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06/07/2007

Kongo : tri reportaj da lenn/Congo : trois reportages à lire

Evit ar re intereset get ar broioù pell, tri reportaj a-zivout Bro-Kongo (Kinshasa - ex Zaïre) a zo embannet war lec'hienn Gérard Ponthieu, kazetenner a zo aet d'ober stummadur evit ar c'hazetennerion du-hont e fin miz Mezheven... Ha n'eo ket aes bemdez, buhez ar c'hazetennerion er C'Hongo ! Ar vro-se a zo pitaod bras (aour ha diamantoù a vez kavet edan an douar), met ar boblans a zo paour razh. Souezhus, neketa ?

L'ami journaliste Gérard Ponthieu publie trois articles très intéressants sur le Congo (ex-Zaïre) où il vient de faire un séjour pour former des journalistes. Pas facile, là-bas, la vie des journalistes, comme vous pourrez le voir. Le Congo-Kinshasa a un sous-sol très riche mais la population y est très pauvre et le pays est très endetté. Etonnant, non ?

http://gponthieu.blog.lemonde.fr/

02/07/2007

Arrêt sur image : 170.000 signatures de protestation

La censure de l'émission Arrêt sur image, continue de susciter des protestations : 170.000 signatures sur internet ! J'ai écrit à France 5 un mail de protestation auquel la "responsable des relations téléspectateurs" a répondu. Dans le genre langue de bois, ce n'est pas mal, jugez plutôt :

"Fidèle téléspectateur du magazine "Arrêt sur images", vous manifestez votre mécontentement à propos de l'arrêt de la diffusion de ce programme.

J'ai le regret de vous annoncer que cette émission est définitivement supprimée. En effet, toujours soucieuse d’innover et de répondre aux exigences de son public, France 5 souhaite proposer de nouveaux rendez-vous sur sa grille de rentrée. Ces décisions s’inscrivent dans une démarche de renouvellement de l’offre de la chaîne pour faire face au contexte de concurrence accrue d’un paysage audiovisuel en pleine évolution.

J'ai transmis une copie de votre message à la direction des antennes afin qu'elle en prenne connaissance. Vos suggestions et observations sont utiles pour permettre à la chaîne de vous proposer des émissions qui répondent à vos attentes.

Je vous remercie d'avoir pris le temps d'écrire à France 5.

Bien cordialement,
Isabelle Pivier
Responsable des relations téléspectateurs"

La pétition de protestation qui a recueilli environ 170.000 signatures est signable sur :

http://arret-sur-images.heraut.eu/ 

 Pour en savoir plus, vous pouvez aller également sur le bing bang blog (dans les liens permanents). 

11/06/2007

Deux reportages sur Djibouti

L'ami Gérard Ponthieu publie deux articles très intéressants sur la situation à Djibouti : un reportage sur l'affaire de la mort du juge Borrel, d'une part, et un autre sur un camp militaire étasunien implanté la-bas depuis 2002.

http://www.cpourdireplus.info/article-6774723.html 

16/05/2007

SNJ : le devoir d'informer plutôt que la volonté de plaire

« La rupture tranquille », nous conduit-elle à la démocratie du « Bon plaisir » ? s'interroge le Syndicat national des journalistes dans un communiqué : "La direction du Journal du Dimanche a estimé nécessaire de renoncer, dans son édition du 13 mai 2007, à la publication d’une information concernant l’élection présidentielle : l’épouse du futur président n’a pas voté au second tour. e problème est que cette nécessité n’est apparue qu’à la suite d’appels téléphoniques émanant, notamment, du propriétaire du journal.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, condamne cet acte de censure et apporte son soutien à ses confrères du JDD. Il appuie toutes les actions que ses sections du groupe Hachette-Lagardère vont mener et appelle l’ensemble des rédactions à s’opposer publiquement à toute autre tentative de remplacer le devoir d’informer par la volonté de plaire."

http://www.snj.fr (voir les liens)

07/04/2007

Blog et "journalisme-citoyen" : l'avis de journalistes

"Dans la rubrique FAQ du blog du Dauphiné Libéré, www.quelcandidat.com, figure un « mode d’emploi du journaliste-citoyen ». On peut notamment y lire : « Le concept de journalisme citoyen montre que les journalistes des médias influents ne sont pas les détenteurs exclusifs de la connaissance. En effet, le public dispose également de sa propre expertise, tel un journaliste ».

Si tout bon journaliste est forcément citoyen, la réciproque n’est pas automatique. Un journaliste n’est pas là pour livrer une expertise, mais pour réceptionner, vérifier, traiter, hiérarchiser l’information, pour le compte de ses lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, ainsi que pour les internautes. Bref informer ces derniers. Car donner une information sur un blog, ou tout autre support multimédia, lorsqu’on est citoyen non-journaliste, ce n’est pas informer. C’est donner UNE information, qui constituera tout ou partie des informations, que le journaliste se doit de traiter, et non restituer in extenso. Pour nous, journalistes du Dauphiné Libéré, les blogs sont une source d’information en pleine expansion. Vivant au milieu de nos lecteurs, c’est avec eux que nous faisons l’information quotidienne. C’est parmi eux, acteurs politiques, associatifs, culturels ou économiques de notre région, que nous trouvons, effectivement, très souvent, les expertises qui éclairent nos articles.

Les blogueurs, qui se cachent derrière le terme pour le moins flou et ambigu de « journaliste-citoyen », ne font pas exception à cette règle. Mais affirmer qu’ils pourraient agir « tel un journaliste », c’est dévaloriser une profession en affirmant que n’importe qui pourrait la pratiquer, pour peu qu’il sache construire correctement ses phrases, ou manier un micro, un appareil photo et une caméra. Prendre une aspirine lorsqu’on a une migraine ne fait pas de nous un médecin. Donner quelques heures de cours au fils de la voisine ne nous transforme pas en enseignant. Le journalisme, c’est pareil. C’est un métier à part entière, avec ses écoles et ses diplômes reconnus par la profession, sa convention collective, son code de déontologie, ses chartes, et même une carte d’identité spécifique.

Imagine-t-on les risques que peut représenter l’information si elle n’est pas correctement vérifiée, recoupée, hiérarchisée, conforme au droit (diffamation, présomption d’innocence, droit à l’image, etc...) et éventuellement commentée ou replacée dans son contexte ? Mettre en œuvre tous ces garde-fous est un vrai travail de professionnel.

Les journalistes SNJ du Dauphiné Libéré et de Vaucluse Matin contestent non pas la participation des internautes au débat, mais l’emploi du terme de « journaliste citoyen ». On peut trouver mille solutions de faire réagir les gens, sans pour autant en faire des journalistes, sans pour autant dévaloriser la profession.

Section Dauphiné Libéré - Vaucluse Matin - Veurey- le 31 mars 2007"

28/03/2007

Pays Basque : il faut relever les empreintes des juges et des gendarmes

Communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) :

"Le SNJ s’associe au club de la Presse du Pays Basque pour dénoncer la grossière intimidation, décidée par le Parquet de Paris, à l’encontre des dix journalistes et d’un stagiaire de la radio associative en langue basque Irulegiko Irratia. Parce que cette radio, parmi d’autres médias, a reçu par la poste un communiqué revendiquant un attentat et l’a remis aux autorités à leur demande, l’ensemble de l’équipe a subi un relevé d’empreintes digitales. Ce relevé a été effectué par la gendarmerie de Saint-Jean-Pied-de-Port, agissant à la demande de la brigade de recherches de la gendarmerie de Pau.

Les membres de la rédaction d’Irulegiko Irratia ont été menacés de garde à vue s’ils refusaient ce relevé d’empreintes. Explication des autorités : seul ce relevé pouvait les mettre hors de cause ! Il s’agit naturellement d’une pression judiciaire totalement inadmissible. En imposant cette procédure, le parquet de Paris réinvente le droit : ce n’est plus à la justice de faire la preuve d’un crime ou d’un délit, c’est au citoyen, quelle que soit sa fonction, de faire la preuve de son innocence. Dans ce cas, et sachant que l’enveloppe et le texte de la revendication ont été touchés par les gendarmes ainsi que par les magistrats, le SNJ demande que leurs empreintes soient également relevées. Dans la société de soupçon général mise en place au Pays Basque par le Parquet de Paris, ce relevé, et lui seul, sera l’unique moyen de les mettre hors de cause. 

Paris, le 17 mars 2007"

 

27/03/2007

France 3 : les journalistes indignés par l'attitude de Sarkozy

Texte du communiqué de la Société des Journalistes de France 3 : 

"Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ? Trépigne-t-il déjà en s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ? Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF. M.Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça sur un coup de tête. Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est, le 18 mars dernier, participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.

 A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission «l'emmerde » et qu'il n'a pas envie de la faire ! Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France3 pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage). Coupable de
 ce « crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. «Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder».

Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes. Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?

La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M.Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public. Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d'information.

Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votrepart, ni de la part d'aucun autre candidat. A bon entendeur.  

La Société des Journalistes de France 3. Le 23 mars 2007"

07/03/2007

Kazetenn : ya da Ya !

medium_Ya_173.3.jpgSetu : erruet eo ar Ya! nevez, get ur vaketenn bravoc'h, muioc'h a skeudennoù (ha brasoc'h ivez), peder c'holonnenn e lec'h pemp, pennadoù berroc'h met ur bajenn muioc'h evit an doareieù... Ar rubrikenn "levr" a zo re verr memestra. Ur stagadenn nevez zo : An dudi, get c'hoarioù (ne glaskan ket d'o c'hompren, re ziaes, met henvel eo genin e galleg), bandennoù treset (a grog mat get Darius hag Irial), ha danevelloù (istorioù bank skrivet get Hervé Lossec, fentus hag interesus). Un dra drist memestra : echu eo get Meuriad, ar gazetenn miziek savet get Keit vimp bev evit ar grennarded, siwazh ne oa ket koumananterion awalc'h. Bandennoù treset Meuriad a vo kavet en dro barzh Ya!, ha gwell a-se !

 
Des nouvelles de l'hebdomadaire en langue bretonne Ya! ("Oui !") qui vient de changer, et d'améliorer sa maquette.  Il intègre un supplément loisirs (jeux, BD, nouvelles...) qui vient remplacer le magazine pour adolescents Meuriad. Celui-ci, mensuel, en couleurs, disparaît par manque d'abonnés.
Ya, keit vimp bev, 29520 Laz. Tél. 02 98 26 87 12.

06/03/2007

Démocratie et information : communiqué du Syndicat national des journalistes

Le Syndicat national des journalistes (dont je fais partie) vient d'éditer ce communiqué sous le titre "Démocratie et information de qualité : le SNJ  prend date" : 

"Réussir à lever les obstacles qui nuisent à une information de qualité, voilà l’objectif du Syndicat National des Journalistes (SNJ) en cette année particulière 2007.

•     Le droit de chaque citoyen à une information honnête , complète et pluraliste doit être inscrit dans la Constitution française.  

•     La reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle s’impose dans chaque entreprise de presse, cette reconnaissance permettant, notamment, d’exercer un droit moral collectif.

•     La protection des sources doit être entièrement garantie en harmonisant le droit français avec les dispositions législatives et jurisprudentielles européennes.

•     Les chartes de déontologie (SNJ 1918/38 et Internationale 1971) doivent être annexées à la Convention Collective Nationale de Travail des Journalistes.

•     La refondation des missions et un financement adéquat sont des exigences pour l’Audiovisuel de Service Public

 •    Le combat contre la précarité sous toutes ses formes (faux correspondants de presse/vrais journalistes, faux CDD, utilisations abusives de stagiaires etc.) garantit la liberté d’expression des journalistes.

Voilà les principaux points sur lesquels le SNJ interpelle les candidats des formations démocratiques à l’élection présidentielle et aux élections législatives.Dès aujourd’hui, il prend date et fera connaître publiquement les réponses et les engagements de chacune et chacun.Des réformes s’imposent : propositions de lois et questions sont sur le site du SNJ (snj.fr). La profession d’informer ne peut exister sans journalistes exigeants, curieux et courageux. La démocratie ne peut exister durablement sans une presse indépendante et pluraliste."

15/02/2007

Histoire : 1972, un attentat bizarre...

medium_eau168.jpgLe journaliste Yvan Stefanovitch a publié en avril 2005 une enquête sur les sociétés de distribution d’eau en France et leur lien avec le milieu politique. J’ai acheté mais pas encore lu ce pavé (L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages) mais je suis tombé pages 274-277 sur des sigles dont la présence m’a parue étrange dans un tel contexte : FLB et ARB. Front de Libération de la Bretagne et Armée Révolutionnaire Bretonne. Voici l’extrait où il est question de Francis Bouygues et d’un attentat en 1972...

“Le chef d’entreprise (Francis Bouygues) (...) est mêlé avec la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), le contre espionnage français, à une affaire particulièrement tordue. Nous avons rencontré, en 1976, le principal témoin à charge de ce dossier, le commissaire principal Pierre Quéfféléant” écrit Yvan Stefanovitch. “Après avoir été muté en police urbaine à Pontoise, ce policier se morfondait dans un placard suite à l’attentat commis par le FLB dans la nuit du 12 au 13 avril 1972 contre la villa de l’entrepreneur à Rothéneuf-en-Saint-Coulon. A l’époque, le commissaire officiait à la DST, plus exactement à l’antenne de Rennes”. A ce poste, écrit Yvan Stefanovitch, “selon la presse nationale, Pierre Quéffélant s’oppose alors à la politique de manipulation du FLB par une officier de réserve (...). Le FLB est une petite organisation secrète d’irrédentistes qui plastique, depuis 1966, des symboles de l’Etat, notamment des perceptions et des gendarmeries. (...)”.

Bouygues, cible idéale ?
“Le roi du béton, sans le savoir, représente la cible idéale pour le FLB, une proie médiatique choisie apparemment à l’instigation de la DST. La villa de l’entrepreneur près de Saint-Malo est parfaite comme objectif et son propriétaire entretient les meilleurs rapports au plus haut niveau de l’Etat. Interrogé à propos de l’attentat contre la maison de Francis Bouygues dans Le Télégramme de Brest du 14 février 1999, un ancien chef de la DST de Rennes (ex-patron du contre-espionnage en Algérie), le commissaire divisionnaire Jean Baklouti, a admis depuis : “Oui, Saint-Malo, c’est nous, ça, c’est vrai”. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, un obsédé de la subversion, aurait donné carte blanche au directeur de la DST, le préfet Rochet (qui dément, lui, toute manipulation et également d’avoir procuré l’explosif), pour mettre rapidement fin aux agissements de l’ARB, qui faisait pourtant plus de bruit que de mal”. Selon l’auteur “le détonateur a été fourni par le Sdece et le reste par la DST”.
Le 12 avril au soir, la famille de Bouygues arrive mais, avertie par la DST, selon l’auteur, elle se rend au cinéma. La villa explose pendant ce temps. Le yacht de l’entrepreneur est détruit par la même occasion.
“La manipulation de la DST et le silence demandé à l’entrepreneur visaient un double objectif : discréditer le FLB grâce aux rapides arrestation de quinze de ses militants et glaner des renseignements sur cette organisation au moyen d’écoutes téléphoniques”. Les huit personnes arrêtées et jugées après cet attentat sont condamnées à des peines de prison avec sursis. “Quant à la DST, poursuit Yvan Stefanovitch elle a obtenu l’effet inverse du but officiellement recherché : la manipulation de la villa Bouygues a donné un coup de fouet aux autonomistes violents qui ont multiplié les attentats”.

L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages, pp. 274-277.

14/12/2006

Auray : élections passées, élections à venir...

Les partis politiques désignent actuellement leurs candidats pour les élections législatives qui auront lieu en juin prochain à la suite des élections présidentielles. A Auray, le député sortant UMP, Aimé Kerguéris voulait promouvoir la candidature du maire de Quiberon, Jean-Michel Belz. Mme Guillou-Moinart, conseillère générale et régionale était également sur les rangs. En vain, les membres de l’UMP ont désigné un autre candidat, Michel Grall, maire de Carnac qui devrait donc avoir l’investiture UMP pour ces législatives. Mais peut-être ne sera-t-il pas le seul candidat pour la droite. Jean-Michel Belz n’a pas renoncé à se présenter, et d’autres pourraient se présenter également. Il pourrait donc y avoir plusieurs candidats de droite à Auray en 2007. Et cette situation m’en a rappelé une autre, en décembre 1983.

Il y a donc 23 ans Christian Bonnet, alors député de la circonscription d’Auray, décidait d’aller poursuivre sa carrière au Sénat. Il déclenchait ainsi des élections législatives partielles mais ne désigna pas son suppléant, Aimé Kerguéris, pour prendre sa suite. Aimé Kerguéris l’avait pourtant remplacé à l’Assemblée quand Christian Bonnet était ministre de l’Intérieur sous la présidence Giscard d’Estaing. Il préféra choisir Michel Naël, alors maire d’Auray. Aimé Kerguéris se présenta quand même suivi par un autre Kerguéris, Jo, alors maire de Landévant... La droite classique avait donc trois candidats. Mais ce n’est pas cela qui retint le plus l’attention de l’opinion publique française.

La montée du Front national
En 1983, un parti politique d’extrême droite commençait à faire parler de lui : le Front National. Il avait percé à Dreux et à Paris lors d’élections partielles. Il saisit l’occasion : Jean-Marie Le Pen se présenta à son tour à Auray. De mon côté j’étais alors étudiant en journalisme à Tours et je décidais de revenir voir ce qui se passait au pays plutôt que de rester moisir en classe. Je proposais donc à mes professeurs de m’absenter quelques jours, pour prendre la direction d’Auray. Là, j’interviewais les candidats de droite, de gauche, dont Paul Baudic pour le Parti socialiste (actuellement maire de Brec’h).

Jean-Marie Le Pen obtint 12% des voix au premier tour. Il effectuait ainsi une percée, mais pas suffisante pour rester au second. Michel Nael arriva en tête (28,1 %), devant Aimé Kerguéris (22 %) puis Jo kerguéris (15,5%) qui se désista en faveur de son cousin. Le Parti socialiste, laminé, ne put se maintenir lors du second tour qui vit s’affronter Michel Naël et Aimé Kerguéris. Ce dernier remporta 58,9 % des voix et fut élu et réélu depuis sans discontinuer jusqu’à aujourd’hui. En France la loi ne prévoie pas de durée limitée des mandats, ni locaux ni nationaux. Ainsi, le Président de la République peut se représenter autant de fois qu’il veut alors qu’aux Etats-Unis, par exemple, la durée est limitée à deux mandats (huit ans). Cette absence de limite de durée est dommage car cela permettrait un renouvellement du personnel politique.

Chall ha dichall...
Plusieurs choses m’avaient marqué lors de cette campagne électorale. Ainsi, lors d’un meeting de Jean-Marie Le Pen je me suis retrouvé seul à rester assis dans une salle où tout le monde se leva d’un coup pour ovationner l’orateur... Un grand moment de solitude. Et puis j’ai constaté que le leader d’un parti nationaliste français d’extrême droite pouvait parler breton. Pas durant ses meetings mais dans la rue, à Locmariaquer, notamment, où il échangea quelques phrases avec des habitants. Moi, je ne parlais pas breton à l’époque, je n’ai pas pu lui faire la conversation dans cette langue mais j’ai appris deux mots avec lui : chal ha dichal, le flux et le reflux. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’est resté.

Il n’est pas surprenant que Jean-Marie Le Pen parle breton, au moins un peu : il est né voici 78 ans dans une famille de pêcheurs de la Trinité-sur-Mer, petit port où l’on parlait breton avant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui la Trinité-sur-Mer est devenu un grand port de plaisance et l’on n’y parle plus beaucoup breton... Les gens à qui je raconte cette anecdote sont souvent surpris. Le fait qu’un leader du nationalisme français parle breton peut surprendre, en effet. 

Parler breton, comme parler n’importe quelle langue, est une richesse. Une richesse conquise, pour moi comme pour beaucoup d’autres, puisque nous aurions dû l’oublier, cette langue, comme celà nous était intimé, ordonné, par moultes institutions, par l’idéologie dominante qui la présentait comme un rebut à jeter, par moult pouvoirs à commencer par l’école dont elle était exclue, et dont elle est encore largement exclue, hormis pour quelques milliers d’élèves des écoles bilingues. Mais si parler breton est une richesse culturelle et personnelle, celà n’immunise contre aucune idée nauséabonde. La preuve !

Christian Le Meut

Résultat des élections de décembre 1983 dans la circonscription d’Auray. Premier tour : Michel Naël (UDF-RPR officiel) 28,16%; Aimé Kerguéris (UDF) 21,99%; Paul Baudic (PS) 15,5%; Jo Kerguéris (UDF) 15,46%; Jean-Marie Le Pen (FN) 12,02 %; René Maury (PC) 5,35%; Bernard Guérin (UDB) 1,52%). Second tour : Aimé Kerguéris 58,9%; Michel Naël 41,1%.

16/11/2006

Libé, les trois socialistes et les langues régionales

Les membres du Parti socialiste choisissent aujourd'hui leur candidat ou leur candidate pour l'élection présidentielle. J'ai envoyé en fin de semaine dernière une question aux trois candidats par le biais du site de Libération, sur le futur statut des langues régionales en France en cas d'élection d'un président socialiste. Mercredi, pas de trace de réponse sur le journal papier qui consacre plusieurs pages aux questions posées par les "Libénautes"; mais guère plus de réponse sur le journal en ligne... Je retrouve ma question, il y en avait plusieurs autres sur le même thème, mais impossible de trouver les réponses. L'explication est donnée dans l'article d'accompagnement : "Des langues régionales à la taxe Tobin, des emprunts russes au vote des étrangers, des OGM au cumul des mandats, du logement aux 35 heures, l'Internet a permis de «faire remonter les préoccupations» des internautes. Et aux candidats de répondre aux questions sélectionnées par nos soins, en fonction de leur fréquence, de leur intérêt, de leur complémentarité par rapport aux sujets abordés pendant la campagne, de leur caractère plus personnel."  L'absence de réponse signifie que la question n'a pas été retenue. Merci Libé ! J'aurais mieux fait d'aller directement poser ma question sur les blogs des candidats concernés. 

Christian Le Meut