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03/03/2005

Les dictateurs, l’impôt, et le tsunami...

Dans le club des dictateurs-assassins-tortionnaires et voleurs, un nouveau membre vient de faire son apparition : Adolf Hitler lui-même. Ce champion toutes catégories dans le domaine du génocide était aussi un mauvais citoyen. Il ne voulait pas payer ses impôts. D’après le journal berlinois Bild, cité par Courrier international, Hitler a fraudé le fisc pendant toute sa vie et devait l’équivalent de six millions d’euros au moment de son accession au pouvoir, en 1933. Et, bien sûr, il n’a plus reçu de rappel à partir de cette date !...

L’impôt, et notamment l’impôt sur le revenu, dans une société démocratique, est un outil de répartition des richesses afin de garantir aux citoyens l’accès à la santé, à l’éducation, aux transports. L’impôt permet d’instaurer une certaine forme d’égalité dans la société. Il n’est pas étonnant que cela ait déplu au tenant de l’inégalité des races qu’était Hitler, à moins qu’Adolf ne fut simplement près de ses sous...

Parlons impôts encore, mais cette fois à propos du tsunami... Cette catastrophe a provoqué environ 300.000 morts. Mais elle a suscité aussi un mouvement de solidarité très important. Des millions de gens ont donné de l’argent pour secourir les victimes et aider à la reconstruction des zones touchées. Si la plupart des donateurs sont restés anonymes, certains ont voulu faire connaître leur générosité. Des grandes entreprises comme Pinault-Printemps-la Redoute ou Groupama ont annoncé un don d’un million d’euro. Une belle somme, même pour de grandes entreprises comme celle-là.

Seulement voilà, d’après le magazine Alternatives économiques du mois de février 2005, je cite, “les entreprises déduisent de l’impôt sur les sociétés, depuis cette année, 66% des dons engagés, dans la limite de 5% de leur chiffre d’affaire. La prestation de François Pinault ne lui coûtera donc que 330.000 euros, un montant qui n’est pas démesuré en regard de l’impact médiatique du geste” conclut Louis Maurin, journaliste à Alternatives économiques. 330.000 euros après impôts, c’est déjà ça, mais c’est tout de même loin du million, surtout quand on sait qu’une campagne publicitaire à la télé coûte des millions...

Une autre méthode consiste à annoncer au public que, si l’on vient faire ses courses tel jour dans tel magasin, ou si l’on vient manger dans tel restaurant, ou si l’on commande tel nounours par correspondance, une somme sera versée pour les victimes du tsunami. En gros, plus vous ferez marcher le commerce, plus nous serons généreux. Consommez consommez pour ceux qui n’ont plus rien ! Venez vous bâfrer pour ceux qui sont dans le désespoir ! Mais sommes-nous tombés si bas que ce genre de méthodes commerciales détournant la solidarité n’aient pas suscité plus d’indignation ?

Et Louis Maurin de rappeler, dans Alternatives économiques, que tsunami ou pas, chaque jour des milliers d’enfants meurent dans les pays “pauvres”, faute d’accès aux soins de base. 30.000 selon lui. 30.000 par jour. Cela fait, en dix jours, l’équivalent des victimes du tsunami...

Christian Le Meut 

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