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05/04/2008

Sinema/Cinéma : "Degemer mat barzh bro ar Ch'tied ?"

Dimeurzh paseet m'eus gwellet "Bienvenue chez les Ch'tis" (penaos treiñ ? "Degemer mat barzh bro ar Ch'tied ?", hag, a-benn ar fin, m'eus ket kavet displijus ar film-se. C'hoarzhet m'eus da vat, a-wezhoù, ha klewet komz ch'ti a zo digustum ha bourrapl awalc'h. Evit ur wezh un taol mouezh dishenvel a vez klewet barzh begoù aktourion brudet, evel Dany Boon pe Line Renaud. Da gustum, pouezh-mouezhioù evel-se a vez skarzhet ag an abadennoù skinwell pe sinema. Pe istitlet... Ar film a ziskoue penaos eh eus e Bro C'Hall rannyezhoù ha yezhoù all a vez komzet c'hoazh get tud zo, bemdez, ha n'eo ket folkloraj. Ha tud ag an hanternoz n'int ket diskouezhet evel amioded, tud sot, tud dibaseet, lonkerien ha c'hoazh, met evel tud normal, pe tost, evel ar re all kwa...

Barzh ar film, Dany Boon a zispleg penaos ar "ch'ti" hag ar pikardeg a zo "kendirvi"... Hervez ar pezh m'eus lennet, yezhourion 'zo a sonj dezhe e vehe ar ch'ti ur rannyezh ag ar pikardeg kentoc'h. Ar pikardeg a vez skrivet abaoe pell. Lodennoù ag ar "Roman de renard" a oa bet skrivet da gentañ e pikardeg hervez Hervé Abalain*. Ar yezh-se a veze brudet awalc'h er grenn amzer. Studiet e vez c'hoazh, da skouer, barzh skolioù veur (Lille, Amiens)...

Des gens normaux qui parlent une autre langue... 
Mardi soir je suis allé voir "Bienvenue chez les Ch'tis" et, finalement, je n'ai pas trouvé ce film déplaisant. J'ai même bien rigolé, parfois, et entendre parler ch'ti est assez inhabituel. Pour une fois un accent différent est entendu dans la bouche d'acteurs célèbres comme Dany Boon ou Line Renaud. Habituellement, ce genre d'accents est écarté des émissions de télé  ou des films de cinéma. Ou sous-titré... Ce film montre qu'il y a en France des dialectes et des langues qui sont parlés tous les jours par certaines personnes, et que ce n'est pas du folklore. Et les gens du Nord ne sont pas montrés comme des idiots, des sots, des alcooliques, etc, mais comme des gens normaux (ou presque, comme nous quoi).

Dans ce film Dany Boon explique que le ch'ti et le picard sont cousins... D'après ce que j'ai pu lire, certains linguistes, comme Hervé Abalin, considèrent plutôt le ch'ti comme un dialecte du picard*, langue écrite depuis très longtemps.  Des parties du Roman de renard ont été écrites en picard, langue réputée au Moyen-âge. Elle est toujours étudiée dans les universités de Lille et Amiens.

Christian Le Meut 

* Le français et les langues historiques de France, ed. Gisserot, 2007.

 

Un ali all war internet/un autre avis sur internet :
http://lapolitiqueduchacal.over-blog.com/article-18071406...

08/02/2008

Chronique québécoise : "L'accommodement des cocus"

"L'accommodement des cocus" est le titre d'une chonique (mentionnée sur les sites "Diwan Breizh" et "Oui au breton") de Joseph Facal (Le Journal de Montréal) le 16/01/2008, sur l'utilisation du français à Montréal. Mais si vous mettez "breton" à la place de "français", ça marche aussi, à quelques détails  près...

"Vous êtes dans le coma depuis longtemps si vous avez été surpris par notre enquête sur le recul du français dans les commerces de Montréal.
Toutes les sociétés se construisent des mythes pour se justifier et se donner bonne conscience. Dans ces mythes collectifs, il y a du vrai, du faux et de l'exagéré.
L'un de nos mythes les plus tenaces est notre amour profond pour la langue française.
Je le dis comme je le pense: la grande majorité de nos concitoyens s'en fout royalement, même si elle prétendra toujours le contraire.
Mettons que vous aimez votre femme, vos enfants ou votre chien. Logiquement, vous en prendrez soin et vous vous choquerez si on leur fait du mal, non?

Foutaises

Si nous aimions vraiment notre langue, on en prendrait soin tous les jours plutôt que de se réveiller collectivement une ou deux fois par demi-siècle.
Si nous aimions notre langue, nous ne laisserions pas notre gouvernement en faire sa trente et unième priorité et nous dire qu'elle avance quand elle recule.
Si nous aimions notre langue, nous n'aurions jamais permis à quelqu'un qui la massacrait comme Jean Chrétien de nous représenter dans le monde entier pendant tant d'années.
Si nous aimions notre langue, nous n'accepterions pas que l'on fasse passer pour des dinosaures ou des ceintures fléchées ceux qui se battent pour elle avec des moyens de fortune.
Si nous aimions notre langue, nous ne trouverions pas des allures de prétentieux à ceux qui s'efforcent de bien la parler.
Si nous aimions notre langue, vos enfants ne me regarderaient pas comme un martien quand je déplore leurs lacunes en français.
Si nous aimions notre langue, on ne laisserait pas Air Canada nous rire au nez depuis des décennies.

Blâmes

Et de grâce, ne venez pas blâmer les immigrants.
Si vous dites au Pakistanais qui loue des vidéos au coin de la rue que la majorité au Québec parle français, il vous répondra que c'est vous qui êtes une minorité dans un Canada multilingue. Et il aura raison.
Si vous émigrez en Espagne, vous apprendrez d'abord l'espagnol ou le catalan?
De toute façon, si vous haussez le ton, il vous traitera de chialeux ou de raciste, et ilyaneuf chancessurdixquevousprendrez votre trou.
Mon garçon joue au soccer. Tous les parents de l'équipe sont francophones sauf une dame anglophone, qui est charmante et parle un français très correct.
Systématiquement, les francophones s'adressent à elle en anglais. Elle ne le demande même pas. Voulant être gentils, ils ne voient pas l'immense signification collective de leur petit renoncement individuel.
Non, je ne blâme pas le peuple.

Éviter la bataille

Depuis des générations, une partie de son élite lui prêche qu'il y a toujours moyen de moyenner, qu'il ne faut surtout pas se «chicaner», qu'il faut être «ouvert», «moderne», «tolérant», que toute posture un peu verticale équivaut à vouloir rejouer la bataille des plaines d'Abraham.
Cela laisse des traces. Comme disait Jean Chrétien, «que voulez-vous...».

Joseph Facal

http://www.canoe.com/infos/chroniques/josephfacal/archive... 

05/02/2008

Le français, langue des JO... et des droits de l'Homme ?

Extrait du compte-rendu de la conférence de presse quotidienne du ministère des Affaires étrangères : 

"LE FRANCAIS, LANGUE OLYMPIQUE" AU SALON EXPOLANGUES (PARIS, DU 6 AU 9 FEVRIER)

Dans le cadre du salon Expolangues de Paris (6 au 9 février) où la Chine est invitée d'honneur, le ministère des Affaires étrangères et européennes lance en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) une opération intitulée "le français, langue olympique".

En vue des Jeux Olympiques qui se tiendront en août prochain à Pékin, l'objectif de cette opération est d'informer le grand public sur la place du français, langue officielle des JO, en présentant les diverses actions pour la promotion de notre langue, notamment la mise à disposition de traducteurs francophones et le lancement de manifestations culturelles francophones.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre de la convention signée par M. Jean-Pierre Raffarin, Grand Témoin de la Francophonie aux JO de Pékin, et M. Liu Qi, président du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Pékin, en marge de la visite d'Etat du président de la République en Chine, le 26 novembre 2007. La convention a été remise par M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, à M. Jacques Rogge, président du CIO, le
23 janvier à Lausanne.

Le salon Expolangues, qui sera habillé aux couleurs de l'opération "le français, langue olympique", sera inauguré par M.
Diouf en compagnie de MM. Jean-Philippe Gatien et Xiao-Ming Wang, champions de tennis de table, le mercredi 6 février à 17h30.

(...) Les dirigeants de la République française collaborent donc avec les autorités chinoises pour que la langue française ait sa place pendant les prochains Jeux Olympiques. Nos responsables politiques, dont M. Raffarin, n'oublieront sans doute pas de rappeler aux dirigeants chinois les droits des minorités linguistiques, comme ceux des Tibétains, droits que le gouvernement de Pékin se garde bien de respecter. Le Tibet fait l'objet d'une politique de colonisation humaine et linguistique à grande vitesse. Dans ce domaine, il est vrai, la France des droits de l'Homme n'a pas trop de leçon à donner.

18/01/2008

"La bataille des langues" : une "Manière de voir" avec des oeillères

Tous les deux mois Le Monde diplomatique édite Manière de voir et le dernier numéro (97, février-mars 2008) est consacré à "La bataille des langues". Il s'agit d'une sélection d'articles parus sur ce thème depuis que le Diplo existe, donc pas toujours récents, comme celui sur le Québec qui date de... 1975. Mais des articles anciens peuvent demeurer intéressants, comme celui d'Albert Memmi sur la situation des pays colonisés par la France et la relation des peuples colonisés à la langue française.

eac57e52ec123968fef2bc53c1f570dd.jpgL'introduction du premier chapitre est intéressante :"Il faut être naïf ou ignorant pour ne voir dans une langue vivante qu'un outil de communication, comme le sont les langues artificielles. Au-delà des barrières sociales, et comme le démontrent d'innombrables travaux de neurophysiologistes, et de psychologues, elle ne se réduit pas à un simple code pour l'échange d'information, mais elle constitue le creuset même de l'identité de chacun. Comme a pu l'écrire Régis Debray : "Elle n'est pas un instrument, mais un milieu de vie, le fil d'or d'une vitalité longue et singulière""... Voilà qui est bien écrit. On peut d'ailleurs appliquer cette citation à la langue bretonne et aux "langues de France", comme disait François Mitterrand, mais l'équipe du Diplo s'en garde bien. Le breton est cité une seule fois à ce que j'ai vu... Il y a bien un article sur le catalan, mais en Espagne.

La "langue dollar" 
Non, le Diplo ne semble guère intéressé par les langues régionales en France. Le combat important pour lui, manifestement, c'est celui contre l'hégémonie de l'anglais, la "langue dollar". Que nos élites françaises, économiques, intellectuelles, bobos, etc., adoptent à la vitesse grand V. Et Manière de voir de les stigmatiser, non sans arguments : "Les élites "off shore", en particuler en France, ont tôt fait de qualifier de "nationalisme" l'attachement des peuples à leur langue, alors que c'est parfois tout ce qui leur reste pour "faire société" et s'inscrire dans une histoire partagée. Précisément parce qu'à l'heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services l'existence de société leur apparaît comme un déplorable anachronisme entravant la course planétaire aux profits. Mais gare aux retours de bâton qui, eux, effectivement, peuvent prendre la forme régressive de replis identitaires"...

"Récuser toute langue unique" 
Et Bernard Cassen, directeur général du Monde Diplomatique, dans l'introduction, de souligner : "Revendiquer un monde pluripolaire, c'est aussi récuser tout langue unique, donc encourager le multilinguisme". Et vouloir imposer une langue unique dans un pays où coexistent plusieurs langues, comme en France, qu'en dit le directeur du Diplo ? Est-ce compatible avec les droits de l'Homme, la démocratie, la volonté populaire ? Lisons la suite : "Le droit de créer et travailler dans sa langue est un des attributs de la souveraineté populaire, notion qui hérisse les dirigeants des transnationales, des institutions financières, ainsi que leurs porte-paroles et porte-plumes locaux. La bataille des langues, c'est d'abord une bataille pour toutes les langues, y compris, évidemment, l'anglais". Et y compris, évidemment, le breton ?

Une "bataille pour toutes les langues", vraiment, M. Cassen ? Quand est-ce, la dernière fois que le Diplo a consacré un article aux langues régionales en France ? Soutient-il leur pratique ? Les écoles bilingues ? Les médias en langues régionales ? Si oui, il le fait avec beaucoup de discrétion. Peut-on revendiquer le multilinguisme dans le monde entier, et ne pas le soutenir en France ? J'ai bien conscience de ne pas être très diplomate en disant celà, mais il semble que dans ce domaine, le Diplo a quelques oeillères.

C'est ma manière de voir.

Christian Le Meut

La bataille des langues, Manière de voir n°97, 7 euros. 

Langues : ur "Manière de voir" drol awalc'h

662ac928f8160fb9f9fc20d148b97853.jpg "Manière de voir" a vez embannet bep daou viz get Le Monde diplomatique. Dibabet 'vez get strollad an Diplo pennadoù skrid embannet gete abaoe pell a-wezhoù : 1975 evit ar pennad a ziar-benn Bro gKebek, da skouer ! Kozh eo memestra. Met bon, an testennoù kozh a c'hell bout interesus evel ar pezh skrivet get Albert Memmi a-fed ar broioù bet aloubet, trevadennet, kolonizet get Bro-Frans...

Un emgann, ur c'hrogad a zo etre ar yezhoù, eme tud an Diplo : ya, met etre ar saozneg hag ar galleg dreist holl. Setu tem pouezusan, talvoudusan an teuliad-se. Ar yezhoù rannvroel e Bro-C'Hall ? N'eus netra war an tem-se barzh Manière de voir, hervez ar pezh m'eus lennet. Ar brezhoneg a zo merchet... Ur wezh; met ur pennad skrid a zo war ar c'hatalaneg e Bro-Spagn.

Ar saozneg, yezh ar c'hapitalism, a za da vout kalz krenvoc'h evit ar galleg barzh bed an ekonomiezh, bed an enklaskerion, bed ar mediaioù... Hag e Frans, ar re-se a implij re ar saozneg, e c'hober goap a wec'hoù doc'h ar re a zifenn ar galleg. "Les élites "off shore", en particuler en France, ont tôt fait de qualifier de "nationalisme" l'attachement des peuples à leur langue, alors que c'est parfois tout ce qui leur reste pour "faire société" et s'inscrire dans une histoire partagée, eme "Manière de voir". Précisément parce qu'à l'heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services l'existence de société leur apparaît comme un déplorable anachronisme entravant la course planétaire aux profits. Mais gare aux retours de bâton qui, eux, effectivement, peuvent prendre la forme régressive de replis identitaires"...

Ha Bernard Cassen, rener ar gazetenn, a skriv : "Revendiquer un monde pluripolaire, c'est aussi récuser tout langue unique, donc encourager le multilinguisme. Le droit de créer et travailler dans sa langue est un des attributs de la souveraineté populaire, notion qui hérisse les dirigeants des transnationales, des institutions financières, ainsi que leurs porte-paroles et porte-plumes locaux. La bataille des langues, c'est d'abord une bataille pour toutes les langues, y compris, évidemment, l'anglais" : hag evit ar brezhoneg ivez ? Evit yezhoù rannvroel a vro Frans ivez ? M'eus ket gwelet ar reskont barzh ar gelaouenn-se. Petra o deus graet, tud an Diplo, evit skoazellañ ar yezhoù rannvroel e Frans ? Mechal ma ne vehe ket un nebeut "oeillères" get kazetennerion an Diplo war an dachenn-se...

Christian Le Meut 

Manière de voir, la bataille des langues, n°97; 7 euros. 

17/01/2008

Sarkozy : "La France, c'est une langue"

Rappel des propos tenus pas Nicolas Sarkozy à Caen le vendredi 9 mars 2007,  lors de la campagne présidentielle; il y avait affirmé son refus de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires :

"La France c’est une langue, une langue qu’elle met à la disposition de tous les hommes.

Le Français disait Rivarol ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine.

Le Français c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante.

La diversité linguistique c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La langue n’est pas une marchandise, la langue n’est pas une technique. L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre. Mais l’efficacité n’est même pas prouvée : la Renaissance où tout le monde s’est mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité.

Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française.

Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le Français rayonne.

Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire français la langue de travail soit le Français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue.

Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le Français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales.

"L'extraordinaire richesse des langues régionales" 
Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche. Mais le patrimoine linguistique de la France, ce n’est pas seulement le Français, c’est aussi l’extraordinaire richesse de ses langues régionales. Il suffit de se souvenir de l’œuvre immense de Mistral pour prendre conscience de l’appauvrissement que constituerait la disparition de toutes ces langues très anciennes qui ont concouru à la formation de la langue française et qui continuent à vivre en partie en elle. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l’éducation nationale.

Je souhaite que l’on soutienne leur pratique et leur diffusion. Mais je ne veux pas de cette logique de confrontation avec le Français que cherchent à faire prévaloir certains indépendantistes qui veulent en finir avec l’unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues régionales, non pas parce que je conteste les langues régionales, qu’au contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre puisse décider qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français.

Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre pacte national et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe."

09/01/2008

Morbihan : hetoù e galleg hepken c'hoazh/Des voeux uniquement en français, comme d'hab !

dfb2d6ab1b30e2bd3ecb5c92db382318.jpgDipitus awalc'h eo met, revez al lec'hienn "Oui au breton", hetoù 2008 departamant ar Morbihan a zo, c'hoazh ur wezh, e galleg hepken. Netra e brezhoneg nag e gallaoueg daoust d'ar pezh a oa bet reskontet din get prezidant ar c'huzul meur (lennit edan)...

C'est décevant mais, selon le site Oui au breton, les voeux 2008 du département du Morbihan sont, encore une fois, uniquement en français. Dehors le breton et le gallo ! Et ce, malgré la réponse que m'avait faite le président du conseil général (lire ci-dessous)...

http://ouiaubreton.com/spip.php?article3350


Skeudenn/photo : P. Corlay.

30/08/2007

"Le breton condamné" : le point de vue de Xavier North

Ayant trouvé l'adresse mail de M. Xavier North à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), sur internet (lire les épisodes précédents ces derniers jours) :

xavier.north@culture.gouv.fr

Je lui ai envoyé, mercredi, ce petit message : 

"Monsieur
je viens d'apprendre avec surprise une phrase que vous avez prononcée en Argentine : " La langue bretonne est condamnée"... La langue bretonne est parlée par 250.000 personnes en Bretagne. Parmi elles, un bon nombre de locuteurs dont c'est la langue maternelle. Je la pratique, personnellement, chaque jour. Je m'étonne donc de vos propos et vous en demande confirmation et explication. Ils sont d'autant plus surprenants que vous êtes à la tête d'un service de promotion du français, certes, mais aussi des langues de France. Des actions de politique publique peuvent entraîner le déclin d'une langue (comme le français en Louisiane par exemple, où cette langue a longtemps été interdite...). Des actions de politique publique peuvent aussi à contrario, encourager la pratique et enrayer un déclin.

M. North, les "langues de France", êtes-vous chargé de les enterrer vivantes (car elles sont vivantes) ou de les promouvoir ?

Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer Monsieur, l'expression de mes salutations citoyennes.

Christian Le Meut"

J'ai reçu, jeudi, cette réponse de Xavier North :  

"Cher Monsieur,
Ne vous est-il pas venu à l'esprit que mes propos, tels que les rapporte un site internet, ont pu être sortis de leur contexte, déformés, ou purement et simplement "attribués" ? Après avoir évoqué cette vérité d'évidence - à savoir que globalement, la transmission des langues de France n’était plus guère assurée par le cadre familial, mais reposait désormais presque exclusivement sur l’enseignement et les médias - je m'étais contenté de souligner les contraintes budgétaires qui pèsent sur notre système éducatif ; et je n'avais pu que convenir avec mon interlocuteur de la nécessité d’un effort supplémentaire dans ces domaines.
Si vous voulez être rassuré sur l'engagement de la DGLFLF en faveur de la pluralité culturelle et linguistique dans ce pays, je me permets de vous renvoyer à notre propre site, dglf.culture.gouv.fr (rubrique langues de France).
Bien cordialement à vous,
XN"

Concernant "l'engagement" de la DGLFLF en faveur de la "pluralité culturelle et linguistique dans ce pays", chacun-e pourra aller consulter le site cité.

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm

Je tiens à souligner cependant que la source d'origine de cette information, le blogueur Nevern, Breton habitant Buenos Aires, est pour moi une source fiable. M. North insinue que les propos lui sont "attribués" mais ne les dément pas formellement, ils seraient "sortis de leur contexte". A voir. Il affirme, dans cette réponse, vouloir que soit fait "un effort supplémentaire" pour, on le suppose, l'enseignement des langues régionales. Nous ne doutons pas qu'il pèsera de tout son poids sur les administrations concernées, notamment en cette rentrée où, comme chaque année, les ouvertures de classes bilingues en Bretagne sont inférieures aux demandes.

Christian Le Meut 

28/08/2007

Le "breton condamné" : des explications de l'auteur de la question

Le Breton qui a interrogé Xavier North à Buenos Aires (lire notre précédente) n'est autre que le blogueur Nevern, qui précise les circonstances dans ce message (les intertitres sont de Rezore) :

"Bonjour Christian, Merci de relayer l'information et d'avoir trouvé sur le site les informations précises. Je profiterais de votre blog avant de préciser plus en détail non seulement la présentation de Mr Xavier North, la question que j'ai posée, la réponse faite et les aussi les personnes présentes. Mr Xavier North parlera pendant une heure, lisant principalement ses feuillets, sur le fond et dans la voix "la grandeur de la France" et la place de la france dans le monde pour conclure après ( nous nous rejoignons avec d'autres auditeurs sur un manque d'élan et de désir dans son discours) sur le français doit co-exister avec d'autres langues dans un environnement plurilingue. Applaudissements orchestrés par l'Attaché Culturel.

Des questions ?

Des questions. Oui, monsieur. " Monsieur le délégué, je m'appelle AG, réside à BA depuis maintenant 10 ans et enseigne la langue française et la langue bretonne (1-sans avoir le niveau 2- 3 élèves mon fils et deux amis). Silence, petit rire flûté et regard vers l'attaché culturel. " Je ne savais pas que l'on enseignait le breton à Ba". Ma question :" Vous n'êtes pas sans savoir que le breton est dans une situation critique. Nous perdons 26 locuteurs par jour. Le breton est en thérapie intensive. Selon l'Unesco et selon peut-être des calculs simples, le breton sera condamnée aux alentours du 15 octobre 2001, nous souhaiterons savoir quelles sont les actions du gouvernement pour empêcher cela et gommer de par la même la déclaration traumatisante de 1794 de l'abbé Grégoire".

Silence et blablablablablablablabla... pendant 10 minutes sans une information précise puis "la langue bretonne est condamnée", puis "Je vous l'ai dit quand j'ai parlé des 30 trentes glorieuses et des parents qui n'avaient pas transmis". A noter que l'expression employée dans sa conférence disait "La langue française s'est imposée face aux langues régionales". Toute seule comme une grande sans aucune action coercitive. blablalbla . médias, communications....puis plus catégorique "L'état n'a pas d'argent" et de citer (si mes oreilles ne me trahissent pas), "je ne sais plus le nombre de langues à considérer" et de conclure Le Président l'a dit "Nous ne signerons pas la chartre européenne" mais le Président a fait une déclaration".

Autre question : "Mais quand même..." 

Silence autre question. Madame. Oui. " Quand même je vous voudrai revenir sur ce que vous dites. La langue bretonne est liée à une histoire et elle est , elle, une vraie langue de civilisation" pas de réponse. Mr le délégué se recroqueville et son sourire se transformant en rictus laisse passer un "Vous avez raison madame". L'attaché culturel semble agacé et dit : "Bon, une autre question, autre que le breton" Oui. Monsieur. Dans le fond. "Bonsoir, je suis breton mais ma question sera autre. (rires dans la salle). La question aura trait à la politique audiovisuelle française.

Le directeur de l'Alliance francaise insistera auprès de professeur et d'élèves afin qu'ils expriment combien ils étaient contents d'être ici à cette conférence et d'avoir écouté le délégué et d'apprendre le français. Ce que feront deux élèves de façon maladroites. Le signal de départ est donné. Les gens se lèvent. Une femme devant moi se lève, se retourne et me raconte cette histoire avant d'éclater d'un rire frais et cristallin. "Je suis argentine et nous avons vécu 9 ans en France. Ma petite fille de 5 ans arrivant dans son jardin d'enfant explique à une autre petite fille qu'elle est argentine et française, la petite lui répond: "B'n, oui, c'est comme moi je suis française et bretonne".

Ce qu'il faudrait préciser et qui plonge toute cette situation dans l'absurde est qu'étaient dans la salle de conférence les éminents membres de l'oulipo : ouvroir de littérature potentielle. L'absurde historique vécu n'est pas que ces messieurs travaillent sur des nouveaux mots , des nouveaux sons, de la pataphysique ou des algorythmes et non que les autorités françaises consacrent leurs travaux mais que ces mêmes autorités ne puissent pas voir l'importance des langues et par leur aide publique ne permettent pas aux gens qui le veulent de récupérer les sons, les mots et le merveilleux des mots des langues régionales.

Boulets rouges
Messieurs, ne vous cassez pas la tête pour inventer des mots nouveaux . Il ne suffit que collecter des mots anciens et abandonnés pour ouvrir le coffre du merveilleux et en inventer d'autres pour le faire voyager Mr le Délégué Xavier North a répondu comme au 19 ième siècle et effectivement tout ressemblait aux 19 ième et donnait une impression de déjà vu. Flaubert l'aurait écrit: oui, les comices agricoles, Rodolfe c'est moi, la langue Bretonne, Emma Bovary, les maquignons sont aux culs des vaches et les autorités viennent de terminer leur discours bien humanistes et pensants. Mais voilà, la chose ne s'arrête pas là car la Francophonie ne peut et ne pourra pas se présenter dans le monde si elle ne fait pas réllement bonne figure et sauve ces langues régionales.

Ah quoi bon tirer à boulets rouges sur la langue anglaise (hégémonique) si on traîne un parfum d'exterminateurs de langues. Certes, il est plus facile pour Mr Xavier North (du moins il le croit) de conférencer à Buenos-Aires qu'à Carhaix. C'est pourquoi, les réseaux de la diaspora bretonne doivent être attentifs et demander à la fonction publique des comptes, non seulement pour la langue bretonne mais aussi pour les autres langues et le principe non seulement de diversité linguistique mais de diversité écologique. En effet, certains anthropologues notent que diversité linguistique et diversité écologique ont le même bourreau: un certain ethnocentrisme."

http://diaspora-bretonne.over-blog.com/ 

Le breton : "langue condamnée" ?

L'Agence Bretagne Presse fait état d'une déclaration de M. Xavier North, directeur de la délégation générale à la langue française et aux langues de France, en Argentine, le 4 août dernier, selon lesquelles la langue bretonne serait "condamnée" :

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7749&...

L'institution que dirige M. North est donc sensée promouvoir le français et les langues de France mais la page d'accueil de son site nous dit ceci :

"De tous les liens que nouent les hommes dans la cité, le lien de la langue est le plus fort, parce qu’il fonde le sentiment d’appartenance à une communauté. Parce que la mondialisation des échanges et les progrès de la construction européenne ne cessent de le faire évoluer, les pouvoirs publics sont appelés à réaffirmer une politique de la langue qui, tout en veillant à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe à l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de la diversité culturelle en Europe et dans le monde.

La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.

Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme."

"Valoriser les langues de France" en les enterrant vivantes, voilà une drôle de façon de "valoriser". 

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm 

11/07/2007

Mais pourquoi aurions-nous une autre langue ?

Il y a quelques mois j'éditais une note essayant d'expliquer pourquoi certaines personnes, comme moi, tenons à maintenir vivante une langue, la langue bretonne, dont l'avenir est incertain et le présent compliqué : le nombre de locuteurs est en régression permanente malgré l'apparition des écoles bilingues qui ne compensent pas la disparition des dernières générations de bretonnants de langue maternelle; le statut des langues régionales reste ambigu puisque la seule langue officielle en France est le français, etc. Lectrices et lecteurs de ce blog, vous avez déjà eu l'occasion de lire des choses la-dessus. Histoire d'alimenter le débat, un de mes amis, Georges, enseignant, habitant à Saint-Etienne, livre ici ses remarques par rapport à cette note parue en avril et que vous pouvez lire ou relire en cliquant sur le lien direct. Les intertitres sont de la rédaction!

" D'accord avec ce que tu dis... avec trois réserves et une question :

Une strictement personnelle à moi la mienne, qui, tu verras tourne quand même au débat linguistique...
 J'ai compris, au sens de l'intelligence de la chose, ta démarche et tu sais que je la respecte. D'une part par sympathie pour toi mais aussi, et c'est sans doute plus intéressant, parce que c'est une démarche sincère, profonde et fondamentalement enracinée dans le respect de l'autre (en particulier le non Breton ou le non bretonisant). Tes arguments portent, il m'ont fait beaucoup avancer dans la compréhension d'un phénomène qui m'est très étranger et qui m'apparaît encore souvent comme porteur de haine ou de xénophobie. Pas chez toi, pas dans ta démarche, et tu es le premier à dénoncer les ayatollahs dont je parle ! Mais tu sais de quoi je veux parler et ce n'est pas la peine d'en discuter plus longtemps.

Par contre, je veux préciser ce que je dis quand je dis que je ne "comprends pas". C'est beaucoup plus ancré en moi que le niveau de compréhension emphatique ou 'intelligent' que je viens de décrire. Cette démarche m'est complètement étrangère, et c'est en ce sens là que je dis que je ne te comprends pas ! C'est, je pense du à mon histoire personnelle... et à celle de mon "terroir". Je ne suis pas un homme de racine ! La seule lignée familiale que je connaisse est celle de ma mère et elle n'est pas très fournie. J'avoue ne pas y attacher non plus beaucoup d'importance... Je ne dépasse pas le niveau de mes grands parents (et encore !) dans la construction mentale de mon arbre généalogique... Et ces gens là parlaient déjà français !.. Qu'eux ou leurs aieux aient souffert d'une déculturation linguiste ne fait pas l'ombre d'un doute, mais je n'en suis même pas le témoin indirect ! Quant à ma lignée paternelle, je n'en connais rien si ce n'est le nom et le prénom de celui qui n'a été guère plus que mon géniteur ! Cette histoire personnelle sans être en aucun cas douloureuse n'invite pas trop au culte des racines ! Un psychanalyste y verrait sans doute beaucoup de choses... j'avoue humblement me satisfaire d'un inconscient discret à ce niveau là ! Et, quitte à me chercher une quelconque névrose, de la situer dans ce secteur !

Saint-Etienne et le Forez 
Pour ce qui est de mon "terroir", je suis profondément un citadin, un Stéphanois. J'aime à me promener dans ma région natale et la trouve fort belle, mais de là à revendiquer là aussi une appartenance il y a loin ! Le Forez n'a pas grande unité ni géographique ni historique ni linguistique. Il s'y parlait une langue d'oc, bien entendu, mais très rapidement mâtinée de français et sans doute partie prenante dans la création de cette langue. Les patois ont été rapidement supplantés par un français qui n'est pas, loin s'en faut, un standard de pureté ! Par contre, je suis très attaché aux expressions locales et à l'accent spécifique de Saint Etienne. Ces mots de mineurs et d'ouvriers dans lesquels j'ai grandi me sont chers et j'aime à les employer. Leurs origines sont surprenantes : patois locaux des paysans descendus à la ville, parlés des mineurs polonais passés par la Lorraine, expressions des patrons lyonnais, plus récemment quelques mots d'arabe... Ce mélange chaleureux et créatif m'enchante ! Il y a des mots dont je n'ai pas la traduction en français "pointu" (c'est comme ça qu'on appelle le parlé des Parisiens chez nous).

Babel : une félicité ! 
Mais ce n'est pas la transmission qui m'obsède. Seulement le plaisir des sens et du sens. J'aime à jouer avec les mots, surtout ceux là ! J'aime à partager mon bonheur mais je suis persuadé que mes enfants trouveront d'autres mots ailleurs pour trouver ce plaisir... C'est la fonction de la langue qui m'intéresse dans ces "jeux", pas la langue elle même. J'aime aussi à jouer avec le parler SMS ou ce que j'appelle le shortenglish, l'anglais de boutasse qui me permet de parler à un Espagnol ! Je serais plus près de la Bretagne ou nous parlerions plus ensemble je suis certain que je pidgimiserais aussi la langue celte avec délectation ! Aucune ferveur si ce n'est un respect total pour cet instrument de pensée, de structuration, de beauté, d'expression, d'échange, de compréhension qu'est une langue. Babel n'est pas une damnation mais une félicité ! C'est parce qu'on ne se comprend pas qu'on peut chercher à se comprendre ! Mais peu importe l'idiome. Il sera toujours porteur de sens et ouvrira à la poésie, à la science ou à l'échange si on veut la poésie, la science ou l'échange. Il ouvrira aussi à l'ostracisme et à la guerre si on veut l'ostracisme ou la guerre ! Donc, et " deomp d'ar gêr " , peu m'en chaut du breton, mais vive le breton !

Une société patrimoniale
Une autre réserve sur la notion de patrimoine et de sa conservation qui confine à la question philosophique.  Notre société actuelle est une société patrimoniale. Il faut conserver, protéger, restaurer, accumuler, transmettre... Je ne suis pas persuadé que ce soit une voie pérenne ! Je pense plutôt que cette volonté d'attachement matériel à la chose matérielle est un symptôme d'un mal beaucoup plus profond. Nous vivons une époque qui a perdu le sens de l'humain et qui à la fois scie la branche sur laquelle elle est assise tout en traitant le bois pour qu'il ne pourrisse pas ! Notre humanité se raccroche à ce qu'elle peut pour ne pas voir le néant dans laquelle elle se jette à corps perdu... Nous sommes essentiellement des êtres de passage, sitôt venus, sitôt partis. C'est dur à admettre mais c'est notre destinée humaine, environ 80 ans pour nous (et c'est déjà beaucoup plus qu'il n'y a pas si longtemps ! ) point à la ligne ! Les obélisques ou les pyramides de verre n'y changeront rien !

Heureusement, il n'y avait pas que des râleurs
Je ne crois pas au Progrès et ne veux faire ni table rase du passé ni fi de la modernité ! J'entends Hagège qui se lamente avec raison de la richesse perdue pour chaque mot oublié ! Mais je l'entends aussi dire la dynamique créative, intégrative de toute langue. Je suis certain que conserver s'oppose souvent à créer ! Créer c'est faire du nouveau avec l'ancien ! C'est dépasser l'ancien, le vu, le su pour en faire un à voir et un à savoir. Une langue, comme tout patrimoine doit vivre, créer, innover et... pourquoi pas disparaître ! Je ne suis pas nostalgique de toutes les grottes décorées à jamais disparues... mais je suis touché aussi par l'humanité qui a présidé à la décoration de celles que nous connaissons ! Je suis aussi persuadé qu'il a du se trouver des cro-magnons pour râler contre ces salopeurs de biotopes qu'étaient ces peintres à la noix qui passaient leur temps à taguer les cavernes ! Heureusement qu'il n'y avait pas que des râleurs...

Le débât n'est pas clôt
Une dernière réserve, historique celle là ! Tu la connais déjà, j'en ai déjà parlé... La construction de la France s'est faite essentiellement autour de l'imposition d'une langue comme langue commune. C'est un traumatisme important et je n'en nierais jamais ni les souffrances, ni les outrances ! Avec le recul du temps, nous, nous pouvons faire l'analyse d'une autre voie possible, une voie de respect et de bilinguisme... Je pense que ce point de vue est une reconstruction a posteriori et que d'une part elle n'apporte pas grand chose puisque les choses sont faites et que d'autre part les choix faits à l'époque étaient sans doute vécus comme nécessité historique ! Ça n'excuse rien pour la barbarie de la chose mais je crois importante la démarche historique évitant les reconstructions a posteriori.

Enfin une question, à prendre avec le sourire, mais pour réfléchir quand même : Quelle langue parlait les autochtones* avant que des Celtes leur tombent dessus et leur imposent leur langue ?

Tu vois, le débat n'est pas clôt ! mais je suis certain que toi comme moi continueront notre petit chemin fait de plus d'interrogations que de  réponses ! ce qui ne nous empêche pas de répondre... ou de chercher une réponse !

Merci pour le temps passé à écrire et à lire ! ce n'est pas du temps perdu même s'il n'est pas consacré à l'étude du breton.

Amicalement, GG"

* Note de la rédaction : Avant l'arrivée des Celtes, qui ont dominé l'Europe occidentale, et la Bretagne, pendant les siècles précédents l'empire romain (à partir du VIIIe siècle av-JC), le territoire de l'actuelle Bretagne était peuplé mais on ne sait pas grand-chose de ces populations, et encore moins de leurs langues. Il s'agissait peut-être des descendants des populations mégalithiques qui avaient dressé les menhirs il y a environ 5.000 ans...

Cette note répond à une note parue en avril que vous pouvez lire en cliquant ici : 

http://rezore.blogspirit.com/archive/2007/03/31/perak-e-v... 

Hag an destenn e brezhoneg :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2007/03/31/perak-e-v...

02/07/2007

Rezore : 40.944 bajenn digoret e miz Mezheven/40.944 pages ouvertes en juin

Mersi bras d'an dud a zo deuet war Rezore ar miz paseet : 4.326 den; 7.031 vizit ha 40.944 bajenn digoret (n'ouion ket mard int bet lennet tout...). N'eus ket bet kement-se a bajennoù digoret e korf ur miz abaoe Meurzh 2005, pa oa bet savet Rezore genin. Marteze... an amzer fall a zo kaoz ?

Merci au 4.366 visiteurs venus 7.031 fois rendre visite à Rezore le mois passé pour ouvrir 40.944 pages. Ce dernier chiffre est un record depuis la création de ce blog bilingue en mars 2005. Le mauvais temps en serait-il la cause ?

Trugarez c'hoazh ha kenavo

Merci encore et à bientôt

Christian