés de Nicolas Sarkozy sur les Bretons rapportés par Yasmina Reza dans son livre (L'aube, le soir et la nuit, Ed. Flammarion), font du bruit en Bretagne : "Je me fous des Bretons" a donc dit le futur président un jour où sa majesté était énervé, lors d'une visite en Bretagne, le 1er mai dernier. L'Elysée a démenti, bien entendu (Le Télégramme de samedi 24 et dimanche 25 août). Mais le futur président n'en a pas que contre les Bretons, il veut aussi supprimer le Quai d'Orsay comme en témoigne cette autre citation du livre, trouvée dans le compte rendu de la conférence de presse du Quai d'Orsay de vendredi dernier. Question d'un journaliste : "Avez-vous l'intention de réagir ou de manifester à propos d'un ouvrage qui fait courir le tout-Paris en ce moment : celui de Mme Yasmina Reza sur le président Nicolas Sarkozy dans lequel elle prête au président des propos sur ce ministère tels que, je cite : ''il devient très important de se débarrasser du Quai d'Orsay'' ainsi que d'autres propos pas très aimables sur cette maison ?"

Réponse du porte parole du Quai d'Orsay : "Je n'ai pas lu le livre de Mme Yasmina Reza. J'observe qu'il est présenté comme un portrait romancé."

 M. Sarkozy aurait donc prononcé des "propos peu aimables"; pourtant, il nous avait dit qu'il avait changé, qu'il s'était calmé : on nous aurait menti ?

Christian Le Meut 

23/08/2007

Kinnigoù labour e brezhoneg/Offres d'emplois en langue bretonne

Daou gazetenner brezhoneg evit Radio Bro Gwened; Diplomoù : bachelouriezh + 3 àr ar c'hehentiñ ha/pe kazetennerezh, Skiant prenet àr ar vicher : skiant prenet àr un dachenn (dam)hañval goulennet; CV + Lizher, ma tisplegoc'h hoc'h abegoù da vonet àr ar renk, da gas dre e-mail da

contact@radio-bro-gwened

rkb-dir@orange.fr

Ret e vo deoc'h gouiet mat brezhoneg, skrivet ha komzet (gwenedeg evit unan ac'hanoc'h), mestroniiñ teknikoù ar skridaozañ hag ar c'hazetennerezh radio, gouiet ober get ur c'hompoder, gouiet en em ober doc'h ar vro hag an dud anezhi, bout gouest da labourat a skipailhad, kaout ur spered dielfenniñ ha kenaoziñ, kaout ur sevenadur jeneral a live uhel a-walc'h, kaout an aotre da vleniiñ B hag un oto.
Padlezh labour : 35 eur / sizhun
Kontragn ispisial : labourat da noz ha / pe d'an dibennoù-sizhun
Perzh dibar el labour-mañ : kenlabourat en un rouedad get meur a radio.

Post diorren
An hini a vo war ar post a vo goulennet digantañ reiñ buhez ha diorren ar rouedad radiooù lec’hel brezhoneg.
A-fed diorren ar rouedad e vo goulennet daou dra :
Merañ : ober war-dro an implijidi, sevel ha heuliañ an teuliadoù, ober war-dro an arc’hant (mont-en-dro ha postiñ).

Diorren : klask arc’hantaouiñ nevez, gwellaat ar produiñ abadennoù e-barzh ar rouedad.
Lec’h labour : Breizh Izel
Lizher en em ginnig ha CV da gas dre bostel d’ar chomlec’h-mañ :

brudanhaskignan@gmail.com

E galleg/en français :

Recherchons 2 journalistes radio bretonnants. Diplômes : Bac + 3 Diplôme dans le domaine de la communication et/ou journalisme; experience professionnelle : experience similaire souhaitée; CV + Lettre de motivation à adresser par e-mail à

contact@radio-bro-gwened.com

rkb-dir@orange.fr

brudanhaskignan@gmail.com

Très bonne maitrise de la langue bretonne écrite et parlée (vannetais pour un des 2 postes) - Maitrise des techniques rédactionnelles et journalistiques radio - Bonne connaissance informatique - Bonne appréhension du milieu local - Sens du contact - Qualités relationnelles - Esprit d'analyse et de synthèse - Bonne culture générale - Permis B et véhicule obligatoire; Temps de travail : 35h/semaine; Contraintes particulières : Reportages en soirée et/ou le week-end. Particularité de l'emploi : Travail en réseau avec plusieurs radios

1 chargé de développement pour l'animation et le développement d'un réseau de radios locales en langue bretonne.

Deux missions principales sont distinguées : Gestion administrative (Gestion du personnel, montage de dossiers et gestion financière) et développement (Recherche de nouveaux financements et optimisation de la programmation au sein du réseau).

Lieu de travail : Basse Bretagne

Lettre de candidature et CV à envoyer par mail à l'adresse : brudanhaskignan@gmail.com

 

21/08/2007

Tibet : ur yezh hag ur sevenadur en arvar/une langue et une culture en danger

Setu ar pezh a c'heller lenn barzh Mariannne, n°538, 11/08/2007/a-fed politikerezh Bro Sina e Bro Tibet goude bout digoret ul linnen tren etre Pekin ha Lhassae abaoe miz Gouere 2006/Extrait d'un article de Marianne écrit par Claire Goubier et Virginie Morel, sur la politique chinoise au Tibet et les effets de l'ouverture de la ligne de train Pékin-Lhassa en juillet 2006 :

"En 2003 le gouvernement a remplacé 300 guides tibétains par des Chinois (...). De toute façon le concours de guide se fait désormais en mandarin, éliminant d'office ceux qui ne parlent pas la langue" et "les guides chinois n'hésiteraient pas à se faire passer pour des Tibétains pour faire plus typique" !

"Je connais une discothèque où les Tibétains sont interdits de séjour" précise Anne, une étudiante suisse à Lhassa".

"La langue, autre pilier de la culture, se perd avec l'arrivée des Chinois. "Le tibétain est en train de disparaître, certains mots n'existent plus. Des expressions chinoises sont de plus en plus intégrées dans leur vocabulaire" explique Anne".

"L'identité tibétaine s'efface au fil de la sinisation du pays. L'architecture n'est pas davantage épargnée. Les maisons blanches aux fenêtres bordées de noir sont détruites pour faire place à des commerces"... Et les Tibétains sont de plus en plus exclus du centre-ville.

"Lhassa s'ouvre sur un meilleur futur" annonce un panneau de propagande à l'entrée de la ville. "Meilleur futur", pour qui ?

 

 

Alain Barrière et son tas de sable au Sahara

"Le dimanche 25 mars dernier 12.000 personnes ont manifesté sur la plage d’Erdeven afin de protester contre un projet d’extraction par le cimentier Lafarge de milliers de tonnes de sable du fond de la baie d’Etel, entre la presqu’île de Quiberon et l’île de Groix. Je n’ai pas pu aller manifester ce jour-là, bien qu’en accord avec les objectifs de la manifestation. La nature est fragile et mieux vaut, à mon avis, laisser ce sable où il est. A moins que le projet ne soit de transformer la presqu’île de Quiberon en île, ce qu’elle fut jusqu'au Moyen-Âge. Mais il n’est pas certain que les Quiberonnais soient d’accord.


Le sable vient à manquer pour bâtir toujours et encore plus de nouveaux immeubles et de nouvelles maisons... Allons donc le chercher au fond de l’eau, ce sera sans conséquence pour la nature affirme le cimentier Lafarge... En France il paraît que, quand le bâtiment va, tout va. Oui, mais à force de construire partout et n’importe comment tout le long de la côte morbihannaise, voire un peu plus à l’intérieur de terres maintenant, on risque bien de détruire ce qu’on est venu chercher : cet environnement encore un peu naturel, cet espace, cette beauté des paysages bretons...

De plus une forte proportion des maisons qui se construisent par milliers chaque année en Morbihan, sont des maisons secondaires, habitées deux ou trois mois sur douze. Dans beaucoup de communes de la côte, la majorité des maisons et des appartements reste fermée la majeure partie du temps. Des quartiers entiers de Carnac, Quiberon, Sarzeau sont quasi morts en hiver, mais il en va de même dans des communes moins connues comme Saint-Philibert ou Locmariaquer, ou... Erdeven.

Folie immobilière
Cette folie immobilière s’accompagne d’une flambée des prix. Les personnes à revenu modeste ne peuvent plus acheter ou construire près de la côte. Les locations coûtent chers car certains propriétaires sont tentés de louer en saison uniquement, à la semaine.  Plutôt que de construire à tout va, les pouvoirs publics ne devraient-ils pas encourager la rénovation, un habitat plus concentré, voire d’autres type de matériaux que le ciment, comme le bois, matière que la nature renouvelle plus vite que le sable...Toutes ces questions, nous devons les poser et nous les poser.

Mais j’ai été un peu surpris de voir, sur France 3, le soir de la manifestations, un maire adjoint d’Erdeven, dont je n’ai pas noté le nom, qui s’élevait contre le projet de Lafarge. très bien mais le maire de cette commune critique régulièrement la loi littoral. Moi, quand je vois l’urbanisation anarchique qui prévaut à Erdeven, notamment à Kerhillio, avec des maisons et bâtiments de tous styles, allant du bois au blockhaus, je remercie les parlementaires qui ont voté, en 1986, la loi Littoral. Cette loi, très critiquée parfois, est aussi bien utile pour éviter la bétonnisation et la privatisation de nos côtes...

C'est les Touaregs qui vont être contents 
Ce dimanche soir-là, France 3 Bretagne avait invité sur son plateau le chanteur Alain Barrière, qui arrivait lui aussi de la manifestation. Alain Barrière a expliqué pourquoi, deux ou trois ans après avoir dit “adieu” au public, il revenait sur scène quand même... Il s’est également  exprimé sur la manifestation en disant que du sable, il y en a plein au Sahara, qu’il suffirait donc d’aller le chercher la bas plutôt que chez nous, en mer, à quelques kilomètres de nos plages.

C’est vrai quoi. Mais bon, le Sahara n’est pas constitué que de sable, il y a aussi beaucoup de pierres. Et puis c’est un lieu habité, même si la population y est peu nombreuse : il y a notamment par les Touaregs. Ils ne seront pas forcément d’accord qu’on leur enlève leur sable. Le Sahara est, comme notre côte morbihannaise, un espace naturel fragile, avec des animaux, des plantes rares. En y prélevant de grosses quantités de sables, on risque de nuire à ces équilibres écologiques. Mais bon, ces réalités-là ne semblent pas avoir effleuré le chanteur qui a dit sa bonne idée à la télévision.


Alain Barrière : une belle carrière ?
Ah, au fait, j’y pense, chers auditeurs et auditrices. Si vous cherchez des vieilles pierres pour construire votre maison ou refaire un mur, je connais une carrière de pierres abandonnées du côté de Carnac. Il vous suffira de suivre les panneaux “Stirwenn”, et puis de vous servir, y’a plus personnes la-bas depuis longtemps...

Comment, on me dit dans l’oreillette que je fais erreur, que le Stirwenn n’est pas une carrière de pierres abandonnées mais une boîte de nuit encore en activité. La directrice de la radio, Cécile Goualle va y danser régulièrement des slows langoureux sur les tubes d’Alain Barrière, le maître des lieux, comme le célèbre “Maaaaa vie”... Ah bon  ben j’ignorais; c’est de son époque en même temps.
Eh bien  excusez-moi, chers auditrices et auditeurs, c’était un mauvais filon. Laissons donc le sable d’Afrique aux Africains et sa carrière à Alain Barrière."

Christian Le Meut 

Lafarge, an traezh, ar Sahara hag Alain Barrière

Kronikenn skignet war Radio Bro Gwened, barzh abadenn Andrea Le Gall :

"12.000 den o doa manifestet en Ardeven d’ar sul 25 a viz Meurzh paseet. Kounnaret e oa ar re-se dirak raktres ar stal Lafarge da denniñ 600.000 tonnenn traezh bep bloaz a zon ar mor e bae an Intel, etre enez Groe ha gourenez Kiberen. Me n’hellen ket mont da vanifestiñ met a-du oan gete. Gwell eo chom hep tapout re a draezh e fons ar mor, un taol fall vehe evit an natur hag evidomp-ni.Petra pal ar stal Lafarge ? Lakaat Kiberen da vout un enezenn en dro ?

Diouer a sabl a zo gete evit sevel tier ha savadurioù nevez. Justawalc’h, re a dier a vez savet er vro, d’am sonj. Tier nevez a vez savet er Morbihan a villiadoù, bep bloaz hag ur bochad anezhe a chom goullo, get den ebet e-barzh, eizh pe dek miz e korf ar bloaz. Eil tier eo, “maisons secondaires” evel ma larer e galleg.

Hag evit sevel an tier-se e vez troc’het koadoù, tapet tachennoù  chanchet lec’hioù zo penn da benn. Hag ar pezh a oa brav a za da vout vil... Evel an aod koste Kiberen, Sarhau ha Karnag hag... An Ardeven.  N’omp ket c’hoazh evel Aod an azur, ar C’hote d’Azur, e Bro Frans kreisteiz, met diwallomp memestra. Ha klaskomp d’en em sonjal pelloc’h evit nompas sevel tier ha savadurioù e pep lec’h ha kalz a vern penaos. Ni c’hel ivez sevel tier get danvez all, evel ar c’hoad.  

Ur gudenn sokial eo ivez : diaes eo get tud ar vro, tud yaouank, berr an argant gete peogwir n’hellont ket chom er vro, e-tal ar mor. Tud zo, yaouank pe kozh, n’hellont ket mui preniñ ti o zud, ken ker eo bremañ an douar hag an tier koste an aodoù.

A-du... met pas penn da benn 
A-du oan, neuze, get an dud o doa manifestet en Ardeven. Souezhet oan bet memestra e welet barzh Frans 3 Breizh, un eil maer ag an Ardeven e lâret e oa eñ, ivez, a-enep da Lafarge... En Ardeven e vez savet tier e pep lec’h, hag a bep sort, traoù brav un nebeut met kentoc’h tier vil ha blokosed divalav. Karter Kerhillio, en Ardeven, da skouer, zo vil penn da benn, d’am sonj. Petra ra maer ar gumun-se ? Klemm a ra met a enep d’al lezenn littoral !

Me, pa welan ar pezh a vez graet barzh kumunioù zo, e laran mersi, e trugarekann ar re o doa savet al lezenn littoral, er bloaz 1986. Eurazamant, lezennoù a zo evit paraat doc’h dilennidi  a ober kalz a vern petra. Hag a gres d’al lezenn littoral an aod a zo chomet brav koste an Ardeven...Un den all en doa manifestet an deiz-se en Ardeven : ar c’hanour Alain Barrière; hennezh oa bet kouviet get Frans 3 Roazhon, da seizh eur da noz, da zispleg perak e ta en dro war al leurenn goude bout laret “adieu” d’e bublik tri bloaz zo...

E vuhez...
Met Alain n’eus komzet ivez ag ar vanifestadeg. Ur spont eo, en deus lâret, tenniñ traezh a zon ar mor, amañ, met ur bochad traezh a zo barzh Sahara ! Deomp da glask ar sabl se, neuze, ha diskoulmet vo an afer. Setu ar pezh  n’eus kinniget Alain Barrière an deiz-se, war F3...Met tud a zo e chom er Sahara, paotr Alain; pas kalz, met tud memestra evel an Douareged. Hag ar Sahara a zo un lec’h naturel, get loened ha plantadoù a bep sort, talvoudus ivez, da vout gouarnet. Ma vehe tennet ur bochad traezh ag ar Sahara, un dra fall vehe evit an natur hag evit an dud. Met aesoc’h, simploc’h eo, kinnig traoù mod-se : diskoulmomp hor c’hudennoù e sevel diaesamantoù d’ar re all ! Evel boaz !

Met deuet eo ur sonj din :  mard oc’h-c’hwi e klask mein da sevel un ti, anavezout a ran ur veingleuz dilezet koste Karnag; heuliit pannelloù “Ar Stirwen” ha c’hwi gavay ur bern mein brav. Tapit mein par ma c’helit, al lerc’h-se a oa araok un toul noz met ne servija mui da netra bremañ ! Ah, penaos ta, petra larit c’hwi din Andréa barz ma oreillette ? N’eo ket dilezet ar veingleuz-se ? Ah bon : c’hwi ya da zansal du-hont alies awalc’h war sonerezh  Alain Barrière, mestr an ti, justawalc’h. Bourrapl eo dansal ur slow e selaoù “m’em buhez”.

Ah bon, digarezit neuze, n’ouien ket, laret meus traoù faos deoc’h : na dapit ket netra er Stirwenn neuze. Tud a zo duhont.Mein ar Stirwenn a zo d’un den ha traezh ar Sahara d’ar re ao e chom du hont. Setu... ar vuhez.
Bizkoazh kement all !"

Christian Le Meut

18/08/2007

Brud Nevez 263 : "Ar wech kenta"

30c2ed11448df27daf54abb60f3061c8.jpgBourrapl bras e kavan niverenn diwezhan Brud nevez (n°263 - mizioù Mae ha Even met embannet e miz Gouere). Ar "wech kenta" eo tem an teuliad a grog ar gelaouenn. Pennadoù berr ha danevelloù hiroc'h a zo bet dibabet get Brud Nevez, fentus awalc'h evit lod anezhe ("An deiz ma tiwiskis Barba" da skouer, skrivet get Henri Dorsel...); fromus ivez, evel "Ar wech kenta ma oa en em gavet get ma zad" skrivet get Yann Bijer (soudard, e dad oa bet tapet get an Alamaned er bloaz 1940 ha distroet e Breizh e fin ar brezel)... Bez zo testennoù souezhus ivez, e keñver an doare da skriv evel barzhoneg brav Frank Bodenes "Pont an êled diaskell". 

Kavout a ran plijus ivez mont da neuial get ur maskl hag un tuba, evel ar pezh a zispleg Charlez An Dreo. N'eus ket dober a vont pell evit gwelout "Ar mor o veva" (titl e pennad skrid). N'eus ket pell zo m'eus gwelet evel-se ul loen souezhus,ul "limace des mers" ("melc'hwed mor" e brezhoneg ??). Daou vetrad a zonder er mor, tost d'an draezhenn, e groc'henn du e tansal barzh ar mor; hag al loen a oa e tebriñ bezhin glas, sioul. Me oa chomet da selet doc'htan (pe doc'hti ?) ur vunutenn, pe div... Ur bochad tud a oa e-tal deomp, e neuial, e huchal, e ober bourrapl barzh ar mor met ur bed all a oa, didrous, just dindannomp. An deiz-se m'boa gwelet ivez ur pesk bras awalc'h, ur gwrac'h ("vieille" e galleg) hag a oa e selet doc'hin trankil ivez (ar pezh a zo komprenabl, ul loen iskiz on-me ivez).

Pennadoù all a zo barzh Brud Nevez war lerc'h an teuliad : an atersadenn interesus get an istorour Alain Croix a-fed Kastell an duked e Naoned, hag a zispleg labour an istorourion e-pad c'hwec'h vloaz evit reneveziñ Kastell an duked a Vreizh e Naoned. Jeffrey Shaw a genderc'hel da ziskouezh buhez al laboused er C'hanada; Maiwenn Morvan a ra a memestra tra met evit buhez an dud e Thailand... Hag un atersadenn gentelius all a zo get Loeiz Ropars a zivout "Hanter-kant vloaz Kan ha diskan". 

Brud Nevez, 10 ru Kemper, 29200 Brest; pellgomz : 02.98.02.68.17.N° 263. 7 euro.

En français : présentation du dernier numéro de la revue en langue bretonne "Brud nevez" (tous les deux mois) dont le thème est "La première fois". Une sélection d'articles courts et de nouvelles plus longues sur des "premières fois", drôles parfois, émouvantes aussi comme la première fois que Yann Bijer, enfant, a rencontré son père, prisonnier en Allemagne, à la fin de la guerre. Deux interviews intéressantes également, celle de l'historien Alain Croix sur le travail effectué pendant six ans pour la rénovation du château des ducs de Bretagne à Nantes, et celle de Loeiz Ropars sur "50 ans de kan ha diskan".

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