12/04/2007
Gaston Lagaffe a 50 ans : bon anniversaire !
Gaston Lagaffe a cinquante ans cette année. Ce héros sans emploi a vu le jour dans les colonnes de Spirou en 1957. Au départ personne ne savait très bien ce qu’il faisait là, il laissait des traces par ci par là, apparaissait de temps en temps dans les pages. Petit à petit, Gaston est devenu un vrai personnage, avec son univers propre qui s’est décliné à travers une vingtaine d’albums jusqu’au petit dernier, sorti à l’occasion de ce 50e anniversaire, mais qui n’apporte pas grand chose aux gastonophiles. La série, en effet, s'est arrêtée avec la mort de son créateur, André Franquin, mort il y a dix ans.
On peut compter aussi parmi les nouveautés des aventures de Gaston traduites en breton et publiées chez Yoran Embanner dans une traduction d’Alan Monfort. Gaston Lagaffe y devient Gaston “Beiadeg” et les gags sont tirés de plusieurs albums parmi les derniers. C'est une bonne idée, de traduire Gaston en breton, mais parfois la traduction est parfois un peu compliquée.
Un grand travailleur
Gaston n’est pas par principe contre le travail, il travaille même beaucoup à imaginer et fabriquer toutes sortes de machines, de produits ou d’instruments de musique plus ou moins loufoque et parfois dangereux. Élever des animaux domestiques dans son bureau l’occupe également beaucoup, entre les poissons rouges, les souris, le chat, la mouette rieuse. Il a même été jusqu’à introduire une vache et un dindon dans les locaux de la rédaction !
Gaston, "héro sans emploi", est censé être un homme à tout faire, mais il est vrai que les tâches qu’on lui demande ne sont guère épanouissantes : trier le courrier, y répondre, ranger la documentation. A chaque fois, il détourne ces boulots contraignants pour en faire le moins possible, inventant des machines pour faire le travail à sa place mais l'expérience tourne très souvent à la catastrophe. Justement Gaston a quelque chose de la catastrophe industrielle. Il est plein de bonne volonté mais, à chaque fois, involontairement, il contrecarre la signature des fameux contrats avec M. de Mesmaeker...
Et pour se reposer de tous ses efforts, Gaston dort pendant ses heures de travail. Ses chefs essaient par tous les moyens de le faire travailler, mais ils ont bien du mal et s’y épuisent. Comme ils l’aiment bien, personne ne le met dehors. Cela aurait d’ailleurs été une grosse perte pour la maison Dupuis, éditrice de Spirou, puisque les albums gentiment (et profondément) provocateurs de Gaston se sont vendus à des millions d’exemplaire.
Chasseur de mouches devient écolo
A ses débuts, Gaston chasse les mouches à coup de bombes mais il évolue et devient un amoureux des animaux. Il s’affiche même du côté de Greenpeace, et d’Amnesty, pour ce qui concerne les droits de l’Homme. Il manifeste pour la paix et contre les ventes d'armes. Rétif à l’autorité, il mène la vie dure à l’agent Longtarin, qui verbalise autant qu’il peut. Ecolo, Gaston n’en a pas moins une auto extrêmement polluante. Pacifiste, il utilise parfois des moyens un peu violents pour contrecarrer l’agent Longtarin... Chacun ses contradictions.
Le petit monde de Gaston évolue au fur et à mesure des albums. "Moiselle" Jeanne, la secrétaire amoureuse de Gaston était, au début, plutôt laide. Elle s’embellit petit à petit et, dans les derniers albums, les deux amoureux forment un couple. Mort il y a dix ans, André Franquin n’a pu dessiner la suite. Dommage. On aurait pu imaginer le mariage de Gaston avec Moizelle Jeanne. Seraient-ils parvenus à signer... leur contrat de mariage ? Auraient-ils créé un nid douillet, comme celui du Marsupilami dans les rêves de Gaston ?
Gaston est le modèle de salarié que ses employeurs n’arrivent pas à adapter à son poste de travail. Au contraire, c’est plutôt eux qui s’adaptent et subissent. Je ne sais pas s’il y a cinquante ans, un “homme à tout faire” maladroit et gaffeur serait resté longtemps dans une entreprise mais aujourd’hui, alors que les relations de travail se durcissent, alors que les protections des salariés sont remises en cause, cela paraîtrait encore plus difficile.
En 2007, Gaston pointerait-il à l’ANPE ? En voila une autre idée d’album : les aventures de Gaston... chercheur d'emploi.
M’enfin.
Christian Le Meut
10:10 Publié dans Arzoù/Arts, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : BD, Gaston Lagaffe
11/11/2006
Sinema/cinéma : Mémoires de nos pères
Film nevez Clint Eastwood n'eo ket ur film brezel ouzhpenn, d'am sonj, met ur film a ziar benn an Istor, eñvor pep den hag eñvor ar pobloù. C'hwec'h soudard zo bet tennet e plantiñ banniel Stadoù Unanet e lein mennez uhelan un enezenn a Vro Japan (iwo Jima), e penn kentañ 1945. Ar foto, brav tre, a zo embannet war kazetennoù ar Stadoù Unanet a bezh, hag a gas kalon en dro d'an Amerikaned erru skuizh get ar brezel. Ar gouarnamant a c'halv ar soudarded-se d'ober un droad er vro da zastum argant evit kenderc'hel get ar brezel kar diouer a argant zo.
Met tri soudard zo marv. Chom a ra tri bev, hag un Indian en o mesk a faota dezhan chom en talbenn met kaset eo en dro d'an USA dre ret. An tri faotr yaouank, kollet awalc'h, a zo degemeret get ar prezidant e unan, get pennoù bras a beb sort, get ur bochad tud deuet d'o selaoù ha... get mammoù an tri soudard marv. Ha ret eo dezhe livañ gevier dirak unan ag ar mammoù-se rak ur fari zo bet graet : unan ag ar soudarded marv n'eo ket war ar foto, met difennet eo bet dezhe anzav an dra se evit nompass lakaat douetans barzh spered ar bobl. Pal an droiad a zo serriñ argant ar muian posupl ha pas tabutal war ar wirionez.
Clint Eastwood a zispleg perak ha penaos a zo bet graet ar fari se, penaos e vez savet harozed (daoust dezhe a wezhoù), penaos e vez implijet skeudennoù brav evit bruderezh politikel (propaganda). Evit mont pelloc'h war an dachenn-se, savet en deus ur film all evit diskouezh an istor-se d'an tu ar Japaned, e japaneg ha get aktourion a Vro Japan. Lakaet vo er maez e penn kentañ 2007.
Mémoires de nos pères a zo ur film da welet met ret eo lâret memestra eo kriz a wezhoù ha diaes da welet. Diskouezh a ra ar brezel evel m'emañ get tud lazhet, gloazet, gwad ha taerded.
Un film à voir
Je conseille le dernier film de Clint Eastwood qui n'est pas un film de plus sur la guerre mais une réflexion sur l'histoire, personnelle, nationale, mondiale, comment elle se construit, comment on fait des héros. L'histoire est celle de six soldats pris en photo alors qu'ils plantent un drapeau sur le volcan d'Iwo Jima où ils ont débarqué, et où 20.000 soldats japonais leur résisteront pendant quarante jours, début 1945. La photo, symbole de victoire, est publiée dans les journaux étasuniens et les six soldats demandés pour faire une tournée de récolte de fonds aux Etats-Unis, car l'argent manque. Mais trois d'entre eux sont morts. Les trois survivants, un peu perdus, sont présentés comme des héros aux foules, utilisés par la propagande. Mais ils doivent mentir, car une erreur a été faite sur l'identité de l'un d'entre eux, mort, officiellement sur la photo mais qui ne l'était pas en réalité. On leur interdit d'admettre cette erreur, même devant la mère du soldat concerné, pour ne pas nuire à la collecte d'argent... Un film dur, mais qui montre la guerre telle qu'elle est.
Un second film réalisé par Eastwood également et montrant la version japonaise de la bataille d'Iwo Jima, sortira en 2007.
Christian Le Meut
10:45 Publié dans Arzoù/Arts, Istor/Histoire, Sinema/Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Histoire
03/09/2006
Béranger, Morisson and Brokeback Mountain
Parmi les disques que j'écoute cette fin d'été il y a ce coffret (trois CD, un DVD et un livret) consacré à François Béranger, sa vie, ses chansons. Béranger est mort l'année dernière. Il était l'un des chanteurs de la génération contestataire des années 70, sachant allier coups de gueule et tendresse, humour et révolte. Il a de très belles chansons à son actif et, justement, ce coffret en reprend une soixantaine. Plus un concert en DVD et enfin un livret où Béranger raconte sa vie. A découvrir pour celles et ceux qui ne connaissent pas; à redécouvrir pour les fans qui auraient perdu de vue Béranger.
C'est édité par Futur Acoustic.
Un autre chanteur manie tendresse et coups de gueule dans de belles chansons françaises : Sylvère Morisson livre dans son premier album intitulé "Comment te le dire". Il est accompagné d'un DVD que je regarderai quand j'aurai un lecteur DVD ! Onze belles chansons et une belle présence sur scène aussi.
C'est distribué par Mosaic music.
Pour finir, ce dernier disque de ma sélection spéciale été : la musique du film Brokeback Mountain; du folk étasunien pêchu (mais avec des morceaux tristes également, comme le film). Très beau. Et les chansons sont, cette fois, en anglais.
Good bye et kenavo !
Christian
12:39 Publié dans Arzoù/Arts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, CD, chansons
25/07/2006
Festival interceltique ou interceltoc ?
A l'approche du nouveau Festival interceltique (du 28 juillet au 6 août) je réactualise cette petite note, toujours d'actualité, hélas.
"Jean-Pierre Pichard, directeur du Festival interceltique de Lorient a déclaré dans Le Télégramme du 12 août 2005, je cite : “Les défenseurs de la langue bretonne ont bien trop souvent tendance à attendre qu’on les aide et à gémir sans cesse. Je suis tout à fait d’accord pour que la langue bretonne ait sa place au festival mais il ne faut pas tout attendre de nous. A eux de nous faire des propositions et de rendre la langue bretonne attrayante au festival”...
Le propos est donc clair : Jean-Pierre Pichard ne s'inclut pas de lui-même parmi les défenseurs de la langue bretonne ! Etonnant de la part du directeur d'un festival qui s’affiche “interceltique” et qui a lieu dans une région où se parle encore une langue celtique ! Si la langue bretonne n’est pas défendue par de telles personnalités, et par de tels événements, par qui le sera-t-elle ? Au moins, le propos à l'avantage d'être franc (et en français exclusivement). Dommage car une langue disparaît environ tous les quinze jours sur notre belle planète, conséquence du colonialisme et de la mondialisation. Pour l'instant, cela se passe surtout du côté des langues aborigènes d’Australie (justement, l'Australie est invitée en 2006, on pourrait en profiter pour en débattre...) et amérindiennes d’Amérique du Sud et du Nord, et du côté des langues africaines, mais le breton est parmi les suivants sur la liste.
Un lieu où l'on réfléchit ?
Un linguiste, Bernard Caron, du CNRS, déclarait au Monde le 26 août dernier qu’une langue est menacée de disparition quand elle est parlée par moins d’un million de personnes... Le breton en est à 250.000 locuteurs contre 1,2 million il y a cent ans. Sa disparition est possible, sauf si une vraie politique publique de soutien est mise en place comme au Pays de Galles. Le festival interceltique pourrait être une locomotive dans ce domaine. Au contraire, c'est un wagon de queue. La venue des Acadiens aurait pu, en 2004, être l'occasion de susciter un débat. La Constitution du Canada reconnaît deux langues, l'anglais et le français. Les peuples amérindiens peuvent éduquer leurs enfants dans leurs langues d'origine (avec une des deux langues officielles, semble-t-il). Le bilinguisme et le multilinguisme, pourquoi et comment ça marche ? Pourquoi la France est-elle tellement en retard dans ce domaine? Pourquoi refuse t-elle d'appliquer la charte européenne des langues régionales (pourtant obligatoire) ? Pourquoi signer la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, et ne pas l'appliquer à l'intérieur des frontières ? Voilà des questions qui n'ont pas été posées l'année dernière... Elles pourraient l'être encore, car le Festival interceltique pourrait aussi être un lieu où l'on réfléchit et où l'on voit plus loin que son kilt et que sa pinte de bière, non ?
Des créations musicales, chorégraphiques, littéraires, théâtrales (etc) apparaissent tous les ans en Bretagne, en langue bretonne, en gallo ou en français. Quelle est leur place au Festival Interceltique ? Un café littéraire en français s’y déroule, pourquoi pas des séances en breton (50 livres en breton sont édités par an sans parler des revues) ? Les brittophones n'attendent pas sur ce festival pour agir, heureusement ! Ils ne passent pas non plus leur temps "à gémir" comme l'affirme si gentiment Jean-Pierre Pichard : n'ont-ils pas créé des écoles, des médias, des fêtes et moultes associations pour défendre la langue bretonne et lui construire un avenir là où l’Etat s’est acharné à lui creuser une tombe pendant un siècle ?
Beaucoup de musiciens et de danseurs bretons font partie de ces associations, ils ont compris que la mort de la langue bretonne serait une perte considérable pour la culture bretonne, de même que la disparition de la langue française risquerait d’être fatale à la culture française. Mais cela M. Jean-Pierre Pichard l'a-t-il compris ? Mystère... Pour l’instant, il attend des propositions..."
Christian Le Meut
18:50 Publié dans Arzoù/Arts, Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Bretagne
30/11/2005
Le chant du peuple au fond de la cour...
Il y avait, à l’entrée de la ferme, un fjord. oui, un fjord, c’est-à-dire une espèce de cheval, à peine plus grand qu’un poney... Il accueillait les visiteurs, mordillant légèrement leurs bras à la recherche de caresses.
Il y avait aussi un coq, une coq “marans”, c’est le nom de son espèce, mais qui justement, n’est pas marrant du tout : il agresse et blesse les poules. Sa maîtresse a voulu le rentrer dans sa cage mais le coq pas marrant du tout a fait de la résistance et est resté sur son toit... Il y avait aussi une quarantaine d’êtres humains réunis dans une salle de ferme d’un village de Brec’h, près d’Auray (Morbihan) pour écouter un spécialiste parler des chants bretons. Jorj Belz est le nom de ce spécialiste qui est arrivé avec une quantité d’enregistrements sur cassettes qu’il nous a fait écouter sur d’improbables magnétocassettes.
Cette soirée était organisée, fin octobre, dans le cadre des fêtes Douar Alre Gouil Bamdé, par l'association Sten Kidna-komzomp asampl. Jorj Belz, cheville ouvrière de Douar Alré (Terre alréenne), sillonne le Morbihan depuis des décennies, enregistrant les chanteurs et sonneurs. Organiste, et chanteur lui-même, dans le groupe Les Trouzerion, il analyse les évolutions, cherche les origines, traque les différentes interprétations, goûte les différents styles.
Le chant n’a pas de pays
Il nous a fait écouter des chants dans leurs différentes interprétations, (carnacoise, pontyvienne, séglienne, etc), pour conclure qu'il ne croit pas à la dimension de pays dans le domaine du chant comme il y en a pour la langue bretonne, les danses, les costumes... Jorj Belz croit plutôt au talent de chaque chanteur et chanteuse. La plupart des chants populaires bretons ont de multiples versions tant pour les paroles que les airs. Musiques et paroles circulent et évoluent au fil du temps. Le conférencier l'a démontré en faisant écouter différentes versions d’un chant connu, "Me zo ganet e kreiz ar mor" (“je suis né au milieu de la mer), poème écrit par Yann-Ber Kalloc'h, poète de l’île Groix, et mis en musique par Jef Le Penvern quelques décennies plus tard. L’enregistrement datait des années 50 et nous avons entendu une sorte de Castafiore d'origine bretonne, certes, mais ignorant la langue bretonne, et ça s'entendait un peu...
Kanomp Noël : différentes versions
L'introduction des instruments de musique comme l'accordéon, la guitare, le piano, a également eu une influence sur l'interprétation et sur les airs eux-mêmes qui, il n'y a pas si longtemps encore, se transmettaient uniquement de bouche à oreille. Il y avait aussi des feuilles volantes vendues avec les paroles et la musique, mais peu de gens savaient lire les notes, ni même les textes. Jorj Belz a cité le célèbre "Kanomp Noël" ("Chantons Noël") qui semble s'être figé aujourd’hui dans sa version écrite par le poète-paysan hennebontais Loeiz Herrieu, alors même que d'autres variantes étaient interprétées en pays d'Auray, variantes sur l'air et le rythme. Mon arrière-grand-père de Ploemel, Pierre Thomas, chantait Kanomp Noël plus vite que dans la version dominante aujourd’hui.
Kas a barzh ou an dro daou ha daou ?
Tel air venu de Paris au début du siècle dernier, a été repris à Carnac pour en faire un an dro - kas a barh sur lequel des paroles bretonnes ont été mises. Et ce que l'on prend parfois pour un patrimoine immémorial est en fait daté. Jorj Belz l’a très bien montré. Il a d’ailleurs indiqué que le nom de la danse bretonne “kas a barh” aurait été créé dans les années 60 : “Les anciens disaient “an dro daou ha daou” (an dro deux par deux). D’autres chants, pourtant écrits au début du XXe siècle, sont passés à la postérité jusqu’à en oublier le nom de leurs auteurs. Ce phénomène était courant et l’on a vu, il y a quelques années, un groupe appelé Manau mettre des paroles en français sur l’air de Tri martelod yaouank, paroles qui n’avaient rien à voir avec les paroles bretonnes... Quelques musiciens bretons ont eu l’air de grincer des dents alors même que leur propre répertoire est truffé de reprises de chansons traditionnelles...
Bec’h au Kan ar bobl
Le conférencier a souligné l’importance des paroles, écrites par des gens du peuple comme vous et moi. Il nous a fait écouter ce chanteur qui avait écrit en breton une chanson plutôt anticléricale sur les curés de sa commune. Ce chanteur participait à un concours Kan ar bobl et entama tranquillement son chant. Mais il vit que le technicien bénévole de service qui s’occupait du micro supportait de moins en moins sa diatribe anticléricale. Et le chanteur d’accélérer le chant; et le technicien bénévole de lui couper la chique au bout de quelques minutes ! Bec’h zo bet er C’Han ar Bobl. Ces chansons populaires du cru provoquaient parfois des tensions mais écrites et transmises depuis des siècles elles sont un patrimoine artistique et littéraire de première importance. Une forme de littérature orale.
Chants de tous pays... Tel autre air populaire présenté comme un air breton, est aussi connu dans d'autres régions qui le revendiquent également comme un air traditionnel de chez elles. L'érudition et les recherches de Jorj Belz aident à mieux comprendre ces phénomènes et à faire tomber quelques préjugés, voire quelques œillères.
La conférence, en français ponctué de breton, s'est terminée en chansons interprétées par le conférencier et par plusieurs autres membres de l'assistance, jusqu'à minuit passé. Le coq marans pas marrant n’a pas ouvert son bec de la soirée, quant au cheval fjord, il a exigé à la sortie son dû en caresses et en compliments... Lui aussi semblait avoir apprécié les chants populaires bretons.
Christian Le Meut
09:54 Publié dans Arzoù/Arts, Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Istor/Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
29/11/2005
Kan ar bobl e don ar c'hourt
Ur fjord oa e porzh an dachenn : ur fjord, da lâret eo ur sort jao bihan, ur poney bras ha graet vez graet “fjord” ag ar sort ronsed se. Hennezh a doste d’an dud hag a binse o divrec’h evit bout moumounet gete...
Ur “marans” oa ivez en dachenn-se. Ur c’hog “marans” a vez graet ag ar sort kog se met n’eo ket “marrant” anezhan tamm ebet, na fentus, na farsus : fardeiñ a ra ar ar yer, hag int da vout gloazet getan. E vestrez a faote dezhi her lakaat en e doull, met ne oa ket posupl. Ar c’hog zo chomet war an doenn e pad an noz...
Broioù ebet evit ar c’han
Bez oa ivez daou ugent den daet d’ar ferm se, e parrez Brec’h, da selaou prezegenn Jorj Belz a ziout ar sonennoù poblek a Vreizh... Savet oa bet an abadenn se e pad gouélioù bras “Douar Alre”, e fin mis Gouel Mikael, get ar gevredigezh Sten Kidna-komzomp asampl. Abaoe pell Jorj Belz a zastum sonnenoù kanet er vro-mañ. Sonour eo, ha kanour ivez er strollad An trouzerion. Deuet oa get ur yoc’h kasedigoù a bep sort. Ha setu penaos hon eus selaouet sonnenoù ag ar vro kanet get tud dishenvel hag e doareioù dishenvel. Hervez Jorj Belz n’eus ket a vroioù evit ar sonennoù, evel ma z’eus evit an dans, ar yezh pe ar gwiskamentoù... Nann, n’eus ket broioù ebet, pep hini a gane, hag a gan, reve e c’hoant, e spered hag e vouezh... Ur sonnen a c’hell bout sonet ha kanet founapl, buan, pe difonnoc’h. Klevet hon eus ur sonnen vrudet “Me zo ganet e kreiz ar mor”, kanet d’an doare opera get ur sort Kastafiore a Vreizh, met ne ouie ket komz brezhoneg anezhi ha distaget oa hor yezh a dreuz geti memestra.
Gwezhall e veze desket ar sonnenoù e selaou hag e kanal. Gwerzhet veze folennoù lec’h ma veze embannet ar c’homzioù hag an ton, met tud ar bobl ne ouie lenn ar sonerezeh (nag an testennoù ivez alies bras). Komzioù ha tonioù a valee mod-se hag a chanche hervez al lec’hioù hag ar prantadoù. Lakaet veze ivez tonioù dishenvel war ar memes komzoù; pe chanchet veze an destenn, ha c’hoazh. A gaos d’an dra se e kavomp doareieù dishenvel da gan ha da son ar memes sonnen hiriv an deiz c’hoazh. Memestra e eo galleg get sonenoù poblek. Met chanchet eo bet an dra se hiziv an deiz a gaos d’ar binvigoù sonerezh ha d’ar magnetofone.
Penaos kaniñ “Kanomp Noël” ?
Ar c’hantik brav Kanomp Noël a oa bet embannet get Loeiz herrieu, barzh ha labourer douar en Hen Bont. Hag e zoare zo daet da vout kazimant an doare nemeti da gan ar c’hantik se hiriv an deiz, tra ma z’eus doareieù all, founaploc’h lakoomp, evel ar pezh a veze graet get tad ma zad kozh, Pierre Thomas, e Plenuer. Roet oa bet skouerioù all get Jorj Belz : un ton daet a Baris kant vloaz zo ha klevet e Karnag, oa daet da vout ur “c’has a barzh” get komzoù e brezhoneg ! Hervez Jorj Belz e veze lâret get ar re gozh “an dro daou ha daou” ha pas “kas a barzh” : ar feson se da gomz zo bet savet er bleadeù tri ugent hervez ar prezegenour...
Manau hag an tri martelod
Dek vloaz zo ur strollad a Baris, anvet Manau ’doa lakaet komzoù galleg war ar sonnen “Tri martelod yaouank”, komzioù pell ag ar pezh lâret e brezhoneg. Berzh oa bet gete, millionoù a bladennoù gwerzhet... Sonerion a Vreizh oa, o doa en em savet a enep d’an dra se, met graet vez gete d’ar memes mod, benn ar fin. Tonioù ha komzioù hengounel, poblek, a vez sonnet ha chanchet mod se a hed an amzer abaoe kantvedoù ha kantvedoù...
Ar sonnenoù n’int ket graet nemet evit dañsal : ar c’homzoù zo talvoudus, pouezus bras ivez ! Selaouet hon eus un den a gane e pad ar C’han ar Bobl, pell zo. Hennezh doa savet ur sonnen a enep beleion e barrez... Kroget en doa da ganiñ, trankil ha sioul, met ar paotr a rahe ar dro ar mikro ne oa ket evit klevout ar pezh a lâre ar c’hanour. Setu hennezh da vont fonnaploc’h tamm ha tamm, ha da vout troc’het get an teknikour kounaret ! Bec’h zo e Bro ar C’han ar bobl a wezhoù. Skrivet vez mod-se sonennoù get tud ar bopl abaoe pell zo. Ar sonnenoù se zo ur sort “lennegezh dre gomz” kaer ha talvoudus tre evit hor yezh hag evit kompreiñ hon istoer, taol spered ha buhez hor gourdadeù. N’int ket da vout dispriziet evel ma veze graet gwezhall...
Bourrapl oa bet an nozh se : ar c’hog “marans” zo chomet trankil ha didrouz. Gwell a se. E fin an abadenn, ar fjord n’doa tostaet c’hoazh d’an dud a oa e vont kuit evit bout moumounet en dro.
Christian Le Meut
18:51 Publié dans Arzoù/Arts, Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Istor/Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
27/11/2005
Dour dour, an amzer !
Tommoc’h tomm eo an amzer. Un derez tommoc’h abaoe kant vloaz e Frans, ha muioc’h evit ar c’hant vloaz ma za : war dro tri derez ouzhpenn... Er menezhioù bras, evel en Alpoù; en Artik hag en Antartik, ar skorn e teuz evit dont da vout dour dous... Hag an dour dous se en em geja get an dour sal e morioù bras... A gaos d’an dra se ur risk a bouez zo evidomp-ni, en Europa kornog. Ar Gulf Stream, ar ster tomm a zo en Atlantel hanternoz, a c’hell bout arrestet, arsavet get an dour dous se, ar pezh ne vehe ket mat evidomp-ni. Tomm awalc’h eo an amzer amañ, e Breizh hag en Europa kornog, a gres d’ar Gulf Stream. Ma vehe gwanoc’h hennezh e chanchehe ivez an amzer amañ un tammig evel an amzer a zo e Bro gKebek : gouiañv hir ha yen spontus, hañv berr ha pounner, pouk spontus... Kreskiñ a ra ivez live ar mor, ar pezh a zo arvarus bras evit an dud a zo e chom war an aod hag en inizi.
Dour ag an Antartik
Un arzour ag ar Stadoù Unanet, Wayne Hill, a faote dezhan diskouez d’an dud pegen danjerus eo chanchamentoù an amzer. Lakaet en doa dour ag an Antartik, sanset, barzh ur voutailh blastik ha skrivet en doa warni : “Arm a c’hell distruj kalz”, “arme de destruction massive” e galleg. Hag ar voutailhad-se oa bet lakaet war un daol vihan e mezk oberennoù arz all, livadurioù ha kizelladurioù. Ya, kar hervez Wayne Hill, ar voutailhad dour-se oa un oberenn arzh hag a dalve tri ugent mill euro memestra ! N’ouion ket mard eo brudet an den-se, met bon, ker oa un tamm evit ur voutailhad dour ag an Antartik ! Arzourion zo en em gava memestra !
Met bremañ, ne dalv ket mui netra an oberenn arzh peogwir emañ bet laeret se an hañv paseet. Lakaet oa bet an “oberenn” se e mesk oberennoù arz all a vremañ staliet e Devon, e Bro Saoz. Ha setu kemeret ar voutailhad ha, moarvat, lonket an oberenn arz ! Aet eo kuit an torfetour hep goulenn e begement... Ha, marteze, hep gouiet pegement a dalve ar pezh lonket getan ! Ha mat eo da evañ, dour ag an Antartik ? N’ouion ket, met mechal a ouiet pegement a dalvehe un titich, ur banne pisejenn, daet ag an Antartik ha lakaet en ur voutailhad plastik, Hervez Wayne Hill...
Christian Le Meut
21:01 Publié dans Arzoù/Arts, Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
Quand l'art s'empare du réchauffement climatique...
Le climat se réchauffe (enfin pas trop ces jours-ci !); les températures auraient augmenté d’un degré en moyenne en France au vingtième siècle. Les glaciers fondent dans les Alpes, les glaces polaires de l’Antarctique et de l’Arctique fondent... L’eau douce se mélange ainsi à l’eau salée, ce qui risque de perturber durablement les courants marins. Or le Gulf Stream, ce courant marin chaud qui vient du Golfe du Mexique, adoucit le climat de l’Europe de l’Ouest. Si le Gulf stream faiblit, voire s’arrête sous l’effet de la fonte des glaces, notre climat risquerait de ressembler à celui... du Québec ! Hiver long, froid et rigoureux; été court et lourd... Le réchauffement du climat mondial pourrait signifier, à terme, un refroidissement des températures par chez nous ! Quant aux conséquences de l’augmentation du niveau des océans, elles risquent aussi d’être importantes, voire catastrophiques sur certaines îles et certaines côtes...
Un artiste étasunien du nom de Wayne Hill a voulu s’exprimer sur ce sujet (Marianne du 06/08/2005). Il a rempli une bouteille avec de l’eau venant, selon ses dires, de l’Antarctique et a écrit sur cette bouteille les mots “Arme de destruction massive”, pour montrer la menace que fait peser sur l’humanité le réchauffement du climat...
Poursuivant dans son idée, il a exposé cette bouteille, pardon, cette œuvre d’art, dans une galerie, posée sur une table avec un prix : 63.000 euros ! Rien que ça... De quoi se payer quelques milliers de bouteilles d’eau !
Mais le caractère artistique de cette bouteille n’a pas sauté au yeux d’un visiteur, ou d’une visiteuse, l’été dernier lors d’une exposition d’art contemporain à Devon, dans le sud de l’Angleterre. Cette personne a pris la bouteille pour la boire, probablement. Disparue, l’oeuvre d’art ! Avalée l’eau de l’Antarctique. Evaporés, les 63.000 euros... ! Et ce vol ne sera même pas puni puisque le voleur ou la voleuse n’a pas été identifié; pire, il ou elle ignore probablement avoir bu à la fois de l’eau de l’Antarctique et une œuvre d’art estimée à 63.000 euros par son créateur; ça fait cher de la gorgée quand même ! Et un pipi de l’Antarctique dans une bouteille, ça vaudrait combien selon Wayne Hill ? Quand
Christian Le Meut
17:00 Publié dans Arzoù/Arts, Breizh/Bretagne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0)
22/08/2005
Histoires de poissons
Dans le beau pays Danemark un directeur de musée et un artiste sont passés devant un tribunal pour avoir maltraité... deux poissons rouges. En 2000, à l’occasion d’une exposition d’art contemporain, un artiste, Marco Evaristti, avait mis des poissons rouges vivants dans une dizaine de mixeurs, avec de l’eau, bien entendu, comme s’il s’agissait d’aquariums. Et voilà, son œuvre d’art était faite et il laissait le choix aux visiteurs d’appuyer ou pas sur le “bouton de la mort”... Ce qu’a fait l’un des visiteurs et deux poissons rouges ont donc fini en soupe de poisson. Cela n’a évidemment pas plus à certains spectateurs ainsi qu’à une association de protection des animaux. La police a demandé au directeur de débrancher les mixeurs, ce qu’il a refusé au nom de la liberté artistique. “Un artiste a le droit de faire des oeuvres qui défient notre conception de ce qui est bien et de ce qui est mal”, a-t-il répondu aux juges. Soit, mais cela doit-il se faire sur le dos, ou plutôt, sur les écailles d’innocents poissons rouges ? Je me demande s’il n’y aurait pas quelque chose de pourri au royaume de Danemark, et pas que du poisson.
Mais les poissons ne sont pas en danger que dans les musées d’art contemporain... D’après une étude publiée par la revue britannique Nature, les stocks mondiaux de grands poissons, comme la morue ou le requin, ne représenteraient plus que 10% de ce qu’ils étaient avant 1950 ! La surpêche et la pollution seraient les causes principales de cette raréfaction inquiétante.
Comme quoi, la vie des poissons aussi bien sur terre que dans la mer, n’est pas facile.
Christian Le Meut
14:00 Publié dans Arzoù/Arts, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
Istorioù pesked
E Bro Danemark oa bet barnet rener ur mirdi hag un arzour a gaos d’un diskouezadeg savet e 2000. D’ar c'houlz se, kinniget oa bet d’ar publik oberennoù arz modern savet get arzourion bev. Marco Evaristi, arzour a Vro Danemark genidig ag Italia, en doa savet un oberenn un tammig souezhus. Lakaet en doa dour ha pesked ruz bev e barzh dek “mixeur” ha d’ar publik, d’an dud, da harpeiñ war ar bouton evit “dibab etre ar vuhez hag ar marv”. El reson, un den en deus harpet war ar bouton ha daou besk ruz a oa bet troet e soubenn !
Spontet oa bet tud zo, hag ivez ur gevredigezh a ra war dro al loened. Ar bolis en doa goulennet get rener ar mirdi divranchiñ ar “mixourien” met eñ ne oa ket a du a gaos d’ar “frankiz an arzourion”... Gwir n’eus un arzour d’ober traoù sort se evit “lakaat an dud da sonjal a a ziout ar pezh zo mat pe fall” emezan (barzh Courrier international). Mechal ma n’eus ket un dra bennak breiñ en Danemark ?
Un amend a oa bet roet dezhan get ar bolis, ha barnet oa bet get an arzour met n’ouian ket mard int bet kondanet.
An dra all a ziout ar pesked : hervez Nature, ur gazetenn a Vro Saoz, bihannoc’h bihan a besked bras zo er mor a gaos d’ar biggi meur a ya da besketañ hag a dap re a besked; met ivez a gaos d’ar mor deuet da vout re lous ha saotret. Chom a rahe 10 % a pesked bras e kenver ar pezh oa 50 vloazh zo ! Petra gober ? Tapout bihannoc’h a besk ? Ur sonj vat met n’eo ket sur e vo graet.
N’eo ket aes buhez ar pesked, nag er mor, na war an douar, me lâr deoc’h.
Christian Le Meut
09:00 Publié dans Arzoù/Arts, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
25/04/2005
La sainte sueur de Franck Michael
Il faut parfois beaucoup de courage pour affronter l’existence. Beaucoup de courage et même un peu d’inconscience comme je vais vous le montrer maintenant. Un de mes amis, que j’appellerai Denis mais sans en dire plus car il souhaite garder l’anonymat comme tous les vrais héros, Denis donc, a réalisé récemment un vrai acte de courage.
Voici l’histoire. Peut-être connaissez-vous un chanteur appelé Franck Michael ? Je ne sais par quel mystère cet homme est devenu une star absolue pour une partie de la population française, en général des dames âgées de plus de 60 ans. Depuis vingt ans il a vendu environ quinze millions de disques en ne passant quasiment pas à la télé alors même que ses chansons n’ont rien à envier au brouet que nous servent la plupart des médias. Mais devant un tel affront, les télés continuent de le snober, à l’exception de Pascal Sevran...
Pourtant mille personnes sont venues au concert de Frank Michael, il y a quelques mois au parc des expositions de Lanester. Et parmi ses mille personnes, la maman de Denis. Comme elle ne peut plus se déplacer toute seule, son fils avait accepté de l’accompagner. Il ne savait pas où il allait débarquer mais sa maman étant une fan absolue, Denis avait décidé de lui faire plaisir.
Mais le plaisir des uns n’est pas toujours le plaisir des autres.
Dès les premières chansons le public s’est levé et a chanté avec Frank Michael. Une foule s’est agglutinée devant la scène et certaines personnes ont lancé, qui un mouchoir (propre j’espère), qui un foulard. La star s’est alors essuyée avec (le front, je vous rassure) et les a rendus à leurs propriétaires tout en continuant de chanter. Vue la complexité des paroles qui disent a peu près toute “Je t’aime, je t’aime, je t’aime”, les deux doivent pouvoir se faire en même temps sans difficulté.
Denis assistait à ce spectacle, ébahi, jusqu’au moment où sa maman a sorti son foulard (elle avait tout prévu). Et voici l’ami Denis, prof (je ne dirai pas où ni de quoi), et père de famille, jouant des coudes pour aller recueillir la sainte sueur de Frank Michael. C’est beau, l’abnégation. Arrivé au devant de la scène, il lance le foulard que Franck vient mouiller de sa sueur frontale. Il le rend alors à son propriétaire et constate que c’est un homme : or la foule, autour, est plutôt féminine.
“C’est pour vous” ? demande alors la star.
“Non, non, non, répond Denis, c’est pour ma mère”... Et là, grandiose, Frank reprend le foulard, le passe sous sa chemise, s’essuyant le torse avec. Et le rend à Denis, toujours aussi ébahi...
Cette sorte d’hystérie collective et de vénération pour une star a de quoi inquiéter. Elle est d’autant plus surprenante, en l’occurence, que, si le spectacle est mené de façon professionnelle, Franck Michael n’a pas le charisme ni le sex appeal d’un Elvis Presley ni même d’un Claude François. Mais, comme eux, ses chansons, du moins celles que j’ai écoutées, racontent des histoires à l’eau de rose sur des musiques du même registre. Les textes, écrit par des auteurs comme Didier Barbelivien, sont là pour en dire le moins possible du moment que ça rime. Et la rime n'est pas toujours riche... Ainsi, pour justifier d’une rime, Frank Michael évoque “les yeux de sardane” d’un enfant. Oui, mais la sardane est une danse de Catalogne. A quelle couleur correspond-elle ? Mystère. Cela ouvre cependant des perspectives de rimes : “avec des yeux de kost er c’hoet”, “avec tes yeux d’hanter dro”, “avec tes yeux de kaz a barh”, ou encore “avec tes yeux de valse”, "avec tes yeux de hip-hop".... Voilà une tonne de rimes nouvelles en réserve. Merci Didier.
Chapeau bas, en tout cas, devant l’abnégation et le courage de Denis.
Que ne ferait-on pas par amour filial ?
Christian Le Meut
21:15 Publié dans Arzoù/Arts, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
Chwezh santel Franck Michael
Tud zo, a zo kourajus memestra. Ur mignon din, Denis (ne lariñ e anv familh kar faota dezhan chom kuzhet evel razh an harozed), ‘neus graet ur dra kourajus bras. N’ouion ket mard e c’hellehen-me ober ar pezh eh on o vont da gontañ deoc’h.
Ur c’hanour brudet zo deuet e Lannârster : Franck Mickael. Franck Michael : n’anavezit ket ? Ur paotr, war dro hanter c’hant vloaz, n’eus gwerzhet pemzeg million pladenn abaoe urgent vloaz, memestra. Pemzeg million pladenn ! Ya, Frank Michael an hini eo... Sonenoù a garantez a vez kanet getan. Traoù dister skrivet get tud evel Didier Barbelivien. Ne vez ket gwellet kalz Franck Michael war ar skinwell, war an tele, nemet ur wezh an amzer get Paskal Sevran. Perak ? Marteze, a gaos ema Franck Michael daet da vout brudet bras hep tremen dre ar skinwell, ha traoù sort-se ne blij ket da dud en tele, noarvat... Sonenoù Frank Mikael a zo, neoazh, ken sot evel ar pezh e vez klevet bemdez barzh an tele, get ar “Starak”, ha c’hoazh... Met mod se ema : n’eo ket Franck Michael doc’h ar c’hiz, sanset, hervez ar mediaoù...
Mil den e Lannârster !
Doc’h ar c’hiz eo ar paotr-se memestra met evit ar re gozh. Ha setu, mil den oa daet e Lannâster d’er selaoù e miz Kalanv Gouiañv 2004 ! Maouezed kozh kentoc’h, war dro tri ugent vloaz anezhe, pe dek ha tri ugent... Evel mamm Denis, “fan” bras ar c’hanour. Honnezh a zo empechet hiriv an deiz, met faote dezhi monet da wellet he star memestra. Ha Denis n’doa asantet monet geti ur sadorn da nozh... Ar paour kaezh paotr ne ouie ket e peseurt toull e lakae e fri... Mil den, e park eskpositionoù Lannâster. Mammoù kozh en o sav, e kannal hag e huchal; bamet dirak o Franck Michael karet ! Ha Denis bamet ha spontet !
Tud oa aet dirak al leurenn, stanked evel sardined en ur vouest. Hag ar re-se da huchal ha da deurel, da vanniñ, mouchouerioù da Frank Michael... D’ober petra ? Da vout kemeret get ar c’hanour evit frotiñ e dal gete, ha roet en dro ar lec’h d’e “faned” get e chwez santel ! Ya, get e c’hwez !
Denis oa e sellet doc’h an dra se, spontet... Met petra doa kaset e vamm ? Ur mouchouer ivez, da reiñ da Frank Michael evit tapout e c’hwezh santel ! Ha setu, ar paotr Denis, hanter c’hant vloaz anezhan, kelenour (ne lariñ ket emen na peseurt danvez e vez kelennet getan !), dimezhet, tad hag ozac’h, e kerzhet davet Franck Michael, ha eñ da vountiñ ar re all un tammig evit tostaad d’ar “star” ha teurel ar mouchouer ur wezh erruet dirak al leurenn...
Un star jeneruz !
Franck Michael n’doa frotet e dal get mouchouer mamm Denis. Met souezhet oa bet un tammeg e wellet ur paotr dirazan... Maouezed oa, staget doc’h al leurenn, kentoc’h. Roet ‘n'oa ar mouchouer en dro e c’houlenn da zDenis : “Evideoc’h eo ?”. Ha Denis da reskont : “Pas pas pas, evit ma mamm eo”. Hag ar “star” da gemer en dro ar mouchouer evit frotiñ e gorv ur wezh all, edan e roched... Jeneruz oa, n’eo ket ? N’ouion ket mard eo bet golc’het ar mouchouer-se get mamm Denis abaoe miz Gouel Mikael 2004... Pe lakaet en ur voest, evel ma vez graet get ar relegoù ?
Sonenoù Franck Michael m’boa selaouet ha lennet goude bout kontet diñ an istoer-se get Denis. Komzoù ha sonerezh dister. Subenn hep blaz. Subenn truek. Setu ur skouer : ur sonnen a lâvar : “Avec tes yeux de sardane”... Ar frasenn se a glota get ur frasenn all, met ne dalv ket netra, ster ebet. Un dans eo, ar sardane, dans a Gatalogna ! N’eo ket ul liv. Fentus vehe, ur sonen a larehe : “Get da zaoulagad kost er c’hoët”. “Get da zaoulagad kas a barzh”; get da zaoulagad laride...”. Met pal sonenoù Franck Michael n’eo ket lâr traoù interesus !
Pe ur fari eo, marteze. “Sardine” a faote dezhan lâret e lec’h sardane, moarvat. “Get da zaoulagad liv sardine” : met n’on ket evit lâr deoc’h liv daoulagad ar sardined...
Christian Le Meut
15:05 Publié dans Arzoù/Arts, Brezhoneg/Langue bretonne, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !