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15/06/2007

Antipub : un euro contre le déboulonneur

Le collectif des déboulonneurs organise des actions non-violentes contre l'invasion publicitaire. L'un de ses membres, François Vaillant, passait en procès le 11 mai et le verdict vient d'être prononcé. Voici le communiqué des Déboulonneurs :

"Ce 12 juin, le juge a reconnu François Vaillant coupable de dégradations légères commises à plusieurs reprises sur des panneaux publicitaires, mais il ne l’a condamné qu’à une amende symbolique de 1 € ! Pour avoir inscrit à Rouen le 22 juin et 23 décembre 2006, sur des panneaux publicitaires, à visage découvert et en plein jour, en présence chaque fois de plusieurs dizaines de militants antipub, des slogans comme « Nous, vous, des cibles ? » , « Pub = pollution », « Ici bientôt un arbre », « La pub fait dé-penser » (etc.) , François Vaillant, du Collectif des déboulonneurs de Rouen a comparu devant le Tribunal correctionnel de Rouen, le 11 mai 2007. Ce procès a donné lieu à près de trois heures de débats sur les dégâts causés par le système publicitaire : pollution visuelle, surconsommation débridée, surendettement, obésité, perte des valeurs… comme l’ont souligné les témoins Claude Got et François Boespflug…

La nécessité de l’action de désobéissance civile non-violente a été aussi longuement expliquée. Face à l’urgence environnementale et sanitaire, constatant que tous les recours ont été épuisés, et devant les limites de fonctionnement des canaux démocratiques, ce mode d’action est apparu légitime aux militants du Collectif des déboulonneurs pour alerter les pouvoirs publics et leur demander de prendre leur responsabilité. Devant une salle comble, ce 11 mai, le procureur de la République avait déjà provoqué la surprise en demandant pour le prévenu la dispense de peine.

Les politiques sollicités
Le 12 juin, le juge reconnaît François Vaillant coupable de dégradations légères et le condamne à une peine d’amende symbolique de 1 euro. Ce 12 juin, cette info passe déjà au J.T. de 19h de France3 Haute Normandie, pendant que l’AFP continuait à faire son travail. La désobéissance civile non-violente est ainsi prise en compte en tant qu’outil d’expression démocratique. Le Collectif des déboulonneurs souhaite que ce message soit clairement entendu par les responsables politiques, notamment par le Maire de Rouen qui n’a pas encore renoncé au projet de vélos JCDecaux en échange de 300 mètres carrés de pub supplémentaires. 

Il y a urgence à changer la loi de 1979 sur l’affichage publicitaire. Les désobéisseurs du Collectif des déboulonneurs sont au service du droit, voulant promouvoir un affichage commercial très limité et non agressif, avec des affiches de 50 x 70 cm maximum. Jusqu’à maintenant les hommes et femmes politiques sont restés trop longtemps silencieux sur le système publicitaire. La population exprime pourtant très majoritairement un ras-le-bol face à l’envahissement de la publicité dans notre société. Suite aux nombreuses actions et à interpellations des barbouilleurs un peu partout en France, des représentants du Collectif ont été reçus, lors de la campagne des présidentielles, par le PS et l’UMP. Ils ont obtenu des réponses écrites des Verts, du PCF, de la LCR, du PRG, et de CAP21. TOUS ont alors exprimé le souhait d’ouvrir un grand débat national relatif à l’invasion publicitaire. Ces déclarations doivent maintenant être suivies par des actes, tant les responsables politiques nationaux et locaux ont l’obligation morale de mettre en place la structure nécessaire à ce débat, notamment lors du Grenelle de l’environnement. Il convient que le système publicitaire continue à passer un mauvais quart d’heure.

Les actions non-violentes du Collectif des déboulonneurs se poursuivent.

François Vaillant devrait arriver à payer cet 1 euro d’amende ! Il en va différemment des 4.000 euros de frais de justice. Le Collectif de Rouen a déjà récolté 2.200 €. Si vous avez la possibilité d’aiderà compléter cette somme de 4.000 € (chèque à partir de 10 €), on vous fait tout plein de bises suplplémentaires. Chèque à libeller à l’ordre de « Collectif des déboulonneurs », à envoyer, à : Collectif des déboulonneurs, centre 308, 82 rue Jeanne d'Arc, 76000 Rouen."

28/11/2006

Noël : et si on passait aux jeux coopératifs ?

Noël approche, et il y a peut-être autre chose à faire que d'offrir des jeux violents, crétins et (ou) machistes. Et pourquoi pas des jeux coopératifs (note de 2005 rééditée et réactualisée) ?

Noël approche et nos boîtes à lettres sont envahies de catalogues de jouets. Mais le contenu de ces catalogues me laisse parfois perplexe. Ainsi, dans la plupart, les jeux sont divisés entre jeux pour filles, d’une part, jeux pour garçons, d’autre part, et jeux mixtes enfin... Ainsi, si je suis bien la logique des concepteurs de ce type de catalogue, les filles ne s’habilleraient jamais en tenue de Zorro, elles ne joueraient pas aux pompières, ni aux Mécanos, Playmobil et autres Légo... Elles ne seraient pas soldates non plus, mais ça, c’est moins grave !
Quant aux garçons, les bienheureux, ils ne repassent pas les vêtements ni ne passent l’aspirateur, tâche exclusivement féminines comme de bien entendu... Ce partage des tâches doit être génétique : les yeux des femmes doivent mieux voir la poussière que les yeux des hommes, alors autant mettre des aspirateurs dans leurs mains dès l’âge de deux ans, histoire de mieux les habituer...

Pour les garçons, j’ai vu un jeu bien débile : “Les mains de la chose”. “La chose” est une espèce de super héros étasunien, un être humain transformé en homme de pierre suite à une accident quelconque. Il s’agit de deux gros poings que l’on enfile et avec lesquels on peut taper sur qui l’on veut. Ce jeu fait en plastique ou en mousse coûte près de 30 euro quand même. Il n’a qu’un intérêt pédagogique limité et son aspect ludique pose question également.

Hulk : un grand nerveux
Ce jeu m’en a rappelé un autre, très proche, que j’avais repéré il y a quelques années : “Les poings géants de Hulk”. Là, un rappel historique s’impose peut-être. Hulk est un personnage qui nous vient des Etats-Unis, créé probablement dans les années 60. Feuilletons, dessins animés, et même un film récent ont été réalisés sur ce monstre. En fait, il s’agit, si mon souvenir est bon, d’un chercheur plutôt malingre atteint par une sorte de radioactivité et qui se mue en monstre vert et très musclé quand quelque chose le contrarie. Si sa maman l’a privé de dessert, ou de télé, ou lorsque les émissions de sa radio préférée, Radio Bro Gwened bien sûr, s’arrêtent inopinément, il devient vert avec des yeux rouges, des muscles lui poussent de partout et il double de volume... Ce qui m’avait toujours surpris, enfant, c’était de voir Hulk partir en courant après sa transformation en monstre. Ses vêtements du haut explosaient sur sa nouvelle corpulence, et ceux du bas aussi, mais uniquement au dessous des genoux... Logiquement, le haut du pantalon, la ceinture et le caleçon auraient dû exploser aussi, mais non, de ce côté là, ça ne devait pas doubler de volume, car ça tenait bon !

Mais revenons-en à nos donc à nos poings géant de Hulk. Il s’agissait de deux gros poings verts que l’on enfile et qui font du bruit (il y a des piles dedans) quand on tape avec sur quelque chose ou quelqu’un ... Là encore, aucun intérêt, si ce n’est de disposer de gants de boxe pour taper sur la petite sœur ou le petit frère. Et quand les piles sont mortes, les gants ne font plus de bruits mais il reste les cris de ceux sur lesquels on tape. Un jeu géant, effectivement !

Macho, le Père Noël ?
Je suis toujours surpris de voir les vieux clichés sexistes que trimballent encore les catalogues de jeux pour enfants. Il est fini le temps où les femmes étaient confinées aux tâches de ménage. On trouve aujourd’hui, chez les jeunes adultes, des hommes qui adorent cuisiner, et beaucoup de femmes que passer l’aspirateur rebute... Mais quand donc le père Noël l’aura-t-il compris ? Il ne serait pas resté un peu machiste, le pépère ? Et la mère Noël, qu’est-ce qu’elle lui explique ? Le MLF a encore du boulot...

medium_NVA06131.2.jpgEt puis il est des jeux qui ne figurent pas sur les catalogues des grandes surfaces ni même sur ceux des magasins spécialisés. Il s’agit, par exemple, de jeux coopératifs. C’est-à-dire que les joueurs jouent ensemble dans un objectif commun plutôt que les uns contre les autres. Il s’agit d’éteindre un incendie, de récupérer des animaux capturer par des trafiquants en Afrique pour les remettre en liberté, de donner à manger aux animaux d’une ferme avant la tombée de la nuit, de sauver un espace naturel des mains des promoteurs, etc. Ces jeux sont diffusés par une association, Non-Violence Actualité, qui édite un catalogue (5 €) les présentant, et présentant aussi des ouvrages et des outils pédagogique sur la non-violence, la médiation, la résolution non-violente des conflits.

Son adresse est Non-violence actualité BP 241, 45202 Montargis cedex. Tél : 02 38 93 67 22. Le site internet est en lien direct. De quoi préparer un bon Noël !

Christian Le Meut