Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/03/2005

Blog blog blog...

Un lecteur, Bertrand, m'ayant demandé ce que signifie "blog", voici quelques éclaircissements fournis par
le journaliste Gérard Ponthieu, dont le blog de critique des médias est particulièrement intéressant :

"Corine Lesnes, dans le supplément Perspectives 2005 du Monde (5/01/05) sur le « triomphe des blogs » aux Etats-Unis aborde la question de l’appellation. Le mot blog s’apprête à entrer dans les dictionnaires. Une première définition est donnée ainsi : « Blog : un site web qui contient un journal personnel avec des réflexions, des commentaires et souvent des hyperliens ». Bon, c’est un premier jet.

Blog, selon mes sources, vient de weblog, pour web, la toile, et log, carnet, registre. Et par contraction phonique, dont la langue anglaise a le secret, on est passé de weblog à blog. L’usage a ensuite fait loi. Il est probable qu’il en sera de même en français, comme dans tous les cas où, la chose n’existant pas à l’origine le mot pour la nommer non plus. Ce ne fut pas le cas, par exemple, pour minitel qui, lui, a été inventé en France.

Toujours dans ce même article, d’ailleurs très intéressant, l’auteure emploie l’unique mot de blogueur pour désigner à la fois éditeur et utilisateur. Je suggère d’appeler bloguiste le premier et blogueur le second. Un peu comme on parle de journaliste et de lecteur. Je jette l’idée sur la vaste toile mondiale (wide world web du fameux www) et vais la soumettre à Langue sauce piquante, blog des correcteurs du Monde, ainsi qu’à Alain Rey et aux Coups de langue de la grande rousse dont l’intitulé à lui seul est déjà une promesse."

Ha, da echuiñ, penaos lâr "blog" e brezhoneg ? Deoc'hwi, brezhonegerien, da ginnig traoù...
Et comment dire "blog" en breton, aux brittophones de suggérer des idées.
Kenavo

09:55 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0)

08/03/2005

Ur "Vro gozh" re gozh...

Ur wezh, ar dro pemp bloaz zo, aet oan d’ur sonadeg e Pleuigner da selaou doc’h Denez Prigent ha Kanerion Pleuigner. Bourrapl bras oa an abadenn se met pas betek ar fin pa a zo bet lâret deomp da sevel evit kanal ar Vro gozh ma zadoù, ar c’han broadel a Vreizh... "Bizkoah kemend all", sonjet m’eus. Ne ouien ket a oa ur c’han broadel e Breizh hag, ouzhpenn se, ma zad, a oa e tal diñ a ouie kanal ar c’han se !  Me, me vourra kanal ha soniñ met pas evel se. Ne blij ket diñ pa e vez laret traoù sort sen, “Savit evit kanal ar c’han broadel”, nag e galleg, nag e brezhoneg, nag e bep sort yezh. A vizkoazh m’eus kavet sod sevel evit soniñ ur c’han broadel pe sevel dirak ur bannel broadel ivez, evel ma vehe traoù sakred.

A vizkoazh m’eus kavet kri, spontus ha xenophobe pozioù ar Marseillaise. Ha pozioù ar Vro gozh zo re gozh evidon me. Met erruet eo ar bloaz man kantved deiz a bloaz ar Vro Gozh. Savet eo bet hervez ar c’han broadel a Vro Gembre, get pozioù skrivet get Taldir Jaffrennoù, un barzh un tammig re gozh e sonjioù... Hervez ar gazetenn Bremañ (Miz Mae 2004), ar Vro Gozh zo bet dibabet, choaset, get an “holl Vretoned, evel o c’han broadel”... A bon ? Pegoulz eman bet votet an dra se, get piv ? Me, m’eus ket votet, na ma zud, ma ma zud kozh...

Ar Marseillaise a zo bet choazet el “kan broadel” eus Frans get ur parliament, get deputed ha senadourien dilennet get ar Franzision, hag get Bretoned en o mesk, d’un doare demokratel ur sort, e 1879. Memestra evit ar bannel... Demokratel oa met, red eo diñ lâret memestra, ne vote ket ar merc’hed d’ar mare se... Neuze, hanter demokratel oa... Penaos zo deuet da vout ar “Vro Gozh”, ar c’han broadel a Vreizh ? Ouion ket. N’eo ket an dra ofisiel. N’eo ket bet choaset get “razh ar Vretoned”, na get ar C’huzul rannvro. Memestra evit ar bannel, ar gwenn ha du, hag evit ar fest broadel a Vreizh a zo, sanset, ar sant Ewan, an naontek a viz Mae....

Gwellout a ran ur bochad bannielloù gwen ha du e pep lec’h e Breizh, lakaaet war an tier ker, da skouer. Klevet m’eus lâret ivez a zo bet kanet ar Vro Gozh get tud an UMP, e pad ur meeting evit ar votadegoù rannvroel paseet... Kement se ! Met petra a zo bet graet get tud a zehoù evit ar brezhoneg ? Epad pemp bloaz warnugent ar strolladoù a zehoù a zo bet e penn ar rannvro ha, d’am sonj, n’o deus ket graet traoù awalc’h evit sikour ar brezhoneg, ar gallaoueg, hag ar sevenadur a Vreizh... Kanal zo un dra. Lakaat bannieloù iwez. Arouezioù int, met ne reont ket ur bolitikerezh da vat. An dud a zehoù a Vreizh o deus kannet, amzer o deus da zansal breman...

N’ouzon ket ma z’eus afer eis ur c’han broadel evit Breizh met, ma z’eus ur referundum un deiz bennak evit choas ur c’han broadel, kinniget vo geniñ “Son ar sistr” evel kan broadel. Plijusoc’h, bourraploch’ a vo evit ar Vro Gozh re gozh, me lavar deoc’h : ”Ar sistr zo graet, lon la, evit bout evet, ar sistr zo graet evit bout evet, ar sistr zo graet evit bout, hag ar merc’hed, lon la, evit bout karet, hag ar merc’hed evit bout karet...”
Nag a blijadur ! Votiñ a rin evit ar sonen se, se zo sur. Ha, d’am sonj, gwelloc’h vehe chanj ivez komzioù ar vMarseillaise, met se zo un afer all.
Christian Le Meut

Un "vieux pays" trop vieux !

Il y a environ cinq ans, j’étais allé à un concert à Pluvigner, près d’Auray, pour écouter chanter Denez Prigent et les Kanerion Pleuigner. Le concert s’est très bien passé jusqu’à ce que, à la fin, on nous demande de “nous lever pour chanter l’hymne national breton”... Bizkoah kemend all, jamais autant, moi, je ne savais même pas qu’il y avait un hymne national breton et en plus mon père, à côté de moi, le chantait par cœur... Il y a des jours comme ça, où l’on découvre. Sauf que, je n’ai jamais bien aimé me mettre au garde à vous, surtout pour chanter un hymne national qu’il soit français ou breton. “La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas”, aimait à chanter Georges Brassens. Et j’ai toujours trouvé les paroles de la Marseillaise trop guerrières, belliqueuses et aux relents xénophobes... Quant aux paroles du Bro Gozh ma zadoù, l’hymne national breton, censément, “Vieux pays de mes pères”, elles sonnent un peu trop vieillottes à mes oreilles...

Et voici qu’est arrivé, en 2004, le centième anniversaire de ce cher hymne national breton inspiré de l’hymne national gallois avec des paroles en breton écrites par Taldir Jaffrenoù. Selon le mensuel Breman, cet hymne a été choisi “par tous les Bretons comme leur hymne national”... Ah bon ? Où, quand, comment et par qui ce chant a-t-il été décrété hymne national breton ? Moi, je n’ai rien voté, ni mes parents, ni mes grands-parents... Le parlement français a choisi La Marseillaise en 1879. Des députés et sénateurs élus par le peuple, et notamment par les Bretons, en ont décidé ainsi. Même chose pour le drapeau bleu blanc rouge et la fête nationale... Il s’agit d’une procédure démocratique, ou presque, puisqu’à l’époque les femmes ne votaient pas. A moitié démocratique, mettons. Mais rien de tel pour le Bro Gozh. Il n’y a pas eu de vote pour choisir cet hymne national, ni pour le drapeau, ni pour la fête nationale bretonne que certains placent le, 19 mai, jour de la Saint-Yves...

Je vois bien des drapeaux breton, ou des autocollants, sur beaucoup de voitures ou sur certains bâtiments officiels. Récemment, les candidats UMP aux élections régionales ont même chanté le Bro gozh pendant un meeting... Cela ne leur a pas porté chance. Drapeau et hymne sont des symboles mais ils ne remplacent pas une véritable politique linguistique. Qu’on fait l’UMP et la droite, pendant les 25 ans où elle ont été à la tête de la région, pour promouvoir la pratique de la langue bretonne, du gallo, pour aider la culture populaire bretonne, pour inverser la chute du nombre de bretonnants ? Manifestement, elles n’ont pas fait assez , ou alors à contre cœur, ni n'ont montré suffisamment de volonté face au centralisme parisien. La droite bretonne a donc chanté le Bro Gozh, elle a du temps, désormais, pour danser un laridé.

Je ne sais pas s’il y a besoin d’un hymne national en Bretagne mais, si un jour un référendum est organisé démocratiquement pour en choisir un, je proposerai plutôt “Son ar sistr”, la chanson du cidre : “Le cidre est fait, lon la, pour être bu, le cidre est fait pour être bu, le cidre est fait pour être bu, et puis les filles, lon la, pour être aimées, et puis les filles pour être aimées...” Voilà une chanson entraînante et conviviale. Je voterai donc pour Son ar sistr... Et puis je crois qu’il faudrait aussi changer les paroles de l’hymne national français, mais c’est une autre histoire...

Christian Le Meut

06/03/2005

Huroneg ha brezhoneg

Salut pennoù diliv !

Ar pezh c’hoari “Malachap story” zo bet kinniget e Langedig evit ar wezh kentan e miz Geñver 2005 get ar strollad C’hoarivari. Ar pezh c’hoari-se zo bet skrivet e galleg hanter c’hant vloaz zo get René de Obaldia, ha get un titl all : “Du vent dans les branches de sassafras”. Savet oa bet e Paris get Michel Simon. Me zo e barzh ar strollad C’hoarivari; klasket hon eus da sevel ur western farsus e brezhoneg. Tri zen doa labouret e-pad ur blead evit lakaat ar pezh c’hoari-se e brezhoneg. Goude bout graet al labour-se, ni, ter aktourez ha pemp aktour, da labourad tost ur bleiad hanter c’hoazh. Savet eo bet ur c’hlinkadur get unan ag an aktourien, ur sort ranch, ha gwiskamentoù a zo bet savet ivez.

Ha setu, prest oamp da c’hoari e Langedig e kreiz miz Genver. Daou gant ugent a dud zo daet d’hon gwellet, tud kozh, bugale, tud yaouank, ha tud en oad. Bourrapl eo bet din klevout tud c’hoarziñ, c’hoarziñ e brezhoneg. Ar sadorn da nozh oa daet kentoc’h tud yaouank, hag ar sul, kentoc’h tud kozh; ha n’o deus ket c’hoarzet evit ar memes traoù. Tud kozh zo, deus komzet e pad ar pezh c’hoari; ar pezh oa fentus evidomp-ni ivez, ar al leurenn... Hag ar re-se da strakal an daouarn goude bep leurenn kazimant...

Kontiñ a ra “Malachap story” buhez ar familh Gourvenneg, labourizion douar er C’hentuky, e penn kentan an triwec’hved kantved... Bez zo an tad, Job, ar vamm, Anna, ar mab, Kevin, ar plac’h, Jennifer, hag un den kouviet, an doktor ar Floc’h, medisinour sanset. Met an Indianed, an Huroned, zo ar hent ar brezel. Hag un Indian, Lagad Klujar, mignon d’ar re Gouverneg, a zeu evit lâr dezhe da vonet kuit. Lagad klujar a gomz hanter brezhoneg hag hanter huroneg ar al leurenn, neuze. Met n’eo ket huroneg da vat, huroneg “d’opérette” ne lâran ket. Diaes vehe bet lakaet huroneg gwir er pezh c’hoari-se peogwir eman marv, ar yezh-se...

Pevar bloazh zo m’boa en em gavet get ur penn bras ag ar bobl Huron e Bro Gebek, ar chef Max One Onti Gros Louis. Daet oa e Breizh hag e Frans da zispleg buhez e bobl hiriv an deiz ha da glask ivez roudoù e yezh a orin...

Max One Onti Gros Louis en’doa anavet ur voereb dezhan a oa an hini nemeti a ouie c'hoazh komz huroneg. Met marv eo tri ugent vloaz zo. Ur beleg gall, bet d’ar C’hanada ar-dro tri c’hant vloaz zo, en’doa savet al levr nemetan skrivet en huroneg. Ur geriadur huroneg-galleg eo. A gres d’ar levr-se ez eus tu da sevel en dro yezh an Huroned... Met ne vo ket aes adlansiñ an huroneg memestra. Chom a ra 3.500 Huron hepken e Bro Gebek. En ur “reserve” emaint e chom evit al lodenn vrasan. Droad zo bremañ da gelenn huroneg er skolioù. Bugale ar meuriadoù amerindian a vez skoliatet en o yezhoù a oriñ abaoe tregont vloaz er C’hanada hag ur bochad pobloù amerindiane a gomz c’hoazh o yezhoù a orin du-hont.

Pell on ag ar pezh c’hoari Malachap Stori ? Pas kement-se. Ar-dro ur pezh c’hoari e brezhoneg-gwenedeg e vez savet bep bloaz er Morbihan. E Breizh a bezh a vez savet tri pe pevar pezh c’hoari all bep bloaz. Mod se a vez lakaet brezhoneg ar al leurenn. Tud a zeu da wellet ar pezhoù c’hoari-se a bik o c’halon, a laka de houeliñ, da zeskiñ, pe da c’hoarziñ. Ha keit ma vo c’hoarzhet e brezhonega chomo bev ar yezh !
Christian Le Meut

Des Hurons et des Bretons

La pièce de théâtre Malachap Story a été présentée pour la première fois au public au mois de janvier 2005, à Languidic, par la troupe C’hoarivari. Elle tourne sur tout le Morbihan, et continuera de tourner jusqu'en février 2006. Je fais partie de cette troupe. Nous avons essayé de monter un western comique en breton. Certains de mes amis ont ri quand je leur ai annoncé la chose : “Tu vas jouer un shérif en breton, c’est bizarre”. Parce que les shérifs parlaient français, peut-être ?

Trois personnes ont travaillé pendant un an pour adapter en breton la pièce “Du vent dans les branches de sassafras”. Ecrite en français par René de Obaldia, cette pièce a été créée dans les années 1950 à Paris, avec, notamment, Michel Simon dans le rôle principal. Une fois terminée cette adaptation en breton, trois actrices et cinq acteurs ont répété pendant un an et demi. Un décor de ranch a été conçu par un des acteurs; des costumes d’époque ont été cousus...

Et nous voici prêts à jouer. Nous avons présenté la pièce deux fois, un samedi soir et un dimanche après-midi, à Languidic. 110 personnes environ sont venues à chaque fois, avec plus de personnes âgées le dimanche. Les deux publics ont ri, mais pas forcément aux mêmes endroits. Certains anciens parlant même pendant le spectacle, et tapant dans les mains à la fin de chaque scène... Toutes choses sympathiques, mais pas forcément facile à gérer quand on est sur scène et que le fou-rire guette...

Malachap Story raconte l’histoire de la famille Gourvenneg, fermier dans le Kentucky vers 1800 : le père, Job, la mère, Anna, la fille, Jennifer et le fils, Kévin. Ce jour-là, il y a aussi un invité, le docteur Ar Floc’h... Arrive alors un Indien, Oeil de perdrix, “Lagad klujar” en breton, ami de la famille venu annoncer que les tribus indiennes sont sur le sentier de guerre. Cet Indien est, sur le papier, un Huron. Il parle mi-breton, mi-huron, mais un huron d’opérette. Il aurait été d’autant plus difficile de lui faire parler réellement en langue huron que cette langue est une langue morte...

Il y a quatre ans j’ai rencontré un chef huron, Max One Onti Gros Louis venu du Québec parler de son peuple dans les écoles et dans les médias. Les Hurons du Québec ne parlent plus leur langue, mais le français, voire l’anglais en seconde langue. Et Max One Onti Gros Louis était aussi venu en France pour retrouver les traces de sa langue d’origine. Car, il y a plus de 300 ans, un prêtre français parti au Canada et vivant auprès des Hurons, avait écrit un dictionnaire huron-français. Grâce à cette trace écrite, les Hurons cherchent à réapprendre désormais leur langue d’origine, qui n’est plus parlée depuis 60 ans. Une tante de Max One Onti Gros-Louis était la dernière locutrice connue...

Relancer le huron ne sera pas chose facile. Il reste environ 3.500 Hurons au Québec, la plupart vivant dans une réserve proche de la ville de Québec. Mais une chance existe néanmoins, à travers l’école. Depuis une trentaine d’année, les enfants des peuples amérindiens du Canada sont scolarisés dans leurs langues maternelles. Ils apprennent aussi le français ou l’anglais, mais ne perdent pas, ainsi, leur langue d’origine...Voici un exemple qui pourrait servir en France.

Ce voyage au Québec nous ramène à Malachap Story. Aujourd’hui des milliers d’enfants apprennent le breton dans les écoles bilingues mais, sortis de l’école, très peu de choses leur sont proposées en langue bretonne. Le théâtre est un moyen parmi d’autres. Il se créé, environ, une pièce en breton vannetais, dans le Morbihan par an, et trois ou quatre dans les autres départements bretons. Ce n’est pas trop, mais c’est déjà ça...

Le public peut ainsi venir voir des pièces qui émeuvent, cultivent, font pleurer ou rire. Et tant que l’on rit dans une langue, c’est qu’elle est encore vivante !

Christian Le Meut 

03/03/2005

Les dictateurs, l’impôt, et le tsunami...

Dans le club des dictateurs-assassins-tortionnaires et voleurs, un nouveau membre vient de faire son apparition : Adolf Hitler lui-même. Ce champion toutes catégories dans le domaine du génocide était aussi un mauvais citoyen. Il ne voulait pas payer ses impôts. D’après le journal berlinois Bild, cité par Courrier international, Hitler a fraudé le fisc pendant toute sa vie et devait l’équivalent de six millions d’euros au moment de son accession au pouvoir, en 1933. Et, bien sûr, il n’a plus reçu de rappel à partir de cette date !...

L’impôt, et notamment l’impôt sur le revenu, dans une société démocratique, est un outil de répartition des richesses afin de garantir aux citoyens l’accès à la santé, à l’éducation, aux transports. L’impôt permet d’instaurer une certaine forme d’égalité dans la société. Il n’est pas étonnant que cela ait déplu au tenant de l’inégalité des races qu’était Hitler, à moins qu’Adolf ne fut simplement près de ses sous...

Parlons impôts encore, mais cette fois à propos du tsunami... Cette catastrophe a provoqué environ 300.000 morts. Mais elle a suscité aussi un mouvement de solidarité très important. Des millions de gens ont donné de l’argent pour secourir les victimes et aider à la reconstruction des zones touchées. Si la plupart des donateurs sont restés anonymes, certains ont voulu faire connaître leur générosité. Des grandes entreprises comme Pinault-Printemps-la Redoute ou Groupama ont annoncé un don d’un million d’euro. Une belle somme, même pour de grandes entreprises comme celle-là.

Seulement voilà, d’après le magazine Alternatives économiques du mois de février 2005, je cite, “les entreprises déduisent de l’impôt sur les sociétés, depuis cette année, 66% des dons engagés, dans la limite de 5% de leur chiffre d’affaire. La prestation de François Pinault ne lui coûtera donc que 330.000 euros, un montant qui n’est pas démesuré en regard de l’impact médiatique du geste” conclut Louis Maurin, journaliste à Alternatives économiques. 330.000 euros après impôts, c’est déjà ça, mais c’est tout de même loin du million, surtout quand on sait qu’une campagne publicitaire à la télé coûte des millions...

Une autre méthode consiste à annoncer au public que, si l’on vient faire ses courses tel jour dans tel magasin, ou si l’on vient manger dans tel restaurant, ou si l’on commande tel nounours par correspondance, une somme sera versée pour les victimes du tsunami. En gros, plus vous ferez marcher le commerce, plus nous serons généreux. Consommez consommez pour ceux qui n’ont plus rien ! Venez vous bâfrer pour ceux qui sont dans le désespoir ! Mais sommes-nous tombés si bas que ce genre de méthodes commerciales détournant la solidarité n’aient pas suscité plus d’indignation ?

Et Louis Maurin de rappeler, dans Alternatives économiques, que tsunami ou pas, chaque jour des milliers d’enfants meurent dans les pays “pauvres”, faute d’accès aux soins de base. 30.000 selon lui. 30.000 par jour. Cela fait, en dix jours, l’équivalent des victimes du tsunami...

Christian Le Meut 

An diktatourion, an tailhoù hag an tsunami

Un dra spontus m’eus lennet er gazetenn Courrier International. Ar jeneral Pinochet zo un torfetour, anat eo, met ivez ul laer, ur skrapour. Millionoù dollars zo bet lakaet getan barzh an ti-bank er stadoù-unanet. Multrour, torfetour ha laer ema ar jeneral Pinochet. Ha, hervez Courrier international, ar memes tra oa evit un torfetour spontus all : Hitler. Ne faote dezhan paien e daoseù... Hag Hitler a zlehe c’hwec’h million euro d’ar fisc just araok donet da vout “fuhrer”. Ha n’int ket bet paiet ar lerc’h, se zo sur... Met lojik eo, benn ar fin. Hitler a sonje oa tud uheloc’h evit ar re all, an Aryaned a vez graet anezhe. Pal an tailhoù, er broioù demokratel, zo da vout dispignet evit sevel skolioù, ospitalioù, hentoù... Hag a gres d’an tailhoù, an dud a zeu da vout un tammig ingaloc’h... Ar pezh ne blij ket tamm ebed, da dud evel Hitler...

Deomp pelloc’h, koste Asia breman...
Ur bern tud zo bet lazhet get an tsunami en Asia, ar-dro 300.000 den. Ur bern argant a zo bet roet get tud ag ar bed a bezh evit sikouriñ ar broioù-se, ha sevel en dro an traoù diskaret : tier, bagoù, skolioù, tachennoù ha c’hoazh. Un dra vat eo bet, gwellout kement-se a dud reiñ argant goude an tsunami spontus-se. Al lod vrasan zo chomet kuzhet. Met tud all, stalioù bras da skouer, deus lâret pegen jenerus int bet. Ur stall evel Pinault-Printemps-La Redoute n’eus lâret d’ar mediaoù e vo roet ganti ur million euro ! Ur sapré sammad eo. Ya, met get lezennoù nevez savet get ar gouarnament, ar stalioù-se a c’hellay paiean nebeutoc’h a-dailhoù, a-gres d’an argant roet evel “don aux oeuvres”. Hervez ar gazetenn Alternatives économiques a Viz C’hwevrer, ne vo ket ur million a vo paiet get ur stal evel Pinault met 330.000 euros... Da lâret eo tri wezh bihanoc’h ! Ar pezh n’eo ket kement-se e kenver ar pub digoust graet get ar mediaoù evit ur stal ken jenerus...

Stalioù all, evel Leclerc pe Buffalo grill deus graet an traoù den un doare dizhvenvel. Galvet o deus an tud : “Deuit da zebriñ e barzh hor restaurantoù”, pe “Deuit d’ober prennadoù e barzh hon stalioù bras”, ha ni ray bep gwezh ur skoued, un blank, evit an tsunami... Ha jenerus eo, gober evel se ? Ha jaojapl eo gober konverzh ar gein an dud lazhet get an tsunami ? Spontus ha mezhus, ne laran ket.

Alternative economiques a Viz C’hwevrer a gas sonj deomp ivez ag an dra spontus all : 30.000 krouadur a varv bemdez er broioù paour get klenvedoù rak n’int ket bet soagnet mat... Tregont mill bemdez, memestra... Tri c’hant mill a benn dek devezh, kement evel an tsunami...

Christian Le Meut