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30/08/2006

La Suisse menacée par ses langues ?

Selon Courrier international (24/08/2006) de moins en moins de Suisses apprennent leurs autres langues nationales (allemand : 4,64 millions de locuteurs, français 1,48 millions, italien 471.000; romanche 35.000).  L'allemand est de moins en moins étudié par les jeunes francophones, et réciproquement. La concurrence de l'anglais est là mais aussi une désaffection pour l'allemand perceptible dans l'ensemble de l'Europe. Pour l'historien Hans-Ulrich Jost, cité par L'Hebdo de Lausanne, "s'imaginer que la Suisse serait plurilingue" (...) "en grande partie est faux". L'unité de ce pays ne serait donc pas menacée, l'unité linguistique n'en étant pas le ferment mais plutôt la coopération entre cantons. Or, justement, constate l'auteur de l'article, Gaspard Turin, les cantons francophones sont de plus en plus tournés vers la France...

Bro Suis en arvar a gaos d'he yezhoù ?

Hervez Courrier International (24/08/2006) nebeutoc'h nebeut a Suised a zesk ar yezhoù broadel all ag o bro. Peder yezh ofisiel a zo er vro se, an alamaneg (komzet get 4,64 milion a dud), ar galleg (1,48), an italianeg (471.000) hag ar romancheg (35.000). Nebeutoc'h a c'hallegerion yaouank a zesk alamaneg ha nebeutoc'h ag alamanegerion yaouank a zesk galleg : dibabet vez kentoc'h ar saozneg gete pe yezhoù all (ar pezh a zo gwir en Europa a bezh)... Met, hervez an istorour Hans-Ulrich Jost, aterset get L'hebdo (Lausanne) n'eo ket un dra nevez flamm : "Bro Suis n'eo ket bet ur vro liesyezhek, bizkoazh, ur vojenn eo".

Hag emañ en arvar Bro Suis a gaos d'an dra se ? N'eo ket sur rak ne oa ket bet savet nag unanet ar vro se war ar yezhoù met war emglevioù etre ar gantonioù kentoc'h. Justawalc'h, ar gantonioù e lec'h ma vez komzet galleg a zo troet muioc'h mui war zu Bro C'hall...

29/08/2006

Cinéma : Le vent se lève...

La scène se passe dans la campagne irlandaise, en 1920. Quelques jeunes, après une partie de cricket, se retrouvent dans une ferme, saluent les anciens, discutent. Une troupe britannique arrive, hurlante. Les jeunes sont alignés le long d’un mur et doivent décliner leurs identités sous la menace des armes. Un jeune de 17 ans s’obstine a répondre “Micheail”, à la façon gaélique. “Dis ton nom en anglais” lui intime, furieux, l’officier britannique. Le jeune homme ne veut (ou ne sait) pas. Il est torturé et fusillé sur place sous les yeux de sa mère, de sa soeur, de ses amis. Plusieurs d’entre eux rejoignent l’IRA, l’armée républicaine irlandaise. Notamment Damien et Teddy, deux frères, les deux personnages principaux du film avec Sinead, la soeur de Micheail.
Ainsi commence le dernier film de Ken Loach, Le vent se lève. Fiction inspirée de l’histoire réelle de l’Irlande.

medium_levent114.2.jpgEn 1916 la première révolution irlandaise a été réprimée dans le sang à Dublin mais, juste après la guerre, la population irlandaise a donné la majorité de ses voix aux candidats indépendantistes irlandais du Sinn Fein. Ces députés ont constitué leur propre parlement et proclamé l’indépendance de l’Irlande, indépendance refusée par le Royaume-Uni. Les Irlandais bâtissent pourtant leur nouvel Etat, avec une armée, un parlement, une justice, ce que le film montre bien. Ils sont soutenus par une part importante de la population. Des dénonciations ont lieu : les traîtres sont fusillés, riches ou pauvres. Les jeunes membres de l’IRA deviennent des soldats capables de tuer de sang froid pour leur cause.

Choisir la paix ?
En 1921, le Royaume-Uni propose un accord de paix, signé par les leaders irlandais, notamment Michael Collins, qui sera tué un an plus tard en Irlande par un Irlandais en désaccord avec le traité. L’Irlande est reconnu comme un Etat indépendant mais reste un “dominion” membre du Commonwealth. Pire, le nord du pays, l’Ulster, est détaché et reste dans l’empire britannique. Dans la troupe de Teddy et Damien le débat est rude. Faut-il accepter cet accord imparfait ou continuer la guerre ? “Il y a 3.500 fusils en Irlande, comment espérer battre le Royaume-Uni ?” demande l’un, partisan du traité, et Teddy est d’accord avec lui. Mais la majorité n’est pas d’accord et veut continuer le combat. Damien est sur cette ligne parce qu’il veut aussi bâtir une république plus juste, plus sociale. Une véritable guerre civile s’engage entre Irlandais, entre partisans des accords et opposants. Entre amis, entre frères, entre Teddy et Damien. Et la fin du film est éprouvante...

Les guerres d’indépendances, des guerres civiles, existent depuis longtemps, et il y en a encore aujourd’hui. En voyant ce film j’ai pensé à Jean-Marie Tjibaou, tué par un autre Kanak pour avoir signé les accords de Matignon, en 1988, sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie. J’ai pensé à Gandhi également, assassiné après la séparation de l’Inde et du Pakistan, séparation à laquelle il s’opposait mais qu’il n’avait pu empêcher...

La tentation de la violence 
J’ai repensé aussi à ces propos que j’entends parfois en Bretagne : “Si nous faisions comme les Corses (sous entendu en posant des bombes), nous obtiendrions plus”... Trois Corses se sont tués depuis le début de l'année 2006 en posant des bombes, est-ce là ce que nous souhaitons pour la Bretagne ? Il est clair que l’Etat français donne souvent l’impression d’être plus à l’écoute des violents que des non-violents, cruel paradoxe d’une démocratie imparfaite. Mais une fois la violence enclenchée, personne ne peut plus la contrôler, et les frères en arrivent à s’entretuer. L’histoire en montre de nombreux exemples, comme le film de Ken Loach.

L’Irlande est devenue indépendante après 1921, mais la guerre a duré encore longtemps en Irlande du Nord. En 1998 de nouveaux accords de paix ont permis des avancées, mais ils semblent en panne depuis plusieurs années.

Le vent se lève est un film remarquable. Il nous force à réfléchir à la guerre, la guerre entre les peuples, entre les Etats, mais aussi à la guerre civile, à la guerre dans les familles. Pourquoi faire la guerre, jusqu’où ? Pour bâtir un nouveau pays, mais quelle sorte de pays, quel type de société ? Quand et comment arrêter une guerre et choisir la paix ? Et quelle sorte de paix ? Toutes questions essentielles que le film de Ken Loach aborde sans détours.
Christian Le Meut

* Hasard de l'actualité, l'Agence Bretagne Presse a publié récemment cette brève : "Une Irlandaise arrêtée pour avoir parlé gaélique dans les rues de Belfast. Une Irlandaise du nord qui parlait gaélique avec ses amies dans une rue de Belfast a été insultée par la police qui aurait qualifié le gaélique de langage des leprechauns. On lui aurait demandé de parler la langue anglaise de la reine . Ayant refusé d'obtempérer, elle a été arrêtée pour obstruction et désordre public... Les leprechauns sont l'équivalent des korrigans bretons. Le mot anglais leprechaun vient du gaélique Lechorpan qui signifie petit bonhomme.
 

Sinema : "Le vent se lève"...

medium_levent114.jpgUn Iwerzhonad  a seitek vloaz eo : “Micheail” e anv bihan. Met an doare-se da lâr e añv ne blij ket, tamm ebed, d’ar soudard saoz a zo e huchal  warnan : “Lâr da anv e saozneg !”. Ha Micheail ne asanta ket pe ne ouia ket lâr e anv e saozneg... Dirak e familh hag e vignonned, Micheail 'zo jahinet ha krouget, diouzhtu, heb bout barnet. E vignonned zo spontet; en o mesk Damien ha Teddy (Cillian Murphy ha Padraic Delaney), daou vreur, a ya da stourm barzh an Irish Republican army goude bout gwellet an torfed se. Setu penaos e krog film diwezhañ Ken Loach¨.
 
Ni zo e 1920 e Bro Iwerzhon, war er maezioù, da vare ar brezel etre an Iwerzhoniz a faota dezhe distag o bro eus Rouantelezh unanet, hag an arme Bro Saoz. E 1916 zo bet flastret an dispac’h kentañ e Dublin get ar re Saoz met, e 1919, an trec’h zo aet get ar Sinn Fein e pad an dilennadegoù. Kannaded ar Sinn Fein deus savet ur parliamant broadel ha bannet emañ distag, digabestr, Republik Bro Iwerzhon bremañ. Met n’eo ket bet anavet ar stad nevez se get Breizh Veur, na get broioù all. An Iwerzhoniz a sav, memestra, ur stad nevez, get un arme, ur parliamant, ur justis, ar pezh a ziskouezh mat ar film. Skoazellet int get ul lodenn vras ag ar  bobl. Krogadoù zo, tud zo fuzuilhet get o mignonned a gaos ma z’int treitourion; ar stourmerion yaouank a zeu da vout soudarded da vat, kriz a wezhoù.
 
Brezel etre breudeur 
E 1921  un emglev peoc’h a zo sinet e Londrez get pennoù bras a  Vro Iwerzhon, evel Michael  Collins (bet lazhet e 1922 get un Iwerzhonad a zo a enep an emglev peoc'h). Iwerzhon a zo anavet evel ur stad distag ag ar Rouantelezh Unanet, met a chom un “dominion” barzh ar C'Hommonwealth... Hag hanternozh Bro Iwerzhon (Ulster) a zo distaget hag a chom barzh Rouantelezh Unanet ! Barzh ar strollad soudarded dalc’het get Damien ha Teddy, razh an dud n’int ket a du. Bec’h zo etre ar re a gav gwelloc’h chom a sav get ar brezel, hag ar re a faota dezhe monet pelloc’h, sevel ur Republik sokialour en Iwerzhon a bezh. “3.500 fuzuilh a zo en Iwerzhon, n’hellomp ket trec’hiñ war Bro Saoz” a lar unan, ha Teddy a zo a du getan; met tud all a reskont n’int ket aet ken pell evit bout a du get un emglev ken fall, ha Damien a zo a du gete. Setu reuz zo etre an daou vreur, hag ur brezel nevez met etre Iwerzhoniz ar wezh mañ, e 1922-1923. Ne larin ket fin ar film met, gwir e lâret, stard ha kriz eo.

Brezelioù evit en em zistag ha brezelioù diabarzh a zo abaoe pell. E wellet “Le vent se lève”, sonjet m’eus e Jean-Marie Tjibaou, lazhet get un den ha ne oa ket a du get emglevioù peoc’h sinet e Matignon e 1989 war dazont Kaledonia nevez...
 
Hag amañ, hiziv an deiz, e Breizh : a wezhoù e klevan tud a Vreizh a lâr : gwelloc’h vehe deomp ober evel ar Gorsiz, lakaat bombezennoù evit chanch an traoù. Tri C'Hors yaouank zo marv e 2006 e lakaat bombezennoù e lec’hioù zo, ha marv int gete... Peseurt dazont a faota deomp sevel evit Breizh ? Gwir eo, ne vezomp ket selaouet kalz get Stad Bro C’hall pa manifestomp d’un doare habask evit ar brezhoneg, da skouer, met monet da stourmiñ d’un doare taer, e lakaat bombezennoù, zo danjerus bras. Ur wezh kroget evel se, n’eus ket fin ebet betek ar brezel diabarzh, sivil, evel ma wellomp barzh Le vent se lève. 
 
Ken Loach n’eus savet ur pezh a film hag hor c’has da sonjal ag ar brezel, brezel etre pobloù, brezel e barzh pobloù, brezel barzh ar familhoù. Perak monet da vrezeliañ ? Evit sevel ur vro nevez, met peseurt bro ? Pegoulz ha penaos chom a sav get ar brezel ? Pegoulz dibab ar peoc’h ha... peseurt peoc’h ?...
Christian Le Meut

28/08/2006

La préfète au chant !

"Préfète de la région Bretagne depuis quatre ans, Bernadette Malgorn a dit Kenavo à la Bretagne, alors qu'elle s'aprête à rejoindre ce lundi le poste de directrice de l'administration au ministère de l'intérieur.

Arrivée en 2002 en Bretagne, après un passage en Lorraine, Bernadette Malgorn assumait les fonction de préfète de la région Bretagne, préfète de la zone de défense Ouest et préfète d'Ille-et-Vilaine. Finistèrienne d'origine, elle a rapellé son attachement à la Bretagne, précisant son intention de revenir régulièrement dans la région.

Les quelques 1500 personnes venues la saluer ont toutes eu le droit à un petit mot, à l'exemple du responsable de l'école Diwan qu'elle a assuré de son soutien par cette phrase <Si vous avez besoin de moi, appelez moi au ministère je vous aiderai>.

Autre symbole de la soirée, Bernadette Malgorn a chanté l'hymne breton* avec l'ensemble choral du Léon, qu'elle a conclu par un Kenavo en breton."

Source : Agence Bretagne Presse 

* Il s'agit probablement du Bro Gozh ma zadoù ("Vieux pays de mes pères"). 

25/08/2006

Nature : les plages vont-elles disparaître ?

Je lis parfois des livres d’horreur ! Oui, d’horreur, comme ce petit livre jaune qui s’intitule : “Les plages vont-elles disparaître ?”... Ce n’est pas une blague, ni une prophétie de Nostradamus, mais une donnée scientifique : les plages régressent sur notre belle planète, d’après un géographe membre du conseil scientifique du Conservatoire du littoral : Roland Paskoff. 70% des plages sont en régression dans le monde, écrit-il, 20% sont stables et 10% seulement s’agrandissent.

Mais d’où viennent le sable et les galets sur lesquels nous nous prélassons au soleil l’été ? Et bien ils viennent, pour une part, des fleuves : la Loire, la Vilaine, le Blavet, le Scorff, la Garonne, le Rhône Or nos fleuves apportent moins de sables et de galets à cause des barrages qui y ont été édifiés. Du sable y est également prélevé. Les plages sont également menacées par l’urbanisation. Beaucoup de maisons et d’immeubles ont été construits à quelques mètres de plages : or une plage résistera mieux à l’érosion s’il y a des dunes derrière, elles-mêmes pourvoyeuses de sable et de terre...

Une plage a besoin d’espace pour reculer et avancer au fur et à mesure du temps. La loi littoral impose une bande de cent mètres sans constructions, et c’est une bonne chose pour tout le monde. Pour la nature, d’une part, mais aussi pour les propriétaires qui ne risquent pas ainsi de voir leurs maisons détruites progressivement sous le coup des tempêtes. A Gâvres, par exemple, la digue de la grande plage cède parfois et l’eau de mer inonde les caves de maisons de constructions relativement récentes à des endroits qui auraient dû peut-être restés naturels.

Autre menace : la montée des eaux
Mais un autre danger menace les plages et la côte en général : la montée des eaux due aux changements climatiques. Selon Roland Paskoff les eaux devraient monter de 44 centimètres d’ici 2100. La violence des tempêtes et la force des vagues en sera accrue, au risque de détruire certaines installations côtières et de rendre inhabitables certaines maisons... Mais si l’océan emporte le sable, que nous laissera-t-il à la place, des cailloux ?

Roland Paskoff suggère des solutions : ne plus construire trop près des plages; mettre des rochers artificiels pour stopper les vagues ou apporter du sable prélevé dans l’océan... Être plus vigilant aussi quand sont construites de nouvelles jetées, de nouveaux ports, afin de ne pas perturber certains courants... Il est urgent de trouver des solutions : que serait notre monde sans plages de sables sur lesquelles roussir au soleil, faire une petite sieste, jouer aux raquettes puis aller se baigner ?

Sur certaines côte, comme la Côte d’Azur, il y a des plages uniquement de galets : quel plaisir de s’y coucher ! Alors on y loue des chaises longues. Certaines plages sont accaparées par des loueurs de chaises longues et leurs occupants ; la plage devient payante : incroyable mais vrai. Ici, en Bretagne, comme dans beaucoup d’autres régions, nos plages de sable sont gratuites : pourvu que ça dure.

Christian Le Meut

“Les plages vont-elles disparaître ?”, Roland Paskoff, Ed. Le Pommier, 2005.

24/08/2006

Levr fotoioù : War hent ar Chiapas

E 1994 ar Zapatisted oa daet da voud brudet en ur ober ur sort dispac’h e bro Chiapas, ur rannvro e kreisteiz Bro Meksiko. Ar “sub commandante Marcos” a zo e penn ar strollad se, evel “porte parole”. Ur Vreton a Lannuon, Pierre-Yves Marzin, tener poltrejou, oa aet du-hont seizh bloavezh zo. Eñ a gont e veaj e brezhoneg en ul levr interesus bras anvet “War hent ar Chiapas”. N’eo ket kement se ul levr a ziout politikerezh met, kentoc’h, buhez pemdeziek ur veajour intereset get ar vro ha get an dud a chom eno.
Erruet oa bet Pierre-yves Marzin e Meskiko, ur ger bras tre ha tomm tre ivez. Saotret eo an aer ha poan n’eus ar veajour : “Evel pikous e-barzh ma daoulagad”, emezan. Met ar Chiapas eo pal ar veaj. Emañ ret dezhan mont du-hont get kirri boutin hag, ar lerc’h, en ur gerzhet hag en ur c’hoari bismeud. Ur wezh emañ ret dezhan en em gushat evit nompas bout gwelet get an arme, hag a zo e pep lec’h.
Aet oa bet Pierre-Yves Marzin e Chiapas dija araok, ha mignoned en doa duhont. A gres da-se, ni well Zapatisted e c’hober gouelioù, e c’hoari basket, e sevel un ti evit ur familh labourision douar, hag all.
Met an arme hag a zo partout.
A drugarez d’ar skeudennoù ha d’an destenn, gwelout a reomp pegen krenv eo an aon hag ar feulster e Chiapas. Pierre-Yves Marzin ne skriv ket mard eo eñ a du pe pas get ar Zapatisted; klask a ra da ziskouezh deomp o stourm.
Bourrapl eo beajiñ mod-se, ged skudennoù kaer ha fromus. An destenn e brezhoneg zo aes awalc’h da lenn. Divyezhek eo al levr : ur c’haier ispisial e galleg vez gwerzhet getan.

“War hent ar Chiapas”, Pierre-Yves Marzin, ti embann Skol Vreizh, 40 kae Leon, 29600 Montroulez. Tél : 02.98.62.17.20. 15 euro.

Petit résumé en français : le photographe Pierre-Yves Marzin a publié un livre sur son voyage au Chiapas, “War hent ar Chiapas” (Sur la route du Chiapas) aux éditions Skol Vreizh (15 €). De très belles photos noir et blanc, avec un texte en breton et un cahier joint avec la traduction en français. Skol Vreizh, La Manu, 40 quai de Léon, 29600 Morlaix.

Christian Le Meut

Ur bed hep traezhennoù ?

A wezhoù e lennan levrioù spontus evel ul levr bihan ha berr, 60 pajenn, anvet : “Hag an traezhennoù a ya da goll ?” E galleg : “Les plages vont-elles disparaître ?” Ya an traezhennoù a ya da get, ya, n’eo ket ur farsadenn, nag ur goap: skrivet eo bet al levr se get un den sirius, un douaroniour, Roland Paskoff, a zo iwez e barzh ar “Conservatoire du littoral”. 70 % ag an traezhennoù a ya war vihanaat er bed a bezh, hervez ar skiantour se. 20 % a zo stabil ha 10 % hepken a ya war vrasaat. Kement de vaout nec’het memestra.

A venn e ta an traezh, ar jipl, a zo war an aod e Frans, da skouer ? Ul lodenn vras a zeu ag ar sterioù bras evel al Liger, ar Rhône, ar Garonne, pe ar Blanhoeh, ar Skorf, ar Gwillen. Met traezh ha mein a vez tennet ag ar sterioù se; ha stanket vez ar sterioù muioc’h mui, evel e Guerlédan evit ar Blanhoeh. Setu penaos ne zeuont ket mui an traezh hag ar billi betek ar mor.

Tier savet re dost ag an draezhenn...
Met abegoù all a zo evit displegiñ stad an traezhennoù : n’eo ket ur sonj vat, da skouer, sevel tier re dost un draezhenn, ar an tevennoù a zo ar-dreñv, da skouer. Bep traezhenn n’eus afer a blas evit mont ar gil pe mont araok a hed an amzer. Douar ha traezh vez kaset d’an draezhenn dre an tevennoù ivez. A gaos d’an dra se emañ gwelloc’h sevel tier pelloc’h, kant metrad pelloc’h evel a pezh a zo skrivet e lezenn littoral.

Ur riskl bras, un danjer bras a zo war an traezhennoù, neuze, met estroc’h evit an abegoù se zo : get chanchamentoù an amzer, ar mor a ya war ihuellat. Hervez Rolland Paskoff, ar mor a greskay a zaou ugent santimetr betek ar bloaz 2100. Krenvoc’h vo ar mor neuze hag pelloc’h a yay ar gwagennoù... Muioc’h a mui a barroù avel a vo... Penaos gober, neuze, evit nompass lesket an traezhennoù da vont da get : nompass sevel tier re dost; lakaat rec’hier bras er mor, just a dal d’an traezhennoù evit gwannat ar gwagennoù; diwall muioc’h pa vez savet porzhioù nevez war an aod evit nompass chanchiñ ar sterioù mor; kas traezh tennet e don ar mor d’an traezhennoù ha c’hoazh...

Mallus eo : sonjit ta ! Penaos vehe ar vuhez war an douar patates man, hep an traezhennoù, hep an traezh evit mont d’ober ur chouk warnan, pe rouzin edan an heol, pe c’hoari raketennoù araok monet da neuial ! En aodoù en Azur koste ar Mediterranée, m’boa gwellet plajoù get billi hepken, hep traezh ! Ne oa ket gwall bourrapl en em astennin warne. Du hont e vez feurmet, neuze, kadoerioù hirr evit chom da rouziñ ha da gousked dirak ar mor. Ha, mod se, an traezhennoù n’int ket mui lec’hioù publik, digoret da razh an dud, met digoret d’ar re a bae ! Bourraploc’h eo amañ, e Breizh, ha marc’hadmatoc’h ouzhpenn !

Met, mechal a ouiet penaos vo graet get ar vugale, a benn kant vloaz, ma n’eus ket mui traezh ebet ar an aod, evit sevel kastelloù traezh ?
Christian Le Meut

“Les plages vont-elles disparaître”, Roland Paskoff, Ed. Le Pommier, 2005, 4,5 €.

23/08/2006

Hoedic et Houat : deux îles au patrimoine étonnant

medium_Melvan097.jpgL'association Melvan a pour objectif l'étude, la promotion et la protection du patrimoine historique et naturel des îles d'Hoedic et Houat, au large du Morbihan. Un patrimoine particulièrement riche que la revue annuelle (ci-contre) reflète. Cette association vient de tenir son assemblée générale, dont voici le compte-rendu :

"L'Assemblé générale de l'association Melvan s'est tenue le dimanche 13 août en fin de matinée dans la salle communale du fort d'Hoedic. Cette réunion a rassemblé une quarantaine de personnes membres de l'association, mais aussi des non-membres intéressés par les activités de Melvan. Un tour d'horizon des actions en cours a été exposé et discuté avec l'assistance : recherche de documentation et archivage informatique, chantiers de fouilles archéologiques et de débroussaillage, études historiques ou sociologiques, conférences, sorties nature, publications (La Lettre de Melvan, bi-annuelle ; La Revue des deux îles, annuelle), site internet (www.melvan.org), fiches patrimoniales à disposition du public avec les chapitres archéologie et botanique réalisés, exposition sur le cadastre napoléonien et souscription pour sa restauration (en cours dans le fort d'Hoedic).

Était ensuiterapidement évoqué un projet de publication et d'exposition autour de Marthe et St-Just Péquart. Ces archéologues ont réalisé des fouilles à Houat et à Hoedic dans les années 1920 et 1930 dont les résultats restent des références encore aujourd'hui. Ils ont aussi laissé un intéressant témoignage sur la vie insulaire dans ces années difficiles. Melvan projette de consacrer un numéro spécial de sa revue à ces archéologues et une exposition dans le fort d'Hoedic au cours de l'été 2007.

Le bilan financierde l'association était alors présenté, occasion de remercier les donnateurs privés et les collectivités qui soutiennent financièrement l'association : la mairie d'Hoedic, le Conseil général et le Conseil régional. En fin de réunion, eu lieu l'election pour le renouvellement du conseil d'administration de l'association. Jo Le Hyaric, ancien maire de Houat, a été élu en remplacement de Joelle Leroux qui souhaitait se retirer pour raison de santé. Joelle Leroux, historienne de Houat et membre fondateur de Melvan, a été un des piliers de la création de l'association. Le nouveau Conseil d'administration en place pour trois ans est constitué de six personnes : trois membre fondateurs, Henri Buttin (président), Pierre Buttin, Gilles Janin  et trois membres actifs, Christian Allanic, Jo Le Hyaric, Émilie Moisdon. L'association enregistrait cinq nouvelles adhésions au cours de cette réunion et rassemble maintenant 155 adhérants. 

Melvan : Le Bourg, 56170 Hoedic. www.melvan.org

22/08/2006

A lire pendant l'été : Buddy Longway, the end !

Le vingtième et dernier album de la série Buddy Longway vient de sortir au mois de mai. Depuis trente ans, et en vingt albums, le dessinateur-scénariste Derib a dressé une saga familiale au coeur du XIXe siècle étasunien. Les dix premiers albums furent traduits en breton, dans les années 70-80, par Keit vimp bev, et c’est ainsi que j’ai découvert cette série.

medium_bd1085.2.jpgSelon son biographe-créateur, Buddy Longway est né en 1840, en Irlande et ses parents l’ont amené avec eux pour leur grande traversée vers le Nouveau monde. Hélas, sa mère meurt, et le père s’en va, confiant l’enfant, très jeune, à un oncle. Le premier tome commence plus tard, une fois Buddy devenu un trappeur et un chasseur habile, dans l’Ouest montagneux. De retour au fort avec sa cargaison de peaux, il y voit deux hommes rudoyer une femme et se porte au secours de cette dernière, sans voir que c’est une Indienne. Il fait ainsi la connaissance de Chinook, une Sioux, qui deviendra sa femme.

La vie de Buddy Longway a été imaginée par Derib, c’est une fiction, mais proche de la réalité historique. Au fil des siècles des trappeurs et chasseurs se sont progressivement mélangés avec les populations indiennes. Des langues nouvelles sont même nées, mélanges de français (ou d’anglais) et de langues indiennes. Ces langues sont, semble-t-il, menacées de disparition actuellement, notamment au Canada. Ces trappeurs proches des Indiens ne voyaient pas forcément d’un bon œil l’arrivée de l’armée. L’histoire de Buddy Longway le montre, qui tue un capitaine de l’armée étasunienne, en combat singulier ! Buddy est, pourtant, un homme plutôt pacifique, ayant beaucoup d’amis, blancs ou rouges. Il n’a pas du tout l’état d’esprit colonisateur et cherche plutôt à aider les Indiens. Chasseur, il est proche de la nature et des animaux; il est même prêt, pour nourrir les siens, à semer du blé. Mais il préfère la chasse à l’agriculture ! Son épouse, Chinook est une belle femme, courageuse et sage. Cette série donne  un aperçu de la vie des Indiens, leur sagesse, et leurs divisions, comme la guerre entre les Sioux et les Black feet.

medium_bd20083.2.jpgBlanc ou rouge ?
Buddy et Chinook ont deux enfants, Jérémie et Kathleen. Deux enfants qui passent une enfance dans les montagnes. Mais, devenus grands, ils sont confrontés à la difficulté d’être métisses dans une société raciste. La famille se trouve séparée du onzième au seizième album. Buddy d’un côté, Chinook et Kathleen d’un autre, et Jérémie égaré... Elle se retrouve entière dans le 18e album intitulé “La balle perdue” mais Chinook et Buddy sont très surpris par l’évolution de leur fils Jérémie, devenu un guerrier indien. Il fait partie d’une bande qui attaque l’armée mais aussi les convois civils. Jérémy a failli être pendu par les habitants blancs d’une ville, à cause de sa différence. Sa haine des blancs l’aveugle. Mais il est tué, le lendemain des retrouvailles, par un soldat...

Le vingtième et dernier album vient donc de sortir. Il est intitulé “La source”. Je ne vous dirai pas la fin de l’histoire mais elle n’est pas très drôle. D’ailleurs cette série ne vaut pas par son humour mais par la beauté du dessin, l’attachements aux personnages principaux, la reconstitution fidèle d’une époque loin des clichés sur les cow-boys... Toutes qualités déjà considérables et qui méritent amplement de la découvrir, en français, en breton ou dans toute autre langue.

Christian Le Meut

Buddy Longway, 20 albums édités par Le Lombard. Le dernier : “La source”. En breton : édition Keit vimp bev.

Da lenn e pad an hañv : Buddy Longway

medium_bd20083.jpgEchu eo istor Buddy Longway, jibouesour ha trapour, bet kontet e vuhez e pad tregont vloaz hag e korf ugent albom bandennoù treset (BT), get Derib. Embannet eo get Le Lombard. Troet oa bet e brezhoneg an dek albom kentañ er bleadeù 1970-1980 get Keit vimp bev, setu penaos m’eus dizoloet troioù kaer Buddy Longway, e wreg Chinook, Indianez Sioux anezhi, ha o bugale Jeremy ha Kathleen, metised. Derib n’eus savet ur rummad all anvet Yakari, evit ar re yaouank. Troet oa bet albomoù Yakari e brezhoneg get Keit vimp bev  iwez.

Ganet oa bet Buddy Longway e 1840 e Bro Iwerzhon ha kaset d'ar Bed Nevez, d'ar Stadoù Unanet get e dud pand oa bihan tre. Marv e vamm, aet kuit e dad, Buddy oa bet desavet get un eontr dezhan. Krennard, Buddy a faote dezhan monet da chaseour. Deuet oa da vout ur jibouesour ampart, desket e vicher get ur mignon dezhan, un Indian anvet Bleiz du. Istor buhez Buddy Longway n’eo ket gwir, met n’eo ket pell ag ar wirionez memestra. Rak ur bochad tud eveltan, jibouesourion, trapourion, zo aet o unan, da jiboesat pell, d’en em gavout get an indianed, d’en em zimezin get Indianezed. Meuriadoù ha yezhoù metis zo ganet evel se, kejajoù etre ar galleg pe ar saozneg ha yezhoù indian. Tost da vout kollet eo ar yezhoù se hiriv an deiz.  Buddy Longway n’en deus ket tamm ebet taol spered alouberion ha trevadenourion ar vro. Ne faota ket dezhan lazhiñ an Indianed met monet d’o sikouriñ kentoc’h.

medium_bd1085.jpgDiskouezhet 'vez barzh ar rummad BT se buhez an Indianed, o furnez, o sevenadur, hag ivez o diaesamentoù get ar re wenn hag etreze (brezel etre ar Sioux hag ar Black feet, da skouer). Bec’h zo, meur a wezh, etre ar re wenn iwez, etre Buddy hag arme ar Stadoù Unanet da skouer. Ur c’hapitan a zo lazhet getan, daoust da vBudy bout un den habask memestra... Ur bern mignonned en deus, ru pe gwenn. Tost eo d’an natur, d’al loened, met prest eo ivez da hadiñ gwinizh evit magiñ e familh (ne blij ket dezhan al labour se, kavout a ra gwelloc’h monet da jiboesat ha foetañ bro). Chinook, e hanter voutik, a zo ur vaouez koant, kalonek, fur ha speredek.

Gwenn pe ruz ?
Daou krouadur zo ganet en ti : Jeremie ha Kathleen. Met dispartiet eo ar familh e pad pemp albom, etre an unnekvet hag ar c’hwec’hzekvet, get Buddy d’un tu, Chinook ha Kathleen d’un tu all ha Jeremie kollet... En em gavont en dro en triwec’hvet albom anvet “La balle perdue”. Ha Chinook ha Buddy da  vout spontet bras : o mab zo bremañ ur brezelour, aet da stourmiñ get ar re ruz, da lazhiñ tud gwenn, soudarded met siviled iwez ! Daoust da vout hanter gwenn hennezh, get blev melen... Jeremie oa bet tost da vout krouget get tud gwenn peogwir e oa metis. A gaos d’an dra se en deus chanchet penn da benn... Met lazhet eo get ur soudard.

Albom diwezhan ar rummad Buddy Longway zo deuet er maez e miz Mae paseet, an ugentved eo, anvet "La source". Ne larin ket deoc’h fin an istor met, gwir eo lâret, n’eo ket farsus kement-se... Ne chom ket kalz a dud bev barzh familh Buddy ha Chinook e fin an istor. Istorioù Buddy Longway n’int ket gwall farsus, anzav a ran, met bourrapl da lenn, treset mat, kentelius ha deverrus. Ar pezh a zo dija kalz evit an dud a vourra lenn bandennoù treset.

Christian Le Meut

medium_bd9084.3.jpgBuddy Longway, 20 albom e galleg barzh ti Le Lombard; e brezhoneg barzh ti Keit vimp bev (an dek albom kentañ).

War internet : http://www.buddylongway.com/

21/08/2006

Du créole au bac dans l'Hexagone ?

 Une pétition circule sur le net pour demander des épreuves du bac en langue créole, comme la loi le prévoit. Les promoteurs de cette pétition estiment à un million le nombre de locuteurs du créole dans l'Hexagone.

"Les langues et cultures créoles sont sources de richesse. Leur rayonnement et leur vitalité sont mondialement reconnus. Elles s'expriment notamment à travers des productions artistiques majeures (littérature, musique, peinture...). Leur présence est plus que manifeste dans l’hexagone. Les langues et cultures créoles sont "traces archéologiques" charriant la richesse de civilisations nées dans la barbarie et donc signe du génie humain face au crime contre l’Humanité. Leur présence est plus que manifeste dans l’hexagone. Les langues et cultures créoles sont véhiculées, partagées par près d’un million de locuteurs sur le territoire hexagonal. Par leurs volontés, ils les font vivre et les transmettent à toutes celles et ceux qu'elles attirent à travers les manifestations de rencontre et de partage de tous ordres. Leur présence est plus que manifeste dans l’hexagonePourtant
En dépit des dispositions légales du code de l’éducation inscrivant le Créole parmi les langues régionales pouvant donner lieu à une épreuve facultative (articles 3 et 5 de l’arrêté du 12 mars 2004) dès la session 2004, et à une épreuve obligatoire (arrêté du 26 janvier 2006 paru au journal officiel du 03 février 2006), à compter de la session 2007, au baccalauréat général, il n’est toujours pas possible à un(e) jeune lycéen(ne) créolophone ou non, résidant dans l’Hexagone, de choisir le Créole, d’y suivre les cours dans un lycée et de le présenter au baccalauréat. En dépit du CAPES Créole mis en place en 2001 permettant le recrutement de personnel enseignant, aucun poste n’a été ouvert depuis, dans l’hexagone, afin de permettre à un professeur d’y assurer les cours de Créole, demandés par des lycéens, appuyés par leurs parents.
Par conséquent :
*    nous exigeons que les deux épreuves facultatives et obligatoires de langue régionale option créole au baccalauréat général soit  mis en place sur le territoire hexagonal, en particulier dans les Académies de Paris, Créteil et Versailles dès l’année scolaire 2006-2007.
*    nous exigeons que  la création de poste d’enseignement du Créole soit effective dès l’année scolaire 2006-2007 et que des moyens soient mis en place pour la formation des futurs enseignants en langues et cultures créoles dans l’hexagone, en particulier en région parisienne."

Le site Kapes Kreyol: http://www.palli.ch/~kapeskreyol