18/02/2011
Affaire Clearstream : Denis Robert blanchi
Communiqué du Syndicat national des journalistes :
"La profession dit bravo à Denis Robert et merci ! Les journalistes doivent remercier Denis Robert"
"Après avoir mené pendant dix ans un combat juridique aussi âpre que financièrement ruineux et psychologiquement éprouvant contre la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, notre confrère vient de remporter une victoire éclatante. Les magistrats de la Cour de cassation, dans trois arrêts, ont consacré la liberté d’expression et d’enquête de tout journaliste sérieux.
Le Syndicat National des Journaliste (SNJ), première organisation de la profession, a plaisir à rendre grâce également à ces magistrats qui viennent de confirmer, dans le droit fil de l’article 10 de la Convention européenne des Droits de l’homme et des décisions de la Cour européennes des Droits de l’homme, le principe de tout citoyen à être complètement informé par des journalistes qui travaillent sérieusement.
Ces décisions revêtent une signification hautement symbolique puisqu’elles permettent à Denis Robert de s’inscrire dans la tradition des Albert Londres qui entendent "porter le fer dans la plaie" quoi qu’il puisse leur en coûter.
Quelle claque à celles et ceux qui se sont permis d’ironiser sans savoir et de condamner son travail sans le moindre début de preuve fondant leurs motifs ! Quel bel exemple pour les jeunes journalistes qui n’ont pas toujours la chance de croiser la route de "journalistes dignes de ce nom".
Le SNJ, aux côtés de Denis Robert depuis le début, se réjouit donc avec lui et se permet de dire à la profession : remerciez-le !"
SNJ / le 10 février 2011
15:39 Publié dans Kazetennerezh/journalisme | Lien permanent | Commentaires (0)
09/02/2011
France bleu Breizh Izel : ar c'heleier da selaoù ha da lenn
Ma teskit brezhoneg, kit da welet lec'hienn internet France Bleu breizh Izel : c'hwi a c'hello selaoù ar c'heleier e brezhoneg en ur lenn ar pezh a vez lâret get ar gazetennerion (met pas ar re aterset gete). Ur sonj vat eo.
Les personnes qui apprennent le breton peuvent aller voir le site de France bleu Breizh Izel. Elles pourront ainsi écouter les informations en breton tout en lisant ce que disent les journalistes (mais pas les personnes interviewées). Une bonne idée.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=1100d...
10:11 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Kazetennerezh/journalisme, Mediaioù/média/skinwel/Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0)
25/01/2011
Kemenadenn : ar polis barzh mediaioù hag a ra get ar brezhoneg
Sindikad al labourerion Breizh (SLB) en deus kaset ar gemenadenn da heul a ziar benn un enklask polis graet barzh mediaioù brezhoneg :
"Ar strollad Stourm ar Brezhoneg (hag a c'houlenn groñs ur statud ofisiel evit ar brezhoneg er vuhez foran) en deus azgoulennet bezañ tapet panelloù kumun Solesmes, e-lec'h m’ emañ François Fillon kuzulier-kêr, e-pad nozvezh an 29 hag an 30 a viz Kerzu 2010. En ul lizher kaset da veur a vedia, ar strollad a c'houlenn groñs gant gouarnament Bro C'hall e vefe doujet ouzh e bromesoù en ur lakaat hag en ur votiñ ar raklezennoù evit ar « yezhoù rannvroel ».
Abaoe penn-kentañ miz Genver, meur a vedia, hag o doa degemeret kemenadenn Stourm ar Brezhoneg, o deus degemeret ivez.... servijoù ar polis kaset gant prokulor ar Republik. Kemeret eo bet roudoù bizied dekadoù a labourerien war o lec'h labour hag e-pad o amzer labour. Da gentañ penn e France Bleu Breizh Izel e Kemper, e Laz da c'houde e savadur ar gazetenn vrezhonek Ya !, hag e Pol Brezhoneg Skol an Emsav e Roazhon e-lec'h ma vez staliet ar gelaouenn Bremañ ivez. Daou implijiad eus Skol an Emsav o deus nac'het reiñ o roudoù bizied.
Kavout a reomp direizh ha mantrus seurt doareoù ober hag enebiñ a reomp taer ouzh ar c'hudennoù justis a c'hellfe bezañ savet a-enep d'al labourerien-se. (...). Dindan abeg un enklask polis, o gwir pal eo sevel pe nevesaat fichennaouegoù diwar-benn kazetenerienn pe stum merien a labour e brezhoneg, a lak anezhi da vevañ, da gelaouiñ ha da vezañ treuskaset".
Tolpadeg dirak komisirdi Roazhon, boulouard Tour d'Auvergne, d'ar gwe ner 28 a viz Genver da 6e noz.
SLB Bro Roazhon
slbskolveurroazhon@gmail.com, 02.99.14.14.37
Communiqué : contrôles policiers dans des médias bretonnants
Le Sindikad labourerien Breizh, syndicat des travailleurs bretons, communique à propos de contrôles policiers dans des médias et associations brittophones :
"Le groupe Stourm ar Brezhoneg (« combat pour la langue bretonne », qui exige un statut officiel pour la langue bretonne dans la vie publique) a revendiqué avoir subtilisé les panneaux d'entrée de la commune de Solesmes, où François Fillon est conseiller municipal, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2010.
Dans une lettre envoyée à différents médias le groupe exige du gouvernement français qu’il tienne ses promesses en inscrivant et votant les projets de loi en faveur des langues dites régionales, dont le breton.
Depuis le début du mois de janvier, plusieurs médias en langue bretonne ayant reçu le communiqué de Stourm ar Brezhoneg ont reçu la visite des services de police envoyés par le procureur de la République. Ces derniers ont procédé à des relevés d'empreintes digitales de dizaines de travailleurs pendant leur temps et sur leur lieu de travail. Tout d'abord à France Bleu Breizh Izel à Quimper, puis à Laz dans les locaux du journal Ya! et enfin au pôle langue bretonne Skol an Emsav à Rennes qui abrite aussi les locaux du journal Bremañ. Deux salariés de Skol an Emsav ont refusé de s'y soumettre".
Le SLB dénonce "de tels agissements, ainsi d'ores et déjà, que toutes poursuites qui auraient lieu à l'égard de ces travailleurs en langue bretonne" et "de telles méthodes qui, sous prétexte d'enquête, n'ont comme but que le fichage de journalistes ou formateurs en langue bretonne, faisant que la langue bretonne vive, informe et se transmette".
Ce syndicat appelle à un Rassemblement devant l'hôtel de police de Rennes, bld de la Tour d'Auvergne, le vendredi 28 janvier à 18h.
slbskolveurroazhon@gmail.com, 02.99.14.14.37.
21/11/2010
Brud nevez : yes, they can !
Un atersadenn souezhus a zo bet embannet ba' kelaouenn Brud Nevez diwezhañ: Goulhan ar Breuzeg a zispleg e vuhez. Ganet er Stadoù Unanet, Goulhan en doa desket brezhoneg get e dad, ur den a vBannaleg (29), hag amerikan get e vamm ; ha desket getan galleg dikwezatoc'h. Goulhan a zo deuet da vout kelenner galleg e Washington, e 2009, e-lec'h m'en deus kelennet da vMalia Obama, merc'h Barak. Memestra ! Hag ar paotr d'en em gavout get maouez Obama, ha get Obama himself war lerc'h ! Hag a ziar benn petra o deus komzet ? Ar brezhoneg, evel rezon ! Ur yezh dianavezet get Obama, met intereset eo bet memestra, ha souezhet en ur c'hlevet penaos n'eus ket c'hoazh statut ofisiel ebet e Bro Frans evit ar yezhoù rannvroel... "Next time i meet prezidant Sarkozy, I shall tell him about it" eme Obama. Bizkoazh kement all ! Ar brezhoneg skoazellet get prezidant galloudusan ar bed : saovet omp, tudoù ! Saovet ? Get ma ne vo ket kaset GI's getan da aloubiñ Bro Frans evit flastriñ hor talibaned jakobin... Re 'vehe, alkent...
Ur gelaouenn sirius eo, Brud Nevez. Ya, met Goulhan ar Breuzeg n'eo ket un den gwir. Unan ijinet get tud Brud Nevez, ne lâran ket. Hag ar pennad kaoz a zo faos. Savet mat, a-feson, ha fentus, a-benn ar fin. Met faos, ar pezh a zo bet kadarnaet din get Fañch Broudic, kazetenner ba' Brud Nevez. Domaj. Ha graet e vez pesked Ebrel e Miz Kalan Gouiañv (miz Du) bremañ ? Ba' Brud nevez, yes, they can !
En français : Brud Nevez, yes, they can !
Le dernier numéro de la revue Brud nevez comporte en entretien très intéressant avec un bretonnant né aux Etats-Unis, Goulhan ar Breuzeg. Elevé en breton par son père, originaire de Bannalec (29), et en américain par sa mère, Goulhan n'a appris le français que plus tard. C'est pourtant cette langue qu'il enseigne et, en 2009, il compte parmi ses élèves Malia Obama, fille de qui vous savez. Il rencontre la maman, puis le papa Obama, ci-devant président des Etats-Unis. Et les deux hommes parlent de quoi ? De la langue bretonne, évidemment ! Dont Obama ignorait l'existence. Il s'étonne de l'absence de statut pour les langues régionales en France : "Next time i meet prezidant Sarkozy, I shall tell him about it". Il promet même d'en parler à Sarkozy ! Dingue. Et voila notre langue bretonne soutenue par le président le plus puissant du monde : nous sommes sauvés ! Sauvés ? Pourvu qu'il n'envoie pas des GI's pourchasser nos talibans jacobins, ce serait un peu trop quand même...
Brud Nevez est une revue sérieuse. Mais Goulhan ar Breuzeg n'existe pas. C'est un canulard, un faux entretien. Bien troussé d'ailleurs, assez drôle dans le délire. Mais fausse, ce que m'a confirmé le journaliste Fañch Broudic, qui participe à la rédaction. Dommage.
Il n'y a plus de saison: est-ce bien correct de faire des poissons d'avril en novembre ? A Brud Nevez, ils ont osé : Yes, they can(ulard) !
Christian Le Meut
10:13 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Kazetennerezh/journalisme | Lien permanent | Commentaires (2)
05/11/2010
Chroniqueurs de la Cour...
Lennet ar mintin mañ war lec'hienn Arrêt sur image, kronikenn Daniel Schneidermann/Lu ce matin sur le site Arrêt sur image, chronique de Daniel Schneidermann :
"Pourquoi repenser ce matin à cet épisode des félicitations à Borloo ? Parce que je viens d'entendre, sur France Inter, Rocard reprocher pour la huit cent soixante douzième fois de sa carrière à un journaliste, de ne s'intéresser qu'à ses bisbilles avec Mitterrand, et pas à toutes les tâches ingrates accomplies au cours de sa carrière politique. En quoi il a parfaitement raison : les morceaux d'éloquence qui ressortent aujourd'hui du congélo pour chroniquer le combat de titans Fillon-Borloo, sont les mêmes, qui ont déjà servi pour Giscard-Barre, ou pour Chirac-Balladur. S'il y a bien une chose qui ne change pas depuis Rocard (et, plus loin, depuis le Versailles de Patrice Leconte) c'est la domination sans partage des chroniqueurs de la Cour sur l'ensemble de la vieille presse, et leur mépris d'airain pour les lointaines provinces, où l'on crève dans les marais."
09:58 Publié dans Kazetennerezh/journalisme, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2010
Léon Werth (1878 - 1955) : une émission sur France Inter
Tombé dans les oubliettes de l’histoire, l’écrivain et journaliste Léon Werth mérite que l’on en ressorte d’urgence. Les oeuvres de cet esprit libre, témoin de deux guerres, sont rééditées chez Viviane Hamy... Et, chose rare, une émission vient de lui être consacrée sur France inter (le 31 août), à l'occasion d'une exposition qui se tient actuellement à Issoudun. Voici le lien, l'émission reste écoutable pendant 30 jours, chercher dans "archives".
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/
Et, du coup, je réédite une note publiée en 2006 :
Peut-être avez-vous lu “Le petit prince” de Saint-Exupéry... L’auteur dédie son livre à un de ses amis : Léon Werth, et plus précisément, puisque “Le petit prince” est un livre pour enfants, “A Léon Werth quand il était petit garçon”... Le petit prince a été édité pour la première fois aux Etats-Unis, et en 1943. Saint-Exupéry y était réfugié, avant de revenir combattre pour la libération de la France, et son ami Léon Werth vivait reclus dans une maison du Jura. Cet intellectuel français d’origine juive risquait d’être raflé et déporté à tout moment. La dédicace prend donc une dimension singulière. Saint Exupéry ne survit pas à la guerre, il est tué en août 1944. Il ne verra pas son Petit prince édité en France, en 1946. Léon Werth, lui, vit jusqu’en 1955, inconsolable de la disparition de son meilleur ami. Mais si la mémoire de Saint-Exupéry est restée vivante, celle de Léon Werth a été oubliée pendant des décennies. Pourtant l’oeuvre et le parcours de ce journaliste écrivain méritent d’être connues.
Léon Werth est né en 1878 à Remiremont, dans les Vosges. Ses études l’amènent à Paris où il devient le secrétaire de l’écrivain Octave Mirbeau. Journaliste et critique artistique, Werth se fait connaître par ses livres sur des peintres comme Puvis de Chavannes et Cézanne et son premier roman, la Maison blanche, est proche de remporter de prix Goncourt. Il y narre son séjour en clinique, en 1911, pour soigner une otite aiguë contractée en Bretagne. Il brosse dans ce livre un tableau incisif du monde médical et y décrit la relation du malade à sa maladie.
Un antipatriote engagé volontaire
Proche des mouvements pacifistes d’avant guerre, notamment de Gustave Hervé, antipatriote et antimilitariste, il s’engage néanmoins en août 1914 : “Tout homme qui s’échappe des circonstances est lâche”, écrira-t-il en 1930. Envoyé sur le front, il est réformé en août 1915 pour maladie. Il décrit sa vie de soldat dans “Clavel soldat” et “Clavel chez les majors”, deux “déclarations de guerre à la guerre” écrit son biographe Gilles Heuré dans une biographie intitulée “L’insoumis” sortie début 2006 chez Viviane Hamy. Ces deux livres sont salués par la critique, notamment par Henri Barbusse, mais racontent la guerre de l’intérieur, très loin des épopées lyriques et des discours officiels.
Durant les années 20, Léon Werth publie beaucoup. Il est un des intellectuels de gauche en vue. Proche des communistes et des anarchistes, mais membre d’aucun parti, il suscite la méfiance. Quand ce journaliste veut partir en URSS en reportage, en 1923, les autorités soviétiques lui refusent l’entrée dans le pays. Il reste à la porte, en Pologne, malgré les chaudes recommandations de responsables communistes français. Dehors, M. le journaliste. Le regard de cet esprit libre aurait desservir la propagande.
Dénonciation du colonialisme
Trois ans plus tard le citoyen Werth se rend en Cocinchine, et en rapporte un témoignage critique de la colonisation : “Tout Français qui n’appartient pas à la race coloniale revient d’Indochine avec un sentiment de honte”, écrit-il dans son livre-reportage. Nous sommes en 1926. Aucun bilan positif de la colonisation pour Léon Werth.
Il continue de publier reportages et romans, critiques cinématographiques et picturales, mais les années 30 sont plus difficiles. Ses critiques du communisme et sa liberté de pensée, son ton souvent sarcastique, l’isolent d’une partie du monde littéraire. Certains de ses manuscrits sont refusés par des maisons d’édition: “Vous êtes un homme seul et votre pensée, par la même, devient très difficile à définir. Je crains fort que le lecteur ne puisse vous suivre et qu’il ne trouve pas dans ce recueil ce qu’on appelle communément, un message” lui répond l’éditeur Denoël...
La rencontre avec Saint-Exupéry
C’est en 1935 que Léon Werth et Antoine de Saint-Exupéry font connaissance. Le second est de 22 ans le cadet du premier, mais les deux hommes sympathisent et deviennent des amis intimes. Werth et sa femme vont rendre visite à Saint-Exupéry dans la caserne où il est mobilisé, à Saint-Dizier, en 1939. La défaite surprend Léon Werth à Paris. Il décide de quitter la capitale avant l’arrivée des Allemands, mais se trouve coincé sur les routes de la débâcle, avec son épouse et leur employée... Il met “33 jours” à atteindre leur maison du Jura, voyage que Léon Werth raconte dans un témoignage publié sous ce titre (Ed. Viviane Hamy et Magnard pour les collégiens). Un voyage terrifiant et étonnant. Werth y montre la veulerie de certains Français qui accueillent les envahisseurs à bras ouverts. Comment les mêmes profitent de la débâcle mais comment d’autres, notamment des fermiers de la région de Montargis, secourent leurs prochains...
Arrivé dans le Jura, à Saint-Amour, Léon Werth est contraint d’y rester. La zone libre est plus sûre pour les personnes d’origine juive comme lui, même s’il doit, le 9 juillet 1941, aller se déclarer “Juif” à la préfecture de Lons-le-Saunier : “Je me sens humilié, non pas d’être juif, mais d’être présumé, étant juif, d’une qualité inférieure”... Il reste jusqu’en janvier 1944 à Saint-Amour, reclus, bougeant peu, attendant les visites de son fils et de sa femme, retournée à Paris et qui traverse la ligne de démarcation clandestinement.
Un observateur au regard aiguisé
Dans son réduit jurassien, Werth se fait observateur du monde. Avec son regard aiguisé, caustique mais également humain et tendre, il écrit son journal quotidien qui sera publié, après la guerre, sous le titre “Déposition”. Un témoignage incontournable sur l’état de l’opinion en France “libre” puis occupée. Les turpitudes de la vie quotidienne, les rumeurs du bourg de Saint-Amour, les propos des paysans, les émissions de radio Londres, radio Paris ou de la radio suisse. Il note l’impopularité de Laval et la popularité de Pétain. Celle de De Gaulle aussi, qui croît au fil du temps. Il lit la presse de la résistance et, dès 1943, mentionne l’existence d’Auschwitz, en Pologne.
“Victoires défensives”
Les mentalités évoluent en fonction des batailles. Léon Werth notent les astuces de la propagande allemande. Après Stalingrad, les armées allemandes reculent partout en Europe de l’Est et en Afrique du Nord. Il ne s’agit pas de défaites, non, mais de “victoires défensives” selon la propagande. Belles victoires défensives en vérité, jusqu’à la prise de Berlin par l’Armée rouge ! La propagande récente a su créer des métaphores tout aussi manipulatrices : “frappes chirurgicales”, “dommages collatéraux”...
L’immobilisme sied mal à Léon Werth : “Mon pays n’est pas ici, écrit-il, mon pays c’est la Bretagne”. Léon Werth aimait les voyages et, semble-t-il, appréciait particulièrement la Bretagne. De retour à Paris en janvier 1944, Werth livre un témoignage émouvant sur les derniers jours de l’occupation. D’autant plus émouvant que la nouvelle de la disparition de Saint-Exupéry lui parvient. Après la Libération il assiste, en tant que journaliste, au procès du maréchal Pétain. Malgré les millions de morts, Léon Werth ne cède pas à la haine : aucun trace dans ses ouvrages. De la colère, oui, pas de haine. Il reste profondément humain malgré ses coups de griffe. Jusqu’à sa fin, en 1955.
“Werth enseigne à vivre” écrivait Saint-Exupéry sur l’oeuvre de son ami. Les livres de Léon Werth continuent “d’enseigner à vivre” au XXIe siècle.
Christian Le Meut
Les livres de Léon Werth sont réédités chez Viviane Hamy. "33 jours" a été édité en poche en 2002, chez Magnard, pour les collégiens.
14:52 Publié dans Istor/Histoire, Kazetennerezh/journalisme, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : journalisme, langue française
04/03/2010
"Dividendes distribués sur le dos des salariés : grève à Charente Libre"
Communiqué du Syndicat national des journalistes :
"Alors que la direction de Charente Libre a dénoncé en décembre dernier — au prétexte d’économiser 100.000 euros de charges sociales — une prime en usage depuis 1967 (en moyenne 2 600 euros bruts pour les quelque 100 salariés), le conseil de surveillance qui s’est réuni ce matin vient de voter une rallonge de dividendes aux actionnaires de 300.000 euros, portant le montant final à 1 million d’euros.
Devant autant de cynisme et d’indécence, les salariés de CL, réunis en assemblée générale cet après-midi, ont décidé une grève immédiate et reconductible afin de retrouver leur pouvoir d’achat.
Après une première grève le 21 janvier, qui avait abouti à une non-parution du journal pour la première fois de son histoire, la direction avait accepté de recevoir une délégation syndicale et d’étudier notamment une contre-proposition qui consistait à faire le sacrifice d’un pourcentage de la prime de chacun afin d’aboutir aux 100.000 euros d’économie souhaités. La grève n’a donc pas été reconduite ce jour-là.
Lors d’une réunion qui a eu lieu le 18 février dernier, la direction a rejeté la proposition de l’intersyndicale, restant sur sa position de remplacer la prime exceptionnelle par un accord d’intéressement, ce dont les salariés ne veulent pas.
Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, apporte son soutien au combat des salariés de Charente Libre. Une fois de plus, il dénonce avec fermeté l’offensive générale lancée par les patrons de presse écrite contre les acquis sociaux de toutes sortes et contre les emplois.
Alors que des sommes importantes ont été distribuées après les Etats généraux de la presse écrite, il est paradoxal et révoltant de constater qu’une partie de cet argent public alimente des profits privés, plutôt que d’être investie dans la sauvegarde de l’emploi et l’amélioration des conditions de travail des journalistes pour une information de qualité.
SNJ - le 2 mars 2010."
10:10 Publié dans Kazetennerezh/journalisme | Lien permanent | Commentaires (0)
30/03/2009
Rémi Derrien a zo aet d'an Anaon/Décès de Rémi Derrien
Remi Derrien, skrivagner, kazetenner, aktour, jubennour, a zo aet d'an Anaon dec'h, d'an oad a 63 vloaz, e Brest :
Rémi Derrien, écrivain, journaliste, acteur, traducteur, est décédé hier à l'âge de 63 ans, à Brest :
29/11/2008
États généraux de la presse écrite : les masques tombent
Communiqué du Syndicat national des journalistes :
"Le pouvoir politique vient de rappeler aux présidents des quatre pôles que les travaux des Etats généraux de la presse écrite doivent être bouclés pour la mi-décembre. Et pour cause : Noël approche et les patrons de presse piaffent de plus en plus devant la cheminée où ils ont déposé leurs gros sabots. Plusieurs cadeaux leur sont en effet promis, parmi lesquels :
· La remise en cause des droits d’auteur des journalistes. C’est, semble-t-il, ce qu’ils attendent le plus. Contrairement à ce que le discours élyséen laissait entendre, ce n’est pas la partie pécuniaire de ces droits qui chagrine le plus les patrons. Les meilleurs accords droits d’auteur actuellement signés portent sur une rémunération de quelques centaines d’euros par journaliste et… par an ! Le véritable enjeu se situe au niveau du droit moral des journalistes auteurs. Celui-là même qui empêche encore les patrons des groupes issus des concentrations de réduire de façon drastique le nombre de journalistes présents sur le terrain, en réutilisant et en revendant leurs œuvres sans limite. La remise en cause des droits d’auteur des journalistes s’annonce avant tout destructrice d’emplois et va à l’encontre d’une information pluraliste et de qualité. C’est une porte ouverte sur la parole unique, la pensée unique. C’est un enjeu qui relève de la démocratie.
· L’abolition de la plupart des « contraintes » que leur impose encore le statut des journalistes. Que ce soit la clause de conscience, la cause de cession, les prérogatives de la commission arbitrale, ou les réserves de la convention collective qui empêchent de transformer les journalistes en bêtes de somme multimédia, adaptables, taillables et corvéables à merci. A l’inverse, pas question de parler de la reconnaissance des équipes rédactionnelles, proposée par le SNJ en 2006, et reprise depuis par la plupart des organisations syndicales et associations de journalistes : l’idée même a été unanimement rejetée par l’ensemble des patrons siégeant dans l’un des groupes, qui estiment que la ligne éditoriale et la nomination des responsables des rédactions relève de leur droit divin.
· La multiplication des aides à la presse (aides directes, exonérations fiscales, TVA réduite), pour faire financer par le contribuable les investissements des entreprises, notamment dans le multimédia. Le traitement de la crise par un chèque aux patrons, on connaît déjà !
· L’assouplissement des lois anticoncentrations, même si les débats au sein des Etats généraux ont montré que, finalement, ces lois n’avaient jamais empêché et n’empêchent toujours pas grand-chose. Le SNJ est bien placé pour le savoir, lui qui a, par le passé, lutté pendant des années – en vain – contre la constitution de l’empire de Robert Hersant dans le mépris le plus total des ordonnances de 1944. Comme il n’a cessé de dénoncer, beaucoup plus récemment, les nouvelles concentrations ayant chamboulé le paysage de la presse régionale. Mais la promesse sarkozienne est là. Et elle pourrait s’attacher, malgré le constat des commissions, à satisfaire l’ambition de certains amis du président qui aimeraient cumuler une majorité de parts dans des quotidiens et des chaînes de télé et radios nationales, plutôt que revenir à une presse pluraliste qui offrirait au citoyen le choix de ses sources d’information.
La liste n’est pas exhaustive et s’il y a aussi peu de représentants des salariés acceptés à la table des Etats généraux, c’est peut-être aussi parce que le nombre des lettres patronales au Père Noël élyséen et la teneur de certaines commencent à friser l’indécence. Raison de plus pour que le SNJ reste aux Etats généraux, y fasse entendre la voix de la profession et témoigne devant elle.
Sûrs d’eux et de la régression sociale qu’ils comptent obtenir, bien des patrons entretiennent un esprit de lutte des classes aux Etats généraux de la presse comme au sein même de leur entreprise. Le SNJ les met en garde : ils portent déjà la responsabilité d’une certaine démotivation qui envahit les rédactions et nuit à la qualité des contenus. Comme ils porteront la responsabilité du désordre social qui en résultera inévitablement si, au lieu d’améliorer le contenu des médias et l’image des entreprises de presse, les décisions prises à l’issue des Etats généraux les éloignaient un peu plus de leur mission d’informer et les décrédibilisaient davantage aux yeux de l’opinion.
Paris, le 28 novembre 2008"
20:47 Publié dans Kazetennerezh/journalisme, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalisme, presse, snj
13/10/2008
Journalistes : "Pour un meilleur respect de notre déontologie"
Résolution du Syndicat national des journalistes réuni en congrès au Havre du 9 au 11 octobre 2008.
"L’existence de dérapages médiatiques et de certaines pratiques journalistiques douteuses amène le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, à faire les propositions suivantes afin de retrouver la confiance du public par une meilleure observation de la déontologie de notre profession.
1. Les chartes des devoirs et droits des journalistes (SNJ, 1918 et 1938 ; Munich, 1971) doivent être insérées dans la convention collective nationale de travail des journalistes afin d’être opposables juridiquement aux parties.
2. L’indépendance rédactionnelle doit être assurée par la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle.
3. Si les journalistes doivent être comptables de leurs manquements à l’éthique professionnelle (voir dispositif ci-après), ce doit être également le cas de leurs employeurs. Ce devrait être l’un des critères d’attribution des aides de l’État à la presse.
4. Les compétences de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), organisme représentatif où siègent à parité journalistes et éditeurs, doivent être clairement élargies à la dimension éthique de la pratique journalistique. C’était d’ailleurs l’intention des promoteurs de la loi de 1935 instaurant la carte de presse, ainsi qu’en témoigne sans ambiguïté le rapport Brachart qui a précédé son adoption.
Lors de sa première demande de carte ou de son renouvellement, le journaliste devra s’engager sur l’honneur à respecter les principes professionnels contenus dans les chartes citées plus haut. Ainsi, en cas de manquement à ces principes, la Commission sera fondée à enquêter pour déterminer la chaîne des responsabilités, y compris hiérarchiques, et le cas échéant, à faire connaître publiquement ses conclusions.
A cette fin, la Commission pourrait s’autosaisir ou être saisie par des citoyens ou associations estimant qu’il y a eu manquement aux principes énoncés."
Résolution votée par le Congrès du SNJ, réuni au Havre, les 9, 10 et 11 octobre 2008.
13:29 Publié dans Kazetennerezh/journalisme, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalisme, déontologie, médias
07/10/2008
Journalisme : l'inquiétude de la Fédération européenne des journalistes
Les "Etats généraux de la presse écrite" sont actuellement réunis à l'initiative de la présidence de la République française : la Fédération européenne des journalistes, dont fait partie le Syndicat national des journaliste (j'en suis membre), s'inquiète des propositions de N. Sarkozy:
"La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes, s'inquiète de certaines propositions émises par le président Nicolas Sarkozy lors du lancement des Etats généraux de la presse écrite réclamés depuis des années par les syndicats de journalistes français.
« Nous sommes étonnés par certaines contradictions dans le discours de M. Sarkozy », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König. « Comment à la fois affirmer, à juste titre, que "la presse n'est pas et ne sera jamais un produit comme un autre", et plaider en même temps pour un assouplissement des règles de concentration des médias? Comment déplorer la ?paupérisation des contenus' et mettre en question les droits d'auteurs des journalistes lors de réutilisations de leurs articles ? ».
M. Sarkozy a invité les Etats Généraux à se « documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui sont comparables » à la France. La FEJ est dores et déjà en mesure de confirmer que la plupart des pays d'Europe occidentale ne laissent pas les médias « aux seules forces du marché ». Même si aucune réglementation européenne ne le prévoit, il existe des limites à la concentration de la propriété, selon différents critères de marché, d'audience ou de publicité, dans plusieurs pays d'Europe.
Ce n'est pas en accroissant les concentrations en France que l'on favorisera l'accès des groupes de presse hexagonaux à l'étranger, ce qui semble être une des préoccupation majeures de M. Sarkozy, note la FEJ, qui s'étonne également de l'omniprésence des patrons de presse dans la conduites des travaux de ces Etats Généraux.
Alors que la réforme de l'audiovisuel public, très contestée par les syndicats et le personnel, va être examinée à l'Assemblée nationale, le Président Sarkozy ouvre un second chantier d'envergure avec ces Etats généraux de la presse écrite qui pour la FEJ ne doivent pas être un simulacre de discussions, ni ouvrir la voie à un mise en cause du pluralisme ou encore à une atteinte aux droits des journalistes.
"Nous attirons l'attention des participants sur les risques que soulèvent certaine propositions, alors que le journalisme traverse une crise d'identité avec la banalisation des blogs et du contenu généré par les utilisateurs. Le journalisme de qualité en France est en jeu. », a indiqué le président de la FEJ.
Une uniformisation de la presse sous tutelle de super grands groupes de presse avec la rentabilité comme objectif constitue un risque grave pour la démocratie, notamment au moment où la crise financière mondiale mériterait d'autres propositions.
La FIJ et la FEJ vont saisir l'occasion des travaux des Etats Généraux et de la présidence française de l'UE pour demander à être reçus par le chef de l'Etat français et lui faire part des inquiétudes de la FEJ et de la FIJ ainsi que des syndicats français.
Les syndicats membres de la FEJ en France sont le SNJ, le SNJ-CGT et la F3C-CFDT."
http://www.etatsgenerauxdelapresse.fr/accueil/
Pour plus d’informations: +32 2 235 22 00
La FEJ représente plus de 250.000 journalistes dans plus de 30 pays européens.