28/09/2009
Webnoz : Liger Atlantel e Breizh ? La Loire-Atlantique en Bretagne ?
Setu ar pezh a zo kinniget ba' abadenn Webnoz diwezhan e brezhoneg war internet/Voici le programme de la dernière émission Webnoz en breton sur internet :
Skolaj nevez Diwan 'ba Sant-Ervlan : penaos eo bet kont d'an distro-skol ?
Breizh 5 departamant : e pelec'h 'omp erruet ganti ?
Nouveau collège Diwan à Saint-Herblain : comment s'est passée la rentrée ?
Breizh 5 départements : où en est-on ?"
00:05 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : webnoz
27/09/2009
Langues régionales : ça travaille au parlement...
J'ai envoyé un courriel en fin de semaine dernière à la députée de Lorient (PS), Françoise Olivier-Coupeau, pour savoir où en est le projet de loi en faveur des langues régionales, voici la réponse de son assistante parlementaire :
"Françoise OLIVIER-COUPEAU a pris connaissance de votre courriel. Elle, ainsi qu'un certain nombre de ses collègues, réclame un projet de loi (1), car une proposition (de loi) ne passerait pas. Elle vous informe également que le groupe SRC (Socialiste, Radical et Citoyen) travaille sur un texte qu'il entend soumettre au gouvernement pour enrichir son projet de loi.
Restant à votre écoute, nous vous adressons nos meilleures salutations".
(1) Un projet de loi émane du gouvernement, une proposition émane de parlementaires. L'année dernière, lors du débat parlementaire sur la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française, le gouvernement avait promis une loi en 2009...
22:59 Publié dans Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (5)
25/09/2009
Kenya : bugale a gan e brezhoneg di/Des enfants y chantent en breton
Bugale a vro gKenya a c'hell kaniñ "Tri martolod", pe "Son ar sistr", "an Alarc'h" ! Setu ar pezh a c'heller gwelout war internet./Des enfants du Kenya savent chanter des chants en breton comme "Tri martolod", "An alarc'h", "Son ar sistr", c'est à voir sur internet.
http://www.youtube.com/watch?v=CrjV6qU6tQQ
Ha desket o deus frazennoù ivez. Ils ont aussi appris à prononcer quelques phrases :
http://www.youtube.com/watch?v=xTlMj_K0XI0&feature=re...
11:21 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Etrebroadel/International | Lien permanent | Commentaires (2)
21/09/2009
Culture bretonne : Vannes en Bigoudènie ?
"Où est-ce que l'on peut rencontrer les Bigoudens de la presqu'île ?" : c'est la question qu'un touriste en vacances en presqu'île de Rhuys (Morbihan) a posé cet été et qui a été reprise dans Le Télégramme (21 août, dans une page de l'édition de Vannes), pour donner à goûter quelques perles de vacanciers. Le pays Bigouden est à 200/250 km de la presqu'île de Rhuys (Sarzeau)... Mais tous les Bretons savent-ils où est le pays bigouden ? Le pays gallo ? Ce qui différencie la Basse de la Haute Bretagne ?...
La coiffe bigoudène est devenue une sorte de symbole de la Bretagne. Pourquoi pas, même si d'aucun pense qu'elle n'est pas la plus jolie. Affaire de goût. Il y a un siècle, avant que la coiffe bigoudène ne s'élève vers le ciel en quelques années (vers 1920-1930), et acquiert cette forme très originale (mais probablement très difficile à porter), d'autres coiffes étaient souvent reprises sur les affiches touristiques, celle de Fouesnant par exemple, très jolie.
A la sauce bigoudène
Mais depuis quelques décennies, on nous décline la Bretonne bigoudène à toutes les sauces, dans la publicité, sur les cartes postales, les documents touristiques... A la sauce Tipiak (pub télé), à la sauce Mam Goudig (BD, cartes postales, crêpes...), à la sauce A l'aise Breizh (vêtements, autocollants avec une Bigoudène un peu déjantée et assez drôle d'ailleurs), et j'en passe. Dès que l'on parle Bretagne, c'est la Bigoudène qui rapplique.
Ma grand-mère et beaucoup de mes grand-tantes portaient la coiffe, la dernière a arrêté en 2008, pour raison de santé, et cette coiffe-là, la vannetaise, est très différente de la bigoudène. Autant l'une est haute, autant l'autre est plate, mais jolie aussi... Les coiffes ne sont pas que des symboles, ou des caricatures, ce sont aussi des vêtements portés quotidiennement par certaines personnes (mais de moins en moins), ou régulièrement dans les cercles celtiques. Elles sont l'expression d'une culture actuelle et vivante.
Mais revenons à nos Bigoudènes. Comme vous le savez certainement, si vous suivez l'actualité footballistique, le club de foot de la préfecture du Morbihan, Vannes, le VOC, est en Ligue 2 (en "deuxième division" pour le dire à l'ancienne), pour la deuxième année. Et la société bretonne "A l'aise Breizh" a récemment conçu des tee shirts pour ses supporters... Et que retrouve-t-on sur le tee-shirts faits pour les supporters vannetais ? Des Bigoudènes, bien sûr !
A l'aise avec la culture bretonne ?
Tous les ans la commune de Vannes organise, au milieu du mois d'août, les fêtes d'Arvor lors desquelles est élue la reine d'Arvor et ses dauphines, qui représentent la ville durant un an. Chaque année des jeunes filles membres des cercles celtiques de la côte morbihannaise (l'Arvor, c'est la côte), se mettent sur les rangs et elles ne portent ni la coiffe ni le costume bigoudens, mais la coiffe et le costume vannetais dans leurs différentes déclinaisons. Et elles sont très belles, ces jeunes filles.
Mais quand A l'aise Breizh conçoit un tee shirt pour le club de foot de Vannes, préfecture du Morbihan, il va, encore, chercher des Bigoudènes! Que celles-ci soient actuellement, une sorte de symbole de la Bretagne, soit ? Mais du club de foot de la ville de Vannes ?! Il y a un peu confusion. Les dessinateurs, concepteurs, et autres "designers" de tee shirts, pubs, cartes postales, savent-ils qu'existent des coiffes vannetaises ? Et qu'il existe en Bretagne d'autres coiffes que la Bigoudène ? On va finir par en douter. Ignorance ? Absence d'imagination ? Conformisme ?...
En tout cas, à force de mettre des Bigoudènes partout, ne nous étonnons pas que des touristes (dont certains sont d'ailleurs plus intéressés par la culture bretonne que bien des Bretons eux-mêmes), cherchent à en voir en presqu'île de Rhuys.
Christian Le Meut
Dessins : A l'aise Breizh (en haut), et extrait d'une carte postale dessinée par Maryvonne Bré et éditée par Jos et présentant les coiffes bretonnes en bas.
11:13 Publié dans Breizh/Bretagne | Lien permanent | Commentaires (2)
17/09/2009
Le Finistère fait la promotion du bilinguisme (breton-français) dès la naissance
Departamant Penn ar Bed en deus savet bruderezh evit displeg d'an dud, d'an dañvez tadoù ha mammoù, pegen talvoudus eo deskiñ ha komz div yezh yaouank. Le département du Finistère vient de lancer une campagne de promotion du bilinguisme précoce, breton-français
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finister...
http://www.cg29.fr/Brezhoneg/Enseignement-precoce-du-bret...
11:16 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (8)
16/09/2009
Bigoudenezed e pep lec'h ?
E miz Eost m'eus lennet barzh Le Telegramme (21/08, pajennoù Gwened), penaos un tourist en doa goulennet get tud ofis an douristed Sarzhau ma oa moian d'en em gavout get Bigoudeniz gourenez Ruis... Sarzhau ha gourenez Ruis n'int ket e Bro vBigouden, met e Bro Gwened. Bro Vigouden a zo e kreisteiz Penn ar bed, 200 km, lakaomp, a Sarzhau...
Farsus a oa, ar goulenn-se, met, a-benn ar fin, n'eo ket ken souezhus-se rak koef Bro vBigouden a zo deuet da vout ur sort arouez, ur sort simbol, evit Breizh a-bezh. Bigoudenezed a vez lakaet e pep lec'h hiriv an deiz, get ar Vretoned o-unan, hag evit kalz a vern petra. Kentizh ma vez kaoset a Vreizh e vez lakaet koefoù bigouden doc'htu. Bez ez eus, da skouer Mamm Goudig, brudet awalc'h, farsus, sanset... Met honnezh ne zistag ket kalz gerioù e brezhoneg, ar pezh a zo drol memestra evit ur Vigoudenez mod kozh... Ur bochad Bigoudenezed all a vez gwelet, evel ba' ar pub evit ar boued Tipiak, war kartennoù post ha, gwasoc'h c'hoazh, e-pad festoù zo. Bambocherion 'zo a lak ur sac'h plastik du ar o gein, ur c'hoef graet get paper ha setu, dansomp un dañs (sanset) a-Vreizh, tudoù. Hag an dud da c'hoarzhiñ... Pas me atav.
Estroc'h evit ar c'hoefoù-se a zo e Breizh, evel rezon, met tud zo ne glaskont ket pell... Kant vloaz zo, araok ma oa bet kresket koefoù bro Vigouden d'un taol er bleadeù 1930-40, koefoù all a veze lakaet alies evel arouezioù Breizh, evel koef Bro Foen, hag a zo brav spontus ivez...
Kêr Gwened e Bro vBigouden ?
Abaoe un nebeut mizioù tishirtoù a zo bet graet get ar stal "A l'aise Breizh" evit klub mell droad Gwened. Ha setu, lakaet eo bet c'hoazh ar memes Bigoudenez dirollet get he goef hir ! Fentus eo, ar Vigoudenez-se, ne lâran ket. Honnezh a vez gwelet ivez war kalz otoioù, treset war pegsunioù. Met, mard e c'hell bout asantet koef Bro-Vigouden evel arouez Breizh, perak hi lakaat c'hoazh war tishirtoù klub fobal kêr Gwened?!
Koefoù Bro Gwened a zo brav ivez. Bep bloaz, e Gwened, e vez dilennet rouanez an Arvor. Merc'hed kelc'hioù keltiek aodoù Bro Gwened, aodoù Morbihan, en em laak ar ar renk ha ne vez ket douget gete koef Bro Vigoudenn, tamm ebet. Kani Bro Gwened, ya. Ha koant int ! Ha tud A l'aise Breizh a ouia penaos ez eus koefoù a-bep sort e Breizh ha penaos e c'hellehent, memestra, klask un nebeut muioc'h e-lec'h lakaat berped ar memes tresadennoù war o tishirtoù ? N'o deus ket amzer da glask ? Pe ijin awalc'h ? En o aez int, "à l'aise" int, get sevenadur Breizh ?
Ma lakaomp-ni, Bretoned, Bigoudenezed e pep lec'h, perak bout souezhet ar lerc'h get touristed a c'houlenn ar dro Bigoudeniz e gourenez Ruis?
Christian Le Meut
*Skeudennoù : d'ar lein "A l'aise Breizh", d'an traon, koefoù treset get Maryvonne Bré evit ur gartenn bost embannet get Jos.
23:17 Publié dans Breizh/Bretagne | Lien permanent | Commentaires (4)
15/09/2009
Bro Italia/Italie : tabutoù war ar rannyezhoù/débats sur les "dialectes"
Tabutoù 'zo e Bro Italia a ziar an italianeg hag ar "rannyezhoù", ar pezh a zo displeget war ar blog Taban.Le blog Taban publie une note sur les débats actuels en italie concernant les "dialectes".
10:52 Publié dans Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0)
09/09/2009
Saozneg, galleg, brezhoneg : yezhoù bras, yezhoù bihan...
Dilun paseet m'eus prenet ur gazetenn, Libération hag on bet souezhet fall get ar bajenn diwezhañ : e lec'h ar "poltred" a vez embannet bemdez da gustum e fin Libération, ur pub a oa, ha skrivet e saozneg, oc'hpenn ! Troet a oa e galleg, met ar galleg a oa skrivet bihan bihan ("Designed for performance, engineered for elegance", "l'alliance de la performance et de l'élégance"*). Ar pub-se a oa evit montroù ker ruz... Drol eo memestra : perak skrivañ ar saozneg bras evel-se ? Evit reiñ mezh d'ar re ne lennont ket ar yezh-se ?...
An deiz-se ivez, barzh Le Télégramme m'eus gwelet ur pub all, divyezhek ivez, met ar wezh-mañ, ar galleg a oa a oa skrivet bras, hag ar brezhoneg a oa skrivet bihan... Un diskouezadeg a vo staliet e Montroulez a ziar al labouradegoù Tanvez a oa brudet mod-se... Perak lakaat ar brezhoneg ken bihan ? N'ouion ket. Met, ar wezh-mañ, on bet laouen memestra e welet brezhoneg war ur pub, daoust d'ar skritur bihan. N'eo ket bemdez.
Mod-se emañ, yezhoù "bihan" ha yezhoù "bras" a zo. Komzet vez a-yezhoù "bihan" ha yezhoù "bras" e keñver an niver a dud a gomz anezhe ha pas e keñver o zalvoudegezh skiantel. Evit ar skiantourion, d'am sonj, razh ar yezhoù komzet er bed a zo par. Ur yezh "bras" a vez komzet get ur bochad tud, hag anavezet ez ofisiel get ur Stad pe meur a hini... Ur yezh "bihan" a vez komzet get nebeut a dud, ha n'eo ket yezh ofisiel ur Stad...
Met bon, hervez ar pezh m'eus gwelet dilun paseet, n'eo ket ken sklaer an traoù : a-wezhoù, ur yezh "bras" evel ar galleg a c'hell bout lakaet bihan bihan e-tal ur yezh all... Kement a vout nec'het evit dazont ar galleg ? Marteze...
Christian Le Meut
* Digarezit evit ar skeudennoù met ma skanner ne c'hell ket skanniñ penn da bonn ar pajennoù.
18:19 Publié dans Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (2)
08/09/2009
Pour apprendre le breton avec plaisir
"Plijus", qui signifie "plaisant" en breton, est le mot dessiné sur les affiches diffusées un peu partout en Bretagne afin de promouvoir les cours de breton pour adultes. L'affiche est plutôt plaisante à regarder mais pas très lisible et je doute un peu de son efficacité. Si le but est d'amener les gens qui ne lisent, ne parlent et n'écrivent pas breton, à venir l'étudier, il faudrait prévoir des messages plus directs, et bilingues. Mieux vaut s'adresser au public visé dans sa langue, qui n'est pas le breton...
Mais c'est vrai : apprendre le breton est plaisant (mais parfois difficile), enrichissant pour la culture générale, utile socialement (on peut trouver du travail avec, en Bretagne surtout); et humainement, c'est une aventure...
Si vous voulez savoir où se trouve le cours de breton le plus près de chez vous, vous pouvez téléphoner au 0820 20 23 20. Si vous êtes en pays d'Auray, vous pouvez appeler au 02 97 29 16 58 (Kerlenn Sten Kidna).
Kalon vat deoc'h/Bon courage à vous !
22:10 Publié dans Auray (pays d'), Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : breton
Deskiñ brezhoneg a zo plijus !
"Plijus" : setu ar ger e c'hellit lenn, (pe ne c'hellit lenn, hervez), hag a zo bet lakaet war ar skritelloù savet ar bloaz mañ evit brudiñ kentelioù brezhoneg evit an dud deuet, an oadourion, e Breizh a-bezh, e Pariz, e lec'hioù all ha dre lizher. Ur bochad skritelloù a zo, pe a vo, lakaet e Breizh war pannelloù bruderezh, get an departamantoù, tier ker 'zo, ha kevredigezhioù a labour evit ar brezhoneg. Ar skritel-se a zo plijus eo da welet, met mechal mard eo aes da lenn ha da gompren. D'am sonj, n'eo ket. Mard eo ar pal lâr d'an dud ha ne ouiont ket na lenn, na skriv, na komz brezhoneg, "deuit da zeskiñ brezhoneg, interesus ha plijus eo", gwelloc'h vehe ober skritelloù lennaploc'h, divyezheg, pe kentoc'h e galleg...
Ma faota deoc'h gouiet e-menn eh eus kentelioù noz barzh ho pro, pellgomzit d'ar 0820.20.23.20. Mard oc'h koste An Alre, Pleuwigner, Lokmaria-Kaer, Karnag, pellgomzit da gKerlenn Sten Kidna : 02.97.29.16.58.
15:22 Publié dans Auray (pays d'), Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (2)
02/09/2009
"Pourquoi avez-vous créé un blog dans la langue bretonne et pas seulement en français?"
Un étudiant allemand, Stefan, m'a contacté via Rezore, dans le cadre de ses études, pour me poser la question qui sert de titre à cette note. Voici la réponse que je viens de lui envoyer.
"Bonjour Stefan
Tout d'abord merci ("trugarez", en breton), pour l'intérêt que vous portez à la langue bretonne, et au blog que j'ai créé, Rezore (diminutif de "re a zo re" : "trop c'est trop" en français).
Rezore est né en mars 2005. A l'époque, quelques journaux avaient mentionné cette création (le mensuel Le Peuple Breton, le quotidien Le Télégramme dans sa page du jeudi). Depuis, Rezore a été mentionné par beaucoup d'autres sites, ou mis en lien, mais je constate que c'est la première fois que quelqu'un m'interroge à ce sujet : jamais un étudiant breton ou français, aucun journaliste breton (ou français), ne m'a posé une telle question. Même chose pour les journalistes, médias, et étudiants bretonnants (parlant breton), alors même que certains consultent Rezore. D'autres ne le consultent pas et ne s'intéressent aux blogs en breton, ni aux sites internet, tant pis pour eux, ils (ou elles), négligent ainsi des sources d'information...
Pourtant il y a une présence du breton sur internet (Wikipédia...), et sur les blogs et je pense que c'est un sujet intéressant à traiter mais, pour une grande partie des médias nationaux français (basés à Paris pour la plupart), et du monde universitaire, les langues régionales n'existent pas. Je veux dire par là qu'elles ne sont pas un sujet d'intérêt, elles sont hors de leur champs de vision, autant le breton que les autres régionales pourtant encore parlées par des millions de personnes. C'est un peu un sujet tabou, mis de côté, soit réduit à du folklore, soit méprisé, soit gênant, notamment parce que la langue française est vue comme un "ciment" de la nation et que la présence d'autres langues historiques dans l'Hexagone dérange ce schéma. Mais il y a certainement d'autres explications.
Cette indifférence n'est pas grave en ce qui concerne Rezore, qui vit sa vie, mais c'est plus une problème pour les langues régionales qui ne font pas l'objet de l'intérêt qu'elles mériteraient (en tant que richesses culturelles, scientifiques, populaires...), ni du soutien politique que leur situation demandent puisque la plupart des langues régionales en France voient le nombre de leurs locuteurs baisser, et très rapidement. De un million vers 1950, ce nombre est passé à 200.000 aujourd'hui, pour le breton.
Je ne suis donc pas surpris, dans ce contexte, que le premier étudiant qui s'interroge (et m'interroge), sur Rezore ne soit ni breton, ni français... ! Votre intérêt est d'autant plus méritoire. J'en arrive donc à votre question :
Pourquoi avez-vous créé un blog dans la langue bretonne et pas seulement en français? C'est-à-dire qu'elle est votre intention ?
J'ai appris à écrire, lire et parler breton en 2001/2002, lors d'un stage de formation de six mois assuré par l'association Stumdi, financé par la région Bretagne, et alors que j'étais chômeur. Le français est ma langue maternelle mais le breton est ma langue d'origine : tous mes grands parents le parlaient; mon grand-père maternel avait appris à lire le breton au catéchisme. Mais le breton était alors exclu de l'école, autant comme langue d'enseignement que comme matière à enseigner et, dans les années 1950, les familles, pour aider leurs enfants à obtenir de bonnes situations professionnelles, ne leur ont pas transmis cette langue, perçue comme quelque chose de peu d'importance, sans valeur, et arriérée. Parler breton était dépassé, pas moderne, sans intérêt, a-t-on fait croire aux gens.
Ainsi, les parents de mon père parlaient breton entre eux et devant les enfants, mais s'adressaient en français aux enfants. Mon père comprend donc beaucoup de choses en breton, peut dire quelques phrases, mais n'a jamais réellement parlé. Il n'a pas non plus appris à écrire et lire sa langue maternelle. La situation est proche en ce qui concerne ma mère. Personnellement, dès mon adolescence, dans les années 70, j'ai réalisé que cette situation était injuste et anormale. Ce n'est qu'au lycée que j'ai pu commencer à apprendre ma langue d'origine, en terminale. J'ai ensuite essayé par différente méthode mais, habitant hors de Bretagne, c'était difficile.
Quand je suis revenu vivre en Bretagne, en l'an 2000, j'ai saisi cette opportunité d'apprendre le breton. En sortant de la formation, n'ayant pas trouvé de travail en breton, j'ai décidé de proposer à une radio associative bilingue, Radio Bro Gwened, d'écrire et de dire une chronique en breton par semaine. Il s'agissait, pour moi, de mettre en pratique l'acquis de ma formation, et de ne pas le perdre. J'ai donc, pendant cinq ans, tenu une chronique, en breton uniquement tout d'abord, puis bilingue. Certaines de mes chroniques furent éditées dans différents journaux et j'ai cherché, sans succès, à les faire éditer en livre. J'ai découvert, en 2005, l'existence des blogs et j'ai donc décidé d'en créer un pour partager gratuitement mes chroniques radio sur internet. C'est ainsi qu'est né Rezore.
Au fil du temps, Rezore est devenu une sorte de "minimédia" traitant principalement de questions linguistiques et bretonnes, mais pas exclusivement. Je souhaiterais y parler plus de choses que j'aime (livres, musiques, films, lieux, etc), mais je manque souvent de temps.
Publier un blog en breton est une façon de donner de la matière à lire et à découvrir aux bretonnants. Un blog est un lieu d'échange, à travers les commentaires. Le breton est une langue vivante et rezore contribue, modestement, à la présence de cette langue vivante sur internet.
Je pense aussi, pour certains sujets politiques et/ou linguistiques, qu'il est important d'en parler en breton et en français. Parfois, les bretonnants débattent entre eux et les personnes qui ne parlent pas breton mais qui s'intéressent, n'ont pas accès à ces débats, c'est dommage. Et pour les gens qui ignorent tout de la situation des langues régionales, et ils sont nombreux en France, il n'est pas mal de leur donner à lire en français sur ce sujet. Le bilinguisme, de ce point de vue, peut aider à décloisonner, à échanger, à informer, à sensibiliser...
Rezore est donc, modestement encore, un petit lieu de débat démocratique, en breton et en français.
Pour moi, le fait d'avoir appris le breton est un acte de résistance culturel et politique. Ma génération, la précédente et les suivantes, ont été assignées à l'ignorance en ce qui concerne le breton. Une politique massive a été menée par l'Etat français, pour éradiquer le breton comme langue maternelle, et il y a impliqué la population. Pour moi, il s'agit d'une forme de colonialisme culturel. L'Etat français pouvait introduire l'enseignement et la pratique du français sans chercher à supprimer les autres langues existantes, ce qu'il n'avait pas le droit moral de faire.
Le recours à l'oppression linguistique, pour transformer les populations, a été utilisé dans les pays colonisés par la France, mais aussi dans les régions de l'Hexagone. Cette attitude n'est pas compatible avec les droits de l'Homme et la démocratie. Un Etat démocratique, qui se prétend champion des droits de l'Homme, qui plus est, ne peut pas se comporter ainsi. C'est mon opinion. Apprendre le breton est donc un acte de résistance culturelle, politique et démocratique, contre un arbitraire d'Etat. Créer un blog bilingue, publier (de temps en temps), des articles dans les revues bretonnes, militer dans une association culturelle bretonne, sont, pour moi, des actes de résistance à cet arbitraire.
Voila pourquoi j'ai créé Rezore.
Rezore, depuis sa création en mars 2005 a eu environ 250.000 visites (2.000 visiteurs uniques par mois environ, 5.000 à 6.000 visites).
J'espère avoir répondu à vos questions et je suis à votre disposition pour des précisions éventuelles".
Christian Le Meut
22:38 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Web | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : breton, brezhoneg, blog