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17/04/2006

Numérique ou argentique, tel est le hic

Je réédite cet article récent car j'ai retrouvé la photo avec les six jambes, et même plus, dont il est question...

Il y a désormais deux façons de prendre des photos : soit avec un appareil numérique, soit avec un appareil argentique. De plus en plus de gens optent pour le numérique et il ne se vend quasiment plus d’appareils photos argentiques aujourd’hui. Les deux types d’appareils font des photos de qualité, mais le numérique serait plus pratique. Il permet de voir tout de suite les photos que l’on vient de faire et d’effacer les photos ratées, les moches, les floues, les mal éclairées...

Autrefois, il fallait faire développer et tirer toutes les photos et payer même les photos ratées... Fini ce temps là... Pourtant, les photos ratées avaient parfois du bon. Ainsi, je me souviens de photos de course de vélo. Il y a une trentaine d’années, mon frère participait à des courses de vélos et il lui arrivait même d’en gagner. Ainsi tous les dimanches ou presque mes parents l’accompagnaient. Un dimanche justement, mon frère gagna une course avec deux de ses coéquipiers de l’équipe de l’Arsenal de Lorient. Voici les trois compères sur le podium, habillés pareil d’un short noir et d’un maillot vert et blanc. Et ma mère de prendre cette photo historique mais, mystère du cadrage, elle ne prit que les trois paires de jambes. Depuis ce temps là nous cherchons, à chaque fois que nous les regardons, lesquelles pourraient bien être celles de mon frère.
Finies donc, les photos bizarres, ratées, floues : elles n’ont plus aucune chance de passer la censure numérique. Ni de nous faire rire...

Pratique, le numérique ?
En 2004, j’avais organisé une grande fête pour mon anniversaire. Des amis et membres de ma famille avaient pris des photos mais j’ai dû attendre un an pour qu’ils me les gravent sur CD et pour que je puisse les faire tirer sur papier.

Un de mes copains d’enfance tient un magasin de photos à Hennebont. Son métier a beaucoup changé ces dernières années : le développement et tirage des pellicules est en pleine régression, et les gens ne viennent pas pour autant faire développer leurs photos numériques, elles restent dans les ordinateurs. Pourtant, le prix n’est pas cher, “20 centimes d’euros le tirage”, dit-il.

Pratique, le numérique ? Peut-être mais je constate que l’on ne voit plus les photos. Il y a quelques années encore elles circulaient, les gens se les montraient, certaines finissaient dans des albums que l’on prenait plaisir à regarder de temps en temps. D’autres encore étaient agrandies, encadrées aux murs...” Bien-sûr, cela se fait encore, mais manifestement moins, car le passage au numérique a fait régresser la circulation des photos. Et les imprimer soi-même quand on a un ordinateur coûte très cher...

Des magasins fermés par milliers...
L’industrie de la pellicule s’effondre et, avec elle, des usines ferment et des milliers de gens se retrouvent sans emploi. “Ces dernières années 3.000 magasins de photo sur 8.000 ont fermé, et mille devraient fermer cette année encore”, dit mon ami photographe. Lui continue de travailler grâce aux photos de mariage et aux photos scolaires. “Mais le tirage papier des photos reprend au Japon et aux États-Unis”, dit-il. Les gens se rendent compte qu’ils n’ont pas de photos papier du petit dernier, ou des événements familiaux récents... L’écran ne peut remplacer complètement le papier.

Car à quoi celà sert-il de prendre des photos, si c’est pour qu’elles restent cachées et enfermées dans des ordinateurs? Elles n’y servent à rien, sauf à se faire oublier, ce qui serait dommage. La photo, toutes les photos, contribuent à nôtre mémoire individuelle et collective et au lien social. Il serait dommage que de seules évolutions techniques nuisent à sa diffusion. Car si le numérique est une avancée technique à certains points de vue (et peut-être écologique car moins polluant), est-il pour autant un “progrès” ? Pas pour tout le monde...

Christian Le Meut

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