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27/11/2005

Quand l'art s'empare du réchauffement climatique...

Le climat se réchauffe (enfin pas trop ces jours-ci !); les températures auraient augmenté d’un degré en moyenne en France au vingtième siècle. Les glaciers fondent dans les Alpes, les glaces polaires de l’Antarctique et de l’Arctique fondent... L’eau douce se mélange ainsi à l’eau salée, ce qui risque de perturber durablement les courants marins. Or le Gulf Stream, ce courant marin chaud qui vient du Golfe du Mexique, adoucit le climat de l’Europe de l’Ouest. Si le Gulf stream faiblit, voire s’arrête sous l’effet de la fonte des glaces, notre climat risquerait de ressembler à celui... du Québec ! Hiver long, froid et rigoureux; été court et lourd... Le réchauffement du climat mondial pourrait signifier, à terme, un refroidissement des températures par chez nous ! Quant aux conséquences de l’augmentation du niveau des océans, elles risquent aussi d’être importantes, voire catastrophiques sur certaines îles et certaines côtes...

Un artiste étasunien du nom de Wayne Hill a voulu s’exprimer sur ce sujet (Marianne du 06/08/2005). Il a rempli une bouteille avec de l’eau venant, selon ses dires, de l’Antarctique et a écrit sur cette bouteille les mots “Arme de destruction massive”, pour montrer la menace que fait peser sur l’humanité le réchauffement du climat...
Poursuivant dans son idée, il a exposé cette bouteille, pardon, cette œuvre d’art, dans une galerie, posée sur une table avec un prix : 63.000 euros ! Rien que ça... De quoi se payer quelques milliers de bouteilles d’eau !

Mais le caractère artistique de cette bouteille n’a pas sauté au yeux d’un visiteur, ou d’une visiteuse, l’été dernier lors d’une exposition d’art contemporain à Devon, dans le sud de l’Angleterre. Cette personne a pris la bouteille pour la boire, probablement. Disparue, l’oeuvre d’art ! Avalée l’eau de l’Antarctique. Evaporés, les 63.000 euros... ! Et ce vol ne sera même pas puni puisque le voleur ou la voleuse n’a pas été identifié; pire, il ou  elle ignore probablement avoir bu à la fois de l’eau de l’Antarctique et une œuvre d’art estimée à 63.000 euros par son créateur; ça fait cher de la gorgée quand même ! Et un pipi de l’Antarctique dans une bouteille, ça vaudrait combien selon Wayne Hill ? Quand

Christian Le Meut

21/11/2005

An archerion hag ar baobab

N’eus ket pell zo e oan e vonet en dro d’an Hen Bont, e lec’h eh on e chom. War bali ar Republik e oan, ha petra m’boa gwellet ? Ur baobab war ti an archerion, ti ar jandarmed ! Nompas ur baobab da vat, ur wezenn, met ur baobab treset. Bizkoazh m’boa gwellet tresadennoù war ar vangoerioù-se ha souezhet oan. Ne oa ket un tag met ur pub, ur vruderezh vras evit ur stall e lec’h ma vez gwerzhet traoù al liorzh. Ar panel bras spontus se oa bet lakaet, hag a zo c’hoazh, tost tre da di an archerion, met pas warnan, just a goste, barzh liorzh o voisined...
Difennet eo lakaat bruderez ar vangoerioù tier an archerion d’am sonj. Sonjit ta : ar jandarmed sponsoriset get markoù zo : alkohol, gwin, butun pe kirri-tan. “An torfetourion a vez tapet hag arrestet buanoc’h a gres d’an otoioù Truc”; nag ur vruderezh a feson ! Pub vez lakaet un tammig partout bremañ, muioc’h mui, met pas c’hoazh war savadurioù publik ha gwell a se...

Bruderezh war un oto
Bon, ar jandarmed a chomo divruderezh c’hoazh en Hen Bont, ar pezh n’eo ket gwir evit an CCAS... Ar Centre communal d’action sociale... E penn kentañ ar bloaz mañ oan bet souezhet ivez e wellet un oto mont ha dont dirak ma zi (ma ranndi evit bout rezis), get ur bern pub warni. Anv ur stall bras brudet skrivet warni, ha markoù all ivez... Hag ar c’har-se a arreste e ti amezeion din bemdez da gas predoù ... Souezhus oa. Un tammig goude m’boa komprenet an traoù. Lakaet oa bet bruderezh war ur c’har-yenerezh, un oto get ur frigo, bet prenet get ar CCAS. Hag a gres d’ar pub se e vo paiet an oto-se a benn un nebeut bleadeù...
Kaer eo met bremañ e vez gwellet bemdez an oto divalav se e vonet hag e tonet er stradoù an Hen Bont. Kaset vez bemdez boued d’ur bochad tud mod-se; ouion ket mard int laouen, ar re se, bout kaset dezhe o fredoù get un oto livet evel se ha remerchet get razh an dud ag ar c’hornad ! Kaset vez ivez boued d’ar skolioù get ar c’harr se. Ha setu bruderezh e vonet barzh ar skolioù, ar pezh a zo difennet, d’am sonj, met pas en Hen Bont... Ti ker an Hen Bont ‘vez dalc’het abaoe pell get tu a glev, kommunisted ha sosialisted. Ne seblantont ket bout chalet kement-se e wellet ar vruderezh-se. Ha perak pas lakaat pub war ar vangoerioù kreñv pe war ar vazilikenn evit kas argant d’o c’hempenn ?

An "deboulennourion"
Gouniet eo bet un tammig argant get ar CCAS a drugarez d’ar pub se, met gouniet eo bet plas get ar pub e straedoù an Hen Bont, ar pezh a gavan domaj. Rak muioc’h mui a vruderezh e wellomp e pep lec’h. Lec’hioù zo a zeu da vout divalav a gaos d’ar panneloù bras lakaet e pep lec’h, war an tier, el liorzhoù, war ar maezioù...
Tud zo o deus savet ur strollad nevez evit sevel a-enep d’an dra se : “Strollad an deboulennourion”, le “collectif des déboulonneurs”, a vez graet anezhe. O fall : lakaat ar gouarnamant da chench lezennoù zo evit bihannat ar pannelloù bruderezh, nompas lakaat re a bannelloù en ur gummun, ha c’hoazh... Ar strollad se a c’halv an dud da livañ, da “varbouillañ” pannelloù pub zo en o c’hornad. O feson da stourm a zo er maez ag al lezenn hervez doare an “désobéissance civile”. Ma faota deoc’h gouiet pelloc’h, c’hwi hell skrivañ d’ar Collectif des déboulonneurs, 24 ru Louis Blanc 75010 Paris.
Un tammig nebeutoc’h a vruderezh barzh hor buhez pemdeziek ne rahe ket droug deomp, me lâr deoc’h...
Christian Le Meut

Lec'hienn : deboulonneurs.free.fr

20/11/2005

Les gendarmes et le baobab

Il y a quelques semaines j’ai été surpris en venant de Lorient à Hennebont par l’avenue de la République : il y avait un baobab sur la gendarmerie ! Pas un vrai baobab, ni même un tag, non, un panneau publicitaire pour une grande surface de jardinage... Et un panneau publicitaire énorme. En fait, il était installé dans le jardin de voisins de la gendarmerie, mais suffisamment près pour que l’on puisse le croire installer sur les murs de ce bâtiment public. Or l’on voit peu de publicité, sur les bâtiments publics, et c’est heureux. Cela doit être, probablement, interdit. Imaginez donc des panneaux publicitaires sur les gendarmeries, pour des marques d’alcool par exemple, cela pourrait faire jaser. Ou encore pour des marques de voitures. “Avec les véhicules machin, les criminels sont arrêtés plus rapidement !”; ou “Les 4-4 bidules facilitent la vie de nos gendarmes !”... La pub envahit nos vies quotidiennes, pas encore jusque là, heureusement.

Même le CCAS s'en mêle
Mais on s’en approche peut-être doucement, du moins dans ma belle ville d’Hennebont. Là, au début de cette année, j’ai remarqué un drôle de véhicule réfrigéré, bariolé de partout, avec des marques dessus, et qui s’arrêtait tous les jours près de chez moi... Je ne l’avais jamais remarqué auparavant et j’ai appris quelque temps plus tard qu’il s’agissait d’une voiture du CCAS... Oui, le Centre communal d’action social. Les responsables du CCAS, dont le maire fait partie, ont eu l’idée lumineuse de financer l’achat d’un véhicule réfrigéré par de la publicité peinte ou collé dessus. Les personnes chez qui les repas sont livrés tous les jours apprécient-elles un tel tapage publicitaire et aussi peu de discrétion ? Il n’est pas certain qu’on leur ait demandé leur avis... Ce véhicule du CCAS livre également des repas dans les écoles. La pub fait ainsi une entrée de plus dans les espaces scolaires hennebontais. Merci donc au CCASP, Centre communal d’action sociale et publicitaire.

Hennebont est une ville dirigée depuis quelques décennies par des élus de gauche. Mais des élus de droite oseraient-ils aller aussi loin ? Pourquoi pas de la pub sur les remparts ou sur la basilique, pour en financer les travaux de restauration ? Ou sur l’église de Saint Caradec, fermée et dont on ne sait pas quand elle sera restaurée, si elle l’est un jour ? Mais je m’arrête là parce qu’on ne sait jamais, certains pourraient prendre ces idées au sérieux du côté de la municipalité hennebontaise...

Les déboulonneurs débarquent
La publicité envahit notre vie quotidienne. Elle pollue les paysages de nos villes et nos campagnes avec ses panneaux publicitaires énormes qui font tâche. Un collectif de citoyens vient de se créer pour organiser des actions contre ce type de publicité. Le “collectif des déboulonneurs”, c’est son nom, propose d’organiser des actions publiques de désobéissance civile en barbouillant ces panneaux publicitaires à des moments précis, en avertissant la presse et en assumant publiquement ses actes. C’est illégal, mais il s’agit de faire pression sur le gouvernement afin qu’il édicte des règles limitant la surface de ces panneaux publicitaires. Ce collectif ne veut pas interdire la publicité, mais en limiter les effets négatifs. Les renseignements peuvent être demandés au Collectif des déboulonneurs, 24 rue Louis Blanc, 75010 Paris (lire également la note du 2/11 où les déboulonneurs se présentent eux-mêmes).

Un peu moins de pub dans nos vies quotidiennes, cela ne nous ferait pas de mal, non ?

Christian Le Meut

Site : deboulonneurs.free.fr

02/11/2005

Ils font face à l'invasion publicitaire : le collectif des déboulonneurs

Voici la présentation d'un nouveau groupe, les Déboulonneurs, qui veulent résister à l'invasion des panneaux publicitaires par des actions non-violentes.

«La désobéissance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d'être un homme.» Gandhi (extrait de "Tous les hommes sont frères").

Un Collectif des déboulonneurs s’est créé en 2005, en région parisienne. Il invite les personnes de bonne volonté à en créer un dans leur propre ville, au plus vite, pour se lancer dans l’action non-violente qui est présentée dans cet écrit. Ce collectif se propose de déboulonner la publicité, c’est-à-dire de la faire tomber de son piédestal, de détruire son prestige. Non pas de la supprimer, mais de la mettre à sa place, pour qu'elle soit un outil d’information au service de toutes les activités humaines.

Notre objectif: 50x70 cm
Obtenir des pouvoirs publics une nouvelle loi et un décret d’application qui ramènent la taille maximale des affiches à celle pratiquée pour l’affichage associatif à Paris: 50 x 70 cm; limiter les dispositifs à 2 m2 maximum, avec une densité raisonnable, fonction du nombre d’habitants. Atteindre cet objectif précis et limité constituera une première brèche dans le système publicitaire.

Moyen utilisé: le barbouillage
Actions collectives mensuelles de désobéissance civile (barbouillages), partout en France au même moment, le 4e vendredi du mois, ou le samedi ou le dimanche suivants; notons dès maintenant, pour ne pas les manquer, les dates prévues dans nos agendas: 25 novembre, 23 décembre 2005, 27 janvier, 24 février, 24 mars, 28 avril, 26 mai, 23 juin, 28 juillet 2006…

Dégâts du système publicitaire
La publicité, légitime en tant qu’activité informative, s’est muée en un système de harcèlement en perpétuelle expansion, mettant en œuvre des procédés toujours plus contraignants et envahissants. Pour piéger les individus, la publicité fait fi de toute déontologie et n’hésite pas à bafouer les lois. Par exemple, un tiers des panneaux sont illégaux (Que Choisir, avril 2002). Sous couvert de liberté d’expression… d’une minorité d’annonceurs, elle impose à toute la population son idéologie antisociale (compétition, domination, accumulation).
a) Le système publicitaire monopolise toujours plus l’espace public : rues, transports, cinémas, stades, musées, universités, écoles. Il parasite les activités culturelles et pervertit les manifestations sportives. Antidémocratique, il favorise les annonceurs les plus puissants.
b) Les médias financés par la publicité sont condamnés à une course à l’audience, perdent leur liberté éditoriale et s’interdisent de critiquer les annonceurs, sous peine de voir se fermer le robinet à finance. Ainsi deviennent intouchables les industries qui font le plus de publicité (agro-alimentaire, automobile, nucléaire, pétrochimie, grande distribution, loisirs et tourisme, cosmétiques).
c) Le système publicitaire sacrifie la santé et l’écosystème au commerce. Il occulte les conséquences sanitaires (mauvaise alimentation, obésité, anorexie…) et se moque du principe de précaution (nucléaire, produits chimiques, organismes génétiquement modifiés [OGM], téléphones portables…).
d) Il incite à la surconsommation, au gaspillage, à la pollution et fait souvent l’apologie de comportements irresponsables et individualistes. En entretenant la convoitise et la frustration, il est source de surendettement, de délinquance, de violence pour les plus démunis.
e) Il déshabille femmes, hommes et enfants comme un proxénète, propage des modèles artificiels et uniformes, et entretient le culte d’une perfection physique et d’une éternelle jeunesse, engendrant – notamment chez les personnes handicapées, malades ou âgées – le sentiment d’être rejeté.
f) Il réduit l’existence à la consommation, les fêtes à des opérations commerciales, l’imaginaire et les idéaux à des arguments de vente.
g) C’est le consommateur qui paie la publicité (en moyenne 500 euros par an et par personne), car, tel un impôt caché, le coût des campagnes publicitaires est répercuté sur le prix des produits achetés.

Haro sur l’affichage !
En matière de publicité, l’affichage constitue l’agression majeure, la plus ancienne, celle à laquelle personne n’échappe. On est libre de regarder ou non la télévision, d’écouter ou non la radio, d’acheter ou non un journal, pas de circuler sans être confronté à un incessant défilé d’images et de slogans. Cette débauche graphique gêne la vue et la perception de la signalisation routière.
Elle salit notre cadre de vie, réduit notre liberté de penser et limite notre faculté de rêver. La confiscation de l’espace public et son exploitation mercantile sont d’autant plus inadmissibles que la loi elle-même qualifie les paysages de «bien commun de la nation» et que les dispositions régissant l’affichage publicitaire sont intégrées au livre V du Code de l’environnement, intitulé… «Prévention des pollutions, des risques et des nuisances»!
Par l’affichage, le système publicitaire s’immisce dans notre quotidien de la façon la plus évidente. Par l’action directe non-violente contre l’affichage, nous ouvrirons une brèche dans le système publicitaire et répondrons à son agression. Ce, d’autant plus facilement que les panneaux sont à portée de main !

Halte au gigantisme! changeons la loi
Qu’il s’agisse des « 4 x 3 » (12 m2) autorisés par la loi ou des monstrueuses bâches de 600 m2, aujourd’hui règne l’excès, le gigantisme. Mais aucun règne n’est éternel, et demain – si nous le voulons – peut voir le retour à l’harmonie. Vous êtes-vous souvent senti agressé par une affiche de 50 x 70 cm ? Et si l’on imposait ce format à toutes les affiches? Utopique? Pas tant que cela: à Paris, la municipalité impose ce format maximal aux affiches… d’opinion ou associatives, certes, mais pourquoi ce cas particulier en vigueur dans la capitale ne s’étendrait-il pas à TOUTES les affiches, commerciales et autres, sur TOUT le territoire ? Et en sous-sol aussi bien qu’en surface ?
Dans la foulée, pourrait être mis un terme à ces procédés vicieux et énergivores que constituent les dispositifs publicitaires lumineux, animés, voire sonores ou odorants.
Et tout cela dans le respect d’une densité raisonnable : par exemple limiter la taille des dispositifs (les supports) à 2 m2 maximum, et déterminer leur nombre en fonction du nombre d’habitants de la commune. Utopique ? Pas tant que cela: la loi le prévoit déjà pour l’affichage d’opinion.
L’adoption de telles mesures entraînerait : le repos de l’œil et de l’esprit ; une visibilité plus égalitaire pour les annonceurs ; des économies d'énergie et de ressources (papier, encre, plastique, électricité). Enfin, qu’il soit permis de mettre en doute deux fonctions supposées de l’affichage : le «supplément d’âme» apporté aux rues de nos villes et de nos villages, et l’«information» destinée à nos pauvres esprits désorientés. Nos paysages, urbains ou ruraux, ont-ils vraiment besoin de «4x3» pour «s’animer», et une information digne de ce nom a-t-elle besoin de 12m2 pour forcer la carapace de nos cerveaux ? Et, en outre, pourquoi ne pas imaginer des espaces (50 x 70) dédiés à l'art et à la vie associative?

Désobéissance civile et non-violence : un choix
(1) La non-violence n’est ni passivité ni résignation. Mais une force politique moralement acceptable et qui a fait ses preuves. En privilégiant l’action directe, en excluant l'atteinte à la dignité d'autrui par l'injure ou les coups, en imposant une attitude de respect à l'égard de l’adversaire, l’action non-violente permet de sensibiliser l’opinion publique.La logique de la non-violence exige que ses militants se portent responsables de leurs actes devant les tribunaux (par exemple, quand ils ont opté pour la dégradation volontaire et préméditée de panneaux d’affichage). Dans ce contexte, être arrêté par la police pour avoir barbouillé des dispositifs publicitaires puis avoir un procès ne sont pas vécus comme une honte mais déjà comme le signe d'une victoire, même si les prévenus sont ensuite condamnés à une peine de prison. L'opinion publique, n'acceptant pas que des personnes soient punies si elles n’ont commis aucune violence, se voit alors encore plus mobilisée.
(2) L'expression «désobéissance civile» est apparue en 1866 comme titre de l'œuvre posthume de Henry-David Thoreau. Cet écrivain nord-américain, pour protester contre la politique de son pays qui maintenait l'esclavage et menait une guerre impérialiste contre le Mexique, avait refusé de payer l'impôt, ce qui lui avait valu la prison. Ce livre a inspiré Tolstoï, Gandhi (libération de l'Inde du joug colonial britannique), Martin Luther King (reconnaissance des droits civiques des Noirs américains), Nelson Mandela et Desmond Tutu (contre l'apartheid en Afrique du Sud), les paysans du Larzac (contre l'extension d'un camp militaire) et, aujourd’hui, les faucheurs volontaires de maïs OGM. Au tour, maintenant, des «déboulonneurs» de neutraliser la publicité et son emprise sur les paysages et les esprits !
(3) Quand tout a déjà été dit sur une loi inique – celle, par exemple, qui autorise une poignée d'afficheurs à envahir l'espace public –, quand ont déjà été prises maintes initiatives (manifestations, pétitions, débats, notamment au Parlement), quand des ministres eux-mêmes, parlant de «catastrophe», ont appelé à une refonte de la loi, et que la loi n'est pas changée, il est du devoir des citoyens d'exercer sur les responsables politiques une pression plus importante, aussi longtemps que cette situation perdurera. Quitte à commettre en groupe des actes symboliques illégaux.
(4) La désobéissance civile n'a pas pour but de faire croire que l'on pourrait vivre dans une société sans lois ni règles. Elle se distingue de la désobéissance criminelle dans la mesure où les transgresseurs annoncent leur intervention, agissent en public, à visage découvert, et assument leurs actes, témoignant, par là même, d’un intérêt supérieur pour le droit et la justice.
(5) Face à l’agression publicitaire, face à l’inertie des autorités, la désobéissance civile est une «légitime réponse». Les barbouillages de panneaux de 4 x 3 m doivent apparaître dans les médias comme un événement récurrent. En se produisant partout en France le 4e vendredi du mois (ou le samedi/dimanche suivants), ces actions doivent défrayer la chronique. Barbouillons la publicité jusqu’à satisfaction de notre revendication! Nous verrons bien jusqu'où il faudra aller...
Cessons de commenter l’actualité, faisons-la !

Un barbouillage en action
Une bonne quarantaine de militants non-violents antipublicitaires et plusieurs journalistes ont un rendez-vous précis ce vendredi-là. L'action a été minutieusement préparée depuis quinze jours : repérage de quelques grands panneaux d'affichage en plein centre-ville, des volontaires pour barbouiller, des contacts avec des journalistes…

La chronologie qui suit est inspirée d'actions vécues.
16 h 50 : Le carrefour a son aspect habituel. Aucun signe d'un quelconque rassemblement imminent.
16 h 55 : Les quarante militants sortent de nulle part et se retrouvent discrètement au lieu du rendez-vous, à 50 mètres des panneaux.
16 h 59 : Le signal du début de l'action est donné par les barbouilleurs. Ils se lancent d'un pas décidé en direction des panneaux. Les autres les accompagnent. Les journalistes sortent de l'ombre avec leur matériel. Tout va maintenant très vite. Chaque militant a un rôle à tenir ; tous les rôles sont importants.
17 h 00 : Les barbouilleurs sortent leurs bombes et peignent lisiblement quelques mots sur les affiches : «Pollution visuelle», «Publicité = Violence»... Les autres s'attroupent pour soutenir l’action de leur présence. Ils ne gênent ni les piétons ni les voitures. Des tracts sont distribués. Afin de respecter la propreté des lieux, un militant ramasse ceux qui sont jetés au sol. Arrive un policier qui s'occupait de la circulation à 100 mètres de là. Stupéfait, il téléphone à son chef.
17 h 05 : Les affiches sont barbouillées. Aucune trace de peinture sur les surfaces environnantes (trottoir, mur…). Appareils photo et caméras continuent leurs prises de vue. L'atmosphère est sereine, ça chante. Les passants, ne se sentant pas agressés, s'arrêtent, discutent. Pour le cas où l’un d’eux ferait un scandale, braquant inutilement l'attention sur lui, trois militants formés à la résolution non-violente des conflits sont prêts à intervenir.
17 h 15 : Deux fourgons cellulaires déboulent, gyrophares en action et sirènes hurlantes, comme pour un braquage de banque! Que voient les policiers qui débarquent? Deux ou trois panneaux barbouillés, un attroupement joyeux autour d'une personne juchée sur un tabouret, en train d’expliquer les raisons de l’action.
17 h 20 : Les barbouilleurs se laissent découvrir par les policiers. Chacun leur tend sa carte d'identité : «C'est moi qui ai barbouillé cette affiche ; c'est un acte antipublicitaire de désobéissance civile ; je le revendique.» Tête ahurie des policiers. Les barbouilleurs finissent d'expliquer devant les journalistes que des actions semblables se déroulent partout en France au même moment, comme chaque 4e vendredi du mois (ou le samedi/dimanche suivants).
17 h 30 : Les barbouilleurs sont embarqués sous les applaudissements. L'action est terminée. Dispersion générale. Les barbouilleurs restent au commissariat une ou deux heures. Pour leur déposition, ils adoptent la tactique convenue, sans oublier de mentionner le comité de soutien (personnalités).
En soirée ou le lendemain : bilan de l'action par l'ensemble des militants, préparation de l'action du mois prochain. Les jours suivants : mentions de l’action dans la presse.

Contact national
Coordination nationale du Collectif des déboulonneurs, 24, rue Louis Blanc, 75010 Paris.
Courriel : deboulonneurs@no-log.org

Site : deboulonneurs.org
Ont participé à la rédaction du présent document : Alex Baret (humaniste engagé), Yvan Gradis (militant antipublicitaire), François Jourde, David Sterboul (militant associatif pour la protection de l'environnement), François Vaillant (membre du MAN – Mouvement pour une alternative non-violente).

22/08/2005

Histoires de poissons

Dans le beau pays Danemark un directeur de musée et un artiste sont passés devant un tribunal pour avoir maltraité... deux poissons rouges. En 2000, à l’occasion d’une exposition d’art contemporain, un artiste, Marco Evaristti, avait mis des poissons rouges vivants dans une dizaine de mixeurs, avec de l’eau, bien entendu, comme s’il s’agissait d’aquariums. Et voilà, son œuvre d’art était faite et il laissait le choix aux visiteurs d’appuyer ou pas sur le “bouton de la mort”... Ce qu’a fait l’un des visiteurs et deux poissons rouges ont donc fini en soupe de poisson. Cela n’a évidemment pas plus à certains spectateurs ainsi qu’à une association de protection des animaux. La police a demandé au directeur de débrancher les mixeurs, ce qu’il a refusé au nom de la liberté artistique. “Un artiste a le droit de faire des oeuvres qui défient notre conception de ce qui est bien et de ce qui est mal”, a-t-il répondu aux juges. Soit, mais cela doit-il se faire sur le dos, ou plutôt, sur les écailles d’innocents poissons rouges ? Je me demande s’il n’y aurait pas quelque chose de pourri au royaume de Danemark, et pas que du poisson.
Mais les poissons ne sont pas en danger que dans les musées d’art contemporain... D’après une étude publiée par la revue britannique Nature, les stocks mondiaux de grands poissons, comme la morue ou le requin, ne représenteraient plus que 10% de ce qu’ils étaient avant 1950 ! La surpêche et la pollution seraient les causes principales de cette raréfaction inquiétante.
Comme quoi, la vie des poissons aussi bien sur terre que dans la mer, n’est pas facile.

Christian Le Meut

Istorioù pesked

E Bro Danemark oa bet barnet rener ur mirdi hag un arzour a gaos d’un diskouezadeg savet e 2000. D’ar c'houlz se, kinniget oa bet d’ar publik oberennoù arz modern savet get arzourion bev. Marco Evaristi, arzour a Vro Danemark genidig ag Italia, en doa savet un oberenn un tammig souezhus. Lakaet en doa dour ha pesked ruz bev e barzh dek “mixeur” ha d’ar publik, d’an dud, da harpeiñ war ar bouton evit “dibab etre ar vuhez hag ar marv”. El reson, un den en deus harpet war ar bouton ha daou besk ruz a oa bet troet e soubenn !
Spontet oa bet tud zo, hag ivez ur gevredigezh a ra war dro al loened. Ar bolis en doa goulennet get rener ar mirdi divranchiñ ar “mixourien” met eñ ne oa ket a du a gaos d’ar “frankiz an arzourion”... Gwir n’eus un arzour d’ober traoù sort se evit “lakaat an dud da sonjal a a ziout ar pezh zo mat pe fall” emezan (barzh Courrier international). Mechal ma n’eus ket un dra bennak breiñ en Danemark ?
Un amend a oa bet roet dezhan get ar bolis, ha barnet oa bet get an arzour met n’ouian ket mard int bet kondanet.
An dra all a ziout ar pesked : hervez Nature, ur gazetenn a Vro Saoz, bihannoc’h bihan a besked bras zo er mor a gaos d’ar biggi meur a ya da besketañ hag a dap re a besked; met ivez a gaos d’ar mor deuet da vout re lous ha saotret. Chom a rahe 10 % a pesked bras e kenver ar pezh oa 50 vloazh zo ! Petra gober ? Tapout bihannoc’h a besk ? Ur sonj vat met n’eo ket sur e vo graet.
N’eo ket aes buhez ar pesked, nag er mor, na war an douar, me lâr deoc’h.

Christian Le Meut

20/08/2005

Histoire d'été : le 4-4

Il y a une justice, je vous le dis. Je ne sais pas si elle est imannente, divine, naturelle, surnaturelle, ou autre, mais il y a une justice, comme le montre l’histoire que je vais vous conter. Voici quelques années j’ai fait le tour (ou presque) de Belle-île à pied avec une bande d’amis. Ce n’était pas forcément facile, avec nos gros sacs à dos, et il faisait trop chaud pour marcher au soleil mais bon, tout allait bien. Nous soignions nos coups de soleil et nos courbatures par force siestes prolongées.

Un matin nous avons entamé la côte sauvage. La côte sud de belle-Ile, est un émerveillement, mais avec très peu d’ombre. Pendant une journée nous avons eu vue sur le grand phare de Belle île, qui ne paraissait pas s’approcher bien vite car nous faisions des tours et détours en longeant la côte. Une journée de rêve quoi, sauf que... Un quidam n’avait rien trouvé de mieux que de garer sa voiture en haut d’une falaise, comme une verrue au milieu du nez. Et nous voila, marcheurs émerites, avec un paysage splendide pollué visuellement par quelqu’un qui n’aimait pas marcher quelques mètres au point de stationner son auto au bord de la falaise, comme s’il s’agissait d’un parking... Un pêcheur “proche” de la nature, peut-être ?

Mais il y a une justice, je vous le dis, même si, parfois, il faut attendre un peu longtemps. Elle s’est manifestée deux ans plus tard, au mois d’août à travers un petit article de presse intitulé “Belle-Ile : la voiture tombe de trente mètre”. Et pas n’importe quelle voiture : un 4x4. Vous savez, ces grosses voitures avec de grosses roues, certes pratiques en campagne mais achetées habituellement par des gens des villes. Et là, le 4-4 a tout pour plaire : il pollue plus que les autres, encombre l’espace, bouffe une place et demie de parking et fait peur avec ses allure de tank... Alors quand certains possesseurs de 4-4 s’aventurent en campagne, ils y saccagent courageusement, et naturellement, les chemins... Ou ils polluent la vue...

Alors, pour bien montrer son 4x4, et se servir des grosses roues le monsieur, immatriculé à Paris, est venu stationner au bord de la falaise et puis il est parti se promener. Il n’a pas compris assez vite les cris des témoins. Il n’a pas couru assez vite derrière son véhicule dont il avait oublié de serrer le frein à main et qui s’approchait dangereusement du précipice au point d’y arriver et de tomber trente mètres plus bas, sous ses yeux...

Stationné cent mètres en deça, dans un parking prévu pour, rien ne serait arrivé... Mais voila. Il y a donc une justice. Les paysages gachés depuis des décennies par les voitures garées n’importe comment sont vengées ! Personne n’a été blessé. Il y a un 4x4 en moins sur cette terre mais cette espèce là n’est pas en voie de disparition... Hélas.

Christian Le Meut

Photo : Aspect de la randonnée à Belle-Ile, une île magnifique aux paysages très variés mais parfois gâchés par des voitures garées n'importe comment...

Ar "pevar-pevar"

Bez ez eus ur justis, me lavar deoc’h. N’ouion ket piv a ra ar justis se, pe un Doue, pe an natur, pe un dra all, met ur justis zo, a wezhoù, evel a ziskouez deomp an istor ez an da gontiñ deoc’h. Bleadeù zo m’boa graet ur valeadenn koste Enez Guerveur. Ni oa ur strollad baleourion e kerzhit e pad ur sizhun evit gober tro an enez-se, ken brav, brav spontus. Stard oa un tammig peogwir oa tomm an amzer, re domm evit kerzhit get sehier war hor c’hein...
Taolioù heol krenv m’boa tapet, met bourrapl oa memestra...
Un deiz, ni oa e vale koste kreizteiz Enez Guerveur, a-hed an aod, a-hed an tevenneù. Ret oa deomp krapiñ, diskenn, krapiñ, diskenn ha c’hoazh. Skuizhus oa met bourrapl. Brav oa an amzer, kaer an natur. Ni a welle tour tann bras Enez Guerveur, e Kervilaouen.

Ur wenaenn war ur fri
Met un dra oa a dreuz : un den en doa lakaet e gar just e lein un devenn, evel ma vehe ur parklec’h. Ur metrad ouzhpenn, hag ar c’harr se vehe kouezhet er mor, tregont metrad izeloc’h...Ar ch’arr-se oa un tammeg evel ur wenaenn war ur fri. Moian oa da lakaat an oto brein-se un tammig pelloc’h, kuzhet evit nompass louziñ un wel ken gaer... Neuze, e kerzhet, e pad euriadoù hag euriadoù, gwellet ‘neus ar c’har divalav-se, lakaet ase get ur paotr ne vourre ket dezhan kerzhed kant metr...
Daou vloazh al lerc’h m’boa sonjet ag an dra-se e lennet ur pennad skrid war ur gazetenn. En Enez Guerveur un den n’doa lakaet e gar, e “pevar-pevar”, war an devenn, a hed an aod, evel ma vehe ur parklec’h. Ar “pevar-pevar”, e galleg e larer 4-4, zo un oto get rodoù bras, savet evit moned ha doned er maezioù, met prenet e vez alies-tre get tud ag ar c’herioù bras e lec’h ma ne servijont ket da netra, nemet da lousiñ an aergelc’h ha tapout re a-blas er parklec’hioù... Neuze, pa an tud “Pevar-pevar” a ya da vakansiñ er maezioù, pe koste ar mor, monet a reont er vinojennoù (da zistruj anezhe) pe war en tevennoù (idem)...

Ur pevar-pevar n'eo ket ur vag
Met ar wezh se, ar paour kaezh paotr ‘doa ankoueit e starderez ! Hag ar pevar-pevar da vonet goustadig trema ar mor. Ar paotr oa e redek ar-e lerc’h met re ziwezhat oa, ha kouezhet ar bevar-pevar en traon ag an aod, diskarret da vat. Den ebet oa bet gloazet, eurasamant. Ar pevar-pevar-se oa bet distrujet da vat met chom a rae ur bochad loened-fall evel-se war an hentoù c’hoazh!
Ya, ur justis a zo, a wezhoù. Roet get Doue, pe get an natur, pe get n’eus forzh piv, n’ouion ket. Met trugarez dezhi. Razh al lec’hioù kaer louset ha saotret get kirri-tan divalav oa bet venjet an deiz se !

06/08/2005

Ar golvaned en arvar ?

Petra nevez get ar golvaned, ar filiped ? C’whi a sonjo, marteze, emañ ar goulenn se souezhus awac’h... Met, hervez skiantourion zo e Breizh veur, Belgia, Spagn, ha c’hoazh, emañ an arvar al laboused se. Aet eo niver ar golvaned war izelaat abaoe war dro ugent vloazh, betek 95 % er c’herioù bras ! Ha betag 70 % war er maezioù !
Al louzoù kimiek (herbisidoù, pestisidoù, ha c’hoazh) lakaet war an tachennoù get al labourizion douar vehe kaos ag an dra se. Met pas hepken, peogwir ne zisplega ket an dra se perak a ya da vervel ar golvaned er c’heriou bras. Traou all zo tammallet get skiantourion : an esañs diblom, da skouer. Benzen hag eter a vez lakaet e barzh an esañs se evit kemer plas ar plom, met ne vehe ket mat evit ar golvaned. Ne vourront ket tamm ebet an eter !... N’eus nemet 5 % ag eter e barzh an esañs en Europa, pa vez lakaet 15 % dre gant er Stadou unanet. Hervez lezennoù an Europa an eter a zo danjerus awalc’h evit yec’hed an dud... Hag evit ar golvaned ivez.

Danjerus evit al loened, danjerus evit an tud ?
Met un displegadur all ‘zo. Hervez ur skiantour a Spagn, e telehe bout bout tamallet ivez ar pellgomzerion hezoug (“portable”) hag ar skignoù, ar “radiation” graet gete e peb lec’h met kentoc’h er c’herioù bras e lec’h ma ya da vervel ar golvaned. Er c’herioù bihanoc’h, e lec’h ma n’eus ket kement se a skignoù, niver ar golvaned a chom ingal.
Ar sort “saotradur elektromagnetek” graet a zo, war a seblant, danjerus evit ar golvaned met ivez evit loened all evel ar razhed...
Mard eo danjerus evit loened zo, danjerus eo ar saotradur elektromagnetek evit an dud ivez ?

Christian Le Meut

01/06/2005

Willy, Randy : animaux ou ?...

“Il faut sauver Willy” (1, 2, etc) : vous avez peut-être vu cette série de films produite aux États-Unis où l’on voyait une orque surnommée Willy devenir ami avec un jeune garçon... Je me suis rappelé de ce film en allant en voir un autre, mais un documentaire cette fois, sur la vie dans les océans : “La planète bleue”. On n’y voit également des orques, mais un peu moins gentilles celles-là. Elles chassent en se laissant glisser, à marée montante, sur la plage où se dorent innocemment quelques phoques un peu trop jeunes pour avoir conscience du danger. L’on voit alors des orques débouler à toute allure sur le sable et attraper des jeunes phoques. C’est risqué, car l’orque peut aussi s’échouer dans cette manœuvre. Mais, dans le film, une orque saisit ainsi un jeune phoque qui, évidemment, tente de se dégager. L’orque retourne alors dans des eaux plus profondes et on la voit lancer le phoque en l’air, très haut. La pauvre bête fait alors des saltos pour retomber sur l’eau et finir assommée...
Une autre scène montre deux orques pourchassant un bébé baleine jusqu’à l’épuisement. Elles parviennent alors à le noyer pour le manger ensuite... On voit d’ailleurs la dépouille du pauvre bébé baleine, gros de six tonnes quand même... Des enfants assistaient à ce film dans la salle de cinéma. “-Qu’est-ce qui se passe ?”, a demandé à plusieurs reprises une petite fille à sa maman ou son papa. Difficile à expliquer...
Mais c’est la nature... L’orque qui avait joué dans “Sauvez Willy” avait été élevée par les hommes. Après la série de films, elle a été laissée dans un bassin trop petit et est tombée malade. Des millions ont été récoltés et dépensés pour remettre Willy en liberté, ce qui a été fait. Mais jamais Willy n’est devenu autonome. Elle ne savait pas chasser et il a fallu la nourrir jusqu’à sa mort.
Il y a une grande différence entre notre façon de voir les animaux, de nous les représenter, et la réalité. Trop souvent, nous voyons les animaux comme s’ils étaient êtres humains. L’orque qui tue un jeune phoque ou un bébé baleine est un animal en quête de nourriture. Il n’agit pas par plaisir ou par sadisme, il n’a pas la conscience de ses actes. C’est ce qui le différencie de nous, êtres humains, qui avons une conscience... Il est vrai que l’homme peut, lui, tuer et chasser sans aucune nécessité, uniquement par plaisir et sadisme...
Même des animaux réputés proches de l’Homme peuvent être dangereux, comme les dauphins. Un mâle surnommé Randy a été observé à de nombreuses reprises très près des côtes du Morbihan. Il se laisse même caresser par les baigneurs. Il n’est pas méchant mais a cherché, par exemple, à entraîner un plongeur avec lui dans les profondeurs marines, ce qui peut-être dangereux... Et parfois le grand bleu peut se transformer en grande peur bleue...

Christian Le Meut 

Loened, pe tud ?

Marteze peus-c'hwi gwellet ar filmoù savet er Stadoù Unanet hag anvet “Il faut sauver Willy” unan, daou tri, ha c’hoazh. Er filmoù-se Willy zo an ork, ur bleizh mor, jentil tre, deuet da vout mignon get ur paotr yaouank. Sonj m’eus bet ag ar filmoù-se e wellet ur film all anvet “La planète bleue”. Er film se e weller bleizhi mor e jiboes reuniged. Tostaad a reont d’an traezh e lec’h m’ema reuniged yaouank e rusiñ, disonj anezhe, ha tapout a reont unan en o mesk. Met n’eo ket echu. Bev eo atav ar reunig tapet e beg an ork, ha fichal a ra, klask a ra da vont kuit, evel reson. Hag an ork da vont en dro er mor ha da deurel en aer hag an amzer ar paour kaezh reunig evit lakaat anezhan da gouezhin ha da vout badaet. Ha ni, arvestourion, da welled ar paour kaezh reunig se ec’h ober troioù ha saltoioù en aer, just araok bout debret.
Bugale oa er sall sinema pa m’eus gwellet ar film-se, hag int da c’houlenn get o zudoù : “Petra eo an dra se ? ... “ Diaes da zispleg ur sort...
Met mod se eman an natur. Un difor bras ez eus etre hon doare ni da welled al loened hag ar wirionez. An ork en doa c’hoariet er rummad filmoù Willy oa bet desavet get tud en ur poull neuial bennag. Ul loen donv oa, tost d’an dud. Met, goude bout savet ar filmoù, kouezhet eo bet klanv e chom en un toull re vihan. Ur bern argant a zo bet dastumet ha fondet evit lakaat anezhan er mor bras. Met Willy ne ouie ket jiboesaat e unan. Ret a oa bet d’an dud a rae war e dro reiñ boued dezhan bemdez betek e varv.
Re alies, gwellet vez al loened ganeomp evel ma vehent tud, met n’in ket anezhe. Un ork a jiboes ur valum vihan pe ur reunig zo nemet ul loen e klask boued. Ha loened all, brudet evit bout jentil ha tost d’an dud, evel an dolphined, a c’hell bout danjerus ivez, evel ar pezh hon eus gwellet get an dolphin, lesanvet Randi, bet gwellet meur a wezh tost ag an aod, e Kiberen, Enez Guerveur, er Morbihan... Ne oa ket na droug, na fall anezhan, met klask a rae c’hoari, ha kas gantan tud e don ar mor, ar pezh a c’hell bout danjerus memestra ! Koustians n’o deus ket, al loened, eveldomp ni (sanset). Met, anzav a ran memestra, n’eus nemet an tud a lazh tud all, pe loened, just evit ar blijadur...
Christian Le Meut

20/04/2005

Les œufs

Il était une fois un papa qui cherchait des œufs. Il lui en manquait deux pour préparer le repas de ses enfants. Il alla voir sa voisine, une fermière. “J’ai besoin de t’emprunter deux œufs”, lui dit-il. Et la fermière de lui donner deux œufs. “Je te les rendrai demain”, cria-t-il en partant pour aller préparer le repas.


Le lendemain, le papa était allé faire des courses en ville. Et le voilà de retour à la ferme pour rendre les deux œufs à sa voisine... Mais la porte était fermée. Comment faire ? Le poulailler étant tout proche, il déposa, un peu farceur, délicatement les deux œufs dans un nid, et s’en alla...


Quelques instants plus tard arriva la fermière et que vit-elle ? Deux œufs pondus par ses poules avec des numéros écrits dessus, comme ceux qui sont gravés sur les œufs par des machines dans les poulaillers usines... Mais ici, pas de machines ! Pas d’usine ! D’où viennent ces œufs, se demanda la fermière? Elle jeta un regard suspicieux sur ses poules. Celles-ci étaient un peu inquiètes... “La maîtresse reste un peu trop longtemps, se disaient-elles, l’une d’entre nous va passer à la casserole...”.


Mais la fermière continuait de penser : “Ce n’est pas possible. Des numéros écrits directement sur les œufs par les poules... On aurait changer le cul de mes poules ? Un changement génétique ? Un effet lointain de la canicule ? Ou des OGM... Mais mes poules ne mangent pas d’OGM... Ou alors il s’agit d’une nouvelle maladie : après la vache folle, les poules folles ! C’est affreux... “Ou c’est un miracle songea-t-elle, ou c’est une farce ! “...

Elle entendit alors son voisin qui arrivait en sifflotant. “Salut Marie-Jeanne, la maison était fermée, alors j’ai mis les oeufs dans le poulailler, tu les as trouvés ?”

Non, les poules ne gravent pas encore de chiffres sur leurs oeufs, mais il paraît que des chercheurs ont réussi à leur faire pousser des dents. Alors, qui sait, un jour...

Christian Le Meut