20/03/2011
Geriadurioù divoutin/Des dictionnaires originaux
Geriadurioù divoutin a vez embannet get Yoran Embanner, evel unan korseg/galleg a c'hell bout gwelet barzh ar film Le prophète (memestra !).
Yoran embanner édite des dictionnaires originaux, comme ce dictionnaire français/corse que l'on aperçoit dans le film Le prophète (rien que ça !).
23:15 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
02/02/2011
Unesco : Atlas 2010 des langues en danger dans le monde
Un atlas nevez embannet get an Unesko, hervez Le Monde.
Un nouvel atlas édités par l'Unesco, d'après Le Monde :
http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/02/02/atlas-des...
Setu ul liamm get ar stumm niverel, embannet war lec'hienn an Unesko.
Lien avec la version informatique éditée sur le site de l'Unesco.
23:12 Publié dans Etrebroadel/International, Levrioù/Livres/BT/BD, Web, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0)
17/01/2011
BD : Tiburce
Setu ur vandenn dreset nevez embannet, plijus ha fentus da lenn : Tiburce. Ur paotr yaouank eo, war dro dek vloaz. Tiburce. a zo e chom e enez La Réunion. Un den gwenn ag ar vro eo : komz a ra kreoleg evel kazimant razh an dud tro dro dezhan, e familh, ar gonversanted, ar maer... N'eus nemet ar re wenn ag ar "metropole", a gomz galleg, evel ar skolaer pe Salomé, merc'h ur jandarm nevez degouezhet.
Tiburce n'eo ket ag ur familh pitaod, pinvidik : paour eo, hag e dad a zo ul lonker spontus, berped mezv... Get fent e vez dizkouezhet an traoù get Tehem, ar paotr a skriv hag a dres: gizioù ar vro, buhek pemdeziek ar familhoù, an amzer, ar vuhez politikel, ar relijion, an natur, ar skol...
E galleg/En français : Tiburce (de Tehem chez Glénat), montre l'univers d'un gamin de La Réunion, ses copains, sa famille (pauvre), sa copine fille de gendarme (venue de métropole), sa classe, les commerçants, le maire du village... Très drôle, cette DB dresse, mine de rien, un portrait de la société réunionnaise. Et Tiburce parle le créole réunionnais, comme beaucoup de monde autour de lui, sauf le maître d'école et les Français venus de métropole. On comprend tout quand même. A découvrir.
Christian Le Meut
Tiburce, Soleil Zoreil, 10 € an tamm. Embannet get/Edité par : Glénat.
11:29 Publié dans Galleg/français, Levrioù/Livres/BT/BD, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2010
Priz lennegel/Prix littéraire : 6 romant war ar renk/Six romans en breton sur les rangs
Communiqué du Cercle Sten Kidna/Kemenadenn Kerlenn Sten Kidna :
Prix littéraire Sten Kidna/Le long cours du Bono : six romans en breton et un jury populaire :
Six romans publiés en breton en 2009/2010 ont été sélectionnés pour le troisième prix littéraire Sten-Kidna/Le long cours du Bono. Ce prix a été créé en 2008 par la commune du Bono pour faire connaître la création littéraire en langue bretonne. Le Bono a également créé en français, le prix "Bernard-Moitessier/Le long cours du Bono" pour primer un récit de voyage récent en langue française. La commune avait alors demandé à l'association Kerlenn Sten-Kidna (Cercle culturel Sten-Kidna) de réunir un jury, ce qu'elle a fait en 2009 et 2010.
Sten Kidna, Octave Quigna pour l'état-civil (1916/1982), enseignant, écrivain, poète, éditeur et militant de la cause bretonne, fut parmi les personnes qui créèrent les premiers cours de breton pour adultes à Auray dans les années 1960 (Cercle culturel alréen), activité reprise par l'association Kerlenn Sten-Kidna après sa mort.
En 2009 le premier livre primé fut le roman de Mich Beyer, « Etrezek an enez »; puis, en 2010, ce fut au tour du recueil de nouvelles d'Hervé Gouedard, « Liñvadenn Kastellaodren ». Le jury constitué de lectrices et lecteurs bretonnants du pays d'Auray remettra le prix le 26 mars prochain, lors de l'émission Webnoz (chaîne Brezhoweb, télévision en breton sur internet), au Bono ; il choisira parmi six romans.
Priz lennegel Sten Kidna/Le long cours du Bono : c'hwec'h romant hag ur juri get lennerion a Vro An Alre
"C'hwec'h romant embannet e brezhoneg e 2009/2010 a zo bet lakaet àr ar renk evit an trivet priz lennegel Sten-Kidna Le Bono au long cours. Savet a oa bet ar priz-se e 2008 get kumun ar Bonoù evit lakaat àr wel al levrioù faltazi nevez savet e brezhoneg. Ur priz all a oa bet savet e galleg, ar priz "Bernard-Moitessier-Le Bono au long cours" evit ul levr nevez savet e galleg war tem ar veaj. Kumun ar Bonoù 'doa goulennet get Kerlenn Sten Kidna tolpiñ ur juri, ha dibab ul levr e brezhoneg da vout loreet get ar gumun, ar pezh a oa bet graet e 2009 ha 2010.
Sten Kidna (1916/1982), kelenner, skrivagner, barzh, embanner ha stourmer evit sevenadur Breizh, a oa bet e-mesk an dud o doa savet ar gevredigezh kentañ é kinnig kentelioù brezhoneg d'an dud daet en Alre er blezadoù 60 (Cercle culturel alréen).
Al levr kentañ priziet e miz Meurzh 2009 a oa bet “Etrezek un enez », ur romant skrivet get Mich Beyer ; hag e 2010 e oa bet priziet ul levr danevelloù : « Liñvadenn Kastellaodren » skrivet get Herve Gouedard.
An trivet priz a vo roet d'ar sadorn 26 a viz Meurzh 2011, da geñver un abadenn Webnoz (abadenn tele àr internet), evel ar blezadoù paseet. Tud a vro An Alré (un dek bennak) a vo ba’r juri savet get Kerlenn Sten Kidna. E 2011 e vo choazet ur romant e-mesk ar re zibabet get ar gevredigezh :
- Dremmoù Arastate, Youenn Kervalan, Al lanv, 2009
- Attila e Cabrita, Jean-Christophe Bozec. Emgleo Breiz, 2009
- Ar gitar tredan, Jakez Erwan Mouton, Keit vimp bev, 2010
- Ar marc'h glas, Riwal Huon, Al Liamm, 2010
- Sonata in E.minor, Kristian Brisson, Mouladurioù hor yezh, 2010,
- Buhez prevez Lola P., Maïwenn Morvan, Emgleo Breiz, 2010.
Kerlenn Sten Kidna, 6 straed Joseph Rollo, 56400 Auray/An Alré. Tél : 02.97.29.16.58.
15:00 Publié dans Auray (pays d'), Brezhoneg/Langue bretonne, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (2)
19/10/2010
Levr : Les monologues du vagin troet e brezhoneg
Ar pezh c'hoari Les monologues du vagin a zo bet troet e brezhoneg.
La pièce de théâtre Les monologues du vagin vient d'être traduite en breton.
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=20260&am...
22:01 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, C'hoariva/théâtre, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
15/09/2010
Bandenn dreset/BD : L'Afrique de papa
En breton. L'Afrique de papa a zo un doare "karnet beaj", savet get Hippolyte, un tresour hag en deus, ivez, skrivet an testennoù ha tennet ar fotoioù brav embannet barzh al levr-se.
Hippolyte a zo bet pedet d'ar Senegal get e dad a zo e chom du-hont abaoe pevar bloaz. An tad a zo war e leve ha choazet en deus da veviñ du-hont, er un c'harter anvet Saly, e-tal Dakar. Ur c'harter savet a espres kaer evit ar re wenn : 20.000 a zo, hag ar re zu a labour evite.
Da gentañ Hippolyte a heul e dad, un den dismegansus bras e keñver tud ar vro, berped e lâr int feneanted... Met hennezh eo ha ne ra netra, nemet paseiñ vakansoù hir edan an heol, get bambocherion eveltan. Trevadenourien a-vremañ get armoù efedus : bilhedoù argant.
Hippolyte, ar mab, a vez berpet e tresiñ, dedennet kentoc'h get tud ar vro : ar gourenerien a vez e redek hag e bleustrin, ar besketerion, an arzourion, tud ar c'harter kozh, ha c'hoazh. Skeudennoù ha tresadennoù brav a zo bet graet getan, a ziskoue un nebeut o buhez pemdeziek.
Ul levr fiskal eo, L'Afrique de papa, kaer ha spontus.
E galleg (en français). L'Afrique de papa est un carnet de voyage réalisé par Hippolyte, dessinateur, auteur des textes et des photos de ce livre. Il a été invité par son père qui vit dans le quartier de Saly, au Sénégal, près de Dakar, depuis quatre ans. Il y passe sa retraite et a choisi de la vivre au soleil, dans un quartier spécialement dédié aux Blancs où ils sont 20.000, et où la population noire travaille pour eux...
Au début, Hippolyte suit son père, un homme qui ne cesse d'afficher son mépris pour les gens du pays, les traitant en pemanence de fainéants alors que c'est lui qui ne fait rien, si ce n'est passer des longues vacances au soleil avec ses amis, des fêtards comme lui. Et des colonisateurs contemporains dotés d'armes efficaces : leurs billets de banques.
Hippolyte, lui, dessine, plutôt attiré par les gens du pays : les lutteurs qui courent et s'entraînent, les pêcheurs, les artistes, les habitants du vieux quartier, etc. Il en a tiré de belles photos, de beaux dessins et un récit qui montrent un peu de leur vie quotidienne.
Un livre à ne pas manquer. Superbe et dérangeant.
Christian Le Meut
- L'Afrique de papa, Hippolyte, Des bulles dans l'océan, 2010.
http://www.des-bulles-dans-l-ocean.com/2010/ADP/Afrique_d...
23:14 Publié dans Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
07/09/2010
Levr : Geriadur ar brederouriezh/Dictionnaire de philosophie
Ur sapre labour n'eus graet Tugdual Kalvez evit skrivañ al levr-se : 566 pajenn evit displegiñ e galleg termennoù ar brederouriezh ha kinnig termennoù brezhoneg. Ul labour talvoudus evit ar vrezhonegerion, ar re a studi filosofiezh met ar re all ivez, razh an dud intereset get ar gerioù. Savet eo bet get un den a zo bet kelenner prederouriezh (war e leve emañ bremañ). Me m'boa heuliet kentelioù getan pand e oan el lise Colbert, en Oriant, met ne oan ket dedennet bras get an danvez-se... Gerioù aes a zo displeget, evel "devoir", "entendement", ha gerioù kalz diaesoc'h evel "Eriebnis"... Embannet get CRBC lec'hienn Roazhon 2/Tir, 25 € ...
Un dictionnaire de philosophie français/breton vient de paraître, oeuvre du professeur de philo à la retraite Tugdual Kalvez. Il est facilement accessible aux non-bretonnants car les entrées et les définitions sont d'abord en français, puis l'auteur propose une traduction du terme en breton. Cette somme (566 pages) sera utile aux étudiants en langue bretonne, mais il pourra aussi intéresser toutes les personnes aillant le goût de la philosophie, des idées et des mots. L'auteur, en effet, explique et traduit des termes courants mais aussi des termes rares, comme "Eriebnis". L'ouvrage est édité par TIR (CRBC site de Rennes 2). 25 €.
20:44 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2010
Léon Werth (1878 - 1955) : un abadenn war France Inter
E 2006 em boa embannet an notenn-mañ a ziar Léon Werth, ur c'hazetenner ha kazetenner ankouiet a gavan talvoudus e levrioù hag e sonjoù. Un diskouezadeg a ziar e benn a zo kinniget hiriv an deiz e Issoudun, hag un abadenn skingomz a zo bet war France Inter dimeurzh paseet (31/08-klaskit ba' dielloù), setu al liamm, ha ma destenn en dro !
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/
"Marteze peus-c’hwi lennet “Ar prins bihan” skrivet get Antoine de Saint Exupéry troet eo bet e brezhoneg). Al levr se, brudet er bed a bezh, a oa bet embannet ha moullet evit ar wezh kentañ er Stadoù Unanet e pad an eil brezel bed e 1943. Ur bloaz war lerc’h Saint Exupéry oa bet lazhet get kanonioù alaman e sturiein ur c’harr nij brezel a dreist da Frans... War pajenn gentañ “Ar prins bihan” e kaver un dédikas da Léon Werth “pa oa krouadur” anezhan, mignon bras Saint Exupéry. Léon Werth oa ur c’hazetenner ha skrivagner brudet awalc’h d’ar mare se, met ankoueit hiriv an deiz. Saint Exupéry en doa kavet repuidi er Stadoù Unanet, ha Léon Werth oa chomet e Frans, kuzhet en un ti er Jura, peogwir e oa juif anezhan.
Léon Werth oa ganet e 1878 e Remiremont, er Vosges. Aet oa kuit da Baris da studiañ. Mignon Oktav Mirbeau, e deroù an ugentved kantved, Léon Werth oa bet gobret war lerc’h evel kazetennour. Skrivet en doa levrioù a ziar benn livourion, met ivez, a c’houde ar brezel bed kentañ, war e vuhez soudard : “Clavel soldat” ha “Clavel chez les majors”. Taol spered soudard ha brouadelour ne oa ket get Léon Werth, tamm ebed. Tost d’ar gommunisted ha d’an anarkourion oa eñ kentoc’h met hep bout barzh ur strollad politikel. Ur spered dieub a oa, ar pezh oa bet komprenet buan get ar Bolchevisted o unan. C’hwec’h vloazh goude an dispac’h er Russia, e 1923, Werth a faote monet d’an URSS d’ober reportajoù. Pas, chomit er maez, aotrou kazetenner, doa reskontet pennoù bras an URSS. Bez oa dija re a draoù fall da wellet, moarvat... Werth oa aet betak ar “Cochinchine” (Indochine) e 1926. Ha skrivet en doa war lerc’h ul levr-reportaj war ar pezh en doa gwellet du hont. Werth a save a enep d’ar trevadenerezh (kolonialisme) d’ar prantad se dija. Kozh oa Werth pa en em gavas get Saint Exupéry evit ar wezh kentañ just araok an eil brezel bed. Ha setu an daou labous se mignoned bras, met dispartiet get ar brezel. Barzh ul levr anvet “Tri devezh ha tregont” ("33 jours") Werth a ziskouez pegen spontus oa bet an “débacle”. War hentoù an “débacle” oa bet Werth, e vaouez hag e vatezh. Barzh al levr se al lennourion a well penaos en doa Fransizion zo degemeret mat an Alamaned. Penaos tud a brofite ag an “débacle” met penaos iwez tud all a sikoure ar re all, evel ur familh labourision douar koste Montargis hag o doa degemeret mat ar famil Werth.
Repuet e Saint Amour (Jura)
Erruet oa ar familh Werth er Jura goude bout paseet tri devezh ha tregont ar an hentoù. Un ti dezhe oa en ur barrez vihan anvet Saint Amour. Léon Werth a oa chomet kuzhet du hont, dre ret, e pad pewar blead, araok monet en dro da Baris e penn kentañ 1944. Hir oa an amzer e Sant Amour hep e vaouez, distroet da Baris, hag hep e vab. Leon Werth a skrive e vuhez pemdeziek, a pezh klewet getan er radioioù, Vichy, Londres, Suisse; ar pezh lennet getan ivez, ar pezh lâret get tud ar barrez, tud ag ar vourc’h pe al labourision douar. Karet oa ar marechal Petain met pas e gouarnamant nag e gentañ ministr Laval, hag ar jeneral de Gaulle oa daet da vout brudet buan awalc’h. Werth a lenne kazetennoù embannet get ar Resistans hag a anave e 1943 ul lec’h anvet “Auschwitz” koste Pologne e lec’h ma veze lazhet ur bochad tud...
Tamm ha tamm spered an dud a chanche hervez disoc’hoù ar c’hrogadoù bras er bed a bezh. Leon Werth a gompren mat ar “propagande”. Goude Stalingrad, armeou a Vro Alamagn a yae ar gill en Europa Reter a bezh, hag en Afrika hanternoz iwez. Met ne oant ket bet trec’het, hervez ar propagande nazi. Nann : “Victoires défensives” a veze graet ag ar c’hrogadoù kollet se get an Nazied. “Victoires défensives”, ya, betak Berlin ! Met klewet hon eus ni propagandoù sort se e pad ar brezelioù diwezhan evel “frappes chirurgicales...”, "Guerre zéro mort"....
Léon Werth a gave hir e amzer ha chom hep bourjal, hep fichal. Eñ a skriv : “N’eo ket m’em bro amañ, Breizh eo ma bro”... Leon Werth a vourre Breizh, war e seblant, hag a vourre beajiñ, dre vras.
“Dépositions 1940 - 1944”
Goude ar brezel ar gazetenn skrivet mod-se oa bet embannet edan an titl : “Dépositions - journal 1940-1944”. Ul levr tev skrivet get an den a gare ar re all. Kasoni ebet barzh skridoù Leon Werth daoust ma oa bet lazhet ur bern tud e pad ar brezel, hag e mignon bras Saint Exupéry en o mesk. Leon Werth zo marv e 1955. E levrioù a vez embannet en dro hiriv an deiz get ti embann Viviane Hamy : “Clavel soldat”, “Cochinchine” ha “Déposition”. Ul levr nevez a zispleg e vuhez : “L’insoumis”, skrivet get Gilles Heuré.
Ur skrivagner hag ur c’hazetennour a bouez oa Léon Werth. Un den chomet dieub ha digor e spered betak fin e vuhez".
Christian Le Meut
14:55 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, breizh
Léon Werth (1878 - 1955) : une émission sur France Inter
Tombé dans les oubliettes de l’histoire, l’écrivain et journaliste Léon Werth mérite que l’on en ressorte d’urgence. Les oeuvres de cet esprit libre, témoin de deux guerres, sont rééditées chez Viviane Hamy... Et, chose rare, une émission vient de lui être consacrée sur France inter (le 31 août), à l'occasion d'une exposition qui se tient actuellement à Issoudun. Voici le lien, l'émission reste écoutable pendant 30 jours, chercher dans "archives".
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/
Et, du coup, je réédite une note publiée en 2006 :
Peut-être avez-vous lu “Le petit prince” de Saint-Exupéry... L’auteur dédie son livre à un de ses amis : Léon Werth, et plus précisément, puisque “Le petit prince” est un livre pour enfants, “A Léon Werth quand il était petit garçon”... Le petit prince a été édité pour la première fois aux Etats-Unis, et en 1943. Saint-Exupéry y était réfugié, avant de revenir combattre pour la libération de la France, et son ami Léon Werth vivait reclus dans une maison du Jura. Cet intellectuel français d’origine juive risquait d’être raflé et déporté à tout moment. La dédicace prend donc une dimension singulière. Saint Exupéry ne survit pas à la guerre, il est tué en août 1944. Il ne verra pas son Petit prince édité en France, en 1946. Léon Werth, lui, vit jusqu’en 1955, inconsolable de la disparition de son meilleur ami. Mais si la mémoire de Saint-Exupéry est restée vivante, celle de Léon Werth a été oubliée pendant des décennies. Pourtant l’oeuvre et le parcours de ce journaliste écrivain méritent d’être connues.
Léon Werth est né en 1878 à Remiremont, dans les Vosges. Ses études l’amènent à Paris où il devient le secrétaire de l’écrivain Octave Mirbeau. Journaliste et critique artistique, Werth se fait connaître par ses livres sur des peintres comme Puvis de Chavannes et Cézanne et son premier roman, la Maison blanche, est proche de remporter de prix Goncourt. Il y narre son séjour en clinique, en 1911, pour soigner une otite aiguë contractée en Bretagne. Il brosse dans ce livre un tableau incisif du monde médical et y décrit la relation du malade à sa maladie.
Un antipatriote engagé volontaire
Proche des mouvements pacifistes d’avant guerre, notamment de Gustave Hervé, antipatriote et antimilitariste, il s’engage néanmoins en août 1914 : “Tout homme qui s’échappe des circonstances est lâche”, écrira-t-il en 1930. Envoyé sur le front, il est réformé en août 1915 pour maladie. Il décrit sa vie de soldat dans “Clavel soldat” et “Clavel chez les majors”, deux “déclarations de guerre à la guerre” écrit son biographe Gilles Heuré dans une biographie intitulée “L’insoumis” sortie début 2006 chez Viviane Hamy. Ces deux livres sont salués par la critique, notamment par Henri Barbusse, mais racontent la guerre de l’intérieur, très loin des épopées lyriques et des discours officiels.
Durant les années 20, Léon Werth publie beaucoup. Il est un des intellectuels de gauche en vue. Proche des communistes et des anarchistes, mais membre d’aucun parti, il suscite la méfiance. Quand ce journaliste veut partir en URSS en reportage, en 1923, les autorités soviétiques lui refusent l’entrée dans le pays. Il reste à la porte, en Pologne, malgré les chaudes recommandations de responsables communistes français. Dehors, M. le journaliste. Le regard de cet esprit libre aurait desservir la propagande.
Dénonciation du colonialisme
Trois ans plus tard le citoyen Werth se rend en Cocinchine, et en rapporte un témoignage critique de la colonisation : “Tout Français qui n’appartient pas à la race coloniale revient d’Indochine avec un sentiment de honte”, écrit-il dans son livre-reportage. Nous sommes en 1926. Aucun bilan positif de la colonisation pour Léon Werth.
Il continue de publier reportages et romans, critiques cinématographiques et picturales, mais les années 30 sont plus difficiles. Ses critiques du communisme et sa liberté de pensée, son ton souvent sarcastique, l’isolent d’une partie du monde littéraire. Certains de ses manuscrits sont refusés par des maisons d’édition: “Vous êtes un homme seul et votre pensée, par la même, devient très difficile à définir. Je crains fort que le lecteur ne puisse vous suivre et qu’il ne trouve pas dans ce recueil ce qu’on appelle communément, un message” lui répond l’éditeur Denoël...
La rencontre avec Saint-Exupéry
C’est en 1935 que Léon Werth et Antoine de Saint-Exupéry font connaissance. Le second est de 22 ans le cadet du premier, mais les deux hommes sympathisent et deviennent des amis intimes. Werth et sa femme vont rendre visite à Saint-Exupéry dans la caserne où il est mobilisé, à Saint-Dizier, en 1939. La défaite surprend Léon Werth à Paris. Il décide de quitter la capitale avant l’arrivée des Allemands, mais se trouve coincé sur les routes de la débâcle, avec son épouse et leur employée... Il met “33 jours” à atteindre leur maison du Jura, voyage que Léon Werth raconte dans un témoignage publié sous ce titre (Ed. Viviane Hamy et Magnard pour les collégiens). Un voyage terrifiant et étonnant. Werth y montre la veulerie de certains Français qui accueillent les envahisseurs à bras ouverts. Comment les mêmes profitent de la débâcle mais comment d’autres, notamment des fermiers de la région de Montargis, secourent leurs prochains...
Arrivé dans le Jura, à Saint-Amour, Léon Werth est contraint d’y rester. La zone libre est plus sûre pour les personnes d’origine juive comme lui, même s’il doit, le 9 juillet 1941, aller se déclarer “Juif” à la préfecture de Lons-le-Saunier : “Je me sens humilié, non pas d’être juif, mais d’être présumé, étant juif, d’une qualité inférieure”... Il reste jusqu’en janvier 1944 à Saint-Amour, reclus, bougeant peu, attendant les visites de son fils et de sa femme, retournée à Paris et qui traverse la ligne de démarcation clandestinement.
Un observateur au regard aiguisé
Dans son réduit jurassien, Werth se fait observateur du monde. Avec son regard aiguisé, caustique mais également humain et tendre, il écrit son journal quotidien qui sera publié, après la guerre, sous le titre “Déposition”. Un témoignage incontournable sur l’état de l’opinion en France “libre” puis occupée. Les turpitudes de la vie quotidienne, les rumeurs du bourg de Saint-Amour, les propos des paysans, les émissions de radio Londres, radio Paris ou de la radio suisse. Il note l’impopularité de Laval et la popularité de Pétain. Celle de De Gaulle aussi, qui croît au fil du temps. Il lit la presse de la résistance et, dès 1943, mentionne l’existence d’Auschwitz, en Pologne.
“Victoires défensives”
Les mentalités évoluent en fonction des batailles. Léon Werth notent les astuces de la propagande allemande. Après Stalingrad, les armées allemandes reculent partout en Europe de l’Est et en Afrique du Nord. Il ne s’agit pas de défaites, non, mais de “victoires défensives” selon la propagande. Belles victoires défensives en vérité, jusqu’à la prise de Berlin par l’Armée rouge ! La propagande récente a su créer des métaphores tout aussi manipulatrices : “frappes chirurgicales”, “dommages collatéraux”...
L’immobilisme sied mal à Léon Werth : “Mon pays n’est pas ici, écrit-il, mon pays c’est la Bretagne”. Léon Werth aimait les voyages et, semble-t-il, appréciait particulièrement la Bretagne. De retour à Paris en janvier 1944, Werth livre un témoignage émouvant sur les derniers jours de l’occupation. D’autant plus émouvant que la nouvelle de la disparition de Saint-Exupéry lui parvient. Après la Libération il assiste, en tant que journaliste, au procès du maréchal Pétain. Malgré les millions de morts, Léon Werth ne cède pas à la haine : aucun trace dans ses ouvrages. De la colère, oui, pas de haine. Il reste profondément humain malgré ses coups de griffe. Jusqu’à sa fin, en 1955.
“Werth enseigne à vivre” écrivait Saint-Exupéry sur l’oeuvre de son ami. Les livres de Léon Werth continuent “d’enseigner à vivre” au XXIe siècle.
Christian Le Meut
Les livres de Léon Werth sont réédités chez Viviane Hamy. "33 jours" a été édité en poche en 2002, chez Magnard, pour les collégiens.
14:52 Publié dans Istor/Histoire, Kazetennerezh/journalisme, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : journalisme, langue française
25/08/2010
Bandenn dreset : Le Montespan
Un vandenn dreset dispar m'eus lennet e-pad an hañv, e galleg : Le Montespan (tresadennoù graet get Philippe Bertrand ha Jean Teulé evit an istor). Tennet eo ag ur romant (fiskal ivez) skrivet get Jean Teulé a ziar Louis-Henri Gondrin de Pardaillan, markiz Montespan ha gwaz an intron de Montespan... E 1663 a oant bet dimezeet ha daou krouadur a oa ganet, ur verc'h hag ur mab... Aet a oa ar gwaz da vrezeliñ evit ar roue, e 1666, hag en ur zistroeiñ, petra a oa c'hoarvezet ? E vaouez a oa bet choazet get Loeiz XIV evel mestrez, ar pezh a oa un "inour" d'ar c'houlz-se. Roet e veze argant, douar, titloù, d'ar maouezed dibabet get ar roue, ha d'o familh ivez... Met, pand a oa e vaouez get ar roue, ar gwaz n'helle ket mui c'hoari koukou get e wreg... Honnezh a oa evit ar roue e-unan...
Met Montespan a gare e wreg ha ne faote ket dezhan hi "lodennañ" get ar roue. An intron de Montespan a zo chomet pell mestrez ar roue, ar dro 15 vloaz. Eizh krouadur he deus bet get Loeiz XIV, anavezet ez ofisiel getan. Savet a oa bet ur c'hastel get ar roue eviti; ur vaouez galloudus a oa deuet da vout an intron...
E vuhez pad, kazimant, LE Montespan n'eus klasket tapout en dro e wreg ha n'eus lâret e sonjoù (fall) a ziar ar roue. Ur soudard hag ur denjentil feal d'ar roue a oa, de gentañ, met ar lerc'h bout laeret e vaouez, deuet eo da vout enebour kentañ Loeiz XIV. Hennezh en deus klasket reiñ argant ha titloù dezhan : netra d'ober. Kaset d'an toull bac'h, netra d'ober. Kaset soudarded d'her lazhiñ : n'eo ket bet lazhet, met roudoù a soudarded marv a zo bet kavet ar lerc'h er c'hoadoù... Trist eo bet e vuhez memestra, laeret e vaouez, marv e verc'h...
Ar vandenn dreset, hag ar romant, a ziskouezh pegen galloudus a oa an diktatour anvet ar "Roue Heol", ha penaos an dud a c'hell bout "gwerzhet" get an argant, an inour, ha c'hoazh. Nemet un nebeud tud zo, pennoù aheurtet, pennoù kalet, pennoù kreñv ha kalonek. Ha ret a oa bout kreñv evit stourm a-enep ur roue evel-se.
Christian Le Meut
Le Montespan, ti embann Delcourt, 2010, Bertrand/Teulé.
En français : note de lecture sur la bande dessinée "Le Montespan" (Jean Teulé, Philippe Bertrand), parue en 2010 et tirée du roman éponyme de Jean Teulé. Cet album raconte la vie et les aventures du marquis de Montespan qui se fit voler sa femme par Louis XIV et ne l'accepta jamais, au risque d'être embastillé, ruiné, assassiné... A lire absolument pour découvrir la corruption des moeurs sous Lous XIV et un aspect peu connu de ce roi soit qui fut un très grand dictateur. Et pour découvrir un personnage hors du commun, ce marquis qui avait le gros défaut d'aimer sa femme.
00:14 Publié dans Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
07/08/2010
Embann/édition : Blanche neige et les sept nains parlent breton
"Gwenn erc'h hag ar seizh korrig" a zo titl "Blanche neige et les sept nains" e brezhoneg. Ul levr hag ur bladenn a zo bet embannet a-nevez get ti embann Tes.
Blanche neige et les sept nains parlent désormais breton grâce à l'album-CD qui vient de sortir aux éditions Tes sous le titre "Gwenn erc'h hag ar seizh korrig".
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarm...
10:38 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Deskadurezh/Education, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)
23/07/2010
Levr : Liñvadenn Kastellaodren
Ul levr tev eo Liñvadenn Kastellaodren, bet roet dezhan priz lennegel Sten-Kidna/Le Bono au long cours 2010 : 400 pajenn, 14 danevell. Ha n'eo ket an danevelloù hirran ar re blijusan. Barzh "An distro", un den kozh, intañv, hag a zo e chom ec'h unan, a zistro d'ar gêr goude bout paseet ur miziad en ospital; ha plijus eo bet ar miziad-se : maget eo bet, tud a oa evit komz gete, bourrapl al lec'h. An diaesan eo distreiñ d'ar gêr : n'eus den ebet e c'hortoz anezhan du-hont... An danevell all, "Alzheimer ur sulvezh", a zo fromus ivez ha tost tre da vuhez pemdeziek tud tapet get ar c'hleñved-se.
"Ur muntr eo Kemper" a ziskouezh bourc'hizion prefeti Penn ar bed e kreiz an naontekved kantved. Un den kozh ha pitaod a zo bet lazhet e kreiz an noz. Ur barner, dimezeet get merc'h an den lazhet, a gas an enklask. Un danevell doare Balzac eo, treset brav. Istorioù karantez all e kaver barzh danevelloù H. Gouedard met istorioù karantez a echu fall, d'un doare spontus d'ar peurliesan. Un istor a zo fentus, alkent, e fin al levr : "Dornskridoù ar paourkaezh treul", get darempredoù boutin etre an dud : karantez, gwarizi...
An danevelloù o deus plijet din ar muian a zo ar re e lec'h m'en d'eus Hervé Gouedard lakaet tud gwir ha pas spurmantoù (evel ma z'eus barzh "Penn ar chouan", "Al lec'h ne zistroer ket anezhan" pe "Stille Nacht..."). Ar skrivagner a ouia tresañ istorioù kriz, get un ambians pounner awalc'h. Betek re a wezhoù : al lenner a faota dezhan mont kuit d'ur bed all, e lec'h ma c'heller c'hoarzhiñ. Un nebeut muioc'h a fent a vehe bet bourraploc'h. Hag Hervé Gouedard a oui sevel istorioù evel-se ivez.
Met, daoust da se, al lenner a vez tapet barzh rouedoù ar skrivagner memestra.
Christian Le Meut
Liñvadenn Kastellaodren ha danevelloù all, Hervé Gouedard, Embannadurioù Al Liamm, 2009, 15 €.
En français : cette note présente le livre de nouvelles d'Hervé Gouedard, Liñvadenn Kastellaodren, ("L'immersion de Chateleaudren"), qui a reçu le prix Sten Kidna-Le Bono au long cours 2010.
19:22 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0)