Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/07/2006

Nouvelle : Cinq mariages et...

Une fois n'est pas coutume (mais peut le devenir), c'est une nouvelle que j'édite sur ce blog, inspirée de faits réels, mais romancés... Ecrite uniquement en français, elle date de plusieurs années mais n'a rien perdu de son actualité. Bonne lecture.

    La mariée était en noir. Noir sur blanc. Une mariée blanche avec une robe noire, déjà, ça surprend. Mais, ce samedi là, les mariages défilaient à la mairie et une autre mariée, noire celle-ci,  attendait son tour dans le hall : en robe blanche. Une mariée blanche en robe noire, une mariée noire en robe blanche, ça commençait bien.    Mais le marié était aussi surprenant, pour qui le connaissait un peu : une chemise ouverte, un rien débraillé, contrairement à son habitude, et un sourire légèrement provocateur. Il s’est fait gronder par sa maman : “Mais pourquoi tu nous fais ça ?”. On a frisé l’incident diplomatique, mais le mariage a eu lieu quand même.     

    En tant que témoin, j’ai signé là où on m’a dit de signer. Un adjoint a lu les lettres de la loi et un employé a lu le contrat de mariage a toute vitesse : il y a été question d’Honfleur mais je n’ai pas bien compris pourquoi. Puis nous avons fait une photo dans la cour avec nos parapluies ouverts. Il faisait très beau, en cette fin août, mais les mariés nous avaient demandé d’apporter chacun un parapluie, histoire de nous prévenir qu’il se passerait des choses pas normales... Leur baiser, après avoir échangé les alliances, a été, lui, très très normal.     Nous avons pris les voitures et avons suivi les mariés vers le lieu du repas. Une douzaine de véhicules. Un des conducteurs a eu l’idée de klaxonner: ça se fait. Mais comme il a été tout seul, il s’est arrêté. C’est ainsi, les coutumes crétines : quand plus personnes ne les suit, elles s’arrêtent. Suivant les mariés dans les dédales de la ville, nous avons constaté qu’ils nous menaient à la maison des parents du marié où allait se passer le repas, dans un grand jardin avec des framboisiers.
     La fête, quoi.
    Sur le coup d’une heure du matin, quelques convives rescapés se partageaient un fond d’eau de vie de prunes, faite maison.  C’est le moment que je choisis pour dire mon petit discours aux mariés, affalés sur un canapé.
 
    “Chère Alex, cher Dom, je vous remercie de m’avoir invité à votre mariage et de m’avoir choisi comme témoin. En retour, j’ai préparé un petit discours. Mon expérience du mariage est nulle, mais j’ai assisté à quelques cérémonies de ce type dans ma courte vie et je vous invite à un petit tour de France des mariages.

   Première étape : les Charentes
    La première étape nous entraîne en Charente. Cette fois-là j’étais aussi aux premières loges puisque je servais déjà de témoin aux mariés. Nous voici donc face à M. le maire qui avait disposé, à côté des mariés et témoins, les parents des mariés. Face à la question piège du maire : “Y’aura-t’il une quête pendant le mariage?” (ça se fait), la réponse a été improvisée :
Le marié  a répondu
- “Euh....
La mère du marié :
“- Oh oui !”
La mariée :
“-Ah non !”
Ça commençait bien...
Il n’y a pas eu de quête.

    Quand il est sorti de la mairie le marié a reçu à la figure des poignées de riz; ça se fait... Mais comme nous ne passions pas par la case église, il pensait  sans doute être dispensé de cette tradition rizicole... Pas du tout ! Il s’en est pris plein la figure et s’est réfugié dans sa voiture, poursuivi par ses agresseurs. Il a appelé son épouse, un ami et moi-même. Et nous voilà partis à toute allure sur les routes de Charente. Pourquoi à toute allure ?  Parce qu’il voulait avant tout éviter que ne se forme un cortège avec klaxons et flonflons ! Du coup, nous sommes arrivés les premiers, longtemps avant les autres...  Tout s’est alors bien passé jusqu’au lendemain midi. Nous mangions dehors, un repas tranquille et bucolique, lorsque le père de la mariée a sorti son pâté, fait maison, de... ragondin, à goûter absolument...
“- Vous êtes sûr ? J’ai l’estomac sensible...”

    Deuxième étape : le Loiret
    Mais parfois, les coutumes, comme celle du cortège de voitures avec klaxon, ont du bon. Le mariage suivant se passe dans une commune du Gâtinais. Qui sait où se trouve le Gâtinais ? Et bien cette belle région inconnue aux contours flous englobe une partie du Loiret, de la Seine-et-Marne et de l’Yonne. Là, dans une jolie petite commune le maire avait décidé de refuser le mariage d’un monsieur et d’une dame. Cela se fait. Cela n’avait bien sûr rien à voir avec le fait que la dame était blanche et le monsieur noir (on y revient !) et venait d’un pays d’Afrique, non, bien sûr... Le monsieur et la dame avaient la cinquantaine, vivaient ensemble depuis longtemps, mais le maire estimait qu’il s’agissait d’un “mariage blanc”, sans jeu de mot déplacé.
    Alors le couple a porté plainte devant le tribunal administratif qui a condamné la commune a payé une amende à partir de tel jour telle heure si le maire persistait dans son refus... Celui-ci a donc convoqué le mariage le jour dit, à l’heure dite : un mardi à 8h00 du matin ! Il espérait sans doute que cela se passerait discrètement, mais non.  
    On sait  que l’Education nationale compte de nombreux gauchistes permissifs favorables aux mariages mixtes, voire même au Pacs. Or nous étions en période de vacances scolaires et le ban et l’arrière ban des professeurs et instituteurs du coin s’était mobilisé. Des amis et des membres d’associations étaient aussi présents et nous voilà une bonne soixantaine, bien enmardimanchés, hilares, dans la grande salle des mariages. La mariée, blanche était... en blanc, et le marié noir, en noir (cette fois là, tout était en ordre).
    M. Le maire est entré, souriant. Il a commencé à serrer des mains (ça se fait !), réflexe conditionné, et il est tombé sur celle du permanent de l’association antiraciste qui avait aidé le couple à le traîner devant le tribunal. Alors il s’est ravisé et a expédié la cérémonie le plus vite possible en évitant de fanfaronner... En sortant, nous avons bien pris le temps d’une photo de famille sur le perron de la mairie tandis que M. le maire s’éclipsait par la porte de derrière. Nous sommes montés dans les voitures et, en file indienne, avons klaxonné dans les rues du bourg, histoire de réveiller les habitants. Puis nous sommes allés au repas de mariage : un petit déjeuner avec croissant, à 9h du matin.
    
    Troisième étape : alpestre...
    Notre tour de France des mariages nous emmène maintenant dans les Alpes. Ah, c’est beau les Alpes la nuit, et puis, là haut, on est plus près pour regarder les étoiles. Or cette nuit-là, nous avons beaucoup regardé les étoiles sur la terrasse du restaurant car dans la salle il y avait un... animateur; ça se fait, de confier l’animation de son mariage à un animateur. Mais je trouve cela un peu vexant : un animateur pour quoi faire ? Je peux bien m’animer tout seul si je veux, et si je ne veux pas m’animer, c’est moi qui décide. Sans être obligé de participer à des jeux tels que coudre des coeurs en papier sur les fesses des invités (sur leurs pantalons, pour être plus précis)...
     Et il y a presque pire que les jeux : les histoires drôles.      
Le gentil animateur a commencé par cette blague : “Quelle est la différence entre une femme et un chien ?”
Là, vous vous accrochez à la table en demandant à votre voisine de vous pincer pour être bien sûr qu’il ne s’agit pas d’un cauchemar.  Pourtant, vous étiez content de venir à ce mariage, confiant et tout, et voilà que tout s’écroule, que la soirée va être... cauchemardesque.
    Mesdames, mesdemoiselles : je ne cependant peux pas taire une certaine consternation. Voilà un mec qui, en public, le jour où une femme et un homme viennent d’unir leur destinée pour la vie (probablement), vous  compare aux chiens et pas une de vous ne s’est levée pour aboyer ! Euh, pour gueuler... Enfin... pour protester ! Mais que fait le MLF ?
    Revoyons donc la situation : quelle est la différence entre une femme et un chien ? Déjà, il doit y en avoir plusieurs... Les chiens, rappelez-vous, on en voit dans les rues, et qu’est-ce qu’ils font ? Ils se sentent le cul ! Aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne me rappelle pas avoir vu une femme sentir le cul d’une autre en public... En privé, c’est une autre histoire mais cela ne nous regarde pas. Serait-ce cela, la différence ?
    Ou alors celle-ci :  mâles ou femelles les chiens font caca devant tout le monde et laissent leurs crottes sur le trottoir à la grande joie des passants. Avez-vous vu une femme de sexe féminin faire de même ? Rarement, hein... Jusqu’à l’âge 18 mois, on tolère des trucs, et encore, avec des couches.
    Alors nous voilà, avec la blague de l’animateur... Et vous voulez la réponse à sa blague ? Vous la voulez vraiment ? Je répète donc la question :  
- “Quelle est la différence entre une femme et un chien?”
Réponse :
- “Le prix du collier”.
    Et nous de rire... Après, on a eu droit à la jarretelle, avec tirage par loto du monsieur qui irait la prendre sur la jambe de la mariée. Il y en a un seul qui n'a pas triché, le beau-frère de la mariée :  il s’y est collé... Moi, pendant ce temps là, je regardais les étoiles... C’est beau, les Alpes, la nuit...
    
    Quatrième étape : cap à l’Est...
    Mais il y a aussi les invitations angoissantes dès le départ : “Zut, ils m’ont invité ! Ah..... J’y vais t’y, j’y vais t’y pas ?”... Parce que l’on ne sait pas comment les choses vont se passer : pugilat ? Beuverie ? Bérésina ?
    Le mariage suivant nous emmène du côté de l’Est de la France, dans un petite commune vallonnée avec un bourg parsemé de jolies fontaines. La spécialité locale, c’est la cancoillotte ! Une infection. On ramasse tous les restes de fromage et on fait, soit-disant, un autre fromage avec... Il paraît que, là-bas, on en met dans le biberon des enfants pour qu’ils s’habituent au goût. Un ami,  forcé d’en manger étant petit, s’est réfugié en haut d’un tas de fumier pour y échapper  : “Ça sent meilleur là haut”, hurlait-il...  La vérité sort de la bouche des enfants.
    Mais revenons à notre mariage. La famille s’était mobilisée pour décorer l’église de fleurs, la salle des fêtes, etc. On avait tué deux moutons à rôtir, invité du monde d’un peu partout en France pour faire la tête... euh, pardon, la fête et, le top du top, on n’avait pas prévu d’animateur : on allait s’animer tout seul; ça se fait. Et on s’est animé !
    Les mariés étaient tellement animés qu’ils sont partis en piste la veille au soir de leur mariage...  Revenant de boîte, en pleine nuit, sans doute un peu éméché, le marié, un conducteur émérite ayant déjà quelques cadavres à son actif (des cadavres de voitures, je précise) n’a pas bien maîtrisé son véhicule et a bousillé une vitre ou deux... Bon, rien que de très banal, un petit accident anodin, habituel. Mais la mariée, qui était à la place du mort et pour laquelle ce n’était pas la première émotion forte de ce genre, a craqué. Elle n’a plus voulu se marier avec son fangio de fiancé :  non, non et non ! Et, en pleine nuit, plus de mariage...
    Les invités déjà arrivés et la famille se sont, dès leur réveil, tapé une gueule de bois sans avoir rien bu, juste en apprenant la nouvelle. On a vite rangé les fleurs de l’église, enlevé les ballons où était écrit “Vives les mariés” des murs de la salle des fêtes pour les mettre en coulisses. Certains ont beaucoup pleuré et, à 14h, M. le maire est venu à la mairie. Obligé, on l’avait prévenu trop tard et, dans ce cas là, il doit venir quand même pour constater l’absence des protagonistes. Plein d’invités n’avaient pu être prévenus à temps (la scène se passe avant la généralisation des portables), et ils arrivaient à la mairie les uns après les autres dans leurs beaux habits de fête. Dialogue :
“Euh... le mariage, il est annulé.
- “Ben pourquoi ?”
- “Euh... On ne sait pas très bien, les mariés on eu un petit accident dans la nuit et finalement ils ont décidé de ne plus se marier”.
- “Mais quoi ! Il est où le marié, que je lui parle, J’ai fait trois cents kilomètres pour venir !”
- “Euh... Il n’est pas disponible pour l’instant, et il ne faudrait mieux pas l’embêter...”
    Il y a ceux qui sont repartis illico. Ceux qui ne savaient pas trop, et puis qui sont restés. Finalement, on a mangé un mouton le soir dans la grande salle des fêtes. On a même dansé et un peu ri... Mais pas trop. Les mariés sont restés ensemble quand même. On a appelé ça des “fiançailles”, après coup.

    Cinquième étape : express !
    Il y a aussi la formule mariage express : “- Allô, papa, maman, j’appelle pour vous dire que je me marie la semaine prochaine, mais c’est strictement administratif (ou fiscal, ou...), alors on fait ça entre nous, avec seulement des témoins...”; ça se fait mais c'est une option risquée qui peut casser l’ambiance familiale pour longtemps, et, en plus, on perd l’occasion de faire une fête...

    Sixième étape : les Pyramides
    Et puis il y a des invitations où l’on va le cœur léger, content, tout va bien se passer. Tenez, pour Lolo et Véro, par exemple. Quand ils ont organisé leur 20 ans de mariage, ils ont assuré en organisant une super fête. Non,  s’ils doivent se faire une scène, ils en choisissent une grande : les pyramides d’Égypte, par exemple. Au début de leur mariage, ils se sont engueulés en arrivant devant une pyramide; une baffe pour l’un, une baffe pour l’autre, puis chacun est parti de son côté visiter le monument... Une heure plus tard ils se sont retrouvés de l’autre côté et se sont réconciliés au pied d’une pyramide du haut de laquelle quarante siècles d’histoire conjugale les contemplait... 

    Ca se fait. Mais bon, on n’a pas toujours une pyramide sous la main.   Alors je vous le dis : mariez-vous, mariez-vous pas, on s’en fout, on n’a pas besoin de ça pour faire la fête. Mais surtout :  marrez vous !    Alex et Dom, tous mes voeux de bonheur de la part de votre témoin”.

Christian Le Meut 

Nourriture : les singes préfère le bio !

Les singes et tapirs du parc zoologique de Copenhague préfèrent manger des bananes et autres fruits bio, laissant de côté la nourriture traditionnelle. Niels Melchiorsen, qui s’occupe de ces animaux a déclaré à une revue écologistes danoise cité dans Courrier International (en 2005) : "Pour une raison ou une autre, les tapirs et chimpanzés choisissent des bananes cultivées biologiquement plutôt que les autres. Peut-être arrivent-ils instinctivement à sentir la différence, et leur choix n'est absolument pas dû au hasard". Et il ajoute : "Les chimpanzés sont notamment capables de discerner le bio du conventionnel. Si on leur offre des bananes bio et traditionnelles, ils prennent systématiquement les bananes écologiques, qu'ils mangent avec la peau" alors qu’"Ils épluchent en revanche les bananes classiques avant de les manger".

Pas bêtes, nos cousins les singes. En plus, ils se font nourrir gratuitement ! Heureusement pour eux, car la nourriture bio reste, souvent, hélas, un peu plus chère que la nourriture classique. Voilà pas mal d’années que je consomme plutôt des fruits et légumes bio. En apprenant que ces singes aussi préféraient le bio, je me suis dit que, finalement, je suis peut-être aussi intelligent qu’eux. Ce qui n’est déjà pas si mal puisqu’ils arrivent d’instinct à faire la distinction entre une nourriture saine et une nourriture moins saine, sens que nous autres, êtres humains, avons probablement perdu.

Christian Le Meut

Marmoused bio !

Marmoused zoo Kopenag, e Danemark, a gav gwelloc’h debriñ bananezed bio evit bananezed boutin, hervez Niels Melchiorsen, ar paotr a ra war dro al loened se. Abaoe ur bloaz e vez roet d’al loened-se, ha d’an tapired ivez, bananezed ha frouezh bio get frouezh all n’int ket bio. Pa 'vez roet dezhe ar choas, ar marmoused hag an tapired a zibab ar frouezh bio berped. Ul liv hag ur blaz gwelloc’h zo get ar frouezh se, marteze.

Oc’hpenn-se, ar marmoused a zebr o bananezed bio get o c’hlorenn, pa ‘vez dilesket gete ar c’hlorenn d’ar bananezed ordin ! N’in ket ken sot, ar marmouzed, hor c’heniterved tostañ; dibab a reont frouezh bio, natureloc’h evit ar re all. Ar pezh a zo, n’o deus ket, ar marmoused, da baeañ ar boued-se. Gwell a se rak ar boued bio a chom, alies,n kaeroc’h evit ar boued boutin.

Abaoe pell e kavan-me gwelloc’h ar boued bio, gwelloc’h evit ma yec’hed hag evit an natur ivez.Ha setu bremañ marmoused a-du genin. Un den ken speredek evit ar marmoused on-me, sonjet m’eus e lenn an doere-se (barzh Courrier International). N’eo ket fall dija. Ar marmoused a ouia dibab etre ur boued mat hag ur boued fall, ar pezh n’eo ket sur evidomp-ni !

Christian Le Meut

29/07/2006

Les crabes du camarade Staline

C’est le camarade Staline lui-même qui eut l’idée formidable, dans les années 1950, d’introduire un crabe de l’océan Pacifique dans la mer de Barentz, en Europe du Nord. Quelles étaient ses intentions ? Nourrir la population ? Soixante ans plus tard, cette initiative saugrenue ne laisse pas d’inquiéter les spécialistes du monde marin. En effet, comme son mentor Staline, le crabe kamchatka, c’est son nom, détruit tout sur son passage.

La bête d’une envergure maximale d’un mètre trente avec les pattes, peut peser jusqu’à douze kilos, rien que cela, et mange tout ce qui traîne au fond de l’eau, poissons morts, algues marines, crustacés... Mais si le kamtchatka a des prédateurs dans le Pacifique, il n’en a pas dans l’Atlantique. Il progresse donc et a colonisé une partie de la mer du Nord, jusqu’aux îles Lofoten, en Norvège.

Selon des spécialistes, il pourrait se répandre jusqu’à Gibraltar, ce qui risquerait d’entraîner la disparition d’autres espèces animales, notamment de crabes. Nos doux dormeurs et autres araignées sont, en effet, des poids plume face à ce crabe venu de l’Est. Quant aux étrilles, elles risquent de se faire étriller !

Merci donc, camarade Staline pour ce joli cadeau. Une consolation cependant : le kamtchatka est très bon à manger, et sa chair vaut très cher. Ceci fait une différence de taille avec le camarade Staline qui n'était pas comestible, ni lui, ni ses idées politiques !

Christian Le Meut

Sources : Thalassa et Courrier international. 

Kranked kamarad Staline

Ar paotr Staline an hini eo, en doa sonjet, er bleadoù 1950, lakaat er mor Barentz, e Russia hanternoz, ur c’hrank nevez a zeue ag ar mor bras Habask, Pasifik. Perak ? Marteze Staline a faote dezhan reiñ boued d’an dud get ar c’hrank-se a c’hell pouesiñ betag daouzek kilo memestra, hag a zo mat tre da zebriñ...

Ya, met ar c’hamtchatka, anv ar c’hrank, a zo akourset da vev er mor bras Pasifik, e lec’h ma z’eus loened all evit hen zebriñ, ar pezh n’eo ket gwir er mor Barentz hag er morioù all ag Europa. Ar c’hamtchatka zo aet da foetañ mor pelloc’h hag erruet eo hiziv an deiz e Mor Hanternoz, betek inizi Lofotën, e Norvej. Hervez skiantourion-zo, ar c’hamtchatka a c’hellehe monet ag an Norvej betek Gibraltar : marteze, un deiz bennak, pinset vo hor treid pe hor fesennoù get ar c’hrank tev-se pa vimp e neuial en Atlantik, pe e klask meskl war an aodoù...

Bezhiñ, pesked marv, kregennoù mor, ha c’hoazh, e vez debret get ar c’hamchatka : ur sklouf eo ha ne chom netra da zebriñ war e lerc'h evit ar re all e don ar mor, ar pezh a zo spontus evit an natur hag an ekonomiezh. Sonjit ta : diaes vehe buhez hor c’hranked deomp-ni evel ar pusuned-mor (an “araignée”) pe ar c’housk-hir (an "dormeur"), get ur c’henderv ken sklouf e-tal dezhe ! Ar c’hrank kamtchatka a zo erruet en Europa a drugarez da Staline. Staline oa un torfetour bras abominabl ha ne chome netra war e lerc’h. Ar pezh a zo gwir evit ar c’hamtchaka ivez. Nag ur vuhez ! Met ar c’hamchatka zo mat tre da zebriñ. Ar pezh ne oa ket gwir d’ar paotr Stalin, na d’e sonjoù politikel !

Christian Le Meut

25/07/2006

Le gaélique langue européenne en 2007

Sous le titre "Le gaélique est mon droit" Jean Quatremer, le journaliste de Libération à Bruxelles analyse la reconnaissance officielle du gaélique irlandais au sein de l'Union européenne à partir du 1er janvier 2007, sur son blog; instructif, tout comme le débat qui suit son article.

"En 1973, explique Jean Quatremer, lors de leur adhésion, les Irlandais avaient pourtant estimé que l’anglais, parlé par l’ensemble de la population, suffisait amplement. Trente ans plus tard, le gaélique s’est développé et la revendication linguistique, qui va de paire avec l’affirmation nationale, est devenue un fait dans la verte Eire. Dublin a donc exigé, l’année dernière, et obtenu de bénéficier du statut du maltais (la seconde langue officielle, avec l’anglais, de cette minuscule île) lors de l’adhésion de La Valette le 1er mai 2004. Autrement dit, tous les textes officiels devront être traduits dans leur seconde langue nationale irlandaise et les réunions du Conseil, du Parlement, du Comité économique et social, du Comité des Régions, etc, offrir une interprétation de et vers cette langue. Pour la petite histoire, les Vingt-cinq ont appliqué le Règlement du Conseil 1/58 relatif aux langues officielles de l’Union, le premier texte adopté lors de l’installation des institutions à Bruxelles. (...).

Images_61 Si pour l’instant le Grand Duché du Luxembourg n’a toujours rien demandé pour le luxembourgeois, une langue nationale désormais parlée par l’ensemble de la population aux côtés de l’allemand et du français, les deux langues officielles, il n’en est pas de même de l’Espagne. José Luis Zapatero, le Premier ministre, a demandé que le basque, le catalan et le galicien, qui sont langues officielles sur le territoire de ces provinces autonomes mais aussi reconnues par la Constitution espagnole, jouissent d’un « statut spécial » au sein de l’Union. Déjà, depuis un an, le Comité des Régions fournit une interprétation à partir de ces langues.

Le Conseil des ministres s’y est mis cette année : ainsi, en février le ministre catalan de l’éducation qui accompagnait son homologue madrilène, a pu s’exprimer dans sa langue. Mais aucun retour n'est assuré, pour l'instant. Le 3 juillet, Strasbourg a décidé, non sans mal, comme le raconte Gérard Onesta, vice-président vert du Parlement européen, de répondre dans la langue qu'ils emploient aux citoyens espagnols –les frais étant pris en charge par Madrid- et de prévoir des liens sur le site du Parlement vers des sites extérieurs proposant des traductions des textes officiels de l’Union".

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/ 

22:10 Publié dans Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Bretagne

Festival interceltique ou interceltoc ?

A l'approche du nouveau Festival interceltique (du 28 juillet  au 6 août) je réactualise cette petite note, toujours d'actualité, hélas.

"Jean-Pierre Pichard, directeur du Festival interceltique de Lorient a déclaré dans Le Télégramme du 12 août 2005, je cite : “Les défenseurs de la langue bretonne ont bien trop souvent tendance à attendre qu’on les aide et à gémir sans cesse. Je suis tout à fait d’accord pour que la langue bretonne ait sa place au festival mais il ne faut pas tout attendre de nous. A eux de nous faire des propositions et  de rendre la langue bretonne attrayante au festival”...
Le propos est donc clair : Jean-Pierre Pichard ne s'inclut pas de lui-même  parmi les défenseurs de la langue bretonne ! Etonnant de la part du directeur d'un festival qui s’affiche “interceltique” et qui a lieu dans une région où se parle encore une langue celtique ! Si la langue bretonne n’est pas défendue par de telles personnalités, et par de tels événements, par qui le sera-t-elle ? Au moins, le propos à l'avantage d'être franc (et en français exclusivement). Dommage car une langue disparaît environ tous les quinze jours sur notre belle planète, conséquence du colonialisme et de la mondialisation. Pour l'instant, cela se passe surtout du côté des langues aborigènes d’Australie (justement, l'Australie est invitée en 2006, on pourrait en profiter pour en débattre...) et amérindiennes d’Amérique du Sud et du Nord, et du côté des langues africaines, mais le breton est parmi les suivants sur la liste.

Un lieu où l'on réfléchit ?
Un linguiste, Bernard Caron, du CNRS, déclarait au Monde le 26 août dernier qu’une langue est menacée de disparition quand elle est parlée par moins d’un million de personnes... Le breton en est à 250.000 locuteurs contre 1,2 million il y a cent ans.  Sa disparition est possible, sauf si une vraie politique publique de soutien est mise en place comme au Pays de Galles. Le festival interceltique pourrait être une locomotive dans ce domaine. Au contraire, c'est un wagon de queue. La venue des Acadiens aurait pu, en 2004, être l'occasion de susciter un débat. La Constitution du Canada reconnaît deux langues, l'anglais et le français. Les peuples amérindiens peuvent éduquer leurs enfants dans leurs langues d'origine (avec une des deux langues officielles, semble-t-il).  Le bilinguisme et le multilinguisme, pourquoi et comment ça marche ? Pourquoi la France est-elle tellement en retard dans ce domaine? Pourquoi refuse t-elle d'appliquer la charte européenne des langues régionales (pourtant obligatoire) ? Pourquoi signer la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, et ne pas l'appliquer à l'intérieur des frontières ? Voilà des questions qui n'ont pas été posées l'année dernière... Elles pourraient l'être encore,  car le Festival interceltique pourrait aussi être un lieu où l'on réfléchit et où l'on voit plus loin que son kilt et que sa pinte de bière, non  ?

Des créations musicales, chorégraphiques, littéraires, théâtrales (etc) apparaissent tous les ans en Bretagne, en langue bretonne, en gallo ou en français. Quelle est leur place au Festival Interceltique ? Un café littéraire en français s’y déroule, pourquoi pas des séances en breton (50 livres en breton sont édités par an sans parler des revues) ? Les brittophones n'attendent pas sur ce festival pour agir, heureusement ! Ils ne passent pas non plus leur temps "à gémir" comme l'affirme si gentiment Jean-Pierre Pichard : n'ont-ils pas créé des écoles, des médias, des fêtes et moultes associations pour défendre la langue bretonne et lui construire un avenir là où l’Etat s’est acharné à lui creuser une tombe pendant un siècle ?

Beaucoup de musiciens et de danseurs bretons font partie de ces associations, ils ont compris que la mort de la langue bretonne serait une perte considérable pour la culture bretonne, de même que la disparition de la langue française risquerait d’être fatale à la culture française.  Mais cela M. Jean-Pierre Pichard l'a-t-il compris ?  Mystère... Pour l’instant, il attend des propositions..."
Christian Le Meut

Ar gouelioù etrekeltiek hag ar brezhoneg : gortoz pell...

Jean-Pierre Pichard zo e penn ar Gouelioù etrekeltiek dalc’het bep hañv en Oriant. An daouzeg a Viz Eost paseet (2005) hennezh n’eus lâret traoù souezhus awalc’h evit displegiñ perak emañ ken truek ha truezhus stad ar brezhoneg e-pad ar festoù bras-se. N’eus nemet un nebeut panelloù divyezheg (brezhoneg-galleg) pe get yezhoù evel ar saozneg hag an italianeg. Klevet vez brezhoneg kanet, eurus awalc’h; ha bez zo tud a gomz brezhoneg e stalioù zo; abadennoù skingomz e brezhoneg (Radio Bro Gwened, Frans Bleu Breizh Isel...), un nebeut... Met, mod all, n’eus ket kalz dañvez evit magiñ ar vrezhonegerion...Un nebeut arvestoù zo bet kinniget e brezhoneg, e 2005, evel Nolwenn Korbell. Met tud all o doa savet pladennoù nevez e 2005 evel Kristen Nikolas, Louis-Jacques Suignard, Erik Marchand, hag all. Ha n’int ket bet klewet e pad ar Fil e 2005 (nag e 2006 hervez ar pezh m’eus gwellet war ar program). Un deiz bennak, marteze. Hervez an aotrou Pichard, mankout a rahe traoù nevez, arzourion nevez, e Breizh. Tud a c’hellehe mont war lerc’h Stivell pe Servat. D’am sonj me, tud nevez zo, met n’int ket kouviet d’ar gouelioù etrekeltiek. Marteze, ur wezh daet da vout brudet bras e vint kouviet. Araok, dezhe d’en em zibrouilh...

Brezhonegerion : klemm e lec'h sevel traoù ?
Ale deomp en dro d’ar brezhoneg ha d’ar pezh lâret get an aotrou Pichard. Hervez ar paotr se, ar re a stourm evit ar brezhoneg a vez tud a glemm re alies e lec’h sevel traoù. “A du on, eme an aotrou Pichard, evit reiñ ur blas d’ar brezhoneg er Gouelioù etrekeltiek met n’heller gortoz razh an traoù ganeomp. Dezhe (d'ar vrezhonegerion) da ginnig deomp traoù evit lakaat ar brezhoneg da vout dedennus hag interessus e-pad ar Gouelioù”. Souezhet on bet e lenn ar pezh lâret get an aotrou Pichard memestra. An den se n’en em laka ket e mezk an tud a zifenn ar brezhoneg. Penn rener ar Gouelioù etrekeltiek n’eo ket un stourmer evit ar brezhoneg ! Bizhoazh kement all ! Ma ne vez ket sikouret hor yezh kelteg get tud evel se, get piv ‘vo difennet anezhi ? Ha petra a dalv “Gouelioù etrekeltiek” mard n’int ket savet ar festoù se evit skoazeliñ ar yezhoù hag ar sevenadurioù bev, poblek ha keltiek a-vremañ ? Gwelloc’h vehe dezhe chanch o anv, pe chanch o doare d’ober...

E 2004 an Akadia oa bet kouviet. Strolladoù sonerezh ha dans o doa kinniget arvestoù a feson. An Akadianed a stourm evit o yezh, ar galleg, abaoe 300 vloaz. Abaoe ugent vloaz ar C’hanada n’eus lakaet div yezh ofisiel barzh he vonreizh get div yezh ofisiel, ar saozneg hag ar galleg... Hag an Amerindianed a c’hell kelenn o bugale en o yezhoù a orin get unan ag ar yezhoù ofisiel. Penaos vez dalc’het an traoù du-hont get kement-se a yezhoù ? Kouvieiñ an Akadianed a c’hellehe bout un digarez da ziskouezh an traoù-se deomp, amañ, e Frans, e lec’h ma n’eus nemet ur yezh ofisiel... Ha penaos eo an traoù en Aostralia, get ar yezhoù aborijened ? Netra, tabut, kollok, prezegenn ebet war an tem se e 2004, nag e 2005*, nag e... 2006 ? Mechal mard ar  Gouelioù etrekelteg a c'hell sonjal pelloc’h ag o c’hiltoù ?

Ar brezhoneg n'eus afer bout sikouret
Amañ, e Breizh, e vez komzet c’hoazh brezhoneg. Get ouzhpenn ur million den e veze komzet kant vloaz zo; get war dro 250.000 bremañ... Youll ar stad Bro C’hall oa skarzhein ha flastriñ ar brezhoneg hag ar yezhoù all komzet e Frans. Chanch a ra an traoù tamm ha tamm. Skolioù ha mediaoù zo, bet savet get tud ne reont ket nemet klemm anezhe. Met afer zo a dud, ag argant, a vruderezh... Ar Gouelioù etrekelteg 'doa sinet Karta Ya d'ar brezhoneg (e 2004 ma m'eus sonj mat; ha pas e-mesk ar re kentañ !); met netra nevez war lerc'h ar sinadeg.

Ur bern kevredigezhioù zo bet savet evit ar brezhoneg, evit lakaat hor yezh da chom bev ha da vonet araok. Sonourioñ ha dansourioñ zo deuet e-barzh. Komprenet o deus, ar re se, penaos emañ sevenadur Breizh en arvar bras ma yahe ar brezhoneg da goll. Hag an aotrou Pichard, rener ar Gouelioù etrekelteg, petra n’eus komprenet hennezh ? "Gortoz a ra kinnigoù". Gortoz pell, met gortoz gwell ?

Christian Le Meut

* Div brezegenn oa bet e 2005 a-fed ar brezhoneg, memestra, get Albert Bocher ha Fañch Broudig, met  bruderezh ebet barzh ar programmoù; en Oriant e oan an deiz-se ha goulennet m'boa get aozourion emen e oa kinniget ar prezegennoù-se, ne ouient ket.

18/07/2006

Saint Zidane, tapez pour nous !

Sous le titre "Boule dure", le journaliste Eric Dupin livre dans son blog cette analyse des excuses de Zidane concernant son coup de boule lors du match de finale de la coupe du monde. Je me permets de le reproduire ici, en rappelant cette question subsidiaire : en agissant ici Zidane a-t-il contribué à faire perdre la coupe du monde à l'équipe de France ? La question mérite d'être posée, pourtant elle ne l'est pas, tellement certains médias idolâtrent le capitaine de l'équipe de France de football. Si tout celà ne concernait que le foot, je n'en parlerais pas. Mais l'affaire a pris une autre dimension, médiatique et politique, notamment dans notre rapport à la violence physique. Eric Dupin le décrit très bien ci-dessous. C. Le Meut.

    "Trois jours de réflexion n'ont pas permis à Zinédine Zidane de présenter son désormais fameux coup de boule de manière satisfaisante. En s'excusant auprès du public sans regretter lui-même son geste, le célèbre footballeur donne un signal négatif. C'est mal, mais je devais le faire, dit-il implicitement. "Zidane a voulu venger l'honneur de sa mère", peut titrer l'agence Reuters. Tant de violences sont justifiées au nom de "l'honneur". En assumant une violence physique répondant à une violence verbale, Zidane légitime la vieille loi du talion qui fait tant de mal à tous les niveaux, des rapports personnels aux relations internationales. Il reconnaît lui-même avoir réagi à une "provocation" sans toutefois déplorer être tombé dans ce piège. Beaucoup en retiendront qu'on a raison de "taper" quand on a été "traité". Et que la force vaut mieux que les mots. Sans parler de ceux qui pensent, avec un déterminisme sociologique épais, qu'on agit forcément ainsi lorsqu'on est issu d'une cité des quartiers Nord de Marseille.
    C'ette attitude est d'autant plus surprenante et regrettable que Zidane semble conscient des ravages de son geste. Il s'est particulièrement excusé auprès des "enfants" et des "éducateurs" en disant qu'il ne fallait "pas faire des choses pareilles". L'égocentrisme de ses explications - il n'a pas parlé des conséquences de son geste sur l'issue du match - et le refus de reconnaître son manque de sang froid vident cependant de portée ces belles paroles.
    A sa décharge, Zidane aura été encouragé dans le mauvais chemin par une certaine lâcheté ambiante. Alors qu'une majorité de sondés pardonnaient à l'idole, et même disaient comprendre son geste, chacun y est allé de sa présentation avantageuse. Bernard-Henri Lévy s'exclama, dans le Wall Street Journal ,"Ecce Homo": le coup de boule révélerait la troublante humanité du demi-dieu de stades. A la une du Monde, le romancier François Weyergans confia sa fascination pour cette "espèce de pulsion autodestructrice" en nous interdisant de juger le geste du héros. La classe politique a naturellement plaidé l'indulgence. Jean-Pierre Raffarin a déclaré sa flamme à cet "homme imparfait" tandis que Laurent Fabius saluait le pauvre "mortel". Et n'oublions pas l'essentiel: les précieux sponsors de Zidane l'ont assuré dés mardi de leur "soutien sans faille". Eric Dupin.

http://ericdupin.blogs.com/murmures/ 

Lire également le bloc du juge pour enfants Jean-Pierre Rosenczveig

http://jprosen.blog.lemonde.fr/jprosen/ 

 

17/07/2006

Une comédie musicale en langue normande

"Une comédie musicale rallume la flamme de la langue normande" : une dépêche AFP écrite par Sandra Ferrer présente une nouveauté théâtrale en langue normande :

6 juil 2006 (AFP) "Encore parlée par quelque 20.000 personnes, la langue normande revit le temps d'une comédie musicale montée ce week-end par des bénévoles sur le thème de l'une des plus anciennes légendes du Cotentin. Jouée par une centaine de figurants costumés au château de Flamanville (Manche), "Les Ouées de Pirou" raconte comment au Xe siècle le seigneur Godefroy-le-Rouge et sa famille échappèrent à une attaque viking. "Jé syis touot élugi, coume ch'est du dé mouri" ("Je suis tout retourné,comme c'est dur de mourir"), chante Godefroy-le-Rouge en voyant les assaillants s'approcher de la forteresse de Pirou. Le mage du château,Thorvald, utilise alors une formule magique pour transformer la population en oies. Mais il est assassiné et, aujourd'hui encore, des oies continuent à tourner au-dessus du château en lançant des cris stridents, comme pour réclamer leur délivrance... Il s'agit de la première comédie musicale jamais écrite en normand",affirme Rémi Pézeril, 56 ans, qui joue Godefroy et enseigne cette langue dans un collège de la Manche".

Et la dépêche de poursuivre : "Ce patois issu du latin n'est plus enseigné que dans deux collèges de la Manche, contre huit il y a une quinzaine d'années. Quelques revues sont encore éditées en normand, notamment dans l'île anglo-normande de Jersey. Au cours de l'histoire, des centaines d'ouvrages ont été publiés en normand, sans compter une impressionnante collection de dictionnaires qui ont permis de sauvegarder l'essentiel du vocabulaire et des expressions,explique Daniel Bourdelès" (un militant de cette langue). Le normand a été une langue interdite dans les écoles pendant longtemps depuis la Révolution française.

Des émissions en langue normande sont diffusées sur la radio publique... britannique, la BBC, et il s'agit du normand des îles anglo-normandes où cette langue est encore parlée par quelques centaines de personnes.

16/07/2006

Kelaouenn/revue : An Dasson n°61

medium_Andasson61091.jpgUgent vloaz An Dasson
Deuet eo er-maez niverenn diwezhañ An Dasson (61). Ugent vlez 'zo e oa bet savet An Dasson get tud a gerlenn Sten Kidna an Alre. Aterset eh eus bet un den a oa en o mesk : Paul Potard. Ar pal : sevel ur gazetenn evit izili ar Gerlenn, met ivez evit bout skignet er-maez anezhi : diskouez sevenadur Breizh e Bro an Alre ec'h embann pennadoù e brezhoneg hag e galleg. Un teuliad get ur bochad fotoioù a zo a-zivout bagoù get anvioù e brezhoneg (Tad an diaoul, Dir ha tan, Bara an aod...). Ur gentel zo ivez evit deskiñ... tarzaneg, get Jean-Claude Le Ruyet hag en deus troet ivez e brezhoneg ul lodenn ag an Tao tô king (barzhoneg hirr Lao Tseu). Un danevell zo, savet get un den a zesk brezhoneg er gerlenn (Laurent) ; testennoù berr (“Etre daou soñj goude un interamant” ha “C’hwezh santel Frank Michael”), hag ur pennad divyezheg a-fet Emile Masson (1869-1923), skrivagner ha stourmer (sokialour hag anarkour) evit Breizh hag ar brezhoneg. Testenn ur sonenn nevez savet get Dick Panterra (ur moranv eo, sur a-walc’h) a zo embannet ivez : “Sonenn ar vêkerion”.

An Dasson, n°61, 4 € (un euro ouzhpenn evit bout kaset dre ar Bost), c/o Sten Kidna, straed Joseph Rollo, 56400 An Alre/Auray. Pellgomz : 02.97.29.16.58.


La revue An Dasson a vingt ans

Un nouveau numéro de la revue bilingue (breton-français) An Dasson (L'écho) est paru : le n°61 fête les 20 ans de cette publication qui paraît trois fois par an. Editée par l’association Sten Kidna-Komzomp Asampl, elle a pour but de faire connaître la culture et la langue bretonne en pays d’Auray. Ce numéro comprend un entretien avec Paul Potard, qui fut parmi les créateurs de la revue. Un dossier photos est consacré aux bateaux portant des noms bretons parfois surprenants (Amzer fall, Labour ha kan, Bara heiz...). Jean-Claude Le Ruyet propose une traduction poétique du Tao to king (poème de Lao Tseu) et une leçon de “tarzaneg” tandis que cinq pages sont consacrées au penseur socialiste et libertaire Emile Masson (1869-1923), défenseur de la culture et de la langue bretonne. Une nouvelle et deux billets en langue bretonne complètent le tout, ainsi qu’une chanson d’une star montante de la chanson bretonne, Dick Panterra.

An Dasson, n°61, c/o Sten Kidna, rue Joseph Rollo, 56400 An Alré/Auray. 4 € (rajouter un euro pour les frais de poste éventuels). Tél. 02.97.29.16.58.

15/07/2006

Fear factor : T'as d'beaux yeux d'autruches, tu sais...

Pendant l'été il y aura quelque "redif" sur mon blog, comme cette petite chronique télévisuelle.

"Je regardais la télé un soir, vers 22h30, il y a quelques temps, lorsque j’ai vu un spectacle écoeurant, comme on en voit trop souvent sur le petit écran. Quatre personnes, deux hommes et deux femmes étaient assis autour d’une table. Une cinquième personne, l’animateur, leur expliquait ce qu’elles devraient faire. Le but de l’émission était de déterminer laquelle de ces personnes était la plus courageuse... Et comment le savoir ? En mangeant un oeil d’autruche bien sûr... Oui, j’ai bien dit un oeil d’autruche, pas un oeuf ! Quel rapport entre le courage et le fait de manger un oeil d’autruche ? Je n’ai pas compris mais comprendre ce qui se passe dans la tête des concepteurs de ce type de jeu relève souvent d’un vrai défi à l’intelligence. Et, après une page incontournable de publicité, j’ai assisté à ce spectacle de personnes mangeant des yeux d’autruches avec moultes grimaces de dégoût. Au moment de croquer l'oeil, un liquide a éclaboussé les visages et dégouliné dans les assiettes... Et là, j’ai zappé...

En plus, cette fine équipe était allée jusqu’en Afrique du Sud pour accomplir cet exploit ! Pourquoi si loin ? Mystère, alors qu’il y a une ferme d’autruches à Guidel, dans le Morbihan. Mais peut-être est-ce plus courageux de manger des yeux d’autruches en Afrique du Sud qu’en Bretagne ? L’autruche n’est pas un animal réputé pour son intelligence. Mais, en voyant cette scène, je me suis demandé lequel, de l’autruche ou de l’être humain, est le plus intelligent ? L’autruche, dont les nuisances sur cette terre paraissent bien limitées, ou l’être humain, capable de manger des yeux d’autruches afin d’éprouver son soit-disant courage ?

Crâne chauve cherche fraîcheur 
L’autruche n’est pas non plus réputée pour son courage. Elle met, paraît-il, sa tête sous le sable ou sous la terre pour se protéger quand un danger arrive ! D’après ce que j’ai lu, elle a effectivement ce genre de comportement, mais ce serait plutôt pour chercher de la fraîcheur quand le soleil tape trop et il est vrai que son petit crâne est chauve, donc exposé au rayon du soleil, et qu’elle vit souvent dans des contrées peu boisées. Mais je me dis que nous devrions, nous aussi, nous cacher la tête plus souvent sous le sable, la terre, les couvertures, ou je ne sais quoi, plutôt que de regarder trop la télévision.

Cette fameuse émission s’appelle, en bon français, “Fear factor” (le facteur peur si je traduis bien). Je ne sais pas ce que les facteurs ont à voir avec ça, mais j’ai vraiment eu peur en la regardant, et j’en ai déduis que je ne dois pas être très courageux. Mais finalement, les concurrents ont fait preuve d’un vrai courage. Rendez-vous compte, ils n’ont pas eu peur d’avoir l’air ridicule en mangeant des yeux d’autruches face à des millions de gens à la télé. Quel courage !

uant à la chaîne qui diffuse ce genre d’âneries... âneries n’est peut-être pas le bon mot car l’âne est un animal bien plus intelligent qu’on ne croit. Alors je corrige : quant à la chaîne qui diffuse ce genre d’humaneries il y a bien longtemps qu’elle a perdu tout sens du ridicule.

Christian Le Meut