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11/11/2007

Education : disparités internationales

Extrait de la dernière livraison du Cahier pédagogique, concernant l'nvestissement des Etats dans l'éducation :

"Aucun pays réellement désireux d'atteindre les objectifs de l'Éducation pour tous ne devrait voir son action entravée par le manque de ressources". C'est ce que la Communauté internationale a promis en 2000 lors du Forum mondial sur l'éducation. Sept ans plus tard, le Recueil de données mondiales sur l'éducation de l'Unesco montre que l'effort éducatif se heurte souvent sur le manque de ressources.

Le Recueil met en évidence les énormes inégalités dans l'investissement éducatif. Ainsi alors que les pays développés consacrent plus de 5% de leur Produit intérieur brut à l'éducation, les pays d'Asie centrale et orientale dépensent moins de 3%. " Les gouvernements consacrant beaucoup d'argent à l'éducation y affectent huit à vingt fois plus d'argent, en termes relatifs, que les pays qui investissent le moins dans ce secteur.

Guinée Equatoriale : 0,6 % des dépenses publiques
Onze pays affichent ainsi des dépenses publiques en éducation qui ne dépassent pas 2 % du PIB. Il s'agit, pour les États arabes, des Émirats arabes unis (1,3 %) et du Qatar (1,6 %), pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, de l'Indonésie (0,9 %) et du Cambodge (1,9 %), de la République dominicaine (1,8 %) et des Bermudes (1,9 %) pour les Caraïbes et enfin, de la Guinée équatoriale (0,6 %), du Cameroun (1,8 %), de la Zambie (2,0 %), de la Gambie (2,0 %) et de la Guinée (2,0 %) pour l'Afrique subsaharienne" (celle-ci dépense en moyenne 4,5%).

A ces inégalités relatives s'ajoutent les écarts absolus. Qui sait par exemple que le budget de l'éducation français est supérieur aux dépenses d'éducation de tous les pays d'Afrique subsaharienne ? " C'est au Congo, en Guyane et à Sainte-Lucie que la situation est la plus dramatique. En termes réels, les dépenses d'éducation ont en effet diminué d'un tiers par rapport à 1999".

Erythrée : la moitié des enfants non scolarisés
Enfin le rapport montre les inégalités internes. Par exemple en Erythrée la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et ne bénéficient pas de ces dépenses. En Inde la majorité des enfants a accès à l'enseignement primaire peu coûteux mais est exclue des niveaux supérieurs qui consomment un fort pourcentage des ressources."
Rapport Unesco
http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2007/GED2007_FR.pdf

27/10/2007

Journée de la langue bretonne en Pays d'Auray : plus de 550 participants... sans compter les internautes !

f9f4de5be294d13d4ae4a27e7b71b97e.jpgCommuniqué de l'association Sten Kidna-Komzomp asampl, d'Auray, après la Journée de la langue bretonne, Devezh ar brezhoneg e Bro An Alré, qui a eu lieu vendredi dernier.

""Bugaleaj nevez" : c'est cette chanson que les enfants des écoles bilingues primaires du Pays d'Auray ont chanté en choeur avec Gilles Servat, vendredi matin, salle Emeraude, à Locoal-Mendon. 400 enfants, et quelques dizaines d'adultes, entouraient le chanteur, très ému. Gilles Servat évoque, justement, dans cette chanson qu'il a écrite, la "nouvelle enfance" de la langue bretonne. Et cette nouvelle enfance s'est exprimée autour de lui et avec lui, vendredi matin.
 

Montrer la dynamique de la langue bretonne en pays d'Auray : tel était le but de cette journée de la langue bretonne (Devezh ar brezhoneg), co-organisée par Douar Alré, Kerlenn Sten Kidna (Auray), Ar Vammenn (Locoal-Mendon), avec le soutien des enseignants et parents des écoles bilingues du pays d'Auray. La matinée a été consacrée aux enfants des écoles primaires et maternelles. L'école publique bilingue de Brec'h, ainsi que l'école Diwan d'Auray ont pris part, comme six des sept établissements bilingues privés du pays : Locoal-Mendon, Pluvigner, Pluneret, Mériadec, Sainte-Anne d'Auray et Plumergat.

bf89e93daaacfc2097d6c0f7aec27ed9.jpgDes tontons qui yoyottent et un bal breton
Les enfants ont tout d'abord assisté au spectacle des Tonton Yoyo, clowns qui, outre le breton, ont aussi distillé du français, de l'allemand, de l'italien et de l'espagnol dans leur spectacle... Puis vint le temps des chants communs, appris en classes : Korriganed pour les plus petits, Bugaleaj nevez pour les plus grands. Après la pause, la chanteuse Catherine Pasco a mené un bal breton, alternant le chant dans la danse et l'animation à l'accordéon depuis la scène. Trois quart d'heure de danses collectives et de chants à répondre : c'est aussi comme cela que l'on apprend à compter et à nommer les parties du corps tout en faisant un peu de sport...
 
Le soleil d'automne a permis à une partie des enfants de pique-niquer dehors tandis que les collégiens arrivaient sur le lieu de rendez-vous de la randonnée guidée en breton par Jean-Paul Rieux et Alain Le Buhé, qui partait de la chapelle Sainte-Marguerite en Locoal-Mendon. 80 adolescents des filières bilingues des collèges et lycée de Sainte Anne d'Auray et Nôtre Dame Le Ménimur (privés) et Kerfontaine, en Pluneret (public) ont visité une partie de la ria d'Etel tout en écoutant les explications historiques et géographiques de Jean-Paul Rieux : une leçon d'histoire (et de langues) à mettre en valeur en classe après les vacances. Là aussi, quelques adultes participaient à la promenades, destinée en priorité aux collégiens.

fc08ab18d981d1fcd4dea3c96e3e4071.jpgUn bar qui devient studio de télévision
La soirée était plutôt tournée vers les adultes. Douar Alré a invité Webnoz, émission de télévision en breton sur internet. Dès 11 h du matin les techniciens ont commencé à s'installer dans le Bar breton, au centre-bourg de Brec'h, qui est, progressivement, devenu un studio de télévision avec régie, caméras, spots, fils électriques partout, maquillage obligatoire pour les invités... Depuis plusieurs semaines l'équipe de Webnoz, aidée par les bénévoles de Sten Kidna, mettait en place le programme : débat à propos de la chèreté de l'immobilier sur la côte morbihannaise, sketchs, musique, rubriques diverses.
 
3afd7977cde9cd6b2c39e61df4b3d78b.jpg Alain Le Buhé, maire adjoint de Locoal-Mendon, Corentin Hilly, maire de Ploeren, Guigner Le Hénanff, maire de Pluvigner, et d'autres invités ont répondu aux questions du présentateur, Lionel Buannic. Les élus ont contré les critiques qui leur ont été faites de ne pas avoir anticipé la flambée de l'immobilier en répondant, notamment, que dehabitants, parfois, font pression sur leurs élus pour que les terrains soient classés constructibles afin d'en augmenter le prix. Certaines communes réalisent du logement social, des réserves foncières, encore faut-il qu'elles trouvent des terrains à acheter, t-ils souligné... Deux reportages ont montré les situations à Pluvigner et Saint-Philibert. Deux autres intervenants ont raconté leurs difficulté de jeunes salariés à trouver des terrains accessibles sans avoir à s'endetter pour trente ans. Le présentateur a fait état de terrains pouvant aller jusqu'à 900 euros le mètre carré à La Trinté-sur-Mer.


Des livres et des chanteuses
Le pays change, la langue bretonne évolue elle-aussi avec les nouvelles générations : des enfants de l'école Diwan d'Auray ont participé à l'émission en présentant des livres en breton nouvellement édité tandis que deux adultes, Christian Le Meut et Alan Monfort, présentaient des publications destinées plutôt aux adultes : la revue alréenne An Dasson pour le premier (elle est consacrée au voyage à New-York de la Kevrenn Alré à travers deux témoignages bilingues); un nouveau dictionnaire de breton vannetais et le second album de Gaston Lagaffe traduit en breton pour le second.
 
Chaque séquence était ponctuée par les chants des Triorezed qui, comme leur nom ne l'indique pas, sont quatre. Elles étaient accampagnées des trois musiciens et ont interprétées de très beaux chants du répertoire alréen. La soirée s'est poursuivie en sketchs. Kerlenn Sten Kidna organise un concours de sketchs en breton, Sketchnoz, le vendredi 9 novembre prochain à Pluvigner. L'équipe de Webnoz les avait donc sollicités pour présenter deux sketchs lors de l'émission. C'est ainsi que les spectateurs et internautes, purent assister à un entretien d'embauche un peu spécial ainsi qu'à l'arrivée... du Père Noël ! Celui-ci, pour "gagner plus" avait décidé d'instaurer une seconde tournée de cadeaux le 26 octobre... Pas de chance, il dut passer un test ADN pour entrer dans le pays... Test qui révéla qu'il n'était pas le fils de Saint-Nicolas, comme il le croyait, mais celui de Saint Cocacola ! Un café-théâtre en breton prometteur.

15.000 connections
Webnoz est réalisée en direct, une fois par mois, d'un lieu différent en Bretagne. Diffusée sur internet (site Brezhoweb, notamment) elle est vue par plusieurs milliers d'internautes à travers le monde : 15.000 visites pour les premières émissions réalisées il y a un an. L'émission d'Auray restera, comme les autres, sur le net pendant un an.
 
Pour l'association Sten Kidna, co-organisatrice de cette journée, le bilan est très satisfaisant."

21/10/2007

Education : inégalité et ségrégation...

Je sais, c'est dimanche, il n'y a pas école, mais quelques considérations sur l'Education nationale française ne font pas de mal pour autant; elles sont livrés par le Café pédagogique :

"L'OCDE juge le système éducatif français trop inégalitaire : en progrès mais socialement injuste. C'est ainsi que l'on pourrait résumer l'analyse faite par l'Ocde sur le système éducatif français dans la publication "Regards sur l'éducation" de l'OCDE.

L'organisation montre les progrès accomplis en France : la proportion de titulaires d'un diplôme de fin de second cycle du secondaire est passée de 60 à 80%  si l'on compare les 25-34 ans aux 45-54 ans. Pour les diplômes du supérieur on est passé de 30 à 40%.

Pour autant le système a ses points faibles. Ainsi la France, avec l'Allemagne, l'Autriche et le Portugal, se distingue par la faible proportion de jeunes de milieu défavorisé qui suit des études supérieures. C'est aussi un des pays où l'écart est le plus fort  entre autochtones et descendants de l'immigration pour le niveau scolaire. Alors que certains pays de l'OCDE ne font aucune différence de niveau entre les jeunes (comme l'Australie ou le Canada), la France se distingue par un écart de 20 points  entre ces deux catégories. C'est aussi un des pays où les élèves ont le moins d'ambition scolaire.

Sur le terrain budgétaire, les chiffres de "Regards sur l'éducation" montrent que la France connaît une croissance plus lente de ses dépenses d'éducation que la plupart de ses voisins. En effet les salaires des enseignants  sont nettement inférieurs à la moyenne de l'Ocde,le ratio prof / élèves plus élevé.(...)".

La ségrégation ethnique, premier cancer de l'Ecole française ?
"Une étude plus fine, comme celle que G. Felouzis a mené dans l'académie de Bordeaux , aurait sans doute révélé que ces inégalités s'accompagnent d'une ségrégation marquée pour certaines communautés. A Bordeaux, il a mis en évidence la ségrégation montante entre les établissements de l'agglomération. 10% des établissements scolarisaient 40% des enfants d'origine maghrébine. "Certains collèges sont de vrais ghettos scolaires comme leur quartiers d'implantation". Les établissements les plus ségrégués scolarisent entre 3 et 5 fois plus d'élèves allochtones que la moyenne et entre 2 et 3 fois plus d'élèves socialement défavorisés. Ce qui amène Felouzis et Joëlle Perroton à affirmer , dans "Améliorer l'école, PUF 2006,  que "le critère le plus déterminant dans la mise à l'écart de certains élèves est le critère ethnique" et à parler de "véritables ghettos scolaires".

Or certains pays de l'OCDE ne produisent aucune différence de niveau entre les jeunes autochtones et allochtones (comme l'Australie ou le Canada). Ce dernier pays affiche également des résultats bien meilleurs pour l'ensemble des élèves que les notres. Ce qui montre que le lien entre immigration et baisse de niveau n'est pas une fatalité.

C'est dire que l'Education nationale a aussi sa part de responsabilité dans cette situation, même si la ségrégation urbaine joue un rôle essentiel. Parmi les facteurs identifiés, il y a d'abord le processus de nomination des enseignants qui poussent les moins expérimentés à intervenir dans ces établissements.  Les politiques d'établissement jouent aussi un rôle. "Elles construisent souvent des filières d'excellence qui sont centrées sur des critères scolaires mais qui de fait renforcent la ségrégation" expliquait G Felouzis dans un article donné au Café. Au-delà c'est toute la politique de soutien scolaire qui est à adapter à ces élèves, particulièrement la place faite à leur langue dans l'Ecole.

Source : Regards sur l'éducation 2007 et le café pédagogique - article de G. Felouzis dans le Café
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/Page...

18/09/2007

Alain Rey :"Valoriser la culture régionale"

Petite citation du linguiste Alain Rey trouvée sur le site Evene (trugarez da zDiwan Breizh) :

"Si vous deviez donner des consignes à un nouveau ministre de l’Education ?

Mes conseils, ce serait de chercher partout le bilinguisme, de valoriser la culture régionale. Les langues régionales ont été combattues, certaines ont été écrasées, d’autres ont résisté mais elles ont toutes été mises à mal par le système éducatif. Leur image s’améliore, paradoxalement c’est aussi maintenant qu’elles n’existent presque plus… Le problème en France, c’est que la langue maternelle est considérée comme négative. Il faudrait faire des cours en partie en basque, en partie en catalan, etc., sans négliger le français évidemment. Il serait tout à fait normal qu’à Nice, il y ait plus de gens qui fassent de l’italien qu’à Strasbourg, or on fait tous de l’anglais. C’est une uniformisation pratique, mais on pourrait faire comme les Suédois, qui apprennent en suédois et en anglais à partir d’un certain âge. Ma conviction, c’est que s’il y avait un bon enseignement de l’italien en Corse, le corse en serait renforcé."

http://www.evene.fr/celebre/actualite/interview-alain-rey... 

06/08/2007

Re hir, ar vakansoù hir ? Trop grandes, les grandes vacances ?

Re hir eo ar vakansoù-hañv, eme Gabriel Cohn Bendit, bet savet getan ul lise mod-nevez e Sant Nazer... Ha d'ho sonj-c'hwi ?

Trop longues, les grandes vacances, pense Gabriel Cohn Bendit,  fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire... Et quel est votre avis à vous ? 

http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/ca_vous_parle/l... 

05/07/2007

Ecoles bilingues : bons résultats et inquiétudes

L'association Div Yezh ("deux langues", parents d'élèves des écoles bilingues publiques), dans un communiqué, se félicite des résultats des élèves issus de cette filière au Bac et s'inquiète des projets du ministre Darcos : 

"Div Yezh  se félicite des 100 % de réussite des élèves des filières bilingues publiques au baccalauréat mais s’inquiète des projets du ministère de l’Education Nationale.

Les sections bilingues publiques des lycées de Lannion, Lanester, Rennes et Landerneau présentaient des candidats au Baccalauréat. Tous les élèves présentés ont été reçus et les 2/3 d’entre eux ont obtenu une mention. Ces résultats confirment ce qui a déjà été observé dans de nombreux pays : l’enseignement bilingue est une aide au développement des capacités intellectuelles et plus généralement au développement global des enfants. Ces résultats prouvent aussi l’excellence de l’enseignement public qui sait être  performant et novateur quand il s’en donne les moyens.

Pourtant, le ministère s’apprête à redéfinir des niveaux de compétences pour les enfants des filières bilingues, en particulier en fin de CM2*. Le choix actuel du ministère se porterait sur le niveau européen A2 qui est notoirement insuffisant pour des filières bilingues.
Les résultats obtenus lors des évaluations en breton de 2003 montrent que les élèves bilingues de CM2 avaient, pour la plus grande majorité, un niveau moyen B2, résultats attendus en application de la circulaire de 2001 qui précisait : « À la fin du CM2, les compétences seront du même ordre, sinon de la même ampleur, que celles acquises en français ». Cela correspond environ au niveau B2. Alors pourquoi cette volonté de réduire, sans raison,  les objectifs d’un enseignement performant, moderne et tellement bénéfique pour les enfants ? "

* Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos s’apprête à prendre un arrêté fixant les objectifs en langues régionales.

www.div-yezh.org 

28/03/2007

Identité nationale, Jaurès et les langues régionales

 Il est beaucoup question d'identité nationale ces temps-ci dans la campagne électorale, ainsi que de Jaurès, dont la mémoire est sollicitée tant à gauche qu'à droite. Je m'autorise donc à rééditer les deux notes suivantes rappelant que Jean Jaurès parlait l'occitan (même s'il n'utilisait pas ce terme pour désigner la langue dans laquelle il faisait une partie de ses discours), et qu'il était favorable à l'enseignement des langues dites régionales :

"Suite à la note parue sur Jaurès (ci-dessous), qui a suscité plusieurs commentaires, un internaute a remis au jour une citation de Jaurès trouvée dans le livre "Comment peut-on être Breton ?", de Morvan Lebesque (pp. 99 et 100). Le célèbre homme politique socialiste s'y déclare pour un enseignement des langues régionales à l'école, qu'il argumente ainsi dans la Revue de l'enseignement primaire du 11 octobre 1911*.

"Quand j'interrogeais les enfants basques jouant sur la plage de Saint-Jean de Luz, ils avaient le plus grand plaisir à me nommer dans leur langue le ciel, la mer, le sable, les parties du corps humain, les objets familiers. Mais ils n'avaient pas la moindre idée de sa structure et, quoique plusieurs d'entre eux fussent de bons élèves de nos écoles laïques, ils n'avaient jamais songé à appliquer au langage antique et original qu'ils parlaient dès l'enfance les procédés d'analyse qu'ils sont habitués à appliquer à la langue française. C'est évidemment que leurs maîtres ne les y avaient point invités. Pourquoi celà, et d'où vient ce délaissement ? Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de l'une par l'autre ? Il n'y a pas de meilleur exercice pour l'esprit que ces comparaisons (...). L'esprit devient plus sensible à la beauté d'une langue par comparaison avec une autre langue, il saisit mieux le caractère propre de chacune, l'originalité de sa syntaxe, la logique intérieure qui en commande toutes les parties et qui lui assure une sorte d'unité organique. Ce qui est vrai du basque est vrai du breton. Ce serait une éducation de force et de souplesse pour les jeunes esprits..."

* Cité dans Le Peuple breton en 1964 lui-même repris par M. Lebesque.

02/03/2007

Ecole : faut-il noter les enfants à la cantine ?

Beaucoup d’enfants mangent à la cantine, et certains adultes aussi, dans les cantines d’entreprises... Il ne faut plus trop dire cantines, d’ailleurs, mais “restaurant scolaire”, ça fait mieux mais la nourriture n’y est pas meilleure pour autant. J’ai beaucoup mangé à la cantine dire ma scolarité, et je me souviens même avoir manifesté, lycéen, contre la piètre qualité des repas servis à la cantine du lycée Colbert de Lorient. C’était il y a 25 et je ne sais pas si cela a changé du point de vue de la qualité de la nourriture...Mais il y a d’autres choses, qui changent.

Il y a peu Charlotte, huit ans, scolarisée dans une école du pays de Lorient, est revenue de l’école avec une innovation à faire signer à ses parents. Il s’agit du “Carnet de route du restaurant scolaire année 2006-2007”. L’équipe de la cantine, pardon, l’équipe du restaurant scolaire, a mis en place un carnet de liaison avec les parents.  Une page y précise les “règles de vie” : pourquoi pas ? Mais une des règles, par exemple, dit “Je goûte de tout (au moins une cuillérée) pour connaître de nouveaux aliments et être en forme pour le reste de la journée”. Je me demande ce qu’ont à voir le fait de goûter à tout et celui d’être en forme. Et puis, précise Charlotte, dans ce restaurant scolaire, on force les enfants à goûter, ce qui n’est pas forcément indiqué si on veut développer leur curiosité gustative...

Sous le regard des adultes...
Mais ce “carnet de route” ne se limite pas à une série de “règles de vie” qui ressemblent fort à une série d’ordres. Ce carnet est aussi un carnet de notes. Il y a aussi deux pages destinées à noter le “comportement de votre enfant au restaurant scolaire” avec des  observations, un “bilan annuel” et des notes, chaque trimestre, concernant la politesse, le respect des camarades, le respect des adultes, le partage et la “tenue à table”. Ce dernier critère se décline en choses précises :”mange proprement” ou “ne crie pas”. Les notes ne sont pas sur 20 mais exprimés à travers de petites icônes qui rient si la note est bonne, ou qui font la gueule si la note est mauvaise...

Les enfants à l’école sont constamment sous le regard et le jugement des adultes. Mais, en classe, ce sont leurs apprentissages, leurs progressions qui sont appréciés, leur travail, en quelque sorte, et pas leur personne. Si un enfant n’est pas propre en classe, cela figure-t-il sur une carnet de notes quelconque ? A priori, si je me souviens bien, cela se gère entre les parents et les instituteurs, voire les assistantes maternelles. Mais grâce au joli “carnet de route” imaginé dans cette école du pays de Lorient, cela risque d’être écrit noir sur blanc... Et par qui ? Et pour quoi faire ? Les personnes qui s’occupent des enfants à la cantine n’ont pas de formation pédagogique et n’ont pas vocation à intervenir dans ce domaine ni à juger le comportement de l’enfant.

D'autres idées ?
Le temps de la cantine, s’il est obligatoire pour les enfants inscrits, n’est pas un temps de classe... Pourquoi, là encore, instituer des notes qui figurent sur un carnet ? Dans un pays pas si lointain, la Finlande, les élèves ne commencent à être notés par les adultes qu’à partir de l’âge de 9 ans... Y-a-t-il besoin de noter les enfants partout et tout le temps ? Et si quels critères ? Ici, roter à table est considéré comme sale, ailleurs c’est normal, et même signe d’avoir bien mangé...

Travailler dans un restaurant scolaire n’est certainement pas chose facile : il y a le bruit, les enfants qui se chamaillent, ceux qui refusent, de manger, etc. Mais est-ce en instituant un carnet de note pour ce moment là qu’on règlera les difficultés ? Ne faudrait-il pas plus de personnel pour s’occuper des enfants, des salles plus petites et mieux insonorisées, un environnement plus agréable ?  Une meilleure formation pour les personnes chargées de ce travail et, peut-être, parfois... Une meilleure nourriture ? Et pourquoi ne pas réunir régulièrement les enfants pour échanger avec eux sur ce qui se passe à la cantine ? Les règles de fonctionnement peuvent aussi être conçues avec les enfants, voire même évoluer dans l’année...

Le but de l’école est de faire des enfants des adultes responsables capables de prendre part à la vie démocratique de leur cité et de leur pays. A trop vouloir gendarmer les enfants, à les noter et les juger partout et tout le temps, on risque fort d’en faire des adultes peureux et soumis à l’autorité.

Des moutons... Mais des citoyens ?

Christian Le Meut 

Deskadurezh : notiñ ar vugale er gantinenn ?

N’eus ket pell zo, Charlotte zo daet en dro d’ar ger get un dra nevez : karnet hent ar restaorant skol, da lâret eo e galleg, le “carnet de route du restaurant scolaire”... Charlotte, eizh vloaz,  a zo e chom e Bro An Oriant.

An dud a laboura barzh kantinenn skol Charlotte o deus lakaet en o fenn sevel ur c’harnet evit ar vugale a chom da zebriñ...
Barzh ur bajenn a zo bet skrivet reolennoù da respetiñ barzh ar gantinenn, digarezit, barzh ar “restaurant scolaire” evel ma vez laret bremañ, mar plij ganeoc’h. Mechal mard eo gwelloc’h ar boued get an anv-se, “restaurant scolaire”, met n’eo ket sur. Reolennoù a vez ret evit beviñ holl asambles, sur awlac'h. Met un nebeut a zo souezhus barzh al listenn bet roet da Charlotte; da skouer : “Tañva a rin razh ar pezh a vo kinniget din, ul loaiad da nebeutañ, evit anavezout  boued nevez ha bout yalc’h e-pad an devezh war lerc’h”. Tañva n’eo dalv ket kavout mat na vout yalc’h... Ha petra vez graet get ar vugale ha ne faota ket dezhe debriñ, pe d’ar re a gav donjerus boued man boued : forset vezont da zebriñ memestra hervez ar pezh deus lâret Charlotte...

Notet noz ha deiz ? 
Met estroc’h evit reolennoù a zo barzh “karnet hent ar preti skol”. Notennoù zo ivez. Div bajenn evit notiñ, pep tri miz, emzalc’h ar vugale er gantinenn. Ar c’hrouadur a vo notet hervez e emzalc'h er gantinenn, mard eo bet doujus e keñver e gamaraded hag e keñver ar  re vras; mard en deus partajet mat ar boued ha ranket an traoù; mard eo bet prop e tebriñ, ha c’hoazh ha c’hoazh... N’eo ket bet lakaet notennoù get sifroù dre ugent, met dre tresadennoù : ur penn a vousc’hoarzh mard eo bet mat an traoù get ar c’hrouadur, hag ur penn fall mard eo bet fall an traoù...

Barzh ar c’hlas, ar vugale a vez notet dija, ha barnet bemdez; met notet ha barnet dre ar pezh a vez graet gete, dre al labour hag ar strivoù graet gete; mard o deus komprenet pe pas, mard o deus desket traoù pe pas. Ma n’eo ket prop ur c’hrouadur er c’hlas ne vo ket lakaet barz e garnet notennoù  : gwelet vo etre e dud hag e vestr skol... Hag ar vugale a vez notet get ar vistri skol, “kelennerion ar skolioù” a vez graet anezhe bremañ hag ar re-se a zo, sanset, tud a vicher, tud o deus studiet ar bedagogiezh; ar pezh n’eo ket gwir evit ar re a zo e labourat barzh ar c’hantinoù.

Sevel reolennoù get ar vugale 
Stard eo labourat barzh ur gantinenn, surawalc’h. Trouz zo, bugale a huch, reou all ne faota ket debriñ pe a sko war o amezeion, ha me oar me... Afer zo a sevel kantinoù bihan evit nompass lakaat re a vugale asambles, da skouer. Met, d’am sonj, notiñ ar vugale hervez ar pezh a vez graet gete er gantinenn a zo un ide fall.Gwelloc’h vehe tolpin ar vugale, komz gete evit goueit penaos a bas an traoù er gantinenn; sevel reolennoù gete, tamm ha tamm. Mod-se ‘vez desket ivez an demokratelezh : e lakaat ar vugale da sevel lezennoù evit o buhez pemdeziek barzh ar c’hlass, barzh porzh ar skol, barzh ar gantinenn. N’int ket sot, ar vugale : gallout a reont en em sonjal ivez, selaoù ha kompreiñ ar re all... Ha ni, ar re vras, goulennet vez geneomp d’ar vugale bout doujus en hor c’henver met doujet ‘vez ar vugale genomp ?  

E lakaat reolonnoù, lezennoù, notennoù partout, e varniñ ar vugale noz ha deiz; da vintin, da greizteiz ha d’enderv, ne vo ket savet mod-se geneomp-ni tud eurus ha sitoianed prest da gemer pezh barzh buhez ar vro. Met denved, ne laran ket...

Christian Le Meut

17/02/2007

Foot : ne tirez pas sur le maillot !

medium_foot165.2.jpgJ’ai deux copains qui jouent au foot : Malo, douze ans, et son frère Simon, dix ans. Le foot est un jeu, mais un jeu qui peut être pris très au sérieux par les enfants, et par les adultes aussi. Les enfants participent à des championnats et affrontent d’autres équipes chaque week-end. Justement, l’équipe de Simon est en tête de son championnat, alors que celle de Malo, l’aîné,  est plutôt en queue.

Malo et Simon sont les deux fils d’un couple d’amis. Nous nous sommes vus récemment et la conversation est venue sur le terrain du football... Les deux garçons avaient l’air très contents de leur sport, et les parents satisfaits de voir leurs rejetons épanouis... L’âiné  cependant n’avait pas l’air complètement satisfait : “L’entraîneur nous dit de tirer sur le maillot des joueurs de l’équipe adverse”; et la maman de préciser : “L’entraîneur est quelqu’un de bien mais on n’est pas trop d’accord avec ça”...

J’ai quelques fois l’occasion d’apercevoir du football professionnel à la télévision et il me semble qu’à ce niveau-là aussi, on voit beaucoup de joueurs tirer sur les maillots de leurs adversaires, ce qui est défendu mais largement pratiqué et pas toujours sanctionné...C’est un mauvais pli, une mauvaise habitude qu’ont pris les joueurs mais il semble que le problème vienne de loin si les entraîneurs eux-mêmes incitent les enfants de dix ans à tirer sur les maillots adverses alors que c’est interdit. Ils incitent donc à tricher. Imaginons un maître d’école qui dirait à ses élèves élèves : “Si vous ne savez pas, trichez sur votre voisin...” On n’a, à ma connaissance, jamais vu cela dans une école mais dans les clubs de football cela se fait, manifestement...

Quel est le but du sport ? 
Quel est le but du sport en général et du foot en particulier ? Se sentir bien dans son corps, développer ses capacités physiques, apprendre à jouer ensemble... Chercher ensemble à pratiquer le mieux possible son sport pour se faire plaisir et gagner le match : mais compétition ne signifie pas tricherie. Gagner en développant ses qualités propres, son sens tactique, son intelligence de jeu collective, tel est le but. Il n’est pas de tricher en empêchant l’équipe adverse de jouer son jeu. Au contraire, en laissant jouer l’équipe adverse on apprend à la contrer et l’on développe ainsi ses qualités de défense et d’attaque.

Beaucoup de gens croient, manifestement, que le but du sport de compétition est de gagner à tous prix et par tous les moyens. D’être en tête du classement, de vaincre voire d’écraser autrui. La fin justifie alors les moyens. En incitant les enfants à tricher on leur apprend également à ne pas respecter les autres, et à ne pas respecter les lois qui définissent comment jouer ensemble, comment vivre ensemble sur le terrain. Il ne faut pas s’étonner ensuite, de voir de plus en plus de tricherie sur les terrains de football, et en dehors des terrains de football.

Mais c’est à nous, adultes, de savoir quelles valeurs nous voulons concrètement apprendre à nos enfants : la tricherie ou le respect d’autrui ?
Christian Le Meut

28/11/2006

Nedeleg : c'hoarioù kenober e lec'h c'hoarioù nul ?

medium_NVA06131.3.jpgTostaad a ra gouelioù Nedeleg ha kavet vez kazi bemdez bremañ levrioù bruderezh, katalogoù, barzh hor bouestoù lizhiri, evit diskouez deomp c’hoarioù da brofañ d’ar vugale. Ha bep bloaz e wellan traoù un tammig souezhus er c’hatalogoù, memestra. Pajennoù zo evit ar merc’hed, d’un tu, hag evit ar baotred, d’un tu all; hag evit an daoù war lerc'h. Met penaos e vez dibabet an traoù evit ar merc’hed, hag an traoù evit ar baotred ?

Hervez katalogoù meus lennet, n’o deus ket droad ar merc’hed da lakaat gwiskamentoù Zorro, da vout merc’hed an tan, (pompierezed), da sevel traoù get Mecano, Playmobil pe Lego, pe da vout soudardezed (ar pezh n’eo ket grevus...)... Pas, an traou se 'zo nemet evit ar baotred ! Kement-se evit ar baotred : ar re se n’hellont ket hoarniñ o gwiskamantoù na pasein ar sunerezh, an aspiratour. Al labourioù se a zo evit ar merc’hed yuvank hepken, evel rezon.

An c’hoari gwellañ m’eus gwellet e barzh ar rolladoù evit ar merc’hed yaouank zo ur sunerez, un aspiratour, justawalc’h ! Na gwir eo : nul int, ar baotred, da labourat get ar mekanikoù se a ra re a drouz. D’am sonj un dra jenetik eo : daoulagad ar merc’hed a well gwelloc’h al loustoni, an huern, ar beultrenn, evit daoulagad ar baotred ! Se zo sur. Ha, neuze, gwelloc’h eo akoursiñ anezhi d’ober ar stall, ar menaj an abretañ ar gwellan; d’an oad a zaou vloaz lakoomp. Kar ar c’hoarioù se zo mekanikoù da vat, a sach an huenn, ar beultrenn... Unan a goust daou ugent euro : gwelloc’h vehe prenañ un aspirateur, ur sunerez gwir evit ar priz se ! Graet vo gwelloc’h al labour !



Hulk an distro !
C’hoarioù nul a zo bep bloaz. Gwellet m’boa, un nebeut bleadeù zo, ur c’hoari sot : “Daouarn an dra”, da lâret eo “Les mains de la chose”. “La chose” zo ur “superhero” mod Stadoù Unanet. Ur paotr tapet get n’ouzon ket petra, ha deuet da vout un den mein... Gwerzhet vez, hiriv an deiz, e zaouarn e stumm manegoù savet get plastik d’am sonj; tregont euro memestra. D’ober petra gete ? Skeiñ ar ar re all, el rezon.

Sonj meus bet, e wellet an c’hoari se, ag an c’hoari nullan m’boa gwellet evit ar baotred, hag a oa heñvel met nulloc’h c’hoazh : “Dornioù gigant Hulk”, da lâret eo “Les poings géants de Hulk”. Dornioù bras tre, livet e gwer (evel Hulk), a rae trouz pa ‘z e skoer gete war un dra bennak pe war un den bennak. Kar a-sen eo an dalc’h. Ar c’hoarioù se n’hellont ket servij nemet da skeiñ ar un den all : ha setu trouz er ger, etre breudeur ha c’hoarezed...

Pa oan krouadur, pell zo neuze, e sellen doc’h Hulk ar an tele. Ur rummad filmoùoa. E penn kentañ Hulk oa un den bihan, gwann met speredek bras, ur skiantour a laboure barzh ul laboratoire bennak. Ha setu eñ tapet get ur sort radioactivité. Ha kentizh ma veze graet un dra fall dezhan, pa oa fall ar subenn da skour, ar paotr oa kounnaret d’un taol, deuet e zaoulagad da vout ruz, e groc’henn glas , ha eñ da greskiñ en un taol kement a da vout ur gigant kreñv, met berpet jentil memestra... Souezhet oan berpet rak e zilhadoù oa troc’het, drailhet, met pas razh. Drailhet oa e roched hag e vragoù met just edan an daoulin. Ar gouris a zalc’he mat ! Ne greske ket an traoù d’an tu se ! Eurus awalc’h, peotramant e vehe bet noazh penn da benn Hulk. Kement da feukiñ ar vugale !

Emen emañ paseet an intron Nedeleg ?
Met deomp an dro koste Bro an tad Nedeleg, ruz hennezh... Kounnaret on e wellet ar c’hatalogoù savet getan bep bloaz. He, tad kozh Nedeleg, sonjoù kozh, sonjoù machist zo ganeoc’h ! Peus ket gwellet : chanch a ra ar bed, hag ar merc’hed n’int ket mui bremañ mitizhiond’ar baotred ! N’eus nemetoc’h evit lakaat ar merc’hed da c’hoari get un sunerez ! Ar baotred a c’hell c’hoari get sort benveg ivez ! Hiriv an deiz e vez gwellet ur bern gwased yaouank e fardan boued, hag a vourr fardan boued ouzhpenn, ha merc’hed a blij dezhe ar mekanik met ne vourront ket an aspiratourion. Met bon, bep Nedeleg e vez roet deomp levrioù bruderezh kozh o sonjoù, kozh o doare da ginnig an traoù. Labour an MLF n’eo ket echu, me lâr deoc’h. Ha petra ra an intron Nedeleg ? Petra a lâr anezhi d’he gwaz ? Sonjoù dibaseet, dilerc’hiet geti ivez ?

C'hoarioù kenober
Bez zo iwez c’hoarioù ne gaver ket e barz ar c’hatalogoù savet get tad Nedeleg. C’hoarioù kenober (kooperativel) e vez graet doc'hte, da skouer. N’eus ket, er c’hoarioù se, un den a enep un den all, met razh an tud a c’hoari asambles, a stroll, e klask tizhout ar pall asambles : lazhiñ an tan, pe donet a benn da saveteiñ loened a zo bet tapet get trafikourion, en Afrika, hag all. Gwerzhet vez ar c’hoarioù se get ur gevredigezh anvet Non-Violence Actualité (BP 241, 45202 Montargis cedex. Pellgomz : 02 38 93 67 22). Ur c’hatalog vez embannet gete bep bloaz, hag a goust pemp euro. Ul lec'hienn internet'zo ivez (sellit doc'h al liammoù).

Kement da brientiñ un Nedeleg a feson !
Christian Le Meut

Noël : et si on passait aux jeux coopératifs ?

Noël approche, et il y a peut-être autre chose à faire que d'offrir des jeux violents, crétins et (ou) machistes. Et pourquoi pas des jeux coopératifs (note de 2005 rééditée et réactualisée) ?

Noël approche et nos boîtes à lettres sont envahies de catalogues de jouets. Mais le contenu de ces catalogues me laisse parfois perplexe. Ainsi, dans la plupart, les jeux sont divisés entre jeux pour filles, d’une part, jeux pour garçons, d’autre part, et jeux mixtes enfin... Ainsi, si je suis bien la logique des concepteurs de ce type de catalogue, les filles ne s’habilleraient jamais en tenue de Zorro, elles ne joueraient pas aux pompières, ni aux Mécanos, Playmobil et autres Légo... Elles ne seraient pas soldates non plus, mais ça, c’est moins grave !
Quant aux garçons, les bienheureux, ils ne repassent pas les vêtements ni ne passent l’aspirateur, tâche exclusivement féminines comme de bien entendu... Ce partage des tâches doit être génétique : les yeux des femmes doivent mieux voir la poussière que les yeux des hommes, alors autant mettre des aspirateurs dans leurs mains dès l’âge de deux ans, histoire de mieux les habituer...

Pour les garçons, j’ai vu un jeu bien débile : “Les mains de la chose”. “La chose” est une espèce de super héros étasunien, un être humain transformé en homme de pierre suite à une accident quelconque. Il s’agit de deux gros poings que l’on enfile et avec lesquels on peut taper sur qui l’on veut. Ce jeu fait en plastique ou en mousse coûte près de 30 euro quand même. Il n’a qu’un intérêt pédagogique limité et son aspect ludique pose question également.

Hulk : un grand nerveux
Ce jeu m’en a rappelé un autre, très proche, que j’avais repéré il y a quelques années : “Les poings géants de Hulk”. Là, un rappel historique s’impose peut-être. Hulk est un personnage qui nous vient des Etats-Unis, créé probablement dans les années 60. Feuilletons, dessins animés, et même un film récent ont été réalisés sur ce monstre. En fait, il s’agit, si mon souvenir est bon, d’un chercheur plutôt malingre atteint par une sorte de radioactivité et qui se mue en monstre vert et très musclé quand quelque chose le contrarie. Si sa maman l’a privé de dessert, ou de télé, ou lorsque les émissions de sa radio préférée, Radio Bro Gwened bien sûr, s’arrêtent inopinément, il devient vert avec des yeux rouges, des muscles lui poussent de partout et il double de volume... Ce qui m’avait toujours surpris, enfant, c’était de voir Hulk partir en courant après sa transformation en monstre. Ses vêtements du haut explosaient sur sa nouvelle corpulence, et ceux du bas aussi, mais uniquement au dessous des genoux... Logiquement, le haut du pantalon, la ceinture et le caleçon auraient dû exploser aussi, mais non, de ce côté là, ça ne devait pas doubler de volume, car ça tenait bon !

Mais revenons-en à nos donc à nos poings géant de Hulk. Il s’agissait de deux gros poings verts que l’on enfile et qui font du bruit (il y a des piles dedans) quand on tape avec sur quelque chose ou quelqu’un ... Là encore, aucun intérêt, si ce n’est de disposer de gants de boxe pour taper sur la petite sœur ou le petit frère. Et quand les piles sont mortes, les gants ne font plus de bruits mais il reste les cris de ceux sur lesquels on tape. Un jeu géant, effectivement !

Macho, le Père Noël ?
Je suis toujours surpris de voir les vieux clichés sexistes que trimballent encore les catalogues de jeux pour enfants. Il est fini le temps où les femmes étaient confinées aux tâches de ménage. On trouve aujourd’hui, chez les jeunes adultes, des hommes qui adorent cuisiner, et beaucoup de femmes que passer l’aspirateur rebute... Mais quand donc le père Noël l’aura-t-il compris ? Il ne serait pas resté un peu machiste, le pépère ? Et la mère Noël, qu’est-ce qu’elle lui explique ? Le MLF a encore du boulot...

medium_NVA06131.2.jpgEt puis il est des jeux qui ne figurent pas sur les catalogues des grandes surfaces ni même sur ceux des magasins spécialisés. Il s’agit, par exemple, de jeux coopératifs. C’est-à-dire que les joueurs jouent ensemble dans un objectif commun plutôt que les uns contre les autres. Il s’agit d’éteindre un incendie, de récupérer des animaux capturer par des trafiquants en Afrique pour les remettre en liberté, de donner à manger aux animaux d’une ferme avant la tombée de la nuit, de sauver un espace naturel des mains des promoteurs, etc. Ces jeux sont diffusés par une association, Non-Violence Actualité, qui édite un catalogue (5 €) les présentant, et présentant aussi des ouvrages et des outils pédagogique sur la non-violence, la médiation, la résolution non-violente des conflits.

Son adresse est Non-violence actualité BP 241, 45202 Montargis cedex. Tél : 02 38 93 67 22. Le site internet est en lien direct. De quoi préparer un bon Noël !

Christian Le Meut