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25/06/2008

Environnement : des publicités naturellement manipulatrices

L'ami Chacalito (http://lapolitiqueduchacal.over-blog.com/) met en lien sur son site une analyse très intéressante réalisée par l'ONG L'Alliance pour la planète sur les arguments environnementaux dans plusieurs publicités récentes, et comment elles sont en contradiction avec le règlement du Bureau de vérification de la publicité : 

http://www.lalliance.fr/xmedia/atelier_BVP/publicites.html 

16/04/2008

Que Choisir dénonce : des pubs pour le développement durable censurées

"Réduction des déchets : Le BVP dit non" est le titre d'un article paru le 10 avril sur le site internet de que Choisir ? un syndicat intercommunal des Côtes d'Armor avait imaginé une campagne de pub pour promouvoir le développement durable, mais le Bureau de "vérification" de la publicité l'a refusée... Les explications de Que choisir : 

"Le Bureau de vérification de la publicité est décidément une instance aux décisions et avis souvent paradoxaux. Le BVP a ainsi émis un avis négatif concernant une campagne publicitaire incitant à réduire ses déchets.

Une campagne de pub pour réduire les déchets en incitant les consommateurs à acheter des produits moins emballés et plus durables. Pour la semaine du développement durable qui s'est déroulée début avril, le Smictom des Châtelets, un syndicat intercommunal chargé des ordures ménagères dans les Côtes d'Armor, avait bien fait les choses. Café en paquet contre dosettes avec le slogan « Non au développement jetable », eau du robinet en pichet contre bouteilles en plastique, éponge économique contre lingettes coûteuses, accus rechargeables contre piles jetables, les grandes affiches spectaculaires visaient juste.

Tellement juste que le Bureau de vérification de la publicité (BVP) a vu rouge. Ce dernier, qui se présente pourtant comme « l'association des professionnels pour une publicité responsable », a émis un avis très défavorable sur cette campagne, estimant qu'elle est de nature « à porter gravement préjudice à des secteurs économiques ». Un avis qui tombe vraiment mal après le Grenelle de l'environnement qui a décidé de « taxer les produits fortement générateurs de déchets ». Le BVP, qui n'a jamais fait la preuve de son efficacité en matière de contrôle environnemental des publicités, est cette fois carrément à contre-courant.

Comble du paradoxe, demain, vendredi 11 avril, sera signée la charte d'engagement pour une publicité responsable entre le BVP et le ministère de l'Écologie et du Développement durable.

Elisabeth Chesnais"

Les publicités en question sont publiées sur le site internet de Que Choisir ? :

http://www.quechoisir.org/Article.jsp?id=Ressources:Artic... 

 

01/04/2008

Evomp gwin bio ! Buvons du vin bio !

Evomp gwin bio ! Setu ar pezh a sonjan pa lennan ar pezh a zo bet embannet get Que Choisir ? war he lec'hienn internet. Pestisidoù, ur bochad, a vez kavet barzh gwin boutin, memes e mesk ar re vrudetan... Buvez du vin bio, voilà ce que je me dis quand je lis ce que Que Choisir ? vient d'éditer sur son site internet. Les vins "conventionnels" comporte des traces de pesticides, même parmi les plus réputés... :

"Cent pour cent de vins conventionnels contaminés ! Tel est le résultat de l'étude coordonnée par le réseau d'ONG (organisation non gouvernementale) Pesticide Action Network d'Europe. Quarante bouteilles de vin rouge en provenance de France, d'Autriche, d'Allemagne, d'Italie, du Portugal, d'Afrique du Sud, d'Australie et du Chili ont été analysées. Ce panel comportait aussi bien des grands crus que des produits d'entrée de gamme. Trente-quatre références étaient issues de raisins cultivés de façon intensive, et six de raisins labellisés Agriculture biologique. Ces derniers ne renfermaient pas de résidus à l'exception d'un échantillon de bourgogne dans lequel on a trouvé des traces d'un produit phytosanitaire, provenant probablement de dérives de pulvérisations sur des parcelles « conventionnelles » voisines.

En revanche, dans les vins conventionnels, on a retrouvé en moyenne plus de quatre résidus de pesticides différents : les plus contaminés d'entre eux contenant jusqu'à dix pesticides ! Certes, leur concentration était variable selon les vins et aucun d'eux ne dépassait jamais les limites maximales autorisées (LMR). Les auteurs du rapport soulignent cependant qu'il n'existe pas de LMR pour le vin, on lui applique donc les LMR du raisin, qui sont très élevées. Les niveaux de contamination observés dans le vin sont parfois 5 800 fois supérieurs aux concentrations maximales admissibles (CMA) autorisées par pesticide dans l'eau du robinet ! Pas étonnant quand on sait que la viticulture utilise 20 % des pesticides alors qu'elle ne représente que 3 % des surfaces agricoles !"...

http://www.quechoisir.org/Article.jsp;jsessionid=DC1536B2... 

20/03/2008

La côte aussi, a été sinistrée

Le coup de vent du 10 mars n'a pas inondé que moi, mais quelques milliers de maisons et véhicules sur la côte. Hier, je suis allé du côté de Saint-Philibert et Locmariaquer (Morbihan, baie de Quiberon). A la plage de Saint-Pierre Locmariaquer les changements sont flagrants. Le sable a reculé et là où l'on pouvait descendre à la plage par des petits sentiers pentus, il y a désormais un mur d'un mètre duquel il faut sauter, ou passer plus loin. Par endroit le sable a été déplacé au point que l'on voit la terre. Rabotée, la plage. La dune y relie une petite île inhabitée (mais cultivée) au continent. Cette presqu'île s'enfonce en demi-cercle dans l'océan, ce qui forme une anse intérieure peu profonde, bordée de sable, dont la mer se retire entièrement à marée basse. C'est le rendez-vous des pêcheurs à pieds. Le village de Saint-Pierre a été construit à l'abri de cette dune et de cette anse protectrices. Or, cette fois, la mer est passée par dessus la dune, à son endroit le plus bas. La trace en est visible. Quelques tempêtes de ce type et la dune risque de céder. Le village serait alors menacé...

Un peu plus à l'ouest, à Saint-Philibert, la plage de Kerneveste a aussi changé. Le sable s'est déplacé vers l'est. Le sentier côtier aménagé il y a deux ans par la commune et le Conservatoire du littoral, pour faire le tour du petit fort de Kerneveste, a été détruit sur une dizaine de mètres. Complètement. A la place, il n'y a plus que des pierres. Rabotés, là encore, le sable et la terre... A la plage voisine de Men er Beleg on remarque désormais de petites criques de sable qui n'existaient pas il y a peu. Là encore, la mer est passée par dessus la dune et la route qui relient la plage à une petite presqu'île habitée. Le macadam a été emporté.

A la Trinité-sur-Mer le sentier côtier qui longe la rivière de Crac'h vers la pointe de Kerbihan, a été détruit sur plusieurs dizaines de mètres. Il est interdit au public.

A Nantes des vents ont été mesurés à plus de 150 km/h... 

Tout celà a bien des allures de "catastrophe naturelle". En espérant que ce genre de catastrophe ne se reproduira pas trop souvent.

Christian Le Meut 

Taol amzer : an aod ivez a zo bet beuzet

Dimerc'her. Souezhet bras on bet, ha spontet awalc'h : baleet m'eus koste Lokmariaker ha Sant-Filibert, war an aod, evit mont da weled ar pezh a oa bet distrujet get ar mor d'al lun 10 a viz Meurzh. Estroc'h evidon a zo bet beuzet, e gwirionez. E Sant-Ber Lokmariaker, an traezh zo aet war gil war un metrad hag, a wezhoù, aet eo kuit da vat. N'eus ket mui nemet douar. Un vinojenn a oa evit ober tro ur gourenez vihan, get un mur kozh graet get maen, hag ur park bihan d'an tu all : n'eus ket mui netra, na vinojenn, na mur. An douar hag an traezh a zo aet ar gil war daou metrad, d'am sonj ! Hag ar mor a zo paseet war an devenn a zo, bremañ, en arvar da vout troc'het ma z'eus un taol amzer all ken kreñv evit ar pezh a zo bet d'an 10/03...

Memestra e Sant Filibert, e Men er Beleg : ar mor a zo paseet war an devenn, etre an douar bras hag ur gourenez vihan. Makadam an hent a zo aet kuit. E Kernevest ur vinojenn a oa bet savet daou vloaz zo get an ti kêr hag ar "c'honservatoire du littoral" : distrujet penn da benn war dek metrad.

En Drinded ivez, ar vinojenn bet savet a-hed ar mor a zo bet serret get an ti kêr goude bout bet distrujet get an taol amzer. 

Nehansus eo evit an amzer da zont. Gourenizi a zo, a zay da vout inizi da vat; ha lec'hioù e lec'h ma z'eus tier ha tud a vo beuzet. Ha, moarvat, ni wellay ar chanchamentoù-se.

Christian Le Meut 

 

17/01/2008

Erika : hag e vo paeet gete, a-benn ar fin ? Paieront-ils enfin ?

2dd5b6cea7e3e51489039f4794be13e3.jpgE fin ar bloaz 1999 e oa bet saotret aodoù Breizh get eoul-maen an Erika. Keloù, doareieù vat a zo bet dec'h. Ar stalioù Total ha Rina a zo bet tamallet get lezvarn Pariz da baeañ war dro 200 million a euroioù d'ar rannvroioù, departamantoù, kumunioù, gevredigezhioù, ha d'ar Stad... Ha gwell a-se. Gortozomp memestra, n'eo ket paeet c'hoazh. Total a ouia penaos dispign an nebeutan posupl a argant (e lakaat bagoù breiñ, evel an Erika war ar mor); met evit paeañ... Goude an Erika ar Prestige zo daet (aet d'ar strad e Galisia met saotret oa bet Breizh get he loustoni memestra). Mechal (en em c'houlenn a ran) mard eh eus c'hoazh poubelennoù evel an Erika war ar mor hiriv an deiz...

Ar skeudenn oa bet tennet genin e Kiberen, e miz An Azvent (Kerzu) 1999.

Fin 1999, les côtes de la Bretagne furent polluées par le pétrôle de l'Erika. Hier, de bonnes nouvelles sont arrivées. Les entreprises Total et Rina ont été condamnées par un tribunal de Paris à payer environ 200 millions d'euros aux régions, départements, communes, associations, et à l'Etat. Et c'est tant mieux. Attendons un peu cependant, ce n'est pas encore payé. Total sait comment dépenser le moins possible d'argent (en envoyant des poubelles comme l'Erika, sur la mer); mais pour payer... Après l'Erika, la Bretagne fut souillée à nouveau par le pétrôle du Prestige qui avait sombré au large de la Galice. Je me demande s'il y a encore des poubelles comme l'Erika sur les mers aujourd'hui...

La photo a été prise à Quiberon, sur la côte sauvage, fin décembre 1999. 

08/11/2007

Politis : commerce équitable... et bio ?

7f861a818d7b4259c7f40b0342369261.jpgUn numéro spécial de l'hebdomadaire Politis a été publié avant l'été sur le commerce équitable et le bio. Depuis quelques années le comemrce équitable va de l'avant. On trouve maintenant de la nourriture, des vêtements et des produits "équitables" de toutes sortes dans les supermarchés. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Comment les produits équitables sont-ils produits ? Pourquoi y-a-t-il de la nourriture équitable qui n'est pas bio ? Quelle différence y-a-t-il pour les agriculteurs des pays "pauvres" ? Et pourquoi ne pas développer ici aussi, en Europe, un commerce équitable ?

Voici quelques-un des thèmes de ce numéro spécial, très intéressant. Car il y a du débat, une vraie polémique. Le bio est une façon précise de cultiver des légumes, des fruits, d'élever des animaux, de les soigner aussi, sans mettre de produits chimiques. Les lois sont précises pour le bio. Et ce label est donné par des sociétés certifiées par l'Etat indépendantes des producteurs ou des commerçants bio (comme Ecocert), ce qui n'est pas vrai pour le commerce équitable dont les produits sont contrôlés par des gens issus du commerce équitable.

Equitable ne signifie pas bio 
Une autre différence : dans l'alimentation équitable, on peut trouver des produits chimiques, leur utilisation n'est pas interdite, comme l'explique Christian Jacquiau* : dans des ananas "équitables" cultivés au Costa-Rica, des traces de pesticides ont été retrouvées en 2006, et même des traces de cadmium (un métal lourd) !

C'est une bonne idée de payer les agriculteurs à un prix garanti, plus haut que celui du marché international et qui ne change pas tous les mois. C'est une bonne idée de travailler avec de petits agriculteurs réunis en coopératives... Mais que se passe-t-il pour les personnes qui travaillent pour ces petits agriculteurs : journaliers, ouvriers ? Selon Politis, ceux-là ne sont pas mieux payés.

Autre problème : au début, le commerce équitable a été porté, promu, par des associations, des gens de bonnes volontés... Maintenant, les produits équitables sont vendus surtout dans les grands magasins où les employés sont souvent mal payés et ont des horaires de travail pénibles : un peu le matin, un peu l'après-midi... Ce ne serait pas mal d'imaginer des règles de commerce équitable pour les personnes qui travaillent dans les grandes surfaces.

Améliorer les règles
Acheter des produits du commerce équitable reste une bonne idée parce que les producteurs des pays "pauvres" sont mieux rétribués. Mais il faut améliorer les règles du commerce équitable, pour que la nourriture équitable soit obligatoirement bio; et pour que les règles sociales soient améliorées. c'est ce qui ressort de la lecture de ce numéro spécial de Politis (qui comporte également une partie sur le tourisme) : le commerce équitable reste une bonne idée, mais ses règles doivent évoluer, au risque que l'idée finisse déconsidérée.

Christian Le Meut

Politis, hors série n°45, 2 impasse Delaunay, 75011 Paris. Tél. 01 55 25 86 86.

www.politis.fr

redaction@politis.fr 

* Coulisses du commerce équitable, mensonges et vérités sur un petit commerce qui monte, édition Mille et une nuits, 2006. 

07/11/2007

Politis : Konverzh reizh... ha bio ?

aaac723e10c09a7691ca5e86c34042f0.jpgUn niverenn ispisial ag ar gazetenn sizhunieg Politis a zo bet embannet araok an hañv a zivout ar c'honverzh reizh hag ar bio. Abaoe un nebeut bleadeù ar c'honverzh reizh a ya war greskiñ. Kavet vez bremañ boued, gwiskamentoù ha produioù reizh a bep sort barzh ar stalioù bras, ar gourmarc'hadoù. Met petra a dalv an dra-se ? Peanos e vez savet produioù "ekitapl" ? Perak ez eus boued reizh ha n'eo ket bio ? Peseurt diforc'h a zo evit al labourerion douar ag ar broioù "paour" ? Ha perak nompass sevel amañ ivez, en Europa, ur c'honverzh reizh ?

Setu temoù an niverenn ispisial-se, interesus-bras. Rak tabut 'zo, tabut da vat.  Ar bio a zo un doare resis da c'hounit edajoù, legumajoù, frouezh, da zesav loened, d'o soagnal ivez, hep lakaat produioù kimiek. Lezennoù resis a zo evit ar bio. Ha roet 'vez al label-se get stalioù sertifiet get ar Stad hag a zo distaget d'ar broduierion ha d'ar c'honversanted (evel Ecocert), ar pezh n'eo ket gwir evit ar c'honverzh reizh a vez kontrolet get tud daet ag ar c'honverzh reizh !

Reizh ne dalv ket bio 
Barzh boued ar c'honverzh reizh e c'heller kavout produioù kimiek, n'eo ket difennet d'o implijout, evel ar pezh a zispleg Christian Jacquiau* : barzh ananaz "reizh" gouniet er C'Hosta Rika a oa bet kavet e 2006 roudoù pestisidoù ha memes roudou kadmium (ur "metal lourd")... 

Ur sonj vat eo paeañ al labourerion douar get ur priz ingal, uheloc'h evit priz ar marc'had etrebrodael, ha ne chañch ket penn da benn bep miz. Ur sonj vat eo labourat get labourerion douar "bihan" tolpet barzh kooperativoù... Met penaos eo an traoù evit an dud a labour evit ar labourerion douar-se : devezhourion, micherourion ? War e seblant, hervez Politis, ar re-se n'int ket paeet gwelloc'h.

Ur gudenn all :  e penn kentañ ar c'honverzh reizh veze kaset, brudet, get kevredigezhioù, tud a youl vat... Bremañ ar broduioù a vez gwerzhet dreist holl barzh ar gourmarc'hadoù e lec'h ma vez paeet fall an dud, get euriadoù labour torr penns (un nebeut da vintiñ, un nebeut d'enderv...). Evit ar re a labour barzh ar gourmarc'hadoù amañ, ne vehe ket fall sevel reolennoù reizh ivez !

Gwellaat ar reolennoù  
Daoust d'an traoù-se, prenañ produioù "ekitapl" n'eo ket fall peogwir e vez paeet gwelloc'h al labourerion douar ag ar broioù "paour". Met ret eo gwellaat reolennoù ar c'honverzh reizh, evit ma vehe dre ret, bio, ar broduioù "reizh"; hag evit ma vehe gwelloc'h reolennoù sokial ar c'honverzh reizh. Setu ar pezh m'eus sonjet goude bout lennet an niverenn ispisial Politis (pajennoù a zo ivez war an touristelezh reizh) : ret eo d'ar c'henverzh reizh chañch e reolennoù evit nompass bout brudet fall un deiz bennak.

Christian Le Meut 

* Bet skrivet getan : Coulisses du commerce équitable, mensonges et vérités sur un petit commerce qui monte, embannadurioù Mille et une nuits, 2006. 

Politis, hors série n°45, 2 impasse Delaunay, 75011 Paris - tél : 01 55 25 86 86 - www.politis.fr - redaction@politis.fr 

01/11/2007

Bretagne et écologie : pas à la pointe

5df8400c6f200658e5e5b58faecfd8ef.jpg Cela peut paraître un peu étonnant, pour une région réputée pour sa beauté naturelle, mais la Bretagne n'apparaît pas à la pointe des régions françaises en matière d'environnement d'après une enquête de La Vie (18/10/2007). Dans le classement de la "volonté écologique", La Bretagne est en deuxième partie du peloton: 12e sur 22 ex aequo avec les Pays-de-Loire voisins. Voici le commentaire de La Vie : "Championne pour la valorisation de ses déchets, elle a aussi bien réduit ses émissions de CO2 (4e). Mais elle est, agriculture productiviste oblige, la lanterne rouge de la pollution par les nitrates. Et ne brille pas par l'effort budgétaire de ses communes (18e). Un bilan contrasté".

Languedoc-Roussillon, Rhônes-Alpes, Provence Côte d'Azur et Corse sont en tête de classement et en queue : Haute-Normandie (lanterne rouge), Champagne-Ardenne et... Poitou-Charentes... M'enfin Ségolène ! Les élus bretons, et notamment la majorité "gauche plurielle" (PS, PC, Verts, UDB) du Conseil régional de Bretagne, ont encore du pain sur la planche. 

20/10/2007

Levr : Le littoral agressé

dc5ef4a7ae6c041aa9570cb31653ee6f.jpgN'eus ket pell zo m'eus baleet koste Sant-Filibert, ur gumun a zo e-tal ar mor, tost d'An Drinded. Ul lec'h bourrapl, e Bro Gwened, kreisteiz Breizh. Kaer eo get ar mor, an inizi Houad, Edig, Gerveur ha gourenez Kiberen a weler pa vez brav ha sklaer an amzer (alies-tre, kwa). An aod a zo chomet brav a drugarez da Mirva an aod (Conservatoire du littoral) hag en deus prenet ur bochad lec'hioù (traezhioù, koadoù...). Al lec'hioù-se a vez, bremañ, digor d'an holl evit mont da bourmen, da besketa war droad, da neuñvial, da zebriñ dirak ar mor... Ar baradoezh war an douar, me lâr deoc'h !

Mont a ran alies bras da Sant-Filibert, d'an hañv evit mont da neuñvial ha d'ar gouiañv da zistannañ... Met, n'eus ket pell neuze, m'eus baleet er gumun. Ha spontet awalc'h on bet. Er bleadeù 70 a oa bet savet e traezh Men er Beleg savadurioù bras,  hanter c'hant metr ag ar mor, e lec'h ma oa araok ur wern... Stanket oa bet ar wern. Kit pelloc'h, laboused ha houidi ! Gober traoù sort-se a vez difennet hiriv an deiz, eurus awalc'h. Ranndier evit ar re bitaod, ar re binvidik, a zo barzh ar savadurioù-se, hag a chom serret, didud kazimant unnek miz ar bloaz...

War lerc'h ne oa ket mui savet savadurioù bras met tier : tier partout hag e pep lec'h. 1.300 den a zo e chom e Sant-Filibert met ar gumun a zo ur chantier bras. Karterioù privez a zo bremañ, ur bochad, get pannelloù : "Difennet dont e barzh evit ar re n'int ket e chom amañ..." Degemerus. Aloubet eo er gumun get "eil tier", tier vakansoù kement d'en em c'houlenn ma chomo un nebeut tachennoù hep ti ebet... Ha geo, unan a chomo : ur "porzh sec'h" ("port à sec") savet pemp bloaz zo. Du-se e chom war an douar e-pad unnek miz bagoù ar re a lesk o zi didud ivez rak ne zeuont nemet durant ar vakansoù hañv... Ha c"hoazh... Tier vakansoù, porzh bagoù-vakansoù : Sant-Filibert (hag aodoù Morbihan geti) a za da vout ul lec'h evit ar vakansoù hañv. Ur sort "Breizhland". Hag an dud a zo e chom er vro ? Dezhe da vont pelloc'h da leskel an aod evit ar re bitaod, ar re o deus argant awalc'h evit preniñ tachennoù amañ ha sevel tier nemet evit o flijadur ha pas evit bout e chom e-barzh...

Sifroù, sifroù...
Setu sifroù ha statistikoù m'eus lennet barzh al levr-se, "Le littoral agressé", skrivet get daou gelenner a skol veur An Oriant, Yves Lebahy ha Ronan Le Délézir.  Hiriv an deiz, 60 % ag an dud a zo e chom e Arzhon (gourenez Sarhau) a zo tud a dri ugent vloaz pe muioc'h. Kentoc'h tudoù kozh evit bugale.

E broioù An Alré ha Gwened, nemet 45 % ag ar marc'had tier ha douar ("transactions immobilières") a vez bet graet get tud ar vro. Ha tost 25 % get tud enezenn Bro Frans (Ile-de-France).

E lec'hioù zo evel Damgan, tro dro 75 % ag an tier a zo tier vakansoù...

Er bloaz 2005 : 33.000 lojeriz a zo bet savet e Breizh (pevar departamant). 

E-pad pemp bloaz (bleadeù 2001-2005) priz an tier hag an douar n'eus kresket da 10 % bep bloaz... Ha talvoudegezh an tier ivez, evel rezon.

400.000 m2 a zo bet savet tier warne er bloaz 2003 er Morbihan; da lâred eo 11% ag an tachennoù bet savet tier warne e Frans a bezh ar bloaz-se.

- Le littoral agressé, Ed. Apogée, Diffusion Puf, 2006. 20 €.

En français : petites considérations sur la prolifération des maisons secondaires le long des côtes morbihannaises... La version française prochainement sur vôtre écran et quand j'aurai le temps !

21/08/2007

Alain Barrière et son tas de sable au Sahara

"Le dimanche 25 mars dernier 12.000 personnes ont manifesté sur la plage d’Erdeven afin de protester contre un projet d’extraction par le cimentier Lafarge de milliers de tonnes de sable du fond de la baie d’Etel, entre la presqu’île de Quiberon et l’île de Groix. Je n’ai pas pu aller manifester ce jour-là, bien qu’en accord avec les objectifs de la manifestation. La nature est fragile et mieux vaut, à mon avis, laisser ce sable où il est. A moins que le projet ne soit de transformer la presqu’île de Quiberon en île, ce qu’elle fut jusqu'au Moyen-Âge. Mais il n’est pas certain que les Quiberonnais soient d’accord.


Le sable vient à manquer pour bâtir toujours et encore plus de nouveaux immeubles et de nouvelles maisons... Allons donc le chercher au fond de l’eau, ce sera sans conséquence pour la nature affirme le cimentier Lafarge... En France il paraît que, quand le bâtiment va, tout va. Oui, mais à force de construire partout et n’importe comment tout le long de la côte morbihannaise, voire un peu plus à l’intérieur de terres maintenant, on risque bien de détruire ce qu’on est venu chercher : cet environnement encore un peu naturel, cet espace, cette beauté des paysages bretons...

De plus une forte proportion des maisons qui se construisent par milliers chaque année en Morbihan, sont des maisons secondaires, habitées deux ou trois mois sur douze. Dans beaucoup de communes de la côte, la majorité des maisons et des appartements reste fermée la majeure partie du temps. Des quartiers entiers de Carnac, Quiberon, Sarzeau sont quasi morts en hiver, mais il en va de même dans des communes moins connues comme Saint-Philibert ou Locmariaquer, ou... Erdeven.

Folie immobilière
Cette folie immobilière s’accompagne d’une flambée des prix. Les personnes à revenu modeste ne peuvent plus acheter ou construire près de la côte. Les locations coûtent chers car certains propriétaires sont tentés de louer en saison uniquement, à la semaine.  Plutôt que de construire à tout va, les pouvoirs publics ne devraient-ils pas encourager la rénovation, un habitat plus concentré, voire d’autres type de matériaux que le ciment, comme le bois, matière que la nature renouvelle plus vite que le sable...Toutes ces questions, nous devons les poser et nous les poser.

Mais j’ai été un peu surpris de voir, sur France 3, le soir de la manifestations, un maire adjoint d’Erdeven, dont je n’ai pas noté le nom, qui s’élevait contre le projet de Lafarge. très bien mais le maire de cette commune critique régulièrement la loi littoral. Moi, quand je vois l’urbanisation anarchique qui prévaut à Erdeven, notamment à Kerhillio, avec des maisons et bâtiments de tous styles, allant du bois au blockhaus, je remercie les parlementaires qui ont voté, en 1986, la loi Littoral. Cette loi, très critiquée parfois, est aussi bien utile pour éviter la bétonnisation et la privatisation de nos côtes...

C'est les Touaregs qui vont être contents 
Ce dimanche soir-là, France 3 Bretagne avait invité sur son plateau le chanteur Alain Barrière, qui arrivait lui aussi de la manifestation. Alain Barrière a expliqué pourquoi, deux ou trois ans après avoir dit “adieu” au public, il revenait sur scène quand même... Il s’est également  exprimé sur la manifestation en disant que du sable, il y en a plein au Sahara, qu’il suffirait donc d’aller le chercher la bas plutôt que chez nous, en mer, à quelques kilomètres de nos plages.

C’est vrai quoi. Mais bon, le Sahara n’est pas constitué que de sable, il y a aussi beaucoup de pierres. Et puis c’est un lieu habité, même si la population y est peu nombreuse : il y a notamment par les Touaregs. Ils ne seront pas forcément d’accord qu’on leur enlève leur sable. Le Sahara est, comme notre côte morbihannaise, un espace naturel fragile, avec des animaux, des plantes rares. En y prélevant de grosses quantités de sables, on risque de nuire à ces équilibres écologiques. Mais bon, ces réalités-là ne semblent pas avoir effleuré le chanteur qui a dit sa bonne idée à la télévision.


Alain Barrière : une belle carrière ?
Ah, au fait, j’y pense, chers auditeurs et auditrices. Si vous cherchez des vieilles pierres pour construire votre maison ou refaire un mur, je connais une carrière de pierres abandonnées du côté de Carnac. Il vous suffira de suivre les panneaux “Stirwenn”, et puis de vous servir, y’a plus personnes la-bas depuis longtemps...

Comment, on me dit dans l’oreillette que je fais erreur, que le Stirwenn n’est pas une carrière de pierres abandonnées mais une boîte de nuit encore en activité. La directrice de la radio, Cécile Goualle va y danser régulièrement des slows langoureux sur les tubes d’Alain Barrière, le maître des lieux, comme le célèbre “Maaaaa vie”... Ah bon  ben j’ignorais; c’est de son époque en même temps.
Eh bien  excusez-moi, chers auditrices et auditeurs, c’était un mauvais filon. Laissons donc le sable d’Afrique aux Africains et sa carrière à Alain Barrière."

Christian Le Meut 

Lafarge, an traezh, ar Sahara hag Alain Barrière

Kronikenn skignet war Radio Bro Gwened, barzh abadenn Andrea Le Gall :

"12.000 den o doa manifestet en Ardeven d’ar sul 25 a viz Meurzh paseet. Kounnaret e oa ar re-se dirak raktres ar stal Lafarge da denniñ 600.000 tonnenn traezh bep bloaz a zon ar mor e bae an Intel, etre enez Groe ha gourenez Kiberen. Me n’hellen ket mont da vanifestiñ met a-du oan gete. Gwell eo chom hep tapout re a draezh e fons ar mor, un taol fall vehe evit an natur hag evidomp-ni.Petra pal ar stal Lafarge ? Lakaat Kiberen da vout un enezenn en dro ?

Diouer a sabl a zo gete evit sevel tier ha savadurioù nevez. Justawalc’h, re a dier a vez savet er vro, d’am sonj. Tier nevez a vez savet er Morbihan a villiadoù, bep bloaz hag ur bochad anezhe a chom goullo, get den ebet e-barzh, eizh pe dek miz e korf ar bloaz. Eil tier eo, “maisons secondaires” evel ma larer e galleg.

Hag evit sevel an tier-se e vez troc’het koadoù, tapet tachennoù  chanchet lec’hioù zo penn da benn. Hag ar pezh a oa brav a za da vout vil... Evel an aod koste Kiberen, Sarhau ha Karnag hag... An Ardeven.  N’omp ket c’hoazh evel Aod an azur, ar C’hote d’Azur, e Bro Frans kreisteiz, met diwallomp memestra. Ha klaskomp d’en em sonjal pelloc’h evit nompas sevel tier ha savadurioù e pep lec’h ha kalz a vern penaos. Ni c’hel ivez sevel tier get danvez all, evel ar c’hoad.  

Ur gudenn sokial eo ivez : diaes eo get tud ar vro, tud yaouank, berr an argant gete peogwir n’hellont ket chom er vro, e-tal ar mor. Tud zo, yaouank pe kozh, n’hellont ket mui preniñ ti o zud, ken ker eo bremañ an douar hag an tier koste an aodoù.

A-du... met pas penn da benn 
A-du oan, neuze, get an dud o doa manifestet en Ardeven. Souezhet oan bet memestra e welet barzh Frans 3 Breizh, un eil maer ag an Ardeven e lâret e oa eñ, ivez, a-enep da Lafarge... En Ardeven e vez savet tier e pep lec’h, hag a bep sort, traoù brav un nebeut met kentoc’h tier vil ha blokosed divalav. Karter Kerhillio, en Ardeven, da skouer, zo vil penn da benn, d’am sonj. Petra ra maer ar gumun-se ? Klemm a ra met a enep d’al lezenn littoral !

Me, pa welan ar pezh a vez graet barzh kumunioù zo, e laran mersi, e trugarekann ar re o doa savet al lezenn littoral, er bloaz 1986. Eurazamant, lezennoù a zo evit paraat doc’h dilennidi  a ober kalz a vern petra. Hag a gres d’al lezenn littoral an aod a zo chomet brav koste an Ardeven...Un den all en doa manifestet an deiz-se en Ardeven : ar c’hanour Alain Barrière; hennezh oa bet kouviet get Frans 3 Roazhon, da seizh eur da noz, da zispleg perak e ta en dro war al leurenn goude bout laret “adieu” d’e bublik tri bloaz zo...

E vuhez...
Met Alain n’eus komzet ivez ag ar vanifestadeg. Ur spont eo, en deus lâret, tenniñ traezh a zon ar mor, amañ, met ur bochad traezh a zo barzh Sahara ! Deomp da glask ar sabl se, neuze, ha diskoulmet vo an afer. Setu ar pezh  n’eus kinniget Alain Barrière an deiz-se, war F3...Met tud a zo e chom er Sahara, paotr Alain; pas kalz, met tud memestra evel an Douareged. Hag ar Sahara a zo un lec’h naturel, get loened ha plantadoù a bep sort, talvoudus ivez, da vout gouarnet. Ma vehe tennet ur bochad traezh ag ar Sahara, un dra fall vehe evit an natur hag evit an dud. Met aesoc’h, simploc’h eo, kinnig traoù mod-se : diskoulmomp hor c’hudennoù e sevel diaesamantoù d’ar re all ! Evel boaz !

Met deuet eo ur sonj din :  mard oc’h-c’hwi e klask mein da sevel un ti, anavezout a ran ur veingleuz dilezet koste Karnag; heuliit pannelloù “Ar Stirwen” ha c’hwi gavay ur bern mein brav. Tapit mein par ma c’helit, al lerc’h-se a oa araok un toul noz met ne servija mui da netra bremañ ! Ah, penaos ta, petra larit c’hwi din Andréa barz ma oreillette ? N’eo ket dilezet ar veingleuz-se ? Ah bon : c’hwi ya da zansal du-hont alies awalc’h war sonerezh  Alain Barrière, mestr an ti, justawalc’h. Bourrapl eo dansal ur slow e selaoù “m’em buhez”.

Ah bon, digarezit neuze, n’ouien ket, laret meus traoù faos deoc’h : na dapit ket netra er Stirwenn neuze. Tud a zo duhont.Mein ar Stirwenn a zo d’un den ha traezh ar Sahara d’ar re ao e chom du hont. Setu... ar vuhez.
Bizkoazh kement all !"

Christian Le Meut