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30/04/2006

New York : recherchons nounous chinoises...

La plupart des textes édités sur ce blog sont des chroniques radios diffusées sur Radio Bro Gwened sous le titre "Bizkoazh kement all !" ("Jamais autant"), comme celle-ci dont la version française est passée le mercredi 12 avril dernier à 9h15. La version bretonne suit !

“Chères auditrices et auditeurs qui écoutez fidèlement cette rubrique, qui attendez fébrilement neuf heures et quart chaque mercredi pour l’écouter au point de vous enfermer dans votre cave pour ne pas être dérangés par les bruits extérieurs, au point de museler votre chien ou votre voisin, je vous le dis tout net : vous avez raison ! Oui, vous avez raison car si voulez être informés des dernières évolutions de la société c’est bien votre émission Bizkoazh kement all qu’il vous faut écouter...
Voici l’histoire : j’avais, il y a quelques mois, gentiment brocardé un établissement scolaire pontivyen qui avait abandonné les cours de breton et proposait à la place des cours de chinois. Non pas que je criticasse l’enseignement du chinois, mais je regrettais l’abandon du breton... Il est vrai que la Chine est une puissance économique et politique montante, mais ce n’est pas une raison, ou un prétexte supplémentaire, pour abandonner notre langue d’origine.

New York, New York !
J’en étais là de mes réflexions quand j’ai découvert récemment un élément d’information supplémentaire en surfant sur internet. Car oui, je surfe sur internet et c’est très plaisant car on peut le faire chez soi, à la maison, en chaussons, quand d’autres surfeurs se les gèlent dans l’eau ou sur la neige ! J’étais donc allé voir le site internet du journal Libération qui héberge des blogs de ses journalistes et de ses correspondants à l’étranger. Ainsi, les deux journalistes qui travaillent pour Libé aux Etats-Unis entretiennent-ils un blog sur lequel on peut lire des articles qui ne paraissent pas dans le quotidien, ayant trait par exemple, à leur vie quotidienne dans le pays de Georges Bush.

Et vous savez quelle est la dernière mode à New York, la capitale du monde démocratique ? Les “chinese nannies”. “Magerezed a vro Sina”, pourrait-on traduire en breton; en français : les nounous chinoises ! La dernière lubie des New Yorkais friqués est de trouver une nounou chinoise qui apprendra sa langue à leurs enfants, dès les premières années; car le chinois c’est l’avenir si l’on veut prospérer dans le monde des affaires, mesdames, messieurs.
Mais la nounou chinoise est très demandée et son coût augmente. D’autant qu’il ne suffit pas de parler chinois, il faut aussi parler anglais et savoir bien s’occuper des enfants, tant qu’à faire.

Les modes se démodent
L’intérêt d’un blog, c’est que les personnes qui lisent l’article du journaliste peuvent réagir. Ainsi une lectrice a fait valoir que si vous parlez très bien le chinois, celà peut mettre mal à l’aise vos interlocuteurs chinois dans le monde des affaires : ils risquent de se sentir espionner. Et si vous ne le parlez pas très bien, celà ne vous servira pas dans un monde des affaires qui pratique plutôt... l’anglais ! Et en général, les New-Yorkais parlent anglais !
Qui sait, dans quinze-vingt ans, quand les enfants concernés seront en âge de travailler, la mode du chinois sera peut-être passée depuis longtemps...

Mais l’établissement pontivyen qui s’est mis au chinois a peut-être eu le nez fin. On dit souvent que les modes étasuniennes, même les plus débiles, nous arrivent avec quelques années de décalage, alors peut-être verrons-nous dans quelques années la mode de la nounou chinoise arriver, ici, dans le Morbihan ! Il va falloir vous y mettre, mesdames, et aussi messieurs, car cette profession n’est pas réservée qu’aux femmes. Un petit coup de maquillage, quelques mots de chinois, et le tour sera joué. Je peux même déjà vous apprendre un mot en chinois, et plus précisément en mandarin, le dialecte chinois devenue la langue officielle : “xie xie”, qui veut dire “merci”. Alors, à qui dit-on merci ?

Et "l'utilité" du breton ?...
En ce qui me concerne je ne vais pas me mettre tout de suite au chinois, vous connaissez ma réticence à me soumettre aux modes volatiles (rien à voir avec la grippe aviaire). Aujourd’hui c’est le chinois, hier c’était l’allemand, demain ce sera autre chose. Il y a même eu une époque où l’on disait aux Bretons de ne pas transmettre leur langue maternelle à leurs enfants, car celà ne servait, soit-disant, “à rien”. Déjà, à l’époque, c’était contestable, mais aujourd’hui, des centaines, peut-être même des milliers de personnes travaillent en langue bretonne en Bretagne. Ce n’est déjà pas si mal; l’on peut trouver du travail grâce à la langue bretonne dans certains domaines, comme l’éducation. Les temps changent parfois en bien...

De mon côté, je vais donc continuer mon apprentissage du breton pour que ma rubrique en langue bretonne, diffusée sur la radio tous les vendredis à huit heures et quart, ne soient pas, pour nos auditeurs bretonnants, totalement du chinois.
Christian Le Meut

Je vous ai même trouvé (par hasard !) quelques sites pour l'apprentissage du chinois sur internet :
La revue Thot/Cursus nous propose deux cours de chinois gratuits en ligne:
- Apprendre le chinois en baladodiffusion
http://cursus.cursus.edu/cours.asp?no=23989
http://www.chine-informations.com/mods/lechinois/
et découvrez aussi beaucoup d'informations sur la vie et le tourisme en
Chine sur le site de Chine-information:
http://www.chine-informations.com/
- Initiation au chinois mandarin en ligne
http://cursus.cursus.edu/cours.asp?no=16772
http://www.lechinois.com/coursnet/coursnettitre.html

- Calligraphies chinoises extraites de "La grande muraille des caractères", Pierre Aroneanu et Dehong, Ed. Syros-Alternatives, 1992.

26/04/2006

Eau : le plastique n'est pas fantastique (non plus) !

"Eaux minérales, soupçons sur la bouteille" est le titre d'un communiqué de l'association Que choisir ? (site internet : quechoisir.org) sur le plastique des eaux en bouteilles... "Des chercheurs ont découvert de l'antimoine en grande quantité dans de l'eau minérale. Les ingrédients utilisés pour la fabrication des bouteilles en plastique sont montrés du doigt" explique Que choisir ?...

"Après l'encre des emballages qui migre dans le lait infantile, c'est l'antimoine utilisé comme catalyseur pour fabriquer les bouteilles en plastique qui se retrouve dans l'eau minérale. Une étude allemande vient de le montrer. Les chercheurs ont mesuré dans les eaux vendues dans des bouteilles de PET (polyéthylène téréphtalate) des teneurs plus de cent fois supérieures au taux naturel. C'est pour eux la preuve non équivoque que l'antimoine des emballages migre dans l'eau. Sur cette substance, peu de données de toxicité chronique sont disponibles. Le contact cutané entraîne des éruptions et l'ingestion (chez le rat, aucune donnée n'existant chez l'homme) engendre des modifications des paramètres sanguins. Fabricants de bouteilles en PET et industriels de l'eau minérale sont sereins. «La concentration maximale, mesurée par cette étude, est plus de cinquante fois plus faible que la limite fixée par la réglementation européenne», avance l'association professionnelle des fabricants de plastique européens (Petcore). «Nous voulions juste attirer l'attention du public sur le fait que l'eau en bouteille n'est pas exempte de substances chimiques. Certaines personnes ont l'impression qu'elle est au-dessus de tout soupçon, alors que l'eau du robinet est polluée. Nous voulions seulement rétablir l'équilibre», explique de son côté Florence Couraud, du Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid) qui, avec Agir pour l'environnement, a fait connaître cette étude.

Sept milliards de bouteilles...
Le prix très élevé de l'eau en bouteille n'est pas justifié par une qualité irréprochable, avance l'association, qui déplore surtout le gâchis engendré par cette nouvelle habitude de consommation. Selon le Cniid, sept milliards de bouteilles d'eau sont vendues chaque année et, faute d'un recyclage optimal, la moitié d'entre elles sont incinérées".

22/04/2006

Malachap Story c'est fini, damned !

Malachap Story, c’est fini : damned ! Peut-être avez-vous ce western en breton joué par la troupe de théâtre C’hoarivari, de Languidic. Sinon, je vous résume la situation : Malachap Story a été traduit en breton à partir d’une pièce de théâtre écrite en français par René de Obaldia, “Du vent dans les branches de sassafras”. Il s’agit d’un western parodique et humoristique d’une durée de trois heures, mais réduite à une heure et demie en breton.

La troupe C’hoarivari a joué Malachap Story une vingtaine de fois depuis janvier 2005 à Languidic, Lanester, Baud, Lorient, Plouay, Auray, Vannes, Pontivy, Hennebont, Lizio, Quimperlé, Carhaix et Nantes. Environ 1.200 spectateurs ont vu cette pièce qui rassemblait huit actrices et acteurs sur scène dans le rôle d’une famille de colons étasuniens, la famille Gourvenneg, menacés par une révolte indienne. En ce qui me concerne,  je jouais le rôle de Billy James, un shérif macho et un peu frimeur quand même.

Un spectacle en breton
Il n’y a pas tellement de spectacles en langue bretonne et le théâtre permet, justement, d’en proposer. Malachap Story s’adressait à toutes les générations, les enfants riant du comique visuel, très développé par la mise en scène d’Yvette Brustiec, tandis que les bretonnants confirmés, notamment les plus anciens, pouvaient se délecter des quiproquos, jeux de mots et situations délicates. Car il y a un peu de Vaudeville dans ce western. Certaines personnes se sont étonné ou amusé que l’on fasse parler breton à des Indiens et des cow-boys. Mais les Indiens parlaient leurs propres langues, et les cow-boys, comme leur nom l’indique, ne parlait pas spécialement français...

Acteur : plusieurs métiers à la fois
Si vous êtes acteur dans une troupe de théâtre amateur, vous êtes plus qu’un acteur : vous êtes aussi couturière pour coudre les costumes, menuisier pour bâtir le décor, déménageur pour installer le décor puis le ranger; chauffeur, encore, pour transporter ce lourd décor, fait de panneaux en vrai bois reconstituant un ranch, à travers les routes bretonnes dans une vieille remorque brinquebalante, en priant, même si vous n’êtes pas croyant, pour qu’elle tienne jusqu’au lieu de la représentation ou pour que vous ne soyez pas arrêté par une troupe de gendarmes, qui jouent une autre pièce !

Pour toutes ces raisons, le théâtre est un peu stressant avant d’entrer sur scène. Mais, une fois sur scène, le stress disparaît. Jouer quelqu’un d’autre, un personnage que vous n’êtes pas dans votre propre vie, est plutôt une expérience amusante. Mais il y a aussi, sur scène, quelques stress inattendus. Un acteur oublie une phrase, ou inverse des répliques : à ces partenaires alors de se débrouiller pour aller de l’avant. Parfois une scène commençait par sa fin et finissait par son début, mais nous étions les seuls à nous en rendre compte. Parfois, nous devions faire face à quelques problèmes techniques : la personne qui s’occupait du son se trompait et la musique ou les bruits  arrivaient trop tard, ou trop tôt... Dans tous les cas, il fallait s’adapter.

Trois mamies hilares
Nous avions fini par avoir un fan club : plusieurs personnes sont venues nous voir deux ou trois fois. A Carhaix, en janvier dernier, nous avons joué devant environ 300 jeunes, collégiens et lycéens de Diwan. Il est plaisant de jouer devant des salles pleines, mais nous en avons également connu de presque vides, ce qui est un peu plus décevant par rapport au travail fourni, et même si le public est de qualité. A Baud, le public fut, disons, clairsemé... Mais, trois dames d’un certain âge n’ont pas arrêté de rire tout au long de la pièce aux aventures de la famille Gourvenneg. Et ces rires là étaient une  récompense.

Loin de Brest, Quimper ou Rennes
Nous avons aussi eu la visite de quelques journalistes mais, parmi les journalistes bretonnants, peu on fait le déplacement. Trois sont venus regarder la pièce et ont fait une émission ou un article : Radio Bro Gwened, TV Breizh et l’hebdomadaire Ya! Nous avons eu également quelques échos sur France Trois ou France Bleu... Mais pas grand chose. Il est vrai que nous cumulions les handicaps : nous jouions en breton vannetais et en Morbihan. Le Morbihan, c’est loin de Rennes, de Quimper ou de Brest et il faut un visa pour y venir.  Ah non, il n’en faut pas, de visa ?...
Mais il y a tellement de pièces en langue bretonne qui circulent que nos journalistes bretonnants doivent choisir... Ah non, il n’y en a pas tant que cela ?...

Malachap Story, c’est donc fini, après une vingtaine de représentations mais une autre troupe de Languidic, Deomp ar gwar, vient de prendre le relais avec deux pièces en langue bretonne. Bonne chance à eux. Quant à nous, nous avons rangé nos colts pour nous reposer un peu et aller vivre de nouvelles aventures.
‘I’m a poor lonesome cow boy”...
Christian Le Meut

Echu eo Malachap Story : damned !

Marteze peus c’hwi gwellet ar pezh c’hoari Malachap Story kinniget get ar strollad C’hoarivari a Langedig. Ur western oa, e breton mar plij, troet ag ur pezh c’hoari skrivet e galleg daou ugent vloaz zo hag anvet “Du vent dans les branches de sassafras...”. Kinniget eo bet ugent gwezh er Morbihan : e Gwened, Pondi, An Alre, An Oriant, Lannarster, Baod, Ploue, Lizio, Langedig, met iwez e Naoned, Karaez ha Kemperle. Ar dro daouzek kant den o deus gwellet an arvest se. Eizh aktour oa war al leurenn, ha me en o mesk, e c’hoari ar sheriff Billy James, ur macho hag en em gave, ur sort.

Bourrapl bras eo c’hoari teatr e brezhoneg. N’eus ket kement se a arvestoù en hor yezh hag an teatr zo un doare da ginnig unan da razh an dud : ar re gozh hag ar re vunut. Hervez al lec’h, an dud ne c’hoare ket ag ar memes tra. Ar vugale a c’hoare kentoc’h get an traoù farsus da wellet, hag ar re gozh get an traoù farsus da glewet. Tud zo o oa bet souezhet e wellet Indianed ha ckwboyed kaozeal breton... Met an Indianed hag ar gowboyed ne gomzent ket galleg anezhe. Yezhoù indian pe saozneg, ne lâran ket...

Traoù dic'hortoz war al leurenn
Nec’hus oa araok c’hoari a gaos da razh an traoù se, met, ur wezh kroget ar pezh c’hoari, achu oa get an aon. Ret oa krog a barzh ha derc’hel betek fin an arvest. C’hoari un den all, un den n’oc’h ket barz ho buhez pemdeziek, zo bourrapl. Met traoù diaes ha dic’hortoz oa ivez ar al leurenn : diaesamentoù teknikel, da skouer. A wezhoù an dud a rae war dro an teknik (aktourion ne oant ket war al leurenn d’ar c’houlz se, pe mignonned all), a farie, ha ne yae ket, ne glote ket mat an trouzioù, ar sonerezh, get ar pezh a oa war al leurenn.

Ni hor boa ur fan klub : tud zo oa daet da wellet ar pezh c’hoari div pe ter gwezh ! E Karaez hon eus c’hoariet dirak tri c’hant den yaouank : skolajidi ha liseidi Diwan. Ur bochad tud, fiskal a oa. Met, e lec’hioù all, c’hoariet hon eus dirak un ugentad pe un tregontad a dud. Tud a galite, ne lâran ket, met dipitus oa un tamm e kenver hor labour hag hor amzet paset. E Baod, ne oa ket kalz a dud met gwellet m’boa, e fons ar sal, ter vaouez gozh e c’hoariñ e pad ar pezh c’hoari a bezh. Ha laouen oan memestra.

Morbihan : re bell a Vrest, Gemper, Roazhon...
Kazetennerion hon eus gwellet ivez met, e mesk ar gazetennerion a gomz brezhoneg, pas kement se, benn ar fin. Ur pennad e brezhoneg oa bet embannet barzh ar gazetenn Ya ! Abadennoù oa bet war Radio Bro Gwened ha TV Breizh, hag un tammig traoù war F3 ha France Bleue ivez, met ar re se n’int ket deuet da wellet ar pezh c’hoari evit gober ur reportaj. Ne dalve ket ar boan, marteze, kement a bezhioù c’hoari a zo e Breizh hag e brezhoneg, hiriv an deiz !
Ha nann... n’eus ket kalz ?

Met, gwir eo lâret, dre hor faot deomp ni oa : ni c’hoarie e gwenedeg hag er Morbihan, ouzhpenn. Re bell, marteze, a Roazhon, a Gemper pe a Vrest. N’eo ket ar vruderezh graet genomp-ni a vanke met, anzav a ran, ret eo kaout ur visa evit donet er Morbihan.
Ha nann, n’eus ket afer ?

Echu eo, neuze, get Malachap Story. Renket hon eus hor c’holtoù. Met ur strollad all a Langedig, Deomp ar Gwar, n'eus savet daou bezh c’hoari. Chans vat dezhe evit o aventurioù nevez.
Ha ni da ziskuizhan un tammig araok avanturioù nevez...
“I’m a poor lonesome cow boy...”.
Christian Le Meut

17/04/2006

Numérique ou argentique, tel est le hic

Je réédite cet article récent car j'ai retrouvé la photo avec les six jambes, et même plus, dont il est question...

Il y a désormais deux façons de prendre des photos : soit avec un appareil numérique, soit avec un appareil argentique. De plus en plus de gens optent pour le numérique et il ne se vend quasiment plus d’appareils photos argentiques aujourd’hui. Les deux types d’appareils font des photos de qualité, mais le numérique serait plus pratique. Il permet de voir tout de suite les photos que l’on vient de faire et d’effacer les photos ratées, les moches, les floues, les mal éclairées...

Autrefois, il fallait faire développer et tirer toutes les photos et payer même les photos ratées... Fini ce temps là... Pourtant, les photos ratées avaient parfois du bon. Ainsi, je me souviens de photos de course de vélo. Il y a une trentaine d’années, mon frère participait à des courses de vélos et il lui arrivait même d’en gagner. Ainsi tous les dimanches ou presque mes parents l’accompagnaient. Un dimanche justement, mon frère gagna une course avec deux de ses coéquipiers de l’équipe de l’Arsenal de Lorient. Voici les trois compères sur le podium, habillés pareil d’un short noir et d’un maillot vert et blanc. Et ma mère de prendre cette photo historique mais, mystère du cadrage, elle ne prit que les trois paires de jambes. Depuis ce temps là nous cherchons, à chaque fois que nous les regardons, lesquelles pourraient bien être celles de mon frère.
Finies donc, les photos bizarres, ratées, floues : elles n’ont plus aucune chance de passer la censure numérique. Ni de nous faire rire...

Pratique, le numérique ?
En 2004, j’avais organisé une grande fête pour mon anniversaire. Des amis et membres de ma famille avaient pris des photos mais j’ai dû attendre un an pour qu’ils me les gravent sur CD et pour que je puisse les faire tirer sur papier.

Un de mes copains d’enfance tient un magasin de photos à Hennebont. Son métier a beaucoup changé ces dernières années : le développement et tirage des pellicules est en pleine régression, et les gens ne viennent pas pour autant faire développer leurs photos numériques, elles restent dans les ordinateurs. Pourtant, le prix n’est pas cher, “20 centimes d’euros le tirage”, dit-il.

Pratique, le numérique ? Peut-être mais je constate que l’on ne voit plus les photos. Il y a quelques années encore elles circulaient, les gens se les montraient, certaines finissaient dans des albums que l’on prenait plaisir à regarder de temps en temps. D’autres encore étaient agrandies, encadrées aux murs...” Bien-sûr, cela se fait encore, mais manifestement moins, car le passage au numérique a fait régresser la circulation des photos. Et les imprimer soi-même quand on a un ordinateur coûte très cher...

Des magasins fermés par milliers...
L’industrie de la pellicule s’effondre et, avec elle, des usines ferment et des milliers de gens se retrouvent sans emploi. “Ces dernières années 3.000 magasins de photo sur 8.000 ont fermé, et mille devraient fermer cette année encore”, dit mon ami photographe. Lui continue de travailler grâce aux photos de mariage et aux photos scolaires. “Mais le tirage papier des photos reprend au Japon et aux États-Unis”, dit-il. Les gens se rendent compte qu’ils n’ont pas de photos papier du petit dernier, ou des événements familiaux récents... L’écran ne peut remplacer complètement le papier.

Car à quoi celà sert-il de prendre des photos, si c’est pour qu’elles restent cachées et enfermées dans des ordinateurs? Elles n’y servent à rien, sauf à se faire oublier, ce qui serait dommage. La photo, toutes les photos, contribuent à nôtre mémoire individuelle et collective et au lien social. Il serait dommage que de seules évolutions techniques nuisent à sa diffusion. Car si le numérique est une avancée technique à certains points de vue (et peut-être écologique car moins polluant), est-il pour autant un “progrès” ? Pas pour tout le monde...

Christian Le Meut

Numerik pe argentik : ase emañ an dalc'h...

 

Embann a ran en dro ar pennad skrid se rak m'eus kavet ar skeudenn a zo meneget ennan ...

Div feson zo, hiziv an deiz, da dennañ fotoioù, poltredoù: get benvegoù numerik pe get benvegoù argentik. Muioc’h mui a dud a denn fotoioù numerik hag an argentik a ya da get buan awalc’h. Get an div sort benvegoù e vez graet fotoioù a galite met aesoc’h eo, sanset, ober get an numerik. Gallout a reer sellet doc’htu d’ar fotoioù peus graet ha diverkin ar re fall. Araok, get an argentik, e veze tennet ha paiet razh ar fotoiou fall ha displann ivez. Ker oa, marteze, met farsus iwez a wezhoù.

C'hwec'h gar war ur foto
Sonj m’eus a fotoioù tennet, pell zo, get ma mamm. Bep sul ez aemp da redadegoù velo rak ma breur oa barzh ur c’hlub en Arsenal, en Oriant. Ur wezh, aet oa ar maout getan ha get daoù baotr ag ar memes klub. Setu an tri faotr war ar podium, gwisket henvel, get bragoù berr du ha jiletennoù sport gwerz. Ha ma mamm d’ober ar foto istorel. Ya, met tennet he doa an div c'har hepken. C’hwec’h gar neuze ha pas ar baotred a bezh. Hag, abaoe ar c’houlz se, tregont vloaz zo bremañ, en em c’houlenn a reomp c’hoazh peseurt re eo divc’har ma breur.
Echu eo bremañ get ar fotoioù droch, a dreuz; skarzhet hag ankoueit diouztu; ar pezh n’eo ket farsus, benn ar fin...

Ur mignon a vihanig din a zalc’h ur stal foto en Hen Bont. E labour n’eus chanchet penn da benn get an numerik : tost echu eo get ar pellikulennoù. Ne vez ket mui tennet na “developpet” fotoioù. Uzinioù bras a zo bet serret get embregerezhioù etrebroadel evel Kodak. Stalioù all, evel Minolta ha Konika, zo serret da vat ! Milliadoù a dud o deus kollet o labour e Frans hag er bed a bezh a gaos d’an numerik, ha n’eo ket echu. 8.000 stal foto a oa e Frans un nebeut bleadoù zo : “Tri mill zo bet serret ha mill all a serray ar bloaz man”, a lâr ma mignon. Hennezh a zalc’h a gres d’ar fotoioù graet er skolioù get ar vugale, hag ivez d’an euredoù... Met n’eo ket aes. Tamm ebed.

Ar fotoioù a chom barzh an urzhiaterioù
Ar pezh a zo, get an numerik, ne vez ket mui moullet ar fotoioù get an dud “daoust mard eo marc’hadmat” a lâr ma mignon : ugent santim evit ur foto”. Met non, ar fotoioù numerik a chom barzh an urzhiaterioù, ha ne vezont ket mui gwellet get an dud. Ur fest vras m’boa savet daou vloaz zo. Mignonned din o doa tennet fotoioù : gortozet m’boa ur blead a bezh araok bout roet din gete CDioù get ar fotoioù warne. Hag ar lerc’h m’boa kaset ar CDioù se da ma mignon evit ma vezent moulet getan. Akomod eo, d’ho sonj ? Me, n’on ket sur. Ne wellomp ket mui ar fotoioù, ar skeudennoù. Araok e vezent moulet evit bout diskouezhet d’ar re all, pe kaset dre lizher, pe profet. Un lodenn anezhe veze peget barzh albumoù hag a veze bourrapl da sellet doc’hte un wezh an amzer. Reoù all veze braset evit bout koedet, sterniet, ha lakaet war an armel pe war ar skinwell...

Nann, ar fotoioù ne vezont ket mui gwellet genomp hiziv an deiz. “Dont a ra en dro er Japon hag er Stadoù Unanet ha dont a ray en dro amañ marteze ivez” a lâr ma mignon fotograf. Du hont an dud o deus kroget en dro da vouliñ o fotoioù e wellet e vanke dezhe poltredoù ag an hini diwezhañ, skeudennoù a lidoù pe festoù bras.

Gwell a se. Rak da betra a servij ar fotoioù mard e chomont kuzhet barzh an urzhiaterioù ? Da netra. Ne servijont da netra mard n’int ket gwellet get an dud. Dommaj eo, rak ar fotoioù zo ul liamm etre an dud. Ul liamm hag un danvez istorel ivez a zo un tammig en danjer, en arvar hiziv an deiz a gaos da chanchamentoù teknikel hag a zo ur welladenn d’un tu (ur welladenn ekologikel moarvat), met pas penn da benn.
Christian Le Meut

16/04/2006

CPE : contrat prestement enterré

“J’ai manifesté à plusieurs reprises contre le CPE au mois de mars et d’avril. Des manifestations d’autant plus sympathiques qu’elles étaient intergénérationnelles, depuis l’adolescent pré pubère de 14-15 ans jusqu’aux retraités quatre à cinq fois plus âgés. Toutes les générations se sont rassemblées dans un objectif commun : l’abrogation du CPE. Voilà qui renforce la cohésion sociale. Merci M. de Villepin.

J’étais à Vannes  lors de la manifestation du 4 avril qui a réuni environ 6.000 personnes. Des milliers de jeunes lycéens et étudiants se massaient en tête de cortège. Sérieux et déterminés pour la plupart mais quelques-uns ne buvaient pas que du jus de fruit ni de l’eau plate. Des bières circulaient dans les rangs, et même une bouteille de vin blanc sortie d’un sac à dos et débouchée aussi sec à 11 h du matin.

Picoler ou manifester...
Le midi, mangeant dans un restaurant de la place de l’hôtel de ville, j’ai eu devant moi le spectacle inquiétant d’un jeune, étendu immobile sur la pelouse d’en face,  manifestement ivre. Mais pas mort : il a bougé pour vomir plusieurs fois avant d’être pris en charge par les pompiers.  Picoler, ou manifester, il faut choisir. Pour certains, les manifestations étaient aussi le prétexte à des débordements, si je puis dire, n’ayant pas grand chose à voir avec le CPE... Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui ont de vraies raisons de manifester, ce qui n’était pas forcément le cas lorsque j’étais lycéen.

Nous partîmes 500...
A l’époque, dans les années 1980-82, les lycéens comme moi aimaient bien faire entendre leurs voix, une fois arrivés les beaux jours. Nous partions 400 ou 500 du lycée Colbert, à Lorient, pour aller devant la sous-préfecture réclamer... une meilleure nourriture à la cantine ! Nous arpentions les rues de Lorient aux cris de “Non à la merde de Colbert” mais le cortège se réduisait petit à petit. Certains le quittaient en chemin pour aller boire un coup, d’autre pour aller au cinéma ou rentrer à la maison. Bref, nous partimes 500 et arrivâmes 50... 

Les jeunes (et les moins jeunes) sont inquiets de la précarité qui s’instaure de plus en plus dans le monde du travail. Le CNE et le CPE, enterré en ce qui concerne le second, changent profondément le droit du travail alors même que les dispositifs d’assouplissement et de précarisation se sont beaucoup développés ces dernières décennies. Vous avez l’intérim, qui permet aux employeurs d’embaucher sur des durées très limitées; vous avez les Contrats à durées déterminées, CDD, théoriquement limités dans leur application mais très utilisés par les entreprises; vous avez le temps partiel, qui permet une plus grande souplesse dans l’organisation des plannings mais signifie un salaire partiel pour le salarié; or, beaucoup de salariés à temps partiel le sont par contrainte et non par choix; et les employeurs bénéficient de remise de charge sur le travail à temps partiel... Vous avez encore l’annualisation du temps de travail : vous êtes embauchés à temps partiel pour travailler tant de jours par an et ces jours sont répartis sur l’année en fonction des besoins de l’entreprise...

Il y a encore les “stages”, ces fameux stages contre lesquels certains jeunes s’insurgent également. Ces stages peuvent durer un mois, deux mois, trois mois et les stagiaires être appelés à réaliser un vrai travail gratuit... Quand le stage se termine, le stagiaire s’en va en trouver un autre ailleurs, et cela peut durer longtemps comme ça...

Pas souples, pas flexibles ?
Alors quand j’entends dire que les salariés français ne seraient pas assez “souples”, ni “flexibles”, je ne suis pas trop d’accord. Les salariés français sont même très productifs : si j’en crois le journal londonien “The Economist”, cité dans Courrier international du 6 avril “La productivité horaire des Français est plus élevées que celles des Américains”.
Alors, certes, demander un “CDI” pour tous comme le font les jeunes est un peu décalé : beaucoup de professions n’ont pas ce type de contrat, notamment les commerçants ou les agriculteurs. Et un CDI ne vous met pas à l’abri d’un licenciement.

Mais le CNE et le CPE apparaissent comme deux dispositifs supplémentaires pour mettre la pression sur les salariés qui le sont déjà, sous pression... Le CPE enterré, reste le CNE : M. de Villepin, serait-il content si un de ses enfants était embauché dans le cadre d’un contrat de ce type ?
Christian Le Meut

14/04/2006

Ur gKIK hep fars !

Manifestet m’eus meur a wezh a enep d’ar CPE, Kevrad Implij Kentañ e breton da lâred eo “KIK”. “Kik” hep fars, neuze ! Bourrapl oa rak tud a bep sort oad a oa e vanifestiñ. Krennarded adal pempzek vloaz betek tud ar o leve, ter, peder pe pemp gwezh kozhoc’h. A gres d’an aotroù Villepin, razh ar rummadoù oa asambles er straedoù ec’h ober un dra a stroll : skarzhiñ ar “gKIK” ! Ha deuet omp a benn !

E Gwened e oan d’ar pewar a viz Ebrel. Ur bochad tud yaouank, liseidi ha studierion, oa e penn ar vanifestadeg. Begon ha youl gete, sirius evit al lodenn vrasan... Met un nebeut anezhe a oa e evet banneoù bier pe gwin gwenn, da vintiñ. Meur a wezh m’eus gwellet an dra se e pad ar vanifestadeg se... Da greisteiz e oan e tebriñ barzh un davarn e kreisker Gwened, e plasenn ar ti ker. Un den yaouank, war dro seitek vloaz, a oa astennet ar ar glazenn, e kousket, heb fichal. Ankeniet e oan un tammig : ar paotr yaouank se oa mezw, mezw dall. Dislonket n’doa div wezh ha, benn ar fin, ar bomperion oa deuet d’her sikouriñ ha d’her c’has d’an ospital, ha gwell a se : lonkiñ pe manifestiñ, ret eo dibab memestra.

“Nann da gaoc’h Colbert !”
Pa oan me lisead e vanifesten ivez. Met, pemp bloaz arnugent zo, gwelloc’h a oa an traoù moarvat, ha n’hor boa ket kalz a dra da c’houlenn, nemet da glemm a fed ar boued a veze roet deomp er gantinenn ! En Oriant oan, el lise Colbert, hag ur wezh erruet an nevez amzer, begon oa ganeomp ni, liseidi, evit mont da vanifestiñ, da zibuniñ, betak an is-prefeti. Ha setu ni, pewar c’hant, pemp kant, e vont kuit ag al lise da gerzhet barzh straedoù an Oriant e huchal “Nann da gaoc’h Colbert !” (“Non à la merde de Colbert”)...

Met ar vanifestadeg a yae ar vihanaat tamm ha tamm : liseidi oa a chome da evañ un tasad barzh un davarn bennak, reoù all a zistroe er ger, pe a yae d’ar sinema... Hag ur wezh erruet, ni oa hanter c’hant dirak an is-prefeti, e huchal c’hoazh... N’ouion ket mard e oa bet gwellaet ar boued servijet er er gantinenn lise Colbert a gres d’hor manifestadegoù...

N'int ket nec’het evit netra, ar re yaouank !
Hiriv an deiz, ar re yaouank a zo gete abegoù talvoudusoc’h da vanifestiñ ! Ankeniet int a gaos da lezennoù nevez (CNE, CPE ha c’hoaz”h) a chanch gwirioù al labourision, ar re c’hopret. Bez zo dija an interim; ar CDDioù a vez implijet kalz, hag un tammig re, get an embregerezhioù; al labour a zarn (“partiel”) : muioc’h mui a dud a vez gopret a -zarn, met ar gopr a zo a-zarn iwez ! Bez zo c’hoazh al labour a zarn hag “annualizet “: gobret oc’h da labourat kant pe daou gant devezh e korf ur blead ha ne labourec’h ket d’un doare ingal met hervez doberieù an embregerezh... Nebeutoc’h a gargoù sokial e vez paeet get an embregerezhioù a implij tud e amzer a zarn... Gounezet vez mod se argant get ar pennoù bras, pet pas kement se get al labourision.

Bez zo iwez tud a labour evit netra : ar stajidi. Stajoù dibaet, e pad ur miz, daou viz, tri miz. Ur bern studierion a labour mod-se e pad bleadoù ha bleadoù... Anavet vez gwelloc’h gete bed al labour, sur awalc’h, met n’hella ket padout re bell memestra.

Bout “soupl” ha “flexibl”
Tud a lâr ne vehe ket “soupl” awalc’h an dud e Frans : n’on ket a du. Abaoe pemzeg vloaz al lezennoù zo bet chanchet, ha “flexibl”, evel ma larer, omp ni. Muioc’h mui a dud a zo “flexibl” ha “soupl” barzh o labour. Muioc’h mui a dud a vez paeet fall iwez. Penaos en em dennañ get un hanter “smig” ? Ha goulennet eo d’ar re binvidik, d’ar re bitaod, bout “flexibloc’h” pe “souploc’h” ?
Ouzhpenn se, hervez ar gazetenn saoz “The Economist”, merchet barzh “Courrier international” (06/04/2006), al labourision a Frans a labour a feson : “La productivité horaire des Français est plus élevée que celles des Américains”, a skriv The Economist... Memestra !

Laret veze get ar re yaouank : “Nann d’ar CPE, ya d’ar CDI”, pe ur CDI evit an holl”... D’am sonj, goulenn an dra se zo monet re bell memestra. Ur bochad tud n’o deus ket CDI ebet, evel ar gonverzanted, al labourision douar, ar vedisinourion, tud a zo e penn o stalioù. Hag ur CDI a c’hell bout troc’het ivez... Met ar CPE oa ur gevrad ouzhpenn evit hor gwaskiñ un tammig muioc’h.

Ar CNE (Kevrad implij nevez) n’eo ket bet skarzhet anezhi : hag e vehe laouen an aotrou De Villepin, ma vehe e vab gobret get ur CNE ?
Christian Le Meut

09/04/2006

Akordans mod kanak*

Triwec’h vloaz zo, bec’h ha trouz oa er C’haledonia Newez. Ar vro se oa tost d’ar brezel sivil. En Ouvea, un enezenn vihan, ti an archerion oa bet aloubet, get stourmerion kanak. Ne oa ket ar wezh gentañ met, an deiz se, an traoù o doa troet fall : pevar jandarm oa bet lazhet gete, hag ar re all kaset barzh koadoù Ouvea betek ur groh anvet Gossanah... Hag an arme oa deuet diouzthu evit digabestreiñ ar jandarmed.

An afer se oa e 1988, just etre tro kentañ hag eil dro an dilennadegoù evit dibab ur prezidant nevez. Mitterrand oa prezidant dija, hag war ar rank evit bout dilennet ur wezh all, ha Jacques Chirac ministr kentañ, oa war ar rank ivez. Just araok an eil tro, goulennet oa bet get an arme da fardein war ar re gKanak. Razh anezhe oa bet lâzhet, da lâret eo 21, ha daou soudard oa marv ivez barzh ar c’hrogad...

Emglevioù Matignon
Spontus oa an traoù met, benn ar fin, Mitterrand oa bet dilennet prezidant en dro ha Michel Rocard anvet ministr kentañ e lec’h Jacques Chirac. A gres da Rocard oa bet sinet emglevioù “Matignon” un nebeut mizioù ar lerc’h etre pennoù bras ar re wenn, ar Galdoched a vez graet anezhe, ha pennoù bras ar re Kanak, Jean-Marie Tjibaou ha Yeweiné Yéweiné... Ur referendum oa bet savet get ar gouarnamant; hag ar Franzision oa votet evit emglevioù Matignon. Tjibaou oa deuet e Frans hag e Breizh, e Roazhon, da gemer pezh en emvodoù bras da vrudiñ emglevioù Matignon.

Ha setu deuet en dro ar peoc’h e Kaledonia Nevez. Ar vro se en em zistagay a Frans un deiz bennak, mard eo a du he fopl, pe pas... Met Jean-Marie Tjibaou ha Yéweiné Yéweiné oa bet lazhet en Ouvea, ur blead war lerc’h, get an den all, Djubelli Wéa, penn bras ur meuriad ag an enezenn se... Tjibaou ha Yéweiné oa deuet da Ouvéa evit inouriñ an dud marv ur blead araok... Ne ouiomp ket perak n’doa graet an torfet se Djubelli Wea, rak lazhet oa bet doc’htu ivez get ur polisour kanak, Daniel Fisdiépas. Kri eo an istor. Met n’eo ket echu.

“Perak pas ?”
E miz mezheven 2005, dek miz zo neuze, un emgav oa bet savet el Larzac get intanvezed Tjibaou, Yéweiné ha Wéa. Ar pall ? En em bardoniñ hag en em glevout en dro. Ar re se zo tud ag ar memes pobl, memes familhoù bras. Met poan oa gete : get tiegezhioù Tjibaou ha Yeweiné, poanius oa pardoniñ; ha get tiegezh Wéa, poanius oa bout dizonoret ha gwellet fall get re all. Ar familh Wéa an hini oa n’doa goulennet get an intanvezed, Marie-Claude Tjibaou ha Nhadrune Yéweiné, d’en em glevout en dro. “Perak pas, doa reskontet” an div intanvez, “mard eo hor bugale ha razh hor familhoù koutant”. Emvodoù, tolpadennoù oa bet savet e pad bleadeù evit komz, en em selaou unan doc’h egile, ha c’hoazh. C’hwec’h kant den n’eus kemeret pezh er jeu.
Sikour oa bet roet get tud ag an ilizioù ha get kumunioù iwez. Met ar mediaoù zo bet lesket er maez. Skinwell ebet, enrolladur ebet, kazetenner ebet. Ha politikourion ebet ivez rak “an afer a familh oa, pas a bolitik”, a skriv Jean-Baptiste Libouban barzh ar gelaouenn Alternatives Non-Violentes, e lec’h m’eus lennet an istor se.

Un tolp el Larzac
Setu an intanvezed bodet e kreizteiz Bro Frans, el Larzac, ar bloaz paseet, e miz Mezheven 2005, get ar polisour en doa lazhet Wéa, Daniel Fisdiépas, deuet da vout maer kumun Hienghène hiriv an deiz. Hag an intanvezed d’en em bardoniñ dirak tud ag al Larzac, mignonned d’ar re Kanak abaoe pell evel José Bové, Louis Joinet, bet kuzuler Michel Rocard evit emglevioù Matignon, François Roux, advokat ar re Kanak, Stéphane Hessel, ha c’hoazh. Graet oa bet o sonjoù get an intanvezed ha get o familhoù d’en em glevet en dro, d’en em bardoniñ, daoust d’an dud lazhet, evit monet araok ha, marsen, evit sevel asambles un dazont bravoc’h d’o bro.

Christian Le Meut

* Ar ger “kanak” a zo digemm, ne chanch ket (invariable).

Alternatives Non-Violentes, kelaouenn trimiziek, n°137, 12 *€, un niverenn a bezh a ziout “Les défis de la réconciliation”. ANV, centre 308, 82 rue Jeanne d’Arc, 76000 Rouen. Tél : 02.35.75.23.44.
anv.revue@wanadoo.fr

Réconciliation kanak*

Il y a 18 ans la Nouvelle-Calédonie était au bord de la guerre civile. A Ouvéa, une petite île de l’archipel, la gendarmerie fut investie par des militants kanak*. Ce n’était pas la première fois mais, cette fois-là, les choses tournèrent très mal et quatre gendarmes furent tués. Les militants kanak emmenèrent les gendarmes restant avec eux dans la forêt d’Ouvéa jusqu’à la grotte de Gossanah, très vite encerclée par l’armée française.

Nous étions entre les deux tours des élections présidentielles. Le président de l’époque, François Mitterrand, y affrontait le premier ministre, un certain Jacques Chirac... L’assaut fut donné à la grotte juste avant le second tour des élections. Les 21 membres du commando kanak et deux militaires furent tués.

Les accords de Matignon
Les événements se détérioraient mais la réélection du président Mitterrand permis à un nouveau gouvernement de se mettre en place, avec Michel Rocard à sa tête. Une politique active de négociation entre les différentes parties permis la signature des accords de Matignon entre les leaders de la communauté blanche caldoche, Jacques Lafleur à leur tête, et les leaders de la communauté kanak menés par Jean-Marie Tjibaou et Yéweiné Yéweiné. Un référendum fut convoqué par le gouvernement Rocard pour approuver les accords de Matignon. A cette occasion, Tjibaou et Yéweiné tinrent plusieurs meetings en France. Les accords approuvés, la paix civile revint en Nouvelle-Calédonie et, en 2006, les accords de Matignon y sont toujours appliqués. Cet archipel prendra un jour peut-être son indépendance, si la majorité de sa population en est d’accord.

En mai 1989, les deux leaders kanak se rendirent sur l’île d’Ouvéa pour rendre hommage aux hommes tombés un an auparavant. Ils y furent tués par chef de tribu local, Djubelli Wéa. On ignore les motivations exactes de ce crime puisque Wéa fut tué sur le champs par un policier kanak, Daniel Fisdiépas, garde du corps des leaders kanak. Depuis, il est devenu maire de Hienghène, commune au centre de la grande île.

"Peut-être, pourquoi pas ?"
Histoire cruelle... Mais la suite se trouve dans la dernière livraison du trimestriel Alternatives non-violentes. Quelques années plus tard les deux veuves des leaders assassinés, Marie-Claude Tjibaou et Hnadrune Yéweiné furent approchées par la famille Wéa : “Ne pourrions-nous pas nous réconciliés ?”. “Peut-être, pourquoi pas ?”, répondirent les deux femmes, sans se concerter. Mais il fallut du temps, des réunions, le soutien des églises de Nouvelle-Calédonie, et de communes aussi, pour commencer à faire le lent travail de pardon. Comment pardonner le meurtre du mari, du père, du frère ? La famille Wéa devait, quant à elle elle, affronter la honte et la mise au ban. Le pardon implique des centaines de personnes.

Mais Marie-Claude Tjbaou et Hnadrune Yéweiné mirent des conditions : que tous leurs enfants acceptent la démarche; que tout se passe sans télévision, sans enregistrement, sans présence de responsables politiques. Pas par rejet de la politique : “C’est une affaire de familles, pas de politique” raconte Jean-Baptiste Libouban, un témoin de ce processus, dans la revue Alternatives non-violentes...

Détour par le Larzac
Le processus aboutit et voici les trois veuves ensemble, en juin 2005, sur le plateau du Larzac pour une cérémonie de réconciliation, en présence de Daniel Fisdiépas. Pourquoi le Larzac ? Une “caselle”, petite construction en pierres sèches y avaient été donnée au peuple kanak, dans les années 80. C’est dans cet endroit symbolique qu’a eu lieu la réconciliation des trois veuves Marie-Claude Tjibaou, Hnadrune Yéweiné, et Maneki Wéa, en juin dernier, devant des amis de longue date de la cause kanak : José Bové, Louis Joinet (conseiller de Rocard pendant les accords de Matignon), François Roux, avocat de militants kanak, Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France...

La réconciliation a eu lieu dans le respect des rites traditionnels kanak. “Comme les femmes ont accepté la réconciliation, l’histoire va avancer” écrit Jean-Baptiste Libouban.

Christian Le Meut

* Kanak est invariable.

Alternatives Non-Violentes n°137, centre 308, 82 rue Jeanne d’Arc, 76000 Rouen. Tél 02.35.75.23.44. Ce numéro est consacré au thème de la réconciliation aborde ce thème sous différents angles : psychologique, avec Isabelle Filliozat (Se réconcilier avec ses parents, c’est possible), historique, avec des exemples (Kosovo, Nouvelle-Calédonie, Afrique du Sud), philosophique (approche d’Emmanuel Lévinas)...
anv.revue@wanadoo.fr

05/04/2006

Trottoirs : piétons, garez vos os !

A Hennebont (Morbihan), l'association des Rues à vivre, dont je suis membre, essaie de promouvoir la convivialité et la sécurité des déplacements dans la ville (piétons, deux roues, voitures...), plutôt que la vitesse. Voici notre dernier communiqué (29 mars).

"Plusieurs chantiers empiétant sur les trottoirs et les rues sont en cours actuellement à Hennebont. Ces chantiers devraient être accompagnés de mesure pour alerter piétons, deux roues et automobilistes, ainsi que pour organiser les circulations des uns et des autres pendant les travaux. Si tel est bien le cas dans la rue Pasteur, où un passage piéton provisoire a été tracé, les membres des Rues à vivre ont constaté l’absence flagrante de mesures pour d’autres chantiers dans le centre-ville.
Route de Port-Louis, un chantier occupe la moitié de la chaussée : un feu alternatif a été installé pour les voitures, mais des passages piétons provisoires auraient pu être marqués le temps des travaux.
Avenue de la Libération (à l’angle de l’ancien Hôtel de France) : cette partie du trottoir est, en temps normal, régulièrement envahie par des voitures qui ne laissent pas l’espace minimal dévolu aux piétons; actuellement des travaux ont lieu dans l’ancien hôtel et une benne occupe carrément tout le trottoir... Aucun panneau d’avertissement, ni pour les piétons (qui doivent contourner cette benne et passer obligatoirement sur la chaussée) ni pour avertir les automobilistes et les inviter à ralentir.
Rue nationale : là aussi, un chantier occupe le trottoir et une partie de la voie : pas de panneaux d’avertissement, pas de passage piéton provisoire... les piétons...
Place Foch et angle de la rue du puits Ferré : là encore, un chantier occupe le trottoir; les piétons ne peuvent que raser les grillages du chantier s’ils ne veulent pas être sur la route...
Rappelons qu’un piéton n’est pas forcément une personne valide pouvant réagir rapidement : ce peut être un adulte avec une poussette, une personne âgée, une personne en fauteuil, un enfant, etc. Il faut ménager une largeur minimum de passage pour les piétons sur les trottoirs, que ce soit en temps normal (ce qui est loin d’être le cas à Hennebont); ou en période de travaux.
Mais pour l’instant, pendant le travaux, piétons hennebontais, garez vos os !"

En photo : l'avenue de la Libération, classée zone piétonne sinistrée par mes soins.