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28/08/2007

Le breton : "langue condamnée" ?

L'Agence Bretagne Presse fait état d'une déclaration de M. Xavier North, directeur de la délégation générale à la langue française et aux langues de France, en Argentine, le 4 août dernier, selon lesquelles la langue bretonne serait "condamnée" :

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7749&...

L'institution que dirige M. North est donc sensée promouvoir le français et les langues de France mais la page d'accueil de son site nous dit ceci :

"De tous les liens que nouent les hommes dans la cité, le lien de la langue est le plus fort, parce qu’il fonde le sentiment d’appartenance à une communauté. Parce que la mondialisation des échanges et les progrès de la construction européenne ne cessent de le faire évoluer, les pouvoirs publics sont appelés à réaffirmer une politique de la langue qui, tout en veillant à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe à l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de la diversité culturelle en Europe et dans le monde.

La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.

Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme."

"Valoriser les langues de France" en les enterrant vivantes, voilà une drôle de façon de "valoriser". 

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm 

Commentaires

ne pas oublier :
- que la vaste majorité des bretons et à-fortiori les bretons de breizh izel ne fait absolument rien pour défendre la langue bretonne et à-fortiori leur patrimoine qui disparaitra une fois que le dernier locuteur natif aura quitté la terre bretonne...
- que le nombre d'élèves suivant un enseignement du/en breton n'excède guère les 3500, face à un objectif affiché de 20 000 d'ici 2010, la faute des pouvoirs publics? on peut se limiter à cette version si l'on veut mais on n'est pas obligé, il n'est pas interdit de voir plus loin mais "peoc'h mar plij..."
- que n'importe quel bretonnant au quotidien (dont beaucoup n'ont jamais suivi d'enseignement de leur langue mais ont eu une transmission orale memestra) vous dira qu'il connait des élèves passés par diwan, dihun ou div yezh qui abandonnent la pratique du breton faute d'espaces et d'opportunités de la pratiquer dans la vie publique, de plus une grand partie d'entre eux ne lit pas de breton une fois finie leur scolarité ... ils perdent donc leur breton en 2-3 ans... au final ils ne savent plus tenir une conversation en breton... décevant non?
- hag all...
alors il faudrait donc toujours incriminer l'état français ?
c'est clair qu'on s'est fait blouser et entuber par les jacobins mais on devrait jeter un oeil sur nos gueules de bretons serviles dans le rétro aussi et ne pas se contenter d'y voir un miroir de fantaisie pour le maquillage...
seulement il y a une forme d'omerta qui nous interdit de pointer le formatage élististe d'une infime proportion d'enfants plongés dans un système pseudo immersif quand leurs parents ne font aucun effort d'appropriation de la langue dans un cadre familial, ...

c'est bête mais au lieu de ça on a loupé l'occasion de faire accéder la moitié des élèves ne serait-ce qu'à 5-6 heures de breton par semaine pour leur faire aimer la langue et leur donner envie de vivre leur identité pleinement et d'y apporter leur propre identité, au lieu d'un savoir fonctionnel en circuit fermé destiné à s'éteindre d'ici 15 ou 20 ans...

à méditer : la volonté de certains 30-50 ans qui ne sont jamais passés par l'école en breton (sinon quelques heures) et ont appris en tant qu'adultes, aujourd'hui ils semblent bien plus à même d'ouevrer à la pérennisation d'un parler au quotidien dans une langue populaire, porteuse de sens et d'esprit

re ziwezhat eo ?

Écrit par : jozic | 28/08/2007

Bonjour Jozic : Une petite précision, memestra ! Il y a actuellement autour de 11.000 enfants en filières bilingues (Diwan, public, privé) en Bretagne et pas 3.500. Que devient le breton de ces enfants ensuite ? C'est, effectivement, une question : les filières secondaires sont bien plus faibles que les filières primaires, l'environnement culturel et familial est francophone (voire anglophone en ce qui concerne une certaine culture musicale et médiatique). La responsabilité des Bretons est engagée dans la survie de la langue bretonne (et de la langue gallèse), mais l'Etat a également sa part de responsabilité. L'une ne dédouane pas l'autre.
Kenavo
Christian Le Meut

Écrit par : Christian | 29/08/2007

je me suis planté dans les chiffres car j'ai cité le nombre d'élèves de diwan mais reste qu' on est toujours très très loin du compte et il reste 3 ans pour trouver 9000 bretonnants, sans quoi on n'enrayera pas la chute... et puis mieux vaut sans doute confier la responsabilité de la langue à ceux qui l'aiment et la portent au fond d'eux depuis des générations, tu dois toi aussi faire partie des 30-50 ans qui l'ont appris d'abord passivement puis ensuite en formation comme moi et d'autres... à nous d'aller "prêcher" en quelque sorte ceux qui n'ont pas été "soubet e-barz"

MAIS vouloir plaquer la langue à des enfants entièrement francophones dans un cadre scolaire en espérant qu'idéalement ils la parleront ensuite et l'ecriront et puis la transmettront à leurs enfants ?????
l'expérience actuelle de scolarisation en breton semble montrer ses limites quant à une pérennisation et un redéveloppement du breton, voir la proportion d'abandon de la langue après scolarisation... inquiétant aussi : la baisse du nombre d'adultes qui s'inscrivent en cours et pareillement la taux de découragement et d'abandon...
perso je pense qu'une langue non parlée dans un cadre familial est vouée à s'éteindre, si elle l'est alors l'école est un formidable prolongement et tout cela est solide et tient la route, mais vouloir scolariser sans parler familial, excusez-moi mais je vois pas bien où ça va mener...
si le nombre de familles est insuffisant c'est là que le rôle de la formation aux adultes est primordial pour former des parents ou des futurs parents, puis d'un tissu immersif de crèches ou d'assos à développer...
une question me taraude par rapport à tout ça et par comparaison : les jeunes immigrés arabes eux-mêmes, idem pour les kabyles bien qu'imprégnés d'arabe ou de toute autre langue (tazmagit par ex.) au foyer familial, n'ont pas développé non plus de sentiment d'amour par rapport à leur langue, en raison de la dépréciation et du modèle unilingue français, donc l'école est primordiale surement pour redynamiser et redonner des lettres de noblesse à une langue

Écrit par : jozic | 29/08/2007

Pour sauver la langue bretonne, il faut un plan d'ensemble (une sorte de plan Marshall) dans lequel l'école n'est qu'un élément. L'école est nécessaire mais pas suffisant.

Mais pour un plan d'ensemble, il faut une volonté politique forte. Je ne suis pas sûr qu'elle existe. Quand on voit qu'on souhaitait une télévision en breton et que même une radio associative dans le Trégor, là où il n'y en a pas encore, se fait recaler par le CSA ...
Même chose pour une crèche en breton, recalé par une "Caisse" quelconque.

Tant qu'on sera dans cete situation, où les initiatives se voit contrer par les services d l'Etat sans moyen ou volonté du Conseil Régional de passer outre, on n'avancera pas.

Écrit par : alwenn | 29/08/2007

Ce qui serai bien c'est de continuer sur la lancée des colos en breton et avoir des activités à l'année. Pour tout les ages, de tout. Des balades à pied, des ateliers de création, du sport... pour que la langue continue à etre la langue de sociabilité qu'elle était. Ca peut emmener des gens à s'y mettre et à l'utiliser entre eux. Plutot que d'aller chercher une valeur économique, touristique ou autre à la langue. La langue des échanges conviviaux, ce serai assez puissant pour regagner l'espace public.

Écrit par : derv | 31/08/2007

Oui, les Basques l'ont compris depuis longtemps, ils n'ont pas fait peur au peuple avec une langue abstraite et fonctionnelle. Tandis que nous autres Bretons avons voulu cantonner notre langue à un arbre de transmission d'intellects entourés de mûrs (certains ont oeuvré pour cela malgré eux peut-être car issus du moule politico-universitaire, des gens qui ont du mal à se projeter dans un monde non-idéalisé par eux, ils ont du mal dans le monde nouveau, tout le monde en connait autour de soi)... allons vers l'affect et l'ouverture à soi-même et aux autres, vers l'épanouissement qu'on nous a refusé, ici aurait dû et devraient prendre toute leur place le fest-noz, les kampoù hañv (pe goañv zoken), les stalioù c'hoariva, sporchoù, labour dorn hag all !

Écrit par : jozic | 31/08/2007

De quoi parlez-vous M. Jozic ?

Écrit par : Bertrand Deléon | 01/09/2007

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