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29/04/2005

Un jour férié en moins...

Ainsi donc le gouvernement a décidé de supprimer un jour férié pour, soi-disant, financer l’aide aux personnes agées. Le lundi de Pentecôte est ce pauvre jour férié devenu jour travaillé...
Et bien je vous le dis, je suis d’accord avec le gouvernement. Trop de jours fériés tuent le jour férié ! Et puis trop de ces jours ne signifient plus rien aujourd’hui pour la majorité de la population. Qui sait la signification de la Pentecôte ? Qui s’intéresse à l’Assomption, le 15 août, jour férié également. Et l’Ascension ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Le jour où le premier homme à marcher sur le sommet de l’Everest ? ou sur la lune ? Même pas.
Le gouvernement a raison, il y a trop de jours fériés qui ne signifient plus rien. Dehors, jours fériés insensés...
Mais, d’un autre côté, il faudrait peut-être en rajouter quelques-uns. La séparation de l’église catholique et de l’Etat date d’un siècle, alors pourquoi ne pas établir comme jours fériés des fêtes d’autres religions présentes en France ? Une fête juive ? Une fête musulmane ? Des millions de Français sont musulmans aujourd’hui. Pourquoi ne pas instaurer l’Aet el Kebir, jour férié ? Cela serait aussi une façon de signifier aux membres de ces deux religions leur appartenance pleine et entière au peuple français, dans le respect de leur différence religieuse. Et aussi en mémoire aux personnes d’obédiences musulmanes et juives tombées pour libérer la France pendant la première et la seconde guerre mondiale...

Et on pourrait en imaginer d’autres, de jours fériés...
Savez-vous que le 21 septembre est la “Journée internationale de la paix” , selon une décision de l’ONU ?
Pourquoi ne pas s’arrêter de travailler ce jour-là pour se poser un peu et réfléchir aux conflits dans notre vie quotidienne, notre travail, voire aux conflits sociaux, environnementaux, internationaux. Comment tenter de les faire évoluer en mieux ?
Et puis pourquoi ne pas instaurer des jours fériés régionaux ? Ainsi, en Bretagne, on pourrait ne pas travailler le jour de la naissance d’Anne de Bretagne, par exemple, le 25 janvier. Ce jour là pourrait être consacré, mettons, à l’étude de l’histoire de la Bretagne, une matière bien trop oubliée dans nos écoles qu’elles soient privées ou publiques... Le hasard veut aussi que cette date soit aussi fériée au Etats-Unis, puisque c’est celle de la naissance de Martin Luther King... On pourrait lui donner une dimension sur les respect du droit des minorités, et sur l’antiracisme...

Mais bon, si le gouvernement supprime un jour férié et en rajoute trois ou quatre, la mesure risque d’être contre-productive, me direz-vous. Mais dans un pays où le chômage augmente, et la pauvreté aussi, ne serait-il pas plus judicieux de partager le travail plutôt que de faire travailler plus ceux et plus longtemps celles et ceux qui ont déjà un emploi ?
Christian Le Meut

An deiz dilabour nebeutoc'h

Ar gouarnamant a zo e klask lakaat an dud da labourat un deiz dilabour evit, sanset, “sikouriñ” ar re gozh... Ha lun ar Pentekost vo ar paour kaer deiz-se !
Ha me, me lavar deoc’h, me zo a-du get ar gouarnamant. Re a deizioù dilabour zo a ne dalvent ket netra evit an dud. Piv a ouia ar pezh a dalv, hiriv an deiz, ar Pentekost ? Piv a ouia petra eo an “Assomption”, ar pemzpek a viz Eost ? Ankoueit eo an dra-se, ivez, met an deiz dilabour eo, memestra !
Hag an Ascension ? Petra eo ? An deiz kentan m’ema bet an den war lein an Everest, pe war al loar ? Ankoueit eo ivez ster an deizh-se...
A-du on, an deizioù dilabour se ne dalvont netra : echu...
Met, d’am sonj, mad vehe lakaat deizhioù dilabour all. Chanchet en deus an amzer : dispartiet eo bet an iliz katolik doc’h ar stad. Ouzhpenn-e, milionoù a dud e France a zo musulmaned. Ur bern dud a Afrika hanternoz a zo marv evit ar Frans e pad ar daoù vrezel bed : lakomp un deiz dilabour evit ar re-se, an Aet el Kebir, da skouer, hag an deiz dilabour all evit ar judaisme... Ur feson vehe da lâvar d’ar re-se, Mulsulmaned, Juifed...) emaint ul lodenn ag ar bobl,
e respetiñ o relijionoù.
Ha perak nompass sevel iez deiziou dilabour all ? An unan arnugent a viz Gwenholon zo an “deiz etrebroadel evit ar peoc’h” hervez an ONU. Piv a ouia an dra-se ? Mad vehe nompass labourat an deiz-se evit lakaat an dud d’en em sonjal a ziout ar peoc’h; peoc’h er ger, er bed, en darempredoù etre an dud... Ha penaos gwellaad an traoù...
Posupl vehe ivez sevel deizioù dilabour all e pep rannvro... Da lâret eo, e Breizh, an deiz dilabour evit lidañ deiz ha bloaz Anna Breizh, ganet ur pemp arnugent a viz Genver. Hag an deiz se vehe evit deskiñ istor Breizh, ar pezh ne vez ket graet er skol... Ar pemp arnugent a viz genver zo dilabour dijà e Stadoù Unanet, pas a gaos d’Anna Breizh, met a gaos da vMartin Luther King, ganet an deizh-se. Tu vehe da lakaet an deiz-se dilabour evit ober traoù a enep ar “racisme” hag evit ober war dro ar minorelezhioù, evel ar re zu e Stadou Unanet, pe ar Vretoned e Bro Frans...

Marteze ne vo ket posupl lakaat an deizhoù se ouzhpenn : pall ar gouarnament zo lakaat an dud da labourat muioc’h. Labourat muioc’h, pa z’eus kement se a dud dilabour ? Gwelloc’h vehe, d’am sonj, lodenniñ al labour e-lec’h lakaat an dud o deus dijà ul labour da labourat muioc’h, ha pelloc’h.
Christian Le Meut

25/04/2005

La sainte sueur de Franck Michael

Il faut parfois beaucoup de courage pour affronter l’existence. Beaucoup de courage et même un peu d’inconscience comme je vais vous le montrer maintenant. Un de mes amis, que j’appellerai Denis mais sans en dire plus car il souhaite garder l’anonymat comme tous les vrais héros, Denis donc, a réalisé récemment un vrai acte de courage.

Voici l’histoire. Peut-être connaissez-vous un chanteur appelé Franck Michael ? Je ne sais par quel mystère cet homme est devenu une star absolue pour une partie de la population française, en général des dames âgées de plus de 60 ans. Depuis vingt ans il a vendu environ quinze millions de disques en ne passant quasiment pas à la télé alors même que ses chansons n’ont rien à envier au brouet que nous servent la plupart des médias. Mais devant un tel affront, les télés continuent de le snober, à l’exception de Pascal Sevran...

Pourtant mille personnes sont venues au concert de Frank Michael, il y a quelques mois au parc des expositions de Lanester. Et parmi ses mille personnes, la maman de Denis. Comme elle ne peut plus se déplacer toute seule, son fils avait accepté de l’accompagner. Il ne savait pas où il allait débarquer mais sa maman étant une fan absolue, Denis avait décidé de lui faire plaisir.

Mais le plaisir des uns n’est pas toujours le plaisir des autres.

Dès les premières chansons le public s’est levé et a chanté avec Frank Michael. Une foule s’est agglutinée devant la scène et certaines personnes ont lancé, qui un mouchoir (propre j’espère), qui un foulard. La star s’est alors essuyée avec (le front, je vous rassure) et les a rendus à leurs propriétaires tout en continuant de chanter. Vue la complexité des paroles qui disent a peu près toute “Je t’aime, je t’aime, je t’aime”, les deux doivent pouvoir se faire en même temps sans difficulté.

Denis assistait à ce spectacle, ébahi, jusqu’au moment où sa maman a sorti son foulard (elle avait tout prévu). Et voici l’ami Denis, prof (je ne dirai pas où ni de quoi), et père de famille, jouant des coudes pour aller recueillir la sainte sueur de Frank Michael. C’est beau, l’abnégation. Arrivé au devant de la scène, il lance le foulard que Franck vient mouiller de sa sueur frontale. Il le rend alors à son propriétaire et constate que c’est un homme : or la foule, autour, est plutôt féminine.
“C’est pour vous” ? demande alors la star.
“Non, non, non, répond Denis, c’est pour ma mère”... Et là, grandiose, Frank reprend le foulard, le passe sous sa chemise, s’essuyant le torse avec. Et le rend à Denis, toujours aussi ébahi...

Cette sorte d’hystérie collective et de vénération pour une star a de quoi inquiéter. Elle est d’autant plus surprenante, en l’occurence, que, si le spectacle est mené de façon professionnelle, Franck Michael n’a pas le charisme ni le sex appeal d’un Elvis Presley ni même d’un Claude François. Mais, comme eux, ses chansons, du moins celles que j’ai écoutées, racontent des histoires à l’eau de rose sur des musiques du même registre. Les textes, écrit par des auteurs comme Didier Barbelivien, sont là pour en dire le moins possible du moment que ça rime. Et la rime n'est pas toujours riche... Ainsi, pour justifier d’une rime, Frank Michael évoque “les yeux de sardane” d’un enfant. Oui, mais la sardane est une danse de Catalogne. A quelle couleur correspond-elle ? Mystère. Cela ouvre cependant des perspectives de rimes : “avec des yeux de kost er c’hoet”, “avec tes yeux d’hanter dro”, “avec tes yeux de kaz a barh”, ou encore “avec tes yeux de valse”, "avec tes yeux de hip-hop".... Voilà une tonne de rimes nouvelles en réserve. Merci Didier.

Chapeau bas, en tout cas, devant l’abnégation et le courage de Denis.

Que ne ferait-on pas par amour filial ?


Christian Le Meut

Chwezh santel Franck Michael

Tud zo, a zo kourajus memestra. Ur mignon din, Denis (ne lariñ e anv familh kar faota dezhan chom kuzhet evel razh an harozed), ‘neus graet ur dra kourajus bras. N’ouion ket mard e c’hellehen-me ober ar pezh eh on o vont da gontañ deoc’h.
Ur c’hanour brudet zo deuet e Lannârster : Franck Mickael. Franck Michael : n’anavezit ket ? Ur paotr, war dro hanter c’hant vloaz, n’eus gwerzhet pemzeg million pladenn abaoe urgent vloaz, memestra. Pemzeg million pladenn ! Ya, Frank Michael an hini eo... Sonenoù a garantez a vez kanet getan. Traoù dister skrivet get tud evel Didier Barbelivien. Ne vez ket gwellet kalz Franck Michael war ar skinwell, war an tele, nemet ur wezh an amzer get Paskal Sevran. Perak ? Marteze, a gaos ema Franck Michael daet da vout brudet bras hep tremen dre ar skinwell, ha traoù sort-se ne blij ket da dud en tele, noarvat... Sonenoù Frank Mikael a zo, neoazh, ken sot evel ar pezh e vez klevet bemdez barzh an tele, get ar “Starak”, ha c’hoazh... Met mod se ema : n’eo ket Franck Michael doc’h ar c’hiz, sanset, hervez ar mediaoù...

Mil den e Lannârster !
Doc’h ar c’hiz eo ar paotr-se memestra met evit ar re gozh. Ha setu, mil den oa daet e Lannâster d’er selaoù e miz Kalanv Gouiañv 2004 ! Maouezed kozh kentoc’h, war dro tri ugent vloaz anezhe, pe dek ha tri ugent... Evel mamm Denis, “fan” bras ar c’hanour. Honnezh a zo empechet hiriv an deiz, met faote dezhi monet da wellet he star memestra. Ha Denis n’doa asantet monet geti ur sadorn da nozh... Ar paour kaezh paotr ne ouie ket e peseurt toull e lakae e fri... Mil den, e park eskpositionoù Lannâster. Mammoù kozh en o sav, e kannal hag e huchal; bamet dirak o Franck Michael karet ! Ha Denis bamet ha spontet !

Tud oa aet dirak al leurenn, stanked evel sardined en ur vouest. Hag ar re-se da huchal ha da deurel, da vanniñ, mouchouerioù da Frank Michael... D’ober petra ? Da vout kemeret get ar c’hanour evit frotiñ e dal gete, ha roet en dro ar lec’h d’e “faned” get e chwez santel ! Ya, get e c’hwez !
Denis oa e sellet doc’h an dra se, spontet... Met petra doa kaset e vamm ? Ur mouchouer ivez, da reiñ da Frank Michael evit tapout e c’hwezh santel ! Ha setu, ar paotr Denis, hanter c’hant vloaz anezhan, kelenour (ne lariñ ket emen na peseurt danvez e vez kelennet getan !), dimezhet, tad hag ozac’h, e kerzhet davet Franck Michael, ha eñ da vountiñ ar re all un tammig evit tostaad d’ar “star” ha teurel ar mouchouer ur wezh erruet dirak al leurenn...

Un star jeneruz !
Franck Michael n’doa frotet e dal get mouchouer mamm Denis. Met souezhet oa bet un tammeg e wellet ur paotr dirazan... Maouezed oa, staget doc’h al leurenn, kentoc’h. Roet ‘n'oa ar mouchouer en dro e c’houlenn da zDenis : “Evideoc’h eo ?”. Ha Denis da reskont : “Pas pas pas, evit ma mamm eo”. Hag ar “star” da gemer en dro ar mouchouer evit frotiñ e gorv ur wezh all, edan e roched... Jeneruz oa, n’eo ket ? N’ouion ket mard eo bet golc’het ar mouchouer-se get mamm Denis abaoe miz Gouel Mikael 2004... Pe lakaet en ur voest, evel ma vez graet get ar relegoù ?

Sonenoù Franck Michael m’boa selaouet ha lennet goude bout kontet diñ an istoer-se get Denis. Komzoù ha sonerezh dister. Subenn hep blaz. Subenn truek. Setu ur skouer : ur sonnen a lâvar : “Avec tes yeux de sardane”... Ar frasenn se a glota get ur frasenn all, met ne dalv ket netra, ster ebet. Un dans eo, ar sardane, dans a Gatalogna ! N’eo ket ul liv. Fentus vehe, ur sonen a larehe : “Get da zaoulagad kost er c’hoët”. “Get da zaoulagad kas a barzh”; get da zaoulagad laride...”. Met pal sonenoù Franck Michael n’eo ket lâr traoù interesus !

Pe ur fari eo, marteze. “Sardine” a faote dezhan lâret e lec’h sardane, moarvat. “Get da zaoulagad liv sardine” : met n’on ket evit lâr deoc’h liv daoulagad ar sardined...
Christian Le Meut

20/04/2005

Les œufs

Il était une fois un papa qui cherchait des œufs. Il lui en manquait deux pour préparer le repas de ses enfants. Il alla voir sa voisine, une fermière. “J’ai besoin de t’emprunter deux œufs”, lui dit-il. Et la fermière de lui donner deux œufs. “Je te les rendrai demain”, cria-t-il en partant pour aller préparer le repas.


Le lendemain, le papa était allé faire des courses en ville. Et le voilà de retour à la ferme pour rendre les deux œufs à sa voisine... Mais la porte était fermée. Comment faire ? Le poulailler étant tout proche, il déposa, un peu farceur, délicatement les deux œufs dans un nid, et s’en alla...


Quelques instants plus tard arriva la fermière et que vit-elle ? Deux œufs pondus par ses poules avec des numéros écrits dessus, comme ceux qui sont gravés sur les œufs par des machines dans les poulaillers usines... Mais ici, pas de machines ! Pas d’usine ! D’où viennent ces œufs, se demanda la fermière? Elle jeta un regard suspicieux sur ses poules. Celles-ci étaient un peu inquiètes... “La maîtresse reste un peu trop longtemps, se disaient-elles, l’une d’entre nous va passer à la casserole...”.


Mais la fermière continuait de penser : “Ce n’est pas possible. Des numéros écrits directement sur les œufs par les poules... On aurait changer le cul de mes poules ? Un changement génétique ? Un effet lointain de la canicule ? Ou des OGM... Mais mes poules ne mangent pas d’OGM... Ou alors il s’agit d’une nouvelle maladie : après la vache folle, les poules folles ! C’est affreux... “Ou c’est un miracle songea-t-elle, ou c’est une farce ! “...

Elle entendit alors son voisin qui arrivait en sifflotant. “Salut Marie-Jeanne, la maison était fermée, alors j’ai mis les oeufs dans le poulailler, tu les as trouvés ?”

Non, les poules ne gravent pas encore de chiffres sur leurs oeufs, mais il paraît que des chercheurs ont réussi à leur faire pousser des dents. Alors, qui sait, un jour...

Christian Le Meut 

19/04/2005

An vioù

Ur wezh e oa un tad a oa e klask vioù. Mankout a rae dezhan daou vi evit alejan boued d’e vugale. Eñ oa aet da wellet e amezegez ag a oa, dre chans, ur beisantez. “Faota din emprestiñ dit daou vi”. Ha honnezh da reiñ dezhan daou vi. “Roet vo dit daou vi benn arc’hoazh ganin”, n’eus laret eñ d’ar beisantez. Setu aet kuit an tad er ger da alejan boued.
An deizh ar lec’h, ar gwas ‘doa prenet vioù e ker; ha deuet oa da reiñ en dro daou vi d’e amezegez. Met serret oa an nor... Penaos ober ? Tost tre oa porzh ar yer. Hag ar paotr, farsour un tamm, da lakaat an daou vi e barzh un neizh ! Ha da vont kuit...


Deuet oa ar beisantez un tammig diwezatoc’h da zastum ar vioù. Ha petra ‘deus gwellet ? Bizkoazh kement all ! Daou vi e barzh un neizh get chifroù iskis, souezhus, skrivet warno ! Evel ma vehe bet dovet ar vioù se ‘barzh ur stall bras e lec’h ma vez skrivet sifroù war ar vioù get ur vekanik bennag. Met mekanik ebet ‘barzh ar porzh se ! “A venn e ta ar vioù se ?” en em c’houlenne ar beizantez...

Taolet he doa ur sell davet he yer hag a oa nec’het oa un tammeg... “Ar vestrez a chom un tammeg re bell hiriv”, a sonje anezhe. “Unan e hor mesk a vo bet tapet evit gober boued”...
Met ar beizantez oa e sonjal : “N’eo ket posupl, n’eo ket bet skrivet an traoù se get ar yer o unan... Chanchet eo bet o revreu ? Chanchamantoù genetik ? Pe a gaos d’an tommder, bras ? D’an OGMoù... Met ne zebront ket OGMoù ebet, ma yer... Pe, marteze, deuet eo ur c’hlenved nevez : goude ar saout foll, ar yer foll ged niverennoù skrivet war o vioù ! Ur spont ! Pe ur burzhud ? Ur gwall hunvre... Pe ur goap, a sonje c’hoazh ar beizantez.
Ha, neuze, klewet he deus an den e tonet, e c’hwitellat : “Salut dit Marie-Jeanne, a lâre he amezeg. Serret oa an ti ha, neuze, lakaet m’eus ar vioù e porzh ar yer. O c’havet peus ?”


Nann, ne vez ket skrivet c’hoazh sifroù war an vioù get ar yer en o unan... Met skiantourioñ zo, zo daet a benn da lakaat dentoù d’ar yer dija. Neuze, un deiz, ar yer a c’hello skrivan ha kontan, piv a ouia ?
Christian Le Meut

14/04/2005

Evit an OFIP, pe an OPIF ?...

Sontet on bet n’eo ket pell zo, dre ar pellgomz, get an Ifop, ur stal brudet a ra sondadegoù. E korf pemp munut, pas muioc’h, un den n’eus goulennet ganin ur bern traoù a ziout ma sonjoù politikel, ma vicher, ma oad, ha c’hoazh.
Ur goulenn oa souezhus awalc’h a ziar benn ur benveg nevez : “Mard e anavezet un den en deus argant awalc’h da brenañ un urzhiater, pe ur pellgomzer hezoug (portable), ha n’eo ket bet prenet unan getan, petra sonjit ? Ter reskont a oa :
- C’hwi gav an den se pizh, tost d’e argant ?
- C’hwi gav an den se un tammig kozh e sonjoù, “debasset” ?
- Pe c’hwi gav en deus reson, an den-se...


Kavet m’eus diaez reskond ur sort. Pep hini e vutun, pep hini zo lib, dijapl, da brenañ un urzhiater pe ur pellgomzer “hezoug” hervez e c’hoant... Ha chench a rahe ar pezh a sonjan hervez an den... Ya, met ret a oa diñ dibab ur reskont e mesk an tri reskond kanniet diñ. Reskontet m’eus, neuze, met re fonnabl evit bout sur. Evit ar goulenn a ziar-benn ar pellgomzer hezoug, lâret m’eus en doa reson an den nompass prenan unan peogwir n’on ket sot get an dra-se. Dreist holl pa ‘wellan tud bleniañ e pellgomziñ...  Met, benn ar fin, ma reskontoù ne dalvent ket kalz a dra. Mard en deus afer un den ag ur pellgomzer ha n’eo ket bet prennet unan getan, e sonjehen eman tost ag e argant anezhan, pizh ur sort...  Met, ma n’en deus ket afer ag an urzhiater, perak prenañ unan ? Evit bout doc’h ar c’hiz ? Sot vehe... Nul oa ar sondaj se... N’ouion ket da betra a servijo, evel ur yoc’h sondadegoù graet hiriv an deizh.

Ha ya, un draig all a zo bet goulennet genin : mard eo anavezan ur lec’hienn internet evit prenan bleunioù, bokedoù ! Netra, n’anavezan ket lec’hienn internet ebet evit prenañ bokedoù ! Un azenn on un tammig, me ivez, get an traoù modern met, ma m’eus afer a bokedeù, mont a rin war droad d’ur stal bennag evit o frenan ma unan... Me c’hell, mod-se, sellout doc’h ar bokedeù, komz get an den a dalc’h ar stall, ha c’hoazh... Perak an diaoul prenañ bokedeu war internet ?
Met ur goulenn all m’eus, da echuiñ, evit ur sondaj : mard e anavezit-c’hwi un den a c’hell prenañ bokedeù, bleunioù, war internet, ha ne ra ket, petra soñjit ?
- Pizh eo, tost ag e argant ?
- Re gozh ha debasset eo ?
- Pe reson ‘neus ?

Deoc’h c’whi da reskont an taol-man, ha ne vo ket evit an IFOP met evit an OPIF ! Ar pezh ne chanjo ket kalz a dra !
Christian Le Meut

La version française est sur le site de Gérard Ponthieu :
http://gponthieu.blog.lemonde.fr/gponthieu/

12/04/2005

Les oiseaux ne sont pas si cons

Des chercheurs et des scientifiques mettent de plus en plus en évidence l’intelligence des oiseaux. Les oiseaux ne seraient pas aussi bête qu’on le croit d’habitude... En français on parle de “tête de piaf”, de “cervelle d’oiseau” ou de “moineau”, voire de “drôle d’oiseau”... Les oiseaux sont vus comme de petits animaux, léger, et simple, voire simplet du point de vue de l’intelligence. Mais il existe 8.000 sortes d’oiseaux, et toutes ne se ressemblent pas.

Au Japon, une espèce de corneilles a repéré comment écraser les noix. Elle les dépose sur la route quand le feu est rouge et revient les chercher une fois écrasées par les voitures... En Nouvelle-Calédonie un corbeaux sait utiliser ses propres outils pour trouver de la nourriture, comme certains singes. En Amérique, un autre oiseau cache ses noix dans des centaines d’endroits différents qu’il sait retrouver par la suite.

Une histoire d’hirondelle est racontée dans le dernier numéro de la revue An Dasson* (n°57), trimestriel édité par l’association Sten Kidna d’Auray. Une famille habitant près du Blavet a recueilli, en juillet 2003, une hirondelle tombée du nid. Comment la nourrir ? Et avec quoi ? L’auteur du récit, François Marsaudon, raconte avec forces détail les précautions prises pour nourrir et protéger le poussin. Puis les différentes étapes pour le libérer cette hirondelle et la rendre autonome afin qu’elle ne continue pas à venir chercher sa nourriture auprès de lui.

Au bout d’un mois le poussin est devenu assez fort pour voler de ses propres ailes et assez intelligent pour se débrouiller... Ce qui est loin d’être facile car les hirondelles se nourrissent surtout d’insectes, or il y en a de moins en moins, même dans les campagnes. Les pesticides et autres insecticides font leur effet. Moins d’insectes, moins d’hirondelles, et ces dernières ne sont pas la seule espèce d’oiseaux en voie de diminution... Le dessinateur Chaval, qui eut son heure de gloire dans les années 50 en France, est resté célèbre pour cette citation : “Les oiseaux sont des cons”... C’est bien loin d’être vrai.

Christian Le Meut

* An Dasson, 14 rue du colonel Manceau, 56400 An Alre - Auray.

An evned n’int ket ken sot anezhe

Skiantourioñ ha klaskourioñ zo, a lâr n’int ket an evned, ar pousined, ken sot evel ma vez kredet ganeomp. E galleg komzet 'vez ag ur “cervelle d’oiseau”, un “empenn evn” evit an den a zo penn-skanv un tammig, pe sod da vat... Un “drôle d’oiseau” 'vez lâret evit an den a ra traoù a-dreuz...

An evned, ar pousined e vez gwellet evel loened bihan, skanv ha simpl. Met 8.000 sort evned, pousined, zo er bed a-bezh ha n’int ket tout heñvel anezhe... E Kaledonia nevez ur vran a c’hell sevel e unan e benvigi evit tapout e boued... Er Japon, ur c’havan a lak kraon war an hent, pa 'vez ru ar gouleier hent, evit bout flastret ar c’hraon get an otoioù... Fin eo. Un evn all, en Amerika, a c’hell kuzhat kraon en ur bochad lec’hioù, kantadoù ha kantadoù, hag o c’havout en dro ar lerc’h. Ur gwir urzhiater eo, an evn-se !

Lennet m’eus traoù all a-ziar benn un evn, ur wignelenn, a zo bras e spered. Ur wignelenn bihan-se oa kouezhet doc’h he neizh e miz Gouere (Gourignan) 2003 hag ema bet kavet get ur familh a zo e chom e-tal ar Blanhoeh. Goann oa ar pousin bihan-se... Ha penaos reiñ boued ha dour d’ul labous ken bihan ? Ha peseurt boued ouzhpenn ? E-kerzh ur mizh ema bet maget ar wignelenn-se get an tiad. Hag al labous, an evn, zo daet da vout krenv awalc’h evit mont kuit hag en em vagiñ he unan... Ar pezh n’eo ket aes : nebeutoc’h nebeut a amprevaned zo hiriv an deiz a gaos d’al louzoù fall lakaet ar ar pradoù; a gaos ivez d’ar saotradur dre vras. Amprevaned e vez debret get ar gwennili ha nebeutoc’h nebeut a gwennili e weller en oabl...

Istor al lapous bihan-se zo bet kontet e galleg get François Marsaudon barzh niverenn 57 An Dasson*, ha lakaat eo brezhoneg get Régine Hado ha Daniel Carré. Ar gelaouenn trimiziek-se a vez embannet get Kerlenn Sten kidna An Alre. Chaval, un tresour brudet gwezhall e Bro C’hall en doa lâret : “Les oiseaux sont des cons”... Ar pezh n’eo ket sur tamm ebed.

Christian Le Meut

* An Dasson, 14 rue du colonel Manceau, 56400 An Alre.

09/04/2005

Làerezh ar re baour evit reiñ d'ar re bitaod

Tud zo ne gomprenont ket perak a ya war fallaat an traoù er broioù paour. Gwir eo, kaset e-vez du hont argant evit o sikouriñ bep bloaz, get ar gevredigezhioù met, dreist-holl get ar broioù pinvidik dre an “aide public au développement”. Met petra e-vez graet get an argant-se ? A wezhoù traoù a feson, efedus evit an dud met ivez traoù a dreuz, traoù fall pe traoù ne servijont da netra. Ouzhpenn-se, emañ ret d’ar broioù paour paeañ o dele. Hervez ar gazetenn Libération, paeet e vez gante, just evit an interestoù, muioc’h evit ar pezh roet get ar broioù pinvidik dre an “aide publique”. Er bloaz 2002, rembourset o deus 343 milliard ! Da lâret eo c’hwec’h gwezh muioc’h evit ar pezh roet dezhe dre an “aide publique au développement” !
N’hellont ket, ar broioù paour, en em denniñ mod-se... Penaos sevel hentoù, skolioù, ospitalioù pa vez dispignet an argant e remboursiñ an dele d’ar broiù pitaod ? Nullan an dele, setu ar pezh a zo d’ober.
Ni zo ni en ur bed e lec’h ma vez tapet argant ar broioù paour get ar broioù pinvidik ! Nag ur vezh...
Ha neuze, komzomp breman ag ar re binvidik. E 2003, rener ar stall Michelin ‘neus gouniet, 8,5 million a euroioù evit ur blead, nemet ur blead ! Emen emañ ar justis ?
Christian Le Meut

Voler aux pauvres pour donner aux riches

Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi les pays pauvres n’arrivent pas à s’en sortir, à se développer, malgré tout l’argent que nous leur donnons par les biais des associations humanitaires ou par celui de l’aide au développement... C’est vrai, les pays riches envoient quelques milliards d’euros d’aide. Oui mais cet argent n’est pas toujours employé à bon escient. Certains projets de développement marchent mais d’autres ne sont pas adaptés parce que mal pensés à l’avance, n’associant pas les populations locales, etc.
Un autre facteur intervient : la dette. Rien que pour payer les intérêts de leur dette, les pays pauvres ont versé, en 2002, selon le journal Libération, 343 milliards de dollar, soit six fois plus que l’aide publique au développement reçue ! Six fois plus : l’aide publique au développement ne représentait en 2002 qu’un sixième des intérêts de la dette ! Comment aller de l’avant dans ces conditions là ? Il faut d’urgence annuler la dette elle-même pour permettre aux pays “pauvres” de conserver leur argent au lieu de devoir l’envoyer dans les banques des pays riches pour payer les intérêts de leur dette. Nous sommes dans un monde où l’argent des pays pauvres enrichit les pays riches... Et quand on parle de “pays pauvres”, on devrait changer d’expression : pays racketté, exploités, pillés, serait plus juste...
Dans le même temps, le directeur des établissements Michelin a reçu comme émoluments, en 2003, la modique somme de 8.500.000 euros soit l’équivalent de 55 millions de francs tout de même... Voilà, c’était un aperçu de la justice et de la répartition des richesses sur notre belle planète bleue.
Christian Le Meut

07/04/2005

"Trop d’idées !"

Très souvent l’on se moque des enfants, collégiens, lycéens, qui écrivent des âneries dans leurs devoirs ou lors des épreuves du Bac... Et les professeurs ? Il y a peu, j’ai retrouvé un de mes bulletins de notes, envoyé à mes parents lorsque j’étais en fin de troisième, il y a environ 25 ans... Je dois avouer, tout d’abord, que j’étais nul en maths. Mais nul de chez nul. Les maths et moi sommes devenus, au cours de mes quatre années au collège, des ennemis pour la vie.
Et celle qui fut mon professeur de maths d’écrire, en ce dernier trimestre de troisième, deux remarques surprenantes. La première : “Christian est très vivant en classe”. Avec la moyenne que j’avais, qui frôlait les 5 sur 20, j’étais peut-être vivant, mais pas trop pour écouter les cours quand même. Mais écrire “vivant en classe” n’est-ce pas une lapalissade ? Oui, j’étais vivant, les élèves d’une classe sont des êtres vivants, et il est rassurant de constater que certains professeurs s’en rendent compte...
La deuxième remarque était encore plus surprenante : “Christian a trop d’idées”. Reprocher à un adolescent d’avoir “trop d’idées”, comment est-ce possible ? Nous avons un esprit, un cerveau, une tête, qui sont faits pour servir, réfléchir, brasser des idées, poser des questions, se poser des questions, concevoir des idées nouvelles pour continuer à comprendre le monde. Comment les choses avancent-elles dans le monde si ce n’est grâce aux inventions, aux découvertes, aux idées nouvelles, grâce aux personnes qui pensent, même parfois un peu trop... Qui ont “trop d’idées ?”
Et il est vrai que l’on rencontre souvent des adultes un peu fatigués de penser, qui épargnent à leurs cerveaux trop d’efforts, que les idées ou les modes nouvelles n’intéressent pas, pire, qu’ils rejettent. Et des enseignants parmi eux. Imaginez leur calvaire quand il faut, chaque année, accueillir une nouvelle génération de collégiens ou de lycéens plein d’énergie, plein de vie et de questions sur la vie ?...
Une chose quand même : ma chère professeure de maths a écrit cette phrase, “Christian a trop d’idées” il y a 25 ans. J’espère que j’en ai encore, trop, des idées, et que cela durera quelques décennies. Dans ce domaine, je préfère gérer le trop plein que la pénurie. "Trop d’idées", c’est plutôt une bonne idée.
Christian Le Meut